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Notre histoire - Page 118

  • La lettre de Pierre-Dié Mallet retrouvée

    « J'ai cherché cette lettre pendant des années », confie Bernard Mayer, 58 ans, habitant de Seichamps. « Elle m'avait été adressée en 1975 par Pierre-Dié Mallet, peintre, sculpteur et imagier lorrain né à Rambervillers en 1895 et mort à Nancy en 1976 ».

     

    oeuvre P.-D. Mallet.jpgEn déplaçant ces jours derniers des livres dans une bibliothèque, il voit tomber l'enveloppe qui contenait la missive. Tracée à la plume d'une écriture fine et serrée, elle est datée du 21 décembre 1975. Pierre-Dié Mallet y souhaite un bon Noël à toute la famille Mayer de « Siccus campus », appellation ancienne du village de Seichamps. L'occasion pour l'historien et hagiographe de revenir, dans sa lettre, sur l'histoire de Seichamps et de son patron, saint Lambert. Pierre-Dié Mallet a aussi réalisé le portrait de Bernard à l'âge de 8 ans.

     

    Portraitiste minutieux, un genre dans lequel il excellait, Pierre-Dié Mallet aimait reprendre les traits de ses modèles pour réaliser ensuite des tableaux historiques riches en symboles et références. C'est ainsi qu'on retrouve le doux visage de son épouse bien-aimée Jeanne dans sa représentation de Jeanne d'Arc.

     

    « C'est le dernier artiste qui ait fait des représentations historiques, la plupart du temps religieuses », souligne l'éditeur et écrivain régionaliste, Jean-Marie Cuny pour qui Pierre-Dié Mallet a réalisé plusieurs couvertures de la Revue Lorraine Populaire ainsi que celle de son premier livre : « Promenade en Ville Vieille » et celle de son livre de recettes « La Cuisine Lorraine ». « On lui doit de nombreuses statues, celles de Notre-Dame-de-Sion, les divinités gréco-romaines de l'hémicycle de la place de la Carrière, la statue du duc Antoine au-dessus de la Porterie du Musée Lorrain... », précise Jean-Marie Cuny.

     

    Spécialiste de l'héraldique, ses blasons sont répandus dans toute la Lorraine : Gérardmer, Vandœuvre, Champigneulles, Laneuveville, Rambervillers... où il est né. Son blason complet des ducs de Lorraine se trouve à l'Hôtel de la Reine, à Nancy. « C'était un excellent illustrateur mais avec un côté chromo », analyse Mireille Canet, historienne d'art spécialiste de la Lorraine. Grand érudit, élève de Victor Prouvé, du peintre Emile Friant, ami de Jean Lurçat, en relation étroite avec de nombreux artistes, Pierre-Dié Mallet, qui avait choisi d'accoler le nom de « Dié » à son prénom après avoir beaucoup travaillé sur l'iconographie de saint Dié.

     

    Habité par la passion de la Lorraine, il se sentait proche de ses habitants.

     

     

    [d’après l’Est Républicain | 26.01.09]

  • Im memoriam, Louis XVI

    louis XVI.jpg21 janvier 1793, à 10 h 20, sur la place de la Révolution à Paris (actuelle place de la Concorde), le roi Louis XVI, 39 ans, est guillotiné. Emprisonné aux Tuileries avec sa famille depuis le mois d'août 1792, il est condamné à la peine de mort par le tribunal révolutionnaire. La Convention l'accuse d'être un traître envers la Nation.

     

    Ses dernières paroles adressées au peuple de France : "Français, je meurs innocent ; je pardonne à mes ennemis ; je désire que ma mort soit..." Mais la fin de ses mots sera occultée par la roulement de tambour annonçant son exécution.

     

    Le 16 octobre 1793, sa femme, Marie-Antoinette de Habsbourg-Lorraine, sera à son tour guillotinée en place publique.

     

    RIP.

     

  • 600ème anniversaire de la naissance de René d'Anjou, duc de Lorraine et de Bar (1409-1480)

    rené d'anjou.jpgCapétien de la branche des Valois, René était petit-fils de Louis Ier (+1384), le frère du roi Charles V. Second fils de Louis II (+1417) et de Yolande d'Aragon, il n'aurait dû recevoir que des seigneuries mineurs. Il obtint pourtant de l'habile politique de sa mère les duchés de Barrois et de Lorraine (1430 et 1431) où il se marie avec Isabelle de Lorraine, fille du duc Charles II.

     

    En 1434, il hérita en outre des domaines de son frère aîné, Louis III. Ils comprenaient Provence, Maine et Anjou, et la partie du royaume de Sicile péninsulaire dont Louis III s'était assuré. Depuis 1382, Louis Ier puis ses héritiers tentaient de s'établir dans cette Italie méridionale. Ils l'avaient contestée aux Duras, lignage également capétien, issu de Charles Ier, frère de saint Louis et devenu roi de Sicile. Ultime reine de cette dynastie, Jeanne II (+1435) avait fini par promettre sa succession à Louis III. Elle maintint son choix en faveur de René. Mais il fallait maintenant à ce dernier disputer le royaume au puissant Alphonse V d'Aragon.

     

    Or, René commençait son règne dans les difficultés, prisonnier du duc de Bourgogne et soumis à une énorme rançon, lors de la célèbre bataille de Bulgnéville (Vosges) le 2 juillet 1431. Alors allié de la France, il affronte Antoine de Vaudémont, partisan de Philippe le Bon, duc de Bourgogne. En 1442, René laissait Naples, après une héroïque résitance contre Alphonse V. Il ne se rétablira plus dans le Mezzogiorno. Il n'abandonne pas pour autant la politique italienne, mais sans profit. Il participa encore aux démêlés de la Guerre de Cent Ans. Il soutenait son beau-frère, Charles VII. Inquiétant pour le royaume de France, Louis XI contraignit René à se replier en Provence pendant les dernières années de son existence.

     

    armoiries rené d'anjou duc de lorraine.gif

     

    René d'Anjou incarnait "l'automne du Moyen Âge" par ses projets immenses, ses rêves d'héroïsme et d'amour. René croyait pouvoir équilibrer l'irrésistible attraction de la monarchie française. En 1481, Louis XI recevait néanmoins la Provence. Ainsi s'achevait le rêve du Bon Roi René.

     

    rené d'anjou et jeanne de laval.jpg
    [d'après Célébrations nationales 2009, Ministère de la Culture et de la Communication, Direction des Archives de France]
  • Une petite place pour le duc Léopold

    léopold 1er de lorraine.jpgA Nancy, La ville nouvelle dite de Charles III, actuel centre-ville de Nancy, c'est un peu la cité du duc Léopold Ier. Léopold, qui retrouva son duché de Lorraine à l’extrême fin du XVIIe siècle après le départ de l’occupant français, a une place à son nom (appelée « Cour Léopold ») et ne dispose seulement que d’une modeste représentation dans sa bonne cité ducale. Et pourtant, il est avec Stanislas et Charles III le plus grand de nos ducs !

     

    En cherchant bien, on peut dénicher sa trace dans une rue de Nancy : le buste de Léopold est en effet fiché sur la façade du 46-48 rue Saint-Dizier, à proximité de la place du marché, au-dessus d’un magasin de vêtements. Il ne regarde pas du côté de sa place, mais vers la porte Saint-Nicolas. Normal, au début du XVIIIe siècle, la place qui porte son nom n'existait pas et était occupée par des remparts...

     

    Joli buste en médaillon aux volutes baroques du début du XVIIIe siècle, Léopold Ier porte au cœur la Croix de Lorraine. Notre duc releva ses états grâce à active politique de relance économique et de développement démographique. Son fils François III sera le dernier duc héréditaire de Lorraine avant de céder la Lorraine et le Barrois au roi Stanislas, sous la pression du roi de France.

     

    Duc de Toscane sous le nom de François II, le dernier duc de Lorraine deviendra enfin empereur du Saint-Empire romain germanique sous le nom de François Ier en épousant Marie-Thérèse de Habsbourg. Ce sont les parents de Marie-Antoinette d’Autriche (ou de Habsbourg-Lorraine), épouse du roi martyr Louis XVI. Marie-Antoinette était donc une Lorraine.

  • Charles-Edouard Fixary, un Vosgien "père du froid"

    Ce n'est pas un "fait d'hiver". Nos visiteurs vont découvrir un esprit vosgien particulièrement inventif du XIXème siècle. Il s'agit du liffolois Charles-Edouard Fixary, inventeur d'un système de fabrication du froid.

     

    Fixary.jpgCharles-Edouard Fixary, né à Liffol-le-Grand en 1830 et mort à Paris en 1888, occupe une place éminente parmi les inventeurs français. Ingénieur doué, technicien hors pair ou simplement bricoleur génial ? Quel titre mérite cet inventeur fécond dont la chape de plomb des années et le manque d'intérêt pour l'histoire des sciences et techniques ont fait oublier les multiples apports dans l'industrie frigorifique. Ses "machines à produire du froid" connurent de nombreuses applications, mais c'est sous le nom de "procédé Otto-Fixary" que la diffusion dans toutes les branches de l'industrie, entre 1880 et 1920, de ses procédés de réfrigération rencontra une notoriété aussi large que les zones d'ombre qui entourent sa vie personnelle et en particulier ses études.

