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Les livres en Lorraine - Page 16

  • Les chimères de l'exil

    Au XIXe siècle, à l'heure du Reichsland. Chronique de l'exil, au travers du parcours de la jeune Louise Estreicher, qui comme de nombreux Alsaciens-Lorrains doit quitter pour toujours sa terre natale. Mais aussi portrait d'une famille déracinée et révélation d'un secret : celui qui lie Louise à son amie d'enfance.
     
    Un matin de 1872, la jeune Louise Estreicher quitte tout : sa famille, son village natal, sa langue aussi. Et abandonne l'idée de revoir un jour Sidonie, son amie de toujours. La guerre perdue, les Alsaciens sont contraints de devenir allemands. A moins d' « opter » pour la France. Et ce, sans espoir de retour.
     
    Louise trouve refuge dans la banlieue ouest de Paris où des Alsaciens forment déjà une communauté solidaire plutôt bien acceptée à l'arsenal de Puteaux, fondé par leur compatriote Kreutzberger. Commence alors une autre vie pour Louise, bien différente de celle que lui avait tracée son père.
     
    L'exil va transformer la jeune fille sans expérience en une femme forte, accomplie, amoureuse, s'épanouissant dans son rôle d'institutrice auprès de petits déracinés.
     
    Mais dans le coeur de Louise subsiste toujours le souvenir puissant de Sidonie, à qui un secret la lie à jamais.
     
     
    ‡ Les chimères de l'exil, Marie Kuhlmann, éditions Presses de la Cité, 2016, 349 p. (20 €).

  • 1940. Sauve qui peut !

    Raymonde Sigalas-Royer a 18 ans quand la Seconde Guerre mondiale éclate en mai-juin 1940 et qu'elle doit fuir avec sa famille sur les routes de l'exode. Cet exode jettera cette famille lorraine des environs de Toul sur les routes de France et les conduira jusque dans le sud-ouest.

    Ce plaisant récit autobiographique se lit comme une épopée burlesque et dramatique où l'héroïsme ordinaire d'une famille pris dans les soubresauts de l'Histoire parle à tous.

    Ce témoignage, rédigé avec beaucoup d'humour, est exemplaire sur la vie quotidienne vécue sous l'Occupation ; il nous décrit ces quatre années qui bouleversèrent à jamais la vie de l'auteur et de cette famille lorraine.

     

    ‡ Sauve qui peut ! 1940. Mémoires d'une jeune fille sous l'Occupation, Raymonde Sigalas-Royer, éditions L'Harmattan, 2016, 376 p. (29,50 €).

  • Domremy-la-Pucelle (88) : L'Abri du Pèlerin est démoli

    Le projet ne fait pas l’unanimité autour des sanctuaires de Jehanne, il n’empêche : les opérations de démolition de l’ancienne grande salle qui accueillait jadis les pèlerins du monde entier à l’occasion des fêtes johanniques de mai ont débuté ce 30 mars dans le bruit et la poussière.

    Deux énormes pelles appartenant à la société Voillaume de Neufchâteau se sont simultanément mises en mouvement jusque tard dans la soirée afin de mettre à terre un volume évalué à environ 5 000 m³. « Nous en profitons pour trier les matériaux et notamment la ferraille et procéderons dans la foulée au retrait des gravats », souligne Dominique Voillaume, de la société éponyme. Les opérations de désamiantage se sont déroulées la semaine dernière. Prochainement, pour des raisons de sécurité, c’est le restaurant L’Accueil du Pèlerin qui sera mis à terre. « Dans quinze jours, tout sera clair », sourit Dominique Voillaume.

    Erigée dans les années 1930, cette grande salle d’accueil dite « Abri du pèlerin » pouvait accueillir quelques centaines de personnes désirant pique-niquer. Le deuxième dimanche de mai, on voyait déferler là des dizaines de milliers de pèlerins. Environ 90 000 sur une seule journée, au seuil des années 1950. Le site laissera la place à un restaurant.

    [d'après Vosges Matin]

  • Entre Seille et Grand Couronné de 1915 à 1918 : mondialisation et après-guerre

    Ce quatrième opus de Christian Lapointe livre les recherches de l'auteur sur les batailles qui marquèrent l'est de la Meurthe-et-Moselle au cours de la Grande Guerre. Il traite en particulier des déplacements des régiments d'infanterie qui, au prix de lourdes pertes, ont maintenu courageusement la ligne de front sur la frontière de la Seille entre 1915 et 1918. Ces unités furent sans cesse harcelées, continuellement bombardées, jour et nuit, mais les fantassins et les chasseurs ont combattu héroïquement face à un ennemi déterminé.

    L'ouvrage se concentre essentiellement sur les combats du secteur du Grand Couronné, à l'est de Nancy, et sur la région de la Seille. Ces zones ont été très peu étudiées par les historiens de la Première Guerre mondiale, leur attention ayant été surtout attirée, dès 1915, par la guerre de position entre Verdun et la Somme.

    Christian Lapointe s'attache fort judicieusement à rappeler la violence des combats qui opposèrent les deux armées dans la reconquête des différents points stratégiques, mais aussi dans les travaux de maintien des défenses sur un front considérablement détruit et évacué de ses populations civiles.

    De la bataille du Xon jusqu'à la reconstruction, avec une réflexion sur la mondialisation de cette Grande Guerre et les conséquences de l'après-conflit, la présente étude nous livre un vaste panorama de la situation vécue dans ces régions de l'est lorrain.

     

    ‡ Entre Seille et Grand Couronné de 1915 à 1918 : mondialisation et après-guerre, Christian Lapointe, Cercle d'histoire de Laneuvelotte, 2016, 273 p., ill., cartes (30 €).

