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allemagne

  • Le quotidien d'un Mosellan incorporé de force dans la Wehrmarcht à travers ses lettres (1942-1944)

    Le 14 janvier 1943, Paul Bastien quittait pour toujours ses proches et son village mosellan de Vahl-lès-Faulquemont. L'auteur, neveu de Paul Bastien, a cheminé avec son oncle dans les "traces sanglantes" que sa 117e Jäger Division a laissé derrière elle en Grèce. Mosellan incorporé de force dans l'armée du IIIe Reich, il laissera une étonnante correspondance qui a permis à l'auteur de suivre le chasseur Bastien à travers des paysages sublimes mais aussi assister à des spectacles de désolation...

    En restituant ce que fut le quotidien de ce Malgré-Nous, l'auteur témoigne du drame de la séparation et des sentiments de Paul Bastien emporté malgré lui sur un théâtre d'opération grec, encore trop peu connu des historiens et du grand public, où les Alsaciens-Mosellans incorporés dans la Wehrmarcht ont été contraints à vivre et à mourir sous l'uniforme de l'Allemagne nazie.

    Jean-Paul Belvoix livre ici un magnifique témoignage historique et poignant à la fois.

     

    ‡ Aus der weiten Ferne. Le quotidien d'un Mosellan incorporé de force dans la Wehrmarcht (1942-1944) à travers ses lettres, Jean-Paul Belvoix, Jérôme Do Bentzinger éditeur, 2018, 220 p., ill., 26 €.

  • Brin-sur-Seille (54) : grande fête autour de la reconstitution du poste de douane 1871-1918 le 3 juin

  • Brin-sur-Seille (54) : reconstitution historique du poste de douane 1871-1918

  • Bleurville (88) : 8-Mai 1945, l'impérieux devoir de mémoire

    73 ans après la capitulation de l'armée allemande et la fin de la Seconde Guerre mondiale, le souvenir des combattants et des victimes demeure plus vivant que jamais. Militaires morts durant la campagne de France, prisonniers de guerre, résistants, populations civiles déplacées, terrorisées, internées et déportées, victimes des bombardements et des représailles... Cette journée de commémoration de la victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie trouve, année après année, un écho auprès de la population locale, malgré les générations qui disparaissent.

    A l'appel des cloches, habitants, élus, porte-drapeaux et fanfare se sont rassemblés autour du Monument aux Morts, au centre du cimetière paroissial. Montée des couleurs, appel des « Morts pour la France », dépôt de gerbe par Denis Bisval, maire, accompagné de deux enfants, sonneries réglementaires, message du secrétaire d'Etat auprès du ministre des Armées, Marseillaise : autant de moments forts et symboliques qui doivent marquer les esprits des jeunes générations afin qu'ils se souviennent à jamais du sacrifice de ces combattants de la liberté face à la barbarie d'hier, face à la barbarie d'aujourd'hui.

    A l'issue de la cérémonie, une aubade a été donnée par la fanfare sur la place de la mairie et le verre de l'amitié a été partagé. Un service religieux était célébré en l'église de Monthureux à la mémoire de toutes les victimes des guerres.

  • La Grande Guerre

    Le conflit mondial de 1914-1918 ouvre tragiquement le XXe siècle.

    Sondant les mentalités, l'action des chefs comme des humbles, des civils comme des militaires, interrogeant les attitudes de ceux qui décident, autant que de ceux qui vivent la guerre dans le froid des usines ou dans la boue des tranchées, François Cochet, professeur d'histoire contemporaine à l'Université de Lorraine, englobe toutes les dimensions de ce conflit total.

    Synthèse d'ampleur refusant de céder à une lecture partisane et exclusivement hexagonale, l'ouvrage répond ainsi à toutes les questions sur cet affrontement dantesque.

    Ce livre demeure la meilleure synthèse disponible sur ce qui fut la première hyperguerre. Menée selon une démarche d'historien, elle permet de comprendre cette période charnière.

     

    ‡ La Grande Guerre, François Cochet, éditions Perrin, coll. Tempus, 2018, 576 p., 11 €.

  • La France mutilée : 1871-1918, la question de l'Alsace-Lorraine

    Défaite de Sedan, siège meurtrier de Paris, guerre civile, perte de l’Alsace et d’une partie de la Lorraine : le conflit de 1870-1871, l’« Année terrible » de Victor Hugo, fut un véritable traumatisme pour toute une génération d’hommes politiques. Au premier chef, les 107 parlementaires, parmi lesquels Hugo, Gambetta, Clemenceau, Carnot, Schoelcher - sans oublier les représentants des territoires de l'est de la France tombés dans l'oubli aujourd'hui -, favorables à une guerre à outrance pour la défense d’une République une et indivisible, qui refusèrent le 1er mars 1871 de voter l’amputation d’une partie du territoire français. La plupart d’entre eux poursuivit une carrière politique en France, ou bien au sein du Reich pour les représentants de l’Alsace-Lorraine annexée. Tous avaient nourri le même désir de revanche contre l’Allemagne. Une aspiration qui trouvera son aboutissement dans la déclaration de guerre de 1914.