     

    Christian Wagner, conservateur du "Musée de l'histoire Bernard-Counot" à Liffol, s'est penché depuis quelque temps sur cet inventeur et a voulu, même si le titre prestigieux de "père du froid" est revenu par convention à un de ses contemporains Charles Tellier (1828-1913), que notre homme ne serait pas un fantôme voué à rejoindre la longue cohorte des inconnus tombés dans les oubliettes de l'Histoire. Car, si le XIXe siècle si prodigue en monuments à la gloire des grands hommes ne lui fit pas l'honneur de la statuaire officielle, la brochure éditée par l'association du Musée de Liffol-le-Grand ne poursuit d'autre ambition que de faire le point sur la vie de l'illustre liffolois ainsi que sur ses réalisations techniques.

     

    L'ouvrage est abondamment illustré et il est édité avec l'aide de la commune de Liffol. Il a fédéré plusieurs érudits locaux ainsi que l'Union des Cercles généalogiques de Lorraine.

     

    >> L'ouvrage sur Charles-Edouard Fixary est en vente dans les librairies de Liffol et de Neufchâteau, et à l'Office du tourisme de Neufchâteau.

  • Les Lorrains ont fêté le 532ème anniversaire de la Bataille de Nancy

    Fête lorrains 2009 003.jpg

     

    Pour la 32ème année, les membres de l'association Mémoire des Lorrains et tous ses sympathisants ont joyeusement fêté le 532ème anniversaire de la Bataille de Nancy sur les lieux mêmes où le Grand Duc d'Occident trouva la mort, au monument de la Croix de Bourgogne à Nancy. Cette bataille a eu lieu le 5 janvier 1477, la veille de l'Epiphanie ; elle vit la défaite de Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, sous les murs de la cité ducale lorraine. Le jeune duc de Lorraine René II mettait ainsi fin aux vélléités hégémoniques et impérialistes du duc de Bourgogne qui souhaitait reconstituer la grande Lotharingie et relier son duché avec ses territoires flamands.

     

    Sur un sol couvert de neige - comme c'était déjà le cas le 5 janvier 1477 -, Jean-Marie Cuny, l'animateur de l'association Mémoire des Lorrains, dans sa traditionnelle harangue au peuple de Lorraine, a rappelé le souvenir du duc René II ainsi que toutes celles et ceux qui ont fait la grandeur de la Lorraine au cours des siècles (Jeanne d'Arc, René II, François III...).

     

    Fête lorrains 2009 005.jpg

     

    Malgré la froidure hivernale, une soixantaine de fidèles Lorrains, toutes générations confondues, l'ont accompagné dans cette commémoration. Rappelons que le 5 janvier était le jour de la fête nationale des Lorrains jusqu'en 1766, date de l'incorporation définitive des duchés de Lorraine et de Bar au royaume de France.

     

    Après avoir assisté au magnifique feu d'artifice tiré au pied du monument de la Croix de Bourgogne, tous les participants ont partagé le vin chaud qui a réchauffé les corps et les coeurs.

     

    Et vive la Lorraine !

     

    Fête lorrains 2009 007.jpg
    [clichés H&PB]
  • Darney : le Soldat de 1870 est rentré dans le rang

    Le monument à la mémoire des combattants de 1870-1871 de Darney était installé sur le rond-point à l'entrée de la ville depuis 1936. Après un nettoyage salvateur, il vient de regagner sa place d'origine, celle de 1912. A découvrir.

    Monument 1870 Darney.jpg

     

    En raison de la modification de la voirie, il n'était plus possible de le laisser sur le rond-point où il se trouvait depuis 1936. Sur les plans des services de la DDE, le Soldat de 1870 vient d'être installé à l'endroit où il fut inauguré le 14 avril 1912 : c'est-à-dire sur le trottoir à quelques mètres de son précédent emplacement. Le trottoir élargi à cet endroit accueille le piédestal de granit et sa statue en bronze. Désormais, chacun peut venir y lire les noms gravés en lettres d'or des combattants du canton de Darney tombés au cours de la guerre de 1870-1871 contre la Prusse.

     

    Le monument a été érigé juste avant la Première Guerre mondiale par souscription publique avec le concours du Souvenir Français des Vosges et des communes du canton. Au total, c'est 60 soldats qui sont tombés au champ d'honneur au cours de ce conflit désastreux pour la France : Attigny : 3, Belrupt : 3, Bonvillet : 6, Darney : 12, Dombasle-devant-Darney : 3 (dont le commandant Poirot), Escles : 4, Esley : 3, Frenois : 1, Hennezel : 5 (dont le capitaine Page), Jésonville : 1, Pierrefitte : 4 (dont le commandant Delorme), Pont-les-Bonfays : 2 (dont le commandant Parisot), Relanges : 6, Sans-Vallois : 3, Senonges : 4.

     

    Désormais, notre Soldat est accessible en toute sécurité à tout ceux qui s'intéressent à l'histoire de notre pays et qui souhaitent rendre hommage à la mémoire de ces combattants. Et notre fier fantassin - qui a retrouvé son épée disparue depuis longtemps - de pointer à nouveau de l'index la ligne bleue des Vosges et les chères provinces annexées (l'Alsace et la Lorraine, bien sûr)... mais fort heureusement retrouvées depuis !

  • Des "Justes" Vosgiens honorés à titre posthume

    Le titre de « Juste » sera remis au neveu d'un couple de Chantraine (Vosges) qui avait recueilli deux fillettes juives durant l'Occupation.

     

    marie et auguste colin.jpgLe dossier de demande de reconnaissance avait été déposé en 2003 auprès du comité Yad Vashem de Paris. Maurice Baran-Marszak, petit-cousin des deux fillettes, à l'origine de cette démarche se félicite de son aboutissement.

     

    Le titre de « Juste parmi les Nations » sera décerné à titre posthume à Marie et Auguste Colin le 18 décembre lors d'une cérémonie à l'hôtel de ville d'Epinal.

     

    C'est leur neveu, Gabriel Colin, domicilié à Ventron, qui recevra la médaille et le diplôme décernés par le comité français pour Yad Vashem. Un titre décerné à ce couple « pour avoir aidé à leurs risques et périls des juifs pourchassés pendant l'occupation ». Les noms de Marie et Auguste Colin seront également gravés sur le Mur d'honneur dans le Jardin des Justes parmi les nations à Yad Vashem, Jérusalem.

     

    Le 13 juillet 1942, Paul Glicenstein et son épouse Cyrla, née Baron, étaient arrêtés à Epinal par la Gestapo et un policier français puis transférés à Drancy et déportés à Auschwitz. Ils laissaient derrière eux deux filles : Ida, âgée de 14 ans, et Josette, 4 ans. Elles furent recueillies par Marie Colin, de Chantraine, leur nounou, alors âgée de 48 ans et son époux Auguste, 49 ans, jardinier, qui demeuraient route des Bains à Chantraine.

     

    « Les enfants étaient déjà gardées par ma tante car leurs parents, forains sur les marchés, travaillaient énormément », explique Gabriel Colin.

     

    Les deux fillettes seront protégées et choyées par le couple. « Ils avaient le cœur sur la main et ne se posaient pas de questions », ajoute Gabriel Colin. Plusieurs mois plus tard, les Allemands viennent perquisitionner le domicile d'un voisin nommé également Colin. Vraisemblablement à la recherche des fillettes. Averties, les gamines ont le temps de se cacher dans une tranchée creusée par Auguste et recouverte ... de purin. Le Colin en question est le maire de Chantraine.

     

    Marie, Auguste et leurs voisins, la famille Thiriet, qui avaient eux aussi souvent accueilli les fillettes, jugent alors qu'elles ne sont plus en sécurité. Les deux filles quittent la région et passent la ligne de démarcation grâce à une chaîne de solidarité. L'aînée voyage en train seule tandis que la plus jeune est prise en charge par un couple depuis Paris. Ida est accueillie à Bollène dans le Vaucluse, chez des cousins de sa mère, la famille Rozenberg. Elle y retrouve Marceline qu'elle avait connue à Epinal. Marceline - qui sera déportée en 1944 à l'âge de 15 ans avec son père à Auschwitz-Birkenau - est devenue ensuite la réalisatrice et écrivain Marceline Loridan-Ivens. Pendant les deux années suivantes, Ida vivra et travaillera dans le Puy-de-Dôme et l'Allier.

     

    A la Libération des Vosges en septembre 1944, Ida et Josette retourneront vivre auprès des familles Colin et Thiriet. Mais, en 1946, pressées de venir s'installer aux Etats-Unis par des tantes, elles quitteront les Vosges à contrecœur.

     

    Devenue citoyenne américaine, Ida adoptera un nouveau prénom, celui de Jacqueline, se mariera et aura deux enfants. Ida n'oubliera jamais Marie et Auguste. Elle leur écrira très régulièrement.

