Jean-Pierre Snyers
Montforêt 19
4190 Ferrières, Belgique
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Jean-Pierre Snyers
Montforêt 19
4190 Ferrières, Belgique
En 1985, une tache d'humidité apparaît sur le mur d'une habitation de Sierck-les-Bains, commune mosellane proche sur la frontière luxembourgo-allemande. Or, cette tache prend rapidement l'apparence du visage du Christ. Un mystère qui attire depuis de nombreux curieux, croyants ou non, pèlerins... et touristes. Médias français et étrangers se sont emparés de cette "affaire" sur laquelle l'Eglise ne se prononce pas.
Jean-Pierre Snyers, écrivain belge, rédacteur de la revue catholique Médiatrice et Reine, grand ami de la Lorraine, propose quelques considérations et souvenirs relatifs à cet événement qui, aujourd'hui encore, ne cesse de surprendre et d'interroger.
Manifestation surnaturelle, pur hasard, présence divine ? Jean-Pierre Snyers envisage toutes les causes possibles et fait le point dans sa brochure.
‡ Le mystérieux visage de Sierck-les-Bains, Jean-Pierre Snyers et Paul Huther, Sursum Corda éditeur, 2014, 17 p., ill. (3 €). Commande possible sur sursumcorda@slynet.be
Deus, qui nobis sub Sacraménto mirábili passiónis tuæ memóriam reliquísti : tríbue, quǽsumus, ita nos Córporis et Sánguinis tui sacra mystéria venerári ; ut redemptiónis tuæ fructum in nobis iúgiter sentiámus.
[Collecte de la messe du Très Saint Corps du Christ]
Dieu, vous nous avez laissé sous un Sacrement admirable le mémorial de votre passion : accordez-nous, nous vous en prions, de vénérer les mystères sacrés de votre Corps et de votre Sang, de manière à ressentir toujours en nous le fruit de votre rédemption.
L'Adoration des Mages, Andrea Mantegna, vers 1500.
Omnes de Saba vénient, aurum et thus deferéntes, et laudem Dómino annuntiántes.
Surge et illumináre, Ierúsalem : quia glória Dómini super te orta est.
Allelúia, allelúia. Vídimus stellam eius in Oriénte, et vénimus cum munéribus adoráre Dóminum. Allelúia.
[Graduel de la messe de l’Epiphanie de Notre-Seigneur]
Tous ceux de Saba viendront, ils apporteront de l’or et de l’encens, et publieront les louanges du Seigneur.
Lève-toi, et resplendis, Jérusalem ! Car la gloire du Seigneur s’est levée sur toi.
Allelúia, allelúia ! Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus avec des présents adorer le Seigneur. Alléluia !
Nativité, Missel à l'usage du diocèse de Langres, 1517.
Dóminus dixit ad me : Fílius meus es tu, ego hódie génui te.
Quare fremuérunt gentes : et pópuli meditáti sunt inánia ?
[Introït de la messe de la nuit de Noël]
Le Seigneur m’a dit : « tu es mon Fils. C’est moi qui t’engendre aujourd’hui »
Pourquoi les nations ont-elles frémi ? Pourquoi les peuples ont-ils tramé de vains complots ?
Apparu en septembre 1985 sur la façade d’une maison au crépi sale de la Grande-Rue à Sierck-les-Bains (Moselle), cette "auréole" - dans laquelle certains croient voir le visage du Christ - est toujours là, intact dans sa bulle de salpêtre blanchâtre. Le "Christ" semble tourner son regard vers le Rosaire médité de la chapelle de Marienfloss…
La découverte avait à l’époque déclanché toutes les passions et les ferveurs. Un pèlerinage était même apparu. Des scientifiques de renom et des journalistes du monde entier avaient alimenté la chronique.
Miracle ou simple hasard, "l’apparition" fait désormais partie intégrante du patrimoine de la ville. Elle sera prochainement mise en valeur dans le cadre d’un parcours spirituel, dont elle sera le point d’orgue. Elle survivra par ailleurs au ravalement des façades de l’immeuble. En attendant, le mystère demeure...
