Notre histoire - Page 115
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A propos du camp d'internement de Vittel pendant la Seconde guerre mondiale
[Vosges Matin] -
Mozart et la franc-maçonnerie
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A propos de la congrégation des chanoines de Notre-Sauveur fondée par Pierre Fourier au XVIIe siècle
Le Courrier de la Bibliothèque diocésaine de Nancy publie dans son numéro de janvier 2010, une brève présentation d'une thèse de doctorat consacrée aux chanoines réguliers de Notre-Sauveur en Lorraine, Alsace, Valais et Val d'Aoste.
En 1622, l'évêque de Toul, Monseigneur Jean des Porcellets de Maillane, est nommé par le pape visiteur général des chanoines réguliers de Lorraine. Il reçoit en commende l'abbaye de Saint-Pierremont afin d'en faire le premier centre de la réforme. Ainsi dans le cadre de la réforme monastique des chanoines réguliers de Lorraine, Mgr de Maillane charge le curé de Mattaincourt, Pierre Fourier, d'ébaucher les constitutions d'une nouvelle congrégation et de former les chanoines qui se présenteront librement à lui.
>> Pour en savoir plus et soutenir la BDN : http://www.bdnancy.fr -
René d'Anjou et la Lorraine : conférence de Jean Favier le 29 janvier 2010 à Nancy
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Tricentenaire de la mort du « Bon Père de Buissoncourt »
L’abbé Charles Lambert, dit « le Bon Père de Buissoncourt », est né à Seichamps (Meurthe-et-Moselle) le 1er janvier 1664 et est décédé à Buissoncourt (Meurthe-et-Moselle, canton de Tomblaine) le 28 janvier 1710.
Sous sa direction, la paroisse de Buissoncourt s'est particulièrement développée. Sa sainteté était connue de tous, aussi bien de ses confrères que des gens qui venaient prendre conseil auprès de lui. C’était un peu le « curé d’Ars » lorrain en ce début du XVIIIe siècle.
De nombreux miracles se produisirent de son vivant et encore plus après sa mort. Les populations de Buissoncourt et des environs en gardent toujours un souvenir fidèle.
L'abbé Chatrian a été le premier biographe du Bon Père de Buissoncourt en 1772. Son manuscrit est conservé à la Bibliothèque diocésaine de Nancy.
>> A l’occasion du tricentenaire de la disparition du Bon Père de Buissoncourt, la commune et la paroisse de Buissoncourt organisent le 30 janvier 2010 une exposition temporaire, une conférence sur la vie du saint prêtre ainsi qu’une messe d’action de grâce célébrée en l’église de Buissoncourt le 30 janvier à 18h30.
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De la Lorraine à Québec, la vie dramatique du "Chien d'Or" (1702-1748)
L’histoire de Nicolas Jacquin est presque inédite, même si elle a alimenté le célèbre roman « Le Chien d’or » de William Kirby. Elle met en lumière les rapports entre la Nouvelle-France et la Lorraine entre 1730 et 1748, d’autant que la Lorraine est traditionnellement peu pourvoyeuse d’émigrants vers le Québec. Fils d’un boulanger de Martigny-les-Bains (Vosges), Nicolas Jacquin franchit l’Atlantique dans les années 1720 et devint l’une des plus grosses fortunes de Québec, grâce à son sens de l’entreprise et à un fructueux commerce triangulaire entre Québec, les Antilles et Bordeaux. Il fut assassiné par le sieur Le Gardeur de Repentigny, et même si ses attaches lorraines furent rapidement occultées, le souvenir de ce drame fut longtemps entretenu à Québec.
Les archives montréalaises permettent d’évaluer sa fortune : inventaire de sa maison de Québec, devis de construction. Elles montrent aussi les liens permanents entre Québec et les Antilles (nombreuses lettres, affrètement de bateaux). Le fils de Nicolas Jacquin, prénommé lui aussi Nicolas, a continué les activités de son père avant d’aller s’établir, peu avant l’arrivée des Anglais en Nouvelle-France, à l’île Bourbon. Lorsque Nicolas Jacquin mourut, le second mari de sa femme rencontra les frères du défunt à Paris pour régler certaines affaires en suspens : des actes notariés conservés aux Archives nationales de France en font foi.
Jean-François Michel, professeur agrégé d’histoire, mène depuis plusieurs années de passionnantes recherches sur le « Chien d’Or ». Il contera les aventures dramatiques de ce Nicolas Jacquin dans le cadre des conférences proposées par la Société d’Histoire de Nancy le 23 janvier prochain.
Il devrait publier prochainement un ouvrage sur l'extraordinaire histoire de ce lorrain émigré en Nouvelle-France pour y faire fortune.
>> « De la Lorraine à Québec, la vie et la mort dramatique du Chien d’Or (1702-1748) », conférence de Jean-François Michel à l’Hôtel de Lillebonne, 14 rue du Cheval-Blanc à Nancy, samedi 23 janvier 2010 à 14h30.
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Harangue de Jean-Marie Cuny à l'occasion du 533e anniversaire de la Bataille de Nancy
Mardi 5 janvier 2010, la Lorraine commémorait à Nancy devant la Croix-de-Bourgogne, l'anniversaire de la Bataille de Nancy lors de la fête nationale des Lorrains. Jean-Marie Cuny, animateur de l'association Mémoire des Lorrains et historien de la Lorraine, a prononcé une harangue. Grâce à son obligeance, nous la publions in extenso pour les visiteurs de notre blog.
"La fin de l'année écoulée a été empoisonnée par 'le grand débat sur l'identité nationale' voulu par le gouvernement. On a donc eu à subir une cacophonie de propos partisans et polémiques, ainsi que des prises de positions diverses pour ou contre ce projet de consultation démagogique gouvernemental. Le débat n'est pas clos.
Cette enquête à grande échelle est-elle utile ?
C'est une question que l'on peut poser.
S'interroger sur son identité ?.. La démarche est ambiguë. Manquons-nous de certitudes concernant ce que nous sommes ? Notre identité est-elle constestée ? Notre identité a-t-elle changé ? Est-elle rejetée ?.. Quelles modifications veut-on imposer à ce que l'histoire, la géographie, la religion a fait de nous ?
Devons-nous, à notre époque, altérer ou supprimer nos traditions parce que de nouvelles populations occupent notre territoire ou parce que l'histoire n'est plus enseignée et que l'on veut forger un nouvel homme sans état d'âme et sans âme ?
Nous représentons ici l'identité lorraine. Il n'empêche que la plupart d'entre-nous se reconnaissent Français de coeur et d'état civil. Il y a même parmi nous ici, sur cette place, des Lorrains qui ne renient pas leurs origines Corses, Martiniquaises, Bretonnes... ou Vosgiennes !
