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maurice barrès

  • « La Colline inspirée » de Barrès à 100 ans

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    La Colline inspirée, roman historique de Maurice Barrès, a été publié en 1913.

    Ecoutons ce que dit Marguerite Yourcenar à propos de l'ouvrage : « […] Le Barrès de La Colline inspirée était bouleversant, parce que, de nouveau, c'était à la fois le monde invisible et l'autre, celui de la réalité paysanne ; je continue à croire que c'était un grand livre. Évidemment, il y a des creux, des moments où Barrès fait du Barrès, mais il y a aussi des moments où c'est du grand art véritable, ces paysages de Lorraine, merveilleusement décrits, et surtout la solitude et la vieillesse de Léopold, le sorcier, l'occultiste, et son dévouement jusqu'au bout à Vintras, mi-fanatique, mi-charlatan, bien qu'il soit pourtant la cause de toutes ses épreuves […]. »

    Un clin d’œil en cette année du centenaire de la publication de La Colline inspirée : Jean-Marie Cuny, le directeur de La Nouvelle revue lorraine, nous a communiqué – par l’intermédiaire d’un abonné à la revue – la dédicace de Maurice Barrès rédigée en 1913 à l’attention du capitaine Louis Blaison. Ce dernier avait transmis à l’auteur des informations qui furent reprises dans le texte de La Colline inspirée. 

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    Dédicace de Maurice Barrès, 1913 [cliché : ©B. Adloff]

  • Colette Baudoche, histoire d'une jeune fille de Metz

    barrès.jpgLes éditions des Paraiges nous proposent la réédition d'une oeuvre majeure de Maurice Barrès : Colette Baudoche. Et c'est heureux pour le lecteur qui redécouvre ce roman messin de Barrès.

    "Il n'y a pas de ville qui se fasse mieux aimer que Metz". Cette déclaration d'amour ouvre Colette Baudoche. Maurice Barrès a longtemps entretenu avec cette ville une relation particulière. Son  talent réside dans sa capacité d'évocation et de sympathie. Par quelques touches délicates, il cherche a faire vibrer ses lecteurs, nombreux à être sensibles à ses évocations et à la musique de ses mots. A travers l'histoire d'un amour impossible entre une jeune Messine et un professeur allemand durant l'Annexion de 1870-1918, c'est la ville de Metz qui s'impose comme le personnage principal de ce livre.

    Introuvable depuis de nombreuses années, Colette Baudoche est agrémenté d'eaux-fortes de Paul-Adrien Bouroux qui apportent un complément souhaité par Barrès lui-même et qui imposent au roman sa propre respiration.

    Un siècle après sa parution initiale, si le regard sur l'urbanisme allemand a changé, personne mieux que Barrès n'a compris l'âme messine.

     

    ‡ Colette Baudoche, Maurice Barrès, François Roth et Sébastien Wagner (présenté par), éditions des Paraiges, 2012, 141 p., ill. (25 €).

  • Le Chasseur de La Mothe

    chasseur la mothe.jpgLe Chasseur de La Mothe, roman historique d'Alcide Marot, est enfin réédité ! Le Lorrain Alcide Marot publia cette chronique en 1892 s'inscrivant dans le courant du fort sentiment identitaire lorrain qui alimenta une riche vie intellectuelle entre la deuxième moitié du XIXe siècle et le premier quart du XXe. Une belle relation d'amitié  le liait à Georges Sadoul, le rédacteur en chef du Pays Lorrain, et à l'écrivain Maurice Barrès.

    Le Chasseur de La Mothe nous replonge dans un épisode historique qui n'est rien d'autre que les longues prémices du rattachement de la Lorraine à la France.

    L'action du livre se situe au milieu du XVIIe siècle, aux moments du dernier siège de la vieille cité du Bassigny lorrain, superbe ville fortifiée qui abritait en 1645 plus de 4000 habitants. Notre héros, Sébastien de Maillefert est capitaine et major d'infanterie à La Mothe et sert le duc Charles IV. Il est habile arquebusier et traverse avec hardiesse les lignes françaises durant le dernier siège qui se solda, sur ordre de Mazarin, par la destruction totale de La Mothe. Il est chasseur comme on ne l'imagine plus aujourd'hui et c'est au travers de ses sorties que l'on comprend mieux l'atmosphère d'une époque et les derniers instants d'une communauté de vie aux confins de la Lorraine, de la Champagne et de la Comté de Bourgogne.

