Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Notre histoire - Page 119

  • Que reste-t-il de la Grande Guerre dans les Vosges ?

    Un colloque réunira 32 spécialistes de la Grande Guerre en septembre à Epinal, au Centre des congrès. L'occasion def aire un état des lieux des études sur le sujet.

    « Depuis la mort de Lazare Ponticelli, le dernier poilu, la Grande guerre est passé du domaine de la mémoire à celui de l'histoire. » Philippe Nivet, de l'université de Picardie, résume ainsi le regard qu'il porte sur cette période. On commémore cette année le 90ème anniversaire de l'armistice de la guerre 1914-1918. Le colloque scientifique, qui aura lieu du 4 au 6 septembre au Centre des Congrès d'Epinal, s'inscrit donc dans l'actualité. L'objectif sera de dresser un bilan de ce qui a été fait et de ce qu'il reste à faire en terme de recherche sur cette période.

    Maurice Floquet en 1916 (1894-2006).jpgIl s'agira aussi de faire l'état des lieux des sources dont dispose le département. Une grande enquête a d'ailleurs été menée dans 400 communes vosgiennes pour établir ce qu'il leur restait de cette époque.

    « On a beaucoup travaillé sur Verdun mais les Vosges aussi ont été fortement touchées par la guerre », constate Philippe Nivet. Or c'est un des rares territoires de guerre en montagne. « Et ce terrain de combat original mériterait d'être mieux étudié », poursuit-il. Il y a donc de nouveaux axes de recherche à définir et à creuser.

    Magali Delavenne, conservatrice du Patrimoine au Conseil général, est spécialiste de cette période et elle a inauguré en juin une exposition sur le lien entre Jeanne d'Arc et la Première Guerre mondiale. « C'est un projet original, voire paradoxal », explique-t-elle. « On associe difficilement les deux thèmes ». Et pourtant. Symbole national, modèle militaire et icône religieuse, ce personnage est omniprésent pendant et après la guerre. « C'est une démarche de dépoussiérage », annonce Jean-Claude Fombaron, président de la société philomatique des Vosges. « On s'en tient trop souvent à l'aspect militaire des choses, aux commémorations. L'histoire ne se résume pas à cela. »

    • L'exposition « Une sainte des tranchées : Jeanne d'Arc pendant la Grande Guerre » est ouverte jusqu'au 30 septembre au centre Visages de Jehanne à Domrémy-la-Pucelle.

    [d’après L'Est Républicain - 22.07.2008]

  • L'entrevue de Plombières sculptée dans la pierre et le bronze

    entrevue plombières.jpg

    Christian Poncelet, Frédéric Dubouis et leurs invités italiens ont dévoilé les visages de Napoléon III et du comte de Cavour.

    La stèle commémorant le 150ème anniversaire de la rencontre entre Napoléon III et Cavour a été inaugurée dimanche 20 juillet devant l'église de Plombières.

    « Nous sommes heureux et fiers de crier, tous ensemble, à Plombières, vive la France, vive l'Italie et vive l'Europe ! ». C'est ainsi que Christian Poncelet, président du Sénat et du Conseil général des Vosges, a inauguré la stèle commémorative. Cette œuvre du sculpteur Brune Desallais et du fondeur David de Gourcuff représente les visages des personnages mis à l'honneur ce week-end : Napoléon III et Cavour. Elle trône désormais au centre de la place de l'église, rebaptisée place Napoléon III.

    Une inauguration en grandes pompes. Avant lui, les représentants italiens ont pris la parole pour rappeler la profondeur et l'importance de l'amitié franco-italienne. Ce sentiment conduit à « la stabilité dans la paix, idée à laquelle on ne peut renoncer, aussi bien au niveau national qu'au niveau communautaire », a déclaré le vice-président du Sénat italien.

    Le maire de Santena, en Italie, où se situe la demeure historique du comte de Cavour, a remarqué les nombreux drapeaux tricolores qui décoraient les rues de la ville. « Des couleurs tricolores, des couleurs communes », s'est-il exclamé. Entrecoupés de roulements de tambours, les officiels ont également fait honneur à de tout jeunes poètes. Deux écrivains en herbe ont rendu hommage aux soldats de l'époque et ont formulé un plaidoyer contre la guerre et ses ravages.

    Outre les tirs de fusils, le public a pu entendre la chorale franco-italienne et l'Amicale des anciens musiciens du 18ème régiment de transmission d'Epinal, qui ont entonné des airs bien connus des deux côtés des Alpes. Les spectateurs ont d'ailleurs repris avec chaleur certaines paroles, notamment celles des hymnes nationaux.

    Anecdotique mais symptomatique de notre époque, en parallèle de cette cérémonie, un certain nombre d'"indépendantistes" est venu agiter drapeaux et fanions. Le Mouvement Franche-Comté et surtout la Ligue savoisienne ont exposé leurs revendications. « 1858 : secret d'une trahison pour Nice et la Savoie », pouvait-on lire sur leur banderole. Tout au long des discours, ils ont voulu rappeler que « ces deux territoires n'avaient jamais demandé à être français » et que l'entrevue de Plombières n'est pas une date historique qui « mérite d'être glorifiée par les plus hautes autorités de l'Etat ».

    Europe des nations… Europe des peuples… La question est toujours, et plus que jamais, d’actualité.

    [d’après L'Est Républicain | 21.07.2008]

  • Jeanne d'Arc pendant la Grande Guerre

    jeanne d'arc.jpgLe premier quart du XXe siècle a sans conteste représenté l'apogée du culte de Jeanne d'Arc en France.

    Pendant la Première Guerre mondiale, Jeanne apparaît comme la grande figure de rassemblement patriotique et le trait d'union favorisant le rapprochement des partis politiques dans l'Union Sacrée du conflit.

    Elle offre une figure d'identification et un modèle pour toutes les couches de la population : pour les soldats car elle est elle-même guerrière, mais aussi pour les civils, particulièrement les femmes et les enfants, et pour toutes les victimes de la guerre dont elle semble partager le martyre. L'après-guerre voit la consécration de Jeanne d'Arc qui est canonisée par l'Eglise en 1920, titre de sainte qu'elle a gagné, en quelque sorte, dans les tranchées.

    EXPOSITION A DOMREMY SUR LE SITE DEPARTEMENTAL DU CENTRE VISAGES DE JEHANNE

    DU 1er JUIN AU 30 SEPTEMBRE 2008

    OUVERT TOUS LES JOURS DE 9H A 12H ET DE 13H30 A 18H30

    Renseignements au 03.29.06.95.86

  • 90ème anniversaire de l'indépendance tchèque et slovaque célébré à Darney

    Quatre-vingt-dix ans après, le premier ministre tchèque a réitéré l'alliance entre son pays et la France. Un pacte confirmé par la secrétaire d'Etat lorraine à la Famille Nadine Morano.

    darney1.jpgLe camp Kléber, à l’entrée de Darney, était une plaque tournante européenne, ce 29 juin 2008. Jean-Jacques Gaultier a célébré l'axe entre les républiques tchèque et slovaque, d'une part, et la France, d'autre part. Le premier ministre tchèque, Mirek Topocanek, accompagné de la ministre de la défense Viasta Parkanova et des chefs d'état-major du président de la République et des armées tchèques, avaient fait le déplacement à Darney pour ce 90ème anniversaire.

    Pour Prague, l'enjeu est manifestement de taille. Nombreux étaient les journalistes et télévisions venus suivre l'événement. L'objectif était évidemment de réaffirmer la position pro-européenne du gouvernement tchèque, qui doit successivement décider de la ratification du traité de Lisbonne, et prendre la présidence européenne après la France. La République slovaque était représentée par Jan Kuderjavy, son ambassadeur en France.

    Du côté français, la secrétaire d'État chargée de la famille s'est appliquée à faire largement écho à cet engagement européen. Nadine Morano a rappelé l'accord de défense et de sécurité passé le 16 juin entre la France et la République tchèque. Elle a souligné « la volonté de paix et de sécurité économique » incarnée par l'Union européenne aux yeux des deux pays alliés, dont une décisive page d'histoire commune s'est jouée à Darney. La République tchèque n'est entrée dans l'Union européenne qu'en 2004. Aujourd'hui, les deux pays sont déjà sur la même ligne en ce qui concerne la défense, la PAC, l'environnement et l'immigration, a énuméré le secrétaire d'État.

    darney2.jpgDans la présence des enfants à la cérémonie, la représentante du gouvernement a vu un signe important. Tout comme elle a salué la qualité du travail de fond effectué par les associations d'amitié entre les pays : « J'ai moi-même présidé l'association avec le Tchad et le Quatar », déclare Mme Morano en évoquant la dimension stratégique et économique de ces relations. De même, le représentant du gouvernement slovaque a salué l'œuvre accomplie par André Poirot, président de l'association franco-tchécoslovaque, artisan infatigable du rapprochement entre les deux peuples.