     

    « Marie était heureuse de nous montrer toutes ces lettres qui venaient des Etats-Unis », raconte Gabriel. Longtemps après la guerre, Ida est revenue en visite dans les Vosges et à Nancy où elle avait conservé de la famille. En 1981, Jacqueline Wolf a publié le récit de ces années sous le titre « Take care of Josette » (1). « Prends soin de Josette » : cette phrase avait été la dernière recommandation faite à l'aînée par la maman lors de son arrestation. En 1994, Ida-Jacqueline est décédée tandis que sa sœur Josette vit toujours aux Etats-Unis.

     

    (1) Un ouvrage traduit en français et paru chez l'Harmattan, en 2003 sous le titre « Récit en hommage aux Français au temps de l'Occupation ».

     

     

    [d'après l'Est Républicain | 24.11.08]

  • La Grande Guerre vue par les écrivains

    Une exposition au Palais du Gouverneur de Nancy sur le premier conflit mondial analysé par des hommes de lettres français et allemands.

     

    expo guerre et lettres.jpgFaisant suite à l'exposition sur la guerre des tranchées, une présentation de panneaux racontant le premier conflit mondial vu à la fois par des écrivains français et allemands occupe le péristyle du Palais du Gouvernement jusqu'au 30 novembre. Cette exposition, montée par le Bureau littéraire du Brandebourg, est organisée par le Goethe Institut, en partenariat avec le ministère de la Défense et la ville de Nancy.

     

    De la propagande des leaders d'opinion, de part et d'autre des frontières, à la victoire ou la défaite, selon le camp, en passant par le déroulement de la guerre, l'exposition de photos et documents d'époque donne à voir le conflit sous l'angle des hommes de lettres français et allemands. Des écrivains comme Roger Martin du Gard, Maurice Barrès, Richard Dehmel, Gide, mais aussi Apollinaire, Herman Hesse, Ernst Jünger, Thomas Mann livrent leur témoignage personnel.

     

    Durant la drôle de paix qui précède l'entrée en guerre, on ressent le même malaise nourri par la conscience de vivre la fin d'une époque. « Notre époque bien connue n'est plus : plus rien ne subsiste de ce qui était sûr et indiscutable », écrit Gerahrt Hauptmann.

     

    L'assassinat de l'héritier de l'empire austro-hongrois n'est pas perçu, au début, comme une réelle menace pour la paix. Mais l'utilisation qui en est faite par les leaders d'opinion pour diaboliser les adversaires potentiels fait que la guerre devient inéluctable.

     

    Après l'échec des divers ultimatums, la tension est telle que la mobilisation est ressentie comme un réel soulagement. La déclaration de guerre est vécue dans l'euphorie.

     

    Et, pour les écrivains, elle marque la fin d'une perte de sens. Pour les journalistes de guerre, l'enthousiasme général est moins causé par la guerre que par l'unité nationale prétendument retrouvée.

     

    En France, on dénonce les « hordes germaniques ». En Allemagne, c'est la Russie qu'on taxe de « barbarie ». La prolongation de la guerre, les millions de victimes, le rationnement font basculer les analyses et l'on peut lire, sous la plume de François Mauriac : « La guerre ne finira jamais - car, même finie, elle continuera de nous empoisonner comme les blessures dont on meurt six mois après les avoir reçues. »

     

    Des autochromes de Jules Gervais-Courtellemont et Hans Hildenbrand rendent au conflit ses vraies couleurs.

     

    >> Palais du Gouverneur - Nancy

    >> Entrée libre, du lundi au dimanche, de 10 h à 19 h.

     

     

    [d’après l’Est Républicain | 19.11.08]

  • Il y a 100 ans disparaissait le cardinal lorrain Désiré Mathieu

    Il y a 100 ans, Maurice Barrès suivait le corbillard emportant le cardinal Mathieu, prélat nancéien atypique qui avait été le confident du pape Léon XIII.

     

    cardinal mathieu.jpgErudit, modeste, ironique qu'il était. Atypique cet ecclésiastique qu'adoraient les uns, qui indisposait les autres.

     

    Pourtant, rien ne le prédisposait à cette tournure d'esprit mordante : Désiré Mathieu était né en 1839 dans la famille d'un petit brasseur d'Einville-au-Jard, près de Lunéville, dont l’épouse était très croyante. Sa sœur deviendra bénédictine sous le nom de mère Saint-François et directrice du pensionnat de Saint-Nicolas-de-Port. Lui entre au petit séminaire de Pont-à-Mousson, puis au grand séminaire de Nancy.

     

    Il s'y fait remarquer par sa vive intelligence, sa finesse et son esprit de repartie qui lui vaut parfois de se mettre en porte-à-faux avec ses supérieurs. Mais l'homme ne changera pas, comme le souligne l’auteur lorrain Emile Badel : « Ironique et piquant envers les injustices et les petitesses de la vie courante (...), ponctuel, méthodique et correct, ni mystique, ni subtil (...), comme il ne se corrigea pas, on essaya de le comprendre et on finit par l'aimer tel quel ».

     

    Ordonné prêtre, il est envoyé comme professeur de lettres et d'histoire au petit séminaire ; ce qui lui laisse le temps de rédiger une thèse d'histoire sur « L'ancien régime en Lorraine et en Barrois » qui est publiée en 1879, obtient le prix Gobert de l'Académie Française et sera rééditée quatre fois jusqu'en 1907.

     

    Nommé ensuite aumônier d'un couvent de dominicains, il est admis dès 1880 à l'Académie Stanislas. « Sa présence est recherchée partout du fait de sa bonhomie, de sa culture et de sa vivacité d'esprit, sauf à l'évêché de Nancy car Mgr Turinaz n'aime pas qu'une tête dépasse au-dessus des autres. Et Mathieu sera vite favorable au ralliement à la République, alors que son évêque appartient à l'aile monarchiste et intransigeante du clergé », explique l'historien François Roth.

     

    Cela n'empêche pas le fils de brasseur d'être très vite « épiscopable ». Après avoir été nommé curé-doyen de Pont-à-Mousson, il est fait évêque d'Angers puis archevêque de Toulouse, où il reçoit la pourpre cardinalice. Léon XIII, avec qui il a des affinités, l'appelle auprès de lui en 1899. Cardinal à la Curie, il multipliera les missions diplomatiques avec loyauté et succès.

     

    Continuant à écrire et à rédiger des sermons de haute tenue, il est élu en 1906 à l'Académie Française. Il mourra deux ans plus tard à Londres, le 30 octobre 1908, d'une affection rénale, lors d'un congrès eucharistique et sera enterré en grande pompe au cimetière du Sud de Nancy, ville où il a sa rue aujourd'hui.

     

    Tous regretteront alors sa « bonne figure placide », sa silhouette typique vêtue d'une « modeste soutane à queue, aussi noire que ses longs cheveux » et son « gros parapluie », que remarque Marcel Cordier dans « La Lorraine des écrivains ».

     

    Proche du pape, le cardinal Mathieu avait su rester simple. Il revenait chaque année à Einville. A un copain qui lui demandait « Maintenant, comment vais-je vous appeler ? », il avait répondu placide : « Appelle-moi Désiré, tout comme autrefois ».

     

     

    [d’après l’Est Républicain | 19.11.08]

  • Hommage de la Faïencerie de Longwy à l’Armistice 1818

    Les Emaux de Longwy ont réalisé une pièce spéciale à l'occasion du 90ème anniversaire de l’Armistice.

     

    émaux armistice 1918.jpgLe 90ème anniversaire de l'Armistice de la Première Guerre mondiale sera célébré notamment par la venue à Douaumont du Président de la République Nicolas Sarkozy et du prince Charles d'Angleterre. Les Emaux de Longwy ont décidé de marquer l'événement en créant une pièce spéciale. Le passage du « temps de la mémoire » à celui de « l'histoire », lié à la disparition du dernier Poilu Lazare Ponticelli le 12 mars à l'âge de 110 ans, apparaît dans cette création.

     

    Un œuf de 12 centimètres de hauteur a été produit en tirage limité : 500 exemplaires numérotés. « Nous avions déjà effectué la même démarche en 1998 », souligne Arnold Kostka, le Pdg des Faïenceries et Emaux de Longwy. « Cette fois, nous avons opté pour un décors moins guerrier. Certes les poilus représentés sont toujours armés et dans les tranchées, mais il n'y a plus de combat. Les couleurs expriment également une volonté d'apaisement et d'espoir avec de l'or, du bleu. »

     

    Les nuages s'écartent et laissent apparaître le soleil sur l'œuvre dessinée par Lionel Laurent, graphiste permanent des Emaux de Longwy spécialisé dans l'événementiel. Il a notamment signé les œufs consacrés au Débarquement ou à Christophe Colomb. Cette année, la manufacture a mis en lumière d'autres événements : l'exposition Van Gogh, l'hommage à Vauban, les 1.300 ans du Mont-Saint-Michel.

     

    L'œuf commémorant l'Armistice est disponible dans les boutiques de la marque et chez les revendeurs.

     

    [d'après l'Est Républicain | 09.11.08]

     

    • Renseignements sur le site : www.emauxdelongwy.com

  • Le site du Bois-le-Prêtre protégé

    Haut-lieu de la Grande Guerre, le site du Bois-le-Prêtre, en Meurthe-er-Moselle, vient d'être classé. Le projet a débuté il y a près de 13 ans.