Qu'est-ce qui nous rassemble sous le drapeau aux trois alérions ? Pourquoi revendiquons-nous notre identité lorraine ? Sans doute, il y notre filiation familiale et sous nos pieds, la terre de nos ancêtres imbibée de sang et de larmes. Pour d'autres, il y a le fait de sentir du fond du coeur qu'ils sont du même peuple et d'une même communauté d'idées, d'intérêts, d'affections, de souvenirs, d'espérances et d'appartenance à un même destin. Voilà pourquoi nous sommes réunis ici. Voilà pourquoi nous marchons ensemble sur les chemins de nos pèlérinages ou que nous nous retrouvons volontiers sur les hauts-lieux de notre histoire.
La Lorraine a été un peuple, une nation, un pays autrefois indépendant. La Lorraine, c'est avant tout une terre, une âme, un principe spirituel, une fidélité, une solidarité et une communion d'idées. Nous avons un passé commun et une volonté de vivre ensemble sans rien renier de ce que nous sommes.
La maison ducale de Lorraine règnait déjà depuis 400 ans lors de la Bataille de Nancy du 5 janvier 1477. C'est à cette date, nous disent les historiens, que les Lorrains ont eu réellement conscience de leur identité. Ce sentiment s'est construit dans la lutte et dans les souffrances de la guerre Lorraine-Bourgogne.
L'amour des Lorrains pour leurs ducs était fait à la fois de tendresse et de respect. C'est à partir de la date de 1477 que la Lorraine a été vraiment connue de toute l'Europe. On parlait alors avec enthousiasme de ce petit peuple contre lequel était venu se briser le grand duc d'Occident.
Après la victoire de Nancy, le nom de Lorraine allait de pair avec celui des plus grandes nations. La Lorraine d'alors a fait disparaître la Bourgogne, fortifié la France et changé la carte de l'Europe.
Lors du 'grand débat sur l'identité nationale', on a exclu l'histoire, la géographie, la religion. Pourtant, l'identité de la France début bel et bien avec le baptême de Clovis en 496 ! Voilà que, mille cinq cent ans après, se dresse proche de nos clochers, des minarets étrangers à notre civilisation.
Les Suisses, descendants de ceux qui ont combattu avec René II contre la mainmise du Téméraire sur la Lorraine, ont, par votation, refusé l'implantation de cette visibilité de l'islam en Helvétie. Désirant conserver leur identité, ils ont voté sans haine, sans crainte et démocratiquement contre l'implantation des minarets au coeur de l'Europe.
Il faut respecter les sentiments des peuples.
En 1766, quand on a dit à un vieux lorrain fidèle qu'il fallait devenir Français, le bonhomme a répondu : "Jé volans d'moré ço qué j'somes !" ("Je voudrais demeurer ce que je suis !").
Demeurons nous aussi ce que nous sommes. A Nancy, le 10 mai 2001, à l'occasion de ses noces d'or en l'église des Cordeliers, le descendant direct de nos ducs de Lorraine, Son Altesse l'archiduc Otto de Habsbourg-Lorraine, nous a déclaré avec conviction : "Les Lorrains sont fidèles, l'histoire nous le montre !.. Je suis Lorrain !".
Soyons également à son image, fidèles et Lorrains !
Vive la Lorraine !"
Jean-Marie CUNY
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"Les Vosges" de François de Neufchâteau : aux origines de l'identité vosgienne
Peu après la création du département des Vosges, François de Neufchâteau écrivait en 1795 un poème de 600 vers, ayant pour titre "Les Vosges", dans lequel il décrivait les sites de ce département, les montagnes et la plaine, exaltait les vertus et les mérites de ses hommes et de ses femmes célèbres, vantait ses ressources et ses monuments.
L'auteur avait pour but de montrer que "les Vosges ont aussi leur place dans l'histoire", d'inspirer à ses compatriotes vosgiens un sentiment de fierté, un patriotisme qui était synonyme d'attachement à la République.
C'est ce qu'essaiera de montrer la conférence à plusieurs voix proposée par la Société d’émulation du département des Vosges le 14 janvier à Epinal. Jean-Paul Rothiot présentera la personnalité de François de Neufchâteau et le contexte historique dans lequel il a écrit son poème. Philippe Alexandre en soulignera ensuite les idées fortes. Un comédien illustrera le propos en lisant des extraits de ce texte fondateur pour l'identité de notre département.
>> Conférence " 'Les Vosges' de François de Neufchâteau : aux origines de l’identité vosgienne ", jeudi 14 janvier 2010 à 20h30, amphithéâtre de la faculté de Droit, rue de la Maix à Epinal.
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Une bienheureuse lorraine fêtée le 9 janvier : Alix Le Clerc
Née à Remiremont en 1576 dans une famille de la bourgeoisie locale, Alix Le Clerc était venue à Hymont, paroisse de Mattaincourt, pour des raisons de santé, quand peu après son arrivée saint Pierre Fourier y fut nommé curé. Celui-ci, désireux d’assurer aux jeunes filles une instruction et une éducation chrétienne plus soignées que celles qu’elles recevaient habituellement, projeta de fonder une congrégation dont ce serait le but.
A Noël 1597, cinq jeunes filles, parmi lesquelles Alix Le Clerc, prenaient le voile et, en 1599, la première école fut ouverte à Poussay ; malgré bien des difficultés, la nouvelle « congrégation de Notre-Dame » connut de rapides succès, elle s’étendit dans toute la Lorraine, en France et même en Allemagne. Sous la direction de Pierre Fourier, Alix Le Clerc, fut une supérieure remarquable de délicatesse, de charité et d’humilité.
Venue en 1603 à Nancy pour y fonder une maison (dans l’actuelle rue Maurice-Barrès, entre la place Stanislas et la cathédrale), c’est surtout dans cette ville qu’Alix Le Clerc passa les dernières années de sa vie ; elle y mourut le 9 janvier 1622. Elle a été béatifiée le 4 mai 1947 par le pape Pie XII.
Ses reliques, conservées au lycée Notre-Dame, ont été transférées solennellement en la cathédrale de Nancy le 14 octobre 2007.
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Les registres paroissiaux vosgiens accessibles bientôt sur Internet
Les registres paroissiaux et d'état civil des communes vosgiennes, ainsi que les tables décennales sont déjà en accès libre sur les postes de consultation, en salle de lecture des Archives départementales des Vosges, à Epinal.
Ces documents seront mis en ligne sur le site Internet des AD Vosges www.vosges-archives.com vraisemblablement d'ici la fin du mois de janvier 2010.