    L’itinéraire de ces protestataires nous éclaire sur les événements politiques et militaires du premier XXe siècle. Où l’on voit que les questions d’organisation européenne et le combat pour la suprématie sur le continent étaient déjà des questions majeures il y a cent cinquante ans – même si nul n’envisageait, alors, de les régler pacifiquement...

     

    ‡ La France mutilée. 1871-1918, la question de l'Alsace-Lorraine, Fabien Conord, éditions Vendémiaire, 2017, 281 p. (22 €).

  • Soldat en Alsace-Lorraine (1939-1940)

    Dès les premiers jours de septembre 1939, le soldat Léon Noguéro est affecté comme téléphoniste au 49e régiment d'infanterie de Bayonne qui fait mouvement pour l'Est de la France, en Lorraine et en Alsace, à proximité de la ligne Maginot et de la frontière allemande. Son groupe de téléphonistes est très mobile et intervient dans les secteurs frontaliers de Rohrbach-lès-Bitche et de Wissembourg.

    Ce témoignage tiré des propres écrits du soldat Noguéro, tout en invitant le lecteur à partager l'intimité d'une famille, se veut être également un support d'enseignement et d'investigation pour les jeunes générations.

    En deux tomes, l'ouvrage est le fruit d'une retranscription intégrale de près de 350 correspondances et diverses notes écrites au moment des faits. Il fait également référence à de nombreux rappels historiques et à la mémoire locale par l'ajout d'une liste d'anciens prisonniers de guerre recensés dans une quarantaine de villages des vallées du pays de Nestes, dans les Hautes-Pyrénées.

    A la suite de l'offensive allemande du 10 mai 1940, le caporal Léon Noguéro est fait prisonnier le 22 juin, les armes à la main, au hameau des Feignes, dans les Vosges. Il est alors interné en Allemagne dans un kommando de travailleurs du bâtiment, loin des siens, jusqu'au 2 mai 1945, jour de sa libération.

    Les récits de prisonniers de guerre de 1940 sont suffisamment rares pour que l'on lise avec intérêt celui de Léon Noguéro qui connut la guerre puis le départ en captivité sur notre terre lorraine.

     

    ‡ Léon Noguéro. Soldat en Alsace-Lorraine (1939-1940). Récits de guerre et de captivité, tome 1, 241 p., ill. (26 €) / Prisonnier de guerre en Allemagne, tome 2, 502 p., ill. (39,90 €), Henri Noguéro (prés.), éditions L'Harmattan, 2017.

  • Les Américains en France 1950-1967 : la Communication Zone

    C'est une véritable saga à laquelle nous convient trois spécialistes de la présence des forces américaines en France et tout spécialement en Lorraine. Ce premier tome ouvre la voie à au moins quatre autres qui devraient révéler au lecteur curieux l'organisation de la Communication Zone et la vie des militaires américains et des civils sur les différentes sites français.

    Il est vrai que la présence des forces nord-américaines en France entre 1950 et 1967 reste bien mal connue de nos contemporains. Le déploiement de ces troupes depuis les ports de l'Atlantique jusqu'à l'Allemagne constituait alors une zone logistique dénommée "Communication Zone" ; la Lorraine constituant une étape dans l'acheminement de la logistique destinée aux troupes américaines stationnées en Allemagne de l'Ouest. C'est cette histoire qu'aborde ce premier tome.

    Les auteurs s'attachent surtout à clarifier la présence militaire américaine à Toul et dans le Toulois, la vie de la garnison durant la période de la Guerre froide, l'organisation des services de santé américano-canadiens et les structures de l'US Army Aviation qui, parallèlement à l'US Air Force en Europe, entretenait sur notre territoire un réseau d'aérodromes et une flotte de plus de 300 avions légers et hélicoptères.

    Bref, c'est l'histoire de l'"armada américaine" sur le territoire français et en Lorraine tout particulièrement. Histoire qui fut partagé par nombre de Lorrains qui travaillèrent au service de la Communication Zone ou qui vivaient dans les environs d'une base militaire américaine.

    L'ouvrage est servi par une riche et inédite iconographie.

     

    ‡ Les Américains en France 1950-1967. La Communication Zone, Pierre-Alain Antoine, Pierre Labrude, Fabrice Loubette, éditions Gérard Louis, 2017, 191 p., ill. (25 €).

  • Entre deux patries

    Martin, Aloyse, Altfrid, Éric, Elsa, Aurore… Lorrains et Allemands du Reichsland, sont arrivés à l'âge d'homme au tournant des années 1910. Loin des postures chauvines qui empoisonnent les relations entre le coq gaulois et l'aigle germanique, ces garçons et ces filles composent une nouvelle partition placée sous le signe d'une fragile synthèse germano-latine.

    Leur destin bascule avec celui de l'Europe au cours de l'été 1914. Prise en étau dans une conflagration qui s'étend aux dimensions du monde, la terre d'Empire est soumise aux redoutables épreuves d'un état de guerre où les simplismes l'emportent sur le subtil équilibre entre France et Allemagne.

    Un siècle après les événements, un hommage, sous la forme d'un récit à la croisée entre l'histoire et la fiction, rendu à une génération dont les espérances ont été brisées par un conflit mondial aux allures d'apocalypse et emportées dans un après-guerre où la loi d'airain des vainqueurs s'imposa sans vergogne aux populations d'un empire disparu.