    Des liens amicaux illustrés par le monument imposant édifié au mémorial de Darney. Jean-Jacques Gaulthier a resitué l'amitié franco-tchèque et slovaque au sein d'une large fresque historique et géopolitique, évoquant la triple dette de la France vis-à-vis de ses alliés, victimes des Allemands, des nazis puis des envahisseurs soviétiques. L'Europe apparaît comme un rempart face aux périls économiques. À la suite du maire de Darney, Hervé Buffe, chaque orateur a exalté l'amitié entre les trois pays.

    [d’après L'Est Républicain | 30.06.2008]

  • Darney s'associe aux commémorations du 90ème anniversaire de l'indépendance tchèque et slovaque

    Darney célèbre l'Etat tchèque le 30 juin

    drapeau slovaquie.pngLe dernier décret pris par Vaclav Havel en tant que président de la République Tchèque fixe au 30 juin le jour de fête annuelle des forces armées. Une date qui ne doit rien au hasard : le président Havel a ainsi voulu honorer Darney, en souvenir du 30 juin 1918, lorsque le président Poincaré reconnaissait devant les 6.000 légionnaires rassemblés au camp Kléber de Darney, au nom de la France et de ses alliés, le droit des Tchèques et des Slovaques à vivre dans un Etat indépendant et souverain. Ce jour-là, les légionnaires ont reçu leur premier drapeau. Ils pouvaient ainsi être considérés comme l'armée nouvelle de ce futur Etat.

    Ce 30 juin 2008 va donc coïncider avec le 90ème anniversaire de la Tchécoslovaquie, en même temps que la fête des armées tchèques. Mais pour des raisons de convenance, Darney commémorera l'événement dimanche, la veille de la fête organisée à Prague.

    drapeau tcheque.jpgDarney sera gâté pour cet anniversaire historique puisque le Premier Ministre tchèque, M. Topocanek, sera présent, accompagné de la ministre tchèque de la Défense, Mme Parkanova, du chef de cabinet du président de la République, du chef d'Etat-major adjoint des armées, le général Becvar, et d'une quarantaine de VIP qui atterriront sur l'aéroport de Juvaincourt dimanche matin.

    Un second avion atterrira peu après avec, à son bord, une centaine de vétérans de l'armée tchèque venant honorer leurs aînés. La musique centrale de l'armée tchèque, venue spécialement de Prague par la route, interviendra elle aussi au cours de la cérémonie.

    De nombreuses personnalités des ambassades et de diverses associations seront également présentes lors de l'hommage solennel qui sera rendu devant le Mémorial Tchécoslovaque à 11 h 00, en présence aussi de l'armée française par l'intermédiaire du 1er RTIR d'Epinal.

    [d’après L'Est Républicain | 25.06.2008]

  • 1608, la pompe funèbre de Charles III de Lorraine

    Le 14 mai 1608, le duc Charles III de Lorraine, décède à Nancy en son palais. Ainsi s'achève un long règne  glorieux qui a permis au duché de Lorraine de s'affirmer parmi les plus puissants états d'Europe. Des funérailles mémorables se déroulent de mai à juillet 1608 pour témoigner de l'attachement de tout un peuple à son souverain.

    Ces cérémonies, connues par les gravures de l'époque, sont évoquées dans une remarquable exposition au Musée Lorrain de Nancy qui rappelle aussi l'importance de l'oeuvre du duc et sa personnalité.

    pompe funèbre charles III.jpg
    • Exposition au Musée Lorrain de Nancy "1608, la pompe funèbre de Charles III de Lorraine" du 21 juin au 20 octobre 2008

    Renseignements : www.nancy.fr

     

    Images de l'inauguration de l'exposition "1608, la pompe funèbre de Charles III" au Musée Lorrain :

    inauguration expo pompe funèbre charles III.jpg
    la procession.jpg
    l'effigie du duc.jpg
  • La première supérieure des Soeurs de Saint-Charles en Lorraine

    Hommage à Mère Barbe Barthélémy, première supérieure des Sœurs de Saint-Charles à Saint-Nicolas-de-Port.

    La paroisse Saint-Nicolas-en-Lorraine a fêté dimanche 15 juin en la basilique de Saint-Nicolas-de-Port une fille de la paroisse. Mgr Jean-Louis Papin, évêque de Nancy et de Toul, a célébré la messe au cours de laquelle fut dévoilée et bénie une plaque commémorant le baptême, en cette église, le 18 juillet 1662, de Mère Barbe Barthélémy, première supérieure générale des Sœurs de Saint-Charles. « C'est une page glorieuse de l'histoire religieuse de Lorraine qui a été écrite », a déclaré l'abbé Jean-Louis Jacquot, recteur de la basilique, devant un parterre de 600 paroissiens. Dont une soixantaine de religieuses de la congrégation de Saint-Charles qui honoraient leur illustre ancêtre.

    Sr Saint-Charles pendant la guerre de 1870.jpgMgr Papin a rappelé la vie de cette religieuse exemplaire qui, après avoir visité l'hospice de Saint-Charles à Nancy, a trouvé sa voie : être auprès des malades. La fondation de la congrégation des Sœurs de Saint-Charles a été suscitée par Joseph Chauvenel, mort en 1651 à l'âge de 20 ans, après s'être dévoué auprès des malades victimes de la peste. En 1652 son père, Emmanuel Chauvenel, seigneur de Xoudailles, fonde une maison de la charité. A 20 ans, sœur Barbe Barthélémy entre dans la jeune congrégation des Sœurs de Saint-Charles et se consacre au service des pauvres et des malades à l'hospice du même nom à Nancy.

    Celle qui fut baptisée à Saint-Nicolas-de-Port le 18 juillet 1662 se voit confier en 1714 la charge de supérieure de l'hospice. Elle devient la supérieure générale de la congrégation en 1725 ; « Mère Barbe se réserve les malades les plus difficiles et les plus rebutants ». Une vie consacrée aux malades auxquels elle prodigue soins et réconfort avec abnégation, malgré ses fréquents maux de tête.

    En 1735, à l'âge de 73 ans, elle demande à être déchargée de la charge de supérieure générale. Elle meurt en 1755 à l'âge de 93 ans. « Elle était avant tout bonté et compréhension », c'est l'image qui est restée de cette religieuse dévouée aux malades et à Dieu.

    Pendant le temps où elle a été supérieure générale, les fondations se sont multipliées dans le diocèse puis, à partir de 1810, hors des frontières. Aujourd'hui encore, les sept congrégations des Sœurs de Saint-Charles issues de Nancy sont présentes sur quatre continents.

    Il faut aussi rappeler que les Sœurs de Saint-Charles ont assuré une présence active auprès des malades à l'hôpital de Saint-Nicolas-de-Port, fondé en 1480 par Simon Moycet, curé de l'époque. C'est en 1987 qu'elles ont quitté – définitivement ? - Saint-Nicolas-de-Port.

    mgr Papin dévoille la plaque.jpgAccompagné des Sœurs de Saint-Charles, Mgr Jean-Louis Papin a béni la plaque commémorative et une prière d'action de grâce a été lue par les Sœurs de Saint-Charles. Sur cette plaque, on lit :

    « Le 18 juillet 1662 dans cette insigne église a été baptisée Barbe Barthélémy première supérieure générale de la congrégation des Sœurs de Saint-Charles de Nancy, fondée en 1652 par Joseph et Emmanuel Chauvenel, seigneurs de Xoudailles, pour venir en aide aux pauvres malades abandonnés »

  • Le soldat inconnu de La Chipotte

    Necropole 14-18 la Chipotte.jpg
    La nécropole de La Chipotte (1914-1918)

    Une découverte de taille vient d'être faite par les historiens de la Société Philomatique Vosgienne de Saint-Dié sur le site de la bataille de La Chipotte.

    A la suite de fouilles sauvages effectuées dans le secteur du col de La Chipotte, entre Raon-l'Etape et Rambervillers, des ossements avaient été récemment mis au jour. La Société Philomatique Vosgienne, aidée par un archéo-anthropologue de l'Inrap de Metz, est intervenue sur le site. D'après les conclusions des fouilles, il s'agit d'un soldat français - un fantassin probablement - qui a participé aux combats qui se sont déroulés entre le 26 août et le 12 septembre 1914 ; combats que les historiens de la Grande Guerre nomment communément "Combats de la Mortagne et de La Chipotte".