     

    bois le prêtre.jpgLe Bois-le-Prêtre fait désormais partie de « l'aristocratie des sites ». Françoise Hervé, inspecteur régional des sites de Lorraine jusqu'en juillet 2008 est heureuse que le projet, qu'elle a mené à bout de bras depuis le milieu des années 1990, vienne tout juste d'aboutir. En effet, ce haut lieu de la Grande Guerre a fait l'objet d'un décret de classement du 27 octobre 2008, passé au J.O. du 29. Le Bois-le-Prêtre a bénéficié de cette mesure au titre de la loi du 2 mai 1930 « qui permet de protéger les sites en cinq critères : pittoresque, artistique, légendaire, scientifique ou historique », explique-t-elle.

     

    C'est bien évidemment, dans cette dernière catégorie qu'entre ce lieu d'environ 1.300 hectares. « La seule et unique manière de protéger les paysages est le classement du site », poursuit Françoise Hervé. « Il permet de se donner les moyens de garder de manière pérenne la qualité et l'identité du lieu. C'est une vraie reconnaissance nationale. Il existe un peu plus de 2.700 sites classés en France comme, le lac de Longemer ou le ballon d'Alsace ». Ce site s'étale sur quatre communes : une partie de Pont-à-Mousson, de Norroy, le vieux village de Fey-en-Haye et Montauville. Avec environ 14.000 morts, le Bois-le-Prêtre surnommé « Le Bois-des-Veuves » était en 1915 un site stratégique décisif sur la route de Verdun. « Il était placé à proximité de la vallée du Rupt-de-Mad et des communications ferroviaires. Ce fut une hauteur très disputée ».

     

    boyau au bois le prêtre.jpgQuant à la genèse du projet de classement, il est né lors d'une « commission régionale sur le patrimoine dans les années 1995 où le préfet Benmébarek a évoqué le Bois le Prêtre », confie Françoise Hervé qui s'est investie dans le projet. Si les débuts n'ont pas été fastes, l'idée a fait tout doucement son chemin. Les quatre communes ont fini par être d'accord. Mais lors de l'enquête publique des oppositions ont fait leur apparition. C'est alors le Conseil d'État qui a tranché au printemps dernier et qui a « avalisé le dossier à l'unanimité. C'est une belle victoire pour le patrimoine lorrain et pour un site tombé dans l'oubli mais qui était, à l'époque, aussi connu que Verdun. C'est un site qui pourrait être davantage mis en valeur et davantage visité ». En faisant, par exemple, quelque chose pour la maison du Père Hilarion et sa fontaine.

     

    Et que l'on se rassure, même si l'on est censé garder au fil des décennies la qualité et l'identité de ce site, on peut « concilier l'exploitation forestière avec les vestiges de la Grande Guerre. Le vallon agricole, restera agricole. La protection se fait à l'intérieur du périmètre et n'a pas d'incidence en dehors. En fait, il n'y a pas plus de protection que le POS lui-même », poursuit Françoise Hervé qui a contribué en 31 ans de carrière à la protection de 25.000 hectares en Lorraine. Mais il resterait encore 80 sites à protéger dans la région.

     

    La nouvelle de classement a été jugée « excellente » par le maire de Montauville. Sur le territoire de sa commune s'étend la majeure partie du site. Il suggère que le projet à venir « pourrait être intercommunal. Le principal étant surtout de respecter ces lieux ».

     

    [d’après l’Est Républicain | 06.11.08]

     

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  • Découvertes archéologiques sur le site de l'ancienne base aérienne de Damblain (Vosges)

    zac damblain.jpg

     

     

    Dans le cadre de l’aménagement de la ZAC de Damblain, dans le canton de Lamarche (ancienne base aérienne de l’OTAN à la limite de la Haute-Marne et des Vosges), un chantier de fouilles préventives du site a été ouvert en 2008. Les archéologues de l'Inrap fouillent trois hectares cette année. L'an prochain, il est déjà prévu deux fouilles complémentaires.

     

    Des découvertes importantes ont été mises au jour. Il s'agit d'une vaste villa gallo-romaine, construite entre les Ier et IIIème siècles après J.-C. De nombreuses pièces archéologiques ont déjà été découvertes : amphore d'huile d'olive venant de la castrie d'Espagne, bagues, fibules, pièces de poterie, rouelles, etc. Mais le plus spectaculaire pour la région, c'est la découverte de thermes avec les différentes salles, pièces chaudes et froides et, en particulier, des baignoires. Plusieurs villas gallo-romains possédant des thermes des confins des cités leuque, séquane et lingonne (province de la Gaule Belgique) sont déjà connus : Andilly, Ainvelle,  Bleurville, Bourbonne-les-Bains, Dombrot-le-Sec, Jonvelle... Nous suivrons avec grand intérêt les résultats des prochains sondages.

     

    Il est cependant regrettable que ces vestiges gallo-romains soient détruits à l'issue des fouilles pour laisser place à la ZAC alors qu'ils contribuent à mieux appréhender et comprendre l'influence du monde romain dans notre région au début de l'ère chrétienne.

  • 90ème anniversaire de l'Armistice 1918 : hommage aux Poilus de Bleurville

    A L'OCCASION DU 90ème ANNIVERSAIRE DE L'ARMISTICE 1918

    (11 NOVEMBRE 1918 - 11 NOVEMBRE 2008)

    NOUS RENDONS HOMMAGE A TOUS LES POILUS DE BLEURVILLE MORTS POUR LA FRANCE ET A TOUS LES COMBATTANTS DE LA PREMIERE GUERRE MONDIALE

    monument aux morts bleurville.jpg
    Monument aux Morts de Bleurville

     

     

     

    Aimé Béclier (1892-1914)

    Camille Béclier (1894-1916)

    Edmond Béclier (1896-1917)

    André Bernardin (?)

    André Bisval (1893-1914)

    Henri Bliqué (1884-1915)

    Paul Bourgeois (1889-1917)

    Paul Caput (1888-1918)

    Emile Carly (1882-1915)

    Ernest Costille (1889-1915)

    Jules Desboeuf (1878-1915)

    Louis Deschazeaux (1877-1916)

    Louis Dufour (1890-1915)

    Ferdinand Errard (1884-1914)

    Prosper Errard (1882-1914)

    Edmond Geoffroy (1882-1915)

    Louis Grandclair (1890-1917)

    Camille Grillot (1876-1915)

    Albert Heuret (1887-1914)

    Louis Hocqueloux (1887-1914)

    Louis Larché (1884-1918)

    Aimé Lorrange (1883-1916)

    Louis Magnien (?)

    Albert Manté (?)

    Lucien Marey (1878-1918)

    André Mougenot (1893-1915)

    Joseph Mouton (1894-1916)

    Georges Parisot (?)

    Emile Perrard (1885-1914)

    Clément Poinçot (1896-1918)

    Edmond Régent (1887-1915)

    Henri Schuft (1891-1917)

    Paul Spiesz (1879-1916)

    Gaston Thomas (1877-1916)

    Marcel Thomeret (?)

  • Messe à la mémoire des ducs de Lorraine

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    Chapelle des Cordeliers

    La messe annuelle dite à la mémoire des ducs de Lorraine et de leur famille sera célébrée le dimanche 19 octobre 2008 à 11h00 en la chapelle des Cordeliers de Nancy (à côté du Palais ducal - Musée lorrain, en Grande-Rue).

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    Lors de la messe des Ducs de Lorraine en 2006
  • François de Lorraine, du duc à l'empereur

    françois-etienne de lorraine.jpgFrançois-Etienne de Lorraine (1708 - 1765) compte parmi les figures marquantes du XVIIIe siècle. L'histoire de la Lorraine a pourtant occulté son souvenir.

    Trois siècles après sa naissance, la mémoire du dernier duc héréditaire de Lorraine mérite de sortir de l'ombre. Après l'oeuvre de reconstruction engagée par son père Léopold Ier, et avant le règne symbolique de Stanislas Lzszczynski, les années qu'il passe au pouvoir engagent les duchés de Lorraine et de Bar sur la voie du rattachement de notre état indépendant au royaume de France.

    Ce n'est pour lui que la première étape d'un destin aussi singulier que glorieux qui s'achèvera à Vienne dans le faste de la cour impériale et son mariage avec Marie-Thérèse de Habsbourg. Père de Marie-Antoinette, François de Lorraine sera le beau-père du roi Louis XVI.

    • L'exposition présente une intéressante rétrospective de la vie du jeune François en Lorraine puis de l'empereur du Saint-Empire germanique à travers de nombreux portraits du duc et de sa famille ainsi que des objets personnels.
    • Elle est visible jusqu'au 11 novembre 2008 au château de Lunéville tous les jours (sauf le mardi) de 14h à 17h.
  • Flirey (Meurthe-et-Moselle), village du souvenir

    Les autorités civiles ont célébré le 90ème anniversaire de la libération de Flirey où sont tombés des soldats américains et niçois.

