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Les livres en Lorraine - Page 20

  • 'Le Pays Lorrain' été 2015 : les portes monumentales du Lunévillois

    Le numéro 2/2015 du Pays Lorrain est paru ! Comme à son habitude, la prestigieuse revue de la Société d'histoire de la Lorrain et du Musée Lorrain de Nancy nous offre un copieux et riche sommaire avec un article dossier sur les portes monumentales du Lunévillois.


    A lire aussi :
    - une curiosité lapidaire à l'église de Schorbach (57)
    - Robert de Sarrebrück, un seigneur lorrain au service du roi Charles VII
    - le voyage lorrain de dom Etienne Galland, supérieur des Antonins
    - une page inédite d'Emile Erckmann
    - l'école professionnelle de l'Est, de Loritz à l'Ecole de Nancy (1844-1935)
    - Raymond Poincaré, du portrait à la caricature
    - le centenaire de la célèbre canne "anglaise", brevetée à Nancy
    - entre "terre d'accueil" et "mère patrie", les Polonais de Meurthe-et-Moselle confrontés à la Guerre froide (1950)
    - les contributions de la Journée doctorale de la Société d'histoire de la Lorraine et du Musée Lorrain

     

    Le Pays Lorrain est disponible sur abonnement (ou achat au numéro : 10 €) en adressant ses coordonnées postales et le règlement par chèque (39 €, 4 numéros) à : Le Pays Lorrain, Palais ducal, 64 Grande-Rue, 54000 Nancy.

  • La noblesse de Bar-le-Duc au XVIIIe siècle : une élite urbaine

    Si l'on peut parler de Bar-le-Duc comme d'une ville embellie lors de la Renaissance lorraine, le patrimoine de la ville meusienne doit beaucoup également au XVIIIe siècle et à la noblesse barisienne qui l'a conservé et enrichi.

    Ces nobles sont, pour l'essentiel, des magistrats de la Chambre des comptes qui était installée au Neuf-Chastel, occupé aujourd'hui par le Musée barrois. Il font appliquer les décisions ducales, vérifient la comptabilité du duché et répartissent l'impôt pour le compte du duc de Bar. Mais, surtout, avec leurs familles et leurs alliés, ces magistrats "tiennent" la ville.

    Dans cette étude fort documentée, l'auteur met en évidence les réseaux qui permettent à cette noblesse de robe d'asseoir et d'étendre l'influence de leur lignage. Il présente aussi les sources de revenus qui leur confèrent une réelle aisance et leur permettent d'embellir leurs hôtels particuliers. Il dévoile les liens qui les unissent et les querelles qui les divisent... Et il invite le lecteur à visiter leurs demeures et à découvrir maints aspects méconnus de leur vie quotidienne.

    Cette étude révèle également la volonté de ces magistrats de verrouiller l'accès à la noblesse, et de rejeter ainsi des roturiers de valeur, tel Pierre-François Gossin, futur député du Tiers-Etat aux états généraux en 1789 et fondateur du département de la Meuse.

    Ce volume propose la synthèse du thème de la noblesse à Bar-le-Duc à partir de ses deux thèses soutenues à l'université de Franche-Comté et celle de Lorraine : Les magistrats de la Chambre du conseil et des comptes du duché de Bar (1698-1791) dirigée en 1984 par Maurice Gresset et Guy Cabourdin, et Espaces, réseaux et société urbaine, Bar-le-Duc et Commercy (1750-1820) dirigée en 2005 par François Roth. Jean-Paul Streff y montre l'importance de la noblesse durant la période étudiée et notamment comprendre la Révolution en apprécier le rôle et la place dans la société d'Ancien Régime de l'aristocratie. A Bar-le-Duc, l'héritage aristocratique est partout présent : dans l'urbanisme du XVIIIe siècle qui marque encore profondément la cité, par les façades des hôtels particuliers et des bâtiments plus anciens - de la Renaissance en particulier - que les nobles ont su préserver.

     

    ‡ La noblesse de Bar-le-Duc au XVIIIe siècle : une élite urbaine, Jean-Paul Streff, Dossiers Documentaires Meusiens, 2014, 216 p., ill. (20 €). Commande à adresser à : M. André Trouslard, 3 route de la Vallée, 55110 Regnéville-sur-Meuse (ajouter 5 € pour les frais de port - Règlement à l'ordre de "Dossiers Documentaires Meusiens").

  • Fastes de cour au XVIIe siècle : costumes de Bellange et de Berain

     

    Coauteur avec Jérôme de La Gorce d’un superbe ouvrage, abondamment illustré, sur les « Fastes de cour au XVIIe siècle », l’universitaire nancéienne Paulette Choné est allée de découverte en découverte, au cours de son travail.

    A l’origine de la collaboration entre les deux auteurs, la commande, par l’Institut de France, d’un livre, dans la collection « Les Inédits de Chantilly » ; le château et ses collections étant la propriété de l’Institut. Jérôme de La Gorce, spécialiste du meusien Jean Berain, avait été contacté pour étudier les estampes de l’artiste des fêtes du Roi Soleil contenues dans un portefeuille acquis par le duc d’Aumale en 1854. Dans ce portfolio étaient également réunis 23 dessins d’un autre artiste. L’historien de l’art a estimé que ces œuvres émanaient d’un artiste de l’Ecole lorraine du XVIIe siècle et a aussitôt fait appel à la spécialiste du sujet, Paulette Choné. Au premier coup d’œil, Paulette Choné a attribué la paternité des dessins à Jacques Bellange.

    Radiographiés, les supports en papier ont laissé apparaître un filigrane avec double C (le chiffre du duc Charles III) et la croix de Lorraine. Le doute n’était plus permis. Vive émotion car on ne conservait, jusqu’à présent, que peu de dessins de cet artiste de la cour de Charles III de Lorraine, né vers 1575 et dont on a très peu d’éléments biographiques. D’un coup, le corpus de dessins de cet artiste maniériste doublait. Restait à savoir pour quelle occasion ces dessins de costumes avaient été réalisés et comment cet ensemble avait terminé son périple dans les collections du duc d’Aumale. L’enquête commençait. Pour la pérégrination des dessins et estampes, Internet a été d’un grand secours. En tapant « Berain » et « Bellange », est apparue la référence d’une vente à Londres, au début du XIXe siècle, de ce même ensemble de dessins et estampes.