  • Sous le regard du loup

    Loup y es-tu ? Un paisible village vosgien des environs de Portieux attire journalistes et chasseurs, curieux de tout poil et de la France entière. Le loup serait de retour... Seule Marie, clairvoyante étudiante, prouvera qu'il ne faut pas craindre la nature mais bien la bêtise humaine.
     
    Claude, paysan de la plaine vosgienne, découvre dans l'un de ses parcs des brebis égorgées... Commence une histoire qui va ébranler la France entière en cette année 1977. Partout on glose sur "la nouvelle Bête du Gévaudan", sur "la Bête des Vosges" ! Et l'affaire prend bientôt un tour politique car non loin, dans son vaste domaine de Valdigny (Hadigny-les-Verrières ?), vit un mystérieux châtelain pas très fréquentable.
     
    Marie, fille de Claude et étudiante en philosophie à Nancy, milite pour le respect de la nature qu'elle aime tant. A l'acharnement masculin contre l'animal incriminé, elle oppose la bienveillance féminine.
     
    Entre roman "historique" et actualité vosgienne marquée par le retour en force du loup, ce plaisant opus de Gilles Laporte nous pose la question de l'éternel rapport de l'homme avec la nature.
     
    ‡ Sous le regard du loup, Gilles Laporte, Presses de la Cité, 2016, 360 p. (19 €).

  • A la croisée des destins

    Le Vosgien Roger Poinsot nous offre ici son cinquième roman historique ayant pour cadre l'histoire de notre Lorraine, entre 1735 et 1744.

    Dans A la croisée des destins, l'auteur nous conte le périple de deux jeunes Lorrains du sud partis en radeau sur le Madon depuis Mirecourt, et en suivant le cours de la Moselle et de la Meurthe pour arriver sur celui de la Vezouze face à l'extraordinaire château de Lunéville, petit bijou lorrain, dernier vestige de la splendeur du duché de Lorraine avant la disparition de Stanislas.

    Histoire d'une rencontre improbable entre deux mondes : celui des humbles avec celui des puissants... Et le bateau est celui de l'ingénieur Vayringe, extraordinaire inventeur lorrain méconnu. Et en cette année du 250e anniversaire de la réunion de la Lorraine à la France, le lecteur redécouvre les circonstances de la mainmise du roi Louis XV sur les terres lorraines...

     

    ‡ A la croisée des destins, Roger Poinsot, éditions des Lutins, 2016, 85 p. (19 €).

    L'ouvrage est disponible par correspondance en envoyant ses coordonnées postales et le règlement (23 € franco) à : M. Roger Poinsot, 14 rue de la Joie, 88320 Marey.

  • Etienne Cournault (1891-1948), la part du rêve

    Ce catalogue est publié à l’occasion de l’exposition « Étienne Cournault (1891-1948) : la part du rêve », présentée du 26 février au 23 mai 2016 au musée des Beaux-Arts de Nancy.

    Né à Malzéville, Étienne Cournault (1891-1948) a grandi dans un milieu aisé et cultivé, fasciné par l’Orient et « l’ailleurs ». Décorateur « occasionnel » après avoir été remarqué par le collectionneur Jacques Doucet lors de l’exposition organisée par Max Berger à la galerie Vavin-Raspail en 1928, il commence une carrière parisienne ponctuée par des commandes, explorant avec poésie et ironie la frontière entre les beaux-arts et les arts décoratifs. Se nouent alors collaborations et amitiés avec d’autres proches de Doucet : Pierre Legrain et Rose Adler tandis qu’en 1929 il est l’un des artistes fondateurs de l’Union des artistes modernes.

    Très indépendant, « peintre avant tout et par-dessus tout », il fait bientôt de l’atelier de la Douëra le siège d’une œuvre aussi troublante que confidentielle. Il la nourrit par des recherches constantes sur les matériaux et expérimente avec bonheur de nombreuses techniques : peintures et objets sous verre avec miroir argenté, peintures au sable (dès 1923), pastels, gravures, et la fresque qu’il ne cesse de réinventer. Amoureux du visage humain, curieux des graffiti dès 1927 et de formes hybrides évoquant le surréalisme, voyageur parmi des constellations abstraites, Cournault invente sa propre modernité. « L’inutile, l’étrange, le mystère » habitent son monde.

    Cette « part du rêve » identifiée par André Chastel en 1951 est au cœur de l’exposition organisée par les musées des Beaux-Arts de Nancy.

     

    ‡ Etienne Cournault (1891-1948). La part du rêve, Blandine Chavanne et Charles Villeneuve de Janti (dir.), éditions Snoeck, 2016, 160 p., ill. (22 €).

  • Un chouan lorrain

    Un neveu et son oncle. Français de l'étranger. Émigré de l'intérieur. C'est ainsi que chacun d'eux se qualifie. Tout les séparerait s'il n'y avait les liens familiaux. Lorsque l'oncle décède, c'est le neveu, à savoir le narrateur, qui est chargé de régler la succession. Une occasion unique pour le Français de l'étranger de tenter de comprendre les ressorts secrets de la destinée de l'émigré de l'intérieur. "Il y avait quelque chose d'à la fois touchant et amusant de voir cet homme de la terre chercher ses mots pour qualifier ses attachements, il parlait de son appartenance, de sa retirance."

    Ce récit bref mais dense est un cri. Cri sourd d'un Français ordinaire, d'un vieil homme qui sent le sol s'effondrer sous ses pieds, d'un arbre meurtri par le temps qui dans un ultime élan s'en va quérir dans "les fonçailles" de l'Histoire les signes de sa singularité.

