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A la découverte de la cité Renaissance vosgienne de Châtillon-sur-Saône
[Vosges Matin] -
L'abbé Chapiat, le curé historien de Vittel
[Vosges Matin] -
Hommage à Michel Bur, historien de la Lorraine
Les collègues de Michel Bur, professeur d'histoire du Moyen Âge honoraire (Université de Nancy-2), membre de l'Institut, ont souhaité lui offrir, à l'occasion de son 75ème anniversaire, ces Mélanges, recueil d'articles reflétant les champs de la recherche historique et archéologique explorés par l'éminent savant.
Ces contributions touchent à l'histoire religieuse au sens large (hagiographie, constructions, gestion de temporels monastiques et capitulaires, cathédrales...), à l'histoire de la seigneurie châtelaine et à celle du peuplement (lignages, fortifications de terre et de pierre, bourgs castraux...) dans tout le Nord-Est de la France (Laonnois, Champagne, Lorraine, Bourgogne et Franche-Comté).
Au sommaire de ces Mélanges : Le culte de saint Hilaire de Poitiers et l'histoire de l'Eglise et du peuplement dans la Champagne et la Lorraine médiévales par Patrick Corbet (Université Nancy-2) ; Cercles de paix, cimetières et châteaux en Bourgogne par Hervé Mouillebouche (Université de Bourgogne) ; Les abbés de Montiers-en-Argonne aux XIIe et XIIIe siècles : les apports d'une liste abbatiale quasi inédite par Jackie Lusse (Université Nancy-2) ; L'historien et la cathédrale. La datation des premières cathédrales : l'exemple de Laon par Alain Saint-Denis (Université de Bourgogne) ; La cathédrale, fruit de la terre et du travail des hommes : le temporel du chapitre métropolitain de Reims dans la première moitié du XIIIe siècle par Patrick Demouy (Université de Reims Champagne-Ardenne) ; Grandeur et décadence d'un lignage lorrain : les sires de Riste (XIe-XIVe siècles) par Gérard Giuliato (Université Nancy-2) ; Entre Woëvre et Argonne : les grands et petits châteaux du Verdunois médiéval (XIe-XVIe siècles) et leur relation avec le peuplement par Charles Kraemer (Université Nancy-2) ; Des fortifications de terre aux bourgs castraux : trente ans de recherches en Franche-Comté par Eric Affolter, André Bouvard et Jean-Claude Voisin (docteurs en histoire et en archéologie) ; L'origine juridique du moulin banal : le droit du cours d'eau par Koïchi Horikoshi (Université de Tojo à Tokyo) ; Le culte de saint Michel dans la France de l'Est (Champagne, Lorraine, Alsace, Bourgogne, Franche-Comté) par Catherine Guyon (Université Nancy-2).
>> Ex animo. Mélanges d’histoire médiévale offerts à Michel Bur, Patrick Corbet et Jackie Lusse (textes réunis par), éditions Dominique Guéniot, 2009, 526 p., ill. (45 €).
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Concerts d'inauguration de l'orgue de Saint-Sébastien de Nancy
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Damien Fontaine : le vosgien virtuose des sons et lumières
[Vosges Matin | 16.05.09] -
Lunéville : la chapelle du château se refait une beauté intérieure
Après la phase extérieure de la chapelle quasi achevée, le chantier du château de Lunéville s'oriente vers la rénovation de la chapelle et des salles.
Superbe, la vue sur la chapelle depuis la rue du Pont rouge. Les échafaudages tout juste retirés, la pierre de taille beige s'illumine sous le ciel bleu. « Cela permet de redonner une partie du château à la ville. C'est émouvant », explique Pierre-Yves Caillault, architecte en chef des monuments historiques et maître d'œuvre de ce chantier.
Les toitures de l'ensemble du bâtiment sont maintenant en partie restaurées dans leur configuration du XVIIIe. Les façades sont peu à peu débarrassées de leurs échafaudages qui auront totalement disparu quand l'escalier sud sera rénové.
Reste aux entreprises à commencer les travaux sur la toiture et les façades de la salle des Trophées et, prochainement, l'intérieur de la chapelle. Et c'est là, la nouveauté dans le planning de ce chantier patrimonial, les travaux intérieurs de la chapelle sont lancés alors même que les extérieurs ne sont pas entièrement terminés.
Maître d'œuvre et maîtres d'ouvrage se projettent déjà dans des lieux rénovés. Les cryptes accueilleront un lieu de convivialité type cafétéria. Avec un accès aux personnes handicapées, grâce notamment à un ascenseur. « Ce lieu devient un espace noble ouvert au public. L'originalité du projet est aussi de se le réapproprier », ajoute Pierre-Yves Caillault.
D'ici quelques semaines, la superbe charpente en chêne de la chapelle devrait disparaître sous le plâtre. La salle de la Livrée recevra un dallage noir et blanc et d'autres éléments de nature à lui donner une atmosphère de salon XVIIIe siècle. Livraison prévue : automne 2010. Coût total du chantier : 5,5 M € TTC, hors mobilier, aménagements et équipements spécifiques, financé par le Conseil général de Meurthe-et-Moselle, l'Etat et la région Lorraine.
