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  • Paris - 13 mai 2012 : hommage national à Sainte Jeanne d'Arc

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  • La France racontée par les archéologues

    fouilles.jpgEn dix ans, plus de 2000 fouilles archéologiques ont été menées grâce à l'archéologie préventive qui précède les chantiers d'aménagement lancés sur tout le territoire.

    Faisant la synthèse de cette moisson de résultats inédits, ce livre revisite l'histoire et la géographie de la France à la lumière des découvertes les plus marquantes. Il embrasse 200 000 ans de présence humaine. Des traces de pré-Néandertaliens dans la vallée de la Seine jusqu'aux stigmates des conflits du XXe siècle, cette fresque fait découvrir des aspects insoupçonnés de notre passé : changements climatiques, transformations des paysages, migrations et occupation du territoire, mode de vie, hiérarchies sociales, habitat, techniques agricoles, artisanales et industrielles, échanges économiques, religions, pratiques funéraires, art... Et elle nous rappelle que partout, sous nos pas les "archives du sol" attendent encore leurs découvreurs.

    Plus de 300 photos illustrent les fouilles récentes de 168 sites répartis sur 154 communes dans toute la France.

    L'ouvrage est publié à l'occasion des 10 ans de L'institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP), dont le rôle est de sauvegarder par l'étude le patrimoine archéologique touché par les opérations d'aménagement du territoire.

     

    ‡ La France racontée par les archéologues. Fouilles et découvertes au XXIe siècle, Cyril Marcigny et Daphné Bétard, éditions Gallimard - Inrap, 2012, 224 p., ill., cartes (28 €).

  • Les héros de l'Empire : Brazza, Marchand, Lyautey, Gordon et Stanley à la conquête de l'Afrique

    france,grande bretagne,empire,colonies,afrique,brazza,marchand,lyautey,gordon,stanleyDans le second 19ème siècle, les opinions publiques comme certains hommes d'Etat furent loin de soutenir la conquête impériale. Et pourtant... Des hommes, mi-aventuriers, mi-explorateurs, souvent désintéressés mais parfois avides d'honneur et d'argent, se lancèrent dans l'aventure. L'histoire a retenu leurs noms, qu'il s'agisse des Britanniques Stanley et Gordon ou des Français Brazza, Marchand ou le Lorrain Lyautey.

    Du Nil au Congo, de l'Atlas au Soudan, cet ouvrage retrace leurs hauts faits et la manière dont ils parvinrent à dépecer, au bénéfice de Londres ou de Paris, la plus grande partie de l'Afrique. Surtout, non contents de conquérir de vastes territoires, ces "héros de l'Empire", dont les exploits étaient encensés par une presse en pleine expansion, parvinrent, grâce à leur charisme et au parfum sulfureux de leurs aventures, à rendre l'idée d'Empire populaire auprès des populations européennes.

    Tout en exposant les rouages de la conquête coloniale, ce grand livre, particulièrement vivant, dévoile donc les mentalités et la culture des peuples français et  britanniques qui, au départ hostiles à l'idée impériale, finirent par la plébisciter.

    L'auteur, Edward Berenson, est professeur d'histoire et directeur de l'Institut d'études françaises de l'université de New York. Il est un spécialiste reconnu de la France contemporaine.

     

    ‡ Les héros de l'Empire. Brazza, Marchand, Lyautey, Gordon et Stanley à la conquête de l'Afrique, Edward Berenson, éditions Perrin, 2012, 426 p., ill. (25 €).

  • Oran, 5 juillet 1962 : un massacre oublié

    oran.jpg5 juillet 1962 : l'Algérie est officiellement indépendante. Mais à Oran, la liesse et les défilés de voitures chargés de musulmans vont se transformer en un véritable massacre. leur cible : les européens. Il suffira d'un coup de feu, encore sujet à polémiques (a-t-il été tiré par l'OAS ou le FLN ?), pour que la chasse aux pieds-noirs s'ouvre dans toute la ville. On égorge, on tue au revolver ou à la mitraillette, on pénètre dans les magasins et les appartements... Ce massacre fera plusieurs centaines de victimes et de disparus chez les civils européens, le bilan reste inconnu chez les musulmans restés fidèles à la France.

    Après huit années de conflit, d'attentats, de tueries et de pressions psychologiques intenses menées par l'OAS, l'heure est venue de la vengeance. Ceux qui ne meurent pas lynchés sont conduits dans des centres d'exécution de masse. les 18000 militaires français, cantonnés dans la ville, attendront de longues heures avant de recevoir enfin l'ordre d'intervenir. Lorsqu'ils sortent enfin de leurs casernes, les cadavres jonchent la ville... Le massacre du 5 juillet aurait fait près de 700 victimes, dont plusieurs centaines de disparus qui n'ont jamais été recherchés.

    Cinquante ans près ce drame oublié, Guillaume Zeller livre enfin le récit inédit, impartial et précis des événements, en s'appuyant sur des témoignages exclusifs de survivants, de leurs familles, de témoins, et sur des archives inédites, en particulier celles de l'ambassade de France en Algérie. Il révèle tous les tenants et les aboutissants de cette tragédie méconnue.

    L'auteur, Guillaume Zeller, est le petit-fils du général André Zeller, membre des "généraux d'Alger" instigateurs du putsch du 22 avril 1961. Spécialiste de la guerre d'Algérie et journaliste, il est aujourd'hui directeur de la rédaction de Direct 8.

     

    ‡ Oran, 5 juillet 1962. Un massacre oublié, Guillaume Zeller, éditions Tallandier, 2012, 224 p. (17,90 €).

  • Il y a cinquante ans, la fin de l'Algérie française

    france,algérie,guerre,algérie française,indépendance,harkis,de gaulle« C’était il y a cinquante ans. Le 18 mars 1962, les représentants du gouvernement français et les délégués du Gouvernement provisoire de la République algérienne signaient les accords d’Evian. Le lendemain, le cessez-le-feu était proclamé. Etait-ce la fin de la guerre d’Algérie ? Le 26 mars, rue d’Isly, à Alger, une manifestation pacifique de pieds-noirs était mitraillée par la troupe française, dans des circonstances demeurées mystérieuses, laissant 67 morts et près de 200 blessés. Dès le cessez-le-feu, dans les villes ou les campagnes, les enlèvements d’Européens se multipliaient : entre le 19 mars et le 31 décembre 1962 (l’Algérie ayant officiellement accédé à l’indépendance le 5 juillet), plus de 3000 disparitions étaient signalées, dont les deux tiers des victimes ne réapparaîtront jamais. Le 5 juillet, à Oran, plusieurs centaines d’Européens étaient tués. Et dès le cessez-le-feu à nouveau, un autre drame commençait, une des plus honteux de l’histoire de France : l’abandon et le massacre des harkis. Selon Maurice Faivre, entre 60 000 et 80 000 musulmans ont été tués en Algérie, entre mars 1962 et la fin de l’année 1966,payant leur engagement au côté de l’armée française.