    Pistant le tout en remontant le temps, l’universitaire est arrivée à un drapier de Sedan, Paygnon-Dijonval. Progressant dans ses investigations, Paulette Choné a acquis la conviction que les estampes de Bérain avaient été commandées au XVIIe siècle par un certain Pioche pour répondre au goût d’une clientèle avide des « people » de l’époque et de leurs fêtes. Quant aux dessins de Bellange, ils ont peut-être appartenu à Berain, né à Saint-Mihiel en 1640, donc beaucoup plus jeune que Bellange et qui admirait son travail. L’ensemble a transité par la collection de la marquise de Pompadour, puis de Marigny. Un beau « pedigree » !

    Quant aux fêtes évoquées par Bellange, c’est en effectuant un travail de rat de bibliothèque aux Archives départementales de Meurthe-et-Moselle, précisément dans les liasses de la Chambre des comptes des ducs de Lorraine, où figure, dans le menu, la relation de la moindre dépense, ainsi que dans les archives de Mantoue, que Paulette Choné est arrivé à la conclusion que ces dessins avaient été produits à l’occasion du mariage du duc de Bar, fils de Charles III, avec Marguerite de Gonzague, en 1606. On sait, par ailleurs que Bellange, grand ordonnateur des festivités y avait participé. Il faisait aussi office de chorégraphe à la cour.

    Au travers de ces dessins et estampes, c’est tout le faste des fêtes à la cour de Lorraine, sur tout le Grand Siècle, qui revit sous la plume des deux auteurs.

     

    Fastes de cour au XVIIe siècle. Costumes de Bellange et de Berain, Paulette Choné et Jérôme de La Gorce, éditions Monelle Hayot, 2015, 264 p., ill. (39 €).

     

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  • Le Bois-le-Prêtre : scènes de vie, scènes de mort sous l'objectif de photographes français et américains

    Le Bois-le-Prêtre, haut-lieu de la Première Guerre mondiale situé à mi-chemin entre Metz et Nancy, aux portes de Pont-à-Mousson, est un champ de bataille qui a déjà fait l'objet de plusieurs études, et ce, dès le lendemain du conflit. Pour autant, cent ans plus tard, le site fascine et interroge toujours autant, aussi bien par la violence des événements qi s'y sont déroulés que par l'héritage culturel et patrimonial qu'il a légué aux générations suivantes.

    Dans cet ouvrage, l'auteur exploite une documentation photographique inédite, de plus de 150 clichés, réalisée essentiellement entre mars et août 1915 par plusieurs photographes amateurs français et américains de la 2e section d'ambulances américaines.

    Ces documents photographiques ont été découverts fortuitement par l'auteur. Ils proviennent de trois militaires ayant servis dans le secteur du Bois-le-Prêtre en 1915 dans les rangs de l'American Field Service et du 353e RI.

    C'est tout un panorama photographique du Bois-le-Prêtre qui s'offre au lecteur, des dépôts de l'arrière aux premières lignes, et qui nous permet d'entrer dans le quotidien, l'intimité mais également la détresse de cette génération d'hommes confrontée à l'horreur de la guerre des tranchées et des mines.

     

    ‡ Le Bois-le-Prêtre. Scènes de vie, scènes de mort sous l'objectif de photographes français et américains, Nicolas Czubak, éditions Ysec, 2015, 96 p., ill. (15 €).

  • Albert Lebrun, le dernier président de la IIIe République

    Albert Lebrun, né en 1871 à Mercy-le-Haut, dans le Pays Haut meurthe-et-mosellan, est une incarnation vivante de la IIIe République. Tout y est : naissance dans la classe moyenne rurale, ascension par l'excellence scolaire, double carrière politique locale et nationale dans la tradition du parlementarisme français, exaltation de l'expansion coloniale. Mais Lebrun reste surtout dans les mémoires comme le "dernier président de la IIIe République" : élu en 1932, réélu en 1939, il est confronté à la guerre, à la défaite et à l'effondrement du régime.

    Sur tout cela mais aussi sur les liens forts qui unissent Albert Lebrun à sa "petite patrie" lorraine, l'auteur, arrière-petit-fils du président Lebrun, apporte quantité d'informations neuves et du plus haut intérêt. Il s'appuie entre autres sur un document exceptionnel et inédit : les carnets manuscrits de l'épouse d'Albert Lebrun, Marguerite, qui écrivit, depuis l'âge de 13 ans jusqu'à six mois avant sa mort, de 1890 à 1947, une à deux pages chaque jour, représentant plus de dix mille pages.

    Albert Lebrun est tombé dans les oubliettes de l'histoire aussitôt la fin de sa carrière politique, c'est-à-dire en 1940.... Pourtant, cet homme politique lorrain - qui évolua du centre gauche vers le centre droit - marqua à plus d'un titre cette période troublée que fut l...'entre-deux-guerres. Ingénieur de formation, il s'intéressa notamment au développement des colonies en occupant plusieurs fois le poste de ministre des Colonies. Victime collatérale de la décadence morale et politique de la IIIe République et de ses représentants, il s'éclipsa de la scène politique non sans avoir connu les geôles allemandes durant l'Occupation.

    Cette enquête quasi exhaustive et riche de documents d'archives constitue à ce jour la première biographie du lorrain Albert Lebrun.

     

    ‡ Albert Lebrun, le dernier président de la IIIe République, Eric Freysselinard, éditions Belin, 2013, 587 p., ill. (25 €).

  • Parce que c'était lui...

    En 1580, une famille vosgienne se nourrit d'une croyance venue d'Italie. Elle est condamnée à vivre cachée pour éviter la sanction mortelle.

    Élevé par sa grand-mère, Jean apprend la chirurgie. Ses études l'envoie au pays de Jeanne d'Arc. Il rencontre le philosophe Michel Eyquem. Grâce à Giordano Bruno, visionnaire italien, il retrouve son passé...

     

    L'ouvrage "Parce que c'était lui" de Roger Poinsot est disponible au prix de 24 € franco. Commande et règlement à adresser à : M. Roger Poinsot, 14 rue de la Joie, 88320 Marey.

  • Au temps du lard salé

    Leur quotidien était rythmé par les saisons et la météo, un quotidien "à la dure", âpre, où rien ne leur était épargné. Ils étaient paysans dans les années d'après la Deuxième Guerre mondiale. Cet ouvrage, illustré de nombreux documents, rend hommage à ces hommes et ces femmes de la terre, entre Nord Meusien et Ardennes, qui ont courbé l'échine sans relâche. Au travers de portraits qui sont autant de tranches de vie, ces paysans de Lorraine et des Ardennes, nous racontent leur métier, leurs journées de labeur, leurs souvenirs.

