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  • Est-il un moyen de rendre les Juifs plus utiles et plus heureux ? - Le concours de l'Académie de Metz en 1787

    En cette fin de XVIIIe siècle, les Lumières à la française magnifient l’idée de régénération. En s’en emparant, l’utopie révolutionnaire a voulu rejeter les valeurs anachroniques du passé. Or cette aspiration à l’invention d’un homme nouveau tourné vers la Raison trouve une de ses premières formulations dans le fameux Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs de l’abbé Henri Grégoire, rédigé à l’occasion du concours de l’Académie de Metz, en 1787.

    Le catholique lorrain Grégoire, favorable à l’émancipation des Juifs, soutient que celle-ci doit passer par l’oubli des rêveries talmudiques et des traditions qu’il juge burlesques. Au même moment, rien de tel n’est exigé des protestants par les philosophes qui défendent leur pleine entrée dans la cité, ni des Noirs des colonies pour lesquels ils réclament la fin de l’esclavage.

    Ce concours marque donc un moment unique dans l’histoire de la France moderne. Pourtant, à l’exception du texte publié de l’abbé Grégoire, sans cesse lu et commenté, on ignorait presque tout des manuscrits déposés par les autres candidats (dont d'autres Lorrains comme l'avocat protestant Claude-Antoine Thiéry ou dom Chais, bénédictin de Saint-Avold), et même de la première version de celui de Grégoire. Pierre Birnbaum a eu l’idée de les rechercher aux archives de Metz et de Nancy. Les voici enfin publiés dans leur intégralité.

    Leur mise au jour et leur comparaison systématique dans cet ouvrage opèrent tel un révélateur : la question de l’entrée dans l’espace public des Juifs apparaît comme le symbole d’une difficile relation entre citoyenneté et pluralisme culturel, qui hante jusqu’à nos jours la société française.

    Instructif.

     

    ‡ "Est-il des moyens de rendre les Juifs plus utiles et plus heureux ?". Le concours de l'Académie de Metz (1787), Pierre Birnbaum, éditions du Seuil, 2017, 643 p. (28 €).

  • Martigny-les-Bains (88) : un centre de réfugiés dans l'ancien hôtel international en 1939

    En 1938-1939, à Martigny-les-Bains, est ouvert un camp de réfugiés pour les personnes d’origine juives qui cherchaient un havre de paix au milieu des grands remous qui allaient secouer l’Europe puis le monde. Jusqu'à 200 personnes furent accueillies dans l'ancien hôtel International.

    À la veille de la Seconde Guerre mondiale, le sud-ouest vosgien n’est pas un petit paradis mais presque. En tout cas, pour certains citoyens d’Europe, c’est un endroit (enfin) tranquille. Ils ont fui les pogroms, les exactions et la montée de l’antisémitisme en Europe, légitimé en Allemagne par le régime national-socialiste. Alors quand ces réfugiés juifs de tous horizons arrivent à Martigny, ils soufflent de soulagement et poursuivent le cours de leur vie.

    Longtemps après cette dernière guerre, Liliane Gérard, une habitante de la commune, qui s’est toujours intéressée à son passé a reçu un couple d’Américains. En 2011, il était à la recherche des traces de leurs grands-parents qui avaient fait partie des réfugiés.

    « C’est avec émotion que nous avons accueilli Monsieur Goldchmidt et sa jeune épouse le 29 mai 2011. Le couple ne parlait pas français, mon mari et moi ne parlons pas l’anglais mais notre petite-fille Manon a servi de traductrice, explique Mme Gérard. Malgré le sujet douloureux de la conversation nous avons passé d’agréables moments. C’est à cette occasion que M. Goldchmidt et sa femme nous ont remis le journal israélite de 1938-1939. À l’époque, nous ignorions tout des faits qui s’étaient déroulés. »