Les aménagements intérieurs achevés, les premiers concerts de musique baroque devraient pouvoir s'y tenir devant deux cents spectateurs. Puisque la chapelle sera destinée à offrir un écrin à la voix et à la musique baroque. Et à abriter ponctuellement, des expositions, conférences et manifestations solennelles.
Par la suite, des équipements devraient permettre de recevoir des artistes en résidence. La salle des Gardes servira d'accueil aux visiteurs tandis que des expositions devraient se tenir dans la salle de la Livrée, le premier salon des appartements ducaux.
[d’après l’Est Républicain | 30.05.09]
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Le sud-ouest vosgien se mobilise pour le nouveau spectacle estival à Droiteval
[Vosges Matin | 15.05.09] -
Nancy rend hommage au chanoine Robert Noisette
Récemment décédé, le chanoine Robert Noisette, figure du clergé nancéien, laissera son empreinte dans la mémoire collective de la cité ducale où il était né le 12 mai 1922, dans le quartier Saint-Léon. Son père, pharmacien, tenait une officine à l'angle de la rue de la Commanderie et de la rue Jeanne-d'Arc.
Après avoir suivi toutes ses études au lycée Poincaré, Robert Noisette entra au grand séminaire parisien de Saint-Sulpice en 1941. En 1943, la Gestapo l'arrêtait et l'incarcérait à la prison Charles-III où il restait un an avant d'être transféré au camp de Dachau. Libéré, il termina ses études, puis partit à Rome où il obtint une licence de théologie, en 1949. Vicaire à Saint-Jacques de Lunéville et aumônier du collège Bichat, on le retrouva ensuite à la paroisse Saint-Pierre, puis curé de Saizerais, de 1955 à 1958, date à laquelle il fut nommé aumônier diocésain du mouvement Pax Christi et des cheminots catholiques. Il fut aussi chargé des pèlerinages diocésains et délégué du comité catholique de la campagne contre la faim.
Après avoir été nommé à la tête de la paroisse Saint-Vincent - Saint-Fiacre en 1968, le chanoine Noisette fut désigné comme vicaire épiscopal de la zone de Nancy. Économe du diocèse, il géra avec rigueur le fameux legs Croué-Friedman, permettant aux fonds placés de prospérer et de mener ainsi à bien la rénovation de la basilique de Saint-Nicolas-de-Port, répondant parfaitement aux souhaits de la donatrice.
À la suite du voyage du pape Jean-Paul II en Lorraine en 1988, il avait reçu le titre de Prélat d'honneur de Sa Sainteté et avait été nommé, peu après, protonotaire apostolique, distinction la plus élevée accordée aux familiers du Souverain pontife. Monseigneur Noisette avait aussi reçu une reconnaissance civile, puisqu'il avait été fait chevalier dans l'ordre de la Légion d'honneur, au titre des anciens combattants et victimes de guerre. Il fut un membre actif de la fédération nationale des déportés et des internés de la Résistance.
Il fut enfin président des Amis de la Bibliothèque diocésaine de Nancy jusqu’en 2007.
Lors de ses obsèques célébrées à la cathédrale, c'est toute la communauté religieuse mais aussi la société civile qui a rendu un fervent hommage à cet homme de foi et de culture.
[d’après l’Est Républicain | 30.05.09]
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Dégradations à la cathédrale de Verdun
Jeudi 28 mai, la statue de Notre-Dame et une croix de procession ont été brisées dans la crypte de la cathédrale de Verdun. Un acte offensant pour l’Eglise catholique.
« Cela me fait mal de voir ça », commentait une paroissienne en découvrant le saccage. Depuis deux jours, les paroissiens de la cité de la Paix oscillent entre des sentiments d'incompréhension et de tristesse. Pour la première fois de son histoire, des dégradations ont été commises au sein de la cathédrale Notre-Dame de Verdun. Au cœur même de la crypte, partie la plus intime du lieu de culte catholique.
L'alerte a été donnée en tout début d'après-midi jeudi par un Verdunois venu prier à la crypte. « Marie est cassée », a-t-il dit au père Michel Willemart, qui a de suite prévenu l’abbé Jean-Marcel Lair. La statue en pierre de Lavaux de Notre-Dame a été basculée en arrière de son socle. La Vierge à l'Enfant, sculptée par Henri Bouchard en 1932, s'est brisée. La croix de procession en métal qui était fixée sur une colonne à sa gauche est à terre en plusieurs morceaux.
« Cet acte est blessant », déclarait hier matin le père Guy Lescanne, recteur de la cathédrale. D'autant qu'il s'attaque au symbole même de l'édifice, Notre-Dame. « Cela fait 1.600 ans que l'on prie Marie ici et rien de tel ne s'était jamais produit », commente le prêtre. « Avec ses 80.000 visiteurs par an, la cathédrale est un lieu sûr ».