    Bel hommage, dans ce roman historique rédigé sous la forme d'un journal, à une génération d'Alsaciens-Lorrains brisée par un destin contraire à leurs aspirations... et pour en finir avec les mensonges de l'historiographie républicaine.

    Né en 1977 à Metz, historien de formation, auteur de plusieurs articles dans des revues d'histoire, Jean-François Thull consacre ses travaux à l'histoire contemporaine de l'Europe et de sa petite patrie lorraine.

     

    ‡ Entre deux patries, Jean-François Thull, éditions des Paraiges, 2017, 125 p. (13 €).

  • France - Allemagne(s) 1870-1871

    La guerre de 1870-1871 constitue un moment fondateur dans la relation franco-allemande, autour de laquelle se noue, à l'époque, l'avenir de l'Europe. Elle met un terme à un équilibre fondé sur la prépondérance de la diplomatie, les grandes puissances étant collectivement responsables de la paix.

    Ce conflit oppose un pays qui construit son unité depuis des siècles et l'a consolidée au gré de la succession des régimes politiques, à un autre, composé d'États plus jeunes, qui ne s'est pas encore véritablement constitué. En France, les premières défaites entraînent la chute de l'Empire et la proclamation de la République. Les tensions sociales préexistantes et l'élan de patriotisme soulevé par l'invasion allemande conduisent à la Commune de Paris et à une guerre civile. En Allemagne, la victoire parachève l'unification du pays, que symbolise la proclamation de l'Empire dans la galerie des Glaces à Versailles en 1871. De part et d'autre, la diversité et la multiplicité des mémoires de la guerre, françaises et allemandes, officielles ou personnelles, permettent de saisir l'impact durable du conflit sur les sociétés.

    Ces événements, valorisés par un double regard français et allemand, s'inscrivent dans une perspective chronologique plus longue (1815-1919) qui en révèle les racines comme la portée, permettant d'en saisir les enjeux sociaux, économiques, militaires, culturels, géopolitiques, technologiques et idéologiques.

    Ce catalogue de l'exposition présentée au Musée de l'Armée rappelle tout ce que la Lorraine a subi au cours de cette funeste guerre. C'est aussi un hommage à l'historien lorrain de la guerre franco-prusienne, François Roth, à qui est dédié cet ouvrage enrichi d'une remarquable iconographie.

    ‡ France - Allemagne(s) 1870-1871. La guerre, la Commune, les mémoires, collectif, éditions Gallimard / Musée de l'Armée, 2017, 303 p., ill., cartes (35 €).

  • 72ème anniversaire de la capitulation de l'Allemagne nazie (8 mai 1945-8 mai 2017)

    Hommage aux combattants, résistants, déportés et prisonniers de guerre morts pour la France durant la Seconde Guerre mondiale.

  • Saône lorraine sur les pas des cisterciens d’Allemagne

    Quarante-six membres de l'association patrimoniale du sud-ouest vosgien Saône lorraine, présidée par Jean-François Michel, se sont retrouvés récemment pour un voyage outre-Rhin.

    Cette excursion les a conduit en Hesse et en Thüringe, au centre de l'Allemagne. Le thème de ce voyage était axé sur les fondations monastiques cisterciennes en Allemagne moyenne. Sous la direction d’Hubert Flammarion, historien du Bassigny et de l'abbaye de Morimond, les monastères d’Eberbach, Haïnau et Arnsburg furent révélés aux visiteurs. Les adhérents Saône lorrains en profitèrent aussi pour visiter les riches villes de Fulda, Mülhausen, Marburg et Cassel, et pour marcher sur les traces de l'empereur Napoléon III lorsqu’il fut emmené en captivité au château de Wilhelmshöhe, en septembre 1870, après la défaite de Sedan.

    Un beau voyage riche en découvertes historiques et architecturales qui donnera envie, sans aucun doute aux participants, de s'inscrire au voyage d'automne qui les emmenera en Limousin.

  • Saône Lorraine sur les pas des cisterciens d'Allemagne

  • Cheminots victimes de la répression 1940-1945

    Nos contemporains doivent le savoir : peu de catégories socio-professionnelles en France ont eu à payer le prix fort au cours de la Seconde Guerre mondiale que celle des employés des chemins de fer. Des figures d'hommes et de femmes aux vies trop brèves, engagés ou non, frappés par l'iniquité et l'arbitraire de l'occupant et de ses collaborateurs nous sont rappelées dans ce mémorial.

    Ce volumineux ouvrage présente les cheminots victimes de la répression menée par les autorités allemandes et le régime de Vichy entre 1940 et 1945. Leur mort ne relève pas du hasard. Ces femmes et ces hommes - 2 672 précisément -, en majorité des résistants et des victimes des rafles de représailles, furent assassinés, fusillés, abattus, ils disparurent en prison, en déportation. Dont de nombreux cheminots du Grand Est. Ce mémorial de papier n'inclut pas les cheminots victimes des bombardements ou des mitraillages des installations ferroviaires, ni les cheminots militaires morts sous les drapeaux en 1939-1940. Outre les cheminots résistants fusillés ou morts en déportation, ce mémorial recense toutes les victimes cheminotes des combats de la Libération.