    Michel Louyot est né en Lorraine le jour des accords de Munich (30 septembre 1938). Ce diplomate a vécu plus de vingt ans en Europe centrale, orientale et en Russie avant la chute du Mur de Berlin, puis a enseigné la littérature française à l'université de Kurume, au sud du Japon. Écrivain de la frontière, Michel Louyot cherche au moyen de l'écriture un enracinement dans ce que Simone Weil - la philosophe chrétienne - appelle "la partie muette" et qu'il désigne comme "la mitoyenneté" vécue comme valeur. Ce nouveau territoire invisible et extensible à l'infini, il le nomme Lorraine et il en fait de manière évidente ou latente le véritable personnage de ses livres.

     

    ‡ Un chouan lorrain, Michel Louyot, éditions des Paraiges, 2016, 115 p. (13 €).

  • L'Art en héritage : sur les traces des Donzelli en Meuse

    Un père et son fils. Deux immigrés italiens, deux artistes venus s'installer en Meuse pour y exercer leur talents artistiques. Les auteurs sont partis sur les traces laissées en terre meusienne par deux hommes talentueux et généreux. Duilio et Dante Donzelli ont imprimé leur marque artistique et spirituelle bien au-delà de leur village d'adoption de Lacroix-sur-Meuse ; de nombreuses églises meusiennes ainsi que des villages à travers la France ont bénéficié des talents du peintre et du sculpteur venus d'Italie...

    L'ouvrage invite à revisiter les œuvres des Donzelli désormais inscrites sur les murs et dans les nefs des édifices cultuels meusiens : fresques à caractère religieux, portraits, images de saints, sculptures, éléments d'architecture et monuments aux morts se laissent découvrir dans de nombreuses communes meusiennes.

    Outre qu'il s'agit de la première biographie des artistes, le livre est également un magnifique catalogue des œuvres picturales et sculptées des Donzelli père et fils.

     

    ‡ L'Art en héritage. Sur les traces des Donzelli en Meuse, Dominique Lacorde et Patricia Pierson, éditions Dacres, 2016, 255 p., ill. (30 €).

  • Procès de sorcellerie aux XVIe et XVIIe siècles en Alsace, Franche-Comté et Lorraine

    Les manuels d'histoire n'en font que peu de cas, mais à la fin du Moyen Âge, des bûchers sont dressés dans toute l'Europe chrétienne et consument des milliers de femmes condamnées pour sorcellerie.

    En suivant le fil de ses recherches historiques, le Vosgien Jacques Roehrig met au jour un épisode sombre de notre histoire, dont il se fait l'écho retentissant, et qui résonne jusqu'à nos jours par sa saisissante et effroyable actualité. Après avoir analysé le contexte qui a vu naître ces grands procès de sorcellerie des XVIe et XVIIe siècles, l'auteur se consacre au territoire correspondant aux actuelles régions emblématiques d'Alsace, de Lorraine et de Franche-Comté, pour y mener son enquête.

    Dans cette période trouble marquée par les crises économiques et les guerres, les autorités tant laïques que spirituelles stigmatisent, sous le règne de la peur, un pan marginalisé de la société sous prétexte qu'il pactise avec le Diable, responsable de tous les malheurs d'ici-bas. Est ainsi créé le crime mixte de sorcellerie qui permettra aux institutions judiciaires d'aggraver une simple querelle de voisinage en acte de sorcellerie dont l'enjeu devient la condamnation à mort.

    En dévoilant le déroulement de ces procès, et en allant jusqu'à rapporter le récit détaillé de trois d'entre eux, Jacques Roehrig nous permet de découvrir les rouages et les ravages du système inquisitoire pour mieux comprendre ce que l'on appellera, des siècles plus tard, « la chasse aux sorcières ».

    En fin d'ouvrage et au-delà de son rôle d'historien, Jacques Roehrig prend position pour que soit honorée la mémoire de ces femmes - mais aussi des hommes - persécutées. Obéissant au désir de leur redonner corps, il dresse ainsi, sur la base des archives consultées, un « Mémorial des sorcières », riche de plus de 5000 noms, qui intéressera les chercheurs, les généalogistes comme tous les autres curieux.

     

    ‡ Procès de sorcellerie aux XVIe et XVIIe siècles - Alsace, Franche-Comté, Lorraine, Jacques Roehrig, éditions Trajectoire, 2016, 376 p. (25 €).

  • L'Odyssée du quartier Saint-Epvre de Nancy

    [ER]

  • Lacordaire : le prédicateur, le religieux

    Quelle place pour la religion dans la société ? Cette question, c'est le christianisme qui l'a posée pour la première fois par la distinction qu'il impose entre la cité de Dieu et la cité des hommes. La Révolution de 1789 fut un fracture essentiellement religieuse et qui a dominé tout le XIXe siècle. Dans la recherche d'un nouvel équilibre, quelques personnalités illustrent magnifiquement le renouveau catholique dans la France post-révolutionnaire. Ce renouveau est fait de la redécouverte romantique du "génie du christianisme", de son intelligence, de son art, de sa tradition. Il s'accompagne aussi d'une réflexion nouvelle sur la nécessité que ce christianisme soit libre vis-à-vis des pouvoirs politiques. Il est enfin marqué par une ouverture sincère à la question de la justice sociale.

    Ces trois lignes d'inspiration sont admirablement conjuguées et illustrées par l'immense figure du père Lacordaire. Âme sensible et très grand orateur, il redonnera au christianisme ses lettres de noblesse dans une époque où le talent littéraire exerçait à juste titre une influence intellectuelle et sociale certaine. Soucieux de justice, il mettra son rayonnement personnel au service d'une générosité sociale incontestable et d'un sens très perspicace des exigences de la liberté. Emerveillé par l'Eglise à laquelle il sera fidèle au-delà de son amitié avec La Mennais, il sera un défenseur de sa liberté et de sa tradition. En restaurant en France l'Ordre des Dominicains - et en refondant le premier couvent à Nancy en 1843 -, il entreprendra une œuvre d'une incontestable fécondité et ce, jusqu'à nous jours.

