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louis xiv

  • Louis XIV

    Encore un ouvrage sur Louis XIV, va-t-on dire… Exact, mais celui-ci se distingue de tous les autres ! Il fut en effet le premier à tirer le grand roi de l’oubli où avaient voulu le reléguer depuis 200 ans les historiens officiels français, gardiens de l’orthodoxie jacobine, en répandant sur lui et son œuvre une « légende noire ».

    C’est à ce déjà « historiquement correct » que va s’attaquer, non sans courage, le Lorrain Louis Bertrand en 1923, dans un ouvrage au succès retentissant. Il le fit avec une surprenante originalité, en étudiant la personnalité du roi, ses traits de caractère, afin d’en tracer un portrait permettant d’éclairer et de comprendre son œuvre comme sa vie, dont il expose les traits les plus marquants.

    Le premier, en effet, Bertrand décrit Louis XIV de manière complète, « de l’intérieur », comme l’a si bien vu François Bluche. La profondeur de l’analyse psychologique jointe à l’élégance et à la limpidité du style contribuèrent à son éclatante réussite. Ses successeurs lui doivent beaucoup : il avait ouvert la voie.

    Louis Bertrand (1866-1941), écrivain original et puissant, Meusien de naissance, Normalien des plus brillants, succédera à Maurice Barrès sous la Coupole en 1925. Découvrant l’Algérie comme jeune professeur en 1891, il en fait l’une de ses principales sources d’inspiration (Le Sang des races, 1891 ; Pépète le bien-aimé, 1904), devenant le père de l’« algérianisme » (qui, plus tard, inspirera Albert Camus). Face à l’islam, il revient vers le christianisme, d’où son Saint Augustin (1913), Sanguis martyrum (1918) le roman des premiers martyrs chrétiens de l’Afrique du Nord romaine, puis Sainte Thérèse d’Avila (1927), ces trois ouvrages tout récemment réédités par Via Romana. Son éclatant Louis XIV (1923) réhabilite le grand roi et ouvre la voie à de nombreux successeurs. Avec Mademoiselle de Jessincourt (1911), grand roman de mœurs ayant pour cadre la région messine, il peut rivaliser avec Gustave Flaubert dont il se veut le disciple fidèle. Louis Bertrand est un grand écrivain français, un peu oublié, mais qu’on redécouvre avec un rare plaisir.

     

    ‡ Louis XIV, Louis Bertrand, éditions Via Romana, 2018, 377 p., 23 €.

  • Philippe d'Orléans

    Peu de figures ont été autant maltraitées que celle de Monsieur, Philippe de France, duc d’Orléans et frère de Louis XIV... Et beau-père du duc Léopold de Lorraine qui épousa sa fille, issue de son second mariage, Elisabeth-Charlotte d'Orléans.

    Sa personnalité, assez complexe et fascinante, est écrasée par celle du Roi-Soleil, qui occupe le devant de la scène. Presque toutes les sources lui sont hostiles. Sa première épouse, Henriette-Anne Stuart, en parle avec une hostilité acharnée ; dans les lettres débordantes de sa seconde femme, Elisabeth-Charlotte de Bavière - la princesse Palatine -, le mépris se mêle à l’indulgence et à la tendresse. Pour sa cousine, la Grande Mademoiselle, il demeure le prince gâté de son enfance. Ses précepteurs et conseillers se désespèrent de ne pas retrouver en lui les ambitions qu’ils s’empresseraient de cultiver à sa place. Il est vrai que son homosexualité, qu’il cultivait ouvertement avec notamment Philippe de Lorraine, dit le Chevalier de Lorraine, l’a beaucoup desservi chez ses contemporains et auprès de la postérité.

    La présente biographie s’emploie précisément à extraire Philippe d’Orléans de cette image pesante et déformante et à montrer un prince en action, par ailleurs mécène remarquable, valant bien davantage que sa trouble réputation. Elle nous restitue aussi la voix de Monsieur, qui s’est retrouvé muet au rendez-vous de l’Histoire.

     

    ‡ Philippe d'Orléans. Frère de Louis XIV, Elisabetta Lurgo, éditions Perrin, 2018, 393 p., 24 €.

  • La conquête de l'Alsace

    La conquête de l'Alsace au XVIIe siècle, qui porta la France sur le Rhin et au carrefour des voies européennes, fut une entreprise méthodique et de longue haleine. La diplomatie et la guerre se conjuguèrent pour rattacher au royaume de France, morceau par morceau, des territoires du Saint-Empire et des Villes libres fort disparates.

