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  • Pétain

    pétain.jpgCe que l'on sait du maréchal Philippe Pétain se résume souvent à Vichy, sa rivalité avec de Gaulle, Verdun, sa condamnation à mort, sa réputation d'hommes à femmes. Voici enfin une biographie honnête et fort complète, nourrie d'éléments nouveaux, qui met en perspective la trajectoire lente mais extraordinaire d'une personnalité d'apparence mystérieuse. Pétain l'orphelin fut d'abord un jeune homme sportif, épris d'études et d'enseignement. Août 1914 changea sa destinée : en quatre ans, le colonel à la veille de la retraite devient le chef des armées françaises, tout en menant une vie amoureuse active.

    Dès lors commence un lien particulier avec les Français, qui durera jusqu'à l'été 1944, et parfois après pour ceux qui n'abandonnèrent pas son souvenir.

    A la fois politique, militaire, intellectuel, physique et psychologique, le portrait évolutif auquel aboutit l'auteur est bien différent des images d'Epinal en noir et blanc qui nous sont servies régulièrement par les médias.

    L'auteur est docteur en histoire de l'IEP de Paris. Elle a travaillé sur plusieurs biographies autour de la Seconde Guerre mondiale : Jean Moulin, le Docteur Bernard Ménétrel, médecin et secrétaire particulier de Pétain, puis Les Vichysto-résistants.

     

    ‡ Pétain, Bénédicte Vergez-Chaignon, éditions Perrin, 2014, 1040 p., ill. (29 €).

  • Je vous écris de France

    bbc.jpgSous l'Occupation, les Français ont écrit des milliers de lettres à la BBC, libres, émouvantes, passionnées... Deux cents lettres inédites sont révélées dans cet ouvrage pour la première fois.

    La conservation de ces correspondances est un véritable miracle. Pour parvenir jusqu'à Londres, à la BBC, elles ont suivi un chemin semé d'embûches. A l'époque, écrire relève du parcours du combattant : il s'agit d'accorder sa confiance à un porteur de lettres, de faire passer son courrier via l'Espagne ou la Suisse, ou de tenter sa chance en postant sa lettre et espérer échapper à la censure. Certaines portent parfois un mot rédigé par le censeur lui-même...

    Ces lettres constituent un témoignage inestimable. Des hommes et des femmes, des enfants, de tous âges, de toutes origines sociales, de tous horizons géographiques, gaullistes ou pétainistes, racontent leur vie au quotidien, leurs difficultés, leurs angoisses, leurs espérances. Récits personnels, coups de gueule politiques, tout y est. Nous avons là un éclairage inédit sur ces années de guerre et d'occupation. Les courriers dévoilent la complexité comme la diversité des opinions et nous permettent de comprendre l'importance vitale de la radio anglaise, qui devient un symbole de résistance et de liberté dans la France occupée.

     

    ‡ Je vous écris de France, Aurélie Luneau, éditions L'Iconoclaste, 2014, 300 p., ill. (23 €).

     

  • L'Algérie de Pétain

    petain.jpgL'Algérie de Pétain a légué à la postérité l'image d'un pays où, sous l'étendard du patriarche vénéré comme un dieu, il ferait bon vivre loin de l'occupant, du rationnement et de la violence.

    Mais que se passe-t-il en réalité dans la tête des populations et que chuchotent-elles ? Dans un régime policier, un reporter ne peut pas interroger les passants sur l'air du temps. Et pourtant, il est possible de reconstituer leurs propos, les pouvoirs forts étant ceux qui laissent le plus de traces indiscrètes : informateurs, écoutes téléphoniques et contrôle postal travaillent à plein. Le fonds des Renseignements généraux et de la délation, écrit et oral, regorge de richesses consternantes. Cet ensemble documentaire, en partie inédit, prend à rebours bien des schémas traditionnellement admis.

    L'ordre de Vichy en Algérie ? Une anarchie institutionnalisée fondée sur le règne de petits chefs, d'administrateurs incompétents, du vol organisé et de la délation. Hitler pour les populations musulmanes ? Une sorte de messie envoyé par Allah pour délivrer les colonisés du joug des Français. Le gaullisme et l'anglophilie sont plus courants qu'on ne le croit. La résistance algérienne s'organise au jour le jour. L'antisémitisme est aussi bien chez les européens que chez les musulmans. Tombées des lèvres des acteurs ou sous leur plume, la misère ou les persécutions acquièrent une densité tragique dont le discours savant peut difficilement rendre compte.

    Au croisement des mémoires, fellahs, bourgeois petits et grands, colons miséreux ou richissimes, observateurs locaux ou étrangers, fonctionnaires militaires ou civils, ecclésiastiques racontent l'Algérie véritable du Maréchal Pétain, telle qu'ils l'ont vue et vécue. 1939-1942 et l'Algérie de Vichy annonce déjà la décolonisation...

     

    ‡ L'Algérie de Pétain. Les populations algériennes ont la parole (septembre 1939-novembre 1942), Pierre Darmon, éditions Perrin, 2014, 522 p. (25 €).