    C'est avec bonheur que l'on suit cette vie pour réfléchir avec Lacordaire à la grande question de savoir comment servir d'un seul élan Dieu et la liberté.

     

    ‡ Lacordaire. Le prédicateur, le religieux, Aimé Richardt, éditions François-Xavier de Guibert, 2015, 240 p. (18 €).

  • Une enfance lorraine, 1921-1929

    Jeanne Viot, née de Martimprey de Romécourt, a entrepris de raconter les années de sa prime jeunesse. Truffé d'anecdotes savoureuses, ce livre de souvenirs conte avant tout l'histoire de sa maison familiale, une ferme fortifiée lorraine du XVIe siècle, employant jusqu'à une trentaine de personnes au début du XXe siècle. Surgi alors à nos yeux un monde disparu - et qui pourtant à moins de cent ans -, immuable depuis des siècles, rythmé par les saisons, les événements familiaux heureux ou tristes. Les générations se succèdent, le domaine de Romécourt demeure.

    Ces mémoires de jeunesse, écrites sur un ton fort plaisant, évoque un monde rural désormais disparu. L'auteur, au soir de sa vie, a voulu transmettre aux générations qui feront le monde de demain ce que furent ses années de jeunesse en Lorraine, marquées par l'insouciance et les bonheurs simples de l'enfance, juste après les terribles années de la Grande Guerre.

     

    ‡ Une enfance lorraine. Souvenirs presque oubliés 1921-1929, Jeanne Viot, éditions des Paraiges, 2015, 159 p., ill. (15 €).

  • Jeanne d'Arc, le procès de Rouen

    Le 21 février 1431 s'ouvre l’un des plus fascinants et décisifs procès de l’Histoire : celui de Jeanne d’Arc.

    Cette jeune fille de 19 ans, prétendue analphabète, hallucinée, hérétique, sera en moins de cent jours condamnée à être brûlée vive.

    Dès le premier interrogatoire, les juges, Cauchon en tête, assènent les coups. Ils sont prêtres, docteurs en théologie, familiers du droit canon, décidés à la faire plier.

    Dès sa première parole, Jeanne, seule à la barre, déjoue les pièges des hommes d’Église et de loi. Elle fait preuve d’un ton libertaire, habile et plein d’humour qui les déstabilise par la force de sa sincérité.

    Les voix, puisque c’est là l’essentiel, portent.

    Cent jours durant, va se jouer, en cette froide salle d’audience, l’éternel combat de la vérité.

    Tout procès se conclut dès la première audience. Jacques Trémolet de Villers, plaideur des plus importants procès politiques de ces dernières décennies, décrypte les paroles échangées et nous livre, en voix off, son commentaire jour après jour. Il introduit son lecteur dans la salle, lui fait comprendre les convictions des parties, et surtout lui fait saisir le courage sensible du personnage de Jeanne, jusqu’à craindre l’issue…

    ll y a du bon dans la procédure. Elle conserve, comme des pierres précieuses dans une châsse, un véritable trésor, et demeure en dernière analyse la seule raison sérieuse d’organiser la justice des hommes. Le texte intégral du procès, seul témoignage à faire véritablement entendre Jeanne, a été élaboré, de façon minutieuse, à partir des actes authentiques (les minutes conservées en latin et en français), vérifiés aux meilleures sources et complétés par les dépositions du procès d’annulation.

     

    ‡ Jeanne d'Arc. Le procès de Rouen 21 février-30 mai 1431, Jacques Trémolet de Villers, éditions Les Belles Lettres, 2016, 311 p. (24,90 €).

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  • Verdun et la Grande Guerre par les images d'Epinal

    Comment les images d’Épinal voyaient-elles Verdun et la Grande Guerre ? Comme les Français d’alors ! En admiration pour leurs soldats, les poilus, bien sûr, et haineux envers l'ennemi, le « boche », caricaturé à l’extrême.

    Éducatives, narratives, colorées, soucieuses du détail, restituaient-elles pour autant la réalité ? N’étaient-elles pas de la simple propagande ?… L’auteur rebondit sur chacune d’elles pour nous raconter l’histoire de la Grande Guerre, celle des militaires, des civils, des objets du conflit.

     

    ‡ Verdun et la Grande Guerre par les images d'Epinal, Myriam Blanc, éditions du Chêne - Imagerie d'Epinal, 2016, 224 p., ill. (19,90 €).

  • Henri Lacordaire

    Le Frère Henri Lacordaire (1802-1861) est, avec l’abbé Félicité de Lamennais et Jean-Marie Vianney, le saint curé d’Ars, le prêtre catholique français le plus célèbre du XIXe siècle. Il est le prédicateur qui a attiré des foules innombrables, mêlant croyants et incroyants. Il a eu le courage d’assumer la destinée de son pays et a montré à ses contemporains l’importance de la séparation de l’Église catholique et de l’État, puis comment concilier l’ordre politique issu de la Révolution de 1789 et les ordres religieux, enfin comment combler le fossé entre les possédants et les démunis.

    Fondée sur des lettres souvent inédites, cette biographie magistrale nous restitue Lacordaire tel qu’en lui-même : croyant et homme public, patriote et partisan de la papauté, homme d’action et visionnaire. De ses lectures de Rousseau à sa vocation sacerdotale, de son engagement politique à son action pour la refondation de l’Ordre des frères prêcheurs en France, de ses amitiés à la direction de l’école de Sorèze, c’est bel et bien un héros du grand roman de la France que dessine Anne Philibert.

