Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Le patrimoine national à l'encan

    monument historique à vendre.jpg

     

    « Au détour de l’article 52 de la loi de finances 2010 se profile clairement la destruction par l’Etat sarkozyste de plus de deux siècles de protection du patrimoine national (...).

     

    « Or, l’article 52 de la loi de finances élargit le périmètre des monuments et sites transférables, qui ne sera plus limité à une liste fixée par décret et couvrira, dès 2010, la totalité des monuments appartenant à l’Etat et à l’ensemble de ses établissements publics ; en outre, l’Etat pourra maintenant se défaire aussi des objets mobiliers classés.

     

    « On peut, à première lecture, se dire que, si l’Etat cède son patrimoine aux collectivités territoriales, il n’ y a que moindre mal ; sauf que, la loi étant muette, rien n’interdira aux dites collectivités de pratiquer un nouveau transfert au profit d’une entreprise culturelle à visée commerciale, ou même d’un particulier.

     

    « Enfin, il est essentiel de signaler que seul le préfet aura à se prononcer sur les cessions, le ministère de la Culture, pourtant concerné au premier chef, n’ayant pas à être consulté.

     

    « Une partie de la majorité présidentielle s’en réjouit ouvertement et le rapporteur spécial de la commission des finances du Sénat, Yann Gaillard, a ces mots qui dévoilent la logique à l’œuvre : ce processus « s’inscrit dans la droite ligne de la « désétatisation » du patrimoine monumental …préconisée dans [un] rapport de 2002 sur le patrimoine monumental. De fait, c’est à la société toute entière qu’il appartient de conserver et d’entretenir le patrimoine, l’Etat ne pouvant se prévaloir d’aucun monopole en la matière. »

     

    « Cette distinction entre Etat et société toute entière, signe tout simplement l’arrêt de mort de la politique patrimoniale nationale ».

     

    [source : http://www.lesalonbeige.blogs.com]

  • Bleurville : Saint-Nicolas, marché de Noël et Téléthon le 5 décembre

    marché noël bleurville.jpg
    marché de noël téléthon.jpg

  • Les festivités de Saint Nicolas à Saint-Nicolas-de-Port

    st nicolas de port.jpg

  • Le trésor de Boucq mis en vente le 12 décembre

    L’histoire, fabuleuse, en fera rêver plus d’un ! Le 12 décembre, Me Teitgen vendra au feu des enchères quelque 200 pièces d’or anciennes. Un vrai trésor numismatique découvert dans les environs de Boucq, dans le Toulois.

    tresor boucq.jpgLorsque ces monnaies anciennes ont été découvertes, il y a douze ans à côté de Boucq, dans le Toulois, les deux chasseurs de trésor septuagénaires n’en ont pas cru leurs yeux. Quand la poêle à frire s’est mise à grésiller, ils ont creusé le sol. A une quinzaine de centimètres de profondeur, ils ont mis la main sur un vase en argile qui contenait un pactole estimé à 600.000 francs de l’époque, soit 1,2 kg d’or !

     

    Dans l’urne, il y a bien un trésor : un peu plus de 200 pièces d’or brillantes, certaines n’ayant jamais circulé. Une moitié de Louis XIII, des Louis XIV, des monnaies du Moyen Âge et le reste en pièces espagnoles. Ce qui fait dire à un collectionneur qu’il s’agit « vraisemblablement de l’or des Incas recyclé, ramené par des galions et frappé sur les bateaux, comme on en avait l’habitude à l’époque ».

    écu st-lô 14e s.jpgComment ce trésor, que Me Teitgen doit disperser le 12 décembre à l’hôtel Anticthermal à Nancy, a-t-il pu se retrouver enfoui dans un bout de terre Lorraine ? On en est réduit aux hypothèses. Après un travail d’enquête historique et de déduction, notre collectionneur pense que les pièces sont venues de la région d’Amiens ; elles sont marquées d’un petit « x » caractéristique de cette ville. « Elles ont probablement été acheminées par bateau, pour ce qui concerne les pièces espagnoles. Je pense que des marchands qui se dirigeaient vers Metz les transportaient. Cette ville était alors le plus gros centre de change de la monnaie. » Les dernières pièces datant de 1673 et la guerre avec la Hollande ayant commencé en 1672, il suppose que des marchands cheminant vers Metz ont été attaqués en cette période troublée par une bande de mercenaires et qu’ils ont décidé d’enterrer leur magot à la hâte, du côté de Boucq.

     

    Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Les inventeurs du trésor, dans leur grande naïveté, se sont empressés de faire part de leur découverte en mairie de Boucq. Tous deux pensaient que la moitié de l’or mis au jour leur reviendrait. Las ! C’était seulement le début de leurs ennuis. Quelques mois plus tard, alors que par mesure de sûreté, le magot a été enfermé dans le coffre de la gendarmerie, les deux amis apprennent que le Service régional de l’archéologie (SRA) a déposé une plainte contre eux au motif que les deux « fouilleurs » auraient détérioré un terrain archéologique et contrevenu à la loi en entamant des tests sur un terrain ne leur appartenant pas avec un détecteur de métaux. L’affaire s’est soldée par une condamnation des inventeurs à 10.000 F (1.524,50 €) d’amende, dont 9.000 F (1.372 €) avec sursis, et un grand débat suivi par beaucoup d’amateurs de détection. Et de « leur » or, ils n’ont plus revu la couleur.

     

    C’est la mairie de Boucq qui s’est alors retrouvée propriétaire du magot, un bas de laine qu’elle a décidé de vendre. Dommage pour l’histoire de la Lorraine et son patrimoine numismatique, ces monnaies auraient pu être conservées et exposées dans un musée régional.

     

    [Le Républicain Lorrain]

  • 1000 boîtes de bergamotes recensées

    Alain Barrot, haut-saônois et ancien étudiant à Nancy, a écrit deux ouvrages sur le sujet.

     

    boîtes bergamotes.jpgProfesseur agrégé de dessin industriel, Alain Barrot a débuté la collection de boîtes de bergamotes, il y a 35 ans, lorsque son épouse lui en a offert une, rejointe par celle venant de ses parents. Aujourd'hui, il en possède 700 et en a répertorié 1000 dans un livre préfacé par le chocolatier nancéien Alain Batt.

     

    Il a aussi écrit un autre ouvrage sur le même sujet en 2008 publié aux Editions Gens de Lorraine. On y apprend notamment que « bergamote », venant de l'italien bergamotto, s'écrivait avec 2 « t » jusque dans les années 1880. Entre 1880 et 1910, les dictionnaires admettent les deux orthographes pour ne plus accepter qu'un seul « t », après 1910. La maison Lefèvre de Nancy a cependant déposé la marque du bonbon avec 2 « t ».

