Notre histoire - Page 85
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Défendons la famille !
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Les chanoines réguliers de Notre-Sauveur
Au coeur de la Lorraine et en ces "trente glorieuses" du XVIIe siècle, où toute l'Europe se passionne pour la "Réforme catholique" des jésuites ou des jansénistes, le vosgien Pierre Fourier fonde deux congrégations : celle des religieuses de Notre-Dame (1597), soeurs enseignantes initiatrice du tableau noir utilisé en classe, et celle des chanoines de Notre-Sauveur (1622).
Cette dernières, appelée à essaimer dans le monde entier resta, au final, confinée en Lorraine. Ce décalage entre les ambitions et la réalité ne peut qu'interpeller. La moins connue des congrégations de chanoines réguliers mérite de sortir de l'oubli, ne serait-ce qu'en raison de la sensibilité qu'elle manifesta constamment pour les enjeux du siècle. Car, dès ses débuts, la congrégation de Notre-Sauveur fut conçue comme une réponse aux préoccupations d'une société demandeuse de pastorale et d'éducation.
Imitant les jésuites et préfigurant les frères des écoles chrétiennes, les religieux de Notre-Sauveur entendaient sortir du cloître pour apporter l'éducation aux enfants des campagnes lorraines. Pénétrée par les idées des Lumières, la congrégation marcha ouvertement vers sa sécularisation. C'est ainsi qu'à la veille de la Révolution, les chanoines de Pierre Fourier, précédant l'Assemblée nationale, étaient prêts à se délier de ce qui les rattachait encore à l'univers monacal pour mieux s'adonner à l'enseignement... Un enseignement dépoussiéré au service d'un programme proche des besoins des leurs contemporains.
L'auteur reprend dans cet ouvrage précis et d'une lecture facile sa thèse consacrée aux chanoines de Notre-Sauveur en Lorraine et dans le Val d'Aoste. C'est aussi un bel hommage au réformateur que fut Pierre Fourier et à son oeuvre d'éducation auprès de la jeunesse lorraine à la veille des "malheurs des guerres" du XVIIe siècle.
Cédric Andriot est chercheur à l'Université de Lorraine. Il est également engagé dans le développement du Pays lunévillois.
‡ Les chanoines réguliers de Notre-Sauveur. Moines, curés et professeurs, de Lorraine en Savoie, XVIIe-XVIIIe siècles, Cédric Andriot, Riveneuve éditions, 2012, 473 p., ill., cartes (26 €).
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Grand (88) : "Portes ouvertes" sur la base archéologique le 11 novembre
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Domremy (Vosges) : les fresques de Monchablon bientôt de retour dans la crypte de la basilique ?
Le sixième centenaire de la naissance de Jeanne d’Arc aura été l’occasion de fêter et de repréciser la figure de l’héroïne lorraine (colloques, spectacles…), mais aussi de mettre le projecteur sur l’état préoccupant de la basilique érigée à Domremy à la fin du XIXe siècle, et qui a plutôt mal traversé le XXe. Un programme de restauration, et de sauvetage pour le couronnement, est à l’étude.
Les Vieilles Maisons Françaises des Vosges se penchent sur le sort d’une toile de deux fois 3 m de long, et qui fut commandée vers 1895 pour orner le mur du chœur de la crypte de l’édifice alors consacré à Saint-Michel, patron des armées, Jeanne n’étant pas encore canonisée à cette date : il s’agit du « sacrifice des armées de terre et de mer pendant le conflit franco-prussien de 1870 ». Les sœurs de Saint-Vincent de Paul soignent les blessés, alors que des officiers, amiraux et généraux, rehaussent par leur présence sur la toile les drames des combats ; des anges glorificateurs rendent aux scènes de mer et de terre une dimension hautement spirituelle et religieuse. Le peintre était alors un homme connu, Alphonse Monchablon, vosgien d’origine, ancien prix de Rome (1869), et spécialiste des fresques historiques à nombreux personnages, commandées pour orner des édifices nouvellement achevés. L’artiste était aussi celui qui donnait aux personnages représentés les traits de ses contemporains ou de ses commanditaires : ainsi reconnaît-on des amiraux, des généraux et des colonels qui portaient les noms de de Ravinel, de Rozières, Baudot, Aubry, de La Jaille, de Benoist, qui vivaient lorsque l’œuvre fut achevée, et qui financèrent sa réalisation.