    Cette recherche scientifique d'envergure, conduite par un comité composé d'historiens, d'archivistes et d'acteurs du paysage associatif et mémoriel, a été souhaitée par la SNCF pour être un mémorial, hommage des vivants aux disparus, et pour servir la connaissance historique.

    Ce livre s'inscrit dans le travail de mémoire, de transparence, d'histoire et d'éducation, mené depuis plus de vingt ans par l'entreprise pour mieux connaître et comprendre ces années noires.

     

    ‡ Cheminots victimes de la répression 1940-1945, Thomas Fontaine (dir.), éditions Perrin/SNCF, 2017, 1764 p., ill. (25 €).

  • Histoire du STO

    Le STO est l'inconnu le plus célèbre des années noires. Plus de 600 000 Français ont été envoyés de force en Allemagne au titre du Service du travail obligatoire. Près de 250 000 réfractaires ont réussi à se cacher, dont 40 000 maquisards. Et des centaines de milliers de « refusants » ont usé de tous les subterfuges possibles pour rester sans devenir clandestins : certificats médicaux de complaisance, retour à la terre, entrée dans les emplois protégés... Et les Lorrains auront largement été victimes de ces départs forcés pour l'Allemagne...

    Phénomène capital, et pourtant largement ignoré, le STO a été victime de simplifications abusives. Tous les réfractaires ne sont pas devenus maquisards. Et les Français ne se sont pas immédiatement rebellés contre cette nouvelle forme de servage. C'est dire que ce livre, fondé sur une large variété de sources souvent inédites, offre une contribution majeure à l'histoire du STO, des origines à sa mémoire.

    Négociations entre Berlin et Vichy, réactions de l'opinion publique, impacts sur la Résistance et sur la collaboration, calvaire méconnu des travailleurs requis par l'organisation Todt (véritable STO de l'intérieur), vie au cœur du Reich, retour, rien n'échappe à l'analyse qui saisit le drame du STO dans la pluralité de ses aspects.

    Un ouvrage important, surprenant et exhaustif sur l'instrument emblématique de la collaboration et sur son impact majeur durant la Seconde Guerre mondiale.

     

    ‡ Histoire du STO, Raphaël Spina, éditions Perrin, 2017, 570 p. (26 €).

  • France 1940 ou défendre la République

    Juin 1940. Dans l'esprit de chacun, cette date marque la défaite de la France face à l'Allemagne nationale-socialiste et l'entrée de la République dans un régime collaborationniste. Pour dépasser mythes et clichés, l'auteur analyse les faits qui ont conduit à cette défaite tout en tenant compte du rôle de l'ensemble des protagonistes – Allemagne, Italie, Russie, Angleterre, Etats-Unis, etc. Car s'il faut porter un jugement, et c'est là tout l'apport de ce texte fondateur, ce n'est pas tant la France seule qu'il y a lieu d'examiner, mais aussi ses alliés qui voyaient en elle leur première ligne de défense.

    Le travail de Philip Nord relève autant du plaidoyer que du récit et éclaire d'une lumière nouvelle certains aspects de la guerre et de l'après-guerre. Ainsi le désenchantement rapide pour Vichy, le développement de la résistance, entendue au sens le plus large, et par-dessus tout le prestige persistant de l'idée républicaine sont ici analysés pour la première fois. Sans polémiquer sur les thèses de Bloch ou de Pétain, Philip Nord propose une lecture nuancée, novatrice et subtile d'un événement qui a marqué l'histoire mondiale. Un travail équivalent à celui de Robert Paxton sur Vichy.

     

    ‡ France 1940. Défendre la République, Philip Nord, éditions Perrin, 2017, 320 p. (19,90 €).

  • Journal du camp de Vittel

    Le 14 août 1942, Hannah, l’épouse d’Yitzhak Katzenelson, l’un des plus grands poètes juifs du XXe siècle, et leurs deux plus jeunes garçons sont convoyés vers Treblinka depuis le ghetto de Varsovie. Katzenelson et son fils aîné, Zvi, en réchappent et travaillent quelques mois dans un atelier allemand situé dans les décombres du ghetto. Sans illusion sur le sort réservé à sa femme et ses enfants, Katzenelson cesse alors d’écrire. 

    Grâce à la Résistance juive qui cherche à le protéger, il obtient des faux papiers du Honduras qui lui permettent de quitter la Pologne. Le 22 mai 1943, Katzenelson et son fils sont envoyés au camp de Vittel, dans les Vosges ; un camp installé dans l'hôtel Providence pour ressortissants civils de pays ennemis (essentiellement anglo-saxons) détenus par les Allemands comme éventuelle monnaie d’échange.

    Miné par une terrible dépression, Katzenelson écrit quelques lignes dans son Journal puis se mure dans le silence. Ce n’est qu’à la veille de l’anniversaire de la liquidation du ghetto de Varsovie, en juillet 1943, qu’il commence à véritablement tenir son Journal qui, bien qu’il ne court que sur deux mois, constitue un document d’une rare intensité. Voici le témoignage d’un homme brisé qui survit dans un entre-deux de la mort.

