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empire

  • Antoine Drouot, le sage de la Grande Armée

    Thierry Choffat, universitaire et animateur infatigable des Vosges napoléoniennes, nous offre un sympathique et surtout authentique portrait du "sage de la Grande Armée", le nancéien Antoine Drouot.

    Si beaucoup connaissent sa statue érigée sur le Cours Léopold à Nancy, peu savent qui fut cet homme que Napoléon avait surnommé "le sage de la Grande Armée". Fils d'un boulanger de Nancy, artilleur, chef de bataillon devenu aide de camp de l'Empereur, général, comte d'Empire et gouverneur de l'Ile d'Elbe, Antoine Drouot fut surtout un Lorrain modeste, érudit, pieux, généreux et fidèle à son Empereur.

    Véritable moine-soldat, il restera fidèle à Napoléon jusqu'à sa mort, projetant même de le rejoindre dans son exil à Sainte-Hélène... Il finira sa vie à Nancy en faisant le bien autour de lui et sera inhumé au cimetière de Préville où l'on peut toujours se recueillir sur sa pierre tombale. A l'image de ce que fut sa vie, discrète et modeste.

     

    ‡ Antoine Drouot. Le sage de la Grande Armée, Thierry Choffat, éditions Vent d'Est, 2017, 64 p., ill., 10 €.

  • Toul la bourgeoise (1789-1848)

    La période allant du début de la Révolution à la Monarchie de Juillet présente un intérêt majeur. En abolissant l'Ancien Régime, la Révolution bouleverse soudainement les données de la répartition de la propriété et, par voie de conséquence, celles de la société. Les biens d'Église sont complètement dispersés, mais comment et au profit de qui ?

    La disparition de l'administration ecclésiale, comme facteur dirigeant et comme propriétaire, est ainsi primordiale. La non-remise en cause fondamentale de cet état de fait par les pouvoirs monarchiques qui se succèdent jusqu'à la Deuxième République consolide ce nouvel ordre social. La prise du pouvoir par la bourgeoisie demeure désormais pérenne.

    Suite chronologique de Toul, la petite évêchoise, cet ouvrage est lui aussi le fruit d'un long et patient travail dans les archives. L'étude des plus fortunés, ceux qui ont laissé le plus de traces, est le moyen le plus commode d'approcher la réalité touloise. Peu à peu, par cette analyse, c'est la société touloise tout entière qui se révèle : ensemble de la population, hommes et femmes avec une vie quotidienne, une famille, des enfants, des croyances, des mentalités et des comportements.

    Qu'en est-il, à l'échelle d'une petite ville éloignée de Paris, de cette recomposition des patrimoines qui touche tous les groupes sociaux ? Mais, au-delà des mutations, quelle est la part des permanences ? Malgré les éléments de nouveauté n'y a-t-il pas pour finir une certaine continuité dans cette ville de province que tout rattache à la terre ? La Révolution a-t-elle finalement beaucoup changé la société touloise ?

    Une étude qui révèle au passionné d'histoire régionale une approche historique de la cité touloise jusqu'ici jamais abordée.

     

    ‡ Toul la bourgeoise (1789-1848), Jean-Paul Aubé, éditions des Paraiges, 2017, 255 p., ill. (18 €).

  • France - Allemagne(s) 1870-1871

    La guerre de 1870-1871 constitue un moment fondateur dans la relation franco-allemande, autour de laquelle se noue, à l'époque, l'avenir de l'Europe. Elle met un terme à un équilibre fondé sur la prépondérance de la diplomatie, les grandes puissances étant collectivement responsables de la paix.

    Ce conflit oppose un pays qui construit son unité depuis des siècles et l'a consolidée au gré de la succession des régimes politiques, à un autre, composé d'États plus jeunes, qui ne s'est pas encore véritablement constitué. En France, les premières défaites entraînent la chute de l'Empire et la proclamation de la République. Les tensions sociales préexistantes et l'élan de patriotisme soulevé par l'invasion allemande conduisent à la Commune de Paris et à une guerre civile. En Allemagne, la victoire parachève l'unification du pays, que symbolise la proclamation de l'Empire dans la galerie des Glaces à Versailles en 1871. De part et d'autre, la diversité et la multiplicité des mémoires de la guerre, françaises et allemandes, officielles ou personnelles, permettent de saisir l'impact durable du conflit sur les sociétés.

    Ces événements, valorisés par un double regard français et allemand, s'inscrivent dans une perspective chronologique plus longue (1815-1919) qui en révèle les racines comme la portée, permettant d'en saisir les enjeux sociaux, économiques, militaires, culturels, géopolitiques, technologiques et idéologiques.