     

    Avec une ou deux consonnes, le fruit a le même parfum qui séduit autant le collectionneur que les boîtes en métal ou en carton !

     

    [d’après l’Est Républicain | 23.11.09]

  • Saint-Nicolas-de-Port : 764ème procession de la Saint Nicolas le 5 décembre

    762e procession st nicolas 08.12.07 011.jpgLa paroisse de Saint-Nicolas-de-Port, entre Nancy et Lunéville, organise le samedi 5 décembre, veille de la solennité de Saint Nicolas, patron de la Lorraine et des enfants sages, la 764ème procession du Sieur de Réchicourt en l'honneur du saint patron de la basilique portoise.

    Il faut avoir assister au moins une fois dans sa vie à cette extraordinaire procession qui voit défiler 2 à 3000 fidèles, entourant clergé et porteurs de bannières et de reliquaires, durant près d'une heure dans la grande nef de la basilique nicolaïenne. Toute la Chrétienté se donne rendez-vous en ce haut lieu de pélerinage lorrain : catholique romains et orthodoxes sont unis par la prière et la ferveur populaire autour du saint fédérateur de l'Orient et de l'Occident chrétien : saint Nicolas.

     

    procession 2008.jpg

    >> Alors, n'oubliez pas de noter sur vos tablettes : samedi 5 décembre 2009 à 20h30, 764ème procession du Sieur de Réchicourt en la basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Les extérieurs de l'édifice seront somptueusement illuminés par un sytème d'éclairage inauguré en cette veille de Saint-Nicolas.

  • Metz : conférence sur la vie de Saint Nicolas, Patron des Lorrains

    saint nicolas.jpg

     

     

    Conseil régional de Lorraine

    Hôtel de Région

    Salle des délibérations

    METZ

     

    SAMEDI 5 DÉCEMBRE 2009 À 15H45

     

    Conférence de Jean-François Tritschler,

    Président de l’Académie Saint-Nicolas

     

    présentera la biographie du Saint Patron de la Lorraine,

    l’histoire de son culte à travers les âges de l’Europe jusqu’aux Amériques

     

    Une synthèse passionnante entre tradition et légende.

  • Sous la plume du maître... Des minutes pour l'histoire des Vosges et de la Lorraine

    AE 2.2009.jpgA l'occasion de la publication en 2008 par les Archives départementales des Vosges du Guide de recherche dans le minutier des notaires et tabellions des Vosges, le Conseil général des Vosges a organisé le 4 avril 2008 un colloque autour des sources notariales qui sont désormais une matière largement exploitée par les chercheurs. Effectivement, pour qui s'intéresse à la vie d'une communauté humaine à travers l'histoire comment négliger testaments, inventaires après décès, contrats de mariage, baux de toute nature, obligations et reconnaissances de rente, contrats d'apprentissage, achats et ventes, marchés, etc.

    Les Annales de l'Est publient donc dans leur dernière livraison les actes du colloque d'Epinal. Les communications sont organisées autour de trois thématiques : les tabellions et notaires de Lorraine méridionale (état des sources, état des recherches), un regard priviliégié sur l'histoire de la Lorraine et de ses marges (histoire de l'art, histoire sociale) et, enfin, l'utilisation des sources notariales dans des secteurs géographiques proches de la Lorraine, en Franche-Comté et en Belgique.

     

    >> Sous la plume du maître... Des minutes pour l'histoire des Vosges et de la Lorraine, Annales de l'Est, n° 2/2009, 270 p. (23 €).

    >> A commander accompagné de votre  règlement à : Association d'Historiens de l'Est | UFR des Sciences Historiques | 1 place Godefroy-de-Bouillon | 54000 NANCY.

  • Hommage au chanoine Etienne Drioton, égyptologue lorrain

    L'égyptologue est né à Nancy au 82 rue Stanislas. Désormais, une plaque rappelle le souvenir de ce prêtre érudit.

     

    chanoine drioton.jpgIl n'est pas forcément très connu du grand public, mais le chanoine Etienne Drioton, né à Nancy il y a cent vingt ans, est pourtant une brillante personnalité scientifique et religieuse. Il est né à Nancy le 21 novembre 1889 à 17 heures précises. C'est pourquoi le cercle scientifique Etienne-Drioton, présidé par Jean-Marie Voiriot, qui se consacre à son étude et est à l'initiative de la pose d'une plaque commémorant sa naissance sur la façade du 82 rue Stanislas à Nancy a voulu que la cérémonie de dévoilement se déroule à cette même heure en présence de très nombreuses personnalités dont le maire, André Rossinot, et l'évêque de Nancy & Toul, S.E. Mgr Jean-Louis Papin.

     

    Etienne Drioton est un brillant élève de Saint-Sigisbert où il obtient un bac littéraire grec philo à l'âge de 16 ans. Puis il entre en septembre 1906 au grand séminaire, installé à cette époque à la Chartreuse de Bosserville, où il recevra la tonsure en août 1907. Mgr Turinaz, l'évêque de Nancy, l'enverra ensuite étudier au séminaire français de Rome où il sera ordonné prêtre en 1912, obtenant l'année suivante deux doctorats, en théologie et en philosophie. Aumônier à l'hôpital militaire Sédillot pendant les trois premières années de la guerre, il part ensuite à Paris et devient professeur d'égyptien, de copte et de démotique à  l'Institut catholique.

     

    plaque chanoine drioton.jpgLors de la création de la société d'égyptologie en 1923 le poste de secrétaire général lui échoit. En 1924, on lui confie un chantier de fouille aux environ de Louxor, qu'il retrouvera cinq ans de suite avant d'aller sur celui de Tod en 1935.

     

    Conservateur du département des antiquités égyptiennes au Louvre en 1926, dix ans plus tard, c'est au Caire qu'il est nommé directeur général des antiquités égyptiennes. Ami du roi Farouk, il ne retournera plus en Egypte après la destitution de ce dernier et mourra en 1961 à Nancy. Lors de son éloge funèbre, le RP Pierre du Bourguet dira qu'il était « la foi au service de la science et la science au service de la foi ».