    En septembre 1943, les 173 derniers détenus du camp de Vittel sont dirigés vers Drancy puis, le 29 avril 1944, à Auschwitz. Dont Katzenelson et son fils. Son Journal de Vittel sera sorti clandestinement du camp et c'est ainsi qu'il est parvenu jusqu'à nous. Reflet de la lutte d'une victime de la barbarie nationale-socialiste, le Journal est aussi un témoignage poignant de la vie dans le camp vosgien et sur la Shoah en Pologne.

     

    ‡ Journal du camp de Vittel, Yitzhak Katzenelson, éditions Calmann-Lévy, 2016, 234 p. (20 €).

  • Quand la marine impériale bombardait Nancy - 1916-1917

    Le "canon de Hampont", souvent appelé le "Gros Max", est une très grosse pièce d'artillerie de la marine allemande, mise en place pour un emploi terrestre en Moselle, entre Hampont et Château-Salins.

    A partir du 1er janvier 1916 et jusqu'au début de 1917, ce super canon de 260 tonnes exécute, par-dessus le front, des bombardements sur trois agglomérations de l'est lorrain : Nancy, Dombasle-sur-Meurthe et Lunéville. Servi par des canonniers marins, il crache, à une trentaine de kilomètres, environ 150 énormes obus qui occasionnent des dégâts et provoquent des victimes.

    Cent ans plus tard, il ne reste rien de cette pièce. Sur son site subsistent des vestiges ; son activité et ses conséquences ont laissé des traces dans les archives et son souvenir s'est transmis dans la mémoire des habitants des localités concernées par sa présence et ses tirs. Pourtant, ce "Gros Max" semble méconnu du grand public. Grâce à cet ouvrage, le lecteur va mieux connaître cet épisode de la Grande Guerre.

    L'ouvrage ne se limite pas à décrire le "Gros Max", il passe en revue tout ce qui, dans ce matériel, constitue une "démesure" par rapport à son importance dans l'Histoire : d'une part ses dimensions, ses performances, son environnement, ses soutiens et sa logistique ; d'autre part sa place dans les préoccupations des autorités militaires et civiles françaises. Il explique notamment les raisons de l'emploi d'une telle pièce d'artillerie lourde et cherche à découvrir pourquoi le haut commandement allemand a interrompu son activité.

    La diversité des aspects abordés et la richesse de l'iconographie résultent de la collaboration des auteurs qui ont mis en commun leurs connaissances et leurs fonds.

     

    ‡ Quand la marine impériale bombardait Nancy 1916-1917, collectif, éditions Gérard Klopp, 2016, 99 p., ill. (24 €).

  • Ce qu'ils auraient fait de l'Alsace-Lorraine...

    A leur entrée dans les villes et les villages de Moselle et d’Alsace en 1918, les soldats français lisaient ces mots partout répétés : « MERCI A NOS LIBÉRATEURS ! ». Libérés, par les soldats de l’Entente, d’une domination chaque jour plus pesante, les Alsaciens-Mosellans devinaient que le militarisme prussien avait rivé, dans l’ombre, pour l’avenir, des chaînes plus lourdes encore.

    Si la guerre avait été courte... mais la guerre a duré : les gouvernants allemands ont eu le temps d’écrire l’angoisse que leur causait, dès août 1914, le problème alsacien-lorrain, et de cette an­goisse, qui allait croissant, ils n’ont pas eu le temps de faire disparaître le témoignage. De cette inquiétude il nous est possible, désormais, d’en donner le témoignage authen­tique, irréfutable que l’Alsace-Lorraine était, pour les gouvernants allemands, un « pays ennemi » et qu’après quarante-quatre années de contact, ils étaient arrivés à cette con­clusion qu’il faudrait profiter de la force que donne l’occupation militaire avec ses lois d’exception, pour la germaniser.

    Dans ce petit ouvrage, l'auteur esquisse très brièvement leurs plans de germanisation du Pays d’empire qu’était l’Alsace-Lorraine depuis 1870 afin de l'intégrer définitivement au Reich.

    L'auteur, Charles Schmidt (1872-1956), né à Saint-Dié, historien et archiviste, réorganisa les archives d’Alsace-Lorraine de 1918 à 1923 et fut président de la Société de l’Ecole des Chartes.

     

    ‡ Ce qu'ils auraient fait de l'Alsace-Lorraine, Charles Schmidt, éditions des Régionalismes, 2016, 70 p., ill. (11 €).

  • Charles de Villers : de Boulay à Göttingen, itinéraire d'un médiateur franco-allemand

    La vie de Charles de Villers présente tous les caractères d'un roman d'aventures : longs voyages, coups du sort, providentielles rencontres, amitiés et trahisons, joies et déceptions, sans oublier l'amour. Durant ses cinquante ans d'existence (Boulay, 1765 - Göttingen, 1815), il  fut le témoin engagé de bouleversements titanesques, assista à la fin de la monarchie en France et à l'émergence d'une conscience nationale en Allemagne, vite la naissance d'un Empire, sa rapide extension de l'Atlantique à l'Oural, puis son effondrement dans le cliquetis des armes et le grondement des canons.