    Aucune identification du soldat n'a été possible : les éléments d'identification militaire sont manquants (notamment la plaque d'identité du soldat et la matriculation des effets militaires).

    Les ossements découverts lors des dégagements archéologiques ont été remis au services des sépultures militaires de Metz.

  • Des milliers de pèlerins à Faverney (Haute-Saône)

    Des milliers de pèlerins ont célébré les 24 et 25 mai 2008 les 400 ans du miracle de l'Hostie miraculeuse à Faverney

    Ils étaient des milliers à Faverney à célébrer le 400ème anniversaire du Miracle eucharistique de 1608. Personnalités religieuses comme le nonce apostolique Mgr Fortunato Baldelli qui a célébré la messe d'ouverture samedi soir à la basilique, le Cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, Mgr Lacrampe, archevêque de Besançon... Mais ce sont aussi les élus du Doubs et de Haute-Saône - maires, députés, président du Conseil général - et les représentants de l'Etat qui sont venus assister dimanche matin, à la sainte messe en la basilique de Faverney.

     

    1610559041.jpg

     

    Durant la nuit - car c'est bien la nuit du 25 au 26 mai 1608 que le miracle a eu lieu -, les fidèles ont participé à une veillée d'adoration durant laquelle ont été lu des textes bibliques, chanté des chants liturgiques en l'honneur du culte eucharistique. Jusqu'à 8 h 00 du matin, tous se sont relayés d'heure en heure, selon la tradition. 

    À Faverney, en 1608, le Saint-Sacrement contenant les hosties miraculeuses a échappé à un incendie. « Un signe supplémentaire de l'existence de Dieu », selon Mgr Baldelli. Alors, pour les milliers de pèlerins de ce week-end, ce miracle a à nouveau eu lieu. « Il s'est forcément passé quelque chose ce jour-là », lance Claude, venu avec son épouse Odile, à pied, depuis Fleurey-lès-Faverney. Tout simplement, pour venir célébrer l'anniversaire historique qui leur rappelle leur jeunesse : « Nous venions ici tous les ans à la Pentecôte ! ».

    Il y a aussi ceux qui vivent leur jeunesse durant la célébration anniversaire. C'est le cas de Thomas, 20 ans, venu de Chenaudin, près de Besançon, avec un groupe de jeunes copains. « L'Eglise est vivante seulement si elle se rassemble », affirme-t-il. Et tous ont assisté au Saint Sacrifice avec un sentiment de réelle communion.

    Bref, les pèlerins du 400ème anniversaire du Miracle de Faverney ont vécu un véritable temps de partage autour de l'Eucharistie : « Ça nous prépare à la Journée mondiale de la jeunesse, le 7 juillet prochain », précise Thomas, visiblement pressé de participer à ce grand moment. « Vous vous rendez compte, cette journée rassemble plus de monde que les Jeux Olympiques ! ».

    1368495964.JPG

    Rappelons que l'abbaye de Faverney a un lien historique avec le monastère de Bleurville puisque les reliques des martyrs Bathaire et Attalein conservées à Faverney seront transportées au cours du Xème siècle à Bleurville ; elles sont à l'origine de la fondation de l'abbaye bénédictine Saint-Maur du village au début du XIème siècle. Les religieux de Bleurville iront vénérer régulièrement la dalmatique du diacre Attalein conservée jusqu'à la Révolution chez les bénédictins de Faverney.

    [d'après L'Est Républicain, 26/05/2008]

    Toutes les images de la célébration du 4ème centenaire du Miracle de Faverney sur http://catholique-besancon.cef.fr/foi/Miracle-de-Faverney/diaporama-du-25-mai-2008

  • Le bureau de poste de Bleurville aura 100 ans... en 2009

    588690130.JPGLe village de Bleurville fêtera en 2009 les cent ans de son bureau de poste. Créé, en effet, en décembre 1909, le bureau des postes, télégraphe et téléphone marquera de son empreinte l'activité de la commune. De nombeux receveurs-distributeurs y ont exercé. Et le bureau a été abrité dans plusieurs immeubles durant ce siècle !

    Afin de reconstituer l'histoire de la présence postale à Bleurville, Histoire & Patrimoine Bleurvillois recherche tous documents, clichés et témoignages d'anciens postiers ayant travaillé au bureau de Bleurville, mais aussi d'usager (et désormais "client") qui ont bénéficié des services des P & T. Toutes les anecdotes seront les bienvenues !

    Histoire d'un service public qui s'est considérablement transformé depuis un siècle... en faveur du client ? en faveur de l'aménagement du territoire ? L'avenir le dira. Nous comptons sur vous pour écrire l'histoire de notre bureau de poste !

    Contact :

    Association des Amis de Saint-Maur - 4 rue des Ecoles  - 88410 BLEURVILLE

    histoireetpatrimoinebleurvillois@laposte.net

  • 1608 - 2008 :400ème anniversaire du Miracle de Faverney

    Pourquoi parler du Miracle de Faverney (commune de Haute-Saône) sur un blog qui s'intéresse prioritairement à l'histoire et au patrimoine vosgien et lorrain ? Eh bien, tout simplement, parce que Bleurville a un lien étroit avec l'ancienne abbaye bénédictine de Faverney qui remonte à la genèse de l'histoire de l'abbaye de Bleurville. En effet, les reliques des martyrs Bathaire et Attalein furent déposées un temps à l'abbaye de Faverney avant d'être transportées à Bleurville à la fin du Xème siècle. De plus, les bénédictins comtois vénérèrent l'insigne relique de la chasuble de Bathaire jusqu'à la Révolution. Et Faverney est située dans la Vôge saônnoise,  géographiquement et historiquement proche de la Vôge lorraine !

    Nous vous proposons ci-après une évocation historique du "Miracle de Faverney" qui se produisit en 1608.

    650434367.jpg
    L'ostensoir contenant l'hostie miraculeusement sauvée des flammes

    Faverney, en 1608, était déjà une grosse bourgade de la Comté de Bourgogne alors gouvernée par ses « Archiducs », l’infante Isabelle fille du Roi d’Espagne Philippe II et son mari l’Archiduc Albert d’Autriche. Heureux pays, heureux temps où l’on ne connaissait pas les impôts ; période de prospérité où se relevaient peu à peu les ruines accumulées par la conquête française de 1595.

    Epoque inquiète cependant : c’est le temps où dans notre comté s’insinue la propagande protestante ; Montbéliard n’est pas loin et ses prédicants, bravant les ordonnances rigoureuses du Parlement de Dole, pénètrent partout.

    On trouve en 1608 des centres de rayonnement de l’hérésie jusque dans les localités limitrophes de Faverney : Purgerot, Contréglise, Conflans, Amance surtout. Ce qui frappe les esprits, c’est l’audace, le dynamisme des prédicateurs de l’hérésie : au péril de leur vie, ils parlent contre la Messe, contre les Prêtres, contre la Vierge ; les prêches nocturnes se multiplient. Toutes ces manifestations entretiennent dans les esprits une atmosphère de doute et de négation.

    Il devrait pourtant se trouver à Faverney une citadelle du Catholicisme : l’Abbaye Bénédictine. Malheureusement, elle est bien déchue. Ruinée matériellement par les invasions, elle n’a plus ni salle capitulaire, ni réfectoire, ni bibliothèque. Le Commendataire, l’Evêque Jean Daroz de Lausanne a bien, au début du siècle, restauré le quartier abbatial mais les « lieux réguliers » sont encore à reconstruire, et les Religieux, trop peu nombreux (ils sont six et deux novices) ont de plus en plus réduit au minimum la célébration de l’Office monastique : Il n’y a plus ni grand’messe quotidienne - ni office de nuit - si ce n’est aux grandes fêtes. - Il n’est plus guère question de clôture.

    Ne condamnons pas ces Religieux : ils pêchent surtout par ignorance d’une règle qu’on ne leur a jamais lue. Ce sont plutôt des victimes de ce glissement dans la routine où depuis un siècle s’est enlisée cette Abbaye tombée en commende et ruinée par les guerres.

    Et puis, ils demeurent Prêtres, ces Moines, et dans leur belle église consacrée à N.-D. La Blanche dont la statue miraculeuse a ressuscité des centaines d’enfants morts sans Baptême, il leur arrive parfois encore d’organiser de grandioses cérémonies où se réveillent la foi du peuple et la leur. C’est ainsi qu’en 1604 ils ont obtenu du Saint-Siège le renouvellement d’une indulgence de 10 ans accordée aux Pèlerins qui visiteraient l’église abbatiale le jour de la Pentecôte et les deux jours fériés qui suivent : pour exciter la piété des foules, on exposait, en cette occasion, le Saint Sacrement.