     

    hommage drioton.jpgLa ville de Villers-lès-Nancy a souhaité également rendre hommage au chanoine Drioton au cimetière municipal. « Grand Nancéien, grand égyptologue, ce personnage hors du commun, mérite que l'on s'attarde aujourd'hui sur sa tombe délaissée injustement depuis de trop nombreuses années »,souligne Pascal Jacquemin, député-maire. « Car Etienne Drioton fut une figure majeure de l'égyptologie moderne. Surnommé ''le chanoine des Pharaons'', il a posé des jalons décisifs dans la connaissance de l'Egypte ancienne, qu'il découvrit à l'âge de 7 ans dans un guide. Si la science et la foi n'ont pas toujours fait bon ménage, le chanoine Drioton concilia les deux et montra que la pratique de l'une n'empêcha pas la pratique de l'autre. »

     

    Pascal Jacquemin se félicitait que François Schmitt, jeune doctorant à l'EPHE, eut l'heureuse idée de créer un cercle scientifique entièrement dédié à sa mémoire sur sa terre natale. Une gerbe a été déposée sur la tombe du chanoine Drioton, à la veille du 120èmeanniversaire de sa naissance. En prolongement, le château Madame de Graffigny, à Villers, a servi de cadre à Michèle Benoît pour une passionnante conférence sur le chanoine proposée par le cercle scientifique. Travailleur acharné, orateur et conférencier, chef de chantiers, conservateur de musées, Etienne Drioton est l'auteur de plus de 400 publications. Le Fonds égyptologique Chanoine-Drioton a été acquis par la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg (BNU) en 1961.

     

    [d’après l’Est Républicain | 22.11.09]

  • Gilbert Salvini : la passion de l'archéologie

    gilou salvini.jpg
    [Vosges Matin]

  • Charmes (Vosges) : la Maison des Loups poursuit sa mue

    charmes.jpg
    [Vosges Matin | 11.11.09]

  • Le retour de Jeanne d’Arc à Dieulouard (Meurthe-et-Moselle)

    On sait que Jeanne la Bonne Lorraine est venue en pèlerinage à Saint-Nicolas-de-Port en 1428, juste avant le début de son épopée. Une autre hypothèse a été émise à propos de sa visite à Saint Nicolas. Certains indices montrent qu’il s’agirait plutôt d’un prieuré dédié à saint Nicolas situé à proximité de Dieulouard où Jeanne se serait rendue en chemin vers Nancy pour aller trouver le duc de Lorraine.

     

    Dieulouard, à cette époque, était naturellement sur la route de Nancy quand on venait de Domremy ou Vaucouleurs. C’était l’ancienne voie romaine, l’une des plus fréquentées au XVème siècle en Lorraine. A Dieulouard, Jeanne est reçue par Jean de Dieulouard, qui l’accompagnera plus tard à Chinon.

     

    église dieulouard.gifAinsi des liens forts existent entre notre Jeannette et la ville de Dieulouard. D’ailleurs, on a pu la voir dans l’église paroissiale Saint-Sébastien en compagnie de Jean de Dieulouard, jusqu’aux années 1940.  A cette époque, en effet, se trouvait dans la crypte médiévale un groupe statuaire composé de quatre personnages, que l’on peut admirer sur une carte postale ancienne.

     

    Ce groupe, dont l’auteur n’est pas connu, représente, de gauche à droite, Jean de Dieulouard, Notre-Dame-des-Voûtes - qui demeure encore à ce jour dans la crypte -, Jeanne agenouillée en prière, le doyen Jean Colin, curé de Dieulouard à l’époque où Jeanne visite Dieulouard.

     

    Notre-Dame-des-Voûtes, également appelée Notre-Dame-des-Grottes ou Vierge-en-Terre, est très ancienne et représenterait Marie-Madeleine. Les trois autres personnages avaient été commandés et installés par l’abbé Clanché, curé de Dieulouard dans la première moitié du XXème siècle, grâce à une souscription publique. L’abbé Clanché était en effet un fervent admirateur et historien de Jeanne d’Arc sur laquelle il publia de nombreux ouvrages et notices. Ce penchant n’a pas dû être partagé par son successeur, car ce groupe statuaire sortit un jour de la crypte et, petit à petit, des pieuses mémoires… jusqu’à ce jour de mai 2009 où l’opiniâtreté d’un curieux de l’histoire de Jeanne permit de retrouver une partie de ces statues dans les combles de l’église.

     

    jean de dieulouard jeanne d'arc.gifContact fut pris avec Bernard Mugnier, spécialiste de la statuaire de Jeanne d’Arc. L’intérêt artistique de cette (re)découverte ne faisait pas de doute, car Bernard Mugnier, qui en a vu d’autres dans toute la France, ne connaissait aucune version de cette très belle représentation de Jeanne.

     

    La mairie de Dieulouard autorisa la restauration des statues de Jeanne et de Jean de Dieulouard, celle du doyen Colin étant semble-t-il définitivement perdue. Depuis novembre 2009 les deux statues restaurées ont été réunies et sont désormais mises en valeur au Musée des Amis du Vieux Pays de Dieulouard. Si la question du passage historique de Jeanne d'Arc à Dieulouard fera encore longtemps débat, il est heureux que cette statuaire originale ait été sauvée. Le patrimoine lorrain en sort grandi... et enrichi.

     

    [Merci à Nadia pour ses informations. Texte et clichés : http://www.lorrainedecoeur.com]

  • Le château de Saulxures-sur-Moselotte réhabilité ?

    saulxures sur moselotte.jpg
    [Vosges Matin | 10.11.09]

  • Vers une liaison Saône-Moselle ?

    Véritable serpent de mer, la liaison entre la Méditerranée et la Mer du Nord refait surface avec le projet de jonction de la Saône et de la Moselle. Pédagogie et débats autour d'un projet structurant titanesque.

     

    Saone-Moselle.jpgUn canal d'une longueur de 200 à 250 kilomètres entre Neuves-Maisons (Meurthe-et-Moselle, Lorraine) et Saint-Jean-de-Losne (Côté d'or, Bourgogne) afin de relier la Saône et la Moselle. Le tout pour la rondelette somme de 10 milliards d'euros. Un projet titanesque traversant le département des Vosges du nord au sud via les environs de Neufchâteau et de Contrexéville. Plein de démesure. Une idée folle ?

     

    Pas tout-à-fait. La construction d'une telle voie fluviale permettrait de mettre en connexion, par l'intérieur des terres, la Méditerranée et la Mer du Nord. Un projet tant rêvé depuis l’Antiquité, et qui resurgit dans les songes de nombreux décideurs politiques, entrepreneurs actifs et simples citoyens de Lorraine, de Bourgogne et de Franche-Comté, les trois régions principalement et directement concernées.