    L'ambition de Richelieu, prolongée par les habiles manœuvres de Mazarin, fut couronnée par la hardiesse de deux génies militaires : Turenne et Vauban. La capitulation de Strasbourg en 1681 permit à Louis XIV de donner forme et unité à une nouvelle province, l'Alsace.

    Après une longue période de guerres dévastatrices auxquelles participa le duc de Lorraine Charles IV, éternel opposant à Louis XIV, cette terre de culture germanique avec de fortes communautés protestantes commença sa lente intégration dans un royaume attentif à ne pas heurter les intérêts locaux et les mentalités spécifiques.

    La conquête des esprits prit le relais, alors que s'ouvrait un siècle inédit de paix et de prospérité.

     

    ‡ La conquête de l'Alsace. Le triomphe de Louis XIV, diplomate et guerrier, Jean-Pierre Kintz, éditions La Nuée Bleue, 2017, 608 p., ill. (29 €).

  • Fastes de cour au XVIIe siècle : costumes de Bellange et de Berain

     

    Coauteur avec Jérôme de La Gorce d’un superbe ouvrage, abondamment illustré, sur les « Fastes de cour au XVIIe siècle », l’universitaire nancéienne Paulette Choné est allée de découverte en découverte, au cours de son travail.

    A l’origine de la collaboration entre les deux auteurs, la commande, par l’Institut de France, d’un livre, dans la collection « Les Inédits de Chantilly » ; le château et ses collections étant la propriété de l’Institut. Jérôme de La Gorce, spécialiste du meusien Jean Berain, avait été contacté pour étudier les estampes de l’artiste des fêtes du Roi Soleil contenues dans un portefeuille acquis par le duc d’Aumale en 1854. Dans ce portfolio étaient également réunis 23 dessins d’un autre artiste. L’historien de l’art a estimé que ces œuvres émanaient d’un artiste de l’Ecole lorraine du XVIIe siècle et a aussitôt fait appel à la spécialiste du sujet, Paulette Choné. Au premier coup d’œil, Paulette Choné a attribué la paternité des dessins à Jacques Bellange.

    Radiographiés, les supports en papier ont laissé apparaître un filigrane avec double C (le chiffre du duc Charles III) et la croix de Lorraine. Le doute n’était plus permis. Vive émotion car on ne conservait, jusqu’à présent, que peu de dessins de cet artiste de la cour de Charles III de Lorraine, né vers 1575 et dont on a très peu d’éléments biographiques. D’un coup, le corpus de dessins de cet artiste maniériste doublait. Restait à savoir pour quelle occasion ces dessins de costumes avaient été réalisés et comment cet ensemble avait terminé son périple dans les collections du duc d’Aumale. L’enquête commençait. Pour la pérégrination des dessins et estampes, Internet a été d’un grand secours. En tapant « Berain » et « Bellange », est apparue la référence d’une vente à Londres, au début du XIXe siècle, de ce même ensemble de dessins et estampes.

    Pistant le tout en remontant le temps, l’universitaire est arrivée à un drapier de Sedan, Paygnon-Dijonval. Progressant dans ses investigations, Paulette Choné a acquis la conviction que les estampes de Bérain avaient été commandées au XVIIe siècle par un certain Pioche pour répondre au goût d’une clientèle avide des « people » de l’époque et de leurs fêtes. Quant aux dessins de Bellange, ils ont peut-être appartenu à Berain, né à Saint-Mihiel en 1640, donc beaucoup plus jeune que Bellange et qui admirait son travail. L’ensemble a transité par la collection de la marquise de Pompadour, puis de Marigny. Un beau « pedigree » !

    Quant aux fêtes évoquées par Bellange, c’est en effectuant un travail de rat de bibliothèque aux Archives départementales de Meurthe-et-Moselle, précisément dans les liasses de la Chambre des comptes des ducs de Lorraine, où figure, dans le menu, la relation de la moindre dépense, ainsi que dans les archives de Mantoue, que Paulette Choné est arrivé à la conclusion que ces dessins avaient été produits à l’occasion du mariage du duc de Bar, fils de Charles III, avec Marguerite de Gonzague, en 1606. On sait, par ailleurs que Bellange, grand ordonnateur des festivités y avait participé. Il faisait aussi office de chorégraphe à la cour.

    Au travers de ces dessins et estampes, c’est tout le faste des fêtes à la cour de Lorraine, sur tout le Grand Siècle, qui revit sous la plume des deux auteurs.

     

    Fastes de cour au XVIIe siècle. Costumes de Bellange et de Berain, Paulette Choné et Jérôme de La Gorce, éditions Monelle Hayot, 2015, 264 p., ill. (39 €).