[source : blogerslorrainsengages.unblog.fr]
On croit tout savoir sur sainte Jehanne d'Arc. Et si on n'avait pas compris la raison fondamentale de sa mission ? Louis-Hubert et Marie-Christine Remy proposent un essai sur un événement johannique qui fixe sa véritable mission auprès du Dauphin, mission d'essence surnaturelle, répondant aux injonctions de ses voix célestes : faire sacrer roi de France le futur Charles VII.
Dans cette approche historico-spirituelle, les auteurs développent la théorie de la "triple donation" par laquelle Jehanne, investit de sa mission divine, se fait attribuer mystiquement le royaume de France par le futur roi puis, Jehanne reine de France l'espace d'un instant, dédie le royaume des lys au Christ avant de le réatribuer au Dauphin. Cela s'est passé à Saint-Benoît-sur-Loire le 21 juin 1429. Un document, retrouvé par les auteurs dans les archives secrètes du Vatican, en apporte la preuve.
Ainsi, le « roi de Bourges », comme on le surnomme par dérision, voit sa légitimité renforcer grâce à l'intervention de Jehanne d'Arc, une jeune fille venue des marches de Lorraine...
Cet ouvrage, original et surprenant à bien des égards par ses éclairages, veut avant tout réhabiliter la mission divine de Jehanne ; explication soigneusement ignorée - voire écartée - par l'historiographie laïciste moderne. En tout cas, il ne ressemble à aucun autre livre - et ils furent pléthores ! - publié durant cette année du 6ème centenaire de Jehanne "la Bonne Lorraine".
‡ La vraie mission de sainte Jehanne d'Arc, Louis-Hubert et Marie-Christine Remy, éditions ACRF, 2012, 395 p., ill. (20 €).
Bonum vinum laetificat cor hominis !
« Le bon vin réjouit le cœur de l’homme », est-il dit dans l’Evangile. Notre religion catholique est, en effet, celle du partage du pain et du vin.
L’étude des textes nous montre que le vin n’est pas d’un usage courant dans l’Ancien Testament… Bien sûr, on voit qu’après le déluge universel, le brave Noé s’est saoulé d’importance. C’est vrai qu’après avoir eu tant d’eau, il a abusé du vin ! Mais, ce n’est pas forcément un exemple pour la jeunesse.
A la différence de saint Jean le Baptiste qui ne buvait que de l’eau, Notre Seigneur Jésus ne s’est pas abstenu de vin. Il connaissait l’acidité du vin trop vert et la bonté du vin vieux. Son premier miracle a été de transformer l’eau en vin. Il a fourni aux noces de Cana un vin meilleur en abondance.
Dans son enseignement, Notre Seigneur se déclare lui-même comme étant la vraie vigne dont les croyants seraient les pampres chargés de donner du fruit. Dans l’Evangile, Jésus compare également Dieu le Père au propriétaire d’un vignoble.
Enfin, Notre-Seigneur a donné son sang et le vin produit de la vigne et du travail des hommes, est devenue une substance sacramentelle !
Nous avons donc de la chance d’être catholiques, car, par exemple, la religion musulmane interdit le vin ! (et dire qu’il y a des imbéciles qui se convertissent à l’Islam !..).
Au beau pays de Lorraine, autrefois pays de la Cervoise, on vénère saint Arnould, patron des brasseurs, né à Lay-Saint-Christophe. Mais l’Eglise tout au long des siècles améliora surtout nos vignobles.Toutes les abbayes possédaient de bons cépages sur les coteaux les mieux orientés. Et c’est chez nous, à Verdun précisément que saint Airy au VIe siècle accompli le miracle du tonneau de vin intarissable, renouvelant le prodige du Christ à Cana (c’est également à Verdun, 14 siècles après que les poilus ont chanté le pinard !).
Donc, pas de réticences, respectons notre sainte religion, restons joyeux et reprenons volontiers le refrain que nous chantons en débouchant nos bouteilles :
« Bénissons à jamais le Seigneur dans ses bienfaits !
Fit-il rien de meilleur que ce petit vin clairet !
Amis, à sa louange chantons un Laudate et qu’il nous garde en santé jusqu’après les vendanges ! »
Chantons la vigne, buvons le vin et restons digne le verre en main !
Bonum vinum laetificat cor hominis !
Jean-Marie Cuny
Christ en croix (reproduction du Christ roman de l'abbaye bénédictine du Barroux, Vaucluse).