     

    Les objectifs poursuivis sont clairs : œuvrer pour le développement durable en favorisant le transport fluvial dont le coût environnemental est extrêmement faible, désengorger les autoroutes du nord-est des innombrables camions qui les empruntent, et stimuler les économies sinistrées de ces grandes provinces françaises.

     

    À présent, la mission est de faire de ce doux rêve une concrète réalité. Des études ont ainsi, d'ores et déjà, été menées, autant sur les plans socio-économique que technique. D'autres sont en cours. Quatre couloirs de passage ont été retenus pour accueillir la liaison fluviale, dans une bande d'une quarantaine de kilomètres.

     

    Une bande qui englobe la circonscription de Jean-Jacques Gaultier, député et conseiller général des Vosges. Vigilant sur le suivi du dossier, il rappelle : "La poursuite des études est nécessaire. Elles sont faites pour préparer le débat public prévu en 2012 par la loi Grenelle 1, loi votée à la quasi-unanimité."

     

    Et Patrick Hatzig, vice-président au Conseil régional de Lorraine délégué aux infrastructures et aux transports, soutien de la première du projet, de poursuivre : "Il faut mener les études comparatives pour créer les conditions démocratiques du débat. C'est ce que le Président de la République a réaffirmé lors de son déplacement en Moselle. Et la question sera tranchée en connaissance de cause en 2012."

     

    canal.jpgPourtant, à peine imaginé, loin d'être creusé, le canal Saône-Moselle soulève déjà bien des polémiques, notamment du côté des Verts qui se verraient bien, à l'instar de leur enterrement en règle du canal Rhin-Rhône en 1997 avec l'arrivée de la gauche plurielle au Palais Bourbon et de Lionel Jospin à Matignon, en fossoyeur du projet. "La liaison Saône-Moselle est une fausse bonne solution. Elle va nécessiter une énorme quantité d'eau car elle suppose de nombreuses écluses. Elle va dénaturer les paysages et détruire les éco-systèmes, sans parler de la disparition des terres agricoles", accuse Jean-François Fleck, conseiller régional (Verts), détracteur de la première heure du "canal de l'absurde". L'écologiste poursuit son argumentaire à charge : "Je ferais un parallèle avec la RN66. Quand on regarde une carte, il n'y a que quelques kilomètres pour faire la jonction. Mais, sur le terrain, le contournement qu'il nécessite en fait un projet absurde, coûteux et destructeur."

     

    Un raisonnement contesté par Patrick Hatzig, lui qui voit dans le canal l'opportunité de faire de la Lorraine un "carrefour, un lieu de transit des marchandises". "Le canal n'ira pas à fond de vallée, il sera à flanc de coteaux. Il ne remplacera donc pas les cours d'eau, répond-il, alors il n'y aura aucun problème pour l'environnement et la biodiversité." Autant dire que les discussions politiques sont lancées et animées. Avant l'heure.

     

    Car le débat public - "officiel" - se tiendra bien en 2012. Et, sans doute, les premiers coups de pelle dans les sols de la vallée vosgienne ne viendront pas avant l'horizon 2025. D'ici là, bien de l'eau aura eu le temps de couler sous les ponts de la Moselle et de la Saône. Un long temps de suivi, au fil de l'eau, d'un projet dont la polémique qu'il suscite n'a de mesure que le gigantisme qu'il abrite.

     

    Tanguera-t-il devant les obstacles dans la mer agitée d'une nature fragile et capricieuse ? Chavirera-t-il dans la tempête soulevée par des écologistes qui ont le vent en poupe ? Sur le pont, barre en main, les capitaines du navire "Sâone-Moselle" entendent bien être les premiers hommes à mener une embarcation de la Méditerranée à la Mer du Nord. Par les terres, sans escale.

     

    [Vosges Matin |16.11.09]

  • Les amants du silence : le roman de Charles de Foucauld

    de foucauld.jpgLe Père Charles de Foucauld est un personnage mythique et mystérieux dans le "panthéon" catholique. Sa retraite dans le désert, après une vie de luxe et de débauche entre Alsace et Lorraine, a toujours intrigué ses admirateurs.

    La clé de l'énigme se cache dans un amour de jeunesse à jamais inassouvi, pour sa cousine Marie de Bondy, affirme l'auteur. La correspondance d'une vie entre Charles et Marie soulève le coin du voile, éclaire la conversion spectaculaire de l'aventurier happé par la sainteté. Partout et toujours, Charles pensera à Marie, et Marie à Charles, dans une relation où l'amour et la foi se mêlent de façon inextricable.

    Histoire d'amour au-delà des frontières et des cultures, Les amants du silence est aussi un livre sur la fraternité - la charité chrétienne - entre les peuples. Le Père de Foucauld y explore le Maroc, déguisé en rabbin, en compagnie d'un sage talmudiste, et lie amitié avec les musulmans de l'Atlas, avant de s'attacher au peuple Touareg, au point d'en épouser la langue et de s'enfouir dans des sables...

    Une aventure amoureuse, aussi chaste que passionnelle, entre le Bienheureux Charles de Foucauld et sa cousine Marie de Bondy, déterminante pour le destin de l'ermite de Tamanrasset.

     

    >> Les amants du silence. Le roman de Charles de Foucauld, Alain Durel, L'Oeuvre éditions, 2009, 192 p. (17 €).

  • Bleurville : optimisme de rigueur chez les Amis de Saint-Maur

    L’automne est l’occasion de faire le bilan de la saison touristique à l’abbaye Saint-Maur de Bleurville. Bilan encourageant malgré la crise ambiante.

     

    St Maur vue depuis le prieuré2 06.04.07.jpgLa baisse de fréquentation touristique constatée depuis quelques années est heureusement compensée par une participation toujours soutenue aux différentes animations proposées : les concerts, l’exposition sur l’habitat rural traditionnel des Vosges méridionales et les causeries de l’été ont été suivis par un public fidèle et qui se renouvelle au gré des nouvelles manifestations. « Ce bilan satisfaisant de nos animations est à mettre à l’actif de personnes dévouées depuis de nombreuses années à la cause de l’abbaye de Bleurville », souligne Alain Beaugrand, le président des Amis de Saint-Maur. Et de remercier tout particulièrement Marie-Françoise et Jean-François Michel, Marie-Madeleine Boulian et Jean-Marc Lejuste, le président des Ballades musicales dans l’Ouest vosgien. Sans oublier les bénévoles qui nettoient l’église et entretiennent le jardin ainsi que les guides de l’été et des Journées du Patrimoine Marie-Louise Benoît, Aude Schuft, Lucienne Thomas, Denis Bisval, André Chaumont et Roger Persin. Bref, un travail d’équipe qui porte ses fruits depuis 35 ans !