    Les faits historiques décrits sont avérés et parfaitement mis en scène par Alcide Marot. Les vertus du Chasseur de La Mothe sont à la lisière du réel et de l'imaginaire. L'écriture en est délicieuse.

    Aujourd'hui, et plus que jamais, il est utile de se réapproprier dans une ardente volonté, les contes de toujours, les lire et les dire à nouveau. Nos territoires regorgent de récits où les acteurs d'aventure n'étaient point semblables aux hommes de notre temps ; le destin leur accordait d'autres pouvoirs que les nôtres et les maintenait hors des limites de la naissance et de la mort.

    La réédition du Chasseur de La Mothe restaure la mémoire d'un territoire - aujourd'hui bien oublié - et le talent d'un écrivain, Alcide Marot.

    L'auteur, Alcide Marot, est né à Sauville (Vosges) en 1862. Il reçut sa formation intellectuelle auprès du curé de Nijon (Haute-Marne) qui fut complétée au petit séminaire de Langres. Il fut maire de Nijon à la suite de son père. Alcide Marot est décédé en 1927. Il publia notamment Essai d'histoire des villages du canton de Bourmont (1925) et Dix poésies en patois du Bassigny lorrain et une servante d'autrefois.

     

    ‡ Le Chasseur de La Mothe. Chronique lorraine, Alcide Marot, éditions Imagine-Networks, 2012, 124 p. (18,50 €).

  • Les Cahiers de Maurice Barrès

    cahiers barrès.jpg"Peut-on sauver Barrès, faire relire aujourd'hui ses Cahiers ? Le temps serait-il venu de tirer l'auteur du Culte du moi, des Déracinés, de La colline inspirée, mort en 1923, du purgatoire où il séjourne depuis un bon demi-siècle ?

    Barrès est un antimoderne exemplaire, car nul ne fut plus ambivalent, plus joueur que lui à l'égard de la modernité, à la fois partie prenante de celle-ci, l'exténuant dans sa vie, mais lui résistant dans des conséquences politiques et sociales, égotiste à la Stendhal ou à la Baudelaire, mais réactionnaire à la Balzac ou à la Barbey d'Aurevilly.

    "On sait quelle dimension nouvelle acquiert Barrès par la publication des Cahiers", signalait Albert Thibaudet dans La Nouvelle Revue française du 1er août 1934.

    Barrès entama la rédaction de ses Cahiers le 11 janvier 1896, au lendemain des funérailles de Verlaine. Les Cahiers semblent relever du genre des souvenirs, mais l'entreprise se révèle vite plus diverse, plus complexe..." (préface d'Antoine Compagnon à la présente réédition des Cahiers de Maurice Barrès).

    Les Cahiers sont un miroir le long de la vie et l'oeuvre de Maurice Barrès, le Lorrain. C'est aussi la matrice de ses romans. L'un des derniers grands documents jamais réédités dans son intégralité sur le monde littéraire et politique de la IIIème République. On y croise notamment Jean Jaurès, Emile Zola, Alphonse Daudet, Paul Bourget, Anatole France et tous les figurants d'un théâtre lyrique sur lequel roulent le feu de la vie, l'obsession de la mort, la vulnérabilité des hommes.

    Ce premier volume couvre les années 1896 à 1904. Il est présenté par Antoine Compagnon, professeur au Collège de France et à Columbia University. Les notes sont de Philippe Barrès.

     

    >> Mes Cahiers - Tome 1 - Janvier 1896-Novembre 1904, Maurice Barrès, éditions des Equateurs, 2010, 677 p. (30 €).

  • Charmes (Vosges) : la Maison des Loups poursuit sa mue

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    [Vosges Matin | 11.11.09]