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roi

  • Louis XIX

    Le fils de Charles X, le neveu et gendre de Louis XVI et Marie-Antoinette, fille de la Maison de Lorraine-Habsbourg, a régné sur la France quelques secondes le 3 août 1830. Que connaît-on de ce personnage improbable à la destinée exceptionnelle ?

    Il y a quelque chose de vertigineux dans la vie de Louis-Antoine de Bourbon-Artois, duc d'Angoulême (1775-1844), prince si proche et pourtant toujours si loin du trône. L'histoire et les hommes s'ingénièrent à laisser le duc, destiné à régner, en posture de perpétuel héritier, dans l'ombre de ses oncles Louis XVI et Louis XVIII, puis de son père Charles X, et de sa sombre cousine et épouse, l'orpheline du Temple. Fils soumis et un peu niais d'apparence, incapable de prolonger la lignée des Bourbons, aux prises avec des événements trop grands pour lui qui le condamnèrent à l'exil plus de la moitié de sa vie, il montra néanmoins des qualités politiques et militaires en 1814, sous la première Restauration, puis lors de l'expédition d'Espagne de 1823, qui lui valut la réputation de vainqueur du Trocadéro.

    La révolution de 1830 sonna le glas de ses espérances, d'autant que la perspective d'une succession se reporta sur son neveu le duc de Bordeaux. Il ne fut ainsi formellement Louis XIX que quelques secondes le 2 août 1830, forcé par son père de renoncer à la couronne.

    Pourtant, la destinée de ce roi sans royauté, mort à Goritz en Autriche, très loin d'une France qu'il ne connaissait plus, accompagne et éclaire celle de la monarchie française dans une époque singulièrement tourmentée. Les vaincus de l'histoire ont aussi contribué à l'écriture de celle-ci, à leur façon.

     

    ‡ Louis XIX, duc d'Angoulême, François de Coustin, éditions Perrin, 2017, 480 p., ill. (25 €).

  • Histoire des guerres de Vendée (1793-1832)

     

    Des causes - la Constitution civile du clergé, la levée en masse décrétée par la Convention, l'exécution du roi Louis XVI et la Terreur - à l'ultime révolte conduite sous l'égide de la duchesse de Berry au début de la Monarchie de Juillet, la grande et la petite histoire des guerre de Vendée nous est racontée par un maître.

    Emile Gabory est en effet l'auteur d'une monumentale histoire des guerres de Vendée parue en sept volumes, synthétisée ici en un seul afin de rendre cette vaste étude très accessible au grand public.

    Un ouvrage à lire afin de se souvenir du plus grand génocide franco-français jamais reconnu par la république.

     

    ‡ Histoire des guerres de Vendée 1793-1832, Emile Gabory, éditions Perrin, 2015, 305 p. (21 €).

  • In memoriam Louis XVI

    Le roi Louis XVI a été guillotiné le lundi 21 janvier 1793 à Paris, place de la Révolution (actuelle place de la Concorde). Le couperet tomba à 10 heures 22.

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     Louis XVI, roi de France.

      

    L'acte de décès de Louis XVI est rédigé le 18 mars 1793 en ces termes :

    « Du lundi 18 mars 1793, l'an Second de la République française.

    Acte de décès de Louis CAPET, du 21 janvier dernier, dix heures vingt-deux minutes du matin ; profession, dernier Roy des Français, âgé de trente-neuf ans, natif de Versailles, paroisse Notre-Dame, domicilié à Paris, tour du Temple ; marié à Marie-Antoinette d'Autriche, ledit Louis Capet exécuté sur la Place de la Révolution en vertu des décrets de la Convention nationale des quinze, seize et dix-neuf dudit mois de janvier, en présence 1e de Jean-Antoine Lefèvre, suppléant du procureur général sindic du département de Paris, et d'Antoine Momoro, tous deux membres du directoire dudit département et commissaires en cette partie du conseil général du même département ; 2e de François-Pierre Salais et de François-Germain Isabeau, commissaires nommés par le conseil exécutif provisoire, à l'effet d'assister à ladite exécution et d'en dresser procès-verbal, ce qu'ils ont fait ; et 3e de Jacques-Claude Bernard et de Jacques Roux, tous deux commissaires de la municipalité de Paris, nommés par elle pour assister à cette exécution ; vu le procès-verbal de ladite exécution dudit jour 21 janvier dernier, signé Grouville, secrétaire du conseil exécutif provisoire, envoyé aux officiers publics de la municipalité de Paris cejourd'huy, sur la demande qu'ils en avaient précédemment faite au ministère de la justice, ledit procès-verbal déposé aux Archives de l'état civil ;