    Chaque page exhale l'odeur des foins coupés, on retrouve la moisson à la faux, les boeufs ou les chevaux dans les labours, la traite manuelle des laitières, le tuage du cochon, les foires aux bestiaux, mais aussi l'arrivée des tout premiers tracteurs et autres engins agricoles...

    Agrémenté de recettes paysannes et de casse-croûte du terroir, le livre met en lumière une page de notre histoire commune des années 1950-1960.

     

    ‡ Au temps du lard salé. Les paysans au siècle dernier, Françoise Thomas, éditions du Quotidien, 2015, 63 p., ill. (13 €).

  • L'Echo des Trois Provinces "spécial tourisme" été 2015

    Attendu avec impatience par tous les amoureux du Pays des Trois Provinces, aux confins des Vosges, de la Haute-Saône et de la Haute-Marne, le numéro "spécial tourisme" de L'Echo des Trois Provinces est paru.

    Habitants du cru, touristes de passage, vacanciers installés pour quelques semaines, découvrez ce numéro estival qui recensent toutes les animations de l'été dans ce pays des frontières lorraine, champenoise et franc-comtoise. Mais aussi les visites-découvertes des villages pittoresques du secteur avec les guides bénévoles de l'association de développement du Pays des Trois Provinces !

    Ce numéro vous offre en prime quelques articles sur l'histoire et les hommes qui ont fait cette terre de marche. A lire :

    - Maquis de Grandrupt (88) : témoignage du Père Gérard Pierré, prêtre vosgien déporté à Dachau

    - Mémoire de guerre et du verre à Hennezel

    - Le PNR : reconnaissance de notre identité commune et de nos richesses

    - Bleurville (88) : les tableaux de l'église Saint-Pierre-aux-Liens restaurés

    - La Roche-Morey (70) : bienvenue sur la Montagne de la Roche

    - Pressigny (52) : vieux village des confins champenois

    - Demangevelle (70) : précieux décor

    - Esley (88) : la crypte de l'église Saint-André

    - Arbecey (70) : le réseau du Chaland

    - Fontenoy-le-Château (88 : le plus vieux donjon de Lorraine

    - Lamarche (88) : les cahiers de Melle Marchal 1914-1918

    - Enseignement par le martinet

    ... Et le programme des animations de l'été au Pays des Trois Provinces...

     

     ‡ L'Echo des Trois Provinces est disponible sur abonnement en envoyant ses coordonnées postales et le règlement (24 €) à ADP3P, 10 rue Jules-Ferry, 88320 Martigny-les-Bains.

     

  • La Société Lorraine de Lunéville, une odyssée industrielle

    "Les Wagons". C'est ainsi que l'usine de la Société Lorraine de Lunéville était couramment désignée. Riche de plus de 120 ans d'histoire, l'entreprise industrielle a construit des milliers d'automobiles, des wagons et voitures de voyageurs, des tracteurs de toutes sortes, des matériels militaires, des remorques et semi-remorques pour ensembles routiers... Grâce à cette activité, la société a généré dans le Lunévillois un vaste tissu industriel, social et culturel.

    Cet ouvrage rend un bel hommage à tous ces hommes qui, de la fin du XIXe siècle au début du XXIe, ont contribué à faire connaître Lunéville et la qualité de ses productions dans le monde entier. Il met en lumière toutes les évolutions des activités de l'usine des Wagons, la replaçant dans le large contexte de la Société Lorraine des anciens établissements De Dietrich & Cie de Lunéville, puis de la CIMT et, enfin de Trailor SA.

    Grâce à cette monographie complète dotée d'une iconographie exceptionnelle et inédite, les Lorrains peuvent s'approprier le riche passé industriel de Lunéville, et les amateurs de véhicules anciens routiers et ferroviaires, s'immerger dans la longue et riche histoire de l'usine des Wagons.

     

    ‡ La Société Lorraine de Lunéville. Une odyssée industrielle 1880-2013, Jean-Michel Beitscher, éditions L'Atelier de la Mémoire, 2015, 143 p., ill. (30 €).

  • Odyssée agricole... ou d'imprévisibles rencontres

    De tous temps, les poètes ont loué les  bienfaits de la vie à la campagne et les mérites des agriculteurs... Au-delà des envolées poétiques, Odyssée agricole nous emmène en voyage dans le temps, dans l'espace, et dans des activités diverses liées au monde agricole.

    Le Vosgien Michel Moine nous décrit avec précision la formidable transformation de l'agriculture à partir des années 1950, lorsque la mécanisation facilite le travail et permet de démultiplier la production.

    Installé dans un village de la Vôge, avec l'aide de sa famille, Michel Moine pratique la culture des céréales, la production laitière, l'élevage de porcs, de veaux, la culture de la pomme de terre, de la rhubarbe, la production fruitière de pommes... Jusqu'à son aboutissement qui fait  aujourd'hui la réputation de la ferme Moine : le fameux vin de rhubarbe !

    Ce parcours atypique d'un paysan vosgien, jalonné de succès et de difficultés, a amené l'auteur à se rendre en Afrique du Sud, en Russie, aux Etats-Unis, à côtoyer des grands chefs de cuisine et des artistes. Il n'en reste pas moins un paysan dans l'âme, fidèle à ses racines et à ses convictions transmises par ses ancêtres.

    Au final, le lecteur trouvera dans cette biographie d'un paysan vosgien de quoi espérer : l'agriculture peut être à la fois saine et productive.

     

    ‡ Odyssée agricole... ou d'imprévisibles rencontres, Michel Moine, éditions L'Atelier de la Mémoire, 2015, 286 p., ill. (24 €).

  • Le roi René

    Prince des fleurs de lys, arrière petit-fils du roi de France Jean II le Bon, beau-frère de Charles VII, oncle de Louis XI, beau-père du roi d'Angleterre Henry VI, duc apanagé d'Anjou et comte du Maine, duc de Bar par sa mère, et duc de Lorraine par son mariage avec Isabelle de Lorraine fille du duc Charles II, comte de Provence et roi de Sicile, allié à toutes les grandes familles d'Europe, le roi René (1409-1480) a marqué la politique de son temps.

