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espagne

  • Là où rêvent les étoiles

    Au XIXe siècle, il y eut une nouvelle génération de bâtisseurs de cathédrales. Ils travaillaient l’acier, le fer et le cuivre aussi bien que la pierre, partaient à l’assaut du ciel comme on ne l’avait jamais rêvé avant eux. Leur magie s’appelait « ingénierie », et leurs réalisations prenaient la forme de ponts et viaducs impossibles, d’usines, de gares, de charpentes aux dimensions prodigieuses, de statues et de tours métalliques géantes. Ces hommes vénéraient tous le même dieu, et le nommaient 'Progrès'. C’est à eux qu’Éric Marchal, romancier vosgien, rend aujourd’hui hommage dans cette époustouflante histoire de famille, d’amitié et de génie humain.

    Juin 1863. Dans l’immensité désertique de la plaine d’Andalousie, deux hommes aux tempéraments opposés mais unis par la passion du progrès vont se rencontrer. L’un, Clément Delhorme, pionnier des vols d’altitude en ballon, est à l’origine des premiers modèles de prévision météorologique. L’autre, Gustave Eiffel, jeune ingénieur ambitieux, qui vient de se marier, rêve de s’établir à son compte comme constructeur. À partir de ce jour, les deux génies vont lier leurs destins et leurs rêves de records.

    Delhorme intègre le monde dans une immense équation dont il tente de résoudre toutes les inconnues pendant qu’Alicia, sa femme, s’occupe de la rénovation des palais à l’abandon de l’Alhambra. La naissance de leurs trois enfants aux caractères si différents façonnera la destinée de cette famille singulière, pendant qu’Eiffel forgera la sienne comme un mythe, du pont Maria Pia à la tour qui portera son nom, ainsi qu’à la statue de la Liberté.

    Entre Paris et Grenade se déploient les destins croisés de ces deux familles qui vont connaître l’enchantement du progrès, dans un tourbillon de découvertes et d’inventions qui ont fait de cette période le socle de notre modernité, où les seules limites étaient celles de l’imagination.

     

    ‡ Là où rêvent les étoiles, Eric Marchal, éditions Anne Carrière, 2016, 733 p. (24,50 €).

  • Ecrits de mémoire de Templier

    Ce roman historique rassemble trois grimoires légués par Jehans de Rupt de Ville, commandeur du Temple que l'on peut penser d'origine lorraine, son personnage principal et narrateur. "La troisième croisade", "Mission secrète en Espagne" et "La quête du Graal" emmènent le lecteur dans un périlleux voyage autour de la Méditerranée avec retour en terre lorraine où la résolution d'une énigme doit lui permettre de découvrir la précieuse coupe du Saint Graal.

    Le roman est rédigé dans cette langue poétique et fleurie du XIIIe siècle qui permet une véritable immersion dans cette époque bénie des croisades.

    Avec l'auteur, le lecteur enfile la cote de mailles de son héros, rude gaillard tout à la fois pieux templier et homme pécheur devant son Créateur... On apprécie le langage imagé de ce magnifique Moyen Âge dont l'auteur respect l'esprit tout en s'éloignant suffisamment afin d'en faciliter la compréhension par les lecteurs de notre temps.

    Bon voyage avec le commandeur des templiers Jehans de Rupt de Ville !

     

    ‡ Ecrits de mémoire de Templier, Gilles Voydeville, éditions ETT-Locutio, 2015, 240 p. (20 €).

  • Sainte Thérèse d'Avila

    Les éditions Via Romana rééditent l'ouvrage consacré à Sainte Thérèse d'Avila du Lorrain et académicien Louis Bertrand (1866-1941) paru pour la première fois en 1927.

    Tombé amoureux de l'Espagne, le nouveau converti Louis Bertrand nous donne à lire des pages frémissantes sur celle qu'il veut faire aimer. Il admire la profonde intelligence, toute pratique, de Thérèse, sa surnaturelle énergie et la réformatrice du Carmel. Il est fasciné par la puissance de sa vie intérieure qui s'exprime par l'oraison, et aussi par son don extraordinaire d'amour s'exprimant par son inlassable désir de propager son œuvre. Bref, son zèle apostolique subjugue le nouveau chrétien qu'il est devenu.