    Donc, le samedi 24 Mai 1608, veille de la Pentecôte, les religieux préparent comme chaque année leur modeste reposoir. Près de la grille du Chœur, du côté de l’Evangile, ils disposent une table sur laquelle est placé un Tabernacle dont la base est formée par un marbre d’autel. Le tout orné de nappes, de tapis et surmonté du dais que l’on porte aux Processions.

    Aux Vêpres de ce samedi, le Prieur apporte solennellement au reposoir le reliquaire-ostensoir.

    160321615.gif

    Il contenait dans un tube de cristal un doigt de Sainte Agathe et au-dessus, dans une lunule d’argent, deux Hosties consacrées à la Messe du matin. Pourquoi deux Hosties ? Parce que la lunule était trop large ; on agissait de même aux jours de Fête-Dieu.

    Sur la table, le sacristain place deux lampes de verre allumées et deux chandeliers d’étain.

    Puis sur la nappe d’autel ornant le devant du reposoir sont épinglés le Bref Apostolique de Clément VIII accordant les Indulgences et la lettre de l’Archevêque Ferdinand de Rye en autorisant la publication.

    L’office du soir terminé, les Religieux ferment l’église et se retirent. Le lendemain, dimanche de la Pentecôte, l’Adoration du Saint Sacrement sera reprise et poursuivie toute la journée au milieu d’un grand concours de fidèles venus pour gagner les Indulgences. Au soir de ce dimanche, comme la veille, l’église est fermée et les Religieux vont se coucher après avoir confié Notre Seigneur à la garde des deux veilleuses à huile remises en état pour la nuit.

    Or le lundi matin 26 Mai, lorsque le Prêtre sacristain Dom Jean Garnier vient ouvrir les portes de l’Eglise, il la trouve remplie de fumée. A la place du reposoir, un amas de cendres d’où émergent quelques débris calcinés. Eperdu, le religieux court alerter ses frères, puis se répand dans les rues, réveille les bourgeois et leur annonce le sinistre.

    Cependant les Moines sont accourus et fouillent l’amas de cendres pour y découvrir au moins quelques vestiges de l’Ostensoir.

    Ils ne trouvent rien et se lamentent quand un jeune novice, le frère Antoine Hudelot, ayant levé les yeux vers les grilles du Chœur contre lesquelles était adossé le reposoir, aperçoit brusquement l’Ostensoir au milieu de la fumée. Il est à l’endroit même où le Prêtre l’avait exposé, mais comme il ne reste rien du Tabernacle, l’Ostensoir se trouve comme suspendu, immobile dans l’espace et légèrement incliné, le bras gauche de la petite Croix qui le surmonte semblant toucher l’un des barreaux de la grille.

    L’émoi est alors à son comble d’autant plus qu’arrivent dans l’église les premiers habitants alertés par les cris de Dom Garnier. Ensemble, Religieux et Bourgeois se livrent à de minutieuses investigations : l’Ostensoir est longuement examiné à l’aide de cierges allumés : aucune trace d’un support quelconque le maintenant dans l’espace !

    Des cendres sont retirés les restes d’un chandelier d’étain à demi fondu, le marbre d’autel brisé en trois morceaux, les quatre pieds de la table plus ou moins calcinés et, chose extraordinaire, le Bref du Pape intact, ainsi que la Lettre de l’Archevêque.

    Comme la foule se fait plus dense et se presse contre la grille du Chœur, peu solide et dont le feu a rongé les bases de bois, on établit devant elle, à l’aide de quelques planches, un barrage de fortune. Puis comme il faut prévoir la cessation du prodige, le Prieur fait placer sur la table aux trois quarts consumée une planche avec un corporal et quelques cierges. On affiche de nouveau le Bref papal et la lettre épiscopale.

    Enfin les Religieux décident d’envoyer quérir les Pères Capucins de Vesoul qui ont renom de science et de piété afin, dit un témoin, « d’avoir consolation sur ce qu’ils devaient faire ».

    Les Capucins n’arriveront que dans la soirée ils vont à pied et il y a 19 km de Vesoul à Faverney.

    Par contre à l’église abbatiale, paysans et bourgeois, curés en tête, arrivent de plus en plus nombreux des villages environnants.

    Alors, au cours de l’après-midi se produit un incident, qui est à noter. La foule est maintenant considérable dans l’église et sa pression contre la grille du Chœur se fait si forte, par instants, que les Moines éprouvent des craintes pour l’Ostensoir miraculeux : il est en effet très proche de la grille et semble même la toucher par un des bras de sa petite croix. Pour renforcer le barrage de planches établi le matin, on amène une longue poutre, mais l’opération est menée maladroitement, la lourde pièce de bois heurte brutalement la grille qui chancelle et s’écarte. Incident providentiel on constate alors l’absolue immobilité de l’Ostensoir ; la preuve est faite et il y en aura d’autres, qu’il n’est retenu aux barreaux d’aucune manière.

    Les Capucins surviennent une heure avant les Vêpres et de suite en présence des témoins qui sont maintenant des milliers ils procèdent à leur enquête sur laquelle nous reviendrons car ses conclusions ont été consignées dans le Procès-verbal des enquêteurs épiscopaux qui arriveront les jours suivants.

    Avant le chant des Vêpres, le Père Gardien conseille de placer un missel sous le corporal qui recouvre la table, afin de diminuer la distance entre ce reposoir provisoire et l’Ostensoir miraculeux.

    Une troisième fois la nuit survient, mais cette fois une foule priante et qui sans cesse se renouvelle entoure le Saint Sacrement.

    Mardi 27 Mai. - Les P.P. Capucins et les Religieux de l’Abbaye ont rédigé de bonne heure un Mémoire qui sera envoyé sans tarder à l’Archevêque de Besançon afin de porter les faits à sa connaissance et de les soumettre à son jugement.

    Cependant, pendant toute la matinée, des Messes, célébrées par des Curés voisins, se succèdent au Maître-autel après la Messe conventuelle. Vers 10 heures, c’est le tour de Messire Nicolas Aubry, curé de Menoux, village situé à 5 km de Faverney.

    Après le Sanctus de cette Messe, l’un des cierges qui brûlent sur le reposoir s’éteint. Dom Jean Garnier le rallume. Mais coup sur coup le même incident se répète une seconde et une troisième fois sans cause apparente.

    Tous les regards se portent alors vers l’Ostensoir. Or au moment où le Curé de Menoux procède à l’Elévation de l’Hostie qu’il vient de consacrer, on perçoit comme le son d’une lame d’argent vibrante et on voit l’Ostensoir se redresser d’abord puis, de lui-même, « se couler doucement » disent les témoins et se poser sur le Corporal « tout aussi proprement que s’il y fût révèremment posé par un homme d’Eglise. »

    Ainsi prend fin, après 33 heures, ce prodige et de façon aussi extraordinaire qu’il avait débuté. Cela en plein jour, à 10 heures du matin, aux yeux d’une foule qui n’avait pas ses yeux dans sa poche et évaluée à cet instant par un témoin à un millier de personnes.

    296340755.jpg
    L'abbaye de Faverney

    Sources :

    - site internet du prieuré Notre-Dame de Bethléem de Faverney : http://prieure2bethleem.free.fr

    - site de la mairie de Faverney : http://www.ville-faverney.com

     

  • Lundi de Pentcôte 12 mai 2008 : fête de la Saint-Nicolas d'été à Saint-Nicolas-de-Port

    Basilique Saint-Nicolas de Saint-Nicolas-de-Port (54)

     

    Le lundi de Pentecôte 12 mai 2008 à 15 h 00 en la basilique de Saint-Nicolas-de-Port (Mthe-et-Melle, sud-est de Nancy)

    Saint Nicolas sort de la basilique de Saint-Nicolas-de-Port et son icône entrera en grande solennité dans la basilique après une grande procession à l'extérieur de la basilique

    Venez nombreux renouer avec la tradition et fêtez avec la ville et la paroisse de Saint-Nicolas-de-Port la Saint-Nicolas d'été !

     

    Représentation de saint Nicolas (XVe s.)

     

    Pour plus de renseignements, consulter le site de la paroisse de Saint-Nicolas-de-Port : http://paroisse.stnicolas.free.fr

     

  • Exposition "Marie-Antoinette" au Grand-Palais à Paris

    1265959246.jpg
    Marie-Antoinette, d'après Lebrun
    Le catalogue édité à l'occasion de l'exposition Marie-Antoinette présentée aux Galeries nationales du Grand-Palais à Paris jusqu'au 30 juin 2008 présente somptueusement la vie de celle qui fut reine de France, épouse du roi Louis XVI.