     

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  • Les anniversaires célébrés en 2015

    Le blog du Maître-chat Lully nous invite à commémorer cette année les grandes événements suivants :

    fourier.jpg- le 3ème centenaire de la mort du roi Louis XIV

    - le 15ème centenaire de la fondation de l’abbaye Saint-Maurice d’Agaune

    - le 13ème centenaire de la naissance de Pépin III, dit le Bref

    - le millénaire de la fondation de la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg

    - le 9ème centenaire de la fondation de l’abbaye de Clairvaux

    - le 9ème centenaire de la mort d’Yves de Chartres

    - le 850ème anniversaire de la naissance de Philippe II Auguste

    - le 850ème anniversaire de la canonisation de Charlemagne

    - le 8ème centenaire de la fondation de l’Ordre des Frères Prêcheurs

    - le 8ème centenaire du quatrième concile du Latran

    - le 750ème anniversaire de la naissance de Dante

    - le 6ème centenaire de la déposition du pape Jean XXIII par le concile de Constance

    - le 550ème anniversaire de la mort du prince et poète Charles d’Orléans

    - le 5ème centenaire de l’avènement de François Ier, de la bataille de Marignan et de l’entrevue de Bologne

    - le 5ème centenaire des naissances de sainte Thérèse d’Avila et saint Philippe Néri

    - le 450ème anniversaire de la naissance de saint Pierre Fourier, patron des prêtres vosgiens et lorrains

    - le 350ème anniversaire de la mort de Nicolas Poussin

    - le 3ème centenaire de la mort de Fénelon, de Girardon, de Dom Pérignon et de Nicolas Malebranche

    - le 250ème anniversaire de l’approbation par le Saint-Siège du culte du Sacré-Coeur

    - le 2ème centenaire de la mort de Louis de La Rochejaquelein

    - le 2ème centenaire de la naissance du cardinal Pie

    - le 2ème centenaire de la conclusion du Congrès de Vienne

    - le 150ème anniversaire de la mort de sainte Madeleine-Sophie Barat

    - le centenaire de la naissance d’Edith Piaf

    - le 50ème anniversaire de la conclusion du concile Vatican II

    … Et bien d’autres encore !...

    [source : http://leblogdumesnil.unblog.fr]

  • 1715, 1815, 1915… 2015 ? Le « 15 », une date souvent maudite pour la France

    Depuis des siècles, l’histoire de France subit un étrange phénomène cyclique. C’est une implacable statistique, véritable « bug » dans la matrice. En effet, notre pays connaît pratiquement toutes les années finissant en 15 un très grand événement. Souvent régénérateur, presque toujours meurtrier…

    15.jpg1315 : La France dégouline mortellement depuis des années, sous l’intensité incompréhensible de pluies diluviennes. Les récoltes sont pourries, la famine s’étend partout. L’espérance de vie s’effondre comme jamais. Dans un climat d’apocalypse, l’éphémère roi Louis X laisse mourir sa reine dans un cachot obscur et glacial, suite au scandale de la tour de Nesle.

    1415 : Année noire pour la patrie. Le funeste 25 octobre, la chevalerie française est littéralement anéantie par l’armée anglaise à Azincourt. Les Français, englués dans la boue, sont massacrés. A cette époque, on meurt surtout après le combat, de ses blessures. Les corps sont broyés à coup de masses, les membres coupés gisent sous un ciel noir. La France est en état de mort clinique !

    1515 : Seul cru positif ! Marignan bien sûr, avec la victoire historique des troupes au Lys devant les troupes suisses des états italiens, réputées invincibles. 1515 est en outre l’année de l’avènement de François Ier qui, après sa victoire, entre triomphalement en Italie. Le roi rêve d’être César.

    1615 : Cinq ans après l’attentat qui a coûté la vie au bon roi Henri IV, la France souffre d’une guerre civile désastreuse dans une ambiance de fin du monde. Dans certaines régions, la faim pousse les hommes « à paître dans l’herbe comme des bêtes ». La nation est rongée par les divisions, mais les États généraux, les derniers avant ceux de 1789, s’achèvent néanmoins avec le renforcement de l’absolutisme.

    1715 : Exsangue, le royaume de France est au bord de la rupture. Après plusieurs décennies de guerres contre l’Europe entière, après avoir frôlé la catastrophe militaire (victoire miracle de Denain en 1712), le peuple de France aspire au repos. En septembre de cette année, le grand roi meurt d’une gangrène ; les finances sont au plus mal, et les graves épisodes de refroidissement climatiques (1692 et 1709) ont causé plus de morts en proportion que la future Grande Guerre !