Le préjudice est cultuel mais également culturel. En effet, depuis 1996, la statue de Notre-Dame, couronnée en 1946 par le cardinal Roncalli, nonce apostolique en France et futur pape Jean XXIII, est classée Monument Historique. Un expert des Bâtiments de France est donc venu constater l'ampleur des dégâts hier matin. La statue est la propriété de l'association diocésaine de Verdun.
Après s'être rendus sur les lieux, Michel Collet, responsable des travaux, et le père Guy Lescanne ont déposé plainte. Les policiers ont ouvert une enquête et effectué un relevé d'empreintes. Leurs investigations ont permis d'interpeller un Verdunois de 56 ans, dès jeudi soir à Verdun. Durant son audition, les policiers ont découvert qu'il ne jouissait pas de toutes ses facultés mentales. Il a été placé à l'hôpital psychiatrique de Verdun pour y recevoir des soins.
Que faire face à cet état de fait symptomatique d'une société qui a perdu ses repères et ses valeurs ? Nos édifices religieux sont de plus en plus souvent victimes de la folie de nos contemporains qui agissent soit par haine du christianisme, soit par pur acte gratuit, donc imbécile. Qu’attendent le ministère de l’Intérieur, en charge des cultes, et le ministère de la Culture pour mettre en place un véritable plan de protection des lieux de culte ? Le vrai problème n'est-il pas celui de l'éducation au respect des jeunes générations - mais ne devrait-on pas plutôt parler d'absence d'éducation -. Il y a urgence à agir.
[d’après l’Est Républicain | 30.05.09]
>> Pour prendre conscience de l'ampleur du phénomène, visitez le site http://indignations.org/
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Notre patrimoine culinaire lorrain est une mine d'or !
[source : Lorraine et Vous, magazine du Conseil régional de Lorraine, n° 11, mai 2009] -
Renard-Pèlerin ou les Mémoires du graveur Jacques Callot
Paulette Choné aurait pu écrire la biographie de Jacques Callot, le célèbre graveur lorrain des XVIe-XVIIe siècles ; elle a préféré lui laisser le soin de se raconter lui-même. Elle l’imagine donc rédigeant ses Mémoires, seul, à la veille de mourir. Il s’adresse à l’aimée, sa confidente, et se souvient. Le récit du graveur, parfaitement maîtrisé et méthodique, habité par la succession des faits, s’emballe parfois au point que la chronologie s’emmêle – quand l’émotion le submerge, quand la main, acquise à une longue habitude, trace d’elle-même l’esprit des lettres sous la plume. L’écriture précise de Paulette Choné, tantôt acérée, tantôt déliée, possède assurément toutes les qualités de l’œuvre gravé de son modèle.
Paulette Choné, née en Lorraine, est philosophe et spécialiste de l’histoire de l’art des XVIe et XVIIe siècles. Elle est professeur à l’Université de Bourgogne. Elle a consacré de nombreux ouvrages et articles à l’art et aux traditions en Lorraine et dirigé l’important catalogue publié à l’occasion de l'exposition internationale Jacques Callot de 1992. Elle est l’auteur de L’Atelier des nuits (1992) et a coordonné la publication de L’Âge d’or du nocturne (2001). Renard-Pèlerin est son premier récit.
Le Bruit du temps est une nouvelle maison d'édition parisienne qui tire son nom d'un titre d'Ossip Mandelstam. Dirigé par Antoine Jaccottet, Le Bruit du temps publie des textes d’aujourd’hui tout autant que des « classiques oubliés », ou momentanément tombés dans l’oubli. Plus d’infos sur http://www.lebruitdutemps.fr/
>> Renard-Pèlerin, Paulette Choné, Le Bruit du temps éditeur, 2009, 264 p. (22 €).
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Hommage à un Poilu vosgien
[Vosges Matin | 19.05.09] -
Bleurville : les dernières décisions du conseil municipal
[Vosges Matin | 15.05.09] -
Fontenoy-le-Château sécurise son donjon médiéval
[Vosges Matin | 07.05.09] -
Les fortifications du comté de Vaudémont
Jeudi 4 juin 2009 à 20h30
à la Bibliothèque Multimédia Intercommunale
48 rue Saint-Michel à Épinal
la Société d’émulation du département des Vosges organise une conférence
Entre Vosges et Meurthe-et-Moselle :
le réseau des fortifications du comte de Vaudémont (Xe-XVe siècle)
par M. Gérard GIULIATO,
professeur d’histoire et d’archéologie médiévales à l’Université de Nancy-2
auteur de Châteaux et villes fortes du comté de Vaudémont en Lorraine médiévale (Presses universitaires de Nancy, 2008)
Entrée libre et gratuite
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L'été à l'abbaye Saint-Maur de Bleurville
L'association des Amis de Saint-Maur vient d'arrêter le programme des manifestations estivales qui animeront l'ancienne abbaye bénédictine de Bleurville entre le 1er juillet et le 1er septembre prochain. Musique et culture prendront place autour de l'exposition temporaire consacrée à l'architecture de l'habitat rural traditionnel des Vosges méridionales. Voici donc plusieurs belles occasions de passer par Bleurville cet été !