    Louis Bertrand s'appuie sans cesse sur les écrits de la sainte espagnole afin de nous la faire mieux connaître. Thérèse d'Avila est une messagère du surnaturel que l'auteur réussit à nous faire aimer et que l'on suit dans sa quête spirituelle... et les craintes de son époque (au XVIe siècle), la réforme protestante et l'islam, pour une part toujours bien réelle aujourd'hui.

     

    ‡ Sainte Thérèse d'Avila, Louis Bertrand, éditions Via Romana, 2015, 341 p. (24 €).

  • La Renaissance en Europe dans sa diversité : les pouvoirs et lieux de pouvoir

    renaissance.jpgDans le cadre de la manifestation Nancy Renaissance 2013, un congrès international organisé en juin 2013 par l'Université de Lorraine a réuni plusieurs universitaires et historiens sur le thème "La Renaissance en Europe dans sa diversité" où la Lorraine tient une place de premier plan.

    Définie par ses acteurs mêmes comme une résurrection des arts et des lettres en rupture avec la période médiévale et en lien avec l'Antiquité retrouvée, la Renaissance a vu depuis ses contours considérablement élargis et l'historiographie a puissamment contribué à démontrer à quel point les foyers renaissants furent multiples dans toute l'Europe et, plus encore, combien les continuités étaient au moins aussi fortes que les ruptures. Selon l'expression d'Eugenio Garin, s'intéresser aux diverses mutations à la Renaissance, c'est désormais étudier "toutes les contradictions d'un monde qui change". Prenant appui sur des acquis récents, notamment la réalité d'une Renaissance polycentrée dans laquelle les échanges et les contributions mutuelles et réciproques sont essentiels, le souhait des organisateurs du congrès Renaissance de juin 2013 a été de porter une attention prioritaire aux diversités à la fois temporelles et géographiques, et de centrer le regard sur les spécificités émergentes et les audaces sinon plus méconnues et cachées, en tout cas moins souvent privilégiées par les études.

    Si l'on reprend la chronologie ouverte et longue de Peter Burke, entre le XIVe et le début du XVIIe siècle le mouvement général embrasse avec plus ou moins d'importance une multitude d'aspects dont le large domaine du politique. Ce premier tome consacré aux pouvoirs et lieux de pouvoir y est consacré. Si environ la moitié des contributions concernent la Lorraine, ces exemples sont insérés dans le plus vaste ensemble européen, autour de trois grands thèmes : le champ des réflexions concernant le fonctionnement de l'Etat, la Cour et la ville, un triptyque formel qui nourrit des croisements et des échanges constants. Les trente-deux communications du présent tome illustrent que la Renaissance est une période marquée par la pluralité et les contrastes, un moment qui doit s'envisager par la découverte des faces incontestablement lumineuses avec celles qui sont plus sombres.

     

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    ‡ La Renaissance en Europe dans sa diversité : les pouvoirs et lieux de pouvoir, Gérard Giuliato, Marta Peguera-Poch et Stefano Simiz (dir.), Groupe XVIe et XVIIe siècles en Europe, Université de Lorraine, 2014, 558 p. (35 €).

  • In memoriam : militaires de la BA 133 de Nancy-Ochey décédés en Espagne

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  • Ferdinand de Habsbourg (1503-1564)

    lorraine,autriche,hongrie,bohême,habsbourg,ferdinand de habsbourg,espagne,pays basIl est parfois difficile d'être le cadet d'un grand homme !

    Ferdinand de Habsbourg apparaît trop souvent dans l'ombre de son aîné Charles Quint auquel il succéda à la tête du Saint Empire. Or, il fut un fondateur : en réunissant les duchés autrichiens et les royaumes de Bohême et de Hongrie, il jeta les bases de cette monarchie d'Europe centrale - à laquelle participa activement la Maison de Lorraine - qui ne succomba qu'en 1918 et fut pendant quatre siècles un élément essentiel de l'équilibre européen.

    Ferdinand fut aussi, comme roi des Romains puis comme empereur, à la tête du Saint Empire, quand la Réforme divisait profondément les princes et les peuples, au risque d'une guerre civile. En négociant les accords d'Augsbourg (1555), il procura à l'Allemagne soixante ans de paix.

