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archéologiques

  • Hommage au chanoine Etienne Drioton, égyptologue lorrain

    L'égyptologue est né à Nancy au 82 rue Stanislas. Désormais, une plaque rappelle le souvenir de ce prêtre érudit.

     

    chanoine drioton.jpgIl n'est pas forcément très connu du grand public, mais le chanoine Etienne Drioton, né à Nancy il y a cent vingt ans, est pourtant une brillante personnalité scientifique et religieuse. Il est né à Nancy le 21 novembre 1889 à 17 heures précises. C'est pourquoi le cercle scientifique Etienne-Drioton, présidé par Jean-Marie Voiriot, qui se consacre à son étude et est à l'initiative de la pose d'une plaque commémorant sa naissance sur la façade du 82 rue Stanislas à Nancy a voulu que la cérémonie de dévoilement se déroule à cette même heure en présence de très nombreuses personnalités dont le maire, André Rossinot, et l'évêque de Nancy & Toul, S.E. Mgr Jean-Louis Papin.

     

    Etienne Drioton est un brillant élève de Saint-Sigisbert où il obtient un bac littéraire grec philo à l'âge de 16 ans. Puis il entre en septembre 1906 au grand séminaire, installé à cette époque à la Chartreuse de Bosserville, où il recevra la tonsure en août 1907. Mgr Turinaz, l'évêque de Nancy, l'enverra ensuite étudier au séminaire français de Rome où il sera ordonné prêtre en 1912, obtenant l'année suivante deux doctorats, en théologie et en philosophie. Aumônier à l'hôpital militaire Sédillot pendant les trois premières années de la guerre, il part ensuite à Paris et devient professeur d'égyptien, de copte et de démotique à  l'Institut catholique.

     

    plaque chanoine drioton.jpgLors de la création de la société d'égyptologie en 1923 le poste de secrétaire général lui échoit. En 1924, on lui confie un chantier de fouille aux environ de Louxor, qu'il retrouvera cinq ans de suite avant d'aller sur celui de Tod en 1935.

     

    Conservateur du département des antiquités égyptiennes au Louvre en 1926, dix ans plus tard, c'est au Caire qu'il est nommé directeur général des antiquités égyptiennes. Ami du roi Farouk, il ne retournera plus en Egypte après la destitution de ce dernier et mourra en 1961 à Nancy. Lors de son éloge funèbre, le RP Pierre du Bourguet dira qu'il était « la foi au service de la science et la science au service de la foi ».

     

    hommage drioton.jpgLa ville de Villers-lès-Nancy a souhaité également rendre hommage au chanoine Drioton au cimetière municipal. « Grand Nancéien, grand égyptologue, ce personnage hors du commun, mérite que l'on s'attarde aujourd'hui sur sa tombe délaissée injustement depuis de trop nombreuses années »,souligne Pascal Jacquemin, député-maire. « Car Etienne Drioton fut une figure majeure de l'égyptologie moderne. Surnommé ''le chanoine des Pharaons'', il a posé des jalons décisifs dans la connaissance de l'Egypte ancienne, qu'il découvrit à l'âge de 7 ans dans un guide. Si la science et la foi n'ont pas toujours fait bon ménage, le chanoine Drioton concilia les deux et montra que la pratique de l'une n'empêcha pas la pratique de l'autre. »

     

    Pascal Jacquemin se félicitait que François Schmitt, jeune doctorant à l'EPHE, eut l'heureuse idée de créer un cercle scientifique entièrement dédié à sa mémoire sur sa terre natale. Une gerbe a été déposée sur la tombe du chanoine Drioton, à la veille du 120èmeanniversaire de sa naissance. En prolongement, le château Madame de Graffigny, à Villers, a servi de cadre à Michèle Benoît pour une passionnante conférence sur le chanoine proposée par le cercle scientifique. Travailleur acharné, orateur et conférencier, chef de chantiers, conservateur de musées, Etienne Drioton est l'auteur de plus de 400 publications. Le Fonds égyptologique Chanoine-Drioton a été acquis par la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg (BNU) en 1961.