     

    travaux toiture st maur4 juil 09.jpgSur le plan des travaux, la toiture de l’abbatiale a bénéficié d’une révision générale grâce au soutien du Conseil général et de la DRAC de Lorraine. Et « si 2010 verra une pause dans les travaux, nous allons tout de même investir dans du matériel d’exposition » précise le président. Des grilles d’exposition viendront compléter le parc existant afin de pouvoir accueillir dans des conditions optimales la rétrospective Gallo-romains en Saône Lorraine coordonnée par l’association Saône-Lorraine, et partagée entre le musée du verre d’Hennezel et l’abbaye bleurvilloise. « La mise en réseau de nos associations respectives, explique Jean-François Michel, membre des Amis de Saint-Maur et président de Saône-Lorraine, doit nous permettre de travailler plus efficacement ensemble et de peser auprès des collectivités locales afin d’être reconnus comme des animateurs incontournables de l’espace rural de l’ouest vosgien ».

     

    récital Duo Orphée 05.07.09 037.jpgL’abbaye Saint-Maur accueillera encore durant l’été 2010 un concert des Ballades musicales ainsi que des conférences en lien avec l’exposition. Et peut-être l’abbaye aura-t-elle le plaisir d’accueillir à nouveau pour les Journées du Patrimoine l’ensemble franc-comtois Résonances qui a enchanté les mélomanes en septembre dernier.

     

    Si l’abbaye est désormais fermée, l’hiver va être mis à profit pour préparer la prochaine saison. Avec le secret espoir que de nouveaux adhérents viennent renforcer l’équipe d’animation…

     

    >> Renseignements et adhésion à l’association des Amis de Saint-Maur de Bleurville : abbaye.saint-maur@laposte.net

  • César, le Rhône (et un peu la Saône...) pour mémoire

    césar.jpgVoilà une exposition qui nous emène bien loin de notre Lorraine. Mais, à bien y réfléchir, notre Saône Lorraine est comme un petit lien qui nous uni au grand Rhône qui est le lieu de ces fabuleuses découvertes, coeur de l'exposition présentée cet hiver au musée départemental d'Arles (Bouches-du-Rhône). La Saône n'est-elle pas la fiancée du Rhône qui finissent par se marier à Lyon pour mieux courir ensemble vers la Méditerranée ? Bref, il n'est donc pas incongru de présenter ici cette remarquable exposition... et de son non moins remarquable catalogue (pour ceux qui ne pourront aller visiter l'exposition !).

    Les objets et sculptures romaines découvertes dans le lit du fleuve ont aussi marqué la Gaule du nord - la Gaule Belgique dont la Lorraine constituait une partie notable - ; légions romaines et marchands prirent souvent le bateau en Arles pour remonter vers Lyon, Autun et les provinces du nord et diffuser ainsi la culture latine, donnant naissance aux gallo-romains. La Saône, navigable jusqu'à Corre (Haute-Saône actuelle) servit, à la suite du Rhône, à conquérir militairement, économiquement et culturellement le pays des Séquanes (Besançon), des Leuques (Toul, Naix) et des Médiomatriques (Metz).

    Le magnifique catalogue édité à l'occasion de l'exposition d'Arles présente les extraordinaires découvertes faites ces vingt dernières années dans le Rhône à Arles et au large des Saintes-Maries-de-la-Mer. Avec près de 500 objets, dont le fameux et médiatique buste de Jules César, ressurgit du fleuve l'antique Arelate (l'Arles romaine) et le port qui a fait sa fortune.

    Les études menées autour des fouilles ont mis en avant l'ampleur du réseau commercial entre le nord de la Gaule et le bassin méditerranéen et ont confirmé le rôle prépondérant de la ville d'Arles et de son port de transfert de charge entre la mer et le fleuve.

    >> César, le Rhône pour mémoire. 20 ans de fouilles archéologiques dans le fleuve à Arles, Luc Long et Pascale Picard (sous la dir.), éditions Actes Sud-Musée départemental Arles Antique, 2009, 400 p., 300 ill. quadri (39 €).

  • Nancy : le musée des Beaux-Arts prête son Caravage à Rome

    On le sait peut, mais le musée des Beaux-Arts de Nancy possède un chef-d'œuvre du Caravage, réclamé à cor et à cris par Rome pour une exceptionnelle exposition.

     

    musée nancy.jpgMais que désigne donc ce doigt ? C'est là une énigme soulevée par une conservatrice audacieuse et un rien malicieuse. « Certes, on a affaire à une Annonciation, mais le doigt de l'Archange Gabriel ne désigne pas vraiment Marie. Il semble plutôt indiquer... le lit défait, à l'arrière. Sans parler de la mine un peu contrite de la Vierge. » De là à lire la scène comme une mise en accusation plus qu'une annonciation... voilà une conclusion pas tout à fait catholique, à laquelle Claire Stoullig ne s'aventurera qu'à demi-mots. Mais quoi ? La réputation sulfureuse de Michelangelo Caravaggio peut supporter pareille interprétation ! L'Annonciation, donc. Un chef-d'œuvre, si ce n'est « le » chef-d'œuvre des collections du musée des Beaux-Arts. Pourtant parfaitement ignoré par la plupart des Lorrains...

     

    Commandé vers 1608 par Henri II, duc de Lorraine, il a été spécifiquement réalisé pour Nancy, accroché dans un premier temps au-dessus du maître-autel de la primatiale. En 1793, saisi par les révolutionnaires, il est entré dans ce qui constituera bientôt le tout premier fond du musée. Bref, le Caravage est là depuis l'origine. Et maintenant qu'on le sait, il va falloir s'en priver...

     

    musée beaux arts.jpgCar le tableau de maître est réclamé à Rome. Les « Scuderie del Quirinale » veulent absolument l'inscrire à leur exposition phare, de mi-février à mi-juin, à l'occasion des 400 ans de la mort du peintre italien. « Car cette Annonciation fait indiscutablement partie des œuvres maîtresses du Caravage », confirme Alexandra Andresen, coordinatrice de l'exposition romaine. « En particulier pour cet ange magnifique. En plus, c'est un tableau rarement vu en Italie. »

     

    Mais la conservatrice nancéienne hésitait à exposer cette œuvre déjà fragile à un tel déplacement. Rome a insisté. Et Mme Stoullig a finalement consenti à donner son visa au tableau... à une condition : que l'Italie paie la restauration ! Une véritable aubaine. Après une histoire pleine de soubresauts. « D'abord, au XIXe siècle, il avait subi une restauration regrettable, et surtout une transposition de la couche picturale d'une toile à l'autre... Le début des dommages. » Imaginons ! L'opération consiste à détacher la couche des pigments en tranchant dans l'apprêt. Risques de léser le tableau quasi assurés ! D'ailleurs, il a fallu recommencer en 1970, déjà avec l'Istituto Superiore per la Conservazione e il Restauro (ISCR). Le même institut romain qui œuvrera à la restauration, dont le musée nancéien attend énormément à présent. D'autant qu'en 1976, une panne de chauffage de trois mois avec 85 % d'hygrométrie avait généré l'apparition d'une couche de moisissure sur l'œuvre...