    Cet ouvrage n'a pas pour but de réhabiliter Ferdinand Ier ; les historiens allemands ont réagi fermement au parti pris négativiste d'une certaine historiographie "petite-allemande". Il s'agit ici de révéler la personnalité d'un souverain assez atypique, un prince de la paix dans un siècle qui fut celui de la Renaissance mais aussi celui de tous les dangers.

    L'auteur, Claude Michaud, a enseigné à l'Université d'Orléans puis à Paris 1-Panthéon-Sorbonne, dont il est professeur émérite.

     

    ‡ Ferdinand de Habsbourg (1503-1564), Claude Michaud, éditions Honoré Champion, 2013, 388 p. (70 €).

  • Condé, le héros fourvoyé

    condé.jpgA 22 ans, il passait pour l'égal de César et d'Alexandre. De 1643 à 1648, durant la guerre franco-espagnole, il accumula les exploits et devint l'idole de la jeune noblesse d'épée. Il avait tout, naissance et fortune. Il ne lui manquait que d'être roi. Se croyant tout permis, il rejetait obstacles et interdits et cultivait le scandale.

    L'action politique, où il s'engagea imprudemment, fut son talon d'Achille. Il soutint d'abord Anne d'Autriche et Mazarin lorsque les magistrats déclenchèrent contre eux la Fronde parlementaire. Mais pour prix de ses services, il montra une telle arrogance et afficha des prétentions si outrées qu'elles lui valurent une année de prison. A sa sortie, il se jeta dans une guerre civile qu'il perdit et, plutôt que de s'incliner, il alla mettre son génie militaire au service des Espagnols, sans pouvoir empêcher leur défaite finale.

    De retour après la paix des Pyrénées, il se résigna à n'être qu'un homme privé, dans une France qui avait profondément changé. Il opéra alors une extraordinaire mutation psychologique et morale, faisant de son domaine de Chantilly un haut lieu de culture, de tolérance et de paix.

    A travers l'histoire d'un héros, l'ouvrage invite à réfléchir à la la gloire, à ses enjeux, à ses dérives. En arrière-plan, il évoque, avec la régente, Gaston d'Orléans, Mazarin, Turenne et le jeune Louis XIV, les grandes figures d'un XVIIe siècle où les derniers sursauts de l'esprit féodal s'effacent pour laisser place à la France moderne.

     

    ‡ Condé. Le héros fourvoyé, Simone Bertière, éditions de Fallois, 2011, 542 p., ill. (24 €).

  • Henriette de Lorraine, une princesse au coeur de l'Europe

    henriette.jpgPersonnage romanesque, type de la "femme forte" du XVIIe siècle, Henriette de Lorraine (ou de Phalsbourg) est la fille de François, comte de Vaudémont, fils du duc Charles III et de Claude de France, et de Christine, comtesse de Salm.

    Réputée pour son caractère trempé et son intelligence politique, elle est mariée à seize ans contre son gré et celui de sa famille, à Louis de Guise âgé de 33 ans. Ce mariage, resté sans enfant, fait de la princesse l'héritière d'un vaste domaine au décès de son époux en 1631. Henriette soutient son frère, le duc Charles IV, dans sa politique anti-française et franchement favorable aux Habsbourg.

    L'occupation de la Lorraine et du Barrois par les Français en 1633 contraint Henriette à fuire vers les Pays-Bas espagnols alliés à la Lorraine. Elle tentera d'organiser une coalition afin de libérer les duchés et faire reconnaître Charles IV comme l'unique souverain légitime. A Bruxelles et Anvers, elle fréquente de nombreux exilés et diplomates, forge des complots contre Richelieu. Alors que la princesse s'apprête à rejoindre la Lorraine, elle épouse en 1643 Charles de Guasco, gentilhomme italien au service de l'Espagne, qui meurt en 1650. A cours d'argent et malgré l'opposition de sa famille, elle se remarie en 1652 avec son banquier d'Anvers, le marquis François Joseph de Grimaldi, noble génois apparenté aux Grimaldi de Monaco. Après s'être rapprochée de Mazarin et de la régente Anne d'Autriche, la princesse négocie la neutralité de ses seigneuries et son retour en Lorraine. C'est un duché occupé et dévasté par la guerre de Trente Ans que découvre le couple en septembre 1653. Henriette et son jeune époux tentent de reconstruire leur domaine. Le couple séjourne à Neufchâteau où la princesse meurt le 16 novembre 1660, regrettée de ses sujets.