    Voici ce que dit ce journal « L’univers israélite », écrit par Rodef Chalom. « Dans la partie occidentale des Vosges, entre Meuse et Saône, près de Lamarche et Contrexéville, le village de Martigny-les-Bains présente le caractère du bourg lorrain. Au centre, le petit établissement thermal, blotti dans la verdure, est voisin de grands hôtels fermés depuis la Grande Guerre. C’est l’un de ces imposants édifices, avec son parc ombreux, que le groupement de coordination a choisi pour y organiser un centre d’hébergement et de reclassement professionnel destiné à recevoir des réfugiés israélites d’Europe centrale. Six mois d’efforts collectifs ont abouti à une belle réalisation sociale. La direction du centre [est confiée] à M. Bouley, qui a déjà fait ses preuves dans le Calvados […] Comme à Merxplas (Belgique), les réfugiés ont été appelés pour mettre eux-mêmes en état un hôtel qui, a abrité des réfugiés espagnols, La discipline du travail y est acceptée ; chacun œuvre pour tous et tous pour chacun. Les réfugiés ne se déplacent pas sans l’autorisation des autorités dont la bienveillance s’avère chaque jour plus efficace. Les rapports avec la population sont extrêmement cordiaux. C’est ainsi que les réfugiés de Martigny ayant eu l’idée de déposer, le 14 juillet dernier, une gerbe de fleurs au monument aux morts, ont reçu de la municipalité des remerciements émus. »

  • Journal du camp de Vittel

    Le 14 août 1942, Hannah, l’épouse d’Yitzhak Katzenelson, l’un des plus grands poètes juifs du XXe siècle, et leurs deux plus jeunes garçons sont convoyés vers Treblinka depuis le ghetto de Varsovie. Katzenelson et son fils aîné, Zvi, en réchappent et travaillent quelques mois dans un atelier allemand situé dans les décombres du ghetto. Sans illusion sur le sort réservé à sa femme et ses enfants, Katzenelson cesse alors d’écrire. 

    Grâce à la Résistance juive qui cherche à le protéger, il obtient des faux papiers du Honduras qui lui permettent de quitter la Pologne. Le 22 mai 1943, Katzenelson et son fils sont envoyés au camp de Vittel, dans les Vosges ; un camp installé dans l'hôtel Providence pour ressortissants civils de pays ennemis (essentiellement anglo-saxons) détenus par les Allemands comme éventuelle monnaie d’échange.

    Miné par une terrible dépression, Katzenelson écrit quelques lignes dans son Journal puis se mure dans le silence. Ce n’est qu’à la veille de l’anniversaire de la liquidation du ghetto de Varsovie, en juillet 1943, qu’il commence à véritablement tenir son Journal qui, bien qu’il ne court que sur deux mois, constitue un document d’une rare intensité. Voici le témoignage d’un homme brisé qui survit dans un entre-deux de la mort.

    En septembre 1943, les 173 derniers détenus du camp de Vittel sont dirigés vers Drancy puis, le 29 avril 1944, à Auschwitz. Dont Katzenelson et son fils. Son Journal de Vittel sera sorti clandestinement du camp et c'est ainsi qu'il est parvenu jusqu'à nous. Reflet de la lutte d'une victime de la barbarie nationale-socialiste, le Journal est aussi un témoignage poignant de la vie dans le camp vosgien et sur la Shoah en Pologne.

     

    ‡ Journal du camp de Vittel, Yitzhak Katzenelson, éditions Calmann-Lévy, 2016, 234 p. (20 €).

  • Les racines juives de la messe

    L'ouvrage de l'abbé Jean-Baptiste Nadler, prêtre de l'Emmanuel, nous rappelle ce que certains auraient malheureusement tendance à oublier, à savoir que tous les premiers Chrétiens étaient Juifs, Juifs pratiquants. Cette proximité explique cette autre vérité historique : la parenté entre les rites juifs et les rites chrétiens.

    Ce "si grand patrimoine commun aux Chrétiens et aux Juifs" n'empêche pas la différenciation entre les deux religions. C'est le propre de l'histoire humaine que chacun trouve son chemin propre. Mais c'est aussi la grandeur de l'homme de savoir trouver les points de convergence et de dépasser les différences afin de trouver l'espérance toujours partagée, comme le rameau sait trouver son ressourcement dans la sève de "l'arbre dont il est l'une des ramifications".