En ce qui concerne l'accès à ces ressources, le Conseil général des Vosges s'est prononcé pour sa gratuité.
Généalogistes et historiens, n'hésitez pas à vérifier régulièrement sur le site des Archives départementales des Vosges l'annonce de la mise en ligne !
[source : AD88]
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Exposition « La douceur angevine à Lunéville au XVe-XVIe siècles »
Si Lunéville est devenue au XVIIIème siècle la résidence des ducs de Lorraine, elle était déjà aux XVème et XVIème siècles un lieu de séjour apprécié de René Ier d'Anjou, titulaire du duché de Bar, devenu en 1431 duc de Lorraine.
Cultivé et raffiné, aimant les fêtes et les tournois, il fit découvrir un nouvel art de vivre comme le révèle l'exemple de Lunéville qui, sous son impulsion, connut un premier essor.
A travers cette exposition, vous pourrez découvrir une présentation de statues du XVème siècle, de parchemins, d'enluminures, de plans, de maquettes, de dessins, de gravures, de livres anciens...
>> Exposition au Musée du Château de Lunéville dans les trois salles du premier étage de l'aile nord, jusqu'au 24 janvier 2010.
>> Ouverture du mercredi au dimanche de 14 à 17h (et sur demande pour les scolaires).
>> Commissaire de l’exposition : Catherine Guyon, universitaire.
>> Catalogue d'exposition mis en vente.
>> Renseignements au 03.83.76.04.75 | chateauluneville@cg54.fr | Entrée libre.
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Les Lorrains ont fêté le 533ème anniversaire de la Bataille de Nancy
En ce 5 janvier glacial, une centaine de Lorrains a joyeusement fêté l’anniversaire de la Bataille de Nancy. Occasion également de célébrer la « fête nationale » des Lorrains supprimée lors de l’installation du roi Stanislas à la tête des duchés de la Lorraine et de Bar en 1737 par Louis XV.
Auparavant, une messe avait été célébrée à 17h00 en l’église Saint-Pierre de Nancy par l’abbé Husson, vicaire à la paroisse Saint-Pierre – Notre-Dame de Bonsecours. Le prêtre rappela dans son sermon le souvenir des ducs de Lorrains qui ont tenté de maintenir, contre vents et marées, l’indépendance de leurs états. Il demanda aux fidèles de prier tout particulièrement pour tous ceux qui périrent lors de cette bataille du 5 janvier 1477, en la Vigile de l'Epiphanie.
A 18h30, au pied du monument de la Croix-de-Bourgogne, planté à l’emplacement de l’ancien étang Saint-Jean où fut découvert le cadavre du Grand Duc d’Occident, Jean-Marie Cuny, en fin connaisseur de l’histoire de la Lorraine, prononça sa traditionnelle harangue. Il rendit hommage aux soldats qui luttèrent au côté de René II, et aux mercenaires Suisses et Alsaciens en particulier. Mais aussi aux braves Bourguignons qui restèrent dignes dans la défaite.
Beaucoup de jeunes gens avaient tenu à participer à cette manifestation sympathique organisée par l’association Mémoire des Lorrains depuis 34 ans. De nombreux lorrains amoureux de leur histoire étaient également présents afin de marquer leur fidélité à leurs anciens souverains.
La joyeuse compagnie ne se quitta pas avant d’assister au lancement des feux d’artifice et le partage du vin chaud ; breuvage tant attendu - et apprécié - en raison de la grande froidure qui piquait mains et visages !
Rappelons brièvement le contexte de cette bataille et ses conséquences. La bataille de Nancy opposa le duc de Bourgogne Charles le Téméraire et le duc de Lorraine René II. Elle se solda par la défaite et la mort du Téméraire. Le principal bénéficiaire de cette bataille fut le roi de France Louis XI qui s'empara d'une partie des états bourguignons. Elle permit aussi, et surtout, au duché de Lorraine de rester indépendant. Aujourd'hui encore, nos « irréductibles lorrains » fêtent chaque 5 janvier, devant la Croix-de-Bourgogne, cet anniversaire.
Quelles furent les conséquences de cette bataille ? Louis XI avait signé en 1475 à Picquigny une trêve avec le roi d'Angleterre Édouard IV. Celui-ci, privé du soutien du duc de Bourgogne, se verra contraint de renoncer définitivement à ses ambitions en France.
Dès l'annonce et la confirmation de la mort de Charles le Téméraire, Louis XI s'empare d'une partie des états bourguignons : duché et comté de Bourgogne, Picardie, Artois et Flandre, au détriment de Marie de Bourgogne, la fille du Téméraire. Celle-ci en appelle à son fiancé, Maximilien de Habsbourg, le fils de l’empereur Frédéric III, et récupérera en 1482 la Flandre, l'Artois et la Franche-Comté. Commencent alors plusieurs siècles de luttes entre les rois de France et les Habsbourg. Le fils de Maximilien de Habsbourg et de Marie de Bourgogne, Philippe le Beau, épousera l'héritière de l'Espagne, et sera le père de Charles Quint. Pendant deux siècles, le royaume de France sera entouré de possessions espagnoles : le long des Pyrénées au sud, la Franche-Comté à l'est et les Pays-Bas espagnols au nord. Et la Lorraine demeura, entre royaume des lys et empire, un état indépendant jusqu'en 1766.
[reportage et clichés : H&PB / source historique : Wikipédia]
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Le nouveau calendrier de 1582
En 1582, le pape Grégoire XIII instaure un nouveau calendrier, le calendrier grégorien. En effet, le calendrier julien, institué par Jules César et utilisé jusque-là par l’ensemble de l’Europe, comporte des erreurs dans le calcul des années bissextiles qui le décalent progressivement par rapport au cycle de révolution de la terre autour du soleil.
Ce calendrier grégorien introduit trois rectifications : premièrement, seule une année séculaire (1600, 1700, 1800…) sur quatre sera bissextile ; deuxième réforme, l’année commencera désormais officiellement au premier janvier dans toute la Chrétienté, alors que plusieurs dates étaient jusqu’ici choisies, selon les époques et les régions (Noël, Pâques, 1er janvier, 1er avril...) : ainsi, en Lorraine, l’année commençait le 25 mars, jour de la fête de l’Annonciation. Enfin, dernière rectification, la plus complexe à appliquer : pour compenser le décalage déjà existant, le pape ordonne que soient supprimés 10 jours du calendrier. Les pays qui adoptent immédiatement cette réforme voient donc le 15 octobre succéder au 4 octobre en 1582 ! En Lorraine, comme dans le royaume de France, on passe du 9 au 20 décembre, comme le montre l’ordonnance du duc Charles III datée du 22 novembre 1582, conservée aux Archives départementales de Meurthe-et-Moselle.