    Pierre-Jacques Legrand, officier public (signé) Le Grand. »

     

     

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    † Messe pour le repos de l'âme de Louis XVI dimanche 25 janvier 2015 à la chapellenie Bhx Charles de Habsbourg-Lorraine (info ici http://chapellenie-bhx-charles-nancy.com/)

  • La folle vie du révolutionnaire Jean-Baptiste Drouet

    jb drouet.JPGQue sait-on de Jean-Baptiste Drouet ? On évoque son rôle, certes primordial, lors de l'arrestation du roi Louis XVI à Varennes-en-Argonne, aux confins de la Lorraine et de la Champagne. Mais la vie romanesque qui s'en suivit semble être oubliée par l'Histoire. Et pourtant, que d'événements mémorables ont émaillé son existence !

    Député de la Marne, tribun redouté, totalement engagé dans l'idéal qu'il s'est forgé, on le suivra à la tribune de l'Assemblée, en prison en Moravie, en fuite aux Canaries. Puis, on verra le bouillant révolutionnaire endosser le costume de sous-préfet de Sainte-Ménéhould et finir sa vie en proscrit.

    Cette biographie n'est pas écrite pour les historiens ou les érudits. Elle s'adresse à un public le plus large possible, sans l'assommer par de nombreux détails, des dates et des noms dont il n'a cure.

    L'auteur a replacé les événements dans leur environnement pour dépasser l'énumération des faits qui perdent leur épaisseur et leur sens s'ils ne sont pas insérés dans leur contexte social et local. Il s'est bien gardé de porter jugement sur les choix de Drouet. L'Histoire a besoin de chercheurs qui servent la connaissance, et de vulgarisateurs qui la font connaître au grand public. François Duboisy souhaite se ranger parmi ces derniers.

     

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  • La chevalerie

    chevalerie.jpgL'esprit chevaleresque ? On vous dira qu'il n'existe plus. Et depuis bien longtemps... Et pourtant, il marqua un lieu et un moment de notre Histoire : la France du XIIe siècle.

    Cependant, si la France est bien le pays de la chevalerie, ses codes et ses pratiques sont le fruit d'un héritage. Ce sont ces racines que Dominique Barthélemy met à jour, expliquant avec clarté le legs des guerriers Gaulois et Francs, pour qui l'épée, le cheval et un code d'honneur étaient déjà les signes d'un statut et d'un rôle supérieur. C'est ensuite toute l'évolution de cet ordre si important dans l'équilibre féodal que nous conte l'auteur, une évolution qui, avec ses ruptures et ses continuités, fait de la France la matrice de l'univers chevaleresque.

    C'est en effet le pays d'où part le plus grand nombre de Croisés, chevaliers forçant l'estime des Sarrasins eux-mêmes. C'est dans les Chroniques des religieux attachés au roi de France qu'on trouve à la fois la chevalerie justicière, celle qui défend les églises et les pauvres, et la chevalerie de spectacle, celle des joutes et des défis.

    Au fait, des jeunes à l'esprit chevaleresque, on peut encore en trouver, chez nous, en France, de nos jours. Dans le scoutisme traditionnel qui se veut l'héritier de ces preux qui mirent leur épée au service du Dieu et du Roi.

    L'auteur est professeur d'histoire médiévale à l'université de Paris-4 Sorbonne.

     

    ‡ La chevalerie, Dominique Barthélemy, éditions Perrin / collection Tempus, 2012, 619 p. (12 €).