  • Le colonel Adrien Henry, un Meusien au coeur des deux guerres

    lorraine,meuse,lacroix sur meuse,colonel,adrien henry,gendarmerie,de gaulle,pétain,1914 1918, 1939 1945Qui est le colonel Adrien Henry, un simple cultivateur de Lacroix-sur-Meuse né en 1888, devenu l'un des militaires le plus décorés de France ?

    Mobilisé comme sergent au 161e régiment d'infanterie de Saint-Mihiel, en Meuse, il est de toutes les grandes batailles de 1914-1918. Blessé à quatorze reprises, devenu capitaine à la fin de la Grande Guerre, il participe alors aux engagements de l'armée française en Pologne et en Rhénanie où il côtoie le colonel De Gaulle.

    Passé dans la gendarmerie, il commande la compagnie de l'Indre à la veille de la Seconde Guerre mondiale et au moment de la débâcle, avec ses gendarmes, il fait face à l'ennemi. Bien que connaissant personnellement le maréchal Pétain depuis Verdun, il est mis à la retraite car il n'a voulu lui accorder sa confiance. Il va alors entrer activement dans la résistance dans la région de Châteauroux et lutter contre l'activisme communiste. Pourchassé par les Allemands et la Milice de Darnand, il renseigne les Alliés permettant la reddition d'une colonne SS de 1800 hommes.

    Grand officier de la Légion d'honneur, cité à l'ordre de l'armée, il est titulaire de plus d'une trentaine de décorations. Venu prendre sa retraite en Lorraine, il décède à Commercy en 1963.

    Le lecteur suivra le parcours étonnant d'un sous-officier devenu rapidement officier d'infanterie puis de gendarmerie lors de périodes particulièrement violentes.

    Ses fils et petit-fils ont réalisé un remarquable travail de collecte et de synthèse des Mémoires rédigées par le colonel Henry afin de restituer les étapes d'une vie dévouée totalement à sa patrie.

     

    ‡ Un Meusien au coeur des deux guerres. Mémoires du colonel Adrien Henry - 1914-1918 et 1939-1945, Michel et Frédéric Henry (présenté par), éditions Ysec, 2012, 263 p., ill. (18 €).

  • L'expulsion des Mosellans en 1940

    de gré ou de force.jpgL'année 1940, terrible pour la France, fut dramatique pour la Moselle, abandonnée au vainqueur avec les départements alsaciens, au mépris de la convention d'armistice acceptée par le gouvernement du maréchal Pétain.

    Dès les premières semaines de l'été, l'occupant met en oeuvre un programme méthodique d'annexion pure et simple de trois départements français. Conformément aux théories nazies, les gêneurs doivent partir au motif qu'ils sont inassimilables, irrécupérables ou simplement inutiles. La police et l'administration allemandes organisent doc le départ de 80 000 à 100 000 personnes. Ce n'était pas pour toujours, mais ce fut long tout de même, jusqu'à la victoire de 1945.

    Comment part-on de sa maison et comment abandonne-t-on son bien et son cadre de vie ? Comment s'installe-t-on pour vivre et travailler dans les départements du sud de la France, si différents, si lointains ? Comment ces communautés bannies s'organisent-t-elles spécifiquement dans la France des réfugiés, ceux des évacuations, ceux de l'exode, ceux de l'intérieur, ceux de l'extérieur, ceux de 1940 et ceux de 1944 ?

    Les articles réunis dans ce livre accompagnent une exposition présentée jusqu'au printemps 2011 aux Archives départementales de la Moselle. Ils présentent les documents du temps, documents de la Moselle errante et documents des départements de refuge. Ils complètent et éclairent les témoignages recueillis auprès des expulsés dont certains ont été gravés sur CD-Rom inséré dans l'ouvrage.

     

    >> De gré ou de force. L'expulsion des Mosellans, 1940-1945, Benoît Charenton, Jean-Eric Iung et Philippe Wilmouth, Libel éditions, 2010, 127 p., ill., cartes (16 €).

  • Georges Claude, le génie fourvoyé

    georges claude.jpgQui se souvient de Georges Claude ? Peu de monde sûrement. Et pourtant, quasi quotidiennement, nous utilisons sous une forme ou sous une autre, le produits de ses géniales inventions : les lampes Claude, le néon, l'air liquide... Et savez-vous que ce génial inventeur était d'origine vosgienne ? C'est cette histoire que nous conte Rémi Baillot à l'occasion du 50ème anniversaire de sa disparition.

    Georges Claude (1870-1960) est né à Paris à la suite de l'installation de ses parents venus de Poussay, village vosgien connu pour sa célèbre foire et ses non moins célèbres chanoinesses.