    Ce petit ouvrage est une bonne synthèse sur les rites juifs qui ont donné naissance à certains rites de la messe catholique et l'organisation architecturale de nos églises ; et en particulier le fait qu'elles soient orientées comme le sont les synagogues qui regardent toutes Jérusalem. Mais aussi le fait que fidèles et clergé regardent tous dans la même direction pour adorer Dieu... Ce qui a été remis en cause par Vatican II et qui constitue une rupture avec la tradition transmise par les premiers chrétiens.

    Un ouvrage très accessible à lire pour comprendre les rites de la sainte messe.

     

    ‡ Les racines juives de la messe, Jean-Baptiste Nadler, éditions de l'Emmanuel-Editions Transmettre, 2015, 124 p. (12 €).

  • Père Marie-Benoît : comment un prêtre capucin a sauvé des milliers de Juifs de l'Holocauste

     

    Le Père Marie-Benoît (1895-1990), prêtre capucin, agit dès 1940 à Marseille en faveur des familles juives. Faux papiers, faux certificats de baptême, filières clandestines pour fuir en Espagne ou en Suisse... Il permet l'évasion et le sauvetage de milliers de Juifs. Rapidement soupçonné par la Gestapo, il trouve refuge à Rome, au Vatican, où il poursuit et intensifie son action en créant une impressionnante organisation internationale d'aide aux familles juives persécutées. Il agit souvent en s'opposant à l'Institution romaine. Au mémorial des héros des martyrs de la Shoah, il sera placé parmi les premiers Justes.

    Le livre de Susan Zuccotti retrace non seulement l'extraordinaire destin de cet homme de foi, de courage et d'abnégation, mais décrit aussi de façon inédite la coopération européenne tant en Allemagne qu'en France ou en Italie qui contribua à sauver de nombreux Juifs de l'Holocauste.

    En s'appuyant sur de nombreuses archives et ses propres entretiens avec le Père Marie-Benoît et ceux qu'il a pu sauver, l'auteur nous offre le premier portrait de celui qu'on appela "le Père des Juifs", dans un livre non seulement historiquement majeur mais haletant de bout en bout.

     

    ‡ Père Marie-Benoît. Comment un prêtre capucin a sauvé des milliers de Juifs de l'Holocauste, Susan Zuccotti, éditions Bayard, 2015, 448 p. (26,90 €).

  • Juifs d'Alsace au XXe siècle : ni ghettoïsation, ni assimilation

    juifs alsace.jpgLes Juifs d'Alsace - l'ouvrage aborde également la situation des Juifs de Lorraine - ont, au fil des siècles, pris une place singulière dans leur terre d'accueil.

    Ni "assimilés", comme en témoigne la vitalité de leurs solides traditions culturelles, ni "ghettoïsés" comme l'atteste une langue, une littérature et une cuisine en partage, ils forment une communauté qui contribue à la richesse ethnographique du Grand Est. Leur humour spécifique, qui manie l'autodérision, et leur musique ont irrigué la culture régionale.

    Dans ce livre, vingt auteurs font découvrir des personnalités juives d'Alsace et de Lorraine contemporaines mais également le musée de Bouxwiller, la communauté lotharingo-alsacienne en Israël, l'exode vers Lunéville des Juifs d'Afrique du Nord et l'improbable histoire du couscous à l'alsacienne...

    Une belle invitation à la découverte et à la rencontre de la communauté juive dont les racines en Alsace et en Lorraine sont riches de plusieurs siècles.

     

    ‡ Juifs d'Alsace au XXe siècle. Ni ghettoïsation, ni assimilation, Freddy Raphaël (dir.), éditions La Nuée Bleue, 2014, 350 p., ill. (22 €).

     

  • Guet-apens rue des Juifs

    juifs.jpgA Metz en 1770, Augustin Duroch, jeune artiste vétérinaire diplômé de l'Ecole royale vétérinaire de Lyon, première école spécialisée au monde, est aux prises avec une mystérieuse maladie qui se propage dans les écuries de l'intendant du roi, Charles Alexandre de Calonne.

    L'assassinat d'un marchand juif perpétré dans le ghetto est-il en relation avec cette épidémie énigmatique ? Un complot visant le pouvoir royal est mis au jour. En ce troisième quart du XVIIIe siècle, la ville de Metz avec ses ruelles mal éclairées et sales, ses belles demeures, ses bouges mal famés, sert de décor à cet imbroglio.

    Sur fond d'intrigues et d'enquêtes menées dans les milieux aristocratiques de la cité à la manière d'un Nicolas Le Floch, Augustin peu à peu se retrouve pris dans les filets de celui qu'il accuse...

    Passionnée par Metz et son histoire, l'auteur plonge le lecteur au cœur de la vie quotidienne des Messins à l'avant-veille de la Révolution.

     

    ‡ Guet-apens rue des Juifs. Un artiste vétérinaire à Metz au Siècle des Lumières, Anne Villemin-Sicherman, éditions du Quotidien, 2014, 388 p. (25 €).

  • Juifs de France contre Français musulmans ou l’arroseur arrosé ?

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    À Gaza, les hostilités reprennent et dans les rues de Paris on se bat. Attisé par des [ir]responsables – Cukierman parle de Kristallnacht ("Nuit de cristal") – le feu s’étend, les juifs de France ont peur et sur Internet les lecteurs, juifs et chrétiens, se déchaînent contre les musulmans. Auraient-ils tous la mémoire courte à ce point ? Jean-Marie Le Pen, seul homme politique à combattre l’immigration de manière constante depuis plus de trente ans, a longtemps été qualifié d’antisémite. Il serait peut-être bon de rappeler ici le rôle joué par certaines personnalités juives influentes dans la diabolisation dont il fut l’objet et partant, dans la promotion des idées favorables à l’immigration.

    1984 : Bernard Stasi publie L’immigration, une chance pour la France. À sa mort en 2003, le CRIF lui rendit hommage en ces termes : « Il prônait l’intégration des immigrés et la richesse de la diversité française, à ce titre il combattait fermement les idées nauséeuses de l’extrême droite et du Front national. »

    1984 : Julien Dray, parrainé par François Mitterrand mais secondé par l’UEJF 1, fonde SOS racisme. Sa mission ? Contrer le Front national.

    1986 : Le journal Le Monde dans son édition du 26 mars révèle que le B’naï B’rith France a organisé des réunions avec des politiciens français de droite [Jacques Chirac ?] où ceux-ci s’engagèrent à ne passer aucune alliance avec le Front national.

    1989 : Emission « Duel » sur la 5 sur le thème « L’immigration est-elle dangereuse pour la France ? » Qui oppose-t-on à Jean-Marie Le Pen? Lionel Stoleru, ancien ministre et ancien président de la chambre de commerce France-Israël.

    L’antisémitisme [présumé] de Jean-Marie Le Pen justifiait-il une alliance avec une gauche et une extrême gauche soucieuses avant tout d’instaurer une société française multiculturelle dans laquelle l’héritage catholique et bourgeois finirait par se dissoudre ? Je gage que beaucoup aujourd’hui s’en mordent les doigts. D’autant plus qu’à bon droit on pourrait se poser la question de savoir si l’Islam n’a pas aussi été instrumentalisé dans un esprit de revanche séculaire des juifs contre les chrétiens, si bien illustré par la controverse ignominieuse autour du rôle du pape Pie XII pendant la Seconde Guerre mondiale et plus récemment, par la charge de Jacques Attali contre les racines chrétiennes de la France et l’existence des fêtes qui lui sont attachées.