    Alors qu’on célèbre le 800e anniversaire de la fondation de l’Ordre des Dominicains, voici un ouvrage sur un de ses membres qui, toute sa vie, en a suivi la devise : "Vérité". Et qui, au nom de cette vérité, a affirmé : « C’est l’Évangile qui a déclaré les hommes égaux devant Dieu, qui a prêché les idées et les œuvres de fraternité. »

    Lacordaire a aussi marqué de son passage la Lorraine en restaurant à Nancy, en 1843, le premier couvent des Dominicains sur le territoire français. L'auteur revient, dans le cadre d'un long chapitre, sur cet épisode important de la vie de Lacordaire.

     

    ‡ Henri Lacordaire, Anne Philibert, éditions du Cerf, 2016, 912 p. (39 €).

  • Le Luxembourg, d'une guerre à l'autre

    Nos voisins - et cousins - Luxembourgeois se penchent dans cet ouvrage sur la douloureuse période marquée par les deux derniers conflits mondiaux et les conséquences politiques sur l'indépendance du Grand-Duché.

    L’auteur relate cette période pendant laquelle le Luxembourg a réussi à maintenir son indépendance malgré l'invasion allemande de mai 1940, le rôle de la grande-duchesse Charlotte - incarnation de la résistance au nazisme - dans cet épisode de l’histoire. Les pages relatives au retour de la grande-duchesse dans son pays en 1945 et à l’attachement à sa personne qu’il a suscité sont particulièrement émouvantes.

    Richement illustré et documenté, le livre intègre, de façon originale, plusieurs fac-similés de documents de l’époque, parmi lesquels l’affiche présentant les portraits des chefs des nations alliées en exil à Londres pendant la seconde guerre mondiale (la reine Wilhelmine des Pays-Bas, le roi Pierre de Yougoslavie, le roi Georges de Grèce, le roi Haakon de Norvège et, bien sûr, la grande-duchesse Charlotte). On y découvre aussi le fac-similé du télégramme adressé à la grande-duchesse Charlotte par le général de Gaulle, qui se termine par ces mots : « Dans le monde libéré, le Luxembourg sera plus que jamais proche de la France ».  Le Grand-Duché reste aussi très proche de la Lorraine. Belle occasion de se souvenir des pages d'histoire communes à nos deux territoires.

     

    ‡ Le Luxembourg, d’une guerre à l’autre. L’indépendance du Grand-Duché dans la tourmente, Steve Kayser, éditions Imprimerie Centrale, 2016, 176 p., ill. (25 €).

  • L'Echo des Trois Provinces de février-mars 2016

    Le magazine des habitants du Pays des Trois Provinces - aux confins de la Lorraine, de la Comté et de la Champagne - propose dans son numéro de février-mars 2016, un vaste panorama des activités et de l'histoire de ce pays rural. A lire notamment :

    - Châtillon-sur-Saône : nobles et notables de la prévôté ducale de Lorraine

    - visite de l'ermitage de Barcan

    - Cherlieu, l'abbaye cistercienne en Comté de Bourgogne

    - l'abbé Tavel, un curé pas très catholique

    - le cadran solaire de Lamarche

    - les Cahiers de Melle Marchal (1914-1918)

    - la tour d'Amance de 1478

    - histoire de la cuisine : la chandeleur

    - la vie des associations

    - les manifestations dans le Pays des Trois Provinces

     

    L'Echo des Trois Provinces est disponible sur abonnement en adressant ses coordonnées et le règlement (24 € à l'ordre de ADP3P) à : ADP3P, 10 rue Jules-Ferry, 88320 Martigny-les-Bains

  • André Charlier, le prix d'une oeuvre

    Après avoir été blessé et fait prisonnier en Allemagne pendant la première guerre mondiale, André Charlier se tourna finalement vers l’enseignement. Devenu Directeur de l’École des Roches de Maslacq (Pyrénées atlantiques), transférée ensuite à Clères (Seine maritime), sa grande œuvre sera la formation de la jeunesse. Son ami Paul Claudel voit en Charlier, beaucoup plus qu’un éducateur, un maître spirituel : « le maître idéal suivant l’Esprit de Dieu et le cœur chrétien ».

    Et Mgr Henri Brincard, évêque du Puy-en-Velay (†) résume ainsi cette œuvre de formation de la jeunesse : « un élan de toute l’âme vers “la Lumière” ». John Keith, un jeune américain venu étudier pendant quelques mois à Clères, confiait y avoir trouvé « une école simple et non pas prétentieuse », où l’on se « trouve face à face avec Dieu ».

    L’instrument de cette rencontre avec Dieu était André Charlier lui-même, comme Antoine de Lévis Mirepoix l’explique dans la préface.

    Mais cette œuvre exigea d’André Charlier qu’il renonce, après la mort de sa première femme en 1940, à redonner un véritable foyer à ses propres filles, sacrifice douloureux à son cœur de père et sur lequel il revient souvent dans le Journal qu’il écrivit à leur intention : « Vous avez eu [à Maslacq] une vie fort agréable en somme, et je pense qu’elle restera pour vous comme un beau souvenir. Pas un vrai foyer sans doute, mais qu’y puis-je ? J’ai dû sacrifier cela à l’École, et ce n’est pas moi qui ai voulu assumer cette charge ». Par ces sacrifices librement consentis, André Charlier fut un « témoin de l’Éternel », comme il se définit lui-même. Son ami Gustave Thibon l’avait compris, qui lui écrivait : « Je pense souvent, très souvent à vous comme à l’un des derniers témoins des choses qui demeurent. »

    C’est ce témoignage de toute une vie que nous livre cette première biographie d’André Charlier écrite par Dom Henri, bénédictin à l'abbaye Sainte-Madeleine du Barroux.