Voici une cinquantaine d’année, l’œuvre d’art fut retirée de la crypte. Cinquante ans de silence la firent oublier, et ceux qui s’en souvenaient la pensaient détruite et perdue corps et bien. Une exposition en 2011 sur Monchablon au musée d’Hennezel-Clairey, à l’initiative de l’association Saône Lorraine, relança le problème et, miracle de « l’année Jeanne d’Arc », les deux grandes pièces de la fresque furent fortuitement retrouvées dans le grenier de la maison des chapelains de Domremy. L’état de la toile est certes inquiétant, mais l’ensemble est a priori récupérable, moyennant une restauration minutieuse et complète (des cartes postales furent éditées après la pose, et peuvent servir de modèles) : l’évêque de Saint-Dié et la Commission d’Art Sacré seraient disposés à replacer l’œuvre restaurée dans la crypte, mais il reste le problème du coût demandé par un restaurateur (environ 30.000 €). Les VMF des Vosges, les descendants des familles donatrice et la Fondation du Patrimoine, ont décidé, pour lancer cet exaltant projet, de s’unir avec le diocèse de Saint-Dié, et une réunion d’information est prévue le dimanche 4 novembre à Domremy pour en débattre.
[info communiquée par J.-F. Michel, délégué VMF Lorraine]
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Darney (88) : hommage au président André Barbier
[Vosges Matin]
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Le patrimoine artistique et historique hospitalo-universitaire de Nancy
Sans vouloir rivaliser avec celui d'autres facultés prestigieuses (Paris, Montpellier, Lyon et Strasbourg), le patrimoine artistique hospitalo-universitaire de Nancy présente un grand intérêt et fait honneur à la capitale ducale. Il n'est pas rassemblé dans un seul lieu mais dispersé dans divers lieux : musée de la faculté de médecine, maternité départementale, facultés de pharmacie et d'odontologie... Sans omettre les oeuvres déposées au Musée Lorrain.
Sous l'impulsion d'Alain Larcan, décédé quelques mois avant la parution du livre, le Comité historique des hôpitaux de Nancy a voulu en dresser un état le plus complet possible. Dans cet ouvrage, faisant suite à l'Histoire des Hôpitaux de Nancy, les auteurs ne se sont pas limités à la présentation des oeuvres d'art (tableaux, sculptures, gravures, dessins, fresques, livres anciens...), mais se sont attachés à les situer dans leur cadre historique et, également, à les rattacher aux individus qui en ont été à l'origine (professeurs, artistes...) en rappelant succinctement l'importance de leur contribution. Trois cents documents iconographiques illustrent ce travail original.
Dans sa préface, André Rossinot, maire de Nancy et médecin, souligne qu'"En parvenant à mettre en valeur ce mariage subtil entre Art et Médecine, cet ouvrage constitue un formidable vecteur de fierté pour tous devant la richesse de ce patrimoine partagé, et constitue de fait un lieu de rencontre chargé d'émotion entre les Nancéiens d'hier et d'aujourd'hui".
‡ Le patrimoine artistique et historique hospitalo-universitaire de Nancy, Alain Larcan, Jean Floquet, Pierre Labrude et Bernard Legras, éditions Gérard Louis, 2012, 247 p., ill. (39 €).
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Le saint lorrain du mois : saint Amon
Saint Amon fut le deuxième évêque de Toul à la fin du IVe siècle.
Amon fut l’un des plus distingués disciples de saint Mansuy. L’inclination du nouvel évêque pour la solitude, le vit se retirer dans la forêt du Saintois pour s’y livrer à la prière et à la méditation. Cette retraite lui devint si chère, qu’il y fit bâtir un oratoire eu l’honneur de la sainte Vierge et ensuite y ajouta plusieurs cellules pour y loger les membres de son clergé.
Dans le bréviaire de Toul de 1595, Amon, y est-il dit, s’appliqua de tout son pouvoir à la conversion et à l’instruction des peuples, jusqu’à ce que la persécution de l’empereur Domitien, qui mourut l’an 98, la quinzième année de son règne, le contraignit à quitter Toul et à se retirer en quelque lieu désert, d’où cependant il pût encore veiller sur son troupeau. Il choisit, seulement au quatrième milliaire de la ville, une forêt qui, depuis, a porté son nom, où il trouva une grotte dans laquelle il pouvait se tenir et demeurer. Ses clercs et les fidèles du voisinage l’y visitaient secrètement, lui procuraient les objets nécessaires à sa subsistance, et recevaient de lui, en échange, l’enseignement chrétien et de paternelles exhortations à la persévérance dans la foi de Jésus-Christ. De là encore il pourvoyait à la conservation de son Église, et ce qu’il ne pouvait, personnellement ou par ses coopérateurs, lui procurer de secours spirituels, il conjurait le Seigneur dans de longues prières et de sublimes entretiens de le lui envoyer directement par un effet de sa puissance et de sa bonté.