  • Messe pour le roi Stanislas et son épouse

    stanislas.jpg

    Stanislas Leszczynski, roi de Pologne, duc de Lorraine et de Bar

     

    Une messe sera célébrée jeudi 23 février 2012 à 18h00

    en l'église Notre-Dame de Bon-Secours à Nancy

    pour le repos de l'âme de Stanislas,

    roi de Pologne,

    duc de Lorraine & de Bar (1737-1766),

    et de son épouse, Catherine Opalinska

     

     

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    Catherine Opalinska

     

     

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    Vierge au manteau, Notre-Dame de Bon-Secours, Nancy, XVIe s.

  • 21 janvier à Nancy : Messes de Requiem pour Louis XVI

    Louis_XVI.jpg

    Le roi Louis XVI.

     

    Une messe de Requiem sera célébrée pour le repos de l'âme de Louis XVI en l'église Saint-Pierre de Nancy (avenue de Strasbourg)

    samedi 21 janvier 2012 à 17h30

    ainsi qu'à la chapelle du Sacré-Coeur de Nancy (65 rue du Maréchal Oudinot)

    samedi 21 janvier à 18h30

  • Le chevalier de Pange

    chevalier de pange.jpgIls étaient six frères. Ils aimaient la poésie, le théâtre, la musique. Ils rêvaient de liberté et de justice. La Révolution les a séparé.

    Alors que Louis de Pange se fait tuer pour Dieu et le Roi en Vendée, François de Pange soutient la République. Quand André Chénier monte à l'échafaud, Marie-Joseph Chénier siège avec Robespierre à la Convention. Avec eux, nous revivons les derniers éclats de la monarchie et les fureurs de l'enfantement d'une nouvelle France.

    Cette fresque romanesque et tragique s'attache particulièrement au destin du plus jeune. Issu d'une vieille famille lorraine, François de Pange passe son enfance et sa jeunesse au sein de la haute société parisienne. A vingt-quatre ans, engagé dans les événements révolutionnaires, il affirme avec force la souveraineté de la Nation avant de dénoncer les abus commis en son nom.

    Le poète André Chénier et Germaine de Staël ont aimé le chevalier de Pange qui, malgré les désillusions et les épreuves, conservera jusqu'au bout l'amour de la justice, le courage et la générosité.

     

    ‡ Le chevalier de Pange ou la tragédie des frères, Edith de Pange, éditions Serpenoise, 2011, 369 p., ill. ( 27 €).

  • Henri IV a retrouvé sa tête

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    [Le Figaro | 17.12.2010]

  • Le Roi René dans tous ses Etats

    le roi rené dans tous ses états.jpgIl est, dans l'histoire, des personnages insubmersibles. Le temps, ni les modes, ni le scalpel de la critique ou les lauriers de la louange, ne les font disparaître. René d'Anjou – le Roi René – semble être de ceux-là. Sa vie ne fut pas plus mouvementée, sa cour plus brillante, sa descendance plus nombreuse ou ses conquêtes plus durables que celles d'autres princes de son temps. Pourtant, il a su, depuis plus de cinq siècles, occuper l'imaginaire du populaire comme du savant, et susciter chez le premier un courant continu de sympathie alors que le second s'employait résolument à le renvoyer au second rang, à la place plus modeste que lui attribue l'Histoire.

     

    A l'occasion du 600ème anniversaire de sa naissance, cet ouvrage rédigé par des universitaires médiévistes vient redonner sa juste place à un prince par trop méconnu.

     

    Les Lorrains auront à cœur de découvrir ce personnage qui fut leur duc – René Ier – à partir de 1431 et dont le souvenir reste attaché au palais ducal de Nancy et à ses descendants qui gouvernèrent les duchés de Lorraine et de Bar.