    Jeune chevalier intrépide, ardent au combat - il sera fait prisonnier lors de la bataille de Bulgnéville en 1431 -, brillant au tournoi, chef de tant d'Etats prestigieux, il a joué, comme toute sa famille, un rôle majeur dans l'entourage du roi de France, pris part à la reconquête de la Normandie sur les Anglais, soutenu le pouvoir dans les guerres civiles.

    Une belle synthèse sur ce personnage hors du commun, premier duc de Lorraine et de Bar, et copieusement illustrée avec des images couleurs pour la plupart inédites.

    Deuils cruels, défaites dramatiques, prison, jalonnent la vie tumultueuse de ce prince lettré et pieux, écrivain de talent et amateur d'art, entouré d'une cour raffinée et cosmopolite. Recréé dans l'imaginaire angevin et provençal comme une figure tutélaire, le bon roi René - René d'Anjou en Lorraine - s'affirme surtout comme le descendant d'une dynastie ambitieuse qui a porté vers l'Italie des espoirs bientôt repris par les rois de France.

     

    ‡ Le roi René, prince des fleurs de lys, Françoise Robin, éditions Ouest-France, 2015, 72 p., ill. (9,90 €).

  • Histoire des trois Reich

    Les origines du Reich, concept typiquement allemand, se rattachent à la fois à la tradition romaine de l'imperium romanum et à l'héritage carolingien. La synthèse de cette double origine, menée à bien par la papauté avec le sacre impérial du roi de Germanie Otton le Grand en 962, est réalisée sous la forme du Saint Empire romain germanique qui perdurera jusqu'en 1806.

    En 1871, le roi de Prusse, Guillaume Ier, chef de la Maison de Hollenzollern, et son chancelier Bismarck rétablissent un Deutsches Reich - Deuxième Reich -, qui n'est ni saint ni romain, mais seulement germanique. Il disparaît dans la tourmente de l'année 1918.

    Sous le Troisième Reich, réinventé par Hitler, l'appellation officielle de Deutsches Reich est remplacée en 1939 par celle de Groβdeutsches Reich, le grand Reich allemand, pour tenir compte du rattachement à l'Allemagne de l'Autriche et de la Bohême-Moravie.

    Tout en donnant les grands traits événementiels des trois Reich, Henry Bogdan, auteur lorrain bien connu pour ses ouvrages sur l'histoire de l'Europe de l'Est et du Centre-Est, analyse le concept comme une constante de l'histoire allemande. Il aborde de manière transverse les fondements, la permanence et les variantes de ces Reich, l'évolution territoriale et la disparition de cette notion après 1945.

    Par cette approche originale, notre auteur explique une réalité historique aussi passionnante que multiforme dans laquelle la Lorraine eut sa part.

     

    ‡ Histoire des trois Reich, Henry Bogdan, éditions Perrin, 2015, 412 p. (24,50 €).

  • La Nouvelle revue lorraine n° 32 : hommage à l'historien de Vaucouleurs et de Jeanne d'Arc, Henri Bataille

    Les hauts-lieux de la Lorraine. Ils sont nombreux, mais Jean-Marie Cuny, dans son éditorial, en évoque quelques-uns parmi les plus symboliques de notre pays et de son histoire : la butte Sainte-Geneviève proche de Nancy, Notre-Dame de Beauregard proche de Domremy, La Mothe dans le Bassigny lorrain. Autant de lieux qui ne sont pas forcément évoqués avec grand renfort de publicité dans les brochures pour touristes, mais qui constituent la mémoire de notre Lorraine et des Lorrains qui se sont succédés sur cette vieille terre.

    Comme à son habitude, le sommaire de cette dernière livraison est truffé d'excellents articles sur notre histoire, son patrimoine et les lorrains célèbres - ou restés dans l'anonymat... Jugez-en :

    - Henri Bataille (1908-2008), historien et archéologue

    - la bibliothèque Stanislas de Nancy

    - un laboratoire pharmaceutique nancéien : Auguste Fandre et ses catguts

    - la Gloriette de Rezonville

    - il y a 40 ans à Nancy : la destruction programmée de la ville

    - Jamerey-Duval dans le Barrois en 1709

    - une incroyable chasse au loup

    - Louis Bertrand (1866-1941), un grand écrivain lorrain oublié

    - 70e anniversaire du 8 mai 1945 : un beau jour !

    - la maison dont j'étais le prince

    - sous le Second Empire : un discours de fin d'année à Phalsbourg

    - Lorraine, au Canada

    - l'église Saint-Pierre de Mey

    - les "cailloutages" de Gerardmer

    - les tisserands fermiers

    - deux statues touloises de la Renaissance lorraine

    ... et les rubriques habituelles : les infos lorraines, les livres et les infos du Jean-Marie.

     

    La Nouvelle revue lorraine est disponible dans toutes les bonnes librairies... en Lorraine, et sur abonnement en envoyant vos coordonnées postales et votre règlement par chèque (38 € pour 6 numéros, à l'ordre de "SEP Helenus - La Nouvelle revue lorraine") à : LA NOUVELLE REVUE LORRAINE, LE TREMBLOIS, 54280 LANEUVELOTTE.

  • Le "padre" Christian Venard à Dombasle-sur-Meurthe le 12 juin 2015

    A l'invitation de la librairie "La Liseuse", de Dombasle-sur-Meurthe, l'abbé Christian Venard, aumônier militaire au 17e RGP de Montauban, donnera une conférence vendredi 12 juin à 20h30 à la salle polyvalente de Dombasle-sur-Meurthe.

    Le "padre" est l'auteur du best-seller "Un prêtre à la guerre" dans lequel il aborde sa proximité avec les militaires sur les théâtres d'opérations extérieures ainsi que son rôle dans l'accompagnement des soldats après l'affaire Merah.

    Entrée gratuite, séance de dédicace.

    >> Confirmez votre présence à : laliseusedombasle@orange.fr

  • L'archéologie à Metz

    Depuis le milieu du XVIIIe siècle, les découvertes archéologiques ont contribué à l'enrichissement de l'histoire messine. A cette époque, elle est l'apanage d'érudits et les mises à jour sont fortuites. L'archéologie moderne ne naît à Metz qu'à l'extrême fin du XIXe siècle, au cours de la première annexion allemande, grâce à l'œuvre de Jean-Baptiste Keune. Pendant un siècle, des personnalités marquent ainsi la recherche messine, qui se développe en raison de la réalisation de travaux d'aménagement du territoire. Scientifiquement, elle a bénéficié de l'avance de la recherche allemande au cours des deux annexions. Par conséquent, Metz présente certaines particularités inhérentes ou non au contexte national.