D’après le Père Benoit Picart qui avait des actes de saint Amon, autres que ceux que nous a légués Dom Calmet, Frotaire, vingt-septième évêque de Toul, aurait fait, vers l’an 820, une translation des reliques de notre bienheureux. De la fin du IXe siècle au commencement du Xe, elles auraient été cachées avec celles des saints Alchas et Celsin, troisième et quatrième évêques de Toul, pour les soustraire aux profanations des Normands, puis des Hongrois qui désolèrent le pays. Selon toute apparence, elles en furent tirées par saint Gauzelin. Les mêmes actes rapportent, en effet, que ce prélat ayant élevé un magnifique autel en l’honneur du prince des apôtres, dans l’église de Saint-Mansuy qu’il avait réparée, y plaça la châsse où reposait le corps de saint Amon, pour l’exposer à la vénération des fidèles.
La légende ajoute qu’en 1026, l’évêque Hériman, pour satisfaire aux pressantes sollicitations de ses chanoines, tira les restes précieux de saint Amon du lieu où ils étaient conservés, les plaça dans une fort belle châsse et les fit apporter dans sa cathédrale avec le cilice que le bienheureux évêque avait longtemps porté. Dans un synode général, tenu depuis cette cérémonie, il ordonna qu’à l’avenir, la fête et la translation des reliques de saint Amon seraient célébrées le 22 octobre.
Saint Amon fut fêté le 23 octobre jusqu'en 1955 dans le diocèse de Nancy & de Toul.
[source : www.introibo.fr / cliché : Saint Amon, cathédrale de Toul, © O. Petit]
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Pont-à-Mousson - Nancy : "Aux sources de l'Université en Lorraine"
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Gugney-aux-Aulx (88) : restauration du retable de l'église Saint-Barthélemy
[Vosges Matin]
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La cathédrale Notre-Dame de l'Annonciation de Nancy
La cathédrale de Nancy n'a ni le prestige ni l'ancienneté des grandes cathédrales gothiques édifiées au Moyen Âge. Bâtie entre 1703 et 1742 dans le style néoclassique du XVIIIe siècle, elle présente une allure générale imposante, mais un peu froide. C'est à l'intérieur qu'elle offre toute l'harmonie souhaitée par Jules Hardouin Mansart et par Germain Boffrand, grâce à ses belles proportions et à un décor sculpté raffiné. De grands artistes lorrains y ont laissé leur empreinte: le ferronnier Jean Lamour, les peintres Claude Charles, Claude Jacquart, Jean Girardet, Jean-Baptiste Claudot...
Après la Révolution, d'autres oeuvres ayant appartenu à des églises nancéiennes disparues l'ont encore enrichie : la Vierge de Césard Bagard sculptée en 1669 pour l'église des Carmes ou le trésor de saint Gauzelin provenant du chapitre Notre-Dame de Bouxières-aux-Dames.
D'abord église primatiale puis cathédrale en 1777, elle est devenue le siège d'une des paroisses de Nancy en 1802, puis fut élevée au rang de basilique romaine en 1867.
Son architecture, mais aussi son histoire, étroitement liée à celle de Nancy et de la Lorraine ducale, justifient l'intérêt que lui porte l'auteur tout au long de cet ouvrage agréablement illustré.
Dans sa préface, Mgr Papin, évêque de Nancy et de Toul, rappelle, au final, que "la cathédrale ne peut pas se comprendre en dehors d'une relation du cultuel et du culturel ; aussi est-il nécessaire de donner aux jeunes générations la culture religieuse qui leur permettra d'apprécier comme il convient l'édifice qu'ils visitent." Juste rappel en ces temps que nous vivons qui connaissent une cruelle disparition de la culture religieuse. Et de la religion chrétienne surtout, élément fondateur de notre civilisation.
François Boquillon est maître de conférence en histoire moderne à l'Université de Lorraine. Elle a consacré de nombreux articles à l'histoire urbaine et monumentale et à la vie religieuse de la Lorraine ducale.
‡ La cathédrale Notre-Dame de l'Annonciation de Nancy, Françoise Boquillon, éditions Gérard Louis, 2012, 132 p., ill. (35 €).
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Neufchâteau (88) : quel avenir pour l'ancien hôpital ?
