gaulliste
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Nancy : que restera-t-il de la prison Charles-III ?
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Gaullisme et gaullistes dans la France de l'Est sous la IVe République
Le Rassemblement du Peuple Français (RPF) qui avait déjà emporté la plupart des villes de l'Est lors des municipales de 1947 obtint de nouveau un excellent résultat lors des législatives de 1951. A l'évidence, la France de l'Est entretenait avec le général de Gaulle et le gaullisme d'opposition un rapport privilégié où se mêlaient de manière complexe les héritages historiques, les déterminants socio-économiques et les influences culturelles et religieuses.Comment un homme - Charles de Gaulle - et un courant politique - le gaullisme - ont pu à ce point s'ancrer pratiquement et symboliquement dans un espace géographique à un moment donné, après la Libération du territoire ? A cette question, l'ouvrage issu d'un colloque tenu à Nancy en 2007, tente d'apporter des réponses autour de cinq axes thématiques : les structures, le personnel, les partenaires et adversaires, la culture politique et l'enracinement symbolique dans l'histoire et l'espace.
Les auteurs : François Audigier est maître de conférence en histoire contemporaine à l'université de Nancy 2 et spécialiste de l'histoire du gaullisme. Frédéric Schwindt est professeur agrégé d'histoire, spécialiste de l'histoire lorraine et membre du Centre culturel Charles de Gaulle de Lorraine.
>> Gaullisme et gaullistes dans la France de l'Est sous la IVe République, François Audigier et Frédéric Schwindt (sous la dir.), Presses universitaires de Rennes, 2009, 421 p. (20 €)
Les cellules défraîchies ont été débarrassées de leurs literies. Les murs sont couverts de graffitis. Tout a été vidé ou presque. Les coursives et les couloirs ne résonnent plus des bruits et des discussions des détenus qui s'y entassaient jusqu'à six par cellule. Depuis le transfert des prisonniers en juin au nouveau centre pénitentiaire de Nancy-Maxéville, la vieille prison Charles III, en plein cœur de Nancy, a tout d'une prison fantôme. Rachetée par la Communauté urbaine du Grand Nancy, l'ancienne Maison d'arrêt devrait être très rapidement rasée. Elle pourrait même, si les procédures administratives sont rapidement bouclées, être détruite avant l'été 2010. Sur l'espace libéré se développera une partie du projet Nancy Grand Cœur qui prévoit une reconfiguration des rues, la création de logements, de locaux tertiaires... Avec cette destruction, c'est un volet de l'histoire de Nancy, de la justice, de la vie pénitentiaire avec ses violences, ses solitudes, ses existences brisées, ses "vedettes" du chapitre « fait divers » qui se referme.
Mais la disparition de cette prison, un lourd symbole de drames, implique assurément un "devoir de mémoire". Car au cours de son histoire, cet établissement qui a vu passer des milliers de condamnés, a aussi connu les souffrances de victimes d'injustices et de la barbarie. C'est d'ailleurs devant la prison, sur les murs d'enceinte de laquelle avait été apposée une plaque inaugurée en 2002, que se déroulait chaque année la cérémonie