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urbanisme

  • Nancy : bataille autour du bastion de Saurupt

    Des passionnés de patrimoine jugent « indigne » le projet de petit parc, qui, sur Nancy Grand Cœur, vise à préserver seulement quelques vestiges du bastion de Saurupt en les déplaçant. Ils parlent d’« alibi patrimonial méprisable ».

    « Nous ne disons pas qu’il ne faut pas construire : il faut le faire avec de la qualité, en respectant l’histoire. Nous ne sommes pas des fétichistes de la vieille pierre. Mais Nancy va se priver d’une mise en valeur des seuls restes du paysage de sa fortification. À la place, on nous propose un parc public de la taille d’une parcelle de lotissement. Alors oui, ce projet n’est qu’un alibi patrimonial méprisable pour faire place nette à trois opérations immobilières sur le site de l’ancienne prison Charles-III et de l’ancien bastion de Saurupt. » C’est incisif. Et c’est signé d’André Vaxelaire, ancien enseignant de l’école d’architecture de Nancy, de Christian Laurent, de l’Union Rempart Grand Est, et de Jacques Boulay, de la Société de protection des paysages (SPPEF). Tous partent en campagne contre le projet présenté la semaine dernière par la Métropole, et Jean-Marie Duthilleul, architecte de Nancy Grand Cœur.

    Après les fouilles archéologiques qui ont mis au jour des vestiges du bastion de Saurupt du XVIIe siècle, ce projet prévoit l’aménagement de l’extrémité du parc de la congrégation des Sœurs de Saint-Charles. Cet espace sera remodelé en parc public avec reconstitution en plein air d’un mur d’escarpe, à l’aide de matériaux archéologiques déplacés. La déconstruction a d’ailleurs commencé…

    Pour accéder à ce nouvel espace, il faudra descendre de plusieurs mètres comme si l’on accédait à un fossé. L’objectif est ainsi de proposer à quelques dizaines de mètres du site originel un espace pédagogique contribuant à « maintenir la mémoire de l’histoire de la ville ».

    Pour ses détracteurs, qui disent avoir alerté les collectivités, ce projet est « une agression » alors que le site présente un «potentiel exceptionnel ».

    « Les vestiges du bastion pourraient être facilement mis en connexion avec le parc des Sœurs de Saint-Charles qui a été installé au XIXe dans les fossés presque intacts de l’enceinte fortifiée de Charles III. Ce qui explique que le parc se trouve en contrebas de 4 à 7 m ». Les opposants au projet dénoncent aussi des constructions immobilières qui vont surplomber le parc. « Nous avons travaillé avec des jeunes professionnels bénévoles. Et nous certifions qu’il est possible de préserver la surface constructible de Nancy Grand Cœur avec des alternatives d’aménagements. Lesquelles peuvent aussi apporter une réponse à l’exigence de mémoire due à la prison Charles-III ».

    André Vaxelaire, Christian Laurent et Jacques Boulay demandent l’arrêt de la démolition engagée des vestiges de Saurupt, le report des opérations immobilières, l’examen de solutions alternatives. Une page Facebook baptisée « Halte au déni de l’Histoire et de la Mémoire : bastion de Saurupt à Nancy » vient d’être lancée. « Une pétition le sera dans les prochains jours. »

    [d’après ER]

  • Nancy : le bastion dans le béton ?

    Sur Nancy Grand Cœur, les travaux du futur Quai Vert débuteront en septembre. Ils ont été dévoilés hier. Ainsi que deux projets : un nouveau parc avec les vestiges du bastion de Saurupt et les projets d’immeubles le long du Viaduc Kennedy.

    "On n’y voyait que du béton, on va y voir du vert". Il est vrai que dans le quartier Nancy Grand Cœur, il est bien difficile d’y voir autre chose que du béton. La construction des immeubles et celle de la rampe qui constituera la future rue rejoignant le pont des Fusillés monopolisent les regards. Même Jean-Marie Duthilleul, l’architecte urbaniste reconnaît que la vision est faussée. « On a le sentiment de ne voir que de grands immeubles. D’autant que ce sont les plus impressionnants. Mais le niveau futur du sol sera plus haut et les bâtiments iront en s’élevant depuis le sud vers le Centre de congrès ».