    Doté d'un physique avantageux, il savait plaire. Germaine de Staël tomba sous son charme et tenta l'impossible pour l'arracher à l'affection de Dorothea Rodde, avec qui il avait uni son destin. Mais ce héros de roman était aussi un penseur, un intellectuel qui atteignit au début du XIXe siècle un niveau de notoriété qu'on a peine à imaginer. Tout ce qui compte de savants en France et en Allemagne connaissait Charles de Villers ; car il était alors le Français le mieux informé sur ce qui s'écrivait et se discutait de l'autre côté du Rhin, dans les domaines de la littérature, de l'histoire, de la philosophie ou des sciences. Sa Philosophie de Kant fut le premier ouvrage de vulgarisation de la doctrine kantienne. On lui doit encore l'invention de la littérature comparée qu'il enseigna à Göttingen. Nombreux sont les domaines où, en aventurier du savoir, il s'est porté à l'avant-garde de la pensée.

     

    ‡ Charles de Villers. De Boulay à Göttingen, itinéraire d'un médiateur franco-allemand, Monique Bernard, éditions des Paraiges, 2016, 366 p. (20 €).

  • Alsace-Lorraine : histoire d'un "pays perdu" de 1870 à nos jours

    Initialement publié en 2010, cet ouvrage du regretté professeur émérite François Roth, est sans équivalent à ce jour. Il revisite l'histoire de cette "Alsace-Lorraine" à travers la longue persistance de cette dénomination.

    Il nous conte la fortune de cette expression apparue avec les efforts de l'Empire allemand pour intégrer sa nouvelle conquête après 1871 et les comportements de refus puis d'acceptation des annexés. Il analyse l'héritage de cette désignation historico-géographique jusqu'à nos jours.

    Rappelons que l'appellation Elsass-Lothringen surgit au cours de la guerre de 1870 puis est officialisée par les Allemands au traité de Francfort en 1871. Mais cette création pose la question fort ancienne des rapports entre l'espace germanique et l'espace roman puis français.

    L'Alsace-Lorraine correspond bien à la notion d'un "pays perdu" - aujourd'hui disparu, même si la nouvelle grande région réunie à nouveau cette Alsace-Lorraine ! - qui a alimenté la chronique internationale durant 47 ans.

     

    ‡ Alsace-Lorraine. Histoire d'un "pays perdu" de 1870 à nos jours, François Roth, éditions Tallandier, coll. Texto, 2016, 223 p. (8,50 €).

  • Voyage en Allemagne centrale avec Saône Lorraine et les Amis de Morimond

  • La campagne d'Allemagne

    Plus qu'une aventure militaire de grande envergure menée par la 1ère armée française, la campagne d'Allemagne est avant tout une opération politique menée conjointement par le général de Gaulle et le général de Lattre de Tassigny pour redonner à la France son rang de grande puissance et conquérir un secteur d'occupation en Allemagne.

    Le déroulement de cette campagne peut paraître confus mais il répond au souci permanent du général de Lattre de participer à l'invasion malgré les réticences des Américains et, une fois dans le pays, d'occuper un territoire le plus grand possible. Hormis Karlsruhe, Stuttgart et Ulm, qui là encore représentent des victoires au service de la politique de redressement de la France, la destruction de l'ennemi est subordonnée aux gains de terrain des unités au contact de l'ennemi.

    Menée dans le droit fil de l'épopée napoléonienne par le général de Lattre de Tassigny, la campagne d'Allemagne a permis la conquête d'un secteur d'occupation de 80 000 kilomètres carrés représentant le Pays de Bade, le Palatinat et le Wurtemberg et amené la France à la table des vainqueurs le 8 mai 1945 à Berlin.

    Et n'oublions pas les nombreux Lorrains qui se sont engagés dans la 1ère armée de Lattre et qui ont, pour un certain nombre d'entre-eux, donné leur vie pour la libération de la France et de l'Europe.

     

    ‡ La campagne d'Allemagne. Printemps 1945, Pierre Dufour, éditions Grancher, 2016, 333 p., ill. (22 €).

  • 8 mai 1945 - 8 mai 2016 : 71ème anniversaire de la capitulation allemande

    Hommage aux combattants, prisonniers de guerre et déportés de 1939-1945 à Bleurville dimanche 8 mai 2016 :

    - monument aux morts à 9h15 en présence de la fanfare cantonale : levée des couleurs, dépôt de gerbe au monument aux morts, appel des Morts pour la France, allocution

    - vin d'honneur en mairie

    - 10h00 : messe à la mémoire des victimes des guerres en l'église de Monthureux-sur-Saône pour la paroisse Notre-Dame de la Saône

  • Les chimères de l'exil

    Au XIXe siècle, à l'heure du Reichsland. Chronique de l'exil, au travers du parcours de la jeune Louise Estreicher, qui comme de nombreux Alsaciens-Lorrains doit quitter pour toujours sa terre natale. Mais aussi portrait d'une famille déracinée et révélation d'un secret : celui qui lie Louise à son amie d'enfance.
     
    Un matin de 1872, la jeune Louise Estreicher quitte tout : sa famille, son village natal, sa langue aussi. Et abandonne l'idée de revoir un jour Sidonie, son amie de toujours. La guerre perdue, les Alsaciens sont contraints de devenir allemands. A moins d' « opter » pour la France. Et ce, sans espoir de retour.
     