[Vosges Matin]
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Un nouveau livre de Jean-Marie Cuny : "La Lorraine d'antan"
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Forteresse de Châtel-sur-Moselle (88) : les époux Debry passent le flambeau
[Vosges Matin]
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Des communautés de paroisses dans le diocèse de Saint-Dié
[Vosges Matin]
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Bleurville (88) : la roche basse du Mulot redécouverte
Les initiés connaissent bien le site néolithique de la Roche du Mulot, bloc gréseux accroché au flanc de la vallée du Gras en forêt de Belle-Perche, entre Bleurville et Viviers-le-Gras. Mais peu savent qu'il existe une autre roche, dite "Roche basse du Mulot", située sur la rive droite du ruisseau.
L'archéologue et érudit vosgien du XIXe siècle, Félix Voulot, l'avait décrite en son temps. Mais, depuis, la nature a repris ses droits et a recouvert ce bloc de grès des Vosges portant des inscriptions sculptées... C'est à la faveur d'une prospection archéologique que cette roche basse fut redécouverte en 2003 par Yveline Montlevrant, membre du GERSAR, puis, plus récemment, par les archéologues bénévoles de l'association Escles-Archéologie.
Certes, la roche basse est moins "impressionnante" que la roche haute située à l'aplomb de la fontaine Saint-Thomas qui borde la route départementale n° 2. Elle est située sur la rive droite du Gras à proximité du chemin qui conduit aux anciennes fermes du Neufmont (volontairement, nous ne la situerons pas précisément afin de lui éviter des dégradations irrémédiables du genre de celles qui ont été infligées à la roche haute du Mulot...). Cependant, si sa situation au raz du sol la rend géographiquement moins intéressante, les empreintes gravées repérées sur sa surface font d'elle un élément remarquable sur le plan archéologique.
La roche basse du Mulot présente en effet un certain nombre de pétroglyphes. Il s'agit de dessins symboliques gravés sur la pierre : cercles, marelles, "fer à cheval" en pointillé et une foule de signes cruciformes. Les pétroglyphes sont généralement associés aux peuples préhistoriques néolithiques et furent la forme dominante des symboles de pré-écriture utilisés pour la communication de 10000 av. J.-C. jusqu'à 5000 av. J.-C. Les techniques de gravures sont principalement l'incision, le frottement ou la pulvérisation à l'aide de pierres.
Pendant de la roche haute, la roche basse du Mulot présente des signes à caractère religieux faisant référence au culte solaire.
Tout comme la roche haute, la roche de la rive droite du Gras portent de nombreuses croix de différentes formes et dimensions. Ces roches, haut lieu du culte païen pratiqués par les hommes du Néolithique, furent christianisées durant le haut Moyen Âge afin de détourner les populations qui devaient encore fréquenter avec assiduité ces anciens lieux de culte.
La tradition - qui s'est progressivement muée en folklore - eut malgré tout la vie dure puisqu'au XIXe siècle encore la tradition orale rapporte que les jeunes filles du pays qui voulaient se marier se rendaient nuitamment sur la Roche du Mulot et y pratiquaient un rite de fécondité en essayant de tourner trois fois dans les empreintes humaines gravées dans la pierre. Si elles y parvenaient, elles se marieraient dans l'année !
La forêt de Bleurville, et particulièrement la rive droite du Gras, est riche en sites archéologiques : on y a identifié un grotte, un abri sous roche avec des traces d'occupation humaine, une roche à gravures (des croix essentiellement) et une barre d'éperon. La recherche archéologique a encore de beaux jours devant elle pour nous révéler et expliquer ces traces du passage de nos ancêtres au cours des âges.
[clichés H&PB - Remerciements à Olivier Bertin pour les renseignements fournis]
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L'Echo des 3 Provinces d'octobre-novembre 2012
Cette revue est étonnante. Elle a connu une remarquable évolution, tant dans son contenu éditorial que dans sa présentation. Avec ce numéro automnal, L'Echo des 3 Provinces propose une maquette rénovée et réellement sympathique à l'oeil par sa mise en page et son graphisme modernisés et colorés.
Le magazine des habitants du Pays des Trois Provinces (Lorraine, Champagne, Franche-Comté) est un lien entre des secteurs essentiellement ruraux situés entre Vôge lorraine et Bassigny et Vôge saônoise. Le sommaire de ce numéro est le reflet de la diversité des activités et de l'histoire des bourgs et villages de ce pays du "bout de la Lorraine". On y découvre ainsi une histoire d'impôts à Villars-Saint-Marcellin (52), le Cahier de mademoiselle Marchal de Lamarche (88), la biographie de Paul Evariste Parmentier, botaniste haut-saônois, l'artiste Jule Van de Linden, la vie culturelle à Châtillon-sur-Saône (88), la chapelle de Presles (52), verre et verriers à l'honneur au musée de Hennezel (88), les nouveaux vitraux de la chapelle de la Manufacture de Bains-les-Bains, les échos des visites estivales dans les villages du Pays aux Trois Provinces, histoire de la cuisine, les activités associatives...