    Il ne faut donc pas se fier aux premières impressions. D’autant que les aménagements verts n’ont pas démarré. Ce sera bientôt chose faite. Ainsi, tout au long de la voie ferrée, un Quai Vert sera aménagé ainsi que des jardins humides qui « s’infiltreront » entre les futurs bâtiments pour arriver au pied de la rue-rampe. Des bassins sont également au menu et leur creusement démarrera en septembre. Les plantations auront lieu au printemps. Des espaces verts ouverts au public sont également prévus en cœur d’îlots ainsi que des arbres au milieu de la rue de l’Insurrection du Ghetto de Varsovie. « Nous travaillons également à mettre en place des vergers, voire des potagers dans le quartier », précise Jean-Marie Duthilleul.

    D’ailleurs, un nouveau parc va même être créé grâce à un accord avec la Congrégation des Sœurs de Saint-Charles. La pointe de leur propriété va devenir un parc public qui accueillera les vestiges du bastion de Saurupt mis au jour par les archéologues de l’INRAP à l’emplacement de l’ancienne prison Charles-III. Des vestiges seront ainsi déplacés de quelques dizaines de mètres et seront mis en valeur en plein air dans ce parc où l’on descendra par des escaliers comme si l’on accédait à un fossé.

    [d'après ER]

  • Pour la reconquête de nos campagnes

  • Saône vosgienne : le plan local d'urbanisme intercommunal en débat

    [Vosges Matin]

  • Nancy : il y a 50 ans, la folie destructrice s'abat sur la ville

    Près du quart du Nancy ancien a succombé à la rage destructrice des promoteurs immobiliers à partir des années 60. Ça ne dira pas grand-chose aux jeunes gens que ce combat que les moins de quarante ans ne peuvent pas connaître ou si peu.

    le-quartier-saint-sebastien.jpgLa ville de Nancy a perdu son intégrité dans les années soixante, lorsque les élus locaux de l'époque ont été pris d’une frénésie bâtisseuse avec pour leitmotiv quasi soviétique : « Du passé, faisons table rase ».

    Cela a commencé par le quartier Saint-Sébastien, représentant à lui seul environ le quart de la Ville Neuve de Charles III, tout entière construite selon les principes du théâtre classique de la même époque : unité de temps, de lieu et d’action.

    Sous le prétexte que le quartier était devenu pouilleux, donc dans l’esprit des rénovateurs, irrécupérable, on a commencé au milieu des années soixante par raser toute la partie ouest de la ville neuve, celle qui donnait sur les anciens remparts dominant eux-mêmes l’ancien étang Saint-Jean (les expulsés allèrent garnir la Chiennerie et le Haut-du-Lièvre tout neuf).

    Ne subsista plus que le lycée Cyfflé, belle réussite Arts Déco en sentinelle avancée d’un lieu devenu sinistre où le seul répondant était un autre bâtiment sinistre, la prison Charles III. Pendant des années, tout ce secteur fut transformé au milieu des années soixante en vaste parking.

    le-quartier-saint-sebastien-lors-des-demolition.jpgPuis les destructions allèrent jusqu’à l’église Saint-Sébastien, qui fut dépouillée de toute la partie ouest des rues Notre-Dame et des Ponts. À cette date, les trois-quarts du quartier avaient disparu, et avec lui une dizaine de couvents et des chefs-d’œuvre de l’époque classique et des Lumières.

    À la place, on vit s’ériger sous la municipalité Marcel Martin l’actuel Centre commercial, puis les quatre barres dites « Deromedi », du nom de l’architecte qui les a bâties. « Et on a échappé à une tour de cent mètres de haut, stoppée d’extrême justesse et remplacée par l’actuel Trident », explique Françoise Hervé, à qui on doit pour l’essentiel que le massacre à la bétonneuse n’ait pas été plus loin. « Je suis entré en combat lorsque j’ai appris que la rue du Four allait être portée de 7 à vingt mètres de large. La municipalité voulait tracer une pénétrante ouest-est, en transformant la zone de la rue des Fabriques, à l’est de la Ville Neuve, en zone de services et d’entrepôts… »

    Au nord, le quartier Saint-Epvre avait été préservé d’extrême justesse par la municipalité Marcel Martin, grâce à l’action de l’association « Renaissance de la Ville Vieille ». « Mais le maire entendait bien, contre la préservation de la ville vieille, avoir les mains libres sur la ville de Charles III ».