    L'archéologie messine s'est appuyée régulièrement sur les sociétés savantes, dont les membres ont contribué à la protection du patrimoine. Les Musées de Metz par le biais de leurs conservateurs ont joué un rôle décisif,  tant dans la sauvegarde des vestiges que dans la diffusion des connaissances. Pendant un siècle, les méthodes d'analyse ont ainsi évolué, permettant la précision des données historiques. Cette évolution aboutit au début des années 1980 à l'émergence d'une archéologie urbaine et à une harmonisation des pratiques. Metz, et par extension sa région, est l'une des premières villes françaises à mener cette nouvelle politique.

    L'ouvrage retrace de manière fort claire l'histoire de l'archéologie messine appuyée sur des illustrations d'époque. Nous avons là également une bonne synthèse des découvertes archéologiques réalisées sur le territoire de la ville.

     

    ‡ L'archéologie à Metz. Des antiquaires à l'archéologie préventive (1750-2008), Julien Trapp, Presses universitaires de Rennes, 2015, 178 p., ill., cartes (27 €).

  • Péguy - 30 juillet au 5 septembre 1914

    A quarante et un ans, bientôt père d'un quatrième enfant, rien n'oblige Charles Péguy à partir pour le front. Mais il lui est impossible de rester spectateur alors que tant de jeunes gens vont au massacre.

    Entre le 31 juillet et le 4 août 1914, il fait donc un choix : celui de n'être plus que le lieutenant Péguy. En même temps, il comprend, au fil de la marche qui le ramène, en cinq semaines, aux abords de Paris, le sens profond de sa création d'écrivain, de ses choix philosophiques, de son engagement de chrétien.

    Il voit enfin clair, aussi, dans sa vie personnelle déchirée.

    L'auteur nous raconte la courte montée vers le Ciel de Charles Péguy tombé le 5 septembre 1914 à Villeroy, dans les environs de Meaux, au milieu des blés. L'essence même de son christianisme qui trouvait sa force dans le contact avec la terre. "Heureux dans la première argile...".

     

    ‡ Péguy du 30 juillet au 5 septembre 1914, Anne Bouvier Cavoret, éditions Gérard Louis, 2015, 190 p. (18 €).

  • La Grande Guerre de mon grand-père

    Le petit-fils d'un "ancien de 14" prend la liberté de raconter les souvenirs confiés par l'aïeul, entre ironie et nostalgie d'une jeunesse qui ne peut faire rêver personne.

    A l'âge où l'on pas plus à craindre de paraître ringard, Paul, le Poilu meusien de 14, se confit à Gilbert, le petit-fils, sans crainte et sans fierté excessive. Le biffin du 155e d'infanterie territoriale a été brinquebalé par les ordres et les contre-ordres d'un coin de la Lorraine à la Picardie... Des drames et des atrocités vécues, sa mémoire a préféré conserver les bons moments de camaraderie et les rencontres fortuites lui redonnant espoir et goût de vivre.

    Ce récit romancé, mais dont tous les faits sont authentiques, a valeur de témoignage sur une des plus terribles périodes de notre histoire contemporaine dont il reste encore à comprendre le sens. Un ouvrage qui reste plaisant à lire malgré la dureté des événements de l'époque.

     

    ‡ La Grande Guerre de mon grand-père, Paul et Gilbert Henry, éditions Gérard Louis, 2015, 177 p. (18 €).

  • La confrérie Saint-Fiacre de Nancy

    Chaque année, le premier samedi de septembre, la cathédrale Notre-Dame de l'Annonciation de Nancy offre aux fidèles émerveillés un décor coloré et parfumé : du narthex au maître-autel et dans la chapelle latérale de Saint-Fiacre, s'épanouissent une multitude de compositions florales, légumières et fruitières conçues et mises en place par les confrères de Saint-Fiacre. Ce jour-là, au cours de la messe, ils perpétuent dans la joie et la ferveur, la tradition qui se transmet depuis près de quatre siècles : la fête de leur saint patron, saint Fiacre, moine irlandais protecteur des jardiniers et maraîchers, et évangélisateur de la Brie champenoise.

    Cette brochure était attendue. En effet, cette vénérable confrérie nancéienne n'avait pas encore trouvé son historien. Elisabeth et Jean-Charles Pierron ont mené de passionnantes recherches afin de faire partager à leurs confrères jardiniers et à tous ceux qui s'intéressent à l'histoire de la Lorraine, l'histoire de cette confrérie fondée en 1644 en l'église Notre-Dame de Nancy (aujourd'hui disparue) et toujours active.

    Un recueil indispensable pour tout connaître de saint Fiacre et sa confrérie éponyme, agrémenté de nombreuses illustrations couleurs et reproductions de documents anciens. Pour que la tradition perdure pour le plus grand plaisir de nos yeux... et de nos papilles !

     

    ‡ La confrérie Saint-Fiacre de Nancy. Quatre siècles de l'histoire d'une confrérie, Elisabeth et Jean-Charles Pierron, éditions Saint-Fiacre, 2015, 80 p., ill. (19 €).

  • Avoir 20 ans au Bois-le-Prêtre, septembre 1914 - juillet 1915

    Au nord-ouest de Pont-à-Mousson, le Bois-le-Prêtre est un massif forestier de 800 hectares entre la vallée de la Moselle et les côtes de Meuse. Il fut, entre septembre 1914 et juillet 1915, le théâtre  de féroces batailles d'occupation de terrain et de villages. Durant ces dix mois, cette zone par où l'ennemi allemand souhaitait s'engouffrer  pour atteindre Paris, a subi 132 actions offensives ou défensives avec des pertes humaines effroyables : 7083 morts côté français, 6982 côté allemand.

    Les combats du Bois-le-Prêtre, dans la mémoire de ceux qui, à 20 ans, y ont perdu leur jeunesse sinon leur vie, ont pour nom : la Croix des Carmes, la maison forestière du père Hilarion, le Quart en réserve...

    Par leur ardeur aux combats, les poilus de la 73e division d'infanterie ont été baptisé par leurs homologues allemands, les "Loups du Bois-le-Prêtre".

    Dans cet émouvant ouvrage, l'auteur décrit non pas la stratégie militaire mise en œuvre au Bois-le-Prêtre, mais le quotidien des hommes avant, pendant et à l'issue des combats, grâce à une impressionnante collection de photographies, cartes postales, témoignages et objets divers rassemblés depuis de nombreuses années.