>> L'abbaye Saint-Maur est nichée au centre du village de Bleurville (sud-ouest du département des Vosges, situé au centre du triangle Lamarche, Darney et Monthureux-sur-Saône), à proximité de la place du Prince.>> Le visiteur du site de l'abbaye bénéficiera d'une visite guidée les jeudis, vendredis, samedis et dimanches, de 14h00 à 18h00 du 1er juillet au 30 août. -
Visite au pays des Trois Provinces
[Vosges Matin | 10.05.09] -
2009 à Grand la gallo-romaine (Vosges)
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La riche programmation estivale des Ballades musicales de l'Ouest Vosgien
Olivier Dartevelle, directeur artistique du Festival des Ballades musicales, nous communique en avant-première le programme des concerts qui animeront cet été plusieurs sites prestigieux de l'Ouest Vosgien.
> Samedi 4 juillet en l'église Sainte-Madeleine de Darney, 20h30 : concert symphonique d'ouverture sur le thème de l'Europe des Lumières (ouverture de Cosi fan tutte, W.-A. Mozart ; concerto en fa mineur pour clarinette et orchestre, K. M. von Weber ; symphonie "militaire", Joseph Haydn).
> Dimanche 5 juillet en l'abbatiale Saint-Maur de Bleurville, 17h30 : récital flûte et harpe par le duo Orphée, "de Bach à Takemitsu : un voyage musical en douceur et en couleur".
> Dimanche 12 juillet en l'église Sainte-Ode de Saint-Ouen-les-Parey, 20h00 : concert de jazz avec Djivilli quartett.
> Samedi 25 juillet en l'église des Cordeliers des Petits-Thons, 20h30 : concert "Des romantiques à aujourd'hui" (oeuvres de Schubert, Pierné, Ibert...) et une création musicale d'Olivier Dartevelle, clarinettiste à l'orchestre national de Luxembourg : "Les contes d'Anderson".
Réservez d'ores et déjà sur vos agendas ces soirées musicales de grande qualité !
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Les hannetons attaquent le sud-ouest vosgien
[Vosges Matin | 16.05.09] -
Le spectacle féerique de l’été vosgien à Droiteval
Après la place du Prince de Bleurville et l’affaire Buzenet, c’est au cœur de la vallée de l'Ourche que la troupe de la Compagnie L’Odyssée donne rendez-vous aux amoureux de la nature et du patrimoine.
Dans la vallée de l’Ourche, des êtres féeriques et des humains cohabitent en harmonie. C’est le thème du nouveau spectacle qui sera présenté en août prochain sur le site de l’ancienne abbaye cistercienne de Droiteval.
Amour, magie, aventure et poésie se mêlent dans un conte médiéval au sein du magnifique écrin de verdure où se dissimule Droiteval, entre Darney et Monthureux-sur-Saône.
La Forêt des Sortilèges dévoile au public le destin contrarié de Mathélie confrontée au pouvoir du Sage des Trois Chênes.
Au milieu de la tourmente, la vieille ermite réussira-t-elle, malgré les maléfices, à guider l'héroïne dans le labyrinthe d'un amour interdit.
Ce monde fabuleux s'ouvre à tous pour un voyage d'exception du 5 au 9 août 2009 à Droiteval, sur la commune de Claudon.
>> Pour en savoir plus : http://www.compagnie-odyssee.com/index.php
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"De la Lorraine à l'Algérie" avec Georges Garillon
C'est à une invitation au voyage que nous convie Georges Garillon, vosgien retraité de l'enseignement. Un double voyage dans le temps et dans l'espace. Histoire d'un jeune couple d'éducateurs qui fait l'expérience des Centres Sociaux Educatifs en Algérie alors territoire français.
On ne veut retenir de l'Algérie "colonisée" que les aspects avilissants, répressifs, et pour tout dire inhumains. Or, ces excès, ces dérives ou ces erreurs de la France colonisatrice ne doivent pas cacher les efforts de ceux qui, plaçant l'homme au centre de leur action, apportaient leurs savoirs et leurs expériences aux algériens qui étaient avides d'apprendre.
Quand on lit Georges Garillon, qui a rassemblé dans cet ouvrage les souvenirs vieux de plus de 40 ans, le lecteur sent bien quel fut son enthousiasme et sa jubilation dans la satisfaction du devoir accompli.
Respect, tolérance, envie de partager ses connaissances, c'est finalement aux règles toutes simples de l'éducation populaire que se rallie Georges Garillon à travers son expérience et les drames de la décolonisation qui ont forgé son âme.
>> De la Lorraine à l'Algérie. Une aventure sociale et humaine au tournant des années 60 : les centres sociaux éducatifs, Georges Garillon, La Bartavelle éditeur, 2008, 193 p., ill. (20 €).
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Les bénévoles du Club Vosgien honorés à Monthureux-sur-Saône
[Vosges Matin | 20.05.09] -
Au village des fontaines et des lavoirs
Bleurville possède un riche patrimoine, c'est bien connu. Mais connaît-on bien son petit patrimoine rural ? Nous voulons parler des fontaines et des lavoirs qui s'égrainent comme un chapelet le long des rues du village. Découverte d'un patrimoine exceptionnel à sauvegarder impérativement.