    Ce catalogue de l'exposition présentée au Musée de l'Armée rappelle tout ce que la Lorraine a subi au cours de cette funeste guerre. C'est aussi un hommage à l'historien lorrain de la guerre franco-prusienne, François Roth, à qui est dédié cet ouvrage enrichi d'une remarquable iconographie.

    ‡ France - Allemagne(s) 1870-1871. La guerre, la Commune, les mémoires, collectif, éditions Gallimard / Musée de l'Armée, 2017, 303 p., ill., cartes (35 €).

  • Nancy : une pétition pour la restauration de la statue du général Drouot

    Antoine Drouot, né en 1774 à Nancy, fils de boulanger, deviendra l'un des hommes les plus illustres de notre pays. Réussissant brillamment ses études militaires dans l'artillerie, il adhère à la Révolution Française et participe aux guerres révolutionnaires. En 1799, Bonaparte arrive au pouvoir. Dès lors, le destin d'Antoine Drouot sera à tout jamais lié à celui du nouveau maître de la France. Brillant militaire aux capacités intellectuelles indéniables, Drouot deviendra général et comte d'Empire et sera sans doute l'un des plus proches et des plus fidèles de l'empereur Napoléon Ier. Toute sa vie il se dévoua aux autres et surtout à son pays sans défaillance, allant jusqu'à verser sa solde aux invalides de guerres.

    Il meurt, aveugle, en 1847 dans sa modeste maison de Nancy. Inhumé dans cette même ville au cimetière de Préville, une statue à son effigie sera érigée Cours Léopold à proximité de la Faculté de Droit.

    Cependant, aujourd'hui, cette statue souffre d'un manque d'entretien et d'un irrespect qui ont fini par la dégrader. Socle abîmé, panneau explicatif détruit, statue dans un état de propreté médiocre et, pour couronner le tout, les marches du piédestal ont été transformées en véritables bancs publics occupées sans cesse par des d'individus qui contribuent à la dégradation du monument.

    C'est pourquoi, un étudiant à la faculté d'Histoire de Nancy, en grand passionné de l'épopée napoléonienne et en défenseur du patrimoine culturel et historique, propose, en collaboration avec l'Association des Vosges Napoléoniennes, de restaurer et de protéger cette statue en demandant à la Mairie de Nancy le nettoyage de la statue et de son socle et l'installation de grilles de protection autour du monument.

    La pétition est disponible sur internet.

     

  • Le général de Bertier de Sauvigny

    Le général Anne-Pierre de Bertier de Sauvigny (1770-1848) est un militaire lorrain plutôt méconnu. Né à Paris, il a cependant passé une grande partie de sa vie au château de la Grange à Manom (Moselle) d'où il gérait son vaste domaine foncier. Âgé de 18 ans en 1789, il meurt quelques mois après la révolution de 1848 qui voit la chute définitive de la monarchie en France. Monarchiste ultra, tout au long de sa vie, il se consacre à rétablir et à défendre les Bourbons. Il mènera une vie aventureuse et accomplira une carrière militaire tumultueuse : de l'armée du prince de Condé au soulèvement de la Vendée contre Napoléon lors des Cent-Jours, de l'expédition d'Espagne à la prise d'Alger, Bertier de Sauvigny trace l'histoire de cette France qui refusa d'épouser les idéaux de la Révolution.

     

    ‡ Le général de Bertier de Sauvigny (1770-1848). Un royaliste au temps des révolutions, Stéphane Einrick, éditions des Paraiges, 2016, 195 p. (15 €).

  • Joseph II de Habsbourg-Lorraine

    Joseph II (1741-1790), roi de Hongrie, d'Autriche et des Romains à vingt-trois ans en 1764, élu empereur d'Allemagne l'année suivante, visite ses Etats, puis l'Italie, la Prusse, la Russie et surtout Paris en 1777. En compagnie de sa sœur Marie-Antoinette, il découvre la cour la plus brillante de l'époque. C'est là qu'il définit les principes de son action politique : le despotisme éclairé.

    Durant son règne, il abolit le servage et met en chantier une réforme fiscale. Il promulgue un édit de tolérance, instaure le mariage civil, cantonne l'autorité du souverain pontife au dogme, sécularise la moitié des couvents et assure aux juifs une paix religieuse et sociale.

    Menacé par la Prusse et l'Empire ottoman, il tient son empire par la force de sa poigne et le conduit, jusqu'à sa mort en 1790, à être le seul concurrent – pacifique – de la France, laissant un héritage riche et contrasté.

    Une biographie magistrale du fils du dernier duc héréditaire de Lorraine et de Bar, François III et de Marie-Thérèse de Habsbourg.