     

    cérémonie flirey.jpgAu cœur du village de Flirey, deux monuments se font face. L'un fut édifié en hommage aux jeunes soldats du 163ème régiment d'infanterie partis de Nice le 15 août 1914 et sacrifiés dès 1915 dans les terribles combats engagés autour de Flirey ; l'autre rappelle la reconnaissance de la Lorraine envers les jeunes Américains partis de Flirey, sous les ordres du général Pershing, afin de libérer les nombreuses communes lorraines autour de Saint-Mihiel. Ces deux monuments, qui ont pu être restaurés grâce à des subventions de l'Etat, de la Région Lorraine, de la ville de Nice et la participation de la Communauté de communes des Trois-Vallées, ont réuni à Flirey, Nadine Morano, secrétaire d'Etat chargée de la famille, Hugues Parant, préfet de Meurthe-et-Moselle, Jean-Yves Le Déaut, vice-président du Conseil régional de Lorraine, Vincent Paul Carver, consul des Etats-Unis, et Christian Estrosi, député-maire de la ville de Nice et président du Conseil régional. « Je suis particulièrement ému de voir associés dans un même recueillement Lorrains, Niçois et Américains », a souligné au cours de la commémoration, Jean-Pierre David, maire de Flirey et vice-président de la Communauté de communes des Trois-Vallées.

     

    Le premier magistrat a salué l'attachement des Etats-Unis « à perpétuer le souvenir du rôle des soldats américains pour la défense de la liberté, en Europe et partout dans le monde », tout en témoignant sa gratitude à Christian Estrosi qui a découvert la commune de Flirey en 2005 grâce à Nadine Morano, alors qu'il était ministre de l'Aménagement du territoire. « Je me rappelle votre émotion devant ce monument inauguré en 1933 par l'un de vos prédécesseurs à la mairie de Nice, Jean-Médecin ». Christian Estrosi, pour sa part, a insisté sur le lien fraternel unissant Flirey et Nice, soulignant que « plus de 1.500 soldats du 163ème RI de Nice reposent en terre lorraine où tant de familles ont été écrasées par le poids de l'histoire ».

     

    Nadine Morano, pour qui ces monuments restaurés « sont un message de mémoire essentiel », a profité de la cérémonie pour rappeler que « la liberté est partout fragile, aujourd'hui encore ». La secrétaire d'Etat a, en particulier, eu une pensée pour les jeunes soldats français tombés dernièrement en Afghanistan. La commémoration a été marquée par la présence d'une importante délégation des Alpes-Maritimes constituée de porte-drapeaux, de jeunes collégiens, de maires, du petit-fils du Maréchal Foch et de la petite-fille du Général Patton.

     

    L'Est Républicain - 14.09.2008

     

  • Une généalogie à découvrir... les Bisval

    Bernard & Suzanne avec Augustine Humblot.jpgAvis aux amateurs de généalogie, et tout spécialement de généalogie concernant des familles d'origine vosgienne.

    Nous vous invitons à découvrir le site consacré à la famille Bisval :

    http://www.genealogie-bisval.net

    Les Bisval font partie des quelques familles verrières qui se sont installées en forêt de Darney (Vosges) à l'initiative du duc de Lorraine, Jean de Calabre, au cours du XVème siècle (1448).

    Venaient-ils de Bohême comme certains l'affirment ? Les travaux menés sur la généalogie de la famille apportent quelques pistes...

  • A propos de la cité lorraine de La Mothe

    UN EVENEMENT DANS L'EDITION REGIONALE : LA RELATION DES SIEGES DE LA MOTHE, PAR NICOLAS DU BOYS DE RIOCOUR, ENFIN REEDITEE !
    M. Jean Charles, historien de La Mothe et membre de l'association "Pour La Mothe" qui travaille à la réhabilitation et à la promotion du site de l'ancienne cité fortifiée du Bassigny lorrain, nous signale la réédition de l'ouvrage devenu introuvable depuis des années et fort recherché par tous ceux qui se passionnent pour l'histoire régionale :
    " La relation des sièges de La Mothe (1634, 1642 et 1645)", par Nicolas du Boys de Riocour, lieutenant général du bailliage de Bassigny et témoin oculaire des sièges, aux éditions Dominique Guéniot à Langres.
    Chaque lorrain amoureux de son pays et de son histoire se doit de posséder dans sa bibliothèque ce livre qui a marqué des générations de lorrains attachés à la terre de leurs aïeux.
    L'ouvrage est actuellement en souscription.
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    du_boys_de_Riocour_2.jpg
    Vous pouvez souscrire à cet ouvrage en vous rendant sur le site des éditions Guéniot : http://www.editionsgueniot.fr
    ou en écrivant à :
    EDITIONS DOMINIQUE GUENIOT
    BP 174
    52203 LANGRES CEDEX

  • Le maquis de Grandrupt, 64 ans après

    Cérémonie pleine d'émotion et de recueillement dimanche 7 septembre à Grandrupt-de-Bains en mémoire des tragiques événements du 7 septembre 1944.

    Chaque année, début septembre, la foule se rassemble devant le Mémorial du maquis vosgien  de Grandrupt-de-Bains pour se souvenir de la tragédie vécue par les jeunes résistants de cette région, il y a de cela 64 ans. Presque tous ont perdu le 7 septembre 1944 un être cher, un parent ou un ami.

     

    Un service religieux ouvrit cette commémoration, célébré par le père Hubert Devillars, responsable des paroisses de La Vôge.

     

    vétérants grandrupt.jpgLe lieutenant-colonel Boban, président de l'amicale du maquis, s'est adressé à la foule après la messe afin de rappeler les événements : deux maquisards tués peu après l'engagement des combats, l'échappée difficile des parachutistes britanniques du 2e SAS, et puis le fameux ultimatum de l'ennemi, reddition du camp ou destruction totale des deux villages de Grandrupt et Vioménil. « Pour ne pas avoir de sang sur les mains, les 218 FFI se sont rassemblés dans ce champ. Le début d'un inimaginable calvaire dans des camps de la mort. Cette cérémonie est faite pour rappeler l'épopée de ces 120 camarades disparus. »

     

    Après une pensée pour Albert Fäh, disparu en octobre 2007, ce fut la montée des couleurs britanniques et françaises, les hymnes, l'appel des morts et les dépôts de gerbes par les personnalités et les vétérans parachutistes britanniques, avec à leur tête le colonel Edlin.

     

    L'harmonie de Bains-les-Bains interpréta ensuite la Marche des soldats britanniques et termina par le Chant des Partisans.

    Hommage à l'abbé Pierre Mathis

    hommage abbé mathis.jpgDans le village voisin d'Hennezel, la suite du cérémonial se déroula devant la stèle élevée à « la mémoire vénérée et glorieuse de l'abbé Pierre Mathis, curé de cette paroisse, héros de la Résistance nationale, torturé et fusillé par l'ennemi le 9 septembre 1944. Ce fut le prolongement de la tragédie de Grandrupt », souligna le colonel Boban, rappelant l'épouvantable martyre de ce prêtre, torturé puis abattu dans cette cour de la mairie-école, tandis que l'abbé Marion, séminariste, trouvait le même sort à la prison de la Vierge d'Epinal quelques jours plus tard.

     

    Le docteur Dars, conseiller général, et Mme Queuche, nièce de l'abbé Mathis, ont rejoint les personnalités pour le dépôt des trois autres gerbes. Les vétérans du SAS britannique ont également déposé leur couronne de bleuets pour honorer celui qui a communiqué avec Londres par radio depuis son presbytère, au cours des années 1943 et 1944.

     

    Tous ces événements tragiques, ainsi que les drames de Provenchères-les-Darney, Claudon et du maquis du Morillon seront relatés dans le livre « La forêt de Darney, hier et aujourd'hui », qui sera prochainement réédité par l'association Saône Lorraine.

     

    [d’après L'Est Républicain | 08.09.2008]

  • « La Grande Guerre dans les Vosges » : un colloque très suivi à Epinal

    L'historien Philippe Nivet s'intéresse principalement au sort des habitants de vingt-six communes de la Déodatie occupées par les Allemands entre 1914 et 1918.

    colloque grande guerre.jpgLe 14 juillet 1915 aucun enfant ne s'est présenté à l'école de Luvigny. Le 16 mai, déjà, les habitants de Senones avaient placé une statue de Jeanne d'Arc au milieu du chœur de l'église et chanté des cantiques en son honneur. Au cours de ce même mois, un enfant du village a été jeté en prison pour avoir singé les pas de parade des soldats allemands.

     

    D'autres gamins ont été interpellés alors qu'ils chantaient La Marseillaise dans les rues. « La résistance s'est principalement manifestée au travers d'actes de dérision ou de chants d'airs patriotiques durant l'occupation de 1914 à 1918 », explique Philippe Nivet. Le professeur d'histoire contemporaine de l'université de Picardie a longuement étudié l'occupation allemande de vingt-six communes des Vosges, au cours de la Première Guerre mondiale. Selon ses calculs, elle aurait concerné 4,8 % du territoire départemental, dans les vallées de la Plaine, du Rabodeau, de la Hure et de la Fave, au nord et à l'est de Saint-Dié.