C'est pas moins de douze fontaines et lavoirs qui se laissent découvrir au gré des rues de Bleurville. Sans compter les fontaines privées... et la fontaine Saint-Thomas située en bordure de départementale dans la forêt entre Bleurville et Viviers-le-Gras.
La plupart ont été construites dans la seconde moitié du XIXe siècle et quelques-unes ont fait l'objet de travaux de restauration au début du XXe. Les édiles du XIXe siècle ont été influencé par les théories hygiénistes et l'esprit de service public, notamment après l'épidémie de choléra qui frappa la contrée dans les années 1850. Il fallait alors inciter les populations rurales à abandonner les vieux puits dont l'eau était souvent souillée par les eaux usées ou le purin des fumiers qui s'étallaient le long des rues... Par ailleurs, c'était l'époque où l'on développait le service public de l'eau en milieu urbain mais aussi dans les campagnes. Les municipalités de Bleurville ont donc ouvert plusieurs chantiers de construction de lavoirs et de fontaines.
Ce sont souvent des constructions modestes : les édiles ont alliés souci de l'économie des deniers publics et sobriété de l'architecture, mais n'excluant pas l'efficacité et la proximité. Bleurville possède deux intéressants lavoirs sur le plan architectural avec des arcades en plein cintre rappelant les voûtes romanes de nos églises ou les portes charretières de nos fermes lorraines traditionnelles. Tous sont réalisés à partir de moellons et pierres de taille en grès des Vosges provenant des carrières locales.
Ces constructions ont été les témoins privilégiés de la vie quotidienne du village : rassemblement des lavandières autour du grand bassin pour la lessive, couarôge improvisé où les femmes refaisaient le monde et passaient en revue les potins du pays, lieu d'amusement pour les enfants à la belle saison, ressourcement bienvenu pour les troupeaux de retour de la pâture... Bref, toute la vie du village s'organisait autour de ce lieu de vie.
Et puis est venue l'époque où l'on s'est désintéressé de ces édicules ruraux : l'eau était à portée de main sur l'évier... Nul besoin de continuer la corvée d'eau à la fontaine. Les années 1970 ont souvent été iconoclastes pour nos lavoirs et fontaines. Fort heureusement, à Bleurville, même si l'on doit regretter la disparition de quelques fontaines (celle de la rue du Bon-Vin qui était surmontée d'une charmante toiture) ou des puits publics (rue Poireuse, rue des Cailloux...), la plupart des fontaines et lavoirs a été sauvegardée. Certaines communes ont sacrifié à la mode de la transformation des auges en pots-de-fleurs : alors que l'eau apporte la gaiété par son renouvellement permanent, nos fleurs nécessitent un entretien permanent... et finissent par se faner... Bien triste période fort heureusement oubliée !
Aujourd'hui, les habitants n'y prêtent plus attention, mais l'eau continue de couler dans les auges des fontaines et des lavoirs de Bleurville. Ils surprennent en tout cas toujours le visiteur ou le touriste en quête "d'authentique", surpris par le nombre de fontaines encore subsistantes. C'est aussi pour cela que tous, élus et habitants, doivent veiller à leur entretien et leur bonne conservation ; nos fontaines et lavoirs sont un élement fort de l'identité du village. Que beaucoup d'autres communes envient maintenant après avoir détruit les leurs...
[clichés H&PB]
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Le Roi René dans tous ses Etats
Il est, dans l'histoire, des personnages insubmersibles. Le temps, ni les modes, ni le scalpel de la critique ou les lauriers de la louange, ne les font disparaître. René d'Anjou – le Roi René – semble être de ceux-là. Sa vie ne fut pas plus mouvementée, sa cour plus brillante, sa descendance plus nombreuse ou ses conquêtes plus durables que celles d'autres princes de son temps. Pourtant, il a su, depuis plus de cinq siècles, occuper l'imaginaire du populaire comme du savant, et susciter chez le premier un courant continu de sympathie alors que le second s'employait résolument à le renvoyer au second rang, à la place plus modeste que lui attribue l'Histoire.
A l'occasion du 600ème anniversaire de sa naissance, cet ouvrage rédigé par des universitaires médiévistes vient redonner sa juste place à un prince par trop méconnu.
Les Lorrains auront à cœur de découvrir ce personnage qui fut leur duc – René Ier – à partir de 1431 et dont le souvenir reste attaché au palais ducal de Nancy et à ses descendants qui gouvernèrent les duchés de Lorraine et de Bar.