     

    Les auteurs de la monographie témoignent de la quasi "universalité" du rayonnement du Roi René :

     

    Noël Coulet est professeur émérite à l'université de Provence ; Amedeo Feniello est professeur à l'Istituto storico italiano per il Medioevo à Rome ; Alain Girardot est professeur d'histoire du Moyen Âge à l'université de Metz ; Jean-Michel Matz est professeur d'histoire du Moyen Âge à l'université d'Angers ; Nelly Labère est maître de conférences de langue et littérature médiévales à l'université Bordeaux-III ; Thierry Pécout est maître de conférences d'histoire du Moyen Âge à l'université de Provence ; Françoise Robin est professeur d'histoire de l'art médiéval à l'université Paul-Valéry-Montpellier-III ; Claude Roux est chercheur associé UMR TELEMME à Aix-en-Provence ; Élisabeth Verry est directrice des archives départementales de Maine-et-Loire.

     

     

    >> Le Roi René dans tous ses Etats, 1409-1480, collectif, éditions du Patrimoine - Centre des Monuments Nationaux, 2009, 239 p., nombreuses ill. (32 €)

  • Le testament politique de Louis XVI enfin retrouvé

    Avant de fuir en juin 1791, le roi de France avait rédigé un texte pour se justifier. Le manuscrit, qui avait disparu, a été découvert aux États-Unis.

     

    Il avait disparu depuis la Révolution française. Il se cachait dans une collection américaine où il vient d'être acquis par un Français, collectionneur de manuscrits anciens. Le testament politique de Louis XVI est une œuvre politique majeure, datant de la fuite à Varennes, dans la nuit du 20 juin au 21 juin 1791. Avant de partir, Louis XVI a probablement quelques scrupules. Il pense enfin pouvoir échapper à l'Assemblée constituante mais il ne veut pas quitter Paris sans laisser un document expliquant les raisons de sa fuite. Il entend s'adresser à son peuple. Aussi rédige-t-il cette Déclaration à tous les Français, un manuscrit de seize pages in quarto, qui deviendra, selon la tradition historique, son «testament politique» (à ne pas confondre avec le testament qu'il rédigera dans la prison du Temple avant de monter sur l'échafaud et qui est plus personnel et moral). Le roi demandera à La Porte, son intendant, de déposer le lendemain de sa fuite cette Déclaration sur le bureau du président de l'Assemblée, qui est alors Alexandre de Beauharnais. L'histoire se télescope : celui qui recueille le testament du dernier roi de l'Ancien Régime n'est autre que le premier époux de Joséphine, la future impératrice des Français ! Le monde est petit.

    louis XVI.jpgDans ce texte long et parfois assez mal structuré, Louis XVI entend exprimer sa conception politique la plus profonde. Au moment de le rédiger, il se sent libéré des contraintes, des faux-semblants et des réserves qu'il a toujours dû s'imposer depuis le début de la Révolution. Il déclare même, au moment de partir, qu'«une fois le cul sur la selle, il serait tout autre». Se voyant déjà loin de Paris et de l'Assemblée, il livre sa véritable conception des événements révolutionnaires, depuis la réunion des États généraux, et exprime son idéal politique, une monarchie constitutionnelle avec un monarque puissant.

    C'est donc un texte d'une portée considérable. Dans sa biographie de Louis XVI, Jean-Christian Petitfils, insiste à juste titre sur son caractère essentiel pour bien comprendre l'évolution de la pensée du monarque : «La plupart des historiens, écrit Petitfils à propos de la déclaration royale, ne lui ont pas donné l'importance qu'elle mérite. Ils l'ont soit négligée, soit hâtivement lue et commentée» (1). Son contenu n'était en effet pas ignoré des savants, dans la mesure où le texte a été reproduit dans de nombreux documents parlementaires, notamment les Archives parlementaires (publiées sous le Second Empire), mais l'original avait disparu. C'est lui qui vient enfin d'être retrouvé. Il ne fait aucun doute qu'il s'agit du document authentique. Son acquéreur, Gérard Lhéritier, président de la société Aristophil, une société qui achète des manuscrits anciens et propose ensuite à des collectionneurs de devenir en partie propriétaires de ces documents (tout en les conservant dans son Musée des lettres et manuscrits), insiste sur son caractère unique. «C'est une pièce exceptionnelle, vibrante d'histoire, que nos experts ont pu retrouver aux États-Unis.» Cette certitude est confirmée par des spécialistes de grand renom, comme Thierry Bodin, expert en autographes près la cour d'appel de Paris. Pour ce dernier, la paternité du document est évidente. «C'est la signature du roi et, surtout, il a été paraphé et signé par le président de l'Assemblée nationale, Alexandre de Beauharnais.» D'autant que la prise de Gérard Lhéritier est double. Il y a non seulement le document en lui-même mais un autre manuscrit de huit pages rédigées par le propre frère de Louis XVI, le comte de Provence, futur Louis XVIII. Ce texte avait été demandé par le roi à son frère peu de temps avant son départ, afin que celui-ci retrace les injustices subies par la famille royale depuis 1789. C'était une manière d'impliquer le comte de Provence dans le projet de fuite et le contraindre, par la même occasion, de quitter Paris le même jour (le roi craignait que son frère, qui n'avait pas toujours été tendre avec le couple royal, ne cherche à profiter de son départ pour se hisser sur le trône). Jugées trop agressives à l'égard de l'Assemblée, les remarques du comte de Provence ne furent pas toutes reprises par Louis XVI, qui commentera puis écartera ces huit pages.