     

    france,algérie,guerre,algérie française,indépendance,harkis,de gaullePourquoi faire mémoire de ces événements sanglants ? Non pour gratter inlassablement les plaies du passé, non par nostalgie d’un monde qui ne reviendra pas et qui n’avait d'ailleurs rien de parfait, mais précisément pour tourner la page. La fin de l’Algérie française compte trop de tragédies aujourd’hui encore volontairement occultées. Dire la vérité s’impose en premier lieu par respect des faits. En second lieu par piété filiale envers les victimes. En troisième lieu par considération envers ceux qui n’ont toujours pas fait leur deuil des drames qu’ils ont alors traversés.

     

    france,algérie,guerre,algérie française,indépendance,harkis,de gaulleCe n’est pas ce chemin-là, malheureusement, que semble prendre la France officielle. Tout au long de l’année, nous devrons donc être attentifs aux voix dissidentes qui nous rappellent, plus que jamais, que l’Histoire n’appartient pas à l’Etat. »

     

     

    Jean Sévillia

     

    [L'Homme nouveau | 11/02/2012]

  • La verrerie archéologique : Dieulouard et l'Est de la France aux XVIe et XVIIe siècles

    lorraine,france,est,dieulouard,verrerie,archéologie,vôge,verre,verrierL'ouvrage fait le point sur l'état de la recherche dans la connaissance des méthodes de fabrication et de consommation du verre dans l'Est de la France. Il en présente les développements les plus récents faits en Champagne-Ardenne et en Lorraine.

    Cet ouvrage présente avec minutie les collections provenant de trois sites franciliens, quatre sites champenois et quatorze sites lorrains, parmi lesquels se détache l'exceptionnelle collection du musée de Dieulouard riche de près de trois cents pièces.

    Loin de se limiter à ce corpus de monographies savantes, l'auteur nous offre une synthèse éclairante qui précise les typologies et les chronologies sans négliger le profond renouvellement technologique et artistique qui caractérise les débuts de l'époque moderne. Un permanent souci méthodologique et didactique guide l'auteur qui donne de précieux conseils pour la fouille, le prélèvement des objets, la conservation de ce matériau particulièrement fragile puis son étude en laboratoire. Il y a joute un précieux glossaire, une bibliographie actualisée, le tout remarquablement appuyé sur une exceptionnelle variété de dessins et de photographies.

    Au final, un livre qui se révélera particulièrement utile aux archéologues et aux conservateurs du patrimoine mais aussi à tous ceux qu'intéresse la culture matérielle et plus particulièrement les arts de la table des XVIe et XVIIe siècles dans une région marquée par une forte tradition verrière.

    L'auteur, Hubert Cabart, est membre du Pôle archéologique universitaire de Nancy 2 et spécialiste de la verrerie du Nord-Est de la France.

     

    ‡ La verrerie archéologique. Dieulouard et l'Est de la France aux XVIe et XVIIe siècles, Hubert Cabart, PUN, 2011, 308 p., ill. (20 €).

  • Marie-Thérèse de France, l'orpheline du Temple

    marie therese.gifMarie-Thérèse Charlotte de France (1778-1851), la fille de Louis XVI et de Marie-Antoinette, demeure un personnage mal connu. Souvent cité sous le surnom de "Madame Royale", voire de "Mousseline", le petit nom donné par sa mère Marie-Antoinette de Habsbourg-Lorraine, elle était plutôt, pour ses contemporains, "l'orpheline du Temple", le lieu d'emprisonnement de la famille royale après la chute de la monarchie en 1792.

    Marie-Thérèse est la seule de la famille à en sortir vivante, en 1795. Elle sort de cette épreuve meurtrie à jamais, mais auréolée d'une légitimité dynastique et politique hors norme pour une princesse française, exclue du trône par la loi salique. Elle devient, parce qu'elle a partagé les souffrances de ses parents considérés comme des martyrs par les légitimistes, une héroïne romanesque et un objet du culte pour l'ensemble des partisans de la royauté.

    De la même façon, son oncle Louis XVIII, qu'elle rejoint en exil et qui remonte sur le trône de France en 1814, fait d'elle le coeur de l'idéologie royale de la Restauration. Fille de France, dauphine de France par son mariage avec son cousin germain le duc d'Angoulème, elle défend tout au long de sa vie, avec intransigeance, ses conceptions d'une monarchie traditionnelle ancrée dans la chrétienté. Aux yeux des royalistes, elle en est arrivée à incarner, jusqu'à sa mort en Autriche en 1851, la royauté française à son crépuscule. Napoléon saluera en elle "le seul homme de la famille" et Chateaubriand dira d'elle qu'elle est "une des grandeurs de la France".

    Pour les Lorrains, Marie-Thérèse de France incarne aussi la descendance de la Maison de Habsbourg-Lorraine, puisque dans ses veines coule le sang du dernier duc héréditaire de Lorraine, François III, devenu l'empereur François Ier, père de Marie-Antoinette et grand-père de Marie-Thérèse. Et ne porte d'ailleurs t-elle pas les prénoms de sa grand-mère, Marie-Thérèse d'Autriche ?

    L'auteur, Hélène Becquet, ancienne élève de l'Ecole nationale des Chartes, est maître de conférence à l'IEP Sciences-Po Paris.

     

    ‡ Marie-Thérèse de France. L'orpheline du Temple, Hélène Becquet, éditions Perrin, 2012, 414 p. (24 €).

  • Pour le fleurissement des monuments dédiés à Jehanne d'Arc

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    ‡ Plus d'info's sur www.avecjeanne.fr

  • Les coulisses de la guerre de 1870 en Lorraine

    guerre 70.jpgLa fin de la guerre franco-prussienne de 1870-1871 s'achève de manière désastreuse et se traduit par l'annexion de la Moselle à l'Empire allemand. La Moselle devient alors la Lorraine.

    Cet ouvrage ne raconte pas une fois de plus, ce pan de notre histoire commune avec ses champs de bataille, ses stratèges et le déroulement de combats, mais au contraire il propose un éclairage novateur sur ce conflit raconté tel un vaste reportage où l'humain tient une place prépondérante. Grâce à des témoignages d'époque, souvent inconnus, comme ceux de l'entourage de Napoléon III et du prince impérial alors à Metz, de journalistes français et étrangers, de médecins, de photographes, de simples citoyens, l'auteur restitue avec précision l'atmosphère de ces jours et ces mois qui changèrent le cours de l'histoire et la vie des Lorrains durant près d'un demi-siècle.

    De nombreuses illustrations et gravures inédites viennent soutenir et éclairer ce récit original et néanmois rigoureusement historique.

    L'auteur, Jeanne Vincler, est professeur de lettres modernes en Moselle et préside l'association Du Chaussy à Courcelles ayant pour centres d'intérêt l'annexion et le protestantisme en Pays messin.

     

    ‡ Les coulisses de la guerre de 1870 en Lorraine, Jeanne Vincler, éditions Serpenoise, 199 p., ill. (30 €).