    L'auteur, Pascal Flaus, est historien, directeur des Archives municipales de Saint-Avold et président de la Société d'Histoire du Pays Naborien.

     

    ‡ Henriette de Lorraine. Une princesse au coeur de l'Europe (1605-1660), Pascal Flaus, co-édition Rotary Club - Ville de Saint-Avold - SHPN, 2011, 128 p., ill. (24 €).

  • Le cimetière de Marville (Meuse) proposé au patrimoine mondial de l’Unesco

    Le cimetière de Marville, dans le nord meusien, se classe deuxième au palmarès Téléloisirs des plus belles nécropoles françaises, derrière son homologue parisien du Père-Lachaise. Aujourd'hui, les Meusiens veulent promouvoir ce site d'une grande beauté au patrimoine mondial de l'Unesco.

     

    cimetière marville.jpgPosé sur un promontoire entre la vallée de l'Othain, les ruisseaux du Chut du Moulin et du Crédon, le village de Marville, à l'extrême nord du département de la Meuse, est aujourd'hui pratiquement oublié et peu connu du public car trop éloigné des grands axes de communication. Oublié et peu connu sauf des amateurs de toutes nationalités qui connaissent la valeur historique, artistique et symbolique du patrimoine architectural du village et de sa nécropole, le cimetière Saint-Hilaire.

     

    Le site de Marville est connu depuis la plus haute Antiquité mais son histoire devient plus précise au 12ème  siècle lorsque Thiébaut Ier de Bar (qui gouverne de 1189 à 1214) affranchit la communauté de Marville. Celle-ci peut alors s'administrer elle-même. Thiébaut ayant épousé la comtesse Ermesinde, héritière du Luxembourg, Marville et « les terres communes » (environ 70 villages et hameaux alentour) sont placés sous la co-souveraineté des familles de Bar et de Luxembourg. Une aubaine pour le développement de la ville à la frontière de plusieurs États. Les deux comtes y règlent les litiges en appel lors des Assises ou « Grands jours de Marville ». Grâce à cette double appartenance, la ville bénéficie du XIIIème au XVIème siècle d'une totale neutralité militaire. Ce statut privilégié sans doute unique à l'époque permet de protéger les nobles et les riches marchands qui font construire par des architectes de renoms leurs hôtels particuliers superbement décorés. Ils font édifier des églises, construisent des chapelles remarquables, passent commandes à des artistes de talent dont les oeuvres restent gravées dans la pierre.

     

    pieta cimetière marville.jpgUne simple visite du village permet aujourd'hui encore d'admirer ce patrimoine unique comme l'élégante loggia de la maison du chevalier Michel, les façades de la Grand-place et ses portails richement ciselés, l'église Saint-Nicolas, sans parler des caves, des jardins...

     

    Marville est aussi connue pour son église et son cimetière Saint-Hilaire classés Monuments Historiques. En raison de sa double prévôté, Marville accueille une classe d'officiers ducaux enterrés ici représentant d'abord des prévôtés luxembourgeoise et barroise puis luxembourgeoise et lorraine. Mais la période la plus faste en matière de création de monuments correspond à la période hispano-lorraine c'est-à-dire de la fin du XVème au milieu du XVIIème siècle. Sculpteurs ou simples tailleurs de pierre vont ériger des stèles funéraires pour les défunts des grandes familles marvilloises. Des milliers de pierres tombales, véritables oeuvres d'art aussi originales les unes que les autres représentant des thèmes divers : la religion, la famille, le donateur...

     

    ossuaire marville.jpgOn remarquera l'édicule qui abrite un groupe de la Vierge de Pitié et la statue assise du Christ du Jugement dernier. Édifie en 1484, ce monument constitue l'un des temps forts de la visite du cimetière : il illustre de thème de la mort et de la résurrection. A voir encore, le Christ aux liens, la stèle aux Douze apôtres, dont un emplacement vide symbolise celui du traître Judas... Autre thème des tombes : celui de la nature plus forte que la mort.

     

    Enfin, le cimetière de Marville est mondialement connu pour son ossuaire où sont conservés plus de 40.000 crânes et os longs avec cette inscription qui doit faire réfléchir le commun des mortels sur ses fins dernières : « Nous avons été comme vous / Vous serez comme nous / Priez pour nous. »…

     

    [d’après l’Est Républicain | 06.11.09]