    Le 2 novembre 1755, Maria Antonia Josepha naît parmi les ors de l’Autriche impériale. Le 16 octobre 1793, elle disparaît au son lourd et métallique de la guillotine.

    Une vie s’est écoulée, riche de gloire, d’espoir, puis de désillusions et de larmes. Archiduchesse, l’enfant est devenue dauphine de France. Elle a alors gagné son nom de Marie-Antoinette, celui que la postérité retiendra. Reine, elle a perdu ce nom pour devenir Madame Déficit, l’Autrichienne et la veuve Capet. Tout a basculé et le beau rêve s’est évanoui...

    Marie-Antoinette était Lorraine par son père, puisqu’elle était la fille de François III, dernier duc héréditaire de Lorraine et de Bar, qui devint empereur du Saint Empire Germanique par mariage avec Marie-Thérèse de Habsbourg.

    Catalogue de l'exposition Marie-Antoinette, édition Réunion des musées nationaux, 2008, 400 p., nombreuses illustrations, 49,00 € (+ frais de port : 7,88 €)

    A commander à :

    Réunion des Musées Nationaux

    49 rue Etienne Marcel

    75039 Paris cedex 01

    www.rmn.fr

  • l'abbaye Saint-Maur de Bleurville fête cette année le 880ème anniversaire du départ des bénédictines

    880ème anniversaire du départ des bénédictines

    La vie à Saint-Maur de Bleurville au temps des abbesses

    Il y a 880 ans, en juin 1128, l’évêque de Toul, Henri de Lorraine, met un terme à quelques quatre-vingt années de présence bénédictine à Bleurville. Face à la rapacité de ce qui aurait dû être des protecteurs et la négligence des religieuses, les biens du monastère ont été pillés, laissant dans la misère les quelques nonnes qui y priaient encore.

    L’évêque de Toul profite de cet état de fait pour transformer l’abbaye en prieuré et le rattacher à l’abbaye touloise de Saint-Mansuy. Une nouvelle vie monastique animée désormais par des hommes commence. Elle ne s’achèvera qu’avec la Révolution. Non sans connaître de nombreux soubresauts entre-temps.

    Les lignes qui suivent sont attribuées à la dernière abbesse de Bleurville, Herrarde, issue de la famille des descendants du fondateur, Raynard, comte de Toul, de Fontenoy-le-Château et de Bleurville. En fait, il s’agit d’une pure fiction, les archives du monastère ne conservent - malheureusement - aucun document de cette époque permettant de retracer précisément l’histoire des débuts de cette fondation religieuse du XIème siècle. Faits historiques avérés et anecdotes romancées formeront donc la trame de ce récit.

    1098375608.jpg

    * * *

    « A l’automne de l’an de grâce de Notre Seigneur onze cent vingt huit, j’ai entrepris de rédiger cette courte histoire de notre monastère des saints Bathaire et Attalein afin de témoigner de notre vie spirituelle et humaine sur les terres de nos ancêtres d’heureuse mémoire, fondateurs et bienfaiteurs de notre abbaye.

    Aux alentours de 1030, Raynard, comte de Toul, possesseurs des terres de Fontenoy et de Blidericivilla, fait bâtir une basilique à proximité de l’ancienne villa antique dont subsistait une partie des bains publics alors utilisés comme lavoir par les indigènes. Les premiers comtes de Toul apparaissent sous Gérard, évêque de Toul. Issu de la famille des sires de Fontenoy en Vosges, le comté de Toul passa au dernier titulaire de ce nom, Raynard. En 1034, une petite communauté placée sous la règle de notre Père saint Benoît s’installe à demeure dans des bâtiments modestes mais accueillants, dont les jardins et le verger s’étendaient jusqu’au ruisseau du Gras, et entourés de quelques masures dans lesquels vivaient nos paysans et domestiques. Notre première abbesse, Leucarde, soeur de Raynard, organisera la communauté de huit vierges qui seront chargées de prier sur les reliques de nos saints patrons, Bertarius et Atalenus, qu’un prêtre de la famille de Raynard, Merannus, avait ramené vers 960 de Faverney, proche de l’abbaye de Luxeuil. On voit encore sur la voie romaine menant à Darney, à la sortie de Blidericivilla, l’ancien oratoire qui recueillit les précieux restes. Le pèlerinage des saints Bertarius et Atalenus fut suivi avec ferveur jusqu’à nos jours par les chrétiens du lieu et des communautés circonvoisines. Sous l’abbatiat de Leucarde, la communauté eut l’immense et insigne joie d’accueillir notre saint Père le Pape Sa Sainteté Léon le Neuvième. Lors de sa tournée de visite dans son ancien diocèse de Toul, il vint pontificalement célébrer le 6 décembre 1050, en la fête de saint Nicolas, la dédicace de notre abbatiale. Ce fut un long cortège de chariots tirés par des chevaux et des boeufs venant de Saint-Vincent de Metz qui amenèrent à Blidericivilla quantité de nobles et de clercs de la suite pontificale. L’abbatiale était toute remplie de moines des maisons voisines, de curés de paroisses et de paysans qui n’en croyaient pas leurs yeux de voir de si près l’évêque de Rome et vicaire du Christ sur terre, leur ancien pasteur. Une longue procession, présidée par le doyen de chrétienté et le vicaire de la paroisse Saint-Pierre, alla chercher religieusement les saintes reliques de Bertarius et Atalenus à la chapelle de la Corvée de Marinvelle puis s’en retourna vers le monastère par le gué du ruisseau grossi des premières neiges des jours passés. Lors de la cérémonie qui dura près de trois heures, notre Pape Léon marqua de l’huile sainte les piliers de la nef et déclara placer l’église sous la protection de saint Maur, disciple de notre Père Benoît. Il scella sa déclaration dans une bulle pontificale qu’il remit à notre mère Leucarde en présence des descendants du fondateur du monastère : il leur confiait la vouerie de l’abbaye et frappera d’anathème quiconque osera violer ses prescriptions et attenter aux droits des religieuses. Malgré la froidure qui régnait déjà depuis quelques jours, la foule accompagna notre Saint Père et sa suite dans des agapes fraternelles offertes par les bénédictines. Le lendemain, notre Pape Léon célébra encore le Saint Sacrifice à la mémoire de nos saints patrons puis quitta Blidericivilla pour gagner l’Alsace où il devait rejoindre le couvent de Sainte-Odile.

    Notre mère supérieure, première abbesse de Saint-Maur, devait décéder en novembre 1072. Sa succession occasionna un grand remue-ménage dans la famille du comte de Toul. L’abbesse de Remiremont proposa sa médiation ; ce que refusa Raynard II, protecteur de notre maison. Courant mars 1073, un messager de Toul vint nous informer que Raynard choisissait soeur Liutgarde comme nouvelle abbesse de Blidericivilla. Grand fut notre soulagement. Notre soeur Liutgarde, cousine de feue Leucarde, était jusque-là trésorière de notre communauté : elle avait haute main sur la gestion temporelle du monastère, percevant par l’intermédiaire de nos hommes de confiance, les taxes et redevances des alleux de Dombasle lès Darney, Removille, Saulxures, Panteville, Lichecourt et Unzecourt. Elle traitait aussi avec le mayeur de la mairie Saint-Bathaire, Collin le Gros puis plus tard Villaume le Bon, et avec le gardien de la grange aux dîmes, notre serf Durand le Nief, pour le ban des récoltes et la perception des dîmes. Elle devait parfois aussi faire preuve d’une ferme diplomatie auprès de nos curés qui réclamaient une révision de leurs portions congrues...