     

    époux curien 14-18 le thillot-bleurville.jpgDevant une centaine de participants rassemblés au Centre des congrès d'Epinal dans le cadre du colloque sur « La Grande Guerre dans les Vosges », le 4 septembre, l'historien a passé en revue les formes d'expression de la domination allemande. De l'envahissement systématique de toutes les demeures aux interdictions de quitter les communes, en passant par le système de pillage et de réquisition des biens et de la nourriture mis en place sur le terrain.

     

    avant l'assaut.jpg« L'occupant saisissait les vaches, les cochons, les automobiles, les vélos et le cuivre », précise l'historien, qui évoque aussi les exécutions sommaires, les viols, le travail forcé et l'utilisation des Vosgiens comme bouclier humain. Reste qu'au cours des quatre années de cohabitation forcée, des liens se sont naturellement noués entre les deux parties. Philippe Nivet cite les soldats allemands qui rapportaient des friandises aux enfants des zones occupées, il s'attarde sur les « relations intimes » avec les Françaises : « Après l’Armistice, il a été demandé aux maires de faire l'inventaire des enfants nés de ces relations ; à La Petite-Raon, par exemple, vingt-neuf bébés seraient nés de pères allemands durant cette période. » Les sentiments envers l'occupant étaient forcément complexes. « Le désir de voir la guerre s'achevait se conjuguait avec le souhait d'une paix victorieuse pour la France », ajoute-t-il.

     

    Cela vaut pour les 10 à 15 % d'habitants du secteur occupé qui sont restés après l'invasion et l'occupation des vallées. Les autres avaient fui vers la Haute-Savoie, le Cantal ou les Basses-Pyrénées. Beaucoup ne sont jamais revenus.

     

    • Le colloque sur « La Grande Guerre dans les Vosges », organisé par les Archives des Vosges se poursuit les 5 et 6 septembre au Centre des congrès d'Epinal à partir de 9 h 30. Entrée libre.

  • Vandalisme dans des églises de la banlieue nancéienne

    Les auteurs de dégradations dans les églises de Seichamps et Pulnoy viennent d'être interpellés.

     

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    Eglise de Seichamps

     

     

    Les 24 et 25 mars 2008, des actes de vandalismes étaient commis dans les églises paroissiales de Seichamps et Pulnoy, dans la banlieue Est de Nancy. A Seichamps, chaise du prêtre brisée, nappe de l’autel brûlée, chaises et missels incendiés, cousins éventrés, un vitrail cassé... Soit plus de 2.000 € de préjudice financier, sans parler de celui, moral pour la communauté des croyants, face à de tels actes.

     

    Le 25 mars, nouveaux actes de vandalisme dans l'église de Pulnoy. Cette fois-ci des bougies sont projetées au sol, des chaises et des vases sont cassés.

     

     

     

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    Eglise de Pulnoy

     

    L'enquête de police vient d'aboutir à l'interpellation de trois suspects de 14 et 15 ans (deux garçons et une fille) domiciliés dans le secteur.

     

     

    Cela suffit de ces dégradations d'édifices religieux (chrétiens - et catholiques essentiellement - pour l'immense majorité) pour lesquels aucune autorité publique ou écclésiastique ne lève le petit doigt. Sauf à faire quelques déclarations bien discrètes et d'ailleurs aucunement relayées par les médias. Par contre, lorsqu'il s'agit d'actes de vandalisme commis sur des édifices cultuels d'autres religions, c'est une débauche de condamnations, de manifestations et de cérémonies en réparation... Les chrétiens feraient bien de s'en inspirer un jour. Il y a urgence.

     

     

    Quand nos concitoyens, issus de la civilisation judéo-chrétienne, oseront s'élever contre ces atteintes répétées contre les symboles millénaires de notre culture, de notre histoire et de notre héritage spirituel ?

     

     

    Mais plutôt que de condamner, la société ne devrait-elle pas se poser la question de l'éducation de notre jeunesse (puisqu'en l'occurence il s'agit de "jeunes" mineurs...) et, en particulier, l'enseignement des valeurs religieuses et morales. C'est le fondement de notre "vivre ensemble" qui est en jeu.

     

     

    [d’après L'Est Républicain | 30.08.2008]

     

    Les clichés des églises proviennent du site http://www.40000clochers.com qui recense tous les édifices religieux de France. N'hésitez pas à envoyer les photos des clochers de nos églises non encore répertoriées !

  • Luxeuil-les-Bains : découverte de la crypte de saint Valbert

    A Luxeuil, les fouilles de la place de la République ont confirmé la présence de la crypte où a été inhumé saint Valbert.

    fouilles luxeuil.jpgDes vestiges en excellent état de conservation, pour certains situés au ras du bitume, ont été mis au jour lors des fouilles de la place de la République. L'hypothèse émise en 2005 est confirmée, à savoir la présence dans le chœur de l'église Saint-Martin, de la crypte où aurait été inhumé en 670 Valbert, le troisième abbé de Luxeuil. Notre abbé fréquenta la région de la Saône Lorraine et, en particulier, Martinvelle où l’on conserve son souvenir dans l’église paroissiale ainsi que sur la commune de Claudon avec la fontaine Saint-Valbert.

     

    Une découverte qui fait du site « un lieu emblématique de l'histoire monachique en Europe », selon les propos de Georges Poull, le directeur régional des Affaires culturelles de Franche-Comté.

     

    crypte st valbert.jpg« Nous ne savions pas comment se présenterait la crypte dont parlent les écrits du Xe siècle. Une salle voûtée ou une crypte souterraine ? Il s'agit en fait d'une construction quadrangulaire de 3,50 m aux murs décorés d'arcatures. Au fond, contre le mur est, se trouve une banquette maçonnée qui a servi de support au sarcophage de Valbert», explique Sébastien Bully, responsable des fouilles.

     

    « Elle est enchâssée par un mur extérieur qui témoigne de sa reconstruction à l'époque carolingienne », poursuit Sébastien Bully. Plans à la main, le chercheur détaille les différentes parties de l'édifice qui n'a presque plus de secrets pour lui. Une annexe remplie de tombes, une abside qui se poursuit sous la place au nord, un mur transversal qui ouvre sous la nef, vers l'ouest.

     

    sarcophages église st martin.jpgDu travail en perspective pour les historiens, d'autant que ces fouilles ont également laissé apparaître « sept phases de construction ». «Colomban, à qui est souvent attribuée l'origine de la ville, n'est pas arrivé dans un désert », soulignait Nathalie Bonvalot, ingénieur de la DRAC.

     

    Ce chantier se terminera le 20 septembre. Sébastien Bully s'attellera alors au bilan de l'opération qui servira de base de réflexion et de discussion pour déterminer la suite à donner à ces découvertes. Mais d'ici là qu'adviendra-t-il de ces vestiges ? « Mon sentiment est qu'on ne peut pas reboucher la place. Le site est devenu un point d'attraction important, avec en moyenne 250 personnes par jour », fait valoir Claude Frère, adjoint au maire. Dans un premier temps, l'urgence consisterait à protéger les vestiges, «très fragiles et qui ne supporteraient pas les intempéries ». Avant de passer à la deuxième phase de ces fouilles au printemps prochain.

     

     

    [d’après L'Est Républicain | 29.08.2008]

  • En souvenir du maquis de Grandrupt (Vosges)

    Les cérémonies commémorant le 64ème anniversaire de la fin tragique du maquis de Grandrupt auront lieu dimanche 7 septembre.

    Les mois d'août et de septembre donnent lieu à des rassemblements destinés à perpétuer la mémoire de douloureux évènements qui ont entraîné la mort de nombreux patriotes et d'innocentes victimes au moment de la libération du territoire en 1944.

     

    Dans la Vôge, les combats du maquis de Grandrupt (entre Darney et Bains-les-Bains) en font partie, et c'est pourquoi les populations du secteur sont invitées à se rendre une nouvelle fois devant le mémorial, dimanche 7 septembre, pour commémorer le 64ème anniversaire de cette tragédie qui eut lieu précisément le 7 septembre 1944.

     

    Monument maquis Grandrupt1.jpg

     

    Le programme de ce pèlerinage :

     

    - à Grandrupt dès 8 h 45 autour du monument à Croix de Lorraine où s'alignent les noms des 120 martyrs de la barbarie allemande. A 9 h 00, office religieux à la mémoire des disparus et à 10 h, cérémonie patriotique avec la participation des vétérans parachutistes britanniques.

     

    - à Hennezel, devant le mémorial de l'abbé Mathis : à 11 h 15, début de la cérémonie d'hommage envers cet autre martyr abattu sur la place du village.

     

    - Enfin à Bains-les-Bains, à 12 h 15 devant le monument aux morts, cérémonie suivie du verre de l'amitié offert par la municipalité.

     

    Renseignement au 03.29.36.31.15 ou au 03.29.36.30.06 jusqu'au 30 août.

     

     

    Commémoration mémorial maquis Grandrupt 60e anniversaire lib.jpg

     

     

    Monument maquis Grandrupt8.jpg

     

     

     

    Rappelons qu’après le débarquement du 6 juin 1944, le maquis de Grandrupt est constitué avec des jeunes de la région dont beaucoup viennent des mouvements de Jeunesses Catholiques et des scouts.