Pour ceux qui ont des compétences en paléographie et qui pourront décrypter ce document, chacun mesurera l’impact qu’une telle décision a eu sur la vie quotidienne de nos ancêtres lorrains !
Nota : pour ceux qui sèchent sur la lecture de ce document, la transcription sera publiée... en mars sur le site des AD 54 !
[pour les curieux, rendez-vous sur http://paleographe54.wordpress.com/2009/12/31/le-calendrier-gregorien-histoire-et-contexte]
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Nativité en Lorraine : de l’origine de la Crèche
Dans l'évangile de saint Luc, l'endroit où est déposé l’Enfant Jésus à sa naissance est désigné par le mot de « mangeoire », qui se dit cripia en latin, d'où est issu le mot « crèche ». Par extension, la crèche s'apparente à l'étable toute entière. Il semble que la naissance de Jésus ait eu lieu dans une grotte aménagée en étable, comme il en existait beaucoup en Palestine à cette époque.
Dès le IIIe siècle, les chrétiens vénèrent une crèche dans une grotte de Bethléem, supposée être le véritable lieu témoin de la Nativité.
Au Moyen-Âge, des épisodes des Evangiles étaient joués lors de représentations théâtrales dans toute Europe. Cependant leur contenu, leur symbolique, puisaient souvent dans les traditions et les rites païens. Au lieu d'interdire formellement ces pratiques païennes, l'Eglise tenta de leur opposer des pièces et tableaux vivants qui avaient pour thème principal la naissance du Sauveur selon les données des Evangiles des SS. Matthieu et Luc. Ces pièces étaient jouées au cours des célébrations liturgiques pour la rendre plus présente aux yeux des fidèles et affermir leur foi.
Les premières crèches ressemblant à celles que nous connaissons font leur apparition dans les églises à la Renaissance, au XVIe siècle.
Conscient du pouvoir de ces compositions, les Jésuites réalisent des crèches d'église, notamment à Prague en 1562, qui figurent parmi les plus anciennes connues. Progressivement les crèches entrent dans les maisons. Elles sont d'abord constituées de petites figurines de verre filé de Nevers, de porcelaine, de cire, de mie de pain ou de bois sculpté.
Ci-dessus, après la procession solennelle du clergé portant l'Enfant Jésus puis sa dépose entre Marie et Joseph, le prêtre encense la crèche de l'église Saint-Pierre de Nancy lors de la messe de la nuit de Noël.
[clichés H&PB]
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René Ier d'Anjou célébré en Lorraine
[Est Républicain] -
Connaissez-vous le Graoully ?
Graouilly. Ce seul nom parle à l'imaginaire de tout habitant de Metz. Toutefois, cette figure de monstre emblématique d'une cité a une présence bien discrète dans la ville...
Les Musées de la Cour d'Or de Metz explorent les légendes et la petite histoire du monstre messin, en s'attachant à préciser son identité. Cette exposition présente des oeuvres de natures et d'époques diverses évoquant le Graoully qui révèlent la permanence d'un thème ancré dans l'identité urbaine.
Né au début du Moyen Âge de l'imaginaire chrétien qui l'érigea en symbole du paganisme vaincu par la prédication de saint Clément - éternel combat du bien contre le mal -, le Graoully est indissociable du nom du premier évêque messin. Légitimé par des chroniques et vies de saints, le serpent aux allures de dragon a trouvé son plein épanouissement au Moyen Âge et au début de l'époque moderne, au gré des cérémonies religieuses et populaires. L'exposition Graoully, histoires d'un monstre urbain regroupe un ensemble de sculptures, d'objets, d'oeuvres dessinées, gravées ou peintes du Moyen Âge à nos jours plongeant le visiteur dans l'univers formel et symbolique de ce monstre intrinsèquement lié à la ville qui l'a vu naître.
Au fil des siècles, le Graoully a pris des formes très diverses, du serpent-dragon médiéval au dragon chinois de l'image populaire de 1850. D'abord représenté sous un aspect conforme au sens médiéval du terme draco, mi-serpent, mi-dragon, le Graoully a pu devenir chimère ou crocodile sous la plume de conteurs au XXe siècle. Son nom actuel, apparu au XVIe siècle, dérive peut-être d'une racine indo-européenne en Gr- évoquant son caractère redoutable, puis de l'ancien allemand groeulich qui signifie horrible, abominable.
>> Graoully. Histoires d'un monstre urbain, exposition présentée aux Musées de Metz-Métropole La Cour d'Or à Metz jusqu'au 8 mars 2010.
Vie de saint Clément, manuscrit, vers 1380, Bibliothèque de l'Arsenal, Paris. -
Contrexéville, carrefour de voies romaines
Avant que le projet Diabéticom ne rentre dans sa phase concrète, le secteur des lacs de la Folie qui l'accueillera a fait l'objet d'une expertise archéologique. Avec une découverte à la clé.
Les soupçons étaient bel et bien fondés. La presqu'île du lac inférieur de la Folie cache effectivement un superbe tronçon de voie romaine comme les archéologues le subodoraient.
La découverte a été faite il y a peu, suite aux opérations de déboisement nécessaires à la conduite du projet Diabéticom sur le site de la Folie. Une équipe de l'Institut national pour la recherche archéologique préventive (INRAP) a, durant trois jours, expertisé une surface déboisée de 5.000 m² destinée à recevoir ultérieurement le complexe Diabéticom. Et a finalement mis à jour une portion de voie qui devait relier Corre, le dernier port sur la Saône, à Soulosse, le célèbre vicus commercial établi sur la grande voie impériale Lyon-Trèves.
Les archéologues à l'œuvre sur le site de la Folie imaginaient bien que le travail de la terre ne serait pas vain dans la mesure où ils avaient déjà connaissance d'autres portions dans le périmètre. Gilou Salvini, président du Cercle d'études locales et archéologue bénévole, avait déjà eu l'occasion d'observer un bout de voie empierrée lors de la vidange du lac inférieur en 1995. En 2000, la fouille archéologique préventive menée par Karine Boulanger, de l'INRAP, avait donné lieu à une autre découverte de ce type. En plus des deux bâtiments ruraux gallo-romains situés sur l'emprise de la D 165, entre la BA 902 et l'usine Solocap, un tronçon de chaussée qui se dirigeait vers le lac a été dégagé et étudié.