    « La division [entre juifs et musulmans] est moins profonde qu’il y paraît. Nos deux peuples sont frères, nos langues sont jumelles, nos histoires, depuis la Bible, sont parallèles. Nous avons une même vocation, que notre Dieu, celui d’Abraham, devienne le Dieu des nations. » Ce texte d’André Chouraqui, paru en 1969 dans le Droit de vivre, la revue de la LICA [aujourd’hui LICRA], est particulièrement révélateur. D’aucuns s’attendraient en effet à y voir les chrétiens figurer à la place des musulmans. En 1976, dans la même revue, on pouvait lire aussi : « Espérons que les communautés musulmanes pourront dorénavant donner à [leurs] fêtes tout l’éclat qu’elles méritent, car bien souvent elles étaient éclipsées par les fastes du Noël chrétien et leurs enfants finissaient par ne plus les connaître. » 2 Là aussi, je gage que ceux de nos lecteurs si prompts à fustiger viande halal et ramadan vont tomber de haut.

    Notes :

    1. Union des étudiants juifs de France
    2. Cité par Anne Kling dans La France licratisée

    [source : http://www.bvoltaire.fr]

  • Des Français israélites - Une saga familiale du XVIIIe au XXIe siècle

    israelites.jpgQue reste-t-il de la saga familiale des Cerfberr, des Léon, des Worms de Romilly ou des Dreyfus, autant de familles juives originaires de l'Est de la France et, tout particulièrement de Lorraine, pour lesquels les descendants ignoraient quasiment tout jusqu'à fort peu...

    Jusqu'à ce que l'auteur explore des cartons anonymes qui s'entassaient dans un grenier familial. La documentation découverte lui permit d'établir son ascendance. Une véritable histoire du judaïsme français. L'arbre généalogique s'est transformé au gré des recherches en une série de destins qui donnait à voir la naissance et l'épanouissement d'une élite israélite, à qui il est progressivement devenu possible d'être à la fois tout à fait française et tout à fait juive.

    L'histoire des Cerfberr, des Léon, des Worms de Romilly et des Dreyfus, installés en Lorraine, enjambe quatre siècles et puise sa trame dans les bassins historiques du judaïsme français (Alsace, Lorraine, Bordelais).

    A travers l'histoire de cette saga familiale surgit sous nos yeux l'histoire de France : la fin de l'Ancien Régime dans les provinces, la Révolution, les campagnes napoléoniennes, la conquête de l'Algérie, la IIIe République, la Première Guerre mondiale, la Résistance et Vichy, les Trente Glorieuses.

    Du XVIIIe au XXIe siècle, partez à la découverte du parcours de Français israélites qui ont connu l'émancipation, l'assimilation et enfin l'intégration à la nation.

     

    ‡ Des Français israélites. Une saga familiale du XVIIIe au XXIe siècle, Adrien Cipel et Samuel Ghiles-Meilhac, éditions Michel de Maule, 2013, 270 p., ill. (20 €).

  • Les communautés juives en péril d'Alsace-Lorraine (1933-1939)

    juilfs lorraine alsace.jpgEn juin 1933, des clandestins investissent l'école d'agriculture de Courcelles-Chaussy, en Moselle. Ils sont porteurs d'un exode massif dans l'Est de la France, de jeunes juifs contraints de fuir le vent mauvais qui souffle dans l'Allemagne du chancelier Hitler.

    Qui sont-ils ? Combien sont-ils ? Comment la Lorraine et l'Alsace ont-elles géré cet afflux de juifs allemands perçus commed es concurrents indésirables dans une France en proie au chômage et à la crise économique ?

    Si les problèmes sont nombreux, ces réfugiés seront placés chez des cultivateurs ou dans des kibboutzim créés par les communautés juives françaises de l'Est et du reste de la France. Ils échapperont ainsi plus tard aux camps de la mort.

    A travers cet ouvrage jalonné de documents inédits, puisés dans les centres d'archives français et étrangers, et de témoignages émouvants, Jeanne Vincler retrace un chapitre méconnu de l'histoire de la Lorraine d'avant le second conflit mondial.

    L'auteur, Jeanne Vincler, est professeur de Lettres modernes dans un collège mosellan. Elle préside l'association Du Chaussy à Courcelles dont les centres d'intérêt portent sur les annexions et l'histoire du protestantisme en Pays messin.

     

    >> Communautés juives en péril. Alsace-Lorraine 1933-1939, Jeanne Vincler, éditions Serpenoise, 2010, 228 p., ill. (24 €).