    En ce sens, il perpétue le souvenir de ces valeureux jeunes combattants et explique pourquoi cette bataille du Bois-le-Prêtre est toujours aussi présente dans la mémoire collective.

     

    ‡ Avoir 20 ans au Bois-le-Prêtre. Septembre 1914 - Juillet 1915, Bruno Rouyer, éditions Gérard Louis, 2015, 235 p., ill. (25 €).

  • Mahaut d'Artois

    Le destin de Mahaut, comtesse d'Artois et de Bourgogne (1270-1329), immortalisé par les écrits de Maurice Druon et par deux fois porté à l'écran (alors incarnée par Hélène Duc puis Jeanne Moreau) est exceptionnel. Petite-nièce de Saint Louis, cousine, marraine et belle-mère de roi, Mahaut d'Artois est en effet l'un des plus puissants personnages du royaume de France dans le premier quart du XIVe siècle.

    Eduquée à la cour de France, elle accède à la tête du comté d'Artois en 1302, un apanage sur lequel elle impose son autorité à l'aide d'un entourage fidèle et compétent. Elle doit cependant faire face à plusieurs révoltes, contestations et, surtout, aux ambitions de son neveu Robert d'Artois, qui menacent sa légitimité. Le scandale de la tour de Nesle, la révolte nobiliaire, l'accusation d'empoisonnement dont elle fait l'objet, la mort de son fils aîné, héritier du comté, sont autant d'épreuves qu'elle surmonte pour conserver sa place sur l'échiquier politique du royaume.

    L'ampleur de son mécénat et de ses œuvres de piété contribue également à faire de Mahaut d'Artois, contemporaine des "rois maudits", une personnalité d'exception, pourtant méconnue.

    L'auteur - qui est maître de conférence en histoire médiévale à l'université de Lorraine  et qui a soutenu sa thèse sur "Le gouvernement de la comtesse Mahaut en Artois" - lui rend ici toute sa lumière, délaissant le fantasme pour nous donner à comprendre la réalité d'une femme de pouvoir au Moyen Âge.

     

    ‡ Mahaut d'Artois. Une femme de pouvoir, Christelle Balouzat-Loubet, éditions Perrin, 2015, 224 p. (19,90 €).

  • Moi Augustin, prêtre martyr de la Révolution française

    En janvier 1790, l'Assemblée nationale constituante impose aux ecclésiastiques de prêter serment sur la Constitution civile du clergé qui abolit l'autorité du pape et signe en quelque sorte la fin du catholicisme romain en France.

    Un millier de prêtres réfractaires, dont Augustin et Nicolas son ami d'enfance, sont déportés sur des trois-mâts à destination de la Guyane. Mais ils ne quitteront jamais la rade de Rochefort... Ces prêtres venant de toutes les provinces de France - dont plusieurs de Lorraine et du Barrois -, croupissent dix mois à bord des pontons dans des conditions inhumaines : ils sont maltraités, humiliés, privés de nourriture et de sacrements par les cruels dévots de la Révolution qui les haïssent. Rongés par la famine et la maladie, il en meurt les trois quarts.

    Augustin survivra, porté par sa force intérieure et la puissance de sa confiance en Dieu... et son envie de retrouver son Limousin natal pour s'occuper de son frère.

    Dans ce roman historique écrit à partir de faits réels, l'auteur -  journaliste et grand reporter à France Télévision - décrit les ravages de l'intolérance et du fanatisme politique. On y lit des pages admirables sur la foi, l'amitié, la fraternité et le pardon qui font aussi de ce roman littéraire un superbe mémorial à l'Espérance.

    Soixante-quatre de ces martyrs des pontons de Rochefort ont été béatifiés en 1995 par le pape Jean-Paul II.

     

    ‡ Moi Augustin, prêtre martyr de la Révolution française, Marieke Aucante, éditions Salvator, 2015, 256 p. (20 €).

  • Pie VII face à Napoléon : la tiare dans les serres de l'aigle

    Le château de Fontainebleau a accueilli par deux fois le pape Pie VII, comme hôte sur le chemin du sacre en 1804, puis comme prisonnier de Napoléon entre 1812 et 1814. L'appartement des Reines-Mères, baptisé depuis lors "appartement du Pape", en conserve aujourd'hui le souvenir.

    Fontainebleau est à cet égard l'un des lieux qui incarne le mieux les relations tumultueuses entre Rome et Paris, dont l'une des expressions est la "guerre d'image" que se livrent les deux puissances, de 1796 à 1814.

    L'exposition et son catalogue évoque la mainmise des Français sur quelques-uns des trésors de la collection pontificale, la célébration du concordat de 1801 par l'imagerie officielle ou encore l'iconographie subtile des cadeaux diplomatiques lors du sacre de 1804. La guerre de propagande, qui atteint son paroxysme avec l'invasion des Etats pontificaux en 1808 et l'arrestation de Pie VII en 1809, est ensuite décryptée à travers l'image d'une Rome antique renaissante grâce au "César moderne". Le Saint-Père, retenu à Savone depuis 1809, est conduit à Fontainebleau en 1812 où les deux protagonistes s'affrontent. l'empereur parvient à arracher en janvier 1813 un éphémère concordat au pape qui, libéré en 1814, est accueilli dans la Ville Eternelle par une imagerie triomphaliste.

    Près de 130 œuvres, parmi lesquelles des acquisitions inédites, ainsi que des prêts exceptionnels des musées du Vatican ou de la Sacristie pontificale, illustrent un affrontement où se combinent enjeux religieux, politiques et artistiques.

    Le magnifique catalogue édité pour l'occasion présente également les éléments retrouvés et restaurés du mobilier qu'a connu Pie VII et qui sont rassemblés pour la première fois depuis le Premier Empire sur les lieux mêmes de sa détention.

     

    ‡ Pie VII face à Napoléon. La tiare dans les serres de l'aigle, catalogue de l'exposition présentée au château de Fontainebleau du 28 mars au 29 juin 2015, Christophe Beyeler (dir.), éditions RMN - Grand Palais / Fondation Napoléon, 2015, 248 p., ill. (39 €).

  • Recueil des chartes de l'abbaye de Morimond au XIIe siècle

    L'abbaye cistercienne de Morimond, quatrième fille de Cîteaux, fondée en 1117-1118 aux confins des diocèses de Langres et de Toul, a déjà fait l'objet d'une étude complète due à l'abbé Dubois, dans la deuxième moitié du XIXe siècle, qui n'a pas été remplacée à ce jour. Cependant, aucune des sources de son histoire n'a été publiée, contrairement aux cas de Cîteaux, La Ferté, Pontigny et Clairvaux.