     

    [d’après l’Est Républicain | 22.11.09]

  • Fouilles de Rosières-aux-Salines (Meurthe-et-Moselle) : vers un abandon ?

    L'extension de la zone industrielle des Sables, à Rosières-aux-Salines, n'en finit plus de défrayer la chronique. Prochain épisode, le rebouchage de la nécropole.

     

    fouilles gallo-romaines rosières.jpgLa nécropole gallo-romaine de Rosières-aux-Salines va-t-elle tomber une nouvelle fois dans l'oubli ? C'est la crainte des deux archéologues qui l'ont découvert, d'une partie des habitants de la commune et des élus. Faute d'argent, le chantier devrait être rebouché. Adieu les 400 tombes à incinération gallo-romaines (du Ier siècle avant J.-C. jusqu'au IIe après J.-C.) et les 200 sépultures médiévales. « Ce serait une catastrophe », déplore Denis Craus, ancien maire de Rosières pendant 12 ans. Jenny Kaurin, responsable de la coordination scientifique de la nécropole, et Nicolas Tikonnof, le responsable de l'opération, sont tout aussi désespérés.

     

    Des engagements avaient été pris, notamment pour les prochaines journées du Patrimoine. « Tout le monde nous a dit : allez-y prenez votre temps. Mais au moment d'allonger le chèque... » Les découvertes étant beaucoup plus conséquentes que prévues, il faudrait une rallonge de budget. « Mais aujourd'hui, les caisses du Fond National pour l'Archéologie Préventive (FNAP) sont vides, il faut tout arrêter alors que nous aurions juste besoin de quelques semaines de plus. Ensuite, nous rendons le terrain à l'aménageur. »

     

    300 000 € ont déjà été investis, il manque la même somme pour finir le chantier. Plus 500 000 € de travail en laboratoire. Des sommes « raisonnables au vu de l'importance de la découverte, qui pourrait révolutionner totalement la compréhension du territoire. On ne se doutait pas qu'il y avait une présence romaine aussi forte ici. » La taille de la nécropole, environ 100 mètres sur 60, prouve qu'une ville de taille moyenne se trouvait à proximité, dans un rayon maximal de 2 km. Qui plus est, c'était une ville d'échange puisque les archéologues ont découvert des objets venant de différents endroits de l'Empire romain.

     

    fouilles rosières aux salines.jpg« Si on rebouche le chantier, cela va coûter presque aussi cher que de poursuivre les fouilles », renchérit Nicolas Tikonoff « sans compter qu'une fois qu'il aura été recouvert, 90 % des sépultures seront détruites. » La DRAC propose de geler le terrain en attendant d'avoir des budgets. Quid de l'aménageur du site, la société SEBL ? « La situation n'est pas simple pour eux non plus. On est dans l'attente mais pour l'instant le site n'est plus protégé. Il est ouvert aux quatre vents. Des gens viennent même nous demander ce que nous avons trouvé pour en mesurer la valeur et peut-être piller les sépultures » s'agace Jenny Kaurin. Denis Craus a alerté les élus, parmi eux Jacques Lamblin, député de la circonscription. Qui a lui-même tenté de joindre le conseiller parlementaire de Frédéric Mitterrand pour qu'il intervienne auprès du ministre de la culture.

     

    « C'est la plus grosse découverte de ces 30 dernières années dans le Nord de la France. On ne peut pas l'abandonner comme ça. » Maintenant que le chantier a été découvert, il y a urgence. La campagne de fouilles doit absolument être terminée avant l'arrivée des premiers signes de l'hiver. Au moindre gel, les objets funéraires éclateraient.

     

    Après des siècles d'ensevelissement, il serait dommage que l'entrée dans la lumière de la nécropole soit voilée par de sombres histoires de budget.

     

    [Est Républicain | 31.07.09]

  • Découverte d’une nécropole gallo-romaine à Rosières-aux-Salines (Meurthe-et-Moselle)

    A Rosières-aux-Salines, au sud-est de Nancy, 300 sépultures viennent d’être dégagées. Peut-être le cimetière d'une cité encore inconnue.