  • 11-Novembre à Bleurville : hommage appuyé aux combattants de toutes les guerres

    9h00 au cimetière communal. Au son des cloches lancées à toute volée, rappelant celles qui annoncèrent l’Armistice du 11 novembre 1918, population et municipalité se sont recueillies devant le monument aux morts.

     

    Bleurville_11.11.11 008.jpgAprès la montée des couleurs par Denis Bisval, adjoint au maire, et le dépôt de gerbe par André Granget, maire de Bleurville, l’appel des soldats morts pour la France a retenti dans la quiétude du champ du repos nimbé de brouillard. Le souvenir des déportés du village, Jean Michel, Robert Denizot et Jean Brunet récemment disparu, ainsi que les PG 1939-1945, dont André Bocard décédé cette année, a été évoqué lors de l’appel. La présence des deux porte-drapeaux bleurvillois 14-18 et ACPG 39-45 rappelait le sacrifice de ces hommes durant les deux derniers conflits mondiaux.

     

    A la suite du message du Président de la République, le maire a insisté sur la volonté de la Nation d’associer désormais tous les combattants de toutes les guerres lors de la commémoration du 11-Novembre afin d’honorer ceux qui, en France ou sur les théâtres d’opérations extérieures, ont donné leur vie pour la défense et l’honneur du drapeau tricolore.

     

    Bleurville_11.11.11 006.jpgAprès les sonneries réglementaires interprétées par la fanfare cantonale, les enfants des écoles sous la conduite de leur institutrice, Michèle Schoen, ont chanté a capella la Marseillaise.

     

    On notait parmi l’assistance de nombreux parents ainsi que des militaires d’active en uniforme venus s’associer à cet hommage.

     

    Un vin d’honneur a été servi à la mairie à l’issue de la cérémonie patriotique. L’office religieux à la mémoire des victimes des guerres a été célébré par l’abbé Ayéméné en l’église de Monthureux-sur-Saône.

  • Metz, 13 & 14 octobre : colloque "La Lorraine et la France du Moyen Âge à nos jours"

    charles IV lorraine.jpgLe Comité d’Histoire Régionale organise les 13 et 14 octobre 2011 un colloque historique ayant pour thème « La Lorraine et la France du Moyen Âge à nos jours : relations, différences et convergences ». Ce colloque se tiendra à l’Institut Régional d’Administration à Metz.

    Sixième volet consacré à l’étude de l’histoire commune de la Lorraine et ses voisins, après « La Lorraine et l’Alsace », « La Lorraine, le Luxembourg et les pays wallons », « La Lorraine et la Champagne », « La Lorraine, la Bourgogne et la Franche-Comté » et « La Lorraine et les pays de la rive gauche du Rhin », ce colloque sera animé par une quinzaine d’intervenants sous la direction scientifique du Professeur François Roth, professeur émérite des universités à l’Université Nancy 2 et président du Conseil scientifique du Comité d’Histoire Régionale.

    [cliché : Charles IV de Lorraine]

     

    > Entrée libre avec inscription préalable à chr@lorraine.eu

    > Programme et bulletin d'inscription ici : Programme_colloque_La Lorraine et la France.pdf

    > Dates : jeudi 13 et vendredi 14 octobre 2011

    > Lieu : Amphithéâtre Pierre Kalck - Institut Régional d’Administration, 15 avenue de Lyon, 57000 METZ

    > Renseignements : 03 87 31 81 45 ou chr@lorraine.eu

  • Manuel d'histoire de France

    histoire,france,oeuvre scolaire saint nicolas,cours moyen,école,éducation nationaleBon, autant le dire tout de suite, ce n'est pas un énième ouvrage sur l'histoire de la Lorraine que nous vous proposons. C'est beaucoup mieux que cela ! Voici un manuel d'histoire que tout parent devrait détenir pour instruire "nos chères têtes blondes" de l'Histoire (avec un grand H) de notre France. Et cela devient urgent lorsque l'on sait que le ministère de l'Education nationale réalise des coupes sombres (on devrait plutôt parler de "coupes claires" !) dans les programmes d'histoire du primaire au lycée.

    Bref, elle est bien lointaine l'époque où les enfants de France apprenaient par coeur la liste des préfectures et des sous-préfectures de tous les départements français ainsi que les dates-clés de notre histoire nationale : 496 baptême de Clovis, 1214 victoire de Bouvines, 1515 François Ier armé chevalier par Bayard à Marignan, 14 juillet 1789 prise de la Bastille...

    Au-delà des images d'Epinal, les auteurs de ce Manuel d'Histoire de France ont voulu renouer avec l'Histoire chronologique qui, seule, permet à l'enfant de situer les événements dans le temps et de comprendre l'enchaînement des faits.

    Découvrir ce passé qui nous a faits ce que nous sommes, apparaît d'autant plus nécessaire que notre époque aspire à renouer le fil du temps, ce dont témoigne le succès des reconstitutions historiques et des publications consacrées à l'Histoire.

    C'est dans ce cadre qui lui est proche et familier que l'enfant doit d'abord étudier le passé, son passé, avant de s'ouvrir aux autres cultures et civilisations.

    Les auteurs de ce manuel ont eu à coeur de fournir aux élèves du cours moyen un texte clair, agrémenté de très nombreuses illustrations et de cartes explicites afin d'aider à situer géographiquement les événements. Ils ont souhaité, dans le respect de la réalité des faits, faire connaître et mettre en valeur tous ceux qui ont forgé la France au destin et au rayonnement si particuliers.

    A mettre de toute urgence entre les mains des parents de jeunes enfants scolarisés dans le primaire !

     

    ‡ Manuel d'Histoire de France. Cours moyen, Anne de Mézeray, éditions Oeuvre scolaire Saint-Nicolas, 2011, 330 p., ill. (24 €).

  • Bismarck

    bismarck.jpgPourquoi présenter un ouvrage sur Bismarck sur un blog qui parle des Vosges et de la Lorraine me direz-vous ? Et bien, notre "cher" Bismarck a marqué à plus d'un titre notre Lorraine entre 1871 et 1890, lors de l'annexion de l'actuel département de la Moselle et de l'Alsace. Alors, disons quelques mots de cet intéressant ouvrage remarquablement documenté.

    Bismarck, né en 1815, domine par sa stature et ses succès la deuxième moitié du XIXe siècle, marquée par l'unité allemande dont il a été l'architecte de bout en bout. Après avoir vaincu l'Autriche-Hongrie en 1866, il récidive quatre ans plus tard avec la France, ce qui lui permet de proclamer l'Empire allemand, dominé par la Prusse. Il demeurera au pouvoir jusqu'en 1890, longévité rare qui l'apparente à Metternich.

    Pour mieux dominer l'Europe, ce pragmatique oriente les puissances vers la colonisation au congrès de Berlin, tandis qu'il révolutionne l'Allemagne en engageant le combat contre l'Eglise avec le Kulturkampf, et en posant les jalons d'une politique sociale d'envergure pour contrer la montée du socialisme. Afin de contenir la volonté de revanche de la France amputée de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine, il inaugure une nouvelle Sainte Alliance : l'Entente des Trois Empereurs, qui ne survivra pas à sa chute.