    La mise à disposition des chartes de Morimond vient combler une lacune que de nombreux historiens du monachisme cistercien déploraient depuis longtemps. Evidemment, les quelques deux cents chartes du XIIe siècle conservées dans les dépôts d'archives ne peuvent rivaliser avec les cinq cents chartes de Clairvaux, et cette différence mériterait d'être expliquée. Néanmoins, elles fournissent un nombre considérable d'informations sur le mode de fonctionnement d'une grande abbaye cistercienne au cours du premier siècle de son histoire, sur ses relations avec des abbayes de sa filiation, sur ses liens avec les épiscopats langrois et toulois, sur la mise en valeur de son patrimoine dont de nombreux biens-fonds se situent sur l'actuel territoire lorrain, sur les problèmes issus de sa proximité avec d'autres communautés ecclésiastiques, cisterciennes ou non.

    Dans ce fort volume, Hubert Flammarion, membre associé du Centre de recherches universitaires lorrain d'histoire (CRULH), a souhaité accompagner le texte de ces chartes des mentions de l'abbaye de Morimond au Chapitre général de Cîteaux, des chartes émises par les abbés de Morimond, d'une étude du sceau de l'abbaye au cours du XIIe siècle, ainsi que d'une représentation cartographique et chronologique de ses abbayes-filles et de ses granges.

     

    ‡ Recueil des chartes de l'abbaye de Morimond au XIIe siècle, Hubert Flammarion, éditions Brepols, 2014, 558 p., ill., cartes (95 €).

  • Quand la Lorraine sera française

    En 1765, à Bauzemont, la famille Collin vit au rythme lent et régulier des travaux des champs. Une vie humble où les labours succèdent aux moissons et que seuls les couarails et les veillées hivernales semblent  venir égayer...

    A quelques lieues de là, le château de Lunéville baigne dans une ambiance de fin de règne. Stanislas Leszczynski, duc de Lorraine et de Bar, est maintenant très âgé. Autour de lui, les courtisans savent que sa disparition signera la réunion des duchés au royaume des lys. Aussi, lorsque la nouvelle se répand que le vénérable monarque a été victime d'un terrible accident, les événements se précipitent ; chacun veut comprendre, tous veulent accompagner le roi et duc Stanislas dans ses derniers instants.

    Pour les laboureurs de Bauzemont comme pour le personnel de la cour ducale, la mort de Stanislas sera alors l'occasion de rencontres, d'échanges et de quelques réflexions sur la Lorraine, sur son passé et son identité.

    A l'occasion du 250ème anniversaire de la réunion de la Lorraine à la France qui sera commémoré en 2016, Kévin Goeuriot signe ici un roman historique plein de vie et de couleurs, appuyé sur des sources archivistiques sûres qui en font un récit authentique, en prise avec la réalité historique de l'époque.

    Une belle ode à la Lorraine et à sa personnalité ! A lire pour se souvenir des derniers feux de notre Lorraine historique.

     

    ‡ Quand la Lorraine sera française, Kévin Goeuriot, éditions du Quotidien, 2015, 243 p. (18 €).

  • Vincent de Paul, un saint du Grand Siècle

    Petit paysan des Landes devenu prêtre, nommé précepteur dans l'illustre famille de Gondi après diverses aventures, Vincent de Paul, né en 1581, découvre à trente-six ans la vocation de sa vie : servir les pauvres. Aumônier général des galères du roi à partir de 1618, il fonde en 1625 la congrégation de la Mission, afin d'évangéliser et soigner le peuple des campagnes, et former des prêtres pour cette tâche. En 1632, il se voit offrir avec sa communauté le prieuré de Saint-Lazare à Paris. Les lazaristes étaient nés. Leur ordre allait devenir un refuge pour des milliers de démunis et un centre de rayonnement spirituel considérable.

    Peu à peu, Vincent de Paul s'affirme comme la conscience de son temps. Avec Louise de Marillac, supérieure des Filles de la Charité, il suscite l'engagement et la générosité des femmes de la haute société, lutte sur le terrain contre les horreurs de la guerre de Trente Ans - notamment en Lorraine -, institue à Paris l'oeuvre des Enfants trouvés. Par sa présence, de 1643 à 1652, au Conseil de conscience de la reine Anne d'Autriche, celui qui fait jeu égal avec les grandes figures de la Contre-Réforme catholique, François de Sales, Bérulle, Olier, influera aussi sur les affaires de l'Etat et s'engagera contre le jansénisme. Les années 1650 le voient jouer un rôle décisif dans le développement des missions étrangères. Il meurt en 1660 et sera canonisé moins d'un siècle plus tard.

    Homme de prière, homme d'action, meneur d'hommes, témoin auprès des grands des exigences de la conscience, l'humble paysan gascon est devenu une grande figure de notre histoire.

     

    ‡ Vincent de Paul. Un saint du Grand Siècle, Marie-Joëlle Guillaume, éditions Perrin, 2015, 450 p. (25 €).

  • 1914. Entre Seille et Grand Couronné

    Christian Lapointe récidive avec une nouvelle étude sur les batailles qui marquèrent l'est nancéien durant l'année 1914 en jetant un regard appuyé sur les mouvements des unités françaises qui combattirent dans le secteur.

    Du 3 août à fin décembre 1914, on ne recense pas moins de vingt-six régiments de l'armée de terre française qui ont foulé le sol de la région, en majorité dans le canton de Nomeny qui s'étend des hauteurs nord du Grand Couronné jusqu'à la rivière de la Seille redevenue "frontière franco-allemande" après le 13 septembre 1914 et le restera jusqu'à l'Armistice.

    Ces régiments ont fait peu ou prou le "coup de feu" de la crête Sainte-Geneviève au plateau de la Rochette à Bouxières-aux-Chênes où tous cantonnèrent, jusqu'à la Seille. Après le 13 septembre, les unités qui eurent pour mission de surveiller, de protéger et de défendre la frontière, patrouillèrent sans cesse, attaquant un ennemi gourmand de quelques kilomètres carrés de notre sol, ou lui démontrant que la France était capable de franchir la rivière-frontière pour reprendre des villages frères...

    L'ouvrage relate donc, jour après jour, le parcours de chaque régiment - essentiellement des régiments d'infanterie - en se fondant sur les journaux de marche et d'opérations des différentes unités et sur les "historiques" de ces mêmes formations, complétés de quelques récits et témoignages notamment sur les combats de Sainte-Geneviève et Nomeny.