     

    La cause probable d'une profonde obscurité, plus profonde sans doute que le maître du clair-obscur ne l'avait initialement imaginée. Qui sait, à son retour à l'automne prochain, le fameux lit défait n'en sera peut-être que plus visible... De même que le visage de ce Gabriel aux ailes noires. « Et à la fascinante anatomie », note Claire Stoullig. « Avez-vous remarqué que son omoplate est... totalement plate ? » Bref, ce Caravage lorrain a tout à gagner à passer sur le « billard ». Et surtout à subir son tout premier scanner. Mais pour ça, décrochage, emballage et voyage ont fait l'objet des précautions les plus minutieuses. Cette semaine, une demi-douzaine d'hommes d’une société spécialisée n'étaient pas de trop pour déposer le chef-d'œuvre dans un « sarcophage » réalisé sur mesure, anti-choc et isotherme. De surcroît, l'équipe italienne a collé un petit accéléromètre au dos du châssis. Sorte de boîte noire, il enregistrera la moindre donnée concernant les sauts de températures et vibrations. De sorte que l'ange s'envole... comme sur un nuage !

    Lysiane Ganousse

    [L’Est Républicain | 13.11.09]

  • Monthureux-sur-Saône (Vosges) : une nouvelle présidente pour la Compagnie L'Odyssée

    odyssée.jpg
    [Vosges Matin | 15.11.09]

  • L'exposition « Gallo-romains en Saône Lorraine » déployée sur deux sites patrimoniaux en 2010

    Pour célébrer les 30 ans de l’association Saône Lorraine, le bureau du conseil d’administration a décidé de mettre sur pied une grande exposition qui mobilisera plusieurs partenaires. « Gallo-romains en Saône Lorraine » en sera le thème.

     

    Hennezel expo 2010 07.11.09.jpgDernièrement, une réunion de travail a rassemblé au musée d’Hennezel les différents contributeurs pressentis par Jean-François Michel, président de Saône Lorraine. Coordonnée par Saône Lorraine, l’équipe organisatrice formée par les représentants du Cercle d’études local de Contrexéville, d’Escles-Archéologie, de La Roye Demange d’Ainvelle et des Amis de Saint-Maur de Bleurville va travailler cet hiver à la conception et au montage d’une exposition qui couvrira toute la vie quotidienne de nos ancêtres Leuques et Séquanes qui vivaient dans le bassin des sources de la Saône entre le 1er et le 3ème siècle après J.-C. Seront particulièrement abordés le thème du sacré, des voies de communication, du travail de la pierre (carrières, meules), de l’eau, des objets de la vie courante (verres antiques, poteries, costumes…).

     

    De nombreuses pièces lapidaires issues des fouilles archéologiques menées dans le sud-ouest vosgien ainsi que des panneaux pédagogiques explicatifs constitueront la colonne vertébrale de cette exposition.

     

    Rodée dans l’organisation d’expositions, l’association Saône Lorraine proposera pour la première fois une rétrospective historique multi-sites parce que multi-facettes. Les visiteurs pourront en effet découvrir « les gallo-romains en Saône Lorraine » au musée d’Hennezel-Clairey et à l’abbaye Saint-Maur de Bleurville ; les deux sites se compléteront astucieusement. Par ailleurs, des visites sur d’autres lieux où sont conservés des éléments de l’époque antique seront possibles (Ainvelle, Monthureux-sur-Saône, Jonvelle…). Des conférences, des promenades découvertes sur des sites de fouilles et des animations archéologiques pour les scolaires sont également envisagées.

     

     

    >> Afin d’enrichir cette exposition, l’association Saône Lorraine accepte tout prêt de pièces archéologiques de l’époque gallo-romaine provenant du sud-ouest vosgien. Contact : Jean-François Michel au 03.87.66.24.06 ou jean-F.michel@wanadoo.fr

  • Un exil intérieur : l'évacuation des Mosellans (septembre 1939 - octobre 1940)

    exil intérieur.jpgVoilà un livre qui revient sur une période douloureuse vécue par les Mosellans au moment de l'invasion de la France par la Werhmacht. Reconnaissons-le, le département de la Moselle a été sévèrement éprouvé de 1939 à 1945. Combats brefs mais destructeurs en 1940, combats acharnés en 1944 et libération tardive en février 1945, après une occupation transformée en annexion, incorporation des jeunes gens dans l'armée allemande, germanisation, colonisation et persécution des Lorrains "inassimilables", expulsions...

    Le prélude de ces cinq ans et demi si sombres constituera l'évacuation. Episode surprenant, mal connu hors de la Moselle et de l'Alsace, épisode sans rapport avec l'exode des autres Français en mai-juin 1940, l'évacuation commence à la fin d'août 1939, elle est généralisée le 1er septembre et reprend en mai 1940. 200.000 Mosellans quittent brutalement leurs foyers à l'automne 1939, en grande majorité pour être hébergés dans la Charente, la Vienne, la Charente-Maritime, le Pas-de-Calais, la Loire et la Saône-et-Loire ; 90.000 autres font de même, mais dans des directions très diverses, après l'armistice de 1940.

    La première des deux grandes migrations des gens de l'Est a eu lieu il y a 70 ans. Les témoins sont de moins en moins nombreux mais leurs témoignages écrits et photographiques sont très riches.

    L'ouvrage collecte de nombreux textes commentés et constitue le complément d'une exposition, conçue par le Conseil général de Moselle, présentée durant l'hiver 2009-2010 à Saint-Julien-les-Metz et à Sarreguemines. Un CD, joint au catalogue, présente un film inédit de 55 minutes sur l'évacuation en Moselle en 39-40 : il donne la parole à des témoins et acteurs de cette grande aventure collective.

     

    >> Un exil intérieur : l'évacuation des Mosellans (septembre 1939 - octobre 1940), collectif, éditions Libel, 2009, 143 p., ill. et cartes (18 €).