    Claude est sans doute l'inventeur français le plus fécond : ses nombreuses découvertes et inventions prospèrent encore dans l'industrie contemporaine. Chercheur infatigable et opiniâtre, il était mondialement connu et admiré avant la Seconde guerre mondiale. Il est à l'origine de la société Air Liquide, des Lampes Claude, de la Société Chimique de La Grande Paroisse, de l'invention du tube au néon, de nombreuses armes de guerre, de la synthèse de l'ammoniaque par hyperpression, de l'énergie thermique des mers... Les américains l'appelèrent l'"Edison français" !

    Notre homme eut cependant sa part d'ombre. Ce qui lui valut d'être ostracisé par l'Histoire et les historiens. Pour finir complètement oublié des Français eux-mêmes. Georges Claude voulut s'essayer à la politique et, se rapporchant du Maréchal Pétain, sombra dans un collaborationnisme suicidaire. Ce rival des scientifiques allemands ne voyait alors d'avenir que dans la grande Europe projetée par Hitler. Trop d'intérêts et les déchirements de l'Histoire le condamnèrent à l'oubli.

    L'ouvrage de Rémi Baillot a le mérite de sortir de cet oubli immérité Georges Claude, un vosgien de coeur fourvoyé dans les impasses de l'Histoire.

     

    >> Georges Claude. Le génie fourvoyé, Rémi Baillot, EDP Sciences éditions, 2010, 490 p., ill. (39 €).

  • Lorraine, les années noires

    années noires.jpgJuin 1940 : la France est anéantie par la défaite et le maréchal Pétain obtient les pleins pouvoirs. Le régime de Vichy s'installe. Les lorrains vivant en Meurthe-et-Moselle, en Meuse et dans les Vosges vont subir quatre années d'occupation allemande ; les mosellans vont connaître une nouvelle période d'annexion et de germanisation forcée, aggravée par une brutale nazification.

    Aux côtés des allemands apparaissent rapidement des personnages troubles et dangereux : les collaborateurs et les ralliés. Militants politiques de droite et de gauche, miliciens, indicateurs de la Gestapo, journalistes pronazis, fonctionnaires trop zélés, ils sévissent pendant ces années noires, n'hésitant pas à recourir, pour certains, à la délation et à la torture.

    Grâce à cette étude menée par François Moulin, journaliste à l'Est Républicain, l'auteur dresse un portrait de ces hommes et de ces femmes qui, en Lorraine, ont non seulement trahi leur patrie, mais ont été jusqu'à envoyer en déportation un voisin ou un rival, revêtir volontairement l'uniforme nazi ou celui de la Milice, traquer les maquisards. C'est aussi un inventaire complet de la période de l'épuration avec ses règlements de comptes et ses débordements.

     

    >> Lorraine années noires, François Moulin, éditions La Nuée Bleue, 2009, 393 p., ill. (22 €)

  • La « drôle de guerre » et la défaite de juin 1940 dans le Grand Est

    Pour ceux qui vécurent cette époque, comme pour les historiens qui l'étudient, la « drôle de guerre » puis la défaite militaire de juin 1940 constituèrent l'une des pages les plus sombres de l'histoire de la France contemporaine.

     

    la grande débâcle.jpgSoixante-dix ans après la déclaration de guerre, L’Est Républicain a pris l'initiative d'explorer cette période au travers des archives historiques et grâce aux souvenirs des témoins.

     

    Pendant le conflit ou lors de l'exode, ils étaient sous les drapeaux ou encore adolescents : ils ont tous assisté plus ou moins impuissants à l'effondrement de l'armée et du pouvoir politique, à l'arrivée des troupes allemandes dans les villes et les villages, à la mise en place du régime de Vichy, à partir de juillet 1940. Leurs souvenirs sont évidemment précieux. Ils ont été recueillis avec le plus grand soin afin de les confronter aux événements et de les replacer dans le contexte général.

     

    L'accent est mis dans ce magazine sur la dimension régionale de la guerre. La Lorraine, l'Alsace, la Franche-Comté - avec le nord de la France - furent une fois encore en « première ligne » dès septembre 1939 avec les grandes opérations d'évacuation des populations civiles qui vivaient à proximité de la frontière et l'installation des troupes dans les abris de la ligne Maginot. Nos régions furent ensuite, en juin 1940, le théâtre des opérations terrestres et aériennes lancées par Hitler et ses généraux : des Ardennes à la Suisse en passant par le Toulois, le Saintois, le massif des Vosges, des unités françaises mais également polonaises résistèrent et infligèrent même des pertes importantes à l'ennemi. Mais, ces poches de résistance - alors que partout le front craquait - ne permirent pas de vrai sursaut militaire.

     

    L'Est de la France, après la défaite, n'en avait pas fini avec l'histoire : la Moselle et l'Alsace subissaient l'annexion, le reste de la Lorraine était englobé dans une zone interdite, les Vosges étaient placées sous haute surveillance tandis que la Franche-Comté était coupée au sud par la ligne de démarcation. Les populations allaient souffrir encore longtemps avant la Libération.

     

    >> « 39-40 : la grande débâcle », hors-série de L'Est Républicain, septembre 2009 (7 €).