     

    ‡ Joseph II, François Fejtö, éditions Perrin, coll. Tempus, 2016, 512 p. (11 €).

  • Zita impératrice courage

    Jean Sévillia nous brosse avec brio le destin poignant d'une femme dont la vie force l'admiration et le respect.

    Zita de Bourbon-Parme (1892-1989), épouse du dernier empereur d'Autriche Charles Ier de Habsbourg-Lorraine - descendant de notre dernier duc héréditaire de Lorraine et de Bar François III -, a tout connu du XXe siècle : les fastes de l'Empire austro-hongrois, l'accession au trône en pleine guerre de 1914, la fin de l'empire, l'exil, la ruine de l'Europe, avant le retour triomphal dans une Autriche enfin apaisée.

    La biographie magistrale d'une femme d'exception et mère de famille exemplaire.

     

    ‡ Zita impératrice courage, Jean Sévillia, éditions Perrin, coll. Tempus, 2016, 352 p. (10 €).

  • François Nicolas Benoît Haxo, successeur de Vauban (1774-1838)

    François Nicolas Benoît Haxo naît à Lunéville en 1774. Après une éducation bourgeoise à Nancy puis à Paris, et une formation à l’école d’artillerie de Châlons-sur-Marne, il débute sa carrière militaire sur le Rhin, intègre Polytechnique en 1796, mais est rapidement appelé pour servir à Bitche puis à Genève.

    En 1800, jeune capitaine, il franchit le Saint-Bernard avec le Premier Consul. En Italie, il conçoit Rocca d’Anfo, améliore Peschiera. En mission à Constantinople, il renforce les défenses des Dardanelles. En Espagne, il est aux sièges de Saragosse en 1809 et de Lerida. Il agrandit les places de Hambourg et Dantzig, édifie Modlin en Pologne. En 1812, il connaît la campagne de Russie et sa terrible retraite. Gouverneur de Magdebourg, nommé commandant en chef du génie de la garde impériale, il est au côté de l’empereur à Waterloo…

    Comme Vauban, la paix est pour lui plus active que la guerre. Après la chute de l’Empire en 1815, membre du comité des fortifications, enrichi d’une vision et d’une véritable expérience stratégiques, il intervient sur la plupart des ouvrages fortifiés de France. Il fait rétablir les défenses de Lyon, à Grenoble il édifie la Bastille et réalise les nouveaux remparts, relève Belfort, Fort l’Ecluse et bien d’autres places. Point d’orgue de sa carrière, il assiège Anvers en 1836.

    Homme d’esprit et de caractère, bien inséré dans la société intellectuelle, politique et scientifique, il a aussi une vie sociale bien remplie jusqu’à son décès en 1838 à Paris.

    Le général Haxo est certainement le plus brillant ingénieur militaire du XIXe siècle. Tirant le meilleur parti de toutes les techniques de ses prédécesseurs, son nom est incontestablement attaché à la fortification européenne comme le chaînon reliant Vauban à Séré de Rivières.

    L’auteur, déjà biographe de Nicolas Haxo, oncle du général du génie et lui-même général des armées révolutionnaires, au terme d’une longue enquête et de la consultation d’une masse impressionnante d’archives souvent inédites, construit la première biographie définitive de ce militaire de génie, maître absolu de la pierre.

     

    ‡ Haxo 1774-1838. Successeur de Vauban, Yannick Guillou, Edhisto, 2015, 532 p., ill. (21 €).

     

  • Lunéville (54) : colloque "Lunéville, laboratoire de la paix (9 février 1801)"

  • Hommage américain au général vosgien Jean Joseph Amable Humbert

    vosges,général,humbert,révolution,empire,napoléon,états unis,nouvelle orléans,saint nabordUne plaque commémorative en l'honneur du général Jean Joseph Amable Humbert, natif de Saint-Nabord dans les Vosges, sera dévoilée courant janvier au cimetière de la Nouvelle-Orléans, cimetière dans lequel il avait été inhumé en 1823.

    Cette inauguration se fera à l'occasion du bicentenaire de la bataille de Chalmette (8 janvier 1815, dernière bataille de la guerre anglo-américaine commencée en 1812, qui se solde par la victoire américaine grâce à l'aide des flibustiers du corsaire Lafitte, fidèle à Napoléon, et du général Humbert qui se mit au service du général américain Jackson).