     

    ‡ André Charlier, le prix d'une œuvre, Père Dom Henri osb, éditions TerraMare - éditions Sainte-Madeleine, 2015, 573 p., ill. (25 €).

  • Mademoiselle de Jessincourt

    Sur fond de fête impériale puis de désastre de la guerre de 1870, Mademoiselle de Jessincourt se déroule dans le petit monde d'une sous-préfecture nommée Amermont (en fait Briey), à l'ombre de la "grande cité" de Metz. Cernée par les anciens remparts, la ville haute de Briey abrite l'église, l'hôtel de ville, le tribunal et la sous-préfecture, ainsi que les vieilles familles de la société briotine. Metz, quant à elle, brille des ors du Second Empire et du prestige de son École d'application du Génie et de l'Artillerie, respirant une insouciante quiétude d'avant-guerre.

    1859. L'héroïne, la quarantaine au début du livre, perd sa mère despotique. Désormais, elle va partager son existence entre sa grande passion pour l'impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, et sa tendresse pour sa nièce, qu'elle aime comme sa propre fille. Pour cette dernière, elle se résigne à tous les sacrifices qui ne sont payés finalement que d'ingratitude. Les malheurs s'abattent sur Louise de Jessincourt : deuils, chagrins domestiques, abandons. C'est ensuite la guerre et l'invasion, puis la solitude grandissante, où elle s'enfonce avec une farouche obstination. Sa vie misérable de recluse s'achève après la plus triste et la plus navrante agonie, aux accents balzacien et flaubertien.

    Voici une réédition bienvenue du célèbre roman du meusien Louis Bertrand, après celles de Saint Augustin puis de Sainte Thérèse d'Avila (chez éditions Via Romana).

    Le roman est précédé d'une rapide biographie de Louis Bertrand.

     

    ‡ Mademoiselle de Jessincourt, Louis Bertrand, éditions des Paraiges, 2015, 297 p., ill. (20 €).

  • L'art de bâtir dans les châteaux forts en Alsace

    De la fin des invasions magyares, dans le second tiers du Xe siècle, jusqu'en 1300, l'Alsace connut un accroissement continu de chantiers de constructions fortifiées privées, traduit par l’édification de dizaines de châteaux sur le versant oriental des Vosges. Posés sur un sommet bien visible, ces édifices cumulaient les fonctions de résidence privée et de protection publique, et leurs parements furent conçus pour répondre au mieux à de telles exigences militaires.

    Notre connaissance des chantiers de construction, ou « art de bâtir », a connu de grandes avancées grâce à l’archéologie du bâti accompagnant les restaurations entreprises en Alsace depuis trois décennies. Ces études permettent, par la documentation des phases de construction, d’aborder les questions relatives au fonctionnement d’un chantier et à la gestion des matériaux. En raison du nombre considérable de sites, la recherche a été centrée sur un corpus d’une vingtaine d’exemplaires, représentatifs sur le plan chronologique et illustrant la diversité des ressources géologiques réparties entre le socle gréseux au nord et la zone cristallophyllienne, plus diverse, au sud du massif. L’étude intègre, de ce fait, l’identification de carrières médiévales et une ouverture vers les sciences dites « dures » à travers les analyses physico-chimiques des matériaux. Cette démarche novatrice permet d’aborder la composition des mortiers ou la mise en évidence de la sélection des roches employées dans les parements et/ou le blocage. Elle contribue à révéler l’existence de circuits d’approvisionnements courts des divers matériaux nécessaires à la construction (pierres, chaux, sable, eau…). La mise en route du chantier est abordée par le biais de l’étude des traces d’échafaudages, d’engins de levage, voire de la décomposition des étapes des travaux. A travers l’histoire de la construction, nous abordons les savoir-faire mis en œuvre, réalisés par une main d’œuvre salariée ou servile, la manière de les organiser dans le déroulement du chantier, et le poids de leur investissement pour le maître d’ouvrage.

    La multitude de châteaux forts édifiés entre Xe et la fin du XIIIe siècle révèle les choix, voire la compétition, entre un modèle imposé d’architecture monumentale en blocs à bossages, apanage des tailleurs de pierres, et celui, économiquement différent, d’une architecture du moellon et du mortier, mis en œuvre après 1200 par le maçon dans les résidences de ministériels comme les forteresses royales.

     

    ‡ L'art de bâtir dans les châteaux forts en Alsace (Xe-XIIIe siècles), Jacky Koch, PUN-EDULOR, 2015, 561 p., ill., cartes (38 €).

  • Visages de Verdun

    Qu'est-ce que la France ? A cette question, Verdun apporte la plus bouleversante et la plus précise des réponses.

    Trois cent mille soldats français et allemands sont morts pendant les trois cents jours de la bataille de Verdun, entre les mois de février et décembre 1916. A l'échelle démesurée de la Grande Guerre, ce n'est pas si important, rapporté au paysage de Verdun, à cet amphithéâtre de sombres collines que le regard embrasse en un instant, c'est vertigineux.

    Nul ne peut prétendre connaître la France et ce qui fait le fond de notre pays, ce peuple très ancien et mêlé qui vit là, au bout de l'Europe, s'il n'a posé son regard sur cet horizon de bois élevés qui s'appellent le Mort-Homme, la cote 304, Douaumont, Vaux, Fleury, le bois des Caures... Nul ne peut comprendre la relation singulière qui s'est nouée ici entre la France et l'Allemagne, s'il n'a vu sous l'Ossuaire de Douaumont les restes mélangés de leur commune humanité, témoignage d'une commune souffrance.