    1815 : C’est la fin d’un monde. Depuis Louis XIV, la France occupait le premier rang des puissances mondiales. Dans la boue de Waterloo, au cœur d’une ultime défaite, la Grande Nation passe la main. C’est un tournant historique majeur.

    1915 : Le pays est plongé dans la plus effroyable des guerres. Enterrés depuis plusieurs mois dans les tranchées, les soldats français font face à l’ennemi dans un conflit cauchemardesque. Après la saignée de l’année précédente, l’armée est comme sous le choc. Il faut tenir, à tout prix…

    2015… On parle de dissolution, certains évoquent à mots couverts un putsch… La malédiction du 15 ne va – semble-t-il – pas s’arrêter !

    [source : Boulevard Voltaire]

  • A propos de la disparition d'une statue du duc Charles V

    charles V.jpg

  • L'absolutisme au miroir de la guerre : le roi et Metz (1552-1661)

    metz.jpgEn 1661, Louis XIV, une fois Mazarin décédé, souverain désormais absolu entend se réserver le moindre acte d'autorité. L'ambition tranche avec les pratiques qui s'étaient imposées durant la guerre franco-espagnole (1655-1659) : non seulement le roi ne délivrait pas toutes ces "sauvegardes", des protections accordées en son nom, mais les secrétaires d'Etat eux-mêmes peinaient à les contrôler ; ils devaient aussi, avec les communautés du royaume, constamment négocier la charge des quartiers d'hiver et des passages de troupes.

    Les sauvegardes militaires constituent le coeur de cet ouvrage. Sur les frontières du nord-est du royaume, et durant le conflit, elles s'érigèrent comme l'outil d'une régulation endogène de la violence : les gouverneurs de places les levaient en toute indépendance sur les territoires espagnoles ; les provinces, les villes voire les villages, d'eux-mêmes, les négociaient avec les pouvoirs ennemis. Une inattendue division de la souveraineté se fit ainsi jour. Jointe à l'infinie négociation des décisions royales, elle questionne à nouveau la construction de l'absolutisme.

    Par l'intégration étroite des champs militaires et urbains, par les abords micro-historiques et les éclairages multiscalaires reliant l'échelle locale aux lieux de pouvoirs nationaux et internationaux, et du point de vue d'une ville placée à la pointe de l'effort militaire du royaume, Metz, conquise en 1552 puis intégrée en 1648 à la France, ce texte, de Louis XIII à Louis XIV, de Richelieu à Mazarin, ambitionne d'articuler ces étranges pratiques du politique et de la guerre.

    Avec cette étude, le lecteur revit maints aspects de la guerre de Trente Ans en Lorraine vue du côté français.

     

    ‡ L'absolutisme au miroir de la guerre. Le roi et Metz (1552-1661), Martial Gantelet, PUR, 2012, 446 p., cartes (22 €).

  • Condé, le héros fourvoyé

    condé.jpgA 22 ans, il passait pour l'égal de César et d'Alexandre. De 1643 à 1648, durant la guerre franco-espagnole, il accumula les exploits et devint l'idole de la jeune noblesse d'épée. Il avait tout, naissance et fortune. Il ne lui manquait que d'être roi. Se croyant tout permis, il rejetait obstacles et interdits et cultivait le scandale.

    L'action politique, où il s'engagea imprudemment, fut son talon d'Achille. Il soutint d'abord Anne d'Autriche et Mazarin lorsque les magistrats déclenchèrent contre eux la Fronde parlementaire. Mais pour prix de ses services, il montra une telle arrogance et afficha des prétentions si outrées qu'elles lui valurent une année de prison. A sa sortie, il se jeta dans une guerre civile qu'il perdit et, plutôt que de s'incliner, il alla mettre son génie militaire au service des Espagnols, sans pouvoir empêcher leur défaite finale.

    De retour après la paix des Pyrénées, il se résigna à n'être qu'un homme privé, dans une France qui avait profondément changé. Il opéra alors une extraordinaire mutation psychologique et morale, faisant de son domaine de Chantilly un haut lieu de culture, de tolérance et de paix.

    A travers l'histoire d'un héros, l'ouvrage invite à réfléchir à la la gloire, à ses enjeux, à ses dérives. En arrière-plan, il évoque, avec la régente, Gaston d'Orléans, Mazarin, Turenne et le jeune Louis XIV, les grandes figures d'un XVIIe siècle où les derniers sursauts de l'esprit féodal s'effacent pour laisser place à la France moderne.

     

    ‡ Condé. Le héros fourvoyé, Simone Bertière, éditions de Fallois, 2011, 542 p., ill. (24 €).