Contrôler et punir. Ces actions souvent mal vécues par ceux qui sont concernés interrogent l'histoire sur certaines des plus graves inquiétudes politiques actuelles : l'insuffisance, l'incompétence, l'indignité, voire la corruption, des dépositaires de l'autorité publique.
Les onze contributions rassemblées dans ces actes abordent à l'époque de la création de "l'Etat moderne" les questions essentielles du statut des représentants du pouvoir, de leur choix, de leur responsabilité et de leur éventuelle sanction.
Il est difficile de découvrir des cas qui soient suffisamment documentés, car souvent on préférait occulter les faute et la punition des agents indignes ! Mais plusieurs exemples - et notamment lorrains - ont été dénichés et sont traités complètement : ainsi les lorrains Claude de la Vallée, Blaison Barisel, Antoine Breton ou Charles François de Jouy. Mais aussi le financier breton Miron ou les Aoustenc en Languedoc.
Et gare à l'agent qui pense que sa fonction publique lui donne davantage de droits qu'aux gens ordinaires ! Le juge peut le faire "déquarteler" pour haute trahison, justement parce que sa fonction induit tout au contraire des devoirs plus grands. Des leçons pour les détenteurs du pouvoir actuel ?...
‡ Contrôler et punir. Les agents du pouvoir XVe-XVIIIe siècles, Antoine Follain (dir.), éditions universitaires de Dijon, 2015, 254 p. (20 €).