‡ L'Echo des 3 Provinces est distribué gratuitement dans les communes du Pays aux Trois Provinces. Pour les expatriés, possibilité de s'abonner en contactant la directrice de la publication, Evelyne Relion : evelyne.relion@orange.fr
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En souvenir du Bienheureux Charles de Habsbourg-Lorraine
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Gerbéviller (54) : le château et son parc classés Monuments historiques
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D'Alérions en Alérions, dix siècles d'images héraldiques lorraines
Les armoiries sont des emblèmes en couleur appartenant à un personnage, une famille ou une collectivité et dont les caractéristiques sont soumises aux règles des blasons. Ces emblèmes apparaissent au cours du XIIe siècle au sommet de la hiérarchie nobiliaire et sont ensuite adoptés par l'ensemble de la société médiévale aux XIIIe et XIVe siècles.
La Lorraine n'échappe pas à ce phénomène, comme en témoigne la soixantaine de "monuments" héraldiques présentés dans ce premier ouvrage de référence sur le sujet. Ces "monuments" héraldiques évoquent l'histoire de la région au cours de près de dix siècles : du sceau du duc Simon II (1176-1206) où apparaissent pour la première fois les armes de Lorraine jusqu'au vase de Daum qui, évoquant le souvenir de Jeanne d'Arc, fait écho au ressentiment de l'annexion de 1870.
Entre ces deux images sont également présentés des feuillets firés d'armoriaux, de recueils généalogiques et de livres d'heures, mais aussi de lettres d'anoblissement, des sceaux, des monnaies, des monuments funéraires, des vitraux... Chaque document est accompagné d'une description des armoiries représentées, qui précise aussi le contexte de la réalisation.
Comme le précise l'auteur, l'ouvrage ne constitue pas un armorial des grands personnages, des familles ou des villes et bourgs de Lorraine. Il s'agit plutôt d'un vaste panorama des différents types de blasons, armoiries et sceaux les plus "emblématiques" de Lorraine. Une intéressante introduction présente les grands principes de l'art héraldique.
L'auteur, Jean-Christophe Blanchard, est docteur en histoire médiévale de l'Université de Lorraine. Il a réalisé en 2008 une thèse sur L'Armorial d'André de Rineck.
‡ D'Alérions en Alérions. Dix siècles d'images héraldiques lorraines, Jean-Christophe Blanchard, éditions Gérard Louis, 2012, 155 p., ill. (39 €).
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Bleurville : un village vosgien vous accueille à bras ouverts
Bleurville, charmant village du sud-ouest vosgien, planté à quelques encâblures de la Saône naissante, possède un environnement naturel que bon nombre de communes lui envie : un patrimoine et une histoire multiséculaires (déjà les gallo-romains y avaient installé une villa luxueuse aux Ier-IIIe siècles...), des courbes agréables, des forêts et des paysages préservés... et des possibilités de s'installer dans cette petite cité de 360 habitants.
Créez votre entreprise artisanale ou de services à Bleurville ! Des maisons traditionnelles lorraines ou contemporaines vous séduiront pour y installer votre famille. N'hésitez pas à contacter la mairie de Bleurville qui vous guidera dans votre choix.
Prenez votre départ (ou un nouveau départ !) dans la vie en vous installant dans un environnement naturel et respectueux de l'humain ! Misez sur les Vosges, installez-vous à Bleurville !
[clichés ©H&PB]
‡ Contact mairie de Bleurville : mairie.bleurville88@orange.fr
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Une tour en péril : secrets cachés de l'église Saint-Georges d'Essey-lès-Nancy
Passionné d'histoire et d'art, Jean-Claude Laroche s'intéresse tout particulièrement au patrimoine religieux. Qui mieux que lui pouvait se lancer dans une passionnante enquête sur l'une des pièces maîtresses du patrimoine historique et religieux de l'agglomération nancéienne ?
Le titre de l'ouvrage pourrait laisser penser à un thriller historico-religieux. Or, il n'en est rien. L'auteur fait oeuvre d'historien afin d'attirer l'attention des élus sur l'état sanitaire de la tour du clocher de l'église Saint-Georges d'Essey-lès-Nancy.