    L'auteur, Jean-Paul Bled, universitaire, présente ici une biographie d'envergure en soulignant les ambivalences du personnage. Homme d'ordre et conservateur, c'est aussi un révolutionnaire. Bismarck saura toute sa vie conciler les contraires.

     

    >> Bismarck, Jean-Paul Bled, éditions Perrin, 2011, 319 p. (23 €).

  • Jeanne d'Arc, du siège d'Orléans à la bataille de Patay

    jeanne d'arc.jpgAnnée 1428, la guerre entre l'Angleterre et la France fait rage depuis près de cent ans. Par le traité de Troyes en 1420, la couronne de France appartient officiellement à la dynastie des Lancastre. Un prince de 6 ans à peine, le petit Henri VI, s'intitule "par la grâce de Dieu roi de France et d'Angleterre." Les Anglais et leurs alliés Bourguignons dominent les territoires s'étendant au nord de la Loire, mais ne maîtrisent en rien les contrées situées au-delà du grand fleuve. Depuis Bourges règne Charles VII, héritier des Valois, revendiquant également pour son compte le trône des lys. Il est entouré de ses partisans, les fameux Armagnacs. Les deux camps se livrent une lutte acharnée. La France a deux rois. C'est un de trop !

    Durant l'été 1428, Bedford, régent d'Henri VI, décide d'en finir avec celui qu'il considère comme un usurpateur. Une puissante armée anglaise débarque à Calais, file vers la Loire et impose le blocus d'Orléans. Pour Charles VII, la perte de cette ville signifierait à coup sûr la chute de ses états. Il décide donc de la défendre coûte que coûte. D'octobre 1428 à mai 1429, les combats font rage autour de la cité ligérienne. La situation des assiégés paraît désespérée, jusqu'à l'arrivée d'une jeune paysanne venue de Lorraine et prénommée Jeanne.

    La Pucelle d'Orléans entre dans la légende. Dans son sillage, les Français retrouvent le goût de la victoire et volent de succès en succès, jusqu'à la bataille décisive de Patay.

    Cet ouvrage clair, vivant, sympathiquement illustré, propose de revivre ces heures de grande aventure.

     

    >> Du siège d'Orléans à la bataille de Patay, 1428-1429. Jeanne d'Arc sur le chemin de la victoire, Stéphane William Gondoin, Histoire & Collections éditions, 66 p., ill., cartes (15,50 €).

  • L'expulsion des Mosellans en 1940

    de gré ou de force.jpgL'année 1940, terrible pour la France, fut dramatique pour la Moselle, abandonnée au vainqueur avec les départements alsaciens, au mépris de la convention d'armistice acceptée par le gouvernement du maréchal Pétain.

    Dès les premières semaines de l'été, l'occupant met en oeuvre un programme méthodique d'annexion pure et simple de trois départements français. Conformément aux théories nazies, les gêneurs doivent partir au motif qu'ils sont inassimilables, irrécupérables ou simplement inutiles. La police et l'administration allemandes organisent doc le départ de 80 000 à 100 000 personnes. Ce n'était pas pour toujours, mais ce fut long tout de même, jusqu'à la victoire de 1945.

    Comment part-on de sa maison et comment abandonne-t-on son bien et son cadre de vie ? Comment s'installe-t-on pour vivre et travailler dans les départements du sud de la France, si différents, si lointains ? Comment ces communautés bannies s'organisent-t-elles spécifiquement dans la France des réfugiés, ceux des évacuations, ceux de l'exode, ceux de l'intérieur, ceux de l'extérieur, ceux de 1940 et ceux de 1944 ?

    Les articles réunis dans ce livre accompagnent une exposition présentée jusqu'au printemps 2011 aux Archives départementales de la Moselle. Ils présentent les documents du temps, documents de la Moselle errante et documents des départements de refuge. Ils complètent et éclairent les témoignages recueillis auprès des expulsés dont certains ont été gravés sur CD-Rom inséré dans l'ouvrage.

     

    >> De gré ou de force. L'expulsion des Mosellans, 1940-1945, Benoît Charenton, Jean-Eric Iung et Philippe Wilmouth, Libel éditions, 2010, 127 p., ill., cartes (16 €).

  • Ephéméride johannique

    L'année 2010 est marquée par le 101ème anniversaire de la béatification de sainte Jeanne d'Arc et par le 90ème anniversaire, le 2 mars, de sa proclamation de patronne secondaire de la France par le pape Pie XI.

     

    ste jeanne d'arc.jpgVoici ce que déclarait Pie XI dans sa lettre apostolique Galliam, Ecclesiæ filiam primogenitam du 2 mars 1922 : « [...] De plus, écoutant les vœux pressants des évêques, du clergé et des fidèles des diocèses et des missions de la France, Nous déclarons avec la plus grande joie et établissons Pucelle d’Orléans admirée et vénérée spécialement par tous les catholiques de France comme l’héroïne de la patrie, sainte Jeanne d’Arc, vierge, patronne secondaire de la France, choisie par le plein suffrage du peuple, et cela encore d’après Notre suprême autorité apostolique, concédant également, tous les honneurs et privilèges que comporte selon le droit ce titre de seconde patronne. [...] »

     

  • Le patrimoine national à l'encan

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    « Au détour de l’article 52 de la loi de finances 2010 se profile clairement la destruction par l’Etat sarkozyste de plus de deux siècles de protection du patrimoine national (...).

     

    « Or, l’article 52 de la loi de finances élargit le périmètre des monuments et sites transférables, qui ne sera plus limité à une liste fixée par décret et couvrira, dès 2010, la totalité des monuments appartenant à l’Etat et à l’ensemble de ses établissements publics ; en outre, l’Etat pourra maintenant se défaire aussi des objets mobiliers classés.

     

    « On peut, à première lecture, se dire que, si l’Etat cède son patrimoine aux collectivités territoriales, il n’ y a que moindre mal ; sauf que, la loi étant muette, rien n’interdira aux dites collectivités de pratiquer un nouveau transfert au profit d’une entreprise culturelle à visée commerciale, ou même d’un particulier.

     

    « Enfin, il est essentiel de signaler que seul le préfet aura à se prononcer sur les cessions, le ministère de la Culture, pourtant concerné au premier chef, n’ayant pas à être consulté.

     

    « Une partie de la majorité présidentielle s’en réjouit ouvertement et le rapporteur spécial de la commission des finances du Sénat, Yann Gaillard, a ces mots qui dévoilent la logique à l’œuvre : ce processus « s’inscrit dans la droite ligne de la « désétatisation » du patrimoine monumental …préconisée dans [un] rapport de 2002 sur le patrimoine monumental. De fait, c’est à la société toute entière qu’il appartient de conserver et d’entretenir le patrimoine, l’Etat ne pouvant se prévaloir d’aucun monopole en la matière. »

     

    « Cette distinction entre Etat et société toute entière, signe tout simplement l’arrêt de mort de la politique patrimoniale nationale ».

