L’histoire, fabuleuse, en fera rêver plus d’un ! Le 12 décembre, Me Teitgen vendra au feu des enchères quelque 200 pièces d’or anciennes. Un vrai trésor numismatique découvert dans les environs de Boucq, dans le Toulois.
Lorsque ces monnaies anciennes ont été découvertes, il y a douze ans à côté de Boucq, dans le Toulois, les deux chasseurs de trésor septuagénaires n’en ont pas cru leurs yeux. Quand la poêle à frire s’est mise à grésiller, ils ont creusé le sol. A une quinzaine de centimètres de profondeur, ils ont mis la main sur un vase en argile qui contenait un pactole estimé à 600.000 francs de l’époque, soit 1,2 kg d’or !
Dans l’urne, il y a bien un trésor : un peu plus de 200 pièces d’or brillantes, certaines n’ayant jamais circulé. Une moitié de Louis XIII, des Louis XIV, des monnaies du Moyen Âge et le reste en pièces espagnoles. Ce qui fait dire à un collectionneur qu’il s’agit « vraisemblablement de l’or des Incas recyclé, ramené par des galions et frappé sur les bateaux, comme on en avait l’habitude à l’époque ».
Comment ce trésor, que Me Teitgen doit disperser le 12 décembre à l’hôtel Anticthermal à Nancy, a-t-il pu se retrouver enfoui dans un bout de terre Lorraine ? On en est réduit aux hypothèses. Après un travail d’enquête historique et de déduction, notre collectionneur pense que les pièces sont venues de la région d’Amiens ; elles sont marquées d’un petit « x » caractéristique de cette ville. « Elles ont probablement été acheminées par bateau, pour ce qui concerne les pièces espagnoles. Je pense que des marchands qui se dirigeaient vers Metz les transportaient. Cette ville était alors le plus gros centre de change de la monnaie. » Les dernières pièces datant de 1673 et la guerre avec la Hollande ayant commencé en 1672, il suppose que des marchands cheminant vers Metz ont été attaqués en cette période troublée par une bande de mercenaires et qu’ils ont décidé d’enterrer leur magot à la hâte, du côté de Boucq.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Les inventeurs du trésor, dans leur grande naïveté, se sont empressés de faire part de leur découverte en mairie de Boucq. Tous deux pensaient que la moitié de l’or mis au jour leur reviendrait. Las ! C’était seulement le début de leurs ennuis. Quelques mois plus tard, alors que par mesure de sûreté, le magot a été enfermé dans le coffre de la gendarmerie, les deux amis apprennent que le Service régional de l’archéologie (SRA) a déposé une plainte contre eux au motif que les deux « fouilleurs » auraient détérioré un terrain archéologique et contrevenu à la loi en entamant des tests sur un terrain ne leur appartenant pas avec un détecteur de métaux. L’affaire s’est soldée par une condamnation des inventeurs à 10.000 F (1.524,50 €) d’amende, dont 9.000 F (1.372 €) avec sursis, et un grand débat suivi par beaucoup d’amateurs de détection. Et de « leur » or, ils n’ont plus revu la couleur.
C’est la mairie de Boucq qui s’est alors retrouvée propriétaire du magot, un bas de laine qu’elle a décidé de vendre. Dommage pour l’histoire de la Lorraine et son patrimoine numismatique, ces monnaies auraient pu être conservées et exposées dans un musée régional.
[Le Républicain Lorrain]
Commentaires
Bonjour,
Je trouve cela simplement inacceptable! Comment d'un coté le SRA peut-il déposer une plainte contre détérioration d'un terrain archéologique et par la suite laisser se dilapider ce trésor. Si les monnaies avaient un rapport avec l'archéologie elles devraient faire parties de notre patrimoine !! la preuve que c'était plus par principe voir par jalousie. j'espère que les personnes qui exercent ce superbe métier se rendent compte de l'absurdité de cette affaire et qu'elle servira de leçon aussi bien aux gents de métier qu'aux passionnés de prospection.
Philippe
Boucq demeurera la triste ville de cette pitoyable histoire qui a déjà dépassé les frontières de notre pays..
Toute ma solidarité vers ce retraité, je crois qu'il n'en reste plus qu'un...
bonjour
je m appel melanie j ai 23 ans et j habite a boucq une commune qui n'est certe pas pitoyable grace a la decouvete de ce famau tresort pour nous ce tresort fait partie de notre histoire et surtout et avant tous de notre commune pour vous cela n'à aucune importance mais merci d'eviter le mots pitoyable quand on n'à pas vu cette commune
merci
Cette histoire est tout simplement honteuse ... comment encourager les gens qui découvrent un trésor à le garder pour eux...
La morale c'est qu'en étant honnête ils ont eu une amende.
Bonjour,
Quelle tristesse pour ces deux inventeurs de trésor et quel manque de discernemnt de la part des notables. Ces deux hommes auraient mérité une récompense. L'autre moitié de ces monnaies (du moins les plus belles) devaient rejoindre les vitrines des musées . Tout sera offert à la rapacité de quelques spéculateurs.
Voilà la morale de cette histoire.
Jean-Michel Thibaux et Martine Alix Coppier.
www.tresorslegendaires.com
Au moins, cela servira de leçon aux prochains inventeurs de trésor : ils sauront qu'ils ont tout intérêt à se taire et à garder leur trésor pour eux ! Une démarche que l'on ne peut évidemment que recommander fortement et qui paraissait d'ailleurs évidente dans un pays comme la France.... Dont acte.
bonsoir, ...on est en 2013..;ce sujet est toujours d'actualité..
grâce à notre "bonne justice équitable et plein d’intelligence"...savez-vous combien de trésors monétaires de ce type ont été découverts en France ?
NON..et vous ne le saurez jamais, grâce à notre justice...les "inventeurs" ont compris la leçon = "si tu trouves = MOTUS et BOUCHE COUSUE" !!
C'est super, vive la France et ses lois débiles, sans oublier les rapaces, bien prompt à dilapider ces soit disant TRÉSORS du PATRIMOINE...
Tout ce qui me réconforte c'est qu'on a pu, en se cotisant, racheter 2 monnaies pour M.FONTENAY....il pourra les montrer à ses petits enfants....