  • Lyautey

    lyautey.jpgStatufié de son vivant, Hubert Lyautey, le lorrain, est entré dans l'Histoire comme le constructeur du Maroc moderne, le modèle du "grand colonial" qui sut comprendre le monde nouveau et imposa contre intérêts et préjugés le respect des cultures indigènes.

    Son destin, celui du "royaliste qui donna un empire à la République", est paradoxal. Aventurier du désert comme Lawrence d'Arabie, mais aussi grand administrateur, anticonformiste et esthète, le maréchal Lyautey a mis en scène sa propre vie, luttant contre son seul ennemi véritable : l'ennui.

    Résident général, ministre, académicien, maréchal de France, Lyautey reste une énigme que l'auteur, par le travail de recherche et par l'intuition personnel, réussit à percer.

    Le maréchal Lyautey est toujours bien vivant dans le coeur des Lorrains : son château de Thorey-Lyautey, au pied de la colline de Sion, conserve le souvenir de celui qui fut un grand soldat et un grand humaniste.

    Un homme à redécouvrir dans cette passionnante biographie.

     

    >> Lyautey, Arnaud Teyssier, Perrin éditions, collection Tempus, 2009, 592 p., cartes (11 €).

  • Le cimetière de Marville (Meuse) proposé au patrimoine mondial de l’Unesco

    Le cimetière de Marville, dans le nord meusien, se classe deuxième au palmarès Téléloisirs des plus belles nécropoles françaises, derrière son homologue parisien du Père-Lachaise. Aujourd'hui, les Meusiens veulent promouvoir ce site d'une grande beauté au patrimoine mondial de l'Unesco.

     

    cimetière marville.jpgPosé sur un promontoire entre la vallée de l'Othain, les ruisseaux du Chut du Moulin et du Crédon, le village de Marville, à l'extrême nord du département de la Meuse, est aujourd'hui pratiquement oublié et peu connu du public car trop éloigné des grands axes de communication. Oublié et peu connu sauf des amateurs de toutes nationalités qui connaissent la valeur historique, artistique et symbolique du patrimoine architectural du village et de sa nécropole, le cimetière Saint-Hilaire.

     

    Le site de Marville est connu depuis la plus haute Antiquité mais son histoire devient plus précise au 12ème  siècle lorsque Thiébaut Ier de Bar (qui gouverne de 1189 à 1214) affranchit la communauté de Marville. Celle-ci peut alors s'administrer elle-même. Thiébaut ayant épousé la comtesse Ermesinde, héritière du Luxembourg, Marville et « les terres communes » (environ 70 villages et hameaux alentour) sont placés sous la co-souveraineté des familles de Bar et de Luxembourg. Une aubaine pour le développement de la ville à la frontière de plusieurs États. Les deux comtes y règlent les litiges en appel lors des Assises ou « Grands jours de Marville ». Grâce à cette double appartenance, la ville bénéficie du XIIIème au XVIème siècle d'une totale neutralité militaire. Ce statut privilégié sans doute unique à l'époque permet de protéger les nobles et les riches marchands qui font construire par des architectes de renoms leurs hôtels particuliers superbement décorés. Ils font édifier des églises, construisent des chapelles remarquables, passent commandes à des artistes de talent dont les oeuvres restent gravées dans la pierre.

     

    pieta cimetière marville.jpgUne simple visite du village permet aujourd'hui encore d'admirer ce patrimoine unique comme l'élégante loggia de la maison du chevalier Michel, les façades de la Grand-place et ses portails richement ciselés, l'église Saint-Nicolas, sans parler des caves, des jardins...

     

    Marville est aussi connue pour son église et son cimetière Saint-Hilaire classés Monuments Historiques. En raison de sa double prévôté, Marville accueille une classe d'officiers ducaux enterrés ici représentant d'abord des prévôtés luxembourgeoise et barroise puis luxembourgeoise et lorraine. Mais la période la plus faste en matière de création de monuments correspond à la période hispano-lorraine c'est-à-dire de la fin du XVème au milieu du XVIIème siècle. Sculpteurs ou simples tailleurs de pierre vont ériger des stèles funéraires pour les défunts des grandes familles marvilloises. Des milliers de pierres tombales, véritables oeuvres d'art aussi originales les unes que les autres représentant des thèmes divers : la religion, la famille, le donateur...

     

    ossuaire marville.jpgOn remarquera l'édicule qui abrite un groupe de la Vierge de Pitié et la statue assise du Christ du Jugement dernier. Édifie en 1484, ce monument constitue l'un des temps forts de la visite du cimetière : il illustre de thème de la mort et de la résurrection. A voir encore, le Christ aux liens, la stèle aux Douze apôtres, dont un emplacement vide symbolise celui du traître Judas... Autre thème des tombes : celui de la nature plus forte que la mort.

     

    Enfin, le cimetière de Marville est mondialement connu pour son ossuaire où sont conservés plus de 40.000 crânes et os longs avec cette inscription qui doit faire réfléchir le commun des mortels sur ses fins dernières : « Nous avons été comme vous / Vous serez comme nous / Priez pour nous. »…

     

    [d’après l’Est Républicain | 06.11.09]

     

  • Blâmont et le Blâmontois au fil des siècles

    blâmont.jpgCité du sud-est meurthe-et-mosellan, bourgade au passé princier, paisible chef-lieu de bailliage au XVIIIe siècle, cité au coeur d'un espace industriel prospère, Blâmont et son pays méritent sans aucun doute d'être mieux connus.

    A l'issue des 3èmes Journées d'études meurthe-et-mosellanes organisées à Blâmont en octobre 2008, l'ouvrage tente de faire connaître les principaux acquis récent sur l'histoire du château médiéval, emblème de la ville, le palais des ducs édifié par la duchesse Chrétienne de Danemark à la Renaissance, la vie et les pratiques alimentaires des simples gens du Blâmontois au Siècle des Lumières, l'active communauté juive à l'origine de l'industrie textile, les ravages opérés par les conflits internationaux dans le ville et ses environs, de la guerre de Trente Ans aux deux guerres mondiales, enfin les activités urbaines et sociales d'un bourg tout au long du XXe siècle. Une histoire riche et variée à découvrir absolument.

    Ces actes sont introduits par Cédric Andriot, chercheur à l'Université de Nancy 2 et maire-adjoint de Blâmont délégué au développement culturel, économique et touristique.

     

    >> Blâmont et le Blâmontois au fil des siècles (XIIe-XXe siècles), Cédric Andriot, Fabienne Henryot, Philippe Masson (sous la dir.), éditions Gérard Louis, 2009, 214 p., ill. (20 €).