Les auteurs de la monographie témoignent de la quasi "universalité" du rayonnement du Roi René :
Noël Coulet est professeur émérite à l'université de Provence ; Amedeo Feniello est professeur à l'Istituto storico italiano per il Medioevo à Rome ; Alain Girardot est professeur d'histoire du Moyen Âge à l'université de Metz ; Jean-Michel Matz est professeur d'histoire du Moyen Âge à l'université d'Angers ; Nelly Labère est maître de conférences de langue et littérature médiévales à l'université Bordeaux-III ; Thierry Pécout est maître de conférences d'histoire du Moyen Âge à l'université de Provence ; Françoise Robin est professeur d'histoire de l'art médiéval à l'université Paul-Valéry-Montpellier-III ; Claude Roux est chercheur associé UMR TELEMME à Aix-en-Provence ; Élisabeth Verry est directrice des archives départementales de Maine-et-Loire.
>> Le Roi René dans tous ses Etats, 1409-1480, collectif, éditions du Patrimoine - Centre des Monuments Nationaux, 2009, 239 p., nombreuses ill. (32 €)
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Nos amies les abeilles essaiment
Images printanières... Durant le week-end de l'Ascension, nos amies les abeilles avaient décidé d'essaimer. Elles se sont donc rassemblées sur la tour du clocher de l'église Saint-Pierre de Bleurville. Notre reporter était là pour saisir l'"événement" !
L'essaim est resté accroché à la tour durant deux jours avant de quitter ces lieux sacrés pour un lieu de villégiature - et de travail ! - plus profane. Ne doutons pas que reine et ouvrières choisiront un endroit idoine propice à la récolte du pollen et à la production d'un miel onctueux. Pour nourrir la colonie !
Notons, au passage, que l'essaim a choisi ce lieu de transit pour la seconde année consécutive.
[clichés H&PB]
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Un pèlerinage pour la Saint Nicolas d'été
L'association Pèlerins de Lorraine propose le 1er juin à tous ceux qui souhaitent s'associer spirituellement aux pèlerins du pèlerinage de Pentecôte Paris-Chartres, un pèlerinage sur les routes lorraines à l'occasion de la Saint Nicolas d'été.
Le lundi de Pentecôte, Saint-Nicolas-de-Port fête traditionnellement son saint patron lors de la Saint Nicolas d'été. L'association Pèlerins de Lorraine invite les lorrains à pèleriner entre Laneuvelotte (à l'est de Nancy) et Saint-Nicolas-de-Port le 1er juin selon le programme suivant :
>> Dimanche 31 mai
9h15 messe en l'église Saint-Pierre de Nancy (à côté de l'hôpital Central)
16h30 en l'église Notre-Dame de Bonsecours de Nancy, vêpres de Pentecôte et Salut au Saint Sacrement
>> Lundi 1er juin
10h00 au Tremblois, à Laneuvelotte, départ vers Saint-Nicolas-de-Port
12h00 repas tiré du sac
15h00 en la basilique de Saint-Nicolas-de-Port, messe de la Saint Nicolas d'été et procession en souvenir de la Translation des reliques du patron des Lorrains de Myre (actuelle Turquie) à Bari (Italie) en 1087
Distance à parcourir : 16 kilomètres de marche spirituelle !
>> Renseignements : pelerinsdelorraine@hotmail.fr
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Jeanne bienheureuse, une exposition à découvrir à Domrémy
Quelques images de l'exposition "Jeanne bienheureuse"...
En complément de l'exposition présentée au Centre d'Interprétation de Domrémy, la chapelle Notre-Dame de Bermont accueille une autre exposition sur "La piété de Jehanne en son pays natal" conçue par l'association Notre-Dame de Bermont.
La piété de Jehanne en son pays natal est un témoignage exceptionnel des formes d'expression de la piété populaire, portée à sa perfection, au sein de la société rurale lorraine du XVe siècle. L'exposition présente cette piété dans son contexte local, tant religieux que politique et social ; elle s'attache à en restituer les fondements historiques et s'efforce de poser quelques éléments de réflexion sur la problématique des "voix".
>> A découvrir à la chapelle Notre-Dame de Bermont, commune de Greux (à côté de Domrémy) jusqu'au 30 septembre 2009.
>> Visite commentée de l'exposition le 2ème et le 4ème samedi de chaque mois, de 14h à 17h.
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Jeanne d’Arc à la Société d’Emulation des Vosges
Mardi 26 mai 2009 à 20h30
à la Bibliothèque Multimédia Intercommunale d’Epinal-Golbey
la Société d’émulation du département des Vosges organise une conférence
en partenariat avec le Conseil général des Vosges et l'Université de Nancy 2 sur
Jeanne d’Arc, révélateur des passions françaises
de la Troisième à la Cinquième République
par M. Christian AMALVI,
professeur d'histoire contemporaine à l'Université Paul-Valéry de Montpellier
[Entrée libre et gratuite]
En collaboration avec la librairie « Au moulin des Lettres » d'Epinal, une séance de dédicace sera organisée autour du livre Jeanne d’Arc. Les métamorphoses d’une héroïne (publié aux Éditions Place Stanislas, 2009).
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Le testament politique de Louis XVI enfin retrouvé
Avant de fuir en juin 1791, le roi de France avait rédigé un texte pour se justifier. Le manuscrit, qui avait disparu, a été découvert aux États-Unis.