     

    [source : http://www.lesalonbeige.blogs.com]

  • Lyautey

    lyautey.jpgStatufié de son vivant, Hubert Lyautey, le lorrain, est entré dans l'Histoire comme le constructeur du Maroc moderne, le modèle du "grand colonial" qui sut comprendre le monde nouveau et imposa contre intérêts et préjugés le respect des cultures indigènes.

    Son destin, celui du "royaliste qui donna un empire à la République", est paradoxal. Aventurier du désert comme Lawrence d'Arabie, mais aussi grand administrateur, anticonformiste et esthète, le maréchal Lyautey a mis en scène sa propre vie, luttant contre son seul ennemi véritable : l'ennui.

    Résident général, ministre, académicien, maréchal de France, Lyautey reste une énigme que l'auteur, par le travail de recherche et par l'intuition personnel, réussit à percer.

    Le maréchal Lyautey est toujours bien vivant dans le coeur des Lorrains : son château de Thorey-Lyautey, au pied de la colline de Sion, conserve le souvenir de celui qui fut un grand soldat et un grand humaniste.

    Un homme à redécouvrir dans cette passionnante biographie.

     

    >> Lyautey, Arnaud Teyssier, Perrin éditions, collection Tempus, 2009, 592 p., cartes (11 €).

  • La French Heritage Society en visite en Lorraine

     

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    [Vosges Matin | 27.10.09]

  • La foi du général de Gaulle : une vie sous le regard de Dieu

    de gaulle.jpgLaurent de Gaulle n'était qu'un enfant à la mort de son grand-oncle. De ce manque est née une quête : toute sa vie il va le chercher auprès de ceux qui l'ont connu. Cette fréquentation a fait naître en lui une conviction profonde : sans une relation singulière avec Dieu, Charles de Gaulle n'aurait pas été le grand homme que nous connaissons.

    Des indices de cet enracinement chrétien sont présents dès l'enfance du petit Charles. Dans son comportement de militaire, de résistant, d'homme d'Etat, l'empreinte chrétienne, presque franciscaine, apparaît comme une évidence. Dans les sources de sa pensée, comme dans son éducation, le général de Gaulle s'est forgé une âme autant qu'un caractère. Lorsque son heure arrive, s'il ne l'a pas planifiée, il l'a anticipée.

    L'auteur propose une nouvelle chronologie commentée de la vie de Charles de Gaulle. Favorisée par l'articulation du livre, cette véritable redécouverte du général, permet de mieux comprendre l'homme, mais aussi son engagement presque sacerdotal au service de la France. De Gaulle est un soldat de Dieu qui combat au nom du Bien contre le Mal. La démonstration de l'auteur emporte la conviction.

    Basé sur des documents inédits, y compris des archives familiales, l'ouvrage comble un vide. Une vie sous le regard de Dieu montre la force et la permanence de la dimension chrétienne chez le général de Gaulle, non seulement dans sa vie privée, mais aussi dans l'accomplissement de son destin national.

     

    >> Une vie sous le regard de Dieu. La foi du général de Gaulle, Laurent de Gaulle, L'Oeuvre éditions, 2009, 205 p. (17 €).

  • Le " dernier round " du général Bigeard

    A 93 ans, le vieux baroudeur publie « Mon dernier round ». Un regard sans complaisance sur l’état de la France, du monde et... sur la vieillesse. « Mon pire ennemi » dit-il.

     

    général bigeard.jpgSi Bigeard est toujours le même, l’homme se livre comme il ne l’a sans doute jamais fait dans « Mon dernier round » à paraître aujourd’hui aux Editions du Rocher. « Mon combat final. Espérons qu’au-delà de moi, les lecteurs me prolongeront » écrit-il, sur la quatrième de couverture.

     

    Début 2006, à l’aube de son 90ème anniversaire, « Adieu ma France » devait être son dernier ouvrage. « Un livre testament », comme il nous le confiait à l’époque. Portant un regard critique et désabusé sur une France aspirée par le bas, Bigeard était représenté avec sa « gueule de héros » en couverture. Mais depuis « le vieux caïman aux yeux pochés » n’a jamais lâché son feutre noir ni l’attention qu’il porte à la France et au monde. Alors, il a noirci encore et encore des feuilles, avec toujours la même acuité sur les événements. Et sur la couverture de « Mon dernier round », il pose cette fois en civil, la main sur le canon qui trône dans son jardin, rue François-Badot à Toul.

     

    mon dernier round.jpgSi la passion et les coups de gueule sont toujours là, le vieux para se confie, à propos de ce sac-à-dos qui pèse lourd sur les épaules. « Vieillir, voilà un mot auquel je ne pensais jamais quand j’étais sur mes terrains de combat ! La mort, je la voyais autour de moi à chaque bataille, bien présente, trop présente, parmi mes camarades. La mort, oui, mais pas la vieillesse ! » écrit-il dans ce dernier opus. Bigeard conclut : « Avec ce ’’Dernier round’’, je veux transmettre, encore transmettre, avant le grand départ. Mais j’ai le sentiment que je n’aurai pas le temps de dire tout ce que je voudrais dire ».

     

     

    • Mon dernier round, Marcel Bigeard (général), éditions du Rocher, 2009, 273 p. (19 €).

     

     

    [d’après l’Est Républicain | 22.10.09]

  • Le 1er numéro des Cahiers de La Mothe est paru

    Qui connaît aujourd'hui la cité de La Mothe ? Tout bon Lorrain devrait répondre positivement. Mais il est vrai que cette cité, posée entre Champagne et Lorraine, ne vit plus que par le souvenir, car c'est désormais un désert forestier bien silencieux. La Mothe a été rasée au cours du XVIIe siècle par l'occupant français qui voulait éradiquer de la surface de la terre le beau nom de Lorraine.

    cahiers la mothe.jpgAprès des siècles d'oubli, une association s'est créée afin de relancer l'intérêt pour l'antique cité du Bassigny. L'association pour La Mothe est aujourd'hui fière de présenter son premier Cahier. Un Cahier-hommage à une historienne récemment disparue et qui a beaucoup travaillé à la connaissance historique de la cité lorraine : Nicole Sébline-Villa.

    Après le mot du président Dépinal, deux articles de Mme Sébline-Villa sont proposés au lecteur : la sénéchaussée de La Mothe et Bourmont entre 1431 et 1439, et la vie matérielle à La Mothe. Jean Charles, autre historien de La Mothe, présente les plans du troisième siège de la cité fortifiée ainsi que sa topographie urbaine en collaboration avec Bernadette Bruyand. Cette dernière nous fait revivre également les signataires inconnus de la dernière délibération de La Mothe. Jean Charles a également rédigé une bibliographie complète de La Mothe en attendant une autre plus ciblée sur les anciennes familles de la cité. Enfin, les chroniques mothoises vous feront revivre les évènements qui ont marqué la célèbre butte du Bassigny ces derniers mois.