  • Damblain (Vosges) : un obus découvert sur la route de Lamarche

    obus damblain.jpgLors des travaux d'enfouissement du réseau électrique de 20.000 watts pour alimenter la ZAC "Cap Vosges Damblain", les employés de l'entreprise SNCTP de Chaumont (52) ont découvert un obus antichar allemand de calibre 8,8 cm ainsi qu'une grenade à fusil antichar allemand.

     

    Durant la seconde guerre mondiale, une colonne de militaire allemand avait été mitraillée sur cette route par un char de la 2ème DB de Leclerc. Deux démineurs du centre de la Sécurité civile de Colmar ont emporté les engins explosifs à Colmar pour qu'ils y soient désamorcés et détruits.

     

    D'après eux, la grenade était la plus dangereuse, car elle n'a pas besoin d'un grand choc pour exploser. Ces démineurs sillonnent huit départements de l'Est et récupèrent des munitions datant de 14-18, 39-45, mais aussi de la guerre de 1870, un boulet de l'époque napoléonienne a même été neutralisé !

     

    [d'après Vosges Matin | 09.11.2009]

  • Les oubliés vosgiens de la Grande Guerre

    Raon-sur-Plaine et Raon-lès-Leau, oubliées du traité de Versailles de 1919, n'ont jamais récupéré les quelque 2.000 ha de forêt que l'Allemagne leur a spoliés en 1871. Les deux communes vont saisir la justice.

     

    raon.jpg« Nos aïeuls ont voulu rester français. Pour récompense, ils ont été spoliés ». 138 ans après la signature du traité de Francfort, la blessure est encore ouverte au pied du Donon. Les vosgiens de Raon-sur-Plaine et les voisins meurthe-et-mosellans de Raon-lès-Leau n'ont toujours pas digéré les facéties de l'histoire dont ils sont toujours victimes. La faute à une méprise et un oubli.

     

    Leur malheur débute à l'issue de la guerre de 1870. Considérant le Donon comme un passage hautement stratégique, entre Strasbourg et Lunéville, Bismarck réclame et obtient l'annexion des deux communes pourtant située hors de la ligne de partage. Aussitôt, c'est le tollé, les habitants protestent, revendiquent, entravent le fonctionnement de l'administration allemande et finissent par obtenir après sept mois passés en territoire annexé, la signature d'une convention additionnelle au traité.

     

    Les deux villages sont rendus à la France, à l'exclusion de quelque 1.893 ha de forêts domaniales situés sur les versants occidentaux du Donon. Dans l'affaire, Raon-sur-Plaine a perdu les deux tiers de son territoire. Pour Raon-lès-Leau, c'est encore pire. La commune amputée des 9/10ème de sa surface n'est plus qu'un mouchoir de poche de 170 ha, sans ressources ni moyens.

     

    Raon-sur-Plaine monument évadés.jpgAussi, pendant près d'un demi-siècle les deux communes vont s'accommoder tant bien que mal de cette situation. En 1918, quand l'armistice de la grande guerre est signé, les deux Raon pensent qu'elles vont légitimement rentrer dans leurs biens, avec le rétablissement des frontières d'avant 1871. Erreur. Le traité de Versailles oublie tout bonnement la convention additionnelle les concernant.

     

    Leur forêt reste donc la propriété de Grandfontaine, dans le Haut-Rhin. Depuis, les deux communes n'ont cessé de revendiquer leurs dus. En vain. « On a écrit à tous les présidents de la République et obtenu autant de réponses polies. L'État prend toujours bonne note de nos doléances, mais se garde bien d'aborder le sujet sur le fond ». Il faut dire que l'affaire n'est pas mince. Son règlement suppose de modifier les limites territoriales de trois départements et deux régions. Pas moins.

     

    « Pour revenir en arrière, on nous dit qu'il faut l'accord de la commune de Grandfontaine. C'est une manière de ne pas avancer. Car, bien évidemment, Grandfontaine n'a aucun intérêt à revenir à ses limites territoriales d'avant 1871 », observe le maire de Raon-sur-Plaine, Antoine Quirin.

     

    Estimant avoir épuisé tous les recours et interventions possibles auprès de l'État, les deux communes ont donc décidé de s'attacher les services d'un avocat et de saisir la justice. « Il n'existe pas de prescription s'agissant d'une collectivité territoriale. Nous avons subi un préjudice, l'État nous doit réparation. La privation de cette taxe sur le foncier non bâti (NDLR : environ 70.000 euros par an) nous pénalise lourdement et nous oblige à vivre de la charité publique », conclut le maire de Raon-lès-Leau, Etienne Meire. Au pied du Donon, la bataille des forêts est décidément loin d'être terminée.

     

    Jean-Marc TOUSSAINT

     

    [L’Est Républicain | 09.11.09]

  • Vers la béatification de Zita de Bourbon-Parme, dernière impératrice d'Autriche

    Une association s'est créée afin de mener à son terme le dossier de béatification de la dernière impératrice d'Autriche-Hongrie, Zita de Bourbon-Parme. Epouse de Charles Ier de Habsbourg-Lorraine, elle reste chère au coeur des Lorrains.

    Zita de Bourbon-Parme.jpgLa princesse Zita de Bourbon-Parme est née le 9 mai 1892 en Italie. Le 21 octobre 1911, elle épouse l'archiduc Charles, petit-neveu de François-Joseph, qui devient l'empereur Charles Ier d'Autriche et roi de Hongrie en 1916, en plein conflit mondial.

    Impératrice d'Autriche et reine de Hongrie, Zita assiste son mari, au cours de leurs deux années de règne, dans ses efforts pour la paix et la justice sociale. Ce couple uni, soudé par une profonde foi chrétienne, aura huit enfants.

    Exilée en Suisse à la fin de la Première Guerre mondiale, la famille impériale est reléguée à Madère où Charles meurt le 1er avril 1922. Veuve, sans ressources, se dévouant aux siens et à tous, l'impératrice Zita vit en Espagne, en Belgique, au Québec et aux Etats-Unis, puis revient en Europe après la Seconde Guerre mondiale.

    Elle décède le 14 mars 1989, et est enterrée à Vienne le 1er avril suivant. Charles de Habsbourg-Lorraine fut béatifié par le pape Jean-Paul II en 2004. En 2008, le Vatican a autorisé l'ouverture du procès de béatification de Zita dans le diocèse du Mans, à l'abbaye bénédictine de Solesmes.

    >> Plus d'infos en contactant l'association pour la béatification de l'impératrice Zita, Abbaye Saint-Pierre de Solesmes, 1 place Dom Guéranger, 72300 SOLESMES.