    Pièce à charge lors du procès du roi

    testament politique de Louis XVI.jpgComment un tel trésor a-t-il pu s'évanouir dans la nature ? La plupart des historiens et des spécialistes avouent leur ignorance sur les circonstances de la disparition de ces documents capitaux. Jean-Christian Petitfils rappelle que ce n'est pas le seul document officiel qui ait disparu sous la Révolution. Il suffit de songer, dans un autre registre, au vol des diamants de la Couronne. Selon Thierry Bodin, le document devait probablement avoir été conservé jusqu'au procès de Louis XVI qui s'ouvre en décembre 1792. «Il disparaît ensuite, sans laisser de trace.» Certains pensent qu'il aurait pu, au milieu du XIXe siècle, faire partie du fonds d'un collectionneur fameux, Étienne Charavay, mais il ne figure pas dans la vente des manuscrits de ce dernier. D'autres évoquent la possibilité qu'il ait été dans le fonds de Feuillet de Conches, autre collectionneur célèbre du XIXe siècle, qui a publié des Lettres et documents inédits de Louis XVI (1864-1873), mais où les documents les plus authentiques côtoient les faux les plus étonnants. Il faut se rendre à l'évidence : on ne sait pas comment le manuscrit a pu disparaître pour ensuite quitter le territoire. Son existence est signalée dans les années 1950, à l'occasion d'une vente Hennessy, mais le document original n'y figure pas. Puis on perd définitivement sa trace jusqu'à son acquisition aujourd'hui par la société Aristophil. Un mystère surprenant, alors même que ce texte a eu, dans la vie du monarque, un rôle on ne peut plus funeste.

    Car la Déclaration fut en effet une des pièces à charge lors du procès du roi sous la Terreur. Ainsi, le rapport d'accusation, lu par Lindet le 10 décembre 1792, à la Convention, le cite précisément et l'utilise pour prouver la duplicité du roi et ses mauvaises intentions. «C'était sans doute le Manifeste destiné à plonger la France dans les horreurs de la guerre civile, écrit Lindet. (…) Son Manifeste du 20 juin atteste ses intentions hostiles ; il voulait le renversement de l'État, puisqu'il ne voulait ni les lois, ni la Constitution qu'il avait juré de maintenir» (2). Indéniablement, cette Déclaration a contribué à poser Louis XVI en ennemi de la Révolution. Mais que dit précisément le texte ? En réalité, le roi est loin d'avoir rédigé un brûlot contre-révolutionnaire. Il ne se résout certes pas à l'abaissement de la monarchie. Il juge que les réformes de l'Assemblée et l'attitude des clubs, «calomniateurs et incendiaires», ont porté atteinte à «la dignité de la Couronne de France». Il s'en prend notamment au refus, par l'Assemblée, de lui accorder un droit de veto absolu (il n'est que «relatif»), au poids excessif des comités de la Constituante, notamment le Comité des recherches qui exerce, selon le roi, «un véritable despotisme plus barbare et plus insupportable qu'aucun de ceux dont l'histoire ait jamais fait mention».