L'église paroissiale Saint-Georges d'Essey est encore loin d'avoir livré tous ses secrets... De la butte Sainte-Geneviève au Haut-Château, Jean-Claude Laroche entraîne le lecteur sur les chemins de la découverte de ce site exceptionnel. Il présente par le détail tous les aspects du lieu de culte qui conserve des traces de construction du XIIe siècle. Remanié à maintes reprises (aux XVe et XIXe siècles), l'édifice a souffert de ces transformations répétées, expliquant au moins partiellement la situation dégradée de la tour.
L'ouvrage s'appuie sur une solide et riche iconographie issues des archives municipales et départementales. Une étude pour mieux connaître cette église menacée.
‡ Une tour en péril. Secrets cachés de l'église Saint-Georges d'Essey-lès-Nancy, Jean-Claude Laroche, éditions de la Noue, 2012, 193 p., ill. (19 €).
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Il était une fois les chanoinesses d'Epinal
L'histoire des chanoinesses d'Epinal a déjà fait l'objet de plusieurs ouvrages d'érudits ou d'historiens. On croyait tout savoir - ou presque - sur ces dames nobles qui hantèrent durant des siècles rues et ruelles autour de la basilique Saint-Maurice... Or, dans cet ouvrage, Marie-France Grandclaudon n'a pas fait oeuvre d'historienne, au sens universitaire du terme. Parce qu'elle n'est pas historienne de formation tout simplement. Sa rencontre avec les chanoinesses d'Epinal serait plutôt le fruit du hasard. Celui d'un contract quasi charnel. En effet, durant sa vie professionnelle, elle occupa un local commercial qui fut le dernier hôtel abbatial du chapitre spinalien au XVIIIe siècle...
Il n'en fallait pas plus pour que notre amoureuse de ces dames nobles parte sur les routes de France et d'Europe à la recherche des familles qui donnèrent des centaines de chanoinesses à la Cité des Images. Elle se découvre une véritable vocation de chercheuse et de généalogiste, se nourrissant aux meilleures sources, celles des archives départementales de Lorraine mais aussi d'Alsace, de Bourgogne et de Franche-Comté. Marie-France Grandclaudon va rassembler une masse d'informations généalogiques impressionnantes au gré de ses rencontres avec les descendants des nobles dames d'Epinal. Ce sera également une quête de tableaux et de portraits inconnus jusqu'alors qui représentent certaines de ces dames. Le livre en reproduit de nombreux découverts en France mais aussi au Luxembourg, en Allemagne et en Italie.
Elle nous livre en quelque sorte la mémoire familiale du chapitre noble d'Epinal, enrichissant ainsi judicieusement les recherches des historiens sur le sujet. Son ouvrage est aussi un bel outil de travail pour tous ceux qui s'intéressent à l'histoire de ces filles de noble extraction, ouvertes sur le monde mais qui consacrèrent leur vie à la prière, du XIIIe au XVIIIe siècle. A l'image de celles de Remiremont, Poussay ou Bouxières-aux-Dames.
Loin d'être un conte de fée, l'histoire des chanoinesses est aussi un peu celle d'Epinal.
‡ Il était une fois les chanoinesses d'Epinal, Marie-France Grandclaudon, 2012, 120 p., ill. (18,50 €).
L'ouvrage peut être commandé directement auprès de l'auteur (précisez vos coordonnées postales et joindre votre règlement) : Marie-France Grandclaudon, 8 place de l'église, 88000 CHANTRAINE.
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Le Pays Lorrain : Jeanne d'Arc vue de Lorraine
Le numéro automnal du Pays Lorrain, revue trimestrielle du Musée Lorrain de Nancy, consacre encore de nombreuses pages à notre héroïne nationale Jeanne d'Arc - pour conclure l'année du 6ème centenaire de sa naissance - avec une approche par des objets rares, des repères discrets et des épisodes de l'histoire locale faisant référence à Jeanne.
Par ailleurs, le sommaire est riche de plusieurs contributions qui vous feront découvrir des aspects méconnus de l'histoire de la Lorraine : le "grand dérangement" : grandeur et misère des serviteurs de la Maison de Lorraine (1736-1780) ; François-Etienne de Lorraine, un empereur homme de sciences ; les voyages de l'impératrice Marie-Louise en Lorraine (1810-1812) ; la place Stanislas sous la Restauration et la Monarchie de Juillet ; Jeanne d'Arc vue du Sud : la mémoire méridionale de la Bonne Lorraine ; Victor Grignard, professeur à la Faculté des Sciences de Nancy reçoit le prix Nobel de chimie en 1912 ; les Trois-Evêchés, histoire et vocabulaire ; Dom Calmet, abbé de Senones : son élection et les premières difficultés.