Il avait disparu depuis la Révolution française. Il se cachait dans une collection américaine où il vient d'être acquis par un Français, collectionneur de manuscrits anciens. Le testament politique de Louis XVI est une œuvre politique majeure, datant de la fuite à Varennes, dans la nuit du 20 juin au 21 juin 1791. Avant de partir, Louis XVI a probablement quelques scrupules. Il pense enfin pouvoir échapper à l'Assemblée constituante mais il ne veut pas quitter Paris sans laisser un document expliquant les raisons de sa fuite. Il entend s'adresser à son peuple. Aussi rédige-t-il cette Déclaration à tous les Français, un manuscrit de seize pages in quarto, qui deviendra, selon la tradition historique, son «testament politique» (à ne pas confondre avec le testament qu'il rédigera dans la prison du Temple avant de monter sur l'échafaud et qui est plus personnel et moral). Le roi demandera à La Porte, son intendant, de déposer le lendemain de sa fuite cette Déclaration sur le bureau du président de l'Assemblée, qui est alors Alexandre de Beauharnais. L'histoire se télescope : celui qui recueille le testament du dernier roi de l'Ancien Régime n'est autre que le premier époux de Joséphine, la future impératrice des Français ! Le monde est petit.
Dans ce texte long et parfois assez mal structuré, Louis XVI entend exprimer sa conception politique la plus profonde. Au moment de le rédiger, il se sent libéré des contraintes, des faux-semblants et des réserves qu'il a toujours dû s'imposer depuis le début de la Révolution. Il déclare même, au moment de partir, qu'«une fois le cul sur la selle, il serait tout autre». Se voyant déjà loin de Paris et de l'Assemblée, il livre sa véritable conception des événements révolutionnaires, depuis la réunion des États généraux, et exprime son idéal politique, une monarchie constitutionnelle avec un monarque puissant.
C'est donc un texte d'une portée considérable. Dans sa biographie de Louis XVI, Jean-Christian Petitfils, insiste à juste titre sur son caractère essentiel pour bien comprendre l'évolution de la pensée du monarque : «La plupart des historiens, écrit Petitfils à propos de la déclaration royale, ne lui ont pas donné l'importance qu'elle mérite. Ils l'ont soit négligée, soit hâtivement lue et commentée» (1). Son contenu n'était en effet pas ignoré des savants, dans la mesure où le texte a été reproduit dans de nombreux documents parlementaires, notamment les Archives parlementaires (publiées sous le Second Empire), mais l'original avait disparu. C'est lui qui vient enfin d'être retrouvé. Il ne fait aucun doute qu'il s'agit du document authentique. Son acquéreur, Gérard Lhéritier, président de la société Aristophil, une société qui achète des manuscrits anciens et propose ensuite à des collectionneurs de devenir en partie propriétaires de ces documents (tout en les conservant dans son Musée des lettres et manuscrits), insiste sur son caractère unique. «C'est une pièce exceptionnelle, vibrante d'histoire, que nos experts ont pu retrouver aux États-Unis.» Cette certitude est confirmée par des spécialistes de grand renom, comme Thierry Bodin, expert en autographes près la cour d'appel de Paris. Pour ce dernier, la paternité du document est évidente. «C'est la signature du roi et, surtout, il a été paraphé et signé par le président de l'Assemblée nationale, Alexandre de Beauharnais.» D'autant que la prise de Gérard Lhéritier est double. Il y a non seulement le document en lui-même mais un autre manuscrit de huit pages rédigées par le propre frère de Louis XVI, le comte de Provence, futur Louis XVIII. Ce texte avait été demandé par le roi à son frère peu de temps avant son départ, afin que celui-ci retrace les injustices subies par la famille royale depuis 1789. C'était une manière d'impliquer le comte de Provence dans le projet de fuite et le contraindre, par la même occasion, de quitter Paris le même jour (le roi craignait que son frère, qui n'avait pas toujours été tendre avec le couple royal, ne cherche à profiter de son départ pour se hisser sur le trône). Jugées trop agressives à l'égard de l'Assemblée, les remarques du comte de Provence ne furent pas toutes reprises par Louis XVI, qui commentera puis écartera ces huit pages.
Pièce à charge lors du procès du roi
Comment un tel trésor a-t-il pu s'évanouir dans la nature ? La plupart des historiens et des spécialistes avouent leur ignorance sur les circonstances de la disparition de ces documents capitaux. Jean-Christian Petitfils rappelle que ce n'est pas le seul document officiel qui ait disparu sous la Révolution. Il suffit de songer, dans un autre registre, au vol des diamants de la Couronne. Selon Thierry Bodin, le document devait probablement avoir été conservé jusqu'au procès de Louis XVI qui s'ouvre en décembre 1792. «Il disparaît ensuite, sans laisser de trace.» Certains pensent qu'il aurait pu, au milieu du XIXe siècle, faire partie du fonds d'un collectionneur fameux, Étienne Charavay, mais il ne figure pas dans la vente des manuscrits de ce dernier. D'autres évoquent la possibilité qu'il ait été dans le fonds de Feuillet de Conches, autre collectionneur célèbre du XIXe siècle, qui a publié des Lettres et documents inédits de Louis XVI (1864-1873), mais où les documents les plus authentiques côtoient les faux les plus étonnants. Il faut se rendre à l'évidence : on ne sait pas comment le manuscrit a pu disparaître pour ensuite quitter le territoire. Son existence est signalée dans les années 1950, à l'occasion d'une vente Hennessy, mais le document original n'y figure pas. Puis on perd définitivement sa trace jusqu'à son acquisition aujourd'hui par la société Aristophil. Un mystère surprenant, alors même que ce texte a eu, dans la vie du monarque, un rôle on ne peut plus funeste.