     

    Dans le cadre de l’Opération "Hardy", en prélude à "Loyton", 57 SAS britanniques commandés par le major Farran les rejoignent dans les bois de Grandrupt. Un parachutage de matériel et d’armement au bénéfice du maquis est réalisé dans la nuit du 6 au 7 septembre 1944.

     

    Encerclés par les SS le 7 septembre et voulant éviter les massacres de civils et la destruction de plusieurs villages, le maquis se rend. 240 prisonniers seront envoyés dans les camps de concentration où 116 mourront.

     

    Après de rudes combats, les SAS arrivent à se replier. La région sera libérée par les américains le 9 septembre.

  • Le duc de Lorraine François III réhabilité à Lunéville

    Le château de Lunéville fête à sa manière le 300ème anniversaire de la naissance de François III, fils du duc Léopold et père de Marie-Antoinette.

    Chronologique cette exposition. Forcément, pour comprendre ce que fut la vie de François, né à Lunéville, dans le château, et mort à Innsbruck, avec le titre d'empereur. « Pour les Lorrains, il a abandonné son duché. Seuls les historiens contemporains savent combien ce choix fut difficile », précise Thierry Frantz, chargé d'études documentaires qui a monté cette exposition.

    Le second des fils de Léopold

    expo françois III.jpgFrançois n'était pas destiné à régner. Son frère, Léopold II, étant mort de la variole, c'est à lui qu'est revenu de succéder à son père, le duc Léopold. À la mort de ce dernier en 1729, il vient diriger la Lorraine. « Il règle les affaires courantes puis laisse les rênes à sa mère, Elisabeth-Charlotte », précise Thierry Frantz. François III repart à la cour de Vienne où il a été en partie élevé ; son père et l'empereur Charles VI de Habsbourg, ayant pour projet de le marier avec la fille aînée de ce dernier.

     

    Pendant ce temps, les cours d'Europe complotaient. « Louis XV, marié à Marie, la fille du roi Stanislas, l'ancien roi de Pologne, souhaitait une position plus enviable pour son beau-père, roi déchu, et regardait du côté du duché de Lorraine. De son côté, l'empereur Charles VI qui n'avait que des filles, voulait faire reconnaître le droit de son aînée, Marie-Thérèse, à lui succéder. Il avait promulgué une loi dans ce sens, qu'il souhaitait faire approuver par les autres cours. Et en même temps, Louis XV ne voulait pas que François, duc de Lorraine, qui deviendrait Habsbourg par les liens du mariage, une famille ennemie, vive à la porte de la France. » Échange de bons procédés. « La marge de manœuvre pour François était très réduite : sans son acceptation, la guerre de succession de Pologne aurait pu s'éterniser. »

     

    Son mariage d'amour avec Marie-Thérèse est évoqué dans une salle du musée à l'ambiance intimiste, via l'acte de renonciation signifiant l'abandon de la Lorraine, un document extrait des archives départementales de Meurthe-et-Moselle. « Une clé de l'histoire qui met fin à l'indépendance lorraine depuis des siècles ». Grâce à une projection multimédia, la correspondance entre François III de Lorraine et sa mère évoquant cette union est portée à la connaissance des visiteurs. « Sa mère ne sera pas sans lui rappeler ses devoirs ».

     

    « François III n'a pas trahi son duché », insiste Thierry Frantz. « Il a eu des scrupules à renoncer à la terre de ses ancêtres. Les années 1735-1736 furent terribles pour lui. Il a fait de la dépression. Et subissait des pressions non seulement de sa mère, mais aussi de la part de sa future épouse, Marie-Thérèse et de son futur beau-père Charles VI. »

     

    Sa mère, Élisabeth-Charlotte, lui écrira même qu'il a « coupé la gorge à sa famille » car, en quittant ce duché, sa famille a dû s'exiler. Sa mère et deux de ses sœurs sont ainsi parties dans la principauté de Commercy que la princesse Élisabeth-Charlotte a obtenu de haute lutte.

    Père de Marie-Antoinette

    De François III duc de Lorraine, il deviendra François II de Toscane, puis François Ier du Saint-Empire romain germaniqueexpo françois III lunéville.jpg. " Lorsqu'il a abandonné la Lorraine, il ne l'a fait qu'avec des contreparties ", fait remarquer Thierry Frantz.

     

    L'impressionnant portrait de la famille impériale, prêté par le château de Versailles, est l'une des pièces maîtresse de cette exposition. La petite Marie-Antoinette, alors âgée de deux ans, y est représentée dans un berceau aux côtés de la fratrie : François et Marie-Thérèse auront 16 enfants. Mais seuls douze survivront. « Sans les nombreux prêts du musée lorrain de Nancy, cette exposition n'aurait pu voir le jour », précise Thierry Frantz. Outre cette collaboration, cette présentation s'est enrichie de divers prêts de tableaux, figurines, miniatures et objets du musée de la Chasse et de la Nature à Paris, du musée de Remiremont, des archives départementales et même de musées bruxellois, destin européen oblige.

     

    Caution historique, l'exposition qui ne désemplit pas depuis le premier jour, a été montée avec les conseils de quelques-uns des grands spécialistes de François III : Philippe Martin, professeur d'histoire moderne à l'université Nancy 2, Francine Roze, conservateur en chef du Musée lorrain, François Pupil, professeur émérite d'histoire de l'art, un ancien de Nancy 2 et Annette Laumont, devenue conservateur départemental du Patrimoine.

    • Entrée libre. Ouvert tous les jours, sauf le mardi, de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h jusqu'au 29 septembre, puis de 14 h à 17 h, jusqu'au 11 novembre.

     

     

    [d’après L'Est Républicain | 20.08.2008]

  • L'histoire du "Chien d'or" de Martigny dévoilée à l'abbaye Saint-Maur

    L'énigme du "Chien d'or" de Martigny-les-Bains, qui a longtemps servi de fondement historique à nos cousins du Canada et d'Amérique du Nord, a été brillamment décryptée par notre conférencier Jean-François Michel, plus passionné que jamais.

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    Loin d'un quelconque esprit de vengeance que l'on pourrait déduire de l'inscription gravée sur le pourtour du bas-relief posé sur l'ancienne maison de Nicolas Jacquin à Québec, cette représentation d'un chien "qui dort" est le point de départ d'une incroyable saga familiale dont l'énigme est en passe d'être complètement résolue par Marie-Françoise et Jean-François Michel, les infatigables animateurs-historiens de l'association Saône Lorraine et membres toujours actifs des Amis de Saint-Maur de Bleurville.

    Au cours de leur enquête, tant au Canada qu'en Lorraine, nos chercheurs ont découvert la passionnante histoire de Nicolas Jacquin dit "Philibert" qui vit le jour à Martigny-les-Lamarche (aujourd'hui Martigny-les-Bains) dans une pauvre famille de boulanger-forgeron en 1702. Les enfants du boulanger bénéficieront de soutiens financiers de la part de personnalités importantes de l'époque (de l'évêque de Toul en particulier, Mgr Scipion-Jérôme Bégon, mais aussi de la famille du curé Marchal, de Martigny, et probablement aussi de son oncle maternel Philibert Pierrot) et, à l'image de Nicolas, connaîtront la réussite et la promotion sociales. Deux frères de Nicolas - Jean-Pierre et Antoine - seront docteurs en Sorbonne puis curés de la paroisse Saint-Sauveur à Paris. Nicolas lui-même, le fameux "Chien d'or", sera un négociant avisé à Québec. Commerçant opportuniste même... grossier et violent aussi ; procès et conflits marquèrent sa vie professionnelle. Un conflit avec un militaire sera d'ailleurs à l'origine de sa fin tragique à Québec en 1748.

    Bref, une histoire pleine de rebondissements, bien loin des clichés et approximations du roman de William Kirby paru en 1877.

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    Grâce à ses nouvelles découvertes qui nous permettent de mieux cerner le personnage de Nicolas Jacquin-Philibert, Jean-François Michel ne désespère pas de voir un jour le nom de Nicolas Jacquin être attribué à une rue de Martigny-les-Bains.

    Ce qui est sûr, c'est que notre historien publiera prochainement le résultat de son enquête. Un livre attendu avec impatience par tous les amateurs d'histoire... en Lorraine et au Canada !

  • François de Lorraine, du Duc à l'Empereur

    A l’occasion du tricentenaire de la naissance du duc François III de Lorraine [Lunéville, 8 décembre 1708], le château de Lunéville accueille une exposition sur celui qui fut duc de Lorraine et empereur du Saint-Empire Romain Germanique.

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    Le 8 décembre 1708, dans le palais de Lunéville, naissait François-Antoine-Etienne de Lorraine. Un mois plus tard, le 2 janvier 1709, le petit prince était baptisé en l’église Saint-Jacques. Il devait passer une grande partie de sa jeunesse sur les bords de la Vezouze, au milieu de ses frères et sœurs, entouré de précepteurs qui eurent soin de veiller à lui donner l’éducation soignée que sa naissance exigeait.