    [source : Les Vosges napoléoniennes]

  • Le dernier siège de Metz

    Metz.jpgLe siège de Metz de 1870 : un événement essentiel de la guerre franco-prussienne de 1870-1871. A la suite des trois batailles de Borny, Rezonville-Mars-la-Tour et Gravelotte-Saint-Privat, les unités prusso-allemandes enferment dans la place de Metz l'armée du Rhin, soit 170000 combattants commandés par le maréchal Bazaine. Les assiégeants ne disposent pas de l'artillerie nécessaire pour attaquer la place ; ils décident donc de la bloquer. Ils espèrent obtenir sa capitulation par l'épuisement des vivres, l'isolement et la démoralisation des assiégés. Après le désastre de Sedan, l'armée française dont les unités campent sous les murs de la forteresse ne peut respérer aucun secours de l'extérieur. Sa neutralisation puis sa mise hors de combat sont vitales pour les armées d'invasion.

    Le drame de Metz est moins celui de la place que le sort de l'armée. Pourquoi Bazaine est-il resté passif ? Pourquoi-a-t-il négocié en vain avec Bismarck ? Pourquoi, après plus de trois mois de blocus, a-t-il été acculé à une capitulation désastreuse ? Autant de questions auxquelles François Roth apporte un éclairage renouvelé appuyé sur les meilleures sources.

    La capitulation de Metz suivie du départ en captivité de l'armée du Rhin sont de deux ordres : d'abord, elle prolonge la guerre sans empêcher la défaite finale de la France ; ensuite, elle conduit à l'annexion de Metz par l'Empire allemand dans le cadre de l'Alsace-Lorraine. Après la guerre, le siège de Metz a fait l'objet d'une double lecture, militaire et politique. La première est la lecture allemande, celle des vainqueurs, des immigrés qui s'installent dans la ville, redéfinissent sa fonction militaire et s'efforcent progressivement de la germaniser. La seconde est celle des Français et des vieux Messins, des indigènes comme on disait alors. Le blocus a été une épreuve terrible à l'issue inattendue. Il a marqué toute une génération. Metz est devenue la "rançon de la France". Les vieux Messins maudissent Bazaine, refusent les faits accomplis et vivent dans l'attente du retour à la France.

     

    ‡ Le dernier siège de Metz (20 août 1870 - 27 octobre 1870), François Roth, éditions Serpenoise, 2013, 158 p., ill. (20 €).

  • Michel Duroc, Grand Maréchal du Palais, duc de Frioul

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    Michel Duroc, Grand Maréchal du Palais.

    Dans le cadre du bicentenaire de la mort de Michel Duroc, Grand Maréchal du Palais de Napoléon Ier, né à Pont-à-Mousson le 25 octobre 1772 et tombé au champ d'honneur à la bataille de Bautzen (Saxe) le 22 mai 1813, une biographie rédigée par Michel Blesse vient de sortir.

    L’ouvrage de 468 pages, illustrations noir et blanc, est disponible auprès des éditions Edilivre-Aparis au prix de 29,00 €.

    www.edilivre.com


     

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    Derniers momens (sic) du maréchal Duroc, Georgin, imagerie Pellerin, Epinal, première moitié du XIXe s.


  • Metz et Guillaume II : l'architecture publique à Metz au temps de l'Empire allemand (1871-1918)

    Metz et guillaume II.jpgA la suite de la guerre franco-prussien de 18701871, la France perd l'Alsace et une grande partie de la Lorraine. Ces territoires sont réunis pour former le district de la Lorraine allemande au sein du Reichsland d'Alsace-Lorraine. Ainsi, jusqu'en 1918, une frontière sépare la Lorraine en deux : d'un côté la Lorraine annexée par le jeune Empire allemand et, de l'autre, la Lorraine française.

    En raison de la position stratégique de la ville, et pour prévenir toute tentative française de reconquête, l'état-major allemand attacha une importance primordiale à l'annexion de Metz, devenue capitale de la Lorraine allemande. La ville de garnison, aux portes de la France, devint ainsi l'une des villes les plus fortifiées du monde. En même temps, les autorités allemandes s'efforcèrent de placer Metz et sa région sous l'influence culturelle de l'Empire.

    Ce contexte tout à fait particulier se reflète naturellement sur l'architecture et soulève plusieurs questions : quels messages politiques peut-on trouver dans l'architecture des bâtiments construits à cette époque ? Existe-t-il un style "allemand prussien" et un style inspiré de la tradition française ? Peut-on globalement y voir une provocation ?

    Dans cet ouvrage sont étudiées les constructions dirigées par des représentants de l'Empire, dont les ministères d'Etat de Berlin et la maison impériale d'une part, et les projets initiés par des institutions régionales ou locales, comme le gouvernement d'Alsace-Lorraine à Strasbourg ou les conseils municipaux, d'autre part.