     

    fouilles rosières aux salines.jpgA l'occasion de l'aménagement d'une partie de la zone industrielle des Sables à Rosières-aux-Salines, plusieurs campagnes de fouilles archéologiques ont été menées. La dernière en date a permis de mettre au jour 300 sépultures d'une nécropole à incinération datant de la fin de l'ère gauloise (après 52 de l’ère chrétienne) et du début de l'implantation romaine. Les tombes peuvent être datées entre le 1er siècle avant Jésus-Christ et le 3ème siècle de notre ère.

     

    Outre l'intérêt scientifique de ces tombes qui livrent des renseignements sur les usages funéraires, ce qui a été exhumé semble n'être qu'une partie d'une nécropole beaucoup plus importante qui a d'ailleurs été réutilisée au Moyen-Age, de nombreux squelettes attestant de la superposition de deux cimetières.

     

    Les sépultures contiennent des urnes en céramique ou en verre, d'un type déjà connu. Mais ce qui enthousiasme les archéologues, c'est la présence de fragments de vases contenant une partie seulement des résidus de l'incinération, le tout protégé par un morceau de poterie. « On croyait, jusqu'à maintenant, que le défunt était placé sur un bûcher et que la totalité des restes était enfermée dans l'urne. Les choses sont plus complexes. Lors des funérailles, après la crémation, se déroulait toute une série d'actes dont témoignent ces structures. L'analyse des restes en laboratoire permettra de mieux comprendre les pratiques funéraires de l'époque », explique Jenny Kaurin.

     

    fouilles.jpgPour l'heure, 300 structures ont été dégagées, mais il semble que ça n'est qu'une extrémité d'une nécropole beaucoup plus importante. Un « cimetière » situé à proximité d'une vaste cité dont on ne connaît pas encore le nom. Le site a par ailleurs été recouvert, à l'époque médiévale, par une nécropole à inhumation. Pour Nicolas Tikonoff, responsable du chantier, et Jenny Kaurin du CNRS, doctorante à l'université de Bourgogne, la nécropole gallo-romaine est trop éloignée de Rosières et Dombasle pour pouvoir être rattachée à l'une de ces localités. Il existerait donc une cité enfouie, inconnue à ce jour. Peut-être une stèle livrera-t-elle le nom de cette cité gallo-romaine que ne mentionne aucun document ?

     

     

    Près de 200 squelettes devraient être exhumés. La paroi des fosses dans lesquelles ils se trouvent était confortée par des pierres récupérées dans la nécropole gallo-romaine. Nicolas Tikonoff et Jenny Kaurin pensent que ces pierres délimitaient des enclos funéraires.

     

    Pour l'instant, les archéologues n'ont dégagé aucun mobilier funéraire. Juste de la « quincaillerie » (des clous en particulier) qui laisse à penser que certaines urnes étaient enfermées dans des coffres de bois. Sur le site a été exhumée une quarantaine de monnaies du 1er au 3ème siècle après Jésus-Christ. Mais aucune stèle qui pourrait livrer de précieux renseignements sur la cité « enfouie ». « C'est comme si on avait découvert le cimetière de Toul, sans savoir que Toul existe », résume Jenny Kaurin. « Il existe une ville, pas loin, qu'on ne connaît pas ».

     

    [d’après l’Est Républicain | 24.06.09]

  • Découvertes archéologiques sur le site de l'ancienne base aérienne de Damblain (Vosges)

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    Dans le cadre de l’aménagement de la ZAC de Damblain, dans le canton de Lamarche (ancienne base aérienne de l’OTAN à la limite de la Haute-Marne et des Vosges), un chantier de fouilles préventives du site a été ouvert en 2008. Les archéologues de l'Inrap fouillent trois hectares cette année. L'an prochain, il est déjà prévu deux fouilles complémentaires.

