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cour

  • Echanges, passages et transferts à la cour du duc Léopold (1698-1729)

    L'ouvrage s'inscrit dans le renouveau historiographique consacré aux milieux curiaux, qui met en évidence le rôle des cours dans la transmission des modèles politique et culturel, à travers la circulation des élites.

    Parce qu'elle appartient à un Etat frontalier situé entre France et Empire, la cour de Lunéville offre un observatoire privilégié pour étudier les phénomènes migratoires ainsi que les échanges entre les différents espaces auliques.

    Le règne de Léopold fait figure d'exception dans l'histoire politique de la Lorraine car il est synonyme d'une renaissance des duchés après les ondes de choc qu'a subi ce territoire des confins au XVIIe siècle. Après la vacance du trône durant près d'un demi-siècle, tout est à reconstruire et à réinventer. Par sa position limitrophe, la Lorraine ducale est depuis toujours prédisposée à accueillir les étrangers, mais la cour atteint encore un autre degré d'ouverture avec le nouveau souverain, élevé à la cour des Habsbourg à Vienne et désireux de rendre sa cour attractive, dès son arrivée à Nancy en 1698. Elle devient alors un espace de circulation intenses et un lieu de dialogue entre différentes nationalités.

    Cet ouvrage étudie ainsi le retentissement des pratiques culturelles et curiales des grands Etats dans une principauté ouverte sur l'Europe, montrant le rôle précurseur de la cour de Léopold, bien moins connue que celle de Stanislas, dans la diffusion des premières innovations politiques, sociales, économiques et religieuses à l'est du royaume de France.

     

    ‡ Echanges, passages et transferts à la cour du duc Léopold (1698-1729), Anne Motta (dir.), PUR, 2017, 292 p., ill. (23 €).

  • Fastes de cour au XVIIe siècle : costumes de Bellange et de Berain

     

    Coauteur avec Jérôme de La Gorce d’un superbe ouvrage, abondamment illustré, sur les « Fastes de cour au XVIIe siècle », l’universitaire nancéienne Paulette Choné est allée de découverte en découverte, au cours de son travail.

    A l’origine de la collaboration entre les deux auteurs, la commande, par l’Institut de France, d’un livre, dans la collection « Les Inédits de Chantilly » ; le château et ses collections étant la propriété de l’Institut. Jérôme de La Gorce, spécialiste du meusien Jean Berain, avait été contacté pour étudier les estampes de l’artiste des fêtes du Roi Soleil contenues dans un portefeuille acquis par le duc d’Aumale en 1854. Dans ce portfolio étaient également réunis 23 dessins d’un autre artiste. L’historien de l’art a estimé que ces œuvres émanaient d’un artiste de l’Ecole lorraine du XVIIe siècle et a aussitôt fait appel à la spécialiste du sujet, Paulette Choné. Au premier coup d’œil, Paulette Choné a attribué la paternité des dessins à Jacques Bellange.

    Radiographiés, les supports en papier ont laissé apparaître un filigrane avec double C (le chiffre du duc Charles III) et la croix de Lorraine. Le doute n’était plus permis. Vive émotion car on ne conservait, jusqu’à présent, que peu de dessins de cet artiste de la cour de Charles III de Lorraine, né vers 1575 et dont on a très peu d’éléments biographiques. D’un coup, le corpus de dessins de cet artiste maniériste doublait. Restait à savoir pour quelle occasion ces dessins de costumes avaient été réalisés et comment cet ensemble avait terminé son périple dans les collections du duc d’Aumale. L’enquête commençait. Pour la pérégrination des dessins et estampes, Internet a été d’un grand secours. En tapant « Berain » et « Bellange », est apparue la référence d’une vente à Londres, au début du XIXe siècle, de ce même ensemble de dessins et estampes.

    Pistant le tout en remontant le temps, l’universitaire est arrivée à un drapier de Sedan, Paygnon-Dijonval. Progressant dans ses investigations, Paulette Choné a acquis la conviction que les estampes de Bérain avaient été commandées au XVIIe siècle par un certain Pioche pour répondre au goût d’une clientèle avide des « people » de l’époque et de leurs fêtes. Quant aux dessins de Bellange, ils ont peut-être appartenu à Berain, né à Saint-Mihiel en 1640, donc beaucoup plus jeune que Bellange et qui admirait son travail. L’ensemble a transité par la collection de la marquise de Pompadour, puis de Marigny. Un beau « pedigree » !

    Quant aux fêtes évoquées par Bellange, c’est en effectuant un travail de rat de bibliothèque aux Archives départementales de Meurthe-et-Moselle, précisément dans les liasses de la Chambre des comptes des ducs de Lorraine, où figure, dans le menu, la relation de la moindre dépense, ainsi que dans les archives de Mantoue, que Paulette Choné est arrivé à la conclusion que ces dessins avaient été produits à l’occasion du mariage du duc de Bar, fils de Charles III, avec Marguerite de Gonzague, en 1606. On sait, par ailleurs que Bellange, grand ordonnateur des festivités y avait participé. Il faisait aussi office de chorégraphe à la cour.

    Au travers de ces dessins et estampes, c’est tout le faste des fêtes à la cour de Lorraine, sur tout le Grand Siècle, qui revit sous la plume des deux auteurs.

     

    Fastes de cour au XVIIe siècle. Costumes de Bellange et de Berain, Paulette Choné et Jérôme de La Gorce, éditions Monelle Hayot, 2015, 264 p., ill. (39 €).

     

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  • La cour de Lorraine en ses meubles

     

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    Jacques Charles-Gaffiot, Danièle Véron-Denise et André Courbet ont dédicacé l'ouvrage à Lunéville.

    Patiemment et méthodiquement, Jacques Charles-Gaffiot poursuit ses recherches et ses investigations qui le mènent sur les traces du mobilier des derniers ducs de Lorraine. Son dernier ouvrage, « La Cour de Lorraine en ses meubles » a été présenté récemment à Lunéville à l'occasion de sa sortie. Un ouvrage qui, en complément des deux déjà édités, rassemble ses dernières découvertes.

    « Les travaux réalisés nous permettent de reconstituer quelques éléments de la fabuleuse collection du dernier duc de Lorraine et roi de Pologne, Stanislas. » Jacques Charles-Gaffiot saluait ainsi la collaboration établie avec Danièle Véron-Denise, André Courbet, Pierre Simonin, Dominique Brême et Tereza Bardi. Des remerciements étaient également adressés à Jean-Pierre Carciofi et Michel Bouard, deux lunévillois dont les recherches ont également collaboré à l'aboutissement de ce livre d'art.

    L'auteur, au terme d'une enquête minutieuse et collective, émet l'hypothèse que ce mobilier retrouvé (comprenant un lit, des fauteuils, des tentures) est issu d'une commande de Louis XIV en vue de cadeaux pour sa fille à l'occasion de son mariage avec le duc de Chartres (frère d'Elisabeth-Charlotte). Ce mobilier aurait pu se trouver à Lunéville lorsque leur fils, se rendant à Strasbourg, fit halte au château de Lunéville chez ses oncle et tante Léopold et Elisabeth-Charlotte de Lorraine à qui il a fait, alors, de nombreux présents.

    Un ouvrage du plus haut intérêt historique que tous les amateurs d’histoire et amoureux de la Lorraine se doivent de posséder.

    [d’après L'Est Républicain | 12.07.2008]