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beaux arts

  • Nancy : le musée des Beaux-Arts prête son Caravage à Rome

    On le sait peut, mais le musée des Beaux-Arts de Nancy possède un chef-d'œuvre du Caravage, réclamé à cor et à cris par Rome pour une exceptionnelle exposition.

     

    musée nancy.jpgMais que désigne donc ce doigt ? C'est là une énigme soulevée par une conservatrice audacieuse et un rien malicieuse. « Certes, on a affaire à une Annonciation, mais le doigt de l'Archange Gabriel ne désigne pas vraiment Marie. Il semble plutôt indiquer... le lit défait, à l'arrière. Sans parler de la mine un peu contrite de la Vierge. » De là à lire la scène comme une mise en accusation plus qu'une annonciation... voilà une conclusion pas tout à fait catholique, à laquelle Claire Stoullig ne s'aventurera qu'à demi-mots. Mais quoi ? La réputation sulfureuse de Michelangelo Caravaggio peut supporter pareille interprétation ! L'Annonciation, donc. Un chef-d'œuvre, si ce n'est « le » chef-d'œuvre des collections du musée des Beaux-Arts. Pourtant parfaitement ignoré par la plupart des Lorrains...

     

    Commandé vers 1608 par Henri II, duc de Lorraine, il a été spécifiquement réalisé pour Nancy, accroché dans un premier temps au-dessus du maître-autel de la primatiale. En 1793, saisi par les révolutionnaires, il est entré dans ce qui constituera bientôt le tout premier fond du musée. Bref, le Caravage est là depuis l'origine. Et maintenant qu'on le sait, il va falloir s'en priver...

     

    musée beaux arts.jpgCar le tableau de maître est réclamé à Rome. Les « Scuderie del Quirinale » veulent absolument l'inscrire à leur exposition phare, de mi-février à mi-juin, à l'occasion des 400 ans de la mort du peintre italien. « Car cette Annonciation fait indiscutablement partie des œuvres maîtresses du Caravage », confirme Alexandra Andresen, coordinatrice de l'exposition romaine. « En particulier pour cet ange magnifique. En plus, c'est un tableau rarement vu en Italie. »

     

    Mais la conservatrice nancéienne hésitait à exposer cette œuvre déjà fragile à un tel déplacement. Rome a insisté. Et Mme Stoullig a finalement consenti à donner son visa au tableau... à une condition : que l'Italie paie la restauration ! Une véritable aubaine. Après une histoire pleine de soubresauts. « D'abord, au XIXe siècle, il avait subi une restauration regrettable, et surtout une transposition de la couche picturale d'une toile à l'autre... Le début des dommages. » Imaginons ! L'opération consiste à détacher la couche des pigments en tranchant dans l'apprêt. Risques de léser le tableau quasi assurés ! D'ailleurs, il a fallu recommencer en 1970, déjà avec l'Istituto Superiore per la Conservazione e il Restauro (ISCR). Le même institut romain qui œuvrera à la restauration, dont le musée nancéien attend énormément à présent. D'autant qu'en 1976, une panne de chauffage de trois mois avec 85 % d'hygrométrie avait généré l'apparition d'une couche de moisissure sur l'œuvre...

     

    La cause probable d'une profonde obscurité, plus profonde sans doute que le maître du clair-obscur ne l'avait initialement imaginée. Qui sait, à son retour à l'automne prochain, le fameux lit défait n'en sera peut-être que plus visible... De même que le visage de ce Gabriel aux ailes noires. « Et à la fascinante anatomie », note Claire Stoullig. « Avez-vous remarqué que son omoplate est... totalement plate ? » Bref, ce Caravage lorrain a tout à gagner à passer sur le « billard ». Et surtout à subir son tout premier scanner. Mais pour ça, décrochage, emballage et voyage ont fait l'objet des précautions les plus minutieuses. Cette semaine, une demi-douzaine d'hommes d’une société spécialisée n'étaient pas de trop pour déposer le chef-d'œuvre dans un « sarcophage » réalisé sur mesure, anti-choc et isotherme. De surcroît, l'équipe italienne a collé un petit accéléromètre au dos du châssis. Sorte de boîte noire, il enregistrera la moindre donnée concernant les sauts de températures et vibrations. De sorte que l'ange s'envole... comme sur un nuage !

    Lysiane Ganousse

    [L’Est Républicain | 13.11.09]

  • Nancy : Francis Gruber, l'oeil à vif

    Numériser0001.jpgFrancis Gruber (1912-1948) occupe une place de premier plan sur la scène artistique des années d'avant-guerre.

     

    La ville de Nancy particulièrement attachée à cet artiste qui est le fils de Jacques Gruber, célèbre maître-verrier de l'Art Nouveau et de l'Ecole de Nancy, a souhaité lui rendre hommage en organisant une grande exposition au Musée des Beaux-Arts.

     

    >> Exposition "Francis Gruber, l'oeil à vif" du 2 mai au 17 août 2009, Musée des Beaux-Arts de Nancy. Exposition ouverte tous les jours sauf le mardi, de 10 h à 18h.

  • Projet d'acquisition au Musée des Beaux-Arts de Nancy

    BIENTÔT UN NOUVEAU CLAUDE LE LORRAIN AU MUSEE DES BEAUX-ART DE NANCY ?

    428e810c317e2d9e122c53a061b3b2f4.jpgLe MBA de Nancy propose aux amis des arts et de la Lorraine d'acquérir un tableau de Claude Le Lorrain (Claude Gellée), la Bataille près d'une forteresse, peint vers 1638.

    Exceptionnel paysagiste, poète de la lumière, Claude Gellée (né dans les Vosges à Chamagne vers 1602 et mort à Rome en 1682) demeure l'un des plus grands peintres du XVIIe siècle. Claude Le Lorrain montre très jeune une forte attirance pour l'Italie : dès l'âge de 13 ans il se rend à Rome qu'il ne quitta quasiment plus. Sa renommée s'étendit rapidement à l'Europe entière et trouva l'écho le plus fidèle deux siècles après sa mort dans la peinture anglaise d'un Turner (1775-1851).

    L'art poétique de Claude Le Lorrain s'exprime avec élégance dans la Bataille près d'une forteresse, tableau dont le musée des Beaux-Art de Nancy souhaite faire l'acquisition. Cette oeuvre, par sa qualité, représenterait un enrichissement exceptionnel pour le musée et pour la Lorraine.

    Rens. : Les Amis du Musée, association Emmanuel-Héré  1 rue Gustave-Simon  54000 Nancy - Courriel : amismba54@aol.com