Et les rubriques habituelles : les chroniques régionales, la vie du Musée Lorrain, les publications récentes.
‡ Abonnement au Pays Lorrain : 39 €, 4 numéros. Coordonnées postales et règlement à adresser à : Le Pays Lorrain, 64 Grande-Rue, 54000 NANCY. En vente au numéro à l'accueil du Musée Lorrain.
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Luthiers, de la main à la main
Dans le contexte artisanal, le terme "main" ne désigne pas le seul organe préhensile par lequel se concrétise l'activité, mais sert à qualifier, par métonymie, un luthier : un bon luthier est une bonne main. Or, ce qui circule entre des individus fait l'objet aussi bien de persistances que de transformations : les connaissances, les idées, les pratiques ne se transmettent pas sans modifications.
En restituant chacune à leur manière un versant de l'expression "de la main à la main", les contributions réunies dans cet ouvrage - qui constitue un extraordinaire catalogue de l'exposition présentée cet été au musée de la lutherie et de l'archèterie françaises à Mirecourt (Vosges) - participent de ce processus de médiation : elles proposent au lecteur d'emprunter diverses voies menant à une meilleures compréhension de cet univers où les hommes et les objets forment une seule et même entité.
Les auteurs, aux parcours contrastés (chercheurs, historiens, luthiers), proposent ainsi une multiplicité d'approches susceptibles chacune d'offrir un regard singulier sur la transmission. Les textes ont été regroupés en deux parties : les premiers étudient des artefacts (les instruments eux-mêmes et les archives) pour éclairer d'anciens traits d'une profession et certaines de ses évolutions ; les seconds considèrent les activités et les paroles artisanes et musiciennes pour mieux comprendre l'objet lui-même.
Bref, dans ce magnifique catalogue, le lecteur découvrira la grande histoire de la lutherie à Mirecourt qui passe aussi par les grandes familles de luthiers et fabricants de guitares, celles qui ont fait la réputation de la cité vosgienne et lui ont donné ses lettres de noblesse.
‡ Luthiers. De la main à la main, Valérie Klein et Baptiste Buob (dir.), éditions Actes Sud / Musée de Mirecourt, 2012, 187 p., (39 €).
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Nancy soigne son patrimoine
[Est Républicain]
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Nouvelle histoire de la Révolution française
La Révolution n'a pas été la réalisation d'un seul projet, incarné par un seul groupe, mais la rencontre de projets réformateurs et utopiques concurrents, dans un pays fragmenté par de fortes identités régionales, religieuses et politiques. Ce livre, appuyé sur une vaste bibliographie tant française qu'étrangère et laissant la place aux apports anglo-saxons, invite à une nouvelle lecture des années 1770 à 1802 autour de quatre grands moments qui on donné à la France cette histoire à la fois chaotique et exceptionnelle.
La Révolution par le haut, initiée par Louis XV et maladroitement reprise par Louis XVI, échoue sur le coup de force magistral de 1789. S'ouvre alors cette "révolution-régénération" attendue par la quasi-totalité des Français, dernière des révolutions du monde atlantique. La véritable révolution commence en 1792, conduite par des hommes qui inventent de nouvelles règles de vie. La violence, qui échappe au contrôle de l'Etat, permet la victoire nationale mais ruine l'unité du pays. Après l'élimination de Robespierre, la stabilisation recherchée par des groupes rivaux réussit à souder la nation mais bute sur des révolutions de palais jusqu'à confier l'Etat à un général charismatique.
C'est en rendant compte de cette complexité que le présent ouvrage montre comment la France et au-delà le monde entre dans la modernité.
L'auteur, Jean-Clément Martin, est professeur émérite de l'université Paris I-Panthéon-Sorbonne. Il a publié notamment le Dictionnaire de la Contre-Révolution.
‡ Nouvelle histoire de la Révolution française, Jean-Clément Martin, éditions Perrin, 2012, 636 p. (27 €).
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Toul (54) : il faut sauver la dernière chapelle templière de Lorraine
Dernière trace de l’implantation des Templiers en Lorraine, la chapelle de Libdeau vieillit mal. Une association va racheter cet édifice unique mais menacé.
La chapelle templière de l’ancienne commanderie de Libdeau est en sursis. Si rien ne se passe rapidement, la dernière chapelle templière de Lorraine encore intacte pourrait bien disparaître. Une association se bat pour racheter le monument afin de le sauver.
Vue de la route à la sortie de Toul en direction de Dieulouard, la petite chapelle de Libdeau ressemble déjà à une ruine. Une partie de sa toiture est effondrée, des pans de murs sont rongés, un contrefort menace de céder. Le tableau n’est pas rose, mais les désordres n’ont pour l’instant rien d’irrémédiable.