Le duo qui s'est retrouvé au bord des lacs tout récemment avec des représentants de l'INRAP et des bénévoles du Cercle d'études locales s'attendait donc à dénicher sur la presqu'île une autre partie de ce réseau routier. Un réseau dont l'usage se serait probablement arrêté à la fin de l'Empire romain quand de nouvelles agglomérations humaines ont été desservies par des routes toutes neuves aux itinéraires différents.
Mais avant d'être boudée, la portion contrexévilloise du fameux vicus commercial a dû être particulièrement empruntée. Les pierres bien serrées les unes contre les autres, qui constituent la chaussée, font en effet apparaître par endroits des réparations qui marquent l'état de dégradation lié à une importante circulation.
Après ces trois jours de labeur sur le site de la Folie, le secteur fouillé a été rebouché, le laissant ainsi à disposition des aménageurs. Car, ce tronçon de route aussi intéressant soit-il ne vient en rien compromettre les projets qui devraient voir le jour en lieu et place du réseau routier romain.
[d'après Vosges Matin | 08.12.09]
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Comment Saint Nicolas est-il devenu lorrain ?
[L'Abeille de Neufchâteau | 11.12.09] -
Un saint lorrain : saint Dagobert II, roi d’Austrasie et martyr
En 656, Sigebert III est assassiné à l'instigation du maire du palais Grimoald, qui a fait adopter son fils, Childebert par Sigebert III.
Grimoald préfère laisser en vie le jeune Dagobert, âgé de 4 ans, mais le fait tonsurer, ce qui le prive de ses droits à la succession royale. L'évêque Didon de Poitiers emmène Dagobert dans un cloître en Irlande. Grimoald répand le bruit de la mort de Dagobert, et son fils Childebert peut ainsi monter sur le trône et régner sur l'Austrasie de 656 à 662.
Dagobert revient en 674 pour réclamer son royaume d'Austrasie, mais n'obtient que les régions proches du Rhin sur lesquelles il règne à partir de 676, après l'assassinat de son cousin le roi Childéric II dans la forêt de Lognes en 675.
Dagobert II supprime à son maire du palais Pépin de Herstal le droit de gouverner à sa place. Il s'oppose au désir d'indépendance des nobles et à l'expansion de l'église romaine. La capitale mérovingienne est établie à Stenay (Meuse).
Cette politique suscite un complot instigué par le maire du palais Pépin de Herstal. Le 23 décembre 679, au cours d'une partie de chasse en forêt de Woëvre (proche de Stenay), il est assassiné.
Dagobert II est enterré dans la basilique Saint-Rémi de Stenay. Le 10 septembre 872, le roi Charles II le Chauve retrouve son tombeau, et transporte son corps à Douzy où Dagobert est mystérieusement canonisé par un concile d'évêques métropolitains, sous le nom de saint Dagobert. Charles II fait construire à Stenay la basilique Saint-Rémi pour recevoir les reliques du saint, conservées dans une chasse d'or et d'argent ; une partie de ces reliques est attribuée à l'abbaye de Juvigny.
Un récit retrace un miracle survenu durant le règne de Dagobert II : alors qu'il séjournait au château d'Isenbourg en Alsace, le fils du roi ainsi que ses officiers chassaient sur les bords de l'Ill au sein du cloître d'Ebersheim. Un sanglier monstrueux fondit sur eux et désarçonna le prince qui mourut dans sa chute. Saint Arbogast, évêque de Strasbourg, rendit la vie au prince dont Dagobert honorait de présents son église.
L’Eglise le fête au calendrier des saints le 23 décembre, jour anniversaire de sa mort.
[source : Wikipédia et bulletin paroissial « La Barrette de Saint-Pierre-des-Latins », paroisse Saint-Pierre-N.-D. de Bonsecours de Nancy, déc. 2009 : http://www.eglise-st-pierre-nancy.fr/spip.php?article157]
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René Ier d'Anjou et la Lorraine
Dans le cadre de la commémoration du 600ème anniversaire de la naissance de René Ier d'Anjou, le Musée lorrain de Nancy propose une exposition-dossier sur "René Ier et la Lorraine" dont l'ambition est de montrer que ce monarque, dont on a gardé en Lorraine un souvenir un peu flou, s'inscrit pourtant définitivement dans l'histoire régionale à travers deux thèmes emblématiques qui se sont perpétués jusqu'à nos jours : le culte de saint Nicolas et la croix de Lorraine.
Devenu duc de Lorraine par son mariage avec Isabelle, héritière du duché, René d'Anjou fut en effet le premier de la famille ducale à témoigner de son attachement au culte de saint Nicolas. En 1471, il offrit à l'église de Saint-Nicolas-de-Port un somptueux bras-reliquaire d'or dans lequel fut enfermé le doigt du saint, insigne relique que des foules immenses de pèlerins vinrent vénérer.
C'est lui aussi qui apporta en Lorraine "l'usage" de la croix à double traverse. A l'époque de René Ier, il existait une tradition angevine de la croix double, représentant la vraie Croix. La filiation entre cette croix, dite Vraie Croix d'Anjou ou encore Croix de Baugé, qui appartint à la famille d'Anjou, et la croix de Lorraine, reste encore difficile à appréhender pour les Lorrains.
L'exposition propose de montrer comment s'est faite cette filiation et comment, au fil de l'histoire, la croix à double traverse se transforma en symbole régional puissant, puis en symbole national de résistance et de patriotisme.
>> Exposition "René Ier d'Anjou et la Lorraine, Musée lorrain, Nancy, 11 décembre 2009 au 28 février 2010. Ouvert tous les jours sauf le lundi, de 10h à 12h30 et de 14h à 18h.
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Verdun et le tourisme de mémoire
Verdun sera le premier site à bénéficier d'un accord cadre pour sa politique de tourisme de mémoire. Un pari qu'Hubert Falco, secrétaire d'Etat à la Défense et aux Anciens combattants est prêt à mener avec le département. Avec le maire de la cité de la Paix.
L'Est Républicain : Quel est le but de la signature d'une convention cadre. En quoi engage-t-elle l'Etat vis-à-vis du département de la Meuse ?
Hubert Falco : En 2014, nous commémorerons le centième anniversaire du déclenchement de la Grande Guerre. Cet anniversaire aura un écho européen et international. Nous devons nous préparer à accueillir dans la Meuse un nombre important de visiteurs. Nous nous y préparons dès aujourd'hui, en nous donnant un cadre de travail et des objectifs. L'Etat et le département s'engagent ici, ensemble, pour réussir le centième anniversaire et, au-delà, pour permettre aux 500.000 visiteurs qui se rendent chaque année sur les champs de bataille de la Meuse d'y être mieux accueillis.
ER : A votre avis, quel est l'avenir du tourisme de mémoire, à Verdun comme ailleurs ?
Hubert Falco : En mettant Verdun sous les projecteurs de la presse française et européenne, le centième anniversaire va attirer à Verdun un nombre considérable de touristes de la mémoire. Nous allons tout faire pour aménager le site, le moderniser, développer des animations susceptibles d'intéresser les visiteurs. C'est un enjeu pour notre mémoire nationale. Mais, ne le cachons pas : c'est aussi un enjeu pour le développement économique de la Meuse, un moyen de créer des emplois durables dans toute la région. Favoriser le tourisme de mémoire est l'un des grands objectifs que j'ai fixé à mon ministère : Verdun est le premier site qui va bénéficier de cette nouvelle politique. Il y en aura d'autres en France dans les mois qui viennent.
ER : Le département peut-il se passer du soutien du maire de Verdun dans le cadre de sa politique de mémoire ?
Hubert Falco : Je suis un homme de dialogue et d'écoute. Ce que je souhaite, par-dessus tout, c'est que l'on travaille ici de façon constructive et apaisée. C'est l'intérêt de Verdun et de toute sa région qui est en jeu. Je souhaite donc que nous puissions, avec l'ensemble des partenaires concernés, travailler sereinement.
ER : Allez-vous saisir l'opportunité de votre venue pour vous arrêter au monument dédié aux deux fusillés et inauguré le 4 novembre dernier à Fleury-devant-Douaumont ?
Hubert Falco : J'irai évidemment me recueillir devant le monument dédié aux fusillés. Comment pourrait-il en être autrement, au moment où je travaille à la mise en place d'une commission chargée de réhabiliter la mémoire des fusillés de la Grande Guerre ? Je tiens à signaler que beaucoup d'entre eux ont été réhabilités dès 1919 ! Il faut différencier les mutins et les soldats victimes, parfois, de décisions arbitraires. Ces soldats étaient des hommes avec leur force et leur faiblesse. Près de cent ans après leur mort, il est grand temps de faire la vérité et de réconcilier les mémoires. C'est ce que la commission s'efforcera de faire.
ER : Pour vous qui soutenez la politique de mémoire d'un département, l'histoire est-elle une matière optionnelle ?
Hubert Falco : Un peuple sans histoire est un peuple sans avenir et sans identité. Elle doit être mieux intégrée au cursus scolaire. L'histoire n'est pas une matière optionnelle. Or, à l'heure actuelle, regardons les choses en face : au lycée, dans les filières scientifiques, l'histoire bénéficie d'un des plus bas coefficients qui soit. Aujourd'hui, un lycéen qui aurait un zéro pointé dans cette discipline pourrait quand même avoir son bac ! Pouvons-nous nous contenter de cette situation ? La proposition de mon collègue et ami, le ministre de l'Education nationale, Luc Chatel va dans le bon sens. Elle consiste à renforcer l'enseignement de l'histoire géographie en classe de Première scientifique, de manière à couvrir l'ensemble du programme. Il ne s'agit donc en rien de rendre cette matière optionnelle, c'est même tout le contraire : l'histoire sera traitée comme le français dont l'épreuve est passée par les bacheliers en classe de Première depuis près de 50 ans sans que personne ne trouve rien à y redire...
Propos recueillis par Walérian KOSCINSKI
[Est Républicain | 10.12.09]
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[Vosges Matin | 18.11.09] -
Le retour de Jeanne d’Arc à Dieulouard (Meurthe-et-Moselle)
On sait que Jeanne la Bonne Lorraine est venue en pèlerinage à Saint-Nicolas-de-Port en 1428, juste avant le début de son épopée. Une autre hypothèse a été émise à propos de sa visite à Saint Nicolas. Certains indices montrent qu’il s’agirait plutôt d’un prieuré dédié à saint Nicolas situé à proximité de Dieulouard où Jeanne se serait rendue en chemin vers Nancy pour aller trouver le duc de Lorraine.
Dieulouard, à cette époque, était naturellement sur la route de Nancy quand on venait de Domremy ou Vaucouleurs. C’était l’ancienne voie romaine, l’une des plus fréquentées au XVème siècle en Lorraine. A Dieulouard, Jeanne est reçue par Jean de Dieulouard, qui l’accompagnera plus tard à Chinon.
Ainsi des liens forts existent entre notre Jeannette et la ville de Dieulouard. D’ailleurs, on a pu la voir dans l’église paroissiale Saint-Sébastien en compagnie de Jean de Dieulouard, jusqu’aux années 1940. A cette époque, en effet, se trouvait dans la crypte médiévale un groupe statuaire composé de quatre personnages, que l’on peut admirer sur une carte postale ancienne.
Ce groupe, dont l’auteur n’est pas connu, représente, de gauche à droite, Jean de Dieulouard, Notre-Dame-des-Voûtes - qui demeure encore à ce jour dans la crypte -, Jeanne agenouillée en prière, le doyen Jean Colin, curé de Dieulouard à l’époque où Jeanne visite Dieulouard.
Notre-Dame-des-Voûtes, également appelée Notre-Dame-des-Grottes ou Vierge-en-Terre, est très ancienne et représenterait Marie-Madeleine. Les trois autres personnages avaient été commandés et installés par l’abbé Clanché, curé de Dieulouard dans la première moitié du XXème siècle, grâce à une souscription publique. L’abbé Clanché était en effet un fervent admirateur et historien de Jeanne d’Arc sur laquelle il publia de nombreux ouvrages et notices. Ce penchant n’a pas dû être partagé par son successeur, car ce groupe statuaire sortit un jour de la crypte et, petit à petit, des pieuses mémoires… jusqu’à ce jour de mai 2009 où l’opiniâtreté d’un curieux de l’histoire de Jeanne permit de retrouver une partie de ces statues dans les combles de l’église.
Contact fut pris avec Bernard Mugnier, spécialiste de la statuaire de Jeanne d’Arc. L’intérêt artistique de cette (re)découverte ne faisait pas de doute, car Bernard Mugnier, qui en a vu d’autres dans toute la France, ne connaissait aucune version de cette très belle représentation de Jeanne.
La mairie de Dieulouard autorisa la restauration des statues de Jeanne et de Jean de Dieulouard, celle du doyen Colin étant semble-t-il définitivement perdue. Depuis novembre 2009 les deux statues restaurées ont été réunies et sont désormais mises en valeur au Musée des Amis du Vieux Pays de Dieulouard. Si la question du passage historique de Jeanne d'Arc à Dieulouard fera encore longtemps débat, il est heureux que cette statuaire originale ait été sauvée. Le patrimoine lorrain en sort grandi... et enrichi.