    Il s'est passé là quelque chose qui traverse le temps. Visages de Verdun en dévoile l'âme par la conjugaison de photos inédites et d'un récit prenant.

     

    ‡ Visages de Verdun, Michel Bernard, éditions Perrin, 2016, 253 p., ill. (27 €).

  • La guerre d'Algérie : les combattants français et leur mémoire

    La guerre d’Algérie a mobilisé près de deux millions d’hommes. Ces derniers gros bataillons de la République, engagés pour huit longues années, reviennent avec des séquelles et des blessures qui ne cessent aujourd’hui encore de les hanter. Les sentiments mêlés de honte ou de révolte que suscite ce conflit en soulignent toute l’ambiguïté : cette guerre continue de déranger les consciences.

    Fruit d’une enquête de vingt et un ans auprès de mille témoins et d’une connaissance du terrain, cet ouvrage restitue le vécu et la mémoire de cette dernière génération du feu. Appelés et réservistes, mais aussi professionnels, paras ou légionnaires, livrent ici, souvent pour la première fois, leur vision de cette guerre, que certains estiment avoir militairement gagnée.

    Gêneur qui empêche de commémorer en rond, l’historien ne peut que constater le traumatisme et sa pérennité. Achevé après un dernier voyage en Grande Kabylie, en avril 2015, en compagnie d’un des combattants cités, l'ouvrage nourrit le vœu de guérir les plaies côté français et d’œuvrer à la réconciliation des deux rives de la Méditerranée...

     

    ‡ La guerre d'Algérie. Les combattants français et leur mémoire, Jean-Charles Jauffret, éditions Odile Jacob, 2016, 298 p. (23,90 €).

  • Paroles de Verdun

    L'auteur a réuni un florilège de lettres de poilus toutes écrites au moment de la bataille de Verdun par des soldats de conditions sociales et d'opinions politiques, philosophiques ou religieuses extrêmement diverses.

    Du 21 février au 18 décembre 1916, ce fut "l'enfer de Verdun". Au jour le jour, durant ces dix longs mois, les combattants ont écrit à leur famille ou à leurs proches, et leurs lettres révèlent en direct la tragédie de cet événement. Jean-Pierre Guéno en a réuni un florilège, qui témoigne de l'endurance de ces hommes à la boue des tranchées, à la faim, à la soif, au désespoir, et à l'incompétence des élites militaires, celle de Joffre par exemple, qui fit désarmer les forts de la ville six mois avant la ruée allemande.

    "Verdun" est une bataille à somme nulle : 301 jours d'affrontements sévères pour, au final, raccompagner les Allemands à la case départ, laissant la Meuse tel un immense champ voué au carnage jusqu'en novembre 1918. Restent l'humanisme, la formidable bravoure des poilus, à la fois victimes et héros.

    La sensibilité et la finesse du travail précédent de l'auteur dans Paroles de poilus se retrouvent dans ce recueil de lettres qui rend hommage à leurs auteurs - poilus célèbres ou inconnus - et les immortalise.

     

    ‡ Paroles de Verdun, Jean-Pierre Guéno, éditions Perrin, coll. Tempus, 2016, 402 p. (9 €).

  • La Nouvelle revue lorraine n° 36 : hommage au peintre d'histoire vosgien Pierre-Dié Mallet

    Dans sa dernière livraison, La Nouvelle revue lorraine rend un bel hommage à Pierre-Dié Mallet, le dernier peintre d'Histoire lorrain, décédé voici 40 ans.

    On y lira aussi avec plaisir de nombreuses anecdotes tirées de l'histoire de notre Lorraine, en particulier :

    - quelques propos sur le 250ème anniversaire de l'annexion de la Lorraine et du Barrois par la France
    - la présence dominicaine en Lorraine
    - la maison de Jean Thiriot à Vignot
    - le retour du docteur Marchal de Lorquin
    - un tunnel sous la frontière
    - l'évêque de Verdun jette l'interdit sur l'église et le cimetière de Combres
    - Marguerite de Mouilly
    - le camp de Lunéville
    - le secret du chemin de croix de Blainville
    - un Malgré-nous de 1914
    - l'Hôtel de Lillebonne à Nancy
    - Louise de Vaudémont, une Lorraine reine de France
    ... et encore bien d'autres anecdotes, info's et notes de lecture !

     

    La Nouvelle revue lorraine est disponible dans les bonnes librairies en Lorraine et sur abonnement (38 €, 6 numéros) en adressant vos coordonnées postales et le règlement (chèque à l'ordre de "NRL SEP HELENUS") à LA NOUVELLE REVUE LORRAINE, LE TREMBOIS, 54280 LANEUVELOTTE.

  • Dans l'enfer de la Somme, dans les airs et sur terre - 1916-1918

    La Somme fut le théâtre sanglant des plus grandes confrontations de la Première Guerre mondiale. La première bataille de la Somme, offensive franco-britannique de juillet à novembre 1916, fut l'une des luttes les plus meurtrières de l'histoire. La seconde se déroula à l'été 1918 en réponse à une attaque allemande destinée à percer les lignes alliées de la Somme à la Manche. La contre-offensive alliée fut couronnée de succès et porta le coup d'arrêt à l'avancée allemande.

    Dès 1916 et la première bataille de la Somme, l'aviation, balbutiante au début des hostilités, devint la cinquième arme, décisive et indispensable. Assurément, la conquête de l'azur permit à nos poilus de s'extirper en vainqueurs de la boue pour reconquérir la terre de France. Jusqu'à l'armistice du 11 novembre, l'âpre lutte entre les aviateurs ennemis et alliés pour la suprématie de l'air transforma les avions aux membres légers et fragiles en des machines souples et puissantes capables des plus périlleuses acrobaties.