Ecce lignum Crucis, in quo salus mundi pependit.
Veníte, adoremus.
Voici le bois de la Croix sur lequel le salut du monde a été suspendu.
Venez, adorons-le.
[Adoration de la Croix, office du Vendredi Saint]
L'entrée du Christ à Jérusalem, enluminure, XVIe s.
Hosánna fílio David : benedíctus, qui venit in nómine Dómini. O Rex Israël : Hosánna in excélsis.
[antienne de la bénédiction des rameaux]
Hosanna au fils de David ! Béni celui qui vient au nom du Seigneur. Ô Roi d’Israël ! Hosanna au plus haut des cieux.
Nativité, enluminure, XVe-XVIe siècles.
Læténtur cæli et exsúltet terra ante fáciem Dómini : quóniam venit.
[Offertoire de messe de la Nativité du Seigneur]
Les cieux se réjouissent, la terre bondit de joie en présence du Seigneur, parce qu’il est venu.
La vérité quant à la riposte des jeunes chrétiens face aux provocations blasphématoires.
Comme chacun le sait désormais, le spectacle de Castellucci intitulé "Sur le concept du visage du fils de Dieu" provoque une réaction indignée chez de très nombreux chrétiens. Depuis jeudi dernier, jour de la première représentation de ce spectacle au théâtre de la Ville à Paris, chaque représentation est retardée et/ou interrompue par des jeunes gens fidèles au Christ. L'affaire fait grand bruit à la radio, dans la presse écrite ainsi que sur internet mais cela s'accompagne de beaucoup de désinformation et nécessite donc des clarifications et des corrections.
Soulignons d'abord le caractère spontané des actions menées soir après soir par des jeunes filles et des jeunes garçons venus de différents horizons, certains revendiquant ouvertement leur adhésion à l'un ou l'autre mouvement catholique, d'autres intervenant à titre personnel, simplement révoltés par le contenu de ce spectacle.
Le premier journal qui a réagi à l'action de ces jeunes, c'est le journal "Le Monde". Il l'a fait en des termes qui en disent long sur la manipulation des esprits à laquelle s'exercent certains journalistes. En effet, le titre de ce premier article parlait de "prise d'otages au théâtre de la ville", pas moins, tandis que le titre du second article parlait de "fatwa culturelle". Des titres à sensation destinés à un lectorat habitué à lire en diagonale. Des mots qui choquent, loin de la réalité qu'ils prétendent décrire. Or, il faut savoir que le journal Le Monde a pour président du directoire du conseil de surveillance un certain Pierre Bergé. Et la fondation Pierre Bergé-Yves Saint-Laurent est justement, quel hasard, "grand mécène" du Festival d'Automne de Paris qui a programmé Golgota Picnic, second spectacle blasphématoire qui suscite l'ire des chrétiens.
Ces articles du Monde ont donné le ton. Bien d'autres journalistes ont suivi le mouvement et utilisé des mots sans en respecter le sens. L'objectif est bien sûr de disqualifier l'opposant à ces spectacles, de le présenter comme infréquentable puisque "violent" et "fascisant". De la sorte, quelques journalistes aux ordres ont pour mission d'éluder le vrai débat. "L'antichristianisme de notre société est-il fantasmé ? Est-il réel ? Peu importe", écrit avec cynisme Thomas Schlesser pour le média "Rue89".
Images vidéos et photos sont pourtant disponibles sur internet. Elles montrent, le premier soir, des jeunes gens monter sur scène, déployer une banderole contre la christianophobie, puis, lorsqu'on leur arrache cette banderole, se mettre à genoux et prier le chapelet. Où est donc la violence dans cette action ? Ces jeunes gens n'ont opposé aucune résistance à la police lorsque celle-ci est intervenue. Ces jeunes gens n'ont pas non plus insulté qui que ce soit.
Ce qui est par contre de la violence, à l'heure ou tant de chrétiens meurent à travers le monde par fidélité à leur foi, c'est, sous le couvert de l'art, de demander à des enfants de monter sur scène et de caillasser le portrait du Christ avec des grenades.
Ce qui est réellement insultant, c'est, à l'issue d'un spectacle scatologique, de souiller le portrait du Christ en laissant penser que c'est de la matière fécale qui vient le salir et de blesser ainsi tant de croyants.