[Merci à Nadia pour ses informations. Texte et clichés : http://www.lorrainedecoeur.com]
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César, le Rhône (et un peu la Saône...) pour mémoire
Voilà une exposition qui nous emène bien loin de notre Lorraine. Mais, à bien y réfléchir, notre Saône Lorraine est comme un petit lien qui nous uni au grand Rhône qui est le lieu de ces fabuleuses découvertes, coeur de l'exposition présentée cet hiver au musée départemental d'Arles (Bouches-du-Rhône). La Saône n'est-elle pas la fiancée du Rhône qui finissent par se marier à Lyon pour mieux courir ensemble vers la Méditerranée ? Bref, il n'est donc pas incongru de présenter ici cette remarquable exposition... et de son non moins remarquable catalogue (pour ceux qui ne pourront aller visiter l'exposition !).
Les objets et sculptures romaines découvertes dans le lit du fleuve ont aussi marqué la Gaule du nord - la Gaule Belgique dont la Lorraine constituait une partie notable - ; légions romaines et marchands prirent souvent le bateau en Arles pour remonter vers Lyon, Autun et les provinces du nord et diffuser ainsi la culture latine, donnant naissance aux gallo-romains. La Saône, navigable jusqu'à Corre (Haute-Saône actuelle) servit, à la suite du Rhône, à conquérir militairement, économiquement et culturellement le pays des Séquanes (Besançon), des Leuques (Toul, Naix) et des Médiomatriques (Metz).
Le magnifique catalogue édité à l'occasion de l'exposition d'Arles présente les extraordinaires découvertes faites ces vingt dernières années dans le Rhône à Arles et au large des Saintes-Maries-de-la-Mer. Avec près de 500 objets, dont le fameux et médiatique buste de Jules César, ressurgit du fleuve l'antique Arelate (l'Arles romaine) et le port qui a fait sa fortune.
Les études menées autour des fouilles ont mis en avant l'ampleur du réseau commercial entre le nord de la Gaule et le bassin méditerranéen et ont confirmé le rôle prépondérant de la ville d'Arles et de son port de transfert de charge entre la mer et le fleuve.
>> César, le Rhône pour mémoire. 20 ans de fouilles archéologiques dans le fleuve à Arles, Luc Long et Pascale Picard (sous la dir.), éditions Actes Sud-Musée départemental Arles Antique, 2009, 400 p., 300 ill. quadri (39 €).
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L'exposition « Gallo-romains en Saône Lorraine » déployée sur deux sites patrimoniaux en 2010
Pour célébrer les 30 ans de l’association Saône Lorraine, le bureau du conseil d’administration a décidé de mettre sur pied une grande exposition qui mobilisera plusieurs partenaires. « Gallo-romains en Saône Lorraine » en sera le thème.
Dernièrement, une réunion de travail a rassemblé au musée d’Hennezel les différents contributeurs pressentis par Jean-François Michel, président de Saône Lorraine. Coordonnée par Saône Lorraine, l’équipe organisatrice formée par les représentants du Cercle d’études local de Contrexéville, d’Escles-Archéologie, de La Roye Demange d’Ainvelle et des Amis de Saint-Maur de Bleurville va travailler cet hiver à la conception et au montage d’une exposition qui couvrira toute la vie quotidienne de nos ancêtres Leuques et Séquanes qui vivaient dans le bassin des sources de la Saône entre le 1er et le 3ème siècle après J.-C. Seront particulièrement abordés le thème du sacré, des voies de communication, du travail de la pierre (carrières, meules), de l’eau, des objets de la vie courante (verres antiques, poteries, costumes…).
De nombreuses pièces lapidaires issues des fouilles archéologiques menées dans le sud-ouest vosgien ainsi que des panneaux pédagogiques explicatifs constitueront la colonne vertébrale de cette exposition.
Rodée dans l’organisation d’expositions, l’association Saône Lorraine proposera pour la première fois une rétrospective historique multi-sites parce que multi-facettes. Les visiteurs pourront en effet découvrir « les gallo-romains en Saône Lorraine » au musée d’Hennezel-Clairey et à l’abbaye Saint-Maur de Bleurville ; les deux sites se compléteront astucieusement. Par ailleurs, des visites sur d’autres lieux où sont conservés des éléments de l’époque antique seront possibles (Ainvelle, Monthureux-sur-Saône, Jonvelle…). Des conférences, des promenades découvertes sur des sites de fouilles et des animations archéologiques pour les scolaires sont également envisagées.
>> Afin d’enrichir cette exposition, l’association Saône Lorraine accepte tout prêt de pièces archéologiques de l’époque gallo-romaine provenant du sud-ouest vosgien. Contact : Jean-François Michel au 03.87.66.24.06 ou jean-F.michel@wanadoo.fr
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Vers la béatification de Zita de Bourbon-Parme, dernière impératrice d'Autriche
Une association s'est créée afin de mener à son terme le dossier de béatification de la dernière impératrice d'Autriche-Hongrie, Zita de Bourbon-Parme. Epouse de Charles Ier de Habsbourg-Lorraine, elle reste chère au coeur des Lorrains.
La princesse Zita de Bourbon-Parme est née le 9 mai 1892 en Italie. Le 21 octobre 1911, elle épouse l'archiduc Charles, petit-neveu de François-Joseph, qui devient l'empereur Charles Ier d'Autriche et roi de Hongrie en 1916, en plein conflit mondial.
Impératrice d'Autriche et reine de Hongrie, Zita assiste son mari, au cours de leurs deux années de règne, dans ses efforts pour la paix et la justice sociale. Ce couple uni, soudé par une profonde foi chrétienne, aura huit enfants.
Exilée en Suisse à la fin de la Première Guerre mondiale, la famille impériale est reléguée à Madère où Charles meurt le 1er avril 1922. Veuve, sans ressources, se dévouant aux siens et à tous, l'impératrice Zita vit en Espagne, en Belgique, au Québec et aux Etats-Unis, puis revient en Europe après la Seconde Guerre mondiale.
Elle décède le 14 mars 1989, et est enterrée à Vienne le 1er avril suivant. Charles de Habsbourg-Lorraine fut béatifié par le pape Jean-Paul II en 2004. En 2008, le Vatican a autorisé l'ouverture du procès de béatification de Zita dans le diocèse du Mans, à l'abbaye bénédictine de Solesmes.
>> Plus d'infos en contactant l'association pour la béatification de l'impératrice Zita, Abbaye Saint-Pierre de Solesmes, 1 place Dom Guéranger, 72300 SOLESMES.