    Histoire & Patrimoine Bleurvillois souhaite une descendance nombreuse à ce 1er numéro des Cahiers de La Mothe et encourage vivement tous les Lorrains et amateurs d'histoire régionale à se pencher sans tarder sur la riche histoire de la cité mothoise, vieille forteresse lorraine aujourd'hui abandonnée en Champagne.

     

    >> Les Cahiers de La Mothe, n° 1, 2009, 79 p., nombreuses illustrations (10 €). On peut se le procurer en librairie ou en adhérant à l'association pour La Mothe, Mairie de Bourmont, 52150 BOURMONT (cotisation annuelle : 20 €)

     

    >> Renseignements auprès du président de l'association pour La Mothe : M. François Dépinal, 32 Grande-Rue, 88140 SAUVILLE

    Courriel : francois.depinal@wanadoo.fr

  • Gaullisme et gaullistes dans la France de l'Est sous la IVe République

    gaullisme dans l'est.jpgLe Rassemblement du Peuple Français (RPF) qui avait déjà emporté la plupart des villes de l'Est lors des municipales de 1947 obtint de nouveau un excellent résultat lors des législatives de 1951. A l'évidence, la France de l'Est entretenait avec le général de Gaulle et le gaullisme d'opposition un rapport privilégié où se mêlaient de manière complexe les héritages historiques, les déterminants socio-économiques et les influences culturelles et religieuses.

     

    Comment un homme - Charles de Gaulle - et un courant politique - le gaullisme - ont pu à ce point s'ancrer pratiquement et symboliquement dans un espace géographique à un moment donné, après la Libération du territoire ? A cette question, l'ouvrage issu d'un colloque tenu à Nancy en 2007, tente d'apporter des réponses autour de cinq axes thématiques : les structures, le personnel, les partenaires et adversaires, la culture politique et l'enracinement symbolique dans l'histoire et l'espace.

     

    Les auteurs : François Audigier est maître de conférence en histoire contemporaine à l'université de Nancy 2 et spécialiste de l'histoire du gaullisme. Frédéric Schwindt est professeur agrégé d'histoire, spécialiste de l'histoire lorraine et membre du Centre culturel Charles de Gaulle de Lorraine.

     

    >> Gaullisme et gaullistes dans la France de l'Est sous la IVe République, François Audigier et Frédéric Schwindt (sous la dir.), Presses universitaires de Rennes, 2009, 421 p. (20 €)

  • A Nancy, il y a 75 ans : les obsèques nationales du maréchal Lyautey

    Il y a 75 ans, Nancy offrait des obsèques nationales au maréchal Hubert Lyautey. Petit retour sur la vie et l'œuvre de cet illustre Lorrain.

     

    Lyautey.jpgLe 2 août 1934, il y a 75 ans, Nancy allait offrir au maréchal Lyautey, l'un de ses illustres enfants, né 80 ans auparavant, des funérailles nationales dignes d'un prince lorrain. Plutôt que des obsèques nationales organisées à Paris comme le veut la tradition, le maréchal avait souhaité que ce soit à Nancy, la capitale de sa « Lorraine bien aimée ».

     

    Le maréchal Lyautey s'était éteint le 27 juillet dans sa propriété de Thorey, au pied de la colline de Sion. Ce village deviendra Thorey-Lyautey à la demande de ses habitants pour conserver la mémoire de ce véritable homme d'Etat qui symbolise plus que jamais la grandeur de la France qu'il a si bien servie et dont il avait su montrer outre-mer le visage humain et généreux.

     

    Lyautey obseques.jpgDès la nouvelle connue, la foule commença à se presser pour venir se recueillir au château de Thorey devant sa dépouille. Le sultan Mohammed ben Youssef est revenu de Marseille où il était prêt à embarquer à l'issue d'un voyage en France. Il tenait à présenter ses condoléances à Madame Lyautey et à s'incliner devant le corps de celui dont le nom restera associé à l'histoire du Maroc où il a servi de 1912 à 1925. Hubert Lyautey, jeune officier sorti de Saint-Cyr à 21 ans avait d'abord fait un séjour de deux ans en Algérie avec son régiment, le 2ème Hussards.

     

    Lyautey spahis.jpgEn 1912, il est nommé premier Résident général de France au Maroc. Pendant 13 ans, jusqu'à son retour en France en 1925 et son installation à Thorey, il s'attache à jeter les bases du Maroc moderne, tout en respectant son sultan, ses traditions, sa religion, son patrimoine culturel et architectural. Il dote le pays des infrastructures indispensables à son évolution économique et sociale avec le dessein avoué de l'amener à son indépendance dans les meilleures conditions.

     

    Lyautey nancy.jpgÉlevé à la dignité de Maréchal de France en 1921, élu en 1912 à l'Académie Française où il fut reçu en 1920, ministre de la Guerre de décembre 1916 à mars 1917, Résident général de France au Maroc, de 1912 à 1925, commissaire général de l'Exposition Coloniale de 1931, il avait accepté, en 1928 la présidence d'honneur de tout le scoutisme français.

     

    Lyautey clerge.jpgLe 28 juillet, après les honneurs militaires rendus par la troupe dans le parc du château et un service religieux dans l'église du village, le cortège funèbre gagna Nancy à une cadence qui permettait aux Lorrains des bourgades traversées de manifester leur émotion sur son passage et le parcours dans Nancy se fit encore plus majestueux. Pendant trois jours la foule défila devant le cercueil exposé à la chapelle ducale des Cordeliers et veillée par des officiers et des scouts. Dans la nuit du 1er au 2 août, le cercueil fut transporté au Palais du Gouvernement, sur l'affût d'un canon, à la lueur des flambeaux, dans le vent et sous la pluie, au milieu des hommes en armes, tandis que sonnait le glas dans toutes les églises. Le jeudi 2 août, les funérailles nationales se déroulèrent en présence du Président de la République Albert Lebrun.

     

    Lyautey cathedrale.jpgCes obsèques à la fois majestueuses et baignant dans la ferveur populaire n'avaient eu d'égal que la célèbre pompe funèbre de Charles III. Le cercueil fut ensuite reconduit dans la crypte de la cathédrale où il devait rester quinze mois, le temps de la construction d'un mausolée à Rabat où il fut emmené en grande pompe fin octobre 1935.

     

    Depuis le 10 mai 1961, le maréchal Lyautey repose sous le dôme des Invalides à Paris.

     

    >> L'Association présidée par Pierre Geoffroy a sauvé et restauré le château de Thorey-Lyautey, à 35 km au sud de Nancy, en assure l'animation. Visite tous les après-midi sauf mardis du 1er mai au 30 septembre. Plus d'infos sur www.lyautey.fr

     

    >> Le 4 octobre 2009, une cérémonie nationale aura lieu à la chapelle des Cordeliers à Nancy.