    Un solide ouvrage complète fort utilement les travaux déjà publiés, à l'occasion du Centenaire de la Grande Guerre, sur la bataille de Nancy.

     

    ‡ 1914, entre Seille et Grand Couronné, Christian Lapointe, imprimerie Lor'Numérique, 2015, 164 p., ill. (18 €).

  • Emile Gallé et le verre

    Emile Gallé (1846-1904), artiste, industriel d'art et président de l'Ecole de Nancy, est demeuré célèbre pour son œuvre de verrier. Il a su, dans cette matière, exprimer intensément la multiplicité de ses recherches et de ses engagements.

    Riche de 458 pièces, la collection des verreries de Gallé conservée au musée de l'Ecole de Nancy est passionnante à plus d'un titre, par la quantité et la qualité des pièces, par la diversité et l'étendue des inspirations et des techniques. Elle est une référence pour appréhender l'œuvre du verrier.

    Cette collection revêt, de plus, un caractère symbolique fort : c'est l'artiste lui-même qui a choisi en 1904, les premières pièces qui la constituent. Des enrichissements successifs ont permis de réunir services de verres, objets d'art, luminaires et études situés entre 1867, date de ses premières créations personnelles, et 1904, année de sa disparition, marquée par l'aboutissement de ses expériences formelles et décoratives.

    Un bel ouvrage à parcourir pour découvrir cette remarquable collection mise en valeur dans le cadre du musée de l'Ecole de Nancy.

     

    ‡ Emile Gallé et le verre. La collection du musée de l'Ecole de Nancy, collectif, éditions Somogy, 2014, 221 p., ill. (35 €).

  • "De Nancy au Camp des Romains 1914" par le général Ludwig von Gebsattel

    Baron Ludwig von Gebsattel, général commandant le 3ème corps d'armée bavarois en 1914.

    En 1933, le docteur Georges du 8ème régiment d'artillerie de Nancy traduisait les mémoires du général allemand von Gebsattel. Depuis 80 ans, ce tapuscrit est resté inédit malgré l'intérêt historique majeur pour la compréhension des batailles du Grand Couronné et du Saillant de Saint-Mihiel. Voilà enfin un outil important attendu par les historiens des batailles de Lorraine et par tous les amateurs d'histoire régionale !

    La version allemande de ces événements confirme l'âpreté des combats, l'acharnement pour remporter la victoire sur les forces françaises.

    La description précise des lieux, la présence des noms des combattants et leurs positions sur le terrain, leurs manœuvres bien préparées offrent au lecteur un autre éclairage des conflits en Lorraine. Même si nous sommes cités comme étant l'ennemi dans les propos du général commandant le 3ème corps bavarois, le lecteur sera pris dans l'action et découvrira peut-être que nous avons échappé de peu à un désastre le 11 septembre 1914, alors que les forces en présence prévoient chacune de leur côté la retraite. C'est la divine surprise qui fait attendre 24h00 au général de Castelnau et à ses généraux, alors que Nancy était bombardée par les forces allemandes commençant leur retraite décidée par le commandement suprême.

    Une équipe de passionnés, composée de Luc et Christian Dumont et Jean-Claude L'Huillier, a remis le travail du médecin-colonel Georges à l'honneur à l'occasion du centenaire de la Grande Guerre.

     

    ‡ Renseignements pour la souscription à cet ouvrage à l'adresse mail : lhuillierjc2@yahoo.fr 

  • Contrôler et punir les agents du pouvoir aux XVe-XVIIIe siècles

    Contrôler et punir. Ces actions souvent mal vécues par ceux qui sont concernés interrogent l'histoire sur certaines des plus graves inquiétudes politiques actuelles : l'insuffisance, l'incompétence, l'indignité, voire la corruption, des dépositaires de l'autorité publique.

    Les onze contributions rassemblées dans ces actes abordent à l'époque de la création de "l'Etat moderne" les questions essentielles du statut des représentants du pouvoir, de leur choix, de leur responsabilité et de leur éventuelle sanction.

    Il est difficile de découvrir des cas qui soient suffisamment documentés, car souvent on préférait occulter les faute et la punition des agents indignes ! Mais plusieurs exemples - et notamment lorrains - ont été dénichés et sont traités complètement : ainsi les lorrains Claude de la Vallée, Blaison Barisel, Antoine Breton ou Charles François de Jouy. Mais aussi le financier breton Miron ou les Aoustenc en Languedoc.

    Et gare à l'agent qui pense que sa fonction publique lui donne davantage de droits qu'aux gens ordinaires ! Le juge peut le faire "déquarteler" pour haute trahison, justement parce que sa fonction induit tout au contraire des devoirs plus grands. Des leçons pour les détenteurs du pouvoir actuel ?...

     

    ‡ Contrôler et punir. Les agents du pouvoir XVe-XVIIIe siècles, Antoine Follain (dir.), éditions universitaires de Dijon, 2015, 254 p. (20 €).

  • Les décors peints et stuqués dans la cité des Médiomatriques (Ier-IIIe s. ap. JC)

    Il s'agit de la premier synthèse des résultats du programme de recherche intitulé "Les enduits peints gallo-romains sur les territoires des Leuques et des Médiomatriques". Consacré à Metz-Divodurum, il regroupe les contributions de chercheurs appartenant à différentes institutions et services de l'archéologie. Il offre un corpus exhaustif de plusieurs ensembles d'enduits peints souvent inédits mis au jour dans le chef-lieu des Médiomatriques. L'ouvrage prend en compte aussi bien le mobilier anciennement découvert que le plus récent prélevé lors d'opérations d'archéologie préventive durant ces trente dernières années.

    Témoin précieux et exceptionnel des élévations des constructions antiques dont il ne reste plus que des traces ténues, les enduits peints s'intègrent dans une réflexion globale sur l'architecture et l'habitation antique en Lorraine.

    Le livre passe en revue le contexte historique de l'antique Divodurum ainsi que l'histoire de la recherche archéologique à Metz et présente les peintures par site suivant un ordre chronologique.

     

    ‡ Les décors peints et stuqués dans la cité des Médiomatriques (Ier-IIIe siècle p.C.) - I. Metz-Divodurum, Dominique Heckenbenner et Magali Mondy (dir.), éditions Ausonius, 2014, 269 p., ill. (50 €).