    Louise trouve refuge dans la banlieue ouest de Paris où des Alsaciens forment déjà une communauté solidaire plutôt bien acceptée à l'arsenal de Puteaux, fondé par leur compatriote Kreutzberger. Commence alors une autre vie pour Louise, bien différente de celle que lui avait tracée son père.
     
    L'exil va transformer la jeune fille sans expérience en une femme forte, accomplie, amoureuse, s'épanouissant dans son rôle d'institutrice auprès de petits déracinés.
     
    Mais dans le coeur de Louise subsiste toujours le souvenir puissant de Sidonie, à qui un secret la lie à jamais.
     
     
    ‡ Les chimères de l'exil, Marie Kuhlmann, éditions Presses de la Cité, 2016, 349 p. (20 €).

  • Religion et piété au défi de la guerre de Trente Ans

    Cet ouvrage rassemble plusieurs études qui abordent l'impact de la guerre de Trente Ans sur la transformation du rapport des autorités avec le religieux, ainsi que le changement de comportement des clercs, plongés dans l’horreur du conflit. Les contributions s’intéressent aussi aux fidèles et interrogent la manière dont, immergés dans un monde déstructuré, happés par la violence, les croyants se sont tournés vers le ciel. Grâce au professeur Philippe Martin, universitaire ayant enseigné en Lorraine, le cas de la Lorraine est au centre de ces analyses.

    La guerre de Trente Ans a suscité une abondante littérature en Allemagne et dans le monde anglo-saxon, et notamment sur ses aspects confessionnels et religieux. Depuis une vingtaine d'années, des travaux ont remis en cause des paradigmes établis, comme celui de la confessionnalisation : la publication de journaux personnels et les études biographiques suggèrent par exemple de nombreuses pistes quant à la perméabilité des frontières confessionnelles. Dans le monde francophone en revanche, il s'agir d'un sujet encore sous-étudié.

    Ce volume présente et discute l'ensemble de l'espace du conflit pour mettre en évidence la transformation du rapport des autorités avec le religieux, le comportement du clergé plongé dans l'horreur de la guerre et la relation à Dieu des fidèles alors immergés dans un monde déstructuré et happé par la violence.

    Les approches régionales - dont la Lorraine - croisées avec l'étude d'individus révèlent l'immense variété des attitudes. Surtout, elles prouvent l'absence totale de déterminisme. Chacun a réagi en fonction de ce qu'il croyait juste, bon ou utile. Loin d'avoir validé une carte confessionnelle, d'avoir pétrifié les positions religieuses, la guerre de Trente Ans a redonné à chacun la possibilité d'affirmer individuellement sa foi.

     

    ‡ Religion et piété au défi de la guerre de Trente Ans, Bertrand Forclaz et Philippe Martin (dir.), PUR, 2015, 345 p., ill., cartes (21 €).

  • Bleurville (88) : quelle mémoire du 70ème anniversaire de la capitulation allemande ?

     

    Lecture du message du ministre par le maire de Bleurville [cl. ©H&PB].

    Que reste-il du souvenir de la capitulation du IIIe Reich le 8 mai 1945 ? A voir le peu de population participer à la commémoration du 8-Mai, nous sommes en droit de nous poser la question.

    Et pourtant, depuis 70 ans, chaque année, les municipalité successives et les associations patriotiques locales maintiennent le souvenir des militaires morts pour la France et des victimes civiles tuées durant la Seconde Guerre mondiale en organisant la cérémonie patriotique au pied du monument aux morts du village.

    Dès 8h45, les cloches s'ébranlaient pour rappeler ce jour d'allégresse que fut ce 8 mai 1945 pour des millions d'européens, alors que les représentants de l'Allemagne nationale-socialiste signaient à Berlin la capitulation sans condition devant les Alliés. Jour de joie, mais aussi d'immense tristesse, avec la libération des camps de prisonniers de guerre – les grands oubliés de ce conflit mondial – et des camps de concentration...

    Après les sonneries réglementaires effectuées par la fanfare cantonale et la levée des couleurs, Denis Bisval, maire de Bleurville, déposa une gerbe au pied du monument aux morts, accompagné de deux enfants de l'école du village. Puis, à l'issue de l'appel des soldats morts pour la France, il a procédé à la lecture du message du secrétaire d'Etat aux Anciens combattants et victimes de guerre. Il a remercié les habitants qui avaient fait leur devoir de mémoire, les porte-drapeaux des Anciens Combattants 14-18 / 39-45 et AFN, madame l'institutrice et les enfants qui interprétèrent la Marseillaise, ainsi que la fanfare locale qui accompagne avec brio toutes les cérémonies patriotiques au pays de la Saône vosgienne.

    Toute l'assistance a ensuite partagé le vin d'honneur dans la salle de réunion de la mairie.

    Un service religieux était célébré en l'église de Monthureux-sur-Saône pour le repos des âmes des victimes des guerres et pour la paix.

    ‡ Plus de photos ici https://www.facebook.com/pages/Abbaye-Saint-Maur-De-Bleurville/764967763526975?fref=ts

     

  • "De Nancy au Camp des Romains 1914" par le général Ludwig von Gebsattel

    Baron Ludwig von Gebsattel, général commandant le 3ème corps d'armée bavarois en 1914.