    Le monarque n'avait jamais été aussi conciliant

    Le roi critique aussi l'excessive décentralisation, la suppression de son droit de grâce, etc. Mais, sur le plan social, il se rallie pourtant à la révolution juridique de l'été 1789 ; il ne rejette plus l'abolition des ordres, comme dans sa Déclaration du 23 juin 1789. Il admet l'égalité civile et insiste même sur les réformes qu'il avait cherché à faire, notamment en 1787, en matière fiscale, afin que les privilégiés ne bénéficient plus d'exemptions indues. Il conclut, sur le ton de l'époque : « Français, et vous surtout Parisiens (…), revenez à votre roi ; il sera toujours votre père, votre meilleur ami. »

    La rédaction du texte lui a pris à peu près quatre ou cinq mois de réflexion. Il y a travaillé seul, à l'insu de ses ministres, et il n'y associera son frère qu'à la dernière minute, le samedi 18 juin, comme en témoigne ce dernier. On sait comment tout cela finira. Son arrestation à Varennes va se révéler fatale pour la monarchie (3). La déclaration du roi se montrera bien incapable de lui sauver la mise. Bien au contraire. Le prestige de la monarchie sera pour jamais terni par cette équipée malheureuse. Pourtant, comme le remarque à juste titre Jean-Christian Petitfils, ce testament politique de Louis XVI prouve que le roi n'avait jamais été aussi conciliant. C'est ce triste paradoxe que met en évidence le document laissé à l'Assemblée : «Jamais Louis XVI n'avait été aussi proche de la Révolution qu'en fuyant la capitale. Sur la route de Varennes, il était devenu un souverain constitutionnel, à la recherche, hélas, d'une impossible Constitution» (4). De toute cette histoire tragique, il ne reste plus aujourd'hui qu'un seul témoignage, ce manuscrit oublié.

    Le roi, dans la conclusion, rappelle :

     

    "Français, et vous surtout Parisiens, vous habitants d'une ville que les ancêtres de Sa Majesté se plaisaient à appeler la bonne ville de Paris, méfiez-vous des suggestions et des mensonges de vos faux amis, revenez à votre Roi, il sera toujours votre père, votre meilleur ami. Quel plaisir n'aura-t-il pas d'oublier toutes ses injures personnelles, et de se revoir au milieu de vous lorsqu'une Constitution qu'il aura acceptée librement fera que notre sainte religion sera respectée, que le gouvernement sera établi sur un pied stable et utile par son action, que les biens et l'état de chacun ne seront plus troublés, que les lois ne seront plus enfreintes impunément, et qu'enfin la liberté sera posée sur des bases fermes et inébranlables. A Paris, le 20 juin 1791, Louis."

     

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    (1) « Louis XVI », Perrin, 2005, p. 810.

    (2) « Moniteur », tome XV, p. 715.

    (3) « Varennes, la mort de la royauté (21 juin 1791) », Mona Ozouf, Gallimard, 2008.

    (4) « Louis XVI », op. cit., p. 815.

     

     

     

    [Le Figaro | 19.05.09]

  • Le Roi René : entre Lorraine et Anjou

    Pour les Lorrains qui souhaiteraient en savoir plus sur leur duc de Bar et de Lorraine René Ier, plus connu sous le nom de "Roi René" ou "René d'Anjou", la ville d'Angers célèbre avec fastes cette année le 600ème anniversaire de la naissance de ce prince atypique. Occasion de découvrir une belle et douce région et l'histoire d'un personnage mi-angevin mi-lorrain, ami des arts et des lettres.

     

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  • Les royalistes lorrains se souviennent

    A quelques jours de la date anniversaire de l'exécution de Louis XVI, les royalistes lorrains se sont réunis dimanche 25 janvier.

     

    louis pozzo di borgo et philippe schneider.jpgL'espoir monarchique, pour l'Union des sections royalistes lorraines, est à chercher du côté du jeune prince Jean, Duc de Vendôme. « Il est de plus en plus présent, aussi bien au niveau national qu'international », se réjouit Philippe Schneider, président régional des royalistes.