    Notre mère abbesse Liutgarde fut consacrée par un chanoine délégué par Monseigneur de Toul, Udon, en présence des prieurs de Deuilly et de Relanges. Dès les débuts de son abbatiat, notre mère Liutgarde dut faire face aux assauts des sbires de nos avoués, qui depuis leur château de Fontenoy, venaient nous rançonner sous prétexte de mieux nous protéger ! Nos plaintes auprès de Monseigneur de Toul mirent un terme - temporairement - à ces pratiques attentatoires aux prescriptions de notre Saint Père le Pape Léon. Par sentence synodale, Udon retira la vouerie au comte Raynard II. Désormais, seul l’évêque de Toul serait le protecteur de notre abbaye. Nous connûmes un court répit durant lequel notre nouvelle cellérière, Maure, soeur de mère abbesse, veilla avec soin à la vie séculière de notre monastère. En cela, elle était secondée par trois domestiques du village et de Sibille, soeur converse, chargées de l’entretien du potager et du verger qui fournissait légumes et fruits pour la nourriture d’une communauté de sept soeurs mais aussi du ménage dans l’abbatiale et les dépendances du monastère. Une des domestiques, Mathiette du Creux Chalot, s’occupait tout particulièrement des lessives et de l’entretien des linges sacrés. Que de fois elle est allée à la fontaine du bout de la l’eau aux Curtilles ! Le moulin Saint-Maur, situé à deux pas de notre clôture, fournissait le froment nécessaire à la confection des pains ; ceux-ci étaient cuits au four banal de la Varenne avec ceux des villageois. Mais aussi à la nourriture de nos cochons que nos domestiques soignaient avec grand affection. Nous avions aussi un vigneron qui mettait en valeur notre petite vigne sise au canton du Bon Vin qui donnait un vin aigrelet mais apprécié des soeurs !

    2109502752.jpg

    L’abbatiat de mère Liutgarde fut propice à quelques travaux d’agencement du monastère : une deuxième cloche fut logée dans la tour massive, maître Jean le Rollin, notre tailleur de pierre, acheva la décoration du portail de l’abbatiale et sculpta une image de Jean le Baptiste pour l’autel de l’abside sud, une petite châsse en argent fut acquise auprès d’un orfèvre de Metz afin d’y loger dignement les reliques de nos saints patrons exposées à la dévotion des fidèles. Un colombier fut également construit à côté des engrangements et des réparations furent effectuées sur la grange aux dîmes qui avait été disloquée à la suite d’une violente tempête.

    Au spirituel, la règle de notre Père Benoît réglait nos journées : au son de la cloche, la prière commune s’organisait autour des première, troisième, sixième et neuvième heures. Nous quittions notre lit en pleine nuit, après avoir prié brièvement et récité un psaume, nous nous rendions au choeur chanter les sept psaumes de la pénitence. Une lecture méditée était journellement proposée par mère abbesse. C’est notre vicaire de la paroisse Saint-Pierre de Blidericivilla qui célébrait chaque matin la sainte messe. L’abbé Didier de Mandres s’acquittera de son devoir pastoral durant de longues années avant d’être remplacé, sous mon abbatiat, par l’abbé Guillaume de Vicherey. Tous les premiers vendredis, nos vicaires célébraient un office des morts à la mémoire des fondateurs et de nos soeurs trépassés selon notre nécrologe. Nos vicaires vivaient chichement dans une pauvre demeure bâtie tout à côté de la petite église paroissiale dans laquelle mère abbesse avait une place réservée au choeur (mais que nous avons rarement occupée !) : ils devaient s’adonner à de viles besognes agricoles et forestières afin d’arrondir leurs maigres revenus. Didier de Mandres devait même, en plus, entretenir une nombreuse famille... Nous étions entendues en confession par le père prieur de Deuilly, qui, deux fois le mois, nous rendait visite et en profitait pour conférer avec mère abbesse. Il nous rappelait régulièrement les exigences du pénitentiel de notre Père Benoît, catalogue détaillé des peines qui sanctionnaient les manquements à la règle, à l’humilité, à la discrétion, au respect des autres et à l’obéissance. Une fois l’an, généralement début juillet, mère abbesse, accompagnée d’une soeur et du mayeur Saint-Bathaire, se rendait à l’abbaye de Faverney afin d’y vénérer les ornements sacerdotaux insignes de Bertarius mort en odeur de sainteté le 6 juillet 766. Signalons aussi que chaque 15 janvier nous fêtions saint Maur, le patron de notre église abbatiale, lors d’une messe où un grand concours de fidèles accourait des paroisses voisines. Ceux-ci vouent à saint Maur un culte populaire singulier, lui attribuant des pouvoirs thaumaturgiques.

    Vers 1080, le comte Frédéric, sur sa demande, se vit rétrocéder la vouerie de l’abbaye. Ce fut là une grossière erreur de notre évêque de Toul. Malgré les vives protestations portées par notre mayeur auprès de Monseigneur, celui-ci ne daigna pas examiner notre requête. Les sergents du comte vinrent faire l’inventaire des droits et redevances que nous percevions et soumirent mère abbesse à maintes tracasseries. Ce qui provoqua sa fin terrestre et l’envoya ad patres. Mère Liutgarde nous quitta en août 1082 à la suite d’un été caniculaire...

    Cette fois-ci l’élection de l’abbesse se passa sans trop de difficulté : notre petite communauté réunie sous la présidence de la soeur cellérière de Remiremont m’élut à l’unanimité malgré l’amicale pression exercée par le comte Frédéric qui souhaitait voir élue sa nièce, la jeune Alix de Fontenoy âgée de 12 ans... La crosse abbatiale me fut remise solennellement par Gautier, prieur de Notre-Dame de Relanges. Et ce fut le début de la décadence. Mon élection eut l’heur de déplaire au comte Frédéric qui, prétextant du peu de vocations dans notre communauté, détourna une grande partie des redevances et taxes que nous percevions sur nos sujets et nos églises. Et qui étaient déjà fort modestes... Abandonnée par Monseigneur de Toul, ignorée des autres communautés religieuses voisines, pressurée par notre soi-disant protecteur, notre petite communauté de cinq soeurs tint bon jusqu’au jour où, sans moyens de subsistance, nous dûmes rendre les clefs de l’abbaye. A la vue de cette situation déplorable, Henri de Lorraine, évêque de Toul, cita à son tribunal le comte Frédéric en lui reprochant ses exactions et obtint qu’il déposent sur l’autel de Saint-Mansuy ses lettres de provision de la vouerie de Bleurville... Mais nous ne rentrâmes pas pour autant dans nos droits et c’en fut terminé de l’abbaye bénédictine. Le 22 juin 1128, Monseigneur de Toul avec l’approbation de notre Saint Père le Pape Honorius II transféra les biens du monastère des saints Bathaire et Attalein à l’abbaye Saint-Mansuy de Toul et transforma l’abbaye en simple prieuré. Mes quatre soeurs dans la foi, Richarde, Berthe, Adeline et Glossinde, gagnèrent chacune une autre maison bénédictine lotharingienne. Quant à moi, j’attendis l’arrivée du trésorier de l’abbaye de Saint-Mansuy pour lui remettre les clefs et les archives du monastère. A la fin de l’été 1128 - qui fut particulièrement calamiteux cette année-là -, après avoir salué nos fidèles paysans lors d’une messe d’adieu - un bon nombre venait d’ailleurs d’être affranchi par mes soins -, accompagnée de l’abbé Guillaume de Vicherey, notre curé, je rejoignis l’abbaye de Bouxières où je finirai mes jours. (Signé :) Herrarde, troisième et dernière abbesse de Bleurville. »

     

    1366507734.jpg

     

     

    -----------

     

    Tous nos remerciements à A. B. pour nous avoir autorisé à publier son article qui paraîtra dans un prochain numéro de La Revue Lorraine Populaire.

     

     

    A NOTER SUR VOS AGENDAS...

     

     

    L'association des Amis de Saint-Maur célèbrera durant tout l'été 2008 dans le cadre de l'ancienne abbatiale cet anniversaire en présentant notamment l'historique de la présence des moniales bénédictines à Bleurville ainsi que la reconstitution d'une scène avec des personnages en habits d'époque.

     

     

    Alors, à bientôt à Saint-Maur de Bleurville !

  • 150ème anniversaire de l'Entrevue de Plombières

     

    1147282253.jpg
    Napoléon III

    Alors qu'il était en vacances en Suisse, Camillo Benso, comte de Cavour quitte Bâle le 19 juillet 1858 en direction des Vosges pour une visite plutôt inattendue à l'Empereur des français. Arrivée le 20 juillet à la tombée de la nuit ce n'est que le lendemain qu'il sera reçu par Napoléon III dans sa résidence du Pavillon des Princes. Après un tête à tête de plus de trois heures et une balade en calèche dans les environs de la ville thermale Napoléon III et le comte de Cavour prirent un ensemble de dispositions qui fit l'objet d'un "traité secret" qui sera signé à Turin en décembre 1858. L'Empereur aidait le roi Victor Emmanuel II à bouter les autrichiens hors de l'Italie et en compensation le comté de Nice et le duché de Savoie revenaient à la France. En avril 1859 les troupes françaises entraient en Italie. La paix de Villafranca le 12 juillet 1859, par laquelle l'Autriche cédait la Lombardie au Piémont, ouvrait la voie de l'indépendance italienne qui ne se réalisa qu'en 1861. Selon l'historien italien Chiala la visite de Cavour à Plombières fut "un évènement de grande importance pour l'histoire de l'Europe".