     

    Fils cadet du duc Léopold et de la duchesse Elisabeth-Charlotte d’Orléans, il aurait pu rester un personnage de second plan si la mort prématurée de son frère aîné, Léopold-Clément, en 1723, ne l’avait élevé au rang d’héritier présomptif de la Couronne de Lorraine. Lunéville devenait désormais un cadre trop étroit pour la formation du jeune prince. Il prit, à son tour, le chemin de Vienne pour se familiariser aux affaires et apprendre l’art de gouverner sous la férule de gouverneurs germaniques qu’il s’attachera définitivement. Ces années marqueront son caractère et combleront son goût pour la rectitude, la fermeté dans les décisions, la rigueur dans les finances de l’Etat et l’affirmation de ses prérogatives.

     

    De retour en Lorraine en 1729, six mois après de décès de son père, il montre un certain agacement en constatant la place que sa mère cherche à prendre au sein de Conseil de régence qu’elle a institué pour diriger les duchés et mieux préserver les intérêts de la nation et de la Maison héréditaire. Le conflit aurait pu devenir frontal entre la mère et le fils. Il sera évité. Mais à dix-neuf ans, le nouveau souverain avec son équipe de conseillers venus, eux aussi, de Vienne entreprend, avec une célérité et une énergie propres à son âge un examen complet de l’état des duchés. Il soumet cet héritage, les institutions, les finances, à son examen personnel en y apportant immédiatement les remèdes qu’il juge d’autant plus indispensables que la médecine parfois peut se montrer amère. En dix-huit mois tout est achevé. La Lorraine a été le petit théâtre où il a pu faire valoir ses compétences et exercer le pouvoir dont il est investi. A-t-il conscience du destin vers lequel il se dirige lorsqu’il quitte définitivement le pays en 1731 ?

     

    Ses maîtres en géopolitique lui ont sans doute fait entrevoir l’évolution inéluctable et fatale de ses Etats dans une Europe encore en plein soubresauts : une contrée compressée d’un côté par l’Empire dont le prestige a considérablement augmenté depuis les replis successifs des Turcs et la défaite programmée du Croissant islamique et de l’autre côté par les appétits expansionnistes de la France qui cherchant à relier Strasbourg est bien décidée à faire disparaître la vieille enclave lorraine. La leçon n’était pas nouvelle : déjà elle avait été prêchée à son père !

     

    Les Lorrains ne lui pardonnèrent jamais cet abandon, même si son geste semble avoir été très douloureux. En 1737, ses portraits officiels furent lacérés alors que dans les cris et les larmes on cherchait vainement à retenir sa mère Elisabeth-Charlotte. C’est faire payer bien cher au souverain le prix de sa lucidité. Si sa renonciation lui fut arrachée en échange du consentement des puissances à son mariage, par sa signature, il éloignait de la Lorraine les malheurs de la guerre pour 65 ans.

     

    > Du 15 août au 11 novembre 2008, l’exposition « François de Lorraine, du Duc à l'Empereur » présentée au château de Lunéville, rappelle la naissance et la jeunesse de ce prince lorrain, dernier rameau régnant sur la province, issu de la lignée de Charles V et de Léopold. Un colloque et diverses autres manifestations culturelles sont également prévus en Autriche, à Vienne.

     

  • Le mythe et l'image

    Entre les Vosges et l'Amérique, les petites histoires rejoignent parfois la grande. De ce côté-ci de l'Atlantique, on se souvient avec fierté que Saint-Dié a donné au Nouveau Monde le nom d'America en 1507. On a en revanche oublié que l'immense Buffalo Bill s'était produit avec huit cents figurants et cinq cents chevaux, le 23 juillet 1905, sur le Grand Champ-de-Mars, à Epinal. A l'époque, le Buffalo Bill's Wild West Show avait pourtant été applaudi par vingt mille spectateurs !

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    Carte de l'Amérique :
    le nom "America" donné pour la première fois par les savants du Gymnase vosgien de Saint-Dié

     

    Bien avant de célébrer son jumelage avec la cité étasunienne de La Crosse, la ville chef-lieu des Vosges donnait à l'Amérique l'image d'un paradis perdu. En 1860, une image d'Epinal signée Pellerin et intitulée « Amérique » représentait des jeunes femmes alanguies. Trente ans plus tard, une autre était consacrée aux Peaux-Rouges ; instructive vision des Indiens d'Amérique depuis une petite ville lorraine du Vieux continent.

     

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    Elevage de bisons d'Amérique à Bleurville (Vosges)

     

    Désormais, Saint-Dié se passionne pour la géographie, Epinal cultive ses amitiés internationales et Bleurville offre ses vertes prairies aux bisons. Jusqu'en novembre, le musée de l'Image consacre surtout une exposition aux liens souvent méconnus que le temps a tissés entre la Lorraine et le Nouveau Monde. « Mythiques Amériques », ou comment les Images d'Epinal s'attaquent aux clichés.

     

     

    [d’après l’Est Républicain | 18.08.08]

  • Saint Martin honoré dans sa forêt au Void-d’Escles (Vosges)

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    La communauté paroissiale « Saint-Martin de la Forêt » de Darney-Escles a adopté cette appellation à double sens car celui qui fut évêque de Tours et artisan de l'apostolat rural dans la Gaule du IVe siècle a une superbe chapelle moderne qui lui est dédiée au cœur de la forêt de Darney, sur le territoire de la commune du Void-d'Escles. Cette chapelle a été construite en 1952 sur les ruines d’un ancien ermitage datant de 1752. Il abritait une statue équestre polychrome de saint Martin du XVIe siècle.

     

    Depuis de nombreuses décennies, un pèlerinage a lieu chaque année le premier dimanche d'août dans le massif forestier de Chênecieux. Dimanche 3 août, une foule venue de toute la région, mais aussi de départements voisins, s'est rassemblée dans cette verdoyante clairière où la chapelle Saint-Martin côtoie une grotte naturelle.

     

    La foule des pèlerins a eu une pensée particulière pour les deux prêtres qui ont desservi la grande paroisse pendant des années : l'abbé André Simonin, qui a dû se retirer à Saint-Dié pour raisons de santé, et l'abbé Pierre Didelot récemment décédé.

     

    Le troisième prêtre qui les rejoignait chaque été a tenu à être présent pour célébrer le Saint-Sacrifice : le père Pourcelot, religieux de la congrégation missionnaire du Très-Saint-Rédempteur fondée en Italie au XVIIIe siècle, mais qui exerce son apostolat dans la région lyonnaise. Il n'a pas manqué de remercier les nombreux fidèles venus et demanda à chacun d'avoir une pensée pour les anciens qui ont fait œuvre de bâtisseurs sur ce site merveilleux et ceux, qui chaque été, l'aménagent pour le rendre accueillant et confortable. Beaucoup sont venus à cette messe avec des bouquets de fleurs pour ajouter de vives couleurs à cet environnement très verdoyant.

     

    Après la messe, le verre de l'amitié a été partagé entre tous les participants et un pique-nique a clôturé cette journée d’amitié et du souvenir dans une chaleureuse ambiance.

  • Le "Chien d'Or" de Martigny-les-Bains à l'abbaye Saint-Maur

    CONFERENCE DE JEAN-FRANCOIS MICHEL SUR "LE CHIEN D'OR" DE MARTIGNY

    DIMANCHE 24 AOÛT 2008 - 15H00

    A L'ABBAYE SAINT-MAUR DE BLEURVILLE

     

     

    Jean-François Michel, ancien professeur agrégé d’histoire et président de l’association Saône Lorraine, propose le 24 août prochain à l'abbaye Saint-Maur de Bleurville une conférence-diaporama sur l'histoire du "Chien d'Or" de Martigny-les-Bains et fera le point sur ses nouvelles découvertes.

     

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    Jean-François Michel, conférencier attitré de l'abbaye Saint-Maur

     

    Il s'agit de l'histoire d'un fils d'une famille de boulangers de Martigny-les-Bains (Vosges, canton de Lamarche), Nicolas Jacquin-Philibert (1702-1748) qui est parti en 1729 au Canada sur le navire "L'Eléphant" avec l'évêque de Québec et qui, après avoir été le maître d'hôtel de ce dernier, est devenu l'un des plus riches et entreprenants marchands du Canada français (commerce triangulaire avec les Antilles, traite des noirs...) avant de périr assassiné.

     

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    Représentation du "Chien d'Or" sur l'ancienne maison de Nicolas Jacquin-Philibert à Québec

     

     

    Les dernières recherches effectuées par Jean-François et Marie-Françoise Michel, tant à Montréal qu'aux archives des Vosges, montrent les liens avec un réseau de familles de Lorraine du sud, ainsi que les liens familiaux renforcés, durant cette épopée, entre notre héros et ses frères, devenus curés à Paris et docteurs en Sorbonne.

     

    Au Québec et en Amérique du Nord, le souvenir de Jacquin-Philibert, alias "le Chien d'Or", est resté très fort grâce à un célèbre roman de William Kirby (1877). Cette année encore, à l'occasion de la commémoration des 400 ans de la fondation de Montréal, des centaines de touristes et d'écoliers sont venues se recueillir à Québec sur l'emplacement de la maison de Nicolas Jacquin-Philibert sur laquelle on peut voir un haut-relief représentant le fameux "chien d'or".

     

    Une passionnante histoire qui reliera l'espace d'un après-midi la Lorraine à la Belle Province.

     

     

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