     

    Des découvertes importantes ont été mises au jour. Il s'agit d'une vaste villa gallo-romaine, construite entre les Ier et IIIème siècles après J.-C. De nombreuses pièces archéologiques ont déjà été découvertes : amphore d'huile d'olive venant de la castrie d'Espagne, bagues, fibules, pièces de poterie, rouelles, etc. Mais le plus spectaculaire pour la région, c'est la découverte de thermes avec les différentes salles, pièces chaudes et froides et, en particulier, des baignoires. Plusieurs villas gallo-romains possédant des thermes des confins des cités leuque, séquane et lingonne (province de la Gaule Belgique) sont déjà connus : Andilly, Ainvelle,  Bleurville, Bourbonne-les-Bains, Dombrot-le-Sec, Jonvelle... Nous suivrons avec grand intérêt les résultats des prochains sondages.

     

    Il est cependant regrettable que ces vestiges gallo-romains soient détruits à l'issue des fouilles pour laisser place à la ZAC alors qu'ils contribuent à mieux appréhender et comprendre l'influence du monde romain dans notre région au début de l'ère chrétienne.

  • Les trésors archéologiques de La Salle (Vosges)

    Des découvertes archéologiques d’intérêt national

    Le site des Fossottes à la Salle près de Saint-Dié a connu ces dernières semaines, sa deuxième saison de fouilles archéologiques depuis les premières prospections effectuées en 2006.

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    L'équipe d'archéologues de La Salle.

     

     

    Dirigées par Virginie Farget qui prépare un doctorat en archéologie à la Sorbonne, ces recherches sont conduites en partenariat avec l'association « Archéovosges » présidée par Bertrant Triboulot.

    Rappelons que l'existence de carrières de meules à La Salle, évoquée dès 1825 est maintenant totalement confirmée. Ne serait-ce que par la présence de rhyolite, une roche d'origine volcanique riche en quartz aux propriétés particulièrement bien adaptées aux travaux de moutures.

    Restait encore aux spécialistes à répondre aux multiples questions encore en suspend eu égard aux techniques d'extraction utilisées aux Fossottes dès le VIe siècle avant notre ère. C'est justement pour tenter de répondre à ces interrogations que des fouilles ont été entreprises pour la deuxième année consécutive.

    Après cette dernière campagne de fouilles, la responsable se félicite des résultats obtenus : « Entre autres, une meilleure connaissance de la stratigraphie des lieux ainsi que la découverte d'une ébauche de meule qui permettra d'affiner la date d'exploitation de cette carrière gallo-romaine.» Des recherches dont l'intérêt dépasse aujourd'hui largement le cadre de nos frontières. Puisque le docteur Hans Peter Kuhnen qui dirige l'Institut allemand d'Archéologie de la Rhénanie-Palatinat, s’est rendu sur le site. Une région où l'on a trouvé des carrières identiques à celle de La Salle pour la fabrique des meules. Des similitudes qui, pour Bertrand Triboulot, « conduisent à penser qu'il a pu exister une forme de normalisation des pièces constitutives des moulins à bras utilisés pour moudre le grain.»

    [d’après L'Est Républicain | 31.07.2008]

  • Le soldat inconnu de La Chipotte

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    La nécropole de La Chipotte (1914-1918)

    Une découverte de taille vient d'être faite par les historiens de la Société Philomatique Vosgienne de Saint-Dié sur le site de la bataille de La Chipotte.

    A la suite de fouilles sauvages effectuées dans le secteur du col de La Chipotte, entre Raon-l'Etape et Rambervillers, des ossements avaient été récemment mis au jour. La Société Philomatique Vosgienne, aidée par un archéo-anthropologue de l'Inrap de Metz, est intervenue sur le site. D'après les conclusions des fouilles, il s'agit d'un soldat français - un fantassin probablement - qui a participé aux combats qui se sont déroulés entre le 26 août et le 12 septembre 1914 ; combats que les historiens de la Grande Guerre nomment communément "Combats de la Mortagne et de La Chipotte".

    Aucune identification du soldat n'a été possible : les éléments d'identification militaire sont manquants (notamment la plaque d'identité du soldat et la matriculation des effets militaires).

    Les ossements découverts lors des dégagements archéologiques ont été remis au services des sépultures militaires de Metz.