     

    ‡ Metz et Guillaume II. L'architecture publique à Metz au temps de l'Empire allemand (1871-1918), Niels Wilcken, éditions Serpenoise, 2013, 129 p., ill. (25 €).

  • Les héros de l'Empire : Brazza, Marchand, Lyautey, Gordon et Stanley à la conquête de l'Afrique

    france,grande bretagne,empire,colonies,afrique,brazza,marchand,lyautey,gordon,stanleyDans le second 19ème siècle, les opinions publiques comme certains hommes d'Etat furent loin de soutenir la conquête impériale. Et pourtant... Des hommes, mi-aventuriers, mi-explorateurs, souvent désintéressés mais parfois avides d'honneur et d'argent, se lancèrent dans l'aventure. L'histoire a retenu leurs noms, qu'il s'agisse des Britanniques Stanley et Gordon ou des Français Brazza, Marchand ou le Lorrain Lyautey.

    Du Nil au Congo, de l'Atlas au Soudan, cet ouvrage retrace leurs hauts faits et la manière dont ils parvinrent à dépecer, au bénéfice de Londres ou de Paris, la plus grande partie de l'Afrique. Surtout, non contents de conquérir de vastes territoires, ces "héros de l'Empire", dont les exploits étaient encensés par une presse en pleine expansion, parvinrent, grâce à leur charisme et au parfum sulfureux de leurs aventures, à rendre l'idée d'Empire populaire auprès des populations européennes.

    Tout en exposant les rouages de la conquête coloniale, ce grand livre, particulièrement vivant, dévoile donc les mentalités et la culture des peuples français et  britanniques qui, au départ hostiles à l'idée impériale, finirent par la plébisciter.

    L'auteur, Edward Berenson, est professeur d'histoire et directeur de l'Institut d'études françaises de l'université de New York. Il est un spécialiste reconnu de la France contemporaine.

     

    ‡ Les héros de l'Empire. Brazza, Marchand, Lyautey, Gordon et Stanley à la conquête de l'Afrique, Edward Berenson, éditions Perrin, 2012, 426 p., ill. (25 €).

  • Quand Metz reçoit la France

    lorraine,moselle,metz,monarchie,empire,républiqueAu cours de sa longue et riche histoire, Metz a reçu un nombre impressionnant de souverains et de chefs d'Etat, et peu de villes peuvent se targuer d'en avoir vu passer ou séjourner autant. Capitale du royaume d'Austrasie chère aux mérovingiens et aux carolingiens qui y fixèrent leur nécropole, ville libre d'Empire, république patricienne fière de ses libertés, puis cité française gardienne de la frontière depuis 1552, deux fois annexée avant de retrouver la France et de s'insérer dans une Europe unie, Metz a reçu dans ses murs rois, empereurs et, depuis 1918, presque tous les présidents de la République jusqu'à nos jours. Un roi - Louis XV - faillit y mourir en 1744, un empereur - Napoléon III - en partit malade et presque déjà vaincu en 1870, un président de la République - Charles de Gaulle - y fut soldat avant d'y revenir à trois reprise comme chef d'Etat.

    Depuis que Metz est française, existe entre elle et la France une relation privilégiée, qui a permis aux Messins d'affirmer constamment leur attachement et leur loyauté envers la monarchie, l'empire et la république, un attachement qui connaît son point d'orgue en 1918. C'est l'histoire de cette relation particulière que relate, à la lumière de nombreuses sources, l'ouvrage de Pierre Brasme. Un livre d'histoire messine qui, au-delà du simple récit des visites officielles, tente de les situer et de les expliquer dans un contexte parfois complexe, mais avec le souci constant d'offrir au lecteur une connaissance renouvelée et originale de l'histoire de Metz.

     

    ‡ Quand Metz reçoit la France. Souverains et chefs d'Etat français dans la cité messine, Pierre Brasme, éditions des Paraiges, 2011, 347 p., ill. (25 €).

  • Contrexéville : l'héritière du tsar de Russie dans les pas de ses ancêtres

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    [Vosges Matin]

  • Disparition d'un grand Lorrain : l'archiduc Otto de Habsbourg-Lorraine est mort

    Fils de Charles Ier, dernier empereur d’Autriche, et de Zita de Bourbon-Parme, Otto de Habsbourg-Lorraine est mort ce lundi 4 juillet, à l’âge de 98 ans, en Bavière où il résidait depuis les années 1950, après une longue période d’exil, où son épouse était décédée l’an dernier.

    otto de habsbourg-lorraine.jpgLe chef de la maison de Habsbourg est désormais son fils aîné, Karl de Habsbourg-Lorraine. Européen convaincu, Otto de Habsbourg fut notamment député pendant vingt ans au parlement de Strasbourg.