Car la Déclaration fut en effet une des pièces à charge lors du procès du roi sous la Terreur. Ainsi, le rapport d'accusation, lu par Lindet le 10 décembre 1792, à la Convention, le cite précisément et l'utilise pour prouver la duplicité du roi et ses mauvaises intentions. «C'était sans doute le Manifeste destiné à plonger la France dans les horreurs de la guerre civile, écrit Lindet. (…) Son Manifeste du 20 juin atteste ses intentions hostiles ; il voulait le renversement de l'État, puisqu'il ne voulait ni les lois, ni la Constitution qu'il avait juré de maintenir» (2). Indéniablement, cette Déclaration a contribué à poser Louis XVI en ennemi de la Révolution. Mais que dit précisément le texte ? En réalité, le roi est loin d'avoir rédigé un brûlot contre-révolutionnaire. Il ne se résout certes pas à l'abaissement de la monarchie. Il juge que les réformes de l'Assemblée et l'attitude des clubs, «calomniateurs et incendiaires», ont porté atteinte à «la dignité de la Couronne de France». Il s'en prend notamment au refus, par l'Assemblée, de lui accorder un droit de veto absolu (il n'est que «relatif»), au poids excessif des comités de la Constituante, notamment le Comité des recherches qui exerce, selon le roi, «un véritable despotisme plus barbare et plus insupportable qu'aucun de ceux dont l'histoire ait jamais fait mention».
Le monarque n'avait jamais été aussi conciliant
Le roi critique aussi l'excessive décentralisation, la suppression de son droit de grâce, etc. Mais, sur le plan social, il se rallie pourtant à la révolution juridique de l'été 1789 ; il ne rejette plus l'abolition des ordres, comme dans sa Déclaration du 23 juin 1789. Il admet l'égalité civile et insiste même sur les réformes qu'il avait cherché à faire, notamment en 1787, en matière fiscale, afin que les privilégiés ne bénéficient plus d'exemptions indues. Il conclut, sur le ton de l'époque : « Français, et vous surtout Parisiens (…), revenez à votre roi ; il sera toujours votre père, votre meilleur ami. »
La rédaction du texte lui a pris à peu près quatre ou cinq mois de réflexion. Il y a travaillé seul, à l'insu de ses ministres, et il n'y associera son frère qu'à la dernière minute, le samedi 18 juin, comme en témoigne ce dernier. On sait comment tout cela finira. Son arrestation à Varennes va se révéler fatale pour la monarchie (3). La déclaration du roi se montrera bien incapable de lui sauver la mise. Bien au contraire. Le prestige de la monarchie sera pour jamais terni par cette équipée malheureuse. Pourtant, comme le remarque à juste titre Jean-Christian Petitfils, ce testament politique de Louis XVI prouve que le roi n'avait jamais été aussi conciliant. C'est ce triste paradoxe que met en évidence le document laissé à l'Assemblée : «Jamais Louis XVI n'avait été aussi proche de la Révolution qu'en fuyant la capitale. Sur la route de Varennes, il était devenu un souverain constitutionnel, à la recherche, hélas, d'une impossible Constitution» (4). De toute cette histoire tragique, il ne reste plus aujourd'hui qu'un seul témoignage, ce manuscrit oublié.
Le roi, dans la conclusion, rappelle :
"Français, et vous surtout Parisiens, vous habitants d'une ville que les ancêtres de Sa Majesté se plaisaient à appeler la bonne ville de Paris, méfiez-vous des suggestions et des mensonges de vos faux amis, revenez à votre Roi, il sera toujours votre père, votre meilleur ami. Quel plaisir n'aura-t-il pas d'oublier toutes ses injures personnelles, et de se revoir au milieu de vous lorsqu'une Constitution qu'il aura acceptée librement fera que notre sainte religion sera respectée, que le gouvernement sera établi sur un pied stable et utile par son action, que les biens et l'état de chacun ne seront plus troublés, que les lois ne seront plus enfreintes impunément, et qu'enfin la liberté sera posée sur des bases fermes et inébranlables. A Paris, le 20 juin 1791, Louis."
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(1) « Louis XVI », Perrin, 2005, p. 810.
(2) « Moniteur », tome XV, p. 715.
(3) « Varennes, la mort de la royauté (21 juin 1791) », Mona Ozouf, Gallimard, 2008.
(4) « Louis XVI », op. cit., p. 815.
[Le Figaro | 19.05.09]