     

     

    [d’après l’Est Républicain | 06.08.09 - clichés site internet "Nancy hier"]

  • Encore une fois : non au travail du dimanche !

    Le gouvernement ressort à nouveau la proposition de loi Maillé sur le travail du dimanche. Discussion devant l'Assemblée nationale dès le 7 juillet.

     

    travail dimanche.jpg

     

    Nous disons à nouveau non au travail du dimanche. Non au "tout consommation" et à la croissance à tout prix.

     

    Parce que la vie familiale, la vie spirituelle, la vie associative doivent avoir aussi toute leur place dans la semaine humaine et particulièrement le dimanche. Alors, oui au travail, mais pas le dimanche !

     

    >> Plus d'infos sur http://www.travail-dimanche.com/ et http://www.eglise.catholique.fr/actualites-et-evenements/actualites/le-travail-du-dimanche-en-debat.html

  • Damien Fontaine : le vosgien virtuose des sons et lumières

    damien fontaine.jpg
    [Vosges Matin | 16.05.09]

  • Le testament politique de Louis XVI enfin retrouvé

    Avant de fuir en juin 1791, le roi de France avait rédigé un texte pour se justifier. Le manuscrit, qui avait disparu, a été découvert aux États-Unis.

     

    Il avait disparu depuis la Révolution française. Il se cachait dans une collection américaine où il vient d'être acquis par un Français, collectionneur de manuscrits anciens. Le testament politique de Louis XVI est une œuvre politique majeure, datant de la fuite à Varennes, dans la nuit du 20 juin au 21 juin 1791. Avant de partir, Louis XVI a probablement quelques scrupules. Il pense enfin pouvoir échapper à l'Assemblée constituante mais il ne veut pas quitter Paris sans laisser un document expliquant les raisons de sa fuite. Il entend s'adresser à son peuple. Aussi rédige-t-il cette Déclaration à tous les Français, un manuscrit de seize pages in quarto, qui deviendra, selon la tradition historique, son «testament politique» (à ne pas confondre avec le testament qu'il rédigera dans la prison du Temple avant de monter sur l'échafaud et qui est plus personnel et moral). Le roi demandera à La Porte, son intendant, de déposer le lendemain de sa fuite cette Déclaration sur le bureau du président de l'Assemblée, qui est alors Alexandre de Beauharnais. L'histoire se télescope : celui qui recueille le testament du dernier roi de l'Ancien Régime n'est autre que le premier époux de Joséphine, la future impératrice des Français ! Le monde est petit.

    louis XVI.jpgDans ce texte long et parfois assez mal structuré, Louis XVI entend exprimer sa conception politique la plus profonde. Au moment de le rédiger, il se sent libéré des contraintes, des faux-semblants et des réserves qu'il a toujours dû s'imposer depuis le début de la Révolution. Il déclare même, au moment de partir, qu'«une fois le cul sur la selle, il serait tout autre». Se voyant déjà loin de Paris et de l'Assemblée, il livre sa véritable conception des événements révolutionnaires, depuis la réunion des États généraux, et exprime son idéal politique, une monarchie constitutionnelle avec un monarque puissant.

    C'est donc un texte d'une portée considérable. Dans sa biographie de Louis XVI, Jean-Christian Petitfils, insiste à juste titre sur son caractère essentiel pour bien comprendre l'évolution de la pensée du monarque : «La plupart des historiens, écrit Petitfils à propos de la déclaration royale, ne lui ont pas donné l'importance qu'elle mérite. Ils l'ont soit négligée, soit hâtivement lue et commentée» (1). Son contenu n'était en effet pas ignoré des savants, dans la mesure où le texte a été reproduit dans de nombreux documents parlementaires, notamment les Archives parlementaires (publiées sous le Second Empire), mais l'original avait disparu. C'est lui qui vient enfin d'être retrouvé. Il ne fait aucun doute qu'il s'agit du document authentique. Son acquéreur, Gérard Lhéritier, président de la société Aristophil, une société qui achète des manuscrits anciens et propose ensuite à des collectionneurs de devenir en partie propriétaires de ces documents (tout en les conservant dans son Musée des lettres et manuscrits), insiste sur son caractère unique. «C'est une pièce exceptionnelle, vibrante d'histoire, que nos experts ont pu retrouver aux États-Unis.» Cette certitude est confirmée par des spécialistes de grand renom, comme Thierry Bodin, expert en autographes près la cour d'appel de Paris. Pour ce dernier, la paternité du document est évidente. «C'est la signature du roi et, surtout, il a été paraphé et signé par le président de l'Assemblée nationale, Alexandre de Beauharnais.» D'autant que la prise de Gérard Lhéritier est double. Il y a non seulement le document en lui-même mais un autre manuscrit de huit pages rédigées par le propre frère de Louis XVI, le comte de Provence, futur Louis XVIII. Ce texte avait été demandé par le roi à son frère peu de temps avant son départ, afin que celui-ci retrace les injustices subies par la famille royale depuis 1789. C'était une manière d'impliquer le comte de Provence dans le projet de fuite et le contraindre, par la même occasion, de quitter Paris le même jour (le roi craignait que son frère, qui n'avait pas toujours été tendre avec le couple royal, ne cherche à profiter de son départ pour se hisser sur le trône). Jugées trop agressives à l'égard de l'Assemblée, les remarques du comte de Provence ne furent pas toutes reprises par Louis XVI, qui commentera puis écartera ces huit pages.

    Pièce à charge lors du procès du roi

    testament politique de Louis XVI.jpgComment un tel trésor a-t-il pu s'évanouir dans la nature ? La plupart des historiens et des spécialistes avouent leur ignorance sur les circonstances de la disparition de ces documents capitaux. Jean-Christian Petitfils rappelle que ce n'est pas le seul document officiel qui ait disparu sous la Révolution. Il suffit de songer, dans un autre registre, au vol des diamants de la Couronne. Selon Thierry Bodin, le document devait probablement avoir été conservé jusqu'au procès de Louis XVI qui s'ouvre en décembre 1792. «Il disparaît ensuite, sans laisser de trace.» Certains pensent qu'il aurait pu, au milieu du XIXe siècle, faire partie du fonds d'un collectionneur fameux, Étienne Charavay, mais il ne figure pas dans la vente des manuscrits de ce dernier. D'autres évoquent la possibilité qu'il ait été dans le fonds de Feuillet de Conches, autre collectionneur célèbre du XIXe siècle, qui a publié des Lettres et documents inédits de Louis XVI (1864-1873), mais où les documents les plus authentiques côtoient les faux les plus étonnants. Il faut se rendre à l'évidence : on ne sait pas comment le manuscrit a pu disparaître pour ensuite quitter le territoire. Son existence est signalée dans les années 1950, à l'occasion d'une vente Hennessy, mais le document original n'y figure pas. Puis on perd définitivement sa trace jusqu'à son acquisition aujourd'hui par la société Aristophil. Un mystère surprenant, alors même que ce texte a eu, dans la vie du monarque, un rôle on ne peut plus funeste.