Le jour suivant, quelques spectateurs ont reculé à l'entrée du théâtre, le manteau légèrement entâché par un oeuf ou un peu de liquide coloré. Un peu désagréable, certes, mais on reste au niveau de la simple blague de potaches. Ce n'était ni agressif ni bien méchant. Prétendre qu'un oeuf sur la façade du théâtre ou un peu d'huile sur les marches du théâtre constituent une dégradation, c'est grotesque.
Si à chaque manifestation étudiante ou syndicale, l'Etat se mettait en tête d'arrêter et de poursuivre en justice tous ceux qui jettent un simple oeuf, cela ferait bien du monde dans les commissariats et dans les tribunaux !
Encore une fois, la seule véritable souillure choquante dans cette histoire, c'est celle que M. Castellucci, metteur en scène, inflige au visage du Christ.
Et, depuis, les actions menées par tant de jeunes gens se limitent à prier. A l'extérieur du théâtre pour certains. A l'intérieur pour d'autres. Il faut être bien manipulateur pour faire passer ces jeunes gens pour de sombres délinquants.
Chahuter un spectacle serait devenu un crime ? L'histoire du théâtre ne manque pourtant pas d'exemples de chahuts d'une bien plus grande ampleur. Les professionnels de la culture semblent avoir la mémoire bien courte...
Il est inadmissible de constater une fois de plus que la seule religion dont on peut se moquer impunément serait celle des chrétiens et que l'Etat veut même leur interdire le droit d'exprimer leur mécontentement.
Faut-il encore rappeler avec quel enthousiasme les médias ont ces temps-ci relayé le mouvement des "indignés" ? Curieusement, les chrétiens n'auraient pas le droit, eux, de s'indigner ?
‡ L'association CIVITAS appelle à une grande manifestation nationale contre la christianophobie samedi 29 octobre à Paris à 18h00 place des Pyramides.
Pour Barbara Frale, historienne des archives secrètes du Vatican, les Templiers, ces moines-soldats du Moyen Âge, ont très probablement conservé pendant un certain temps le Suaire de Turin. La célèbre relique fut adorée dans le secret par une poignée de religieux de cette ordre militaire.
Dans une époque de confusion doctrinale, le linceul aurait représenté pour les Templiers un puissant antidote contre la propagation de l'hérésie.
En retraçant et étudiant les faibles indices concernant les mouvements du linceul de Turin durant toute l'époque médiévale, l'auteur explore dans une enquête historique exceptionnelle les hypothèses complexes sur les origines du Suaire. Pour offrir un point de vue nouveau sur cette relique controversée.
L'auteur, Barabara Frale, historienne italienne, médiéviste et paléographe, est une spécialiste de l'ordre des Templiers et du Suaire de Turin qu'elle identifie comme étant "la mystérieuse idole" qu'adoraient les Templiers.
‡ Les Templiers et le Suaire du Christ, Barabara Frale, Bayard éditions, 2011, 345 p. (24 €).
Resurrection, Fra Angelico (XVe s.)
Resurréxi, et adhuc tecum sum, allelúia : posuísti super me manum tuam, allelúia : mirábilis facta est sciéntia tua, allelúia, allelúia.
[Introït de la messe du dimanche de Pâques]
[Je suis ressuscité, et je suis encore avec Vous, Alléluia !
Vous avez posé votre main sur moi, alléluia !
Votre sagesse a fait des merveilles, alléluia, alléluia !]
Le calvaire du Christ continue à Velaine-sous-Amance, village de l'est nancéien, dans le canton de Seichamps.
Venant de Laneuvelotte, à l'entrée de la commune de Velaine, une croix de mission, érigée par les paroissiens au XIXe siècle, est enserrée dans une haute haie. Déjà, elle mériterait d'être mieux valorisée et aménagée dans son environnement... Mais l'indifférence ne s'arrête pas là. Depuis plusieurs mois, le fût de la croix gît à même le sol, au bord de la route.