    Festivités autour de la Commémoration du 150ème anniversaire de "l’Entrevue de Plombières" entre Napoléon III et le Comte de Cavour

    - Les Célébrations des Journées Européennes de Plombières-les-Bains commencent par un Opus au Parlement Européen le 15 Juillet 2008


    - Colloque International des Journées Européennes de Plombières-les-Bains : “Du Concert Européen du XIXe Siècle au Concert Mondial du XXIe Siècle”.

    - Les Festivités Commémoratives à Plombières-les-Bains samedi 19 juillet 2008 :


    10H00 : Début des festivités : Ouverture du marché italien et des salles d'exposition.
    11H30 : Accueil des représentants des Sociétés savantes historiennes.
    14H00 : Ouverture des Conférences Historiques.
    18H00 : Inauguration au Pavillon des Princes de la plaque du Souvenir Napoléonien.
    19H00 : Cocktail de bienvenue et allocutions.
    20H00 : Dîner de gala "Hommage aux Arts Culinaires vosgiens".
    23H00 : Feux d'artifice et soirée populaire.

    Toute la journée : Musique et folklore italien, évasion vénitienne, défilé militaire historique, reconstitution du camp de Châlons.

    - Dimanche 20 juillet 2008 :


    10H00 : Ouverture du marché italien et des salles d'exposition.
    10H30 : Office religieux célébré à l'église par Monseigneur Jean-Paul Mathieu, évêque de Saint Dié.
    11H45 : Inauguration du Monument à l'Effigie de Napoléon III et du Comte de Cavour. Défilé Militaire franco-italien d'époque.
    12H00 : Allocutions officielles au « Prestige Impérial » et vernissage de l'Image d'Epinal.
    13H30 : Déjeuner
    14H00 : Signature d'ouvrages sur le Traité de Plombières.
    15H00 : Théâtre « L'Entrevue » de Alain Decaux mise en scène par "Les Piomères".
    Toute la journée : Musique et folklore italien, évasion vénitienne, défilé militaire historique, reconstitution du camp de Châlons.

    363424212.jpg
    Cavour
  • Le Chêne des Saints de Bleurville

    UN CHENE MULTISECULAIRE TEMOIN DE NOTRE HISTOIRE

    14780d757aba67a81340ce5a3029a7a3.jpgLe curieux qui se promène dans la campagne bleurvilloise est surpris par la présence d'un vieux chêne planté en bordure du vieux chemin qui mène de Bleurville à Nonville et, plus loin, à Darney. En fait, il s'agit d'un arbre "historique" qui symbolise une grande part de la piété populaire des anciennes générations qui se sont succédées dans le village.

    Planté probablement à la fin du XVIe siècle ou au tout début du XVIIe siècle en bordure de l'ancienne voie romaine qui menait à Darney puis Escles, le vénérable chêne actuel a pris la suite d'autres qui ont matérialisé au cours de siècles le lieu où furent déposées les restes saints des deux martyrs locaux venus de Comté.

    En effet, au cours du Xe siècle, un prêtre de Bleurville procéda à la translation des reliques des martyrs Bathaire et Attalein, tués à proximité de Faverney (Haute-Saône actuelle) en 766. De la chapelle de Menoux (à proximité de Faverney), le prêtre Mérannus rapporta les reliques à Bleurville et les déposa dans une chapelle provisoire située à l'emplacement du Chêne des Saints, au lieu-dit "la corvée de Marinvelle". Les reliques seront ensuite déposées et vénérées dans l'église qu'il fera construire au centre du village : cette église correspond probablement à l'actuelle crypte de l'abbatiale Saint-Maur.

    Chaque année, le 6 juillet, jour anniversaire de la mort des martyrs comtois, une procession conduisait les habitants jusqu'à l'arbre sacré où étaient déposées les statues de Bathaire et Attalein. Par ailleurs, chaque 15 janvier, nos deux martyrs étaient honorés en même temps que saint Maur en l'église du monastère bénédictin. A la Révolution, les reliques seront déposées à l'église paroissiale Saint-Pierre-aux-Liens.

    55a39af6425726e4149c305e7f601308.jpgEn 1869, l'abbé Aubertin, curé de Bleurville, envisagea la construction d'une chapelle néo-gothique à côté du Chêne des Saints. Mais la guerre de 1870-1871 fit capoter le projet.

    Le Chêne des Saints est désormais classé "Arbre remarquable" et protégé par la municipalité. A proximité, une croix fut édifiée au début du XIXe siècle, renforçant le caractère sacré de l'endroit.

    Même s'il a subi les assauts du temps et des hommes, le Chêne des Saints est parvenu jusqu'à nous en relative bonne santé : chaque printemps le voit heureusement reverdir pour le plus grand bonheur de ses amoureux ! Remarquons que le tronc présente une exceptionnelle circonférence de plus de 7 mètres... Et notre chêne, s'il pouvait parler, pourrait vous en raconter des histoires, car il en a vu au cours de sa longue vie : les aléas climatiques, les bandes de soudards venus anéantir la Lorraine au cours de la guerre de Trente Ans, les enfants s'amusant dans ses branches, les bûcherons venus l'élaguer, des ennuis de santé aussi, des charrois tirés par des boeufs et des chevaux puis des monstres modernes souflants et crachants des vapeurs nocives, des paysans affairés dans leurs champs, des hommes et des femmes se reposant à l'ombre de sa splendide ramure, des paroissiens s'éloignant du lieu sacré, des maisons bâties alentour...

    Bref, malgré une vie bien chargée en péripéties, souhaitons encore de longues et paisibles années de retraite à notre Chêne des Saints, entouré de tous les soins et de l'affection de tous ceux qui sont attachés au patrimoine naturel et historique de Bleurville.

  • Les Lorrains ont fêté la Bataille de Nancy !

    Samedi soir 5 janvier, place de la Croix-de-Bourgogne à Nancy, les Lorrains ont fêté le 531ème anniversaire de la Bataille de Nancy.

    ea92802296554ab208aeabd1ab29075c.jpgComme chaque année depuis maintenant 31 ans, devant le monument qui commémore cette bataille remportée par les troupes du duc de Lorraine René II et au cours de laquelle Charles le Téméraire a trouvé la mort le 5 janvier 1477, Jean-Marie Cuny, au nom de l'association Mémoire des Lorrains, a retracé le fil des événements de la bataille du 5 janvier 1477. Rappel historique suivi par environ soixante-dix personnes, plus que les années précédentes. Il regretta cependant d'être obligé de célébrer cet évènement historique sous la protection d'un cordon de police...

    Quelques individus, en effet, ont perturbé cette sympathique manifestation, qui est guidée simplement par l'amour de l'histoire de notre Lorraine, en criant « La Lorraine on s'en fout, on veut plus de frontières du tout ». Malgré tout, les feux d'artifice ont été tirés sous la pluie et les participants ont partagé joyeusement le vin chaud. Et vive la Lorraine !

    8b518573999722dffcc2441798a9a546.jpg
    [clichés : Mémoire des Lorrains]
  • A propos de l'affaire Busenet...

    e04186aa06fa3de9c80b817e27fc38ce.jpg

    Le spectacle son et lumière « La Lune écarlate » présenté cet été à Bleurville par la Compagnie L’Odyssée revisitait une affaire criminelle qui marqua profondément le bourg de Bleurville autour des années 1760. Cette interprétation spectaculaire de « l’affaire Busenet » a provoqué un intérêt renouvelé pour l’histoire locale et a suscité nombre de questions chez les habitants du village mais également chez tous ceux qui s'intéressent à l'histoire de notre région.

    Qui était donc ce François Busenet qui fut condamné à mort en 1769 pour de multiples meurtres perpétrés à Bleurville et dans les environs ?

    Les Busenet apparaissent à Bleurville dès la fin du XVIIème siècle puisqu’en 1695 un Nicolas Busenet est recensé parmi les chefs de familles qui paient une redevance au prieuré Saint-Maur.

    Il semblerait que les personnes portant le patronyme « Busenet » soient originaires de Bourgogne (Côte d’Or et Yonne) et, en particulier provenant des communes de Minot et Salives (Côte d’Or, pays Châtillonnais). Celles-ci immigrèrent vers la Franche-Comté puis la Lorraine après la guerre de Trente Ans à la fin du XVIIème siècle, répondant ainsi aux appels du duc de Lorraine qui souhaitait repeupler les contrées saignées à blanc à la suite du malheur des guerres.