L’important est d’épargner à ce rare édifice historique médiéval, riche de ses voûtes d’ogives, de subir encore les intempéries de l’hiver. « Nous désirons poser un parapluie sur sa toiture. La chapelle serait hors d’eau », indique Philippe Frigério, secrétaire général du Comité pour l’étude et la restauration de la chapelle templière de Libdeau (CERCTL).
La petite église hante Philippe Frigério depuis sa jeune enfance. « Pour aller à Toul en voiture, mes parents passaient toujours à proximité de la chapelle. Ils me parlaient des templiers. » De quoi alimenter l’imagination d’un écolier. En 2008, il visite l’édifice avec son épouse. « J’ai été choqué par l’état dans laquelle elle se trouvait. » Il cherche à l’acquérir et entame des recherches historiques sur le lieu. « La présence des templiers à Libdeau est attestée dès la fin du XIIe siècle. »
Les soubresauts de l’histoire et celle de la famille propriétaire de la ferme durant des décennies ont compliqué sa tâche. D’autres amateurs de vieilles pierres se prennent au jeu et le CERCTL voit le jour.
Un notaire de Toul réalise, de façon désintéressée, et pendant des mois, toutes les recherches pour retrouver les descendants de la famille propriétaire, les Chauxcouillon. « Au total, ils sont dix et d’accord pour vendre », se réjouit Philippe Frigério.
Une fois l’acte de vente signé, Bertrand Siffert, président du CERCTL, espère que l’association pourra solliciter des subventions publiques et des aides des fondations privées. L’objectif immédiat est de récolter vite 80.000 € pour coiffer la chapelle d’un toit provisoire. Ensuite, place à la chasse aux subventions pour entamer les gros travaux de restauration de cette bâtisse gothique inscrite aux Monuments historiques. Par miracle, l’intérieur est très bien conservé mais des années de chantiers seront nécessaires.
[sources : Républicain lorrain et site internet de la chapelle de Libdeau]
‡ Pour soutenir la restauration de la chapelle templière de Libdeau : chapellelibdeau.blogspot.fr
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250e anniversaire de la congrégation des Soeurs de la Providence
La fondation de la congrégation des Soeurs de la Providence est l'oeuvre d'un prêtre du diocèse de Metz : Jean-Martin Moÿe. Elle s'inscrit dans cette seconde moitié du XVIIIème siècle, fertile en confrontations d'idées. En effet, d'aucuns se détournent de Bossuet, de Pascal et de Fénelon pour suivre Voltaire, Rousseau, d'Alembert. La philosophie des Lumières progresse au sein des élites intellectuelles avec un dogme parfois empreint de déisme, voire d'athéisme. Mais elle est quasiment ignorée d'une France rurale très chrétienne, qui bénéficie de l'oeuvre de réforme entreprise dès le XVIIe siècle. Dans cette société en mutation, le clergé poursuit son inlassable travail missionnaire qui conduit à prêcher, à instruire et à confesser les croyants.
Cette ardeur missionnaire anime le jeune prêtre Jean-Martin Moÿe qui constate l'absence d'écoles dans les villages lorrains. En 1762, Il confie la mission éducative auprès des humbles à de jeunes femmes qui renoncent à leur volonté propre pour se mettre entre les mains de Dieu et se confier ainsi à la Providence.
Les tourments révolutionnaires n'épargnent pas la congrégation ni son fondateur qui trouvent refuge à Trêves. C'est pendant cet exil, qu'épuisé par le labeur, Jean-Martin Moÿe est rappelé à Dieu en 1793. L'Empire puis la Restauration permettent à la Congrégation de regagner la France. Et à la fin d'août 1802, ses activités reprennent. En février 1803, le curé de Portieux, dans les Vosges, fait appel aux Soeurs de la Providence pour l'aider dans sa tâche. L'œuvre entreprise et la sympathie qu'elles inspirent conduisent à la fondation d'un noviciat à Portieux en 1806.
L'activité éducative de la Congrégation reprend dans tout le département des Vosges puis dans les diocèses de Strasbourg et de Châlons-en-Champagne. En 1840, les Soeurs de la Providence s'installent en région parisienne. Malgré les difficultés rencontrées dans la première moitié du XIXe siècle, la Congrégation obtient sa reconnaissance civile et religieuse en 1841.
Le dévouement des Soeurs se manifeste également lors des deux conflits mondiaux du XXe siècle, tant en Belgique qu'en France, où elles assurