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Stanislas, roi jardinier et gourmand au château d'Haroué
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Visitez "Le Trésor du Saint-Sépulcre" avec les Amis du Musée d'Epinal
Le château de Versailles accueille du 16 avril au 14 juillet 2013 l’exposition « Le Trésor du Saint-Sépulcre », dont le commissariat est assuré par Jacques Charles-Gaffiot, historien et amateur d’art bien connu des Lorrains pour son action en faveur de la connaissance de la Maison de Lorraine et du mobilier du château de Lunéville.
Renfermant des objets aussi symboliques que l’épée et les étriers de Godefroy de Bouillon, le Trésor du Saint-Sépulcre est constitué d’extraordinaires œuvres d’art destinées à rehausser la splendeur de la basilique du Saint-Sépulcre ainsi que de celles de Bethléem puis, plus tard, de Nazareth.
Adressés tout au long de l’histoire par des fidèles et des pèlerins, ces présents témoignent d’une grande diversité. Les plus insignes d’entre eux furent offerts par les principaux souverains européens. Pour la France, les Bourbons perpétuent cette tradition : ainsi Louis XIV fait-il expédier de somptueuses pièces d’orfèvrerie. En 1686, la Sérénissime République de Gênes offre un des plus extraordinaires ornements jamais réalisés, brodés de fil de soie polychrome. Mais, plus encore que toutes les autres nations, l’Espagne déploie un faste culminant dans une orfèvrerie d’or massif qui peut être jugée sans équivalent dans le monde.
Les Amis des musées et de la Bibliothèque multimédia intercommunale d’Epinal organisent un voyage à Versailles le 20 avril 2013 avec visite de l’exposition « Le Trésor du Saint-Sépulcre » et du château de Versailles.
‡ Pour s’inscrire, imprimer ou recopier le formulaire ci-joint et envoyez-le avant le 6 avril accompagné du règlement à : Dr Pascal SCHMIDT, 20 quai des Bons-Enfants, 88000 EPINAL
‡ Bulletin de réservation ici Réservation voyage Versailles_Le Trésor du Saint-Sépulcre.pdf
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Le Couvent de la Reine
Pour diriger la maison d'éducation qu'elle désire fonder à Versailles, la reine Marie Leszczynska - épouse de Louis XV et fille du roi Stanislas, duc de lorraine et de Bar - choisit les soeurs de la congrégation de Notre-Dame du monastère de Compiègne. Et ce couvent développa de nombreux liens avec la Lorraine.
La disparition de la reine en 1768 n'interrompt pas le projet que les princesses, ses filles, Adélaïde en particulier, ont à coeur de mener à bien. Six religieuses viennent de Lorraine rénover la communauté de Compiègne, de telle sorte qu'arrivent à Versailles, en octobre 1772, vingt-huit religieuses qui ont toutes opté pour la forme la plus stricte de la règle de leur fondateur, le Lorrain Pierre Fourier (1565-1640).
Dans des bâtiments séduisants de beauté, construits pour elles par un autre Lorrain, Richard Mique, elles s'adonnent pendant 20 ans à l'éducation d'une soixantaine de pensionnaires et de centaines de petites Versaillaises.
Quand, en octobre 1792, les lois implacables de la Révolution dispersent les communautés religieuses, ces soeurs restent unies et, la tourmente passée, créent à Versailles une nouvelle école, Notre-Dame du Grandchamp, d'où naîtront, après l'exil de 1904, d'autres écoles qui sont en quelque sorte les "filles" du Couvent de la Reine.
Aujourd'hui, le prestigieux lycée Hoche occupent l'ancien couvent. Il redonne aux bâtiments, magnifiquement restaurés, leur destination première faisant ainsi perdurer l'oeuvre éducatrice de Marie Leszcynska.
L'auteur, soeur Marie-Claire Tihon, membre de la congrégation des chanoinesses de Saint-Augustin, est l'auteur des biographies des deux cofondateurs de cette congrégation née en Lorraine : Saint Pierre Fourier (1997) et La Bienheureuse Alix Le Clerc (2004).
‡ Le Couvent de la Reine de Compiègne à Versailles, Marie-Claire Tihon, éditions du Cerf, 2012, 179 p., ill. (14 €).
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Les oubliés vosgiens de la Grande Guerre
Raon-sur-Plaine et Raon-lès-Leau, oubliées du traité de Versailles de 1919, n'ont jamais récupéré les quelque 2.000 ha de forêt que l'Allemagne leur a spoliés en 1871. Les deux communes vont saisir la justice.
« Nos aïeuls ont voulu rester français. Pour récompense, ils ont été spoliés ». 138 ans après la signature du traité de Francfort, la blessure est encore ouverte au pied du Donon. Les vosgiens de Raon-sur-Plaine et les voisins meurthe-et-mosellans de Raon-lès-Leau n'ont toujours pas digéré les facéties de l'histoire dont ils sont toujours victimes. La faute à une méprise et un oubli.
Leur malheur débute à l'issue de la guerre de 1870. Considérant le Donon comme un passage hautement stratégique, entre Strasbourg et Lunéville, Bismarck réclame et obtient l'annexion des deux communes pourtant située hors de la ligne de partage. Aussitôt, c'est le tollé, les habitants protestent, revendiquent, entravent le fonctionnement de l'administration allemande et finissent par obtenir après sept mois passés en territoire annexé, la signature d'une convention additionnelle au traité.
Les deux villages sont rendus à la France, à l'exclusion de quelque 1.893 ha de forêts domaniales situés sur les versants occidentaux du Donon. Dans l'affaire, Raon-sur-Plaine a perdu les deux tiers de son territoire. Pour Raon-lès-Leau, c'est encore pire. La commune amputée des 9/10ème de sa surface n'est plus qu'un mouchoir de poche de 170 ha, sans ressources ni moyens.
Aussi, pendant près d'un demi-siècle les deux communes vont s'accommoder tant bien que mal de cette situation. En 1918, quand l'armistice de la grande guerre est signé, les deux Raon pensent qu'elles vont légitimement rentrer dans leurs biens, avec le rétablissement des frontières d'avant 1871. Erreur. Le traité de Versailles oublie tout bonnement la convention additionnelle les concernant.
Leur forêt reste donc la propriété de Grandfontaine, dans le Haut-Rhin. Depuis, les deux communes n'ont cessé de revendiquer leurs dus. En vain. « On a écrit à tous les présidents de la République et obtenu autant de réponses polies. L'État prend toujours bonne note de nos doléances, mais se garde bien d'aborder le sujet sur le fond ». Il faut dire que l'affaire n'est pas mince. Son règlement suppose de modifier les limites territoriales de trois départements et deux régions. Pas moins.
« Pour revenir en arrière, on nous dit qu'il faut l'accord de la commune de Grandfontaine. C'est une manière de ne pas avancer. Car, bien évidemment, Grandfontaine n'a aucun intérêt à revenir à ses limites territoriales d'avant 1871 », observe le maire de Raon-sur-Plaine, Antoine Quirin.
Estimant avoir épuisé tous les recours et interventions possibles auprès de l'État, les deux communes ont donc décidé de s'attacher les services d'un avocat et de saisir la justice. « Il n'existe pas de prescription s'agissant d'une collectivité territoriale. Nous avons subi un préjudice, l'État nous doit réparation. La privation de cette taxe sur le foncier non bâti (NDLR : environ 70.000 euros par an) nous pénalise lourdement et nous oblige à vivre de la charité publique », conclut le maire de Raon-lès-Leau, Etienne Meire. Au pied du Donon, la bataille des forêts est décidément loin d'être terminée.
Jean-Marc TOUSSAINT
[L’Est Républicain | 09.11.09]