    En 1933, le docteur Georges du 8ème régiment d'artillerie de Nancy traduisait les mémoires du général allemand von Gebsattel. Depuis 80 ans, ce tapuscrit est resté inédit malgré l'intérêt historique majeur pour la compréhension des batailles du Grand Couronné et du Saillant de Saint-Mihiel. Voilà enfin un outil important attendu par les historiens des batailles de Lorraine et par tous les amateurs d'histoire régionale !

    La version allemande de ces événements confirme l'âpreté des combats, l'acharnement pour remporter la victoire sur les forces françaises.

    La description précise des lieux, la présence des noms des combattants et leurs positions sur le terrain, leurs manœuvres bien préparées offrent au lecteur un autre éclairage des conflits en Lorraine. Même si nous sommes cités comme étant l'ennemi dans les propos du général commandant le 3ème corps bavarois, le lecteur sera pris dans l'action et découvrira peut-être que nous avons échappé de peu à un désastre le 11 septembre 1914, alors que les forces en présence prévoient chacune de leur côté la retraite. C'est la divine surprise qui fait attendre 24h00 au général de Castelnau et à ses généraux, alors que Nancy était bombardée par les forces allemandes commençant leur retraite décidée par le commandement suprême.

    Une équipe de passionnés, composée de Luc et Christian Dumont et Jean-Claude L'Huillier, a remis le travail du médecin-colonel Georges à l'honneur à l'occasion du centenaire de la Grande Guerre.

     

    ‡ Renseignements pour la souscription à cet ouvrage à l'adresse mail : lhuillierjc2@yahoo.fr 

  • La grande défaite, 1870-1871

    1870.jpgSi les images de la guerre de 1870-1871 sont nombreuses dans notre imaginaires - Napoléon III à Sedan, les barricades de la Commune, la charge des cuirassiers de Reichshoffen, le siège de Paris... - sa réalité et ses enjeux demeurent bien souvent méconnus. Pourtant, les conséquences du premier conflit franco-allemand de l'ère moderne sur l'Europe sont immenses. Et sur la Lorraine, profondément marquantes.

    Citons bien sûr le cas de l'Alsace-Moselle, perdue par la France à l'issue de cette guerre. Elle n'aura de cesse de la réclamer jusqu'à la Première Guerre mondiale. Pour nous donner à comprendre ce conflit essentiel, l'auteur a ouvert tous les dossiers : les circonstances du déclenchement du conflit, le déroulement des opérations jusqu'aux capitulations de Sedan, Metz et Paris, les raisons de la suprématie allemande lors des combats, les répercutions de la guerre dans les opinions publiques françaises et prussiennes, enfin la guerre franco-française incarnée par la Commune de Paris.

    Ainsi se dessine une synthèse appelée à devenir, après l'ouvrage magistral du professeur François Roth, une référence tant par la richesse des apports que par les capacités de narration de son auteur.

     

    ‡ La grande défaite 1870-1871, Alain Gouttman, éditions Perrin, 2015, 450 p. (24 €).

  • Morhange, août 1914 : chroniques d'une bataille annoncée

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    La bataille de Morhange des 19 et 20 août 1914 est le premier épisode, fondamental, de la Première Guerre mondiale. Elle a été anticipée dès les lendemains de l'annexion de 1871 par l'Empire Allemand, et préparée de manière intensive par son état-major à partir de la fin du XIXe siècle. Ainsi, Morhange, petite bourgade lorraine au riche passé, située au fon de la vallée de la Petite Seille, devient Mörchingen, ville de garnison, protégeant le principal accès au reste de l'Empire allemand, appelé par les militaires le "couloir de Morhange".

    Lorsque la guerre éclate, la fine fleur de l'armée française entre dans la vallée moins de trois semaines après le début de ce qui devint le premier conflit mondial. Dirigée depuis Nancy par le général Edouard de Castelnau, principal concepteur du plan XVII d'invasion de l'Empire, elle est commandée sur place par le futur maréchal Ferdinand Foch dont c'est le premier combat.

    Morhange reste dans l'histoire de la Grande Guerre synonyme de défaite française. Elle est terrible et entraîne le repli de toutes les autres forces françaises qui avaient pris pied en Alsace-Lorraine annexée (notamment à Mulhouse).

    Reconnue comme un événement majeur dès les lendemains du conflit jusque dans les années 1960, la bataille est aujourd'hui "oubliée" par les historiens. Il apparaît aussi que tout n'a pas été écrit notamment la vie quotidienne des habitants sur place ou la légèreté de ceux qui ont envoyé des fantassins dotés d'un équipement d'un autre âge à l'assaut d'une région qu'on savait mortellement piégée...

    Cependant, sans cette défaite française, il n'y aurait pas eu la victoire du Grand Couronné (la bataille de Nancy) ou celle de la Marne qui l'ont suivies, et la face de la guerre aurait immanquablement changé.

    Cet ouvrage vient fort opportunément combler quelques lacunes et rétablir quelques vérités historiques en proposant une analyse synthétique des causes et des conséquences de cette bataille perdue par la France.

     

    ‡ Morhange, août 1914. Chroniques d'une bataille annoncée, Jean-Claude Bastian (dir.), éditions Inter-association de Morhange, 2014, 255 p., ill., cartes (25 €).