  • A propos du camp d'internement de Vittel pendant la Seconde guerre mondiale

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    [Vosges Matin]

  • Les Juifs et la Lorraine

    juifs et lorraine.jpgLe Musée Lorrain de Nancy présente l'exposition "Les Juifs et la Lorraine. Un millénaire d'histoire partagée" jusqu'au 21 septembre prochain.

     

    Le catalogue édité à cette occasion, fruit d'une collaboration d'une trentaine d'auteurs régionaux, nationaux et étrangers, analyse le judaïsme lorrain dans sa diversité géographique, selon deux grandes approches : chronologique (les Juifs en Lorraine au Moyen Âge, de l'époque ducale à l'époque moderne) et thématique (Du ghetto à la liberté, le modèle consistorial entre tradition et réforme, l'oeuvre d'Erckmann-Chatrian à l'épreuve de la mémoire des Juifs, la montée des périls et la Shoah). Entre les deux, le fil du temps, dimension essentielle de ce peuple itinérant et de cette culture de la transmission.

     

    En deuxième partie, le catalogue présente les objets et documents exposés au Musée Lorrain issus de nombreuses collections publiques et privées.

     

    Un ouvrage complet qui fera date dans l'étude du judaïsme en Lorraine.

     

    >> Les Juifs et la Lorraine. Un millénaire d'histoire partagée, Claire Decomps et Eric Moinet (sous la dir.), éditions Somogy et Musée Lorrain, 358 p., ill. (35 €).

  • Nancy : un Grand Rabbin au Musée Lorrain

    Gilles Bernheim a découvert la remarquable exposition consacrée à l’histoire des juifs en Lorraine à l’occasion de son inauguration au cœur du musée historique de la Lorraine.

     

     

    rabin.jpgGilles Bernheim sait que les collections juives du Musée lorrain, en font une étape privilégiée en France, la seconde après le Musée d'art et d'histoire du judaïsme à Paris. Alors il n'est pas venu seul. Joël Mergui président du Consistoire central de France est là également, comme les présidents de communautés israélites en Lorraine, le nancéien Etienne Heymann, ses homologues de Verdun, Remiremont, Metz, Lunéville ou Epinal, et bien sûr Daniel Dahan, Bruno Fiszon, grands rabbins de Nancy et Metz. « Nancy, jumelle de Kyriat Shmona, assume ses amitiés et ses engagements avec fierté. Lucide avec le passé, vigilante au présent. Nancy est solidaire des inquiétudes qui s'expriment au sein des communautés juives dans le contexte mondial actuel. Nancy est ville des Justes parmi les nations » explique le maire de Nancy.

     

    A Nancy, ville profondément républicaine et laïque (dixit le Dr Rossinot), la visite du Grand Rabbin de France, a résonné comme un symbole : « Le judaïsme, comme les autres religions du Livre, est porteur de valeurs utiles à la République. Dans leurs diversités. Je crois profondément aux valeurs citoyennes de chaque religion. Parmi elles, la générosité et la fraternité me semblent essentielles. Sans doute n'a-t-on pas assez travaillé sur le thème de la fraternité dans notre pays » confie Gilles Bernheim en longeant sur la place, la statue de Stanislas, protecteur des communautés juives, comme le fut plus tard un autre humaniste  - et chrétien - célèbre, l'abbé Henri Grégoire, militant de l'émancipation des juifs. Gilles Bernheim prône un dialogue interreligieux vigilant et respectueux des sensibilités. A Nancy, cité des Lumières et de la tolérance religieuse, le Grand Rabbin de France est venu en ami de toutes les autres confessions.

     

    [d’après l’Est Républicain | 12.06.09]

     

     

    >> Quelques clichés de la cérémonie d’inauguration et de l’exposition présentée au Musée Lorrain…

     

     

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  • Au Musée Lorrain à Nancy : les Juifs et la Lorraine

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    >> Le Musée Lorrain est ouvert tous les jours sauf le lundi, de 10h à 12h30 et de 14h à 18h.

    >> Renseignements au 03.83.32.18.74.