    Le patronyme « Busenet/Buzenet/Bussenet » proviendrait du nom dont était affublé les joueurs de « businette », sorte de trompe ou de trompette que l’on utilisait en Bourgogne pour faire danser les villageois.

    Les Busenet s’installent en Lorraine principalement à Bleurville entre 1695 et 1730 et à Contrexéville entre 1722 et 1775. Etaient-ils issus de la même famille ? En l’état actuel de nos recherches, nous ne pouvons l’affirmer. Quoi qu’il en soit, nous ne trouvons plus aucun Busenet à Bleurville au début du XIXème siècle : les femmes mariées nées Busenet (et apparentés notamment à la famille Froment) ne réactivèrent jamais le nom de Busenet tellement celui-ci était devenu en horreur.

    Les archives conservent la traces de membres de la famille Busenet qui s’illustrèrent « honnêtement » dans la vie du bourg : ainsi entre 1748 et 1758, François Busenet (probablement notre tristement célèbre criminel) est syndic de la communauté (c’est-à-dire maire chargé de la défense des intérêts des habitants). En 1722 et 1723, un règlement de succession est enregistré lors du décès de Nicolas Busenet, chapelier à Bleurville, au profit de sa femme Anne Thiébault et de ses quatre enfants Nicolas (qui reprendra le commerce de chapelier de son père), Simon, François (probablement notre futur meurtrier) et Anne. En 1749, Claude Busenet, bourgeois de Bleurville, est témoin de la donation d’un tabernacle à l’église paroissiale par les bénédictins de Saint-Nicolas-de-Port.

    De nouveaux drames

    9c6ae84588dd35fc67c0589fc84f4a48.jpg Si l’on connaît relativement bien le déroulement de cette affaire criminelle grâce aux recherches menées par l’abbé Melchior Dion à la fin du XIXème siècle et par Jean Bossu, journaliste à La Liberté de l’Est, dans les années 1960, nous pouvons encore exhumer des archives de nouvelles révélations à propos de cette sordide affaire.

    Ainsi cet épisode encore ignoré des historiens jusqu’à ce jour : en février 1766 un homme de Darney est attaqué « à coups de pistolet » sur la grande route royale qui va de Lorraine en Franche-Comté (actuellement dénommée « voie romaine ») sur le territoire de la commune de Serocourt. Fort heureusement, il ne dut son salut qu’au passage de deux voyageurs qui lui portèrent rapidement secours. Les enquêteurs du bailliage de Lamarche relient cette tentative de meurtre à ceux qui furent commis dans des circonstances similaires dans la région et, en particulier, celui d’un marchand de bœufs de Godoncourt qui sera tué en mai 1768 sur le chemin entre Monthureux et Bleurville et retrouvé à demi enterré dans une raie d’un champ sur le finage de Bleurville.

    C’est d’ailleurs à la suite de ce dernier crime que l’enquête va aboutir à la mise en cause de François Busenet. Le 9 janvier 1769, le procureur royal au bailliage de Lamarche, le sieur De Bourgogne, entend les témoins (nous ne connaissons malheureusement ni leurs noms ni leurs qualités) dans l’information engagée contre François Busenet. La procédure est désormais lancée. Elle aboutira, quelques mois plus tard, à la condamnation et à l’exécution le 26 juillet 1769 du plus grand criminel que Bleurville n’ait jamais connu.

    Il serait intéressant de connaître les mobiles qui ont poussé Busenet à devenir un « serial killer » (ou tueur en série). L’appât de l’argent ? Son commerce connaissait-il des difficultés financières ? La schizophrénie ? Etait-il atteint d’une pathologie psychiatrique le poussant au crime ? Seul la découverte du jugement de condamnation pourrait nous aider à répondre à ces questions. Sans oublier le pauvre Martin qui fut doublement victime d’enquêteurs et de juges indignes, et du monstrueux Busenet.

    Et nous conclurons – non pas en chanson – mais par la complainte que firent circuler les colporteurs à la suite de l’affaire Busenet et qui jetait l’opprobre sur les Bleurvillois. Une seule strophe nous est encore connue :

    "Je suis natif de Bleurville,

    Je m’appelle François Busenet,

    Quand je vais de ville en ville,

    Que je me rende au cabaret,

    Je suis connu comme assassin,

    Plus que Cartouche aussi Mandrin !"

    Si la suite n’est plus connue, il reste encore le sobriquet qui désignait les gens de Bleurville : « les Busenets ». Jeté à la figure d’un habitant du village équivalait à le traiter d’effroyable bandit !

    ________

    [illustrations : spectacle "La lune écarlate" d'août 2007 et carte de Cassini (Bleurville), XVIIIe s.]

    Merci à A. B. pour son article à paraître dans L'Echo des Trois Provinces.

  • Pourquoi la "Place du Prince" ?

    HOMMAGE AU DUC DE LORRAINE HENRI II

    a2b3bd1320ffc90b8b376923caa6d3ac.jpgAvant le XVIIe siècle, la place de Bleurville s'appelait "place des halles" puisque des halles s'élevaient à proximité de la place actuelle. Après la disparition du duc de Lorraine Henri II, une nouvelle appellation se fit jour.

    Henri II, dit "le Bon", est né à Nancy le 8 novembre 1563 et mort à Nancy le 31 juillet 1624. Il fut marquis de Pont-à-Mousson puis duc de Lorraine et de Bar de 1608 à 1624. Il était le fils aîné du duc Charles III et de Claude de Lorraine et, à ce titre, prince héréditaire de Lorraine.

    Le duc Henri se rendait de temps à autre dans son château de Darney et venait se divertir à Bleurville dans un pavillon de chasse après avoir poursuivi le gibier dans les forêts environnantes. Les villageois ont voulu conserver le souvenir du passage du prince de Lorraine en attribuant son nom à la place publique du bourg. Et il est heureux que cette dénomination soit parvenue jusqu'à nos jours, continuant ainsi à célèbrer la riche histoire de Bleurville.

    [Illustration : buste du duc Henri II surmontant le portail d'entrée de l'hôtel du grand doyen de la Primatiale de Nancy, rue Mably]

  • Le blason de Bleurville

    3d1ec1f23c67b1cc14f57e6026b3a034.gif 

    "De gueules à une couronne de chêne d’or, fruitée de glands de sinople, et tortillée en couronne d’épines ; au chef cousu d’azur chargé d’une crosse abbatiale et d’une hache d’or mise en sautoir, à la croix pattée de gueules brochant sur le sautoir"

    Les attributs du chêne symbolisent le "Chêne des Saints" arbre multiséculaire (fin XVIe s.), planté sur le territoire de Bleurville sur l'ancienne voie romaine menant à Darney. La crosse abbatiale et la croix rappellent l’abbaye bénédictine Saint-Maur fondée par un comte de Toul vers 1030. Enfin, la hache symbolise le travail du bois ; cette dernière activité est encore essentielle aujourd’hui dans la commune puisqu'elle possède un vaste patrimoine forestier.

    Ce blason est utilisé officiellement par la commune depuis 1997.

  • L'invasion allemande vue par l'abbé Idoux (mai-septembre 1940)

    LA REVUE LORRAINE POPULAIRE DE JUIN PUBLIE LE JOURNAL TENU PAR L'ABBE PAUL IDOUX ENTRE MAI ET SEPTEMBRE 1940

    2b684a001d7a85e87d681243187275a1.jpgL'abbé Paul Idoux, qui fut curé de Bleurville de 1927 à 1941, a consigné par écrit les événements qui ont marqué le village au cours des mois de 1940 qui ont vu l'invasion de la France par l'armée allemande. Jour après jour, il nous livre ses remarques sur l'exode de ses compatriotes, la débacle de l'armée française, l'arrivée des régiments allemands et l'occupation de Bleurville.

    Un document fort intéressant pour l'histoire contemporaine de la commune et des villages avoisinnants. A découvrir aussi la forte personnalité du curé Idoux.

    > On peut lire cet article en se procurant le n° 195 de juin 2007 de La Revue Lorraine Populaire (Editions Jean-Marie CUNY  -  Le Tremblois   -  54280 LANEUVELOTTE).

  • A propos de l'affaire Busenet...

    d529f2b73eec8af39751b2533aa5b232.jpgEn août, la Compagnie de l'Odyssée nous propose de revivre l'époque de l'affaire Busenet lors de ses soirées son et lumière des 10, 11, 12, 13 et 14 août.

    En attendant ce magnifique spectacle, nous poursuivons nos recherches dans les archives et nous avons découvert de nouvelles informations sur les circonstances des meurtres perpétrés par cet ignoble individu... Mais nous en reparlerons un peu plus tard...