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Les oubliés vosgiens de la Grande Guerre
Raon-sur-Plaine et Raon-lès-Leau, oubliées du traité de Versailles de 1919, n'ont jamais récupéré les quelque 2.000 ha de forêt que l'Allemagne leur a spoliés en 1871. Les deux communes vont saisir la justice.
« Nos aïeuls ont voulu rester français. Pour récompense, ils ont été spoliés ». 138 ans après la signature du traité de Francfort, la blessure est encore ouverte au pied du Donon. Les vosgiens de Raon-sur-Plaine et les voisins meurthe-et-mosellans de Raon-lès-Leau n'ont toujours pas digéré les facéties de l'histoire dont ils sont toujours victimes. La faute à une méprise et un oubli.
Leur malheur débute à l'issue de la guerre de 1870. Considérant le Donon comme un passage hautement stratégique, entre Strasbourg et Lunéville, Bismarck réclame et obtient l'annexion des deux communes pourtant située hors de la ligne de partage. Aussitôt, c'est le tollé, les habitants protestent, revendiquent, entravent le fonctionnement de l'administration allemande et finissent par obtenir après sept mois passés en territoire annexé, la signature d'une convention additionnelle au traité.
Les deux villages sont rendus à la France, à l'exclusion de quelque 1.893 ha de forêts domaniales situés sur les versants occidentaux du Donon. Dans l'affaire, Raon-sur-Plaine a perdu les deux tiers de son territoire. Pour Raon-lès-Leau, c'est encore pire. La commune amputée des 9/10ème de sa surface n'est plus qu'un mouchoir de poche de 170 ha, sans ressources ni moyens.
Aussi, pendant près d'un demi-siècle les deux communes vont s'accommoder tant bien que mal de cette situation. En 1918, quand l'armistice de la grande guerre est signé, les deux Raon pensent qu'elles vont légitimement rentrer dans leurs biens, avec le rétablissement des frontières d'avant 1871. Erreur. Le traité de Versailles oublie tout bonnement la convention additionnelle les concernant.
Leur forêt reste donc la propriété de Grandfontaine, dans le Haut-Rhin. Depuis, les deux communes n'ont cessé de revendiquer leurs dus. En vain. « On a écrit à tous les présidents de la République et obtenu autant de réponses polies. L'État prend toujours bonne note de nos doléances, mais se garde bien d'aborder le sujet sur le fond ». Il faut dire que l'affaire n'est pas mince. Son règlement suppose de modifier les limites territoriales de trois départements et deux régions. Pas moins.
« Pour revenir en arrière, on nous dit qu'il faut l'accord de la commune de Grandfontaine. C'est une manière de ne pas avancer. Car, bien évidemment, Grandfontaine n'a aucun intérêt à revenir à ses limites territoriales d'avant 1871 », observe le maire de Raon-sur-Plaine, Antoine Quirin.
Estimant avoir épuisé tous les recours et interventions possibles auprès de l'État, les deux communes ont donc décidé de s'attacher les services d'un avocat et de saisir la justice. « Il n'existe pas de prescription s'agissant d'une collectivité territoriale. Nous avons subi un préjudice, l'État nous doit réparation. La privation de cette taxe sur le foncier non bâti (NDLR : environ 70.000 euros par an) nous pénalise lourdement et nous oblige à vivre de la charité publique », conclut le maire de Raon-lès-Leau, Etienne Meire. Au pied du Donon, la bataille des forêts est décidément loin d'être terminée.
Jean-Marc TOUSSAINT
[L’Est Républicain | 09.11.09]
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Une sainte de Lorraine méconnue : Marguerite de Lorraine
Le 3 novembre, le calendrier de l'Eglise fête la bienheureuse Marguerite de Lorraine. Fille de Yolande d'Anjou et de Ferri de Vaudémont, elle était la soeur de René II, duc de Lorraine et de Bar, vainqueur de Charles le Téméraire le 5 janvier 1477.
Cette princesse est méconnue des Lorrains. Elle a cependant sa place dans la chapelle des Âmes du Purgatoire de la basilique Saint-Epvre à Nancy où sa statue surmonte l'autel. Une autre statue est déposée dans un arbre creux proche du parvis de la basilique Notre-Dame de Sion. Une croix plantée au bord du chemin menant au village de Vaudémont, sur la colline de Sion, rappelle également le souvenir de Marguerite de Lorraine.
Marguerite de Lorraine, née au château de Vaudémont en 1463, a vécu une partie de son enfance auprès du bon roi René en Provence. A la mort de René d'Anjou, elle revint en Lorraine et fut mariée en 1488 à René duc d'Alençon, fils d'un compagnon de Jeanne d'Arc. Elle suivait les conseils et les exemples de sa belle-soeur Philippe de Gueldre, duchesse de Lorraine, qui finit sa vie chez les Clarisses de Pont-à-Mousson.
Un fils, Charles, et deux filles, Françoise et Anne, naquirent de ce mariage. Mais René d'Alençon devait mourir le 1er novembre 1492. Marguerite prit en main efficacement les affaires du duché de son mari. Elle fut également une éducatrice incomparable pour ses enfants et la bienfaitrice de tous les pauvres. Surnommée la "sainte duchesse", après 22 ans de règne, Marguerite de Lorraine laissa le duché à son fils et se retira chez les Clarisses d'Argentan. Elle devait décéder le 2 novembre 1521 à l'âge de 58 ans.
Des miracles se produisirent sur son tombeau : son corps et son coeur demeurèrent intacts durant plus de deux siècles. En ouvrant son tombeau en 1793, les sans-culottes profanèrent ce corps saint et le jetèrent dans une fosse commune. Cependant, le culte de Marguerite de Lorraine demeura fort et fervent parmi les chrétiens.
Elle fut déclarée bienheureuse par le pape Benoît XV le 20 mars 1921. Elle est la protectrice des familles et la patronne des dentellières, en relation avec la création du point d'Alençon dont le couvent des Clarisses de la ville conserve deux pièces de broderie de la main de la duchesse Marguerite.
[source : Bulletin "La barette de Saint-Pierre des Latins" de la communauté Summorum pontificum de Saint-Pierre de Nancy, novembre 2009, article de Jean-Marie Cuny]
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Colloque "La Lorraine, la Bourgogne et la Franche-Comté du Moyen Âge à nos jours"
Le Comité d'Histoire Régionale de Lorraine organise un colloque sur le thème "La Lorraine, la Bourgogne et la Franche-Comté du Moyen Âge à nos jours : relations, différences et convergences" les 13 et 14 novembre 2009 à l'Hôtel de Région, Place Gabriel-Hocquard à Metz, sous la direction scientifique du professeur François Roth.