Le 16 octobre prochain, nous commémorerons le 225e anniversaire de la mort de la reine Marie-Antoinette qui fut notre dernière reine de France...
Par son mariage avec le dauphin Louis à l’âge de 14 ans et demi, Marie-Antoinette devient reine à dix-huit ans, mère à 23 ans, puis ignominieusement suppliciée à 38 ans… Elle portait les prénoms de Marie-Antoinette-Josèphe, Jeanne de Lorraine. Archiduchesse d’Autriche, elle est née à Vienne en 1755. Elle était descendante directe de nos ducs héréditaires de Lorraine, puisque fille de François III de Lorraine qui a régné sur les duchés de Lorraine et de Bar de 1729 à 1737. Par son mariage avec Marie-Thérèse d’Autriche, il est alors devenu empereur du Saint-Empire Germanique.
Avant le dur chemin de croix vécu lors de la Révolution, Marie-Antoinette a été une jeune femme des plus charmante. Madame Vigée-Lebrun, portraitiste, nous la décrit : « Grande, admirablement faite. Ses bras étaient superbes, ses mains petites, parfaites de forme, et ses pieds charmants. Elle était la femme de France qui marchait le mieux, portant la tête fort élevée avec une majesté qui faisait reconnaitre la souveraine au milieu de toute sa cour. Ce qui avait de plus remarquable dans son visage, c’était l’éclat de son teint… »
C’est un Lorrain, le duc de Choiseul, ambassadeur à Vienne qui s’occupa activement de préparer le mariage de l’archiduchesse Marie-Antoinette avec le dauphin Louis, futur roi de France.
Dès ses premiers pas en France, la jeune Marie-Antoinette est accueillie par les magistrats de la ville de Strasbourg. Le discours d’accueil est prononcé en allemand. Marie-Antoinette, toute aimable et souriante, intervint alors en disant : « Ne parlez point l’allemand. Messieurs, à dater de ce jour, je n’entends plus que le français ! »
Avant de rejoindre Paris en mai 1770, la fille de François de Lorraine fit étape à Nancy, ancienne capitale lorraine, devenue ville française depuis quatre années. Fière de son ascendance Lorraine, la jeune Marie-Antoinette vint se recueillir sur les tombeaux de ses ancêtres en l’église des Cordeliers, proche de l’ancien palais ducal.
A Paris, l’accueil fut délirant. Pour la première fois depuis longtemps, la capitale avait une vraie reine, jeune, belle, souriante, éblouissante…
Marie-Antoinette était pourtant privée de toute ambition politique. C’est à travers son goût pour les arts de son temps que la reine devait s’imposer. Sans doute que mariée fort jeune avec le dauphin, elle n’avait pas forcément le comportement d’une femme adulte. Elle a alors été considérée comme frivole, coquette, irréfléchie, mais elle a été également une épouse et une mère aimante. L’histoire républicaine lui reproche ses dépenses, les fastes de Versailles et surtout le Trianon, qui malgré tout, fait toujours partie de notre patrimoine national.
Le calvaire de la reine commença dès les années 1780, quand les pamphlets contre sa personne, inspirés par les loges maçonniques et par le néfaste entourage du duc d’Orléans, se faisaient de plus en plus orduriers. Il s’agissait de dresser contre elle le peuple qui jusqu’alors l’adulait.
Contre Marie-Antoinette, l’histoire ne peut rien retenir. Les calomnies, les libellés infâmes, ne sont pas des témoignages sérieux contre cette reine de France et mère à qui on devait arracher ses enfants. Les arguments forgés pour la perdre ne sont que de perfides mensonges. Au procès révolutionnaire d’octobre 1793, l’accusation n’a pas pu apporter le moindre commencement de preuves méritant condamnation. Le verdict qui commanda la mise à mort de Marie-Antoinette reste l’un des crimes des plus odieux de la Révolution française.
Le 16 octobre 1793, sur la place publique, envahie par la foule, à midi un quart, l’Angélus venait de sonner, le couperet de la guillotine tomba. Le bourreau Sanson brandit la tête de la reine de France par les cheveux pour l’exhiber aux regards…
Marie-Antoinette est la dernière image féminine de la France d’Ancien Régime, née du baptême de Clovis.
Victime innocente, de tout ce qui lui a été reproché, le meurtre de la reine, révèle la nature dictatoriale de la Révolution ennemie de l’ordre traditionnel et chrétien. ♦
Jean-Marie Cuny, auteur régionaliste et animateur de La Nouvelle revue lorraine