    Car la Déclaration fut en effet une des pièces à charge lors du procès du roi sous la Terreur. Ainsi, le rapport d'accusation, lu par Lindet le 10 décembre 1792, à la Convention, le cite précisément et l'utilise pour prouver la duplicité du roi et ses mauvaises intentions. «C'était sans doute le Manifeste destiné à plonger la France dans les horreurs de la guerre civile, écrit Lindet. (…) Son Manifeste du 20 juin atteste ses intentions hostiles ; il voulait le renversement de l'État, puisqu'il ne voulait ni les lois, ni la Constitution qu'il avait juré de maintenir» (2). Indéniablement, cette Déclaration a contribué à poser Louis XVI en ennemi de la Révolution. Mais que dit précisément le texte ? En réalité, le roi est loin d'avoir rédigé un brûlot contre-révolutionnaire. Il ne se résout certes pas à l'abaissement de la monarchie. Il juge que les réformes de l'Assemblée et l'attitude des clubs, «calomniateurs et incendiaires», ont porté atteinte à «la dignité de la Couronne de France». Il s'en prend notamment au refus, par l'Assemblée, de lui accorder un droit de veto absolu (il n'est que «relatif»), au poids excessif des comités de la Constituante, notamment le Comité des recherches qui exerce, selon le roi, «un véritable despotisme plus barbare et plus insupportable qu'aucun de ceux dont l'histoire ait jamais fait mention».

    Le monarque n'avait jamais été aussi conciliant

    Le roi critique aussi l'excessive décentralisation, la suppression de son droit de grâce, etc. Mais, sur le plan social, il se rallie pourtant à la révolution juridique de l'été 1789 ; il ne rejette plus l'abolition des ordres, comme dans sa Déclaration du 23 juin 1789. Il admet l'égalité civile et insiste même sur les réformes qu'il avait cherché à faire, notamment en 1787, en matière fiscale, afin que les privilégiés ne bénéficient plus d'exemptions indues. Il conclut, sur le ton de l'époque : « Français, et vous surtout Parisiens (…), revenez à votre roi ; il sera toujours votre père, votre meilleur ami. »

    La rédaction du texte lui a pris à peu près quatre ou cinq mois de réflexion. Il y a travaillé seul, à l'insu de ses ministres, et il n'y associera son frère qu'à la dernière minute, le samedi 18 juin, comme en témoigne ce dernier. On sait comment tout cela finira. Son arrestation à Varennes va se révéler fatale pour la monarchie (3). La déclaration du roi se montrera bien incapable de lui sauver la mise. Bien au contraire. Le prestige de la monarchie sera pour jamais terni par cette équipée malheureuse. Pourtant, comme le remarque à juste titre Jean-Christian Petitfils, ce testament politique de Louis XVI prouve que le roi n'avait jamais été aussi conciliant. C'est ce triste paradoxe que met en évidence le document laissé à l'Assemblée : «Jamais Louis XVI n'avait été aussi proche de la Révolution qu'en fuyant la capitale. Sur la route de Varennes, il était devenu un souverain constitutionnel, à la recherche, hélas, d'une impossible Constitution» (4). De toute cette histoire tragique, il ne reste plus aujourd'hui qu'un seul témoignage, ce manuscrit oublié.

    Le roi, dans la conclusion, rappelle :

     

    "Français, et vous surtout Parisiens, vous habitants d'une ville que les ancêtres de Sa Majesté se plaisaient à appeler la bonne ville de Paris, méfiez-vous des suggestions et des mensonges de vos faux amis, revenez à votre Roi, il sera toujours votre père, votre meilleur ami. Quel plaisir n'aura-t-il pas d'oublier toutes ses injures personnelles, et de se revoir au milieu de vous lorsqu'une Constitution qu'il aura acceptée librement fera que notre sainte religion sera respectée, que le gouvernement sera établi sur un pied stable et utile par son action, que les biens et l'état de chacun ne seront plus troublés, que les lois ne seront plus enfreintes impunément, et qu'enfin la liberté sera posée sur des bases fermes et inébranlables. A Paris, le 20 juin 1791, Louis."

     

    ______

    (1) « Louis XVI », Perrin, 2005, p. 810.

    (2) « Moniteur », tome XV, p. 715.

    (3) « Varennes, la mort de la royauté (21 juin 1791) », Mona Ozouf, Gallimard, 2008.

    (4) « Louis XVI », op. cit., p. 815.

     

     

     

    [Le Figaro | 19.05.09]

  • Vaucouleurs : l’épopée johannique revisitée

    Jeanne d'Arc reste dans les cœurs des lorrains, et pour toujours, l'enfant du pays qui sauva la France. La reconstitution historique de son départ a été revécue à Vaucouleurs, 580 ans après, dans une émouvante ferveur.

     

    jeanne à la porte de france.jpgÉcuyère émérite, Jeanne a pris un nouveau départ ce dimanche 22 février, de Vaucouleurs, pour une chevauchée fantastique qui remonta les siècles jusqu'en 1429. La reconstitution historique de cette épopée glorieuse a attiré, comme chaque année, la population locale sur les hauteurs de la cité, autour de la porte de France, vestige préservé de l'ancienne citadelle.

     

    Revêtus de pieds en capes d'étoffes chamarrées, empruntées à cette période de la fin du Moyen-Âge, les participants ont brossé en plusieurs tableaux la vie à cette époque de la royauté ballottée par les turbulences de la Guerre de Cent Ans. À la tête d'une escorte mise à disposition par le capitaine Robert de Baudricourt, Jeanne rejoindra Charles VII à Chinon. La suite est connue de tous les écoliers. À la tête d'une petite armée, elle délivre Orléans, fait sacrer Charles VII à Reims, mais ne parvient pas jusqu'à Paris, est capturée à Compiègne et remise aux Anglais. Elle sera déclarée hérétique par le tribunal de Rouen et brûlée vive en 1431.

     

    Toute la journée, le cœur de ville a vibré aux sons des ménestrels qui ont donné le ton musical à cette joyeuse animation.

     

    départ jeanne d'arc.jpgPour se désaltérer, la cervoise et l'hypocras étaient de circonstance. Un vigneron du Puy-en-Velay a remis au goût du jour cette vieille recette de vin rouge ou blanc composée à base de miel, épices, orange et rose. Sous un chapiteau, les visiteurs qui voulaient repartir avec un souvenir avaient le choix entre des cartes postales, des ouvrages johanniques et les moulages en plâtre de synthèse du Vosgien de Soulosse-sous-Saint-Elophe, Daniel Schmitt.

     

    Avant de quitter ce lieu chargé d'histoire, une visite commentée à l'aide de baladeurs individuels dévoilait la face cachée du culte de Jeanne pendant la Grande Guerre. L'occasion de mieux comprendre l'engouement pour notre héroïne nationale qui s'amplifia après la défaite de 1870. Jeanne « sainte de la frontière » était alors devenue le symbole patriotique de la Revanche.

     

    [d’après l’Est Républicain | 23.02.09]