    Très attaché à la Lorraine, terre de ses ancêtres, Otto se marie à Nancy, le 10 mai 1951, avec la princesse Regina de Saxe-Meiningen, puis s’installe en Bavière. À côté de ses activités de journaliste et de conférencier, il entame une carrière politique, en tant que vice-président puis président de l’Union paneuropéenne internationale. En 1979, il est élu en Allemagne, sur la liste démocrate chrétienne, député au Parlement européen, où il travaille activement en faveur de l’intégration des pays d’Europe centrale dans la Communauté économique européenne puis l’Union européenne.

    Le maire de Nancy, André Rossinot, a exprimé ce lundi sa « profonde émotion » après la disparition de l'archiduc Otto de Habsbourg-Lorraine. « L'archiduc Otto de Habsbourg-Lorraine, dernier duc de Lorraine et de Bar, restera dans les mémoires comme un européen fondateur et un ardent militant de la liberté en Europe de l’Est », a commenté André Rossinot dans un communiqué.

    RIP.

    ‡ Une messe de requiem sera dite pour le repos de l'âme de SAIR Otto de Habsbourg-Lorraine à la chapelle des Cordeliers de Nancy (à côté du Palais ducal - Musée Lorrain) samedi 9 juillet 2011 à 11h00.

    Les funérailles de l'archiduc seront célébrées le 16 juillet à Vienne. Après la messe de requiem en la cathédrale de Vienne, il reposera dans la crypte des Capucins aux côtés de Régina, son épouse.

  • La Lorraine annexée (1871-1918)

    lorraine annexée.jpgFrançois Roth publie avec cet ouvrage la 3ème édition sur la Lorraine dans l'Empire allemand entre 1870 et 1918.

    Dans son avant-propos, l'auteur, professeur émérite d'histoire contemporaine à l'Université de Nancy 2, note, pour appuyer la nouvelle édition de son ouvrage majeur, que "depuis la disparition des derniers témoins qui avaient vécu le début du vingtième siècle et la Grande Guerre et dont j'avais eu la chance d'interroger certains, s'ouvre le temps de l'histoire. La fin de l'antagonisme franco-allemand permet maintenant de se pencher sur cette période avec plus de sérénité. Une nouvelle génération de Messins et Mosellans la redécouvre avec un regard neuf ; elle regarde maintenant avec fierté le patrimoine urbain et architectural légué par l'époque allemande. Cet héritage est désormais intégré dans sa culture (...)".

    "Depuis sa [première] rédaction, de nombreux travaux de valeur ont été publiés par les historiens lorrains, alsacien, luxembourgeois et sarrois (...). Du côté allemand les perspectives historiographiques se sont modifiées avec l'importance croissante prise par l'histoire sociale, l'histoire des villes, l'histoire culturelle. (...)". François Roth a pris le parti d'actualiser son ouvrage en se fixant trois orientations : réécrire les passages vieillis ou insuffisants, rééquilibrer l'ensemble en allégeant les développements politiques et économiques au bénéfice du culturel, mettre en perspective l'originalité du destin de cette Lorraine mosellane par comparaison avec ses voisins Alsaciens, Palatins, Sarrois et Luxembourgeois.

    Une somme de connaissances qui renouvelle la vision d'une période qui a marqué toute la Lorraine.

    François Roth a publié plusieurs ouvrages sur l'histoire de la Lorraine et des régions voisines, les relations franco-allemandes, la guerre de 1870-1871 et celle de 1914-1918, et la construction de l'Europe. Il participe activement à la diffusion du savoir et à la réflexion sur l'histoire de la Région Lorraine.

     

    >> La Lorraine annexée (1871-1918), François Roth, éditions Serpenoise, 2011, 751 p. (40 €).

  • Jean-Baptiste Jacques Augustin, peintre en miniature

    jacques augustin.jpgA l'occasion du 250ème anniversaire de sa naissance, une exposition est consacrée pour la première fois dans sa ville natale, Saint-Dié-des-Vosges, à Jean-Baptiste Jacques Augustin, un des artistes les plus talentueux dans l'art de la miniature. Plus de cent ans se sont écoulés depuis que des spécialistes ont mené de manière approfondie des recherches sur cet artiste et publié leurs études. Il était temps de disséquer documents et littérature afin de rédiger une nouvelle biographie d'Augustin.