    Françoise Hervé - avec d'autres, dont l'érudit lorrain Jean-Marie Cuny - fait alors feu de tout bois, empêchant ici la destruction du quartier de la cathédrale, là la poursuite de la destruction du quartier de la gare. « Il ne devait pas y avoir que l’actuelle tour Thiers (Park Inn), mais deux autres tours devaient lui être accolées. L’Excelsior et l’hôtel d’Angleterre, comme je l’ai découvert au service de l’urbanisme de la ville, faisaient l’objet d’un permis de démolir et reconstruire par son propriétaire. Tout ce quartier devait disparaître sous les bulldozers, et se hérisser de tours. Il ne serait resté dans le secteur que la Porte Stanislas. La salle Poirel devait être également détruite, ainsi que la Chambre de Commerce. Le projet dit Folliasson était très vaste. Il allait jusqu’à la place Mathieu-de-Dombasle, le viaduc Kennedy, Saint-Léon, la rue Lepois. » On a échappé à Manhattan…

    Le coup d’arrêt fut donné lorsque Françoise Hervé et ses soutiens nombreux dans les diverses associations de sauvegarde organisèrent une grande exposition sur les richesses disparues et à disparaître de la ville neuve et de la ville Vieille, expo vue par 9.000 visiteurs intitulés crânement : « Vie ou mort de Nancy ». C’était en janvier 1975. Il ne restait plus que deux ans avant que la municipalité Marcel Martin ne tombe sous les soupçons d’affairisme. « Le maire était membre du conseil d’administration de la société qui construisait la tour Thiers… » Ce fut l’épilogue de la « pelouse la plus chère de France », où on aura vu le chocolatier Lalonde, dernier du village gaulois à résister à la pression des promoteurs et le leur faisant payer chèrement…

     

    Le mal était fait. La place Thiers, si joliment ombragée, un vrai cœur de ville où la bourgeoisie et la bohème sirotaient leurs cafés-crème et autres Fernet-Branca sur la terrasse, en écoutant l’orchestre du grand café était définitivement révolue.

    Place à la laideur.

     

    [d'après ER]

     

  • Metz, métamorphose d'une ville

    Metz.jpgCe livre est le résultat des entretiens menés par Richard Lioger, universitaire et premier adjoint au maire de Metz chargé de l'urbanisme, avec les urbanistes qui ont travaillé à ses côtés sur la ville de Metz, afin de lui donner un nouveau souffle.

    Car, comme bien d'autres métroples françaises, Metz doit faire face à des défis urbains et cherche à les résoudre en réinventant la cité et le "vivre ensemble".

    Or, l'architecture et les transformations urbaines constituent des outils capables d'améliorer la cohésion sociale et la qualité de vie.

    Cet ouvrage raconte l'histoire d'une ville qui a entrepris une métamorphose à la fois audacieuse et novatrice, mais désormais respectueuse de son passé. Les urbanistes y expliquent comment ils ont pris le pouls de la capitale régionale, comment ils se sont imprégnés de son esprit, avant de tracer ligne par ligne, les projets urbains en cours : Amphithéâtre, Borny, Coteaux de la Seille, ZAC du Sansonnet.

    Tout concourt à la création de nouveaux symboles. A une renaissance aussi de la vieille cité militaire et industrieuse.

     

    ‡ Metz. Métamorphose d'une ville, Richard Lioger, éditions Serpenoise, 2013, 93 p., ill. (25 €).

  • Agglomération nancéienne : une urbanisation aberrante

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  • Bleurville : les dernières décisions du conseil municipal

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    [Vosges Matin | 15.05.09]