Et personne pour s'émouvoir de cette situation. Personne pour intervenir. Personne pour susciter une restauration de la croix. La municipalité ne semble pas concernée par la protection du patrimoine villageois. Etonnant. Alors que, partout en Lorraine, communes urbaines et rurales engagent des travaux de réhabilitation et de restauration du petit patrimoine villageois (lavoirs, fontaines, fours, chapelles, calvaires, croix...). Apparemment, à Velaine-sous-Amance, les édiles municipaux ne semblent pas être informés de toutes ces actions.
Et pourtant, il suffirait de peu de chose pour remettre en place la colonne de la croix : un peu de volonté, quelques bonnes volontés... et un peu de ciment !
Joyeuses et saintes Pâques à tous nos lecteurs !
Le cimetière de Marville, dans le nord meusien, se classe deuxième au palmarès Téléloisirs des plus belles nécropoles françaises, derrière son homologue parisien du Père-Lachaise. Aujourd'hui, les Meusiens veulent promouvoir ce site d'une grande beauté au patrimoine mondial de l'Unesco.
Posé sur un promontoire entre la vallée de l'Othain, les ruisseaux du Chut du Moulin et du Crédon, le village de Marville, à l'extrême nord du département de la Meuse, est aujourd'hui pratiquement oublié et peu connu du public car trop éloigné des grands axes de communication. Oublié et peu connu sauf des amateurs de toutes nationalités qui connaissent la valeur historique, artistique et symbolique du patrimoine architectural du village et de sa nécropole, le cimetière Saint-Hilaire.
Le site de Marville est connu depuis la plus haute Antiquité mais son histoire devient plus précise au 12ème siècle lorsque Thiébaut Ier de Bar (qui gouverne de 1189 à 1214) affranchit la communauté de Marville. Celle-ci peut alors s'administrer elle-même. Thiébaut ayant épousé la comtesse Ermesinde, héritière du Luxembourg, Marville et « les terres communes » (environ 70 villages et hameaux alentour) sont placés sous la co-souveraineté des familles de Bar et de Luxembourg. Une aubaine pour le développement de la ville à la frontière de plusieurs États. Les deux comtes y règlent les litiges en appel lors des Assises ou « Grands jours de Marville ». Grâce à cette double appartenance, la ville bénéficie du XIIIème au XVIème siècle d'une totale neutralité militaire. Ce statut privilégié sans doute unique à l'époque permet de protéger les nobles et les riches marchands qui font construire par des architectes de renoms leurs hôtels particuliers superbement décorés. Ils font édifier des églises, construisent des chapelles remarquables, passent commandes à des artistes de talent dont les oeuvres restent gravées dans la pierre.
Une simple visite du village permet aujourd'hui encore d'admirer ce patrimoine unique comme l'élégante loggia de la maison du chevalier Michel, les façades de la Grand-place et ses portails richement ciselés, l'église Saint-Nicolas, sans parler des caves, des jardins...
Marville est aussi connue pour son église et son cimetière Saint-Hilaire classés Monuments Historiques. En raison de sa double prévôté, Marville accueille une classe d'officiers ducaux enterrés ici représentant d'abord des prévôtés luxembourgeoise et barroise puis luxembourgeoise et lorraine. Mais la période la plus faste en matière de création de monuments correspond à la période hispano-lorraine c'est-à-dire de la fin du XVème au milieu du XVIIème siècle. Sculpteurs ou simples tailleurs de pierre vont ériger des stèles funéraires pour les défunts des grandes familles marvilloises. Des milliers de pierres tombales, véritables oeuvres d'art aussi originales les unes que les autres représentant des thèmes divers : la religion, la famille, le donateur...
On remarquera l'édicule qui abrite un groupe de la Vierge de Pitié et la statue assise du Christ du Jugement dernier. Édifie en 1484, ce monument constitue l'un des temps forts de la visite du cimetière : il illustre de thème de la mort et de la résurrection. A voir encore, le Christ aux liens, la stèle aux Douze apôtres, dont un emplacement vide symbolise celui du traître Judas... Autre thème des tombes : celui de la nature plus forte que la mort.
Enfin, le cimetière de Marville est mondialement connu pour son ossuaire où sont conservés plus de 40.000 crânes et os longs avec cette inscription qui doit faire réfléchir le commun des mortels sur ses fins dernières : « Nous avons été comme vous / Vous serez comme nous / Priez pour nous. »…
[d’après l’Est Républicain | 06.11.09]