    Augustin fut un innovateur pour la miniature française. Avec beaucoup de soin et de minutie, il prêtait attention à chaque détail et en faisait ressortir les reliefs : rien n'est estompé. Comme les maîtres flamands du Moyen Âge, il plaçait dans la composition un élément à côté de l'autre, invitant l'oeil du spectateur à apprécier chaque détail. Aucun peintre de miniatures n'a atteint l'incroyable précision de ses coups de pinceau. Même sous la loupe, le rendu reste impeccablement exact, et l'on se demande, à juste titre, comment il est possible d'accéder à une telle finesse.

    Deux autres peintres en miniature sont présentés dans le catalogue : Augustin Dubourg et Augustin fils (ou neveu ?), tous deux parents de Jacques Augustin. Leur véritable identité et leur lien familial avec Augustin, inconnus jusqu'à ce jour, sont enfin éclaircis.

    L'auteur, Bernd Pappe, est historien de l'art. Il est l'auteur de plusieurs articles sur l'histoire, les techniques et la restauration des miniatures sur ivoire. Il est chargé de la restauration des miniatures du Louvre. Il prépare sa thèse sur Jean-Baptiste Jacques Augustin à l'université de Neufchâtel (Suisse).

     

    >> Jean-Baptiste Jacques Augustin, peintre en miniature, Bernd Pappe, imprimerie L'Ormont, 2010, 95 p., ill., préface de Christian Pierret, maire de Saint-Dié et ancien ministre.

  • Charlemagne

    charlemagne.jpgCe nouveau Charlemagne est, au sens strict, la première véritable biographie du personnage, c'est-à-dire le premier récit chronologique de sa vie, seule façon de restituer son évolution psychologique.

    Jusqu'ici, en raison de la confusion des sources, les auteurs procédaient de façon thématique, d'où un Charlemagne parcellaire, émietté, loin de tout aspect humain. Toutes les sources disponibles et une masse considérable de travaux historiques ont été utilisées. Il en ressort un ouvrage très complet sur l'aspect psychologique de l'empereur d'Occident et qui en brosse un portrait nuancé. Il explore également son histoire mythique et légendaire, à travers tous ses avatars, ses récupérations et manipulations jusqu'à l'époque actuelle et débouche sur la dimension européenne du personnage, érigé en "Père de l'Europe" avec la création du Prix Charlemagne.

    Une des problématiques du livre est de savoir dans quelle mesure Charlemagne préfigure l'unité européenne. Ne se rattache-t-il pas davantage à l'empire romain ? Quel sens donner à son couronnement impérial de l'an 800 ? La dimension unificatrice du personnage est mise en valeur : elle en fait l'initiateur de l'idéal européen.

    L'auteur, Georges Minois, agrégé et docteur en histoire, enseigne à Saint-Brieuc. Spécialiste de l'histoire culturelle, il a publié une vingtaine d'ouvrages dont Bossuet, Charles VII et La Guerre de Cent Ans.

     

    >> Charlemagne, Georges Minois, éditions Perrin, 2010, 715 p. (26 €).

  • Le général d'Empire vosgien Humbert et Haïti

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    [Vosges Matin | 20.02.10]

  • La réforme grégorienne : ce qu'elle doit à Léon IX, ancien évêque de Toul

    réforme grégorienne.jpgAu XIe siècle, sur fond de lutte acharnée entre le Pape et l'Empereur, l'Occident connaît une révolution qui bouleversera à jamais son visage : c'est la réforme grégorienne, inspirée du nom du pape Grégoire VII, avec des effets qui durent encore aujourd'hui.

    Mais, ce que l'on sait moins, c'est que cette réforme de l'Eglise et des relations avec l'Empire, a été initiée par le pape Léon IX, Brunon de Dabo, ancien évêque de Toul, entouré de ses collaborateurs lorrains : Frédéric d'Ardenne (futur pape Etienne IX), Adalbéron de Metz, Hugues de Salins, Werri, abbé de Saint-Evre de Toul, Sigefroid, abbé de Gorze.

    Les réformateurs du XIe siècle veulent corriger les moeurs, rrestaurer la discipline monastique et, de manière générale, séparer nettement dans la société les clercs et les laïcs. Ils conduisent à la "Querelle des investitures" (droit de nomination des évêques revendiqué par le pouvoir temporel), marquée par des affrontements violents.

    En voulant trancher la question de l'équilibre des pouvoirs entre deux puissances - l'Empire et la Papauté -, la réforme grégorienne désacralise le pouvoir politique et conduit à un profond renouvellement des élites d'Eglise. Paradoxalement, en séparant le temporel du spirituel, elle participe à l'émergence d'un pouvoir laïc à la tête des sociétés médiévales. Marquant à jamais la Chrétienté latine, l'oeuvre des papes Léon IX, Grégoire VII et Urbain II constitue l'une des matrices du développement politique, religieux et culturel européen.