    Avec la Somme pour théâtre, l'auteur retrace l'essor de l'aviation militaire dans ses trois principales missions : observation, chasse et bombardement. Il nous délivre, de l'intérieur même de la carlingue, le récit poignant des prouesses des premiers fantassins de l'air français, belges, britanniques, italiens et américains. À partir de témoignages puisés à la source même, il fait revivre de nombreux héros injustement méconnus car dans l'ombre des As - Guynemer, Nungesser, Fonck, Navarre, etc. - auréolés de gloire. Bien peu ont survécu aux combats impitoyables menés contre les redoutés Fokker allemands. Mais tous ont fait preuve d'un courage, d'une audace et d'un esprit de sacrifice admirables.

     

    ‡ Dans l'enfer de la Somme. Dans les airs et sur la terre, 1916-1918, Georges Pagé, éditions Grancher, 2016, 361 p. (20 €).

  • La bataille aérienne de Verdun en 1916

    En février 1916, les Allemands élaborent un plan soigneusement préparé sur le front de Verdun. Sur une ligne de 40 kilomètres, dans les tranchées comme dans les airs, des millions d'hommes sont pris dans un duel géant où 400 000 soldats et pilotes français tomberont.

    Derrière ce chiffre colossal se trouvent des vies, des hommes. Et au milieu des furieuses batailles entre avions à cocardes et avions à croix noires naissent de grands pilotes, dont beaucoup trouvent la mort comme les capitaines de Beauchamp et Lafont ou le sous-lieutenant Boillot… Pilotes et poilus voient leur nombre diminuer jour après jour, mais continuent à combattre avec courage jusqu'à la victoire !

    Dans cet ouvrage, l'auteur nous donne une vision globale de cette bataille décisive de la Grande Guerre qui a impliqué autant les aviateurs et les poilus que les hommes de l'ombre : les mécaniciens, le personnel hospitalier et les femmes qui, à l'arrière, ont joué un rôle important dans la fabrication des munitions et des avions…

    Aucun sensationnalisme dans ce livre, uniquement les faits de ce bouleversant drame.

     

    ‡ La bataille aérienne de Verdun 1916, Georges Pagé, éditions Grancher, 2014, 289 p., ill. (19 €).

  • En Orient et en Occident, le culte de saint Nicolas en Europe du Xe au XXIe siècle

    N'a-t-on pas déjà tout écrit sur saint Nicolas, ce saint qui constitue un trait d'union entre l'Orient et l'Occident, ce saint - fait unique - dont le récit de la vie s'est prêté à de multiples réappropriations au fil des générations, jusqu'à incarner de nos jours le Père Noël ? Les nombreuses contributions du colloque réuni en 2013 à Lunéville et Saint-Nicolas-de-Port prouvent tout le contraire.

    Dues à des chercheurs venus de près d'une dizaine de pays différents, elles précisent les contours divers pris par la figure "nicolaïenne" et les étapes du développement de ce culte resté très vivace. De récentes fouilles archéologiques conduites sur le site de Myre/Demre, au berceau de saint Nicolas,  révèlent le dynamisme de la cité où vécut cet évêque, qui reste par bien des traits mystérieux. Des enquêtes minutieuses menées pour presque tout l'espace européen sur les attestations du culte (toponymes, prénoms, images, objets de dévotion, dédicaces des églises, fêtes aux rites spécifiques) placent Nicolas aux premiers rangs de la "cour céleste", et ce dès avant que ses reliques ne soient transférées de son tombeau d'origine à Bari (1097).

    La fortune du saint évêque, qui toucha des milieux très divers (aristocratie, jeunes clercs, marchands...) ne s'est alors plus démentie : à partir du second millénaire, Nicolas s'imposa comme une référence majeure de la Russie à l'Irlande et de la Pologne aux Balkans ou à la péninsule Ibérique en passant par la Lorraine, bien sûr, tout en se prêtant à des innovations étonnantes, jusqu'à se voir mêlé à la vie publique.

     

    ‡ En Orient et en Occident, le culte de saint Nicolas en Europe Xe-XXIe siècle, Véronique Gazeau, Catherine Guyon et Catherine Vincent (dir.), éditions du Cerf, 2015, 502 p., ill. (45 €).

  • Verdun 1916

    Cet affrontement extraordinaire est raconté, à l'occasion de son 100e anniversaire, par deux historiens de la Grande Guerre reconnus l'un en France, l'autre en Allemagne.

    Plus longue et plus dévastatrice que les autres batailles de la Première Guerre mondiale (300 000 morts), Verdun apparaît comme le lieu d'une des batailles les plus inhumaines auxquelles l'homme se soit livré : l'artillerie cause 80 % des pertes, le rôle des hommes consiste surtout à survivre et mourir dans les pires conditions sur un  terrain transformé en enfer, tout cela pour un résultat militaire nul.

    Les batailles suivantes s'organisent autour d'une question centrale, celle du "mythe" de Verdun. Comment expliquer que cette bataille ait dans la mémoire française un statut si exceptionnel qu'elle résume toute la guerre ? Est-ce en raison de la violence extrême des combats, des souffrances inouïes des soldats, qu'elle est devenue le symbole même de la guerre ?

    Avec finesse et perspicacité, les auteurs s'unissent pour suivre les soldats et leurs chefs des deux côtés de la ligne de front. En décrivant avec minutie leur quotidien et en suivant l'évolution de l'opinion publique, de 1916 à nos jours, ils racontent comment s'est construit le "mythe" Verdun, jusqu'à devenir le symbole même de la Grande Guerre.

     

    ‡ Verdun 1926, Antoine Prost et Gerd Krumeich, éditions Tallandier, 2015, 320 p. (20,90 €).