     

    Lui, qui, comme les 250 abonnés du bulletin « La Lorraine Royaliste », aimerait tant voir restaurer la monarchie en France. « Cela a failli se produire à plusieurs reprises au cours du siècle dernier. En 1942, 1958... ». En attendant, ils étaient plus d’une centaine hier à prier pour le repos de l'âme de Louis XVI en l'église Saint-Pierre de Nancy, lors de la messe célébrée par l’abbé Florent Husson. Comme tous les ans, ils ont profité de la proximité du 21 janvier - jour de l'exécution de Louis XVI par les révolutionnaires - pour se réunir.

     

    Après la célébration religieuse, ils se sont rendus au cimetière de Laxou pour déposer une gerbe sur la tombe de Jacques Luporsi, co-fondateur de leur mouvement. Puis se sont attablés « Chez Maître Marcel » pour le déjeuner où, tradition oblige, ils ont sacrifié à la galette des rois.

     

    Avant que Louis Pozzo di Borgo ne leur présente son dernier ouvrage, un roman intitulé « La gloire des vaincus ». Une saga retraçant non pas l'histoire d'une dynastie royale, mais celle de colons obligés de quitter l'Algérie en 1962 pour se réinstaller dans leur Corse natale. « Une réflexion politique et religieuse », explique l'écrivain de Montbéliard.

     

    Désuète, la monarchie ? Au contraire, rétorque vivement Philippe Schneider. « C'est très moderne. La majorité des pays européens vit sous le régime monarchique. Et les Français ont besoin d'un arbitre. C'est ce qu'ils ont cherché avec le général de Gaulle et même avec Sarkozy ». Parce que selon lui et ses amis, un roi c’est avant tout un arbitre ; un arbitre suprême, au-dessus des partis, un pouvoir rassembleur plutôt que diviseur, ne dépendant d'aucun courant idéologique.

     

     

    [cliché ©Est Républicain]

  • Im memoriam, Louis XVI

    louis XVI.jpg21 janvier 1793, à 10 h 20, sur la place de la Révolution à Paris (actuelle place de la Concorde), le roi Louis XVI, 39 ans, est guillotiné. Emprisonné aux Tuileries avec sa famille depuis le mois d'août 1792, il est condamné à la peine de mort par le tribunal révolutionnaire. La Convention l'accuse d'être un traître envers la Nation.

     

    Ses dernières paroles adressées au peuple de France : "Français, je meurs innocent ; je pardonne à mes ennemis ; je désire que ma mort soit..." Mais la fin de ses mots sera occultée par la roulement de tambour annonçant son exécution.

     

    Le 16 octobre 1793, sa femme, Marie-Antoinette de Habsbourg-Lorraine, sera à son tour guillotinée en place publique.

     

    RIP.

     

  • Le roi René

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    Etonnant personnage que ce René d'Anjou, et étonnant destin. Prince des fleurs de lis puisqu'il descend du roi Jean le Bon, il paraît devoir jouer un rôle de premier plan sur l'échiquier européen. Des héritages le font duc d'Anjou et comte de Provence, duc de Bar (1430) puis duc de Lorraine (1431) grâce à son mariage avec une princesse de Lorraine, mais aussi roi de Jérusalem et de Sicile, ce qui veut dire roi de Naples. Il se verra roi d'Aragon, voire de Hongrie. Et il est le beau-frère du roi Charles VII et l'oncle de Louis XI. Il se montre courageux à la guerre. C'est un chevalier. Mais la chance n'est pas pour lui ; il ne lui restera que l'Anjou et la Provence.

    Jean Favier, universitaire, professeur à la Sorbonne, directeur général des Archives de France, nous brosse un portrait complet du "bon Roi René" qui fut un temps duc de Lorraine grâce à son mariage avec Isabelle de Lorraine, fille du duc Charles II.

    Un personnage à découvrir au moment où l'on va célèbrer en 2009 le 6ème centenaire de la naissance de René Ier (1409).

    Le Roi René, Jean Favier, éditions Fayard, 2008, 742 p. (29 €)