    Sylvain Gouguenheim rend accessible et lumineux ce lointain passé qui façonne encore aujourd'hui notre présent.

     

    >> La réforme grégorienne. De la lutte pour le sacré à la sécularisation du monde, Sylvain Gouguenheim, éditions Temps Présent, coll. Racines & Ruptures, 2010, 257 p. (18 €).

  • Vers la béatification de Zita de Bourbon-Parme, dernière impératrice d'Autriche

    Une association s'est créée afin de mener à son terme le dossier de béatification de la dernière impératrice d'Autriche-Hongrie, Zita de Bourbon-Parme. Epouse de Charles Ier de Habsbourg-Lorraine, elle reste chère au coeur des Lorrains.

    Zita de Bourbon-Parme.jpgLa princesse Zita de Bourbon-Parme est née le 9 mai 1892 en Italie. Le 21 octobre 1911, elle épouse l'archiduc Charles, petit-neveu de François-Joseph, qui devient l'empereur Charles Ier d'Autriche et roi de Hongrie en 1916, en plein conflit mondial.

    Impératrice d'Autriche et reine de Hongrie, Zita assiste son mari, au cours de leurs deux années de règne, dans ses efforts pour la paix et la justice sociale. Ce couple uni, soudé par une profonde foi chrétienne, aura huit enfants.

    Exilée en Suisse à la fin de la Première Guerre mondiale, la famille impériale est reléguée à Madère où Charles meurt le 1er avril 1922. Veuve, sans ressources, se dévouant aux siens et à tous, l'impératrice Zita vit en Espagne, en Belgique, au Québec et aux Etats-Unis, puis revient en Europe après la Seconde Guerre mondiale.

    Elle décède le 14 mars 1989, et est enterrée à Vienne le 1er avril suivant. Charles de Habsbourg-Lorraine fut béatifié par le pape Jean-Paul II en 2004. En 2008, le Vatican a autorisé l'ouverture du procès de béatification de Zita dans le diocèse du Mans, à l'abbaye bénédictine de Solesmes.

    >> Plus d'infos en contactant l'association pour la béatification de l'impératrice Zita, Abbaye Saint-Pierre de Solesmes, 1 place Dom Guéranger, 72300 SOLESMES.

  • Lorrain star au Père-Lachaise

    Savez-vous que l'une des tombes les plus visitées du cimetière parisien du Père-Lachaise est celle d'un Lorrain, et plus précisément d’un Vosgien ? Elle y est même l'objet d'un véritable culte.

     

    victor noir.gifEtrange destinée que celle de Victor Noir - de son vrai nom Yvan Salmon - qui naquit le 27 juillet 1848 à Attigny, entre Darney et Monthureux-sur-Saône. Tout le destinait à reprendre l'activité d'horlogerie paternelle - qui exploitait aussi le moulin du village -, mais le manque de vocation et une altercation un peu vive avec son père poussèrent le garçon de 13 ans à rejoindre son frère Louis, de 11 ans son aîné, à Paris. Là, il finit par entrer "en journalisme" à La Marseillaise, une publication anti-bonapartiste.

     

    Obscur employé de rédaction, en 1870 il provoque en duel le prince Pierre Bonaparte, cousin de Napoléon III, et périt sous ses balles. Et c'est là que Noir-Salmon accède à la célébrité. Les Républicains "récupèrent" sa mort ; 100.000 personnes suivent ses obsèques et le Second Empire ne lui survivra guère.

     

    En 1891, sa dépouille est transférée au Père-Lachaise où il commence une nouvelle vie, grâce au talent du sculpteur Amédée-Jules Dalou qui crée pour lui un magnifique gisant. Parti en pleine jeunesse, Victor est représenté avec des attributs masculins assez expressifs derrière le drapé du pantalon. Il n'en fallait pas plus pour créer la légende : toucher cet endroit stratégique apporterait la fécondité chez les jeunes femmes. Et à voir combien le bronze qui sied aux illustres est lustré à cet endroit de sa personne, on mesure la notoriété de notre Vosgien !

     

     

     

    gisant victor noir.jpg

     

     

     

    Victor Noir aura effectué la partie la plus brillante (dans tous les sens du terme) de sa carrière post mortem. Au champ du repos éternel, il se trouve aussi choyé que Jim Morrison et Oscar Wilde, excusez du peu... Au point que la mairie de Paris avait, il y a quelques années, dressé des barrières pour le protéger. Elle l'a finalement rendu à ses fans.

     

    Fauché à 22 ans, alors qu'il allait se marier, il a bien mérité quelques petits bonheurs posthumes.

     

     

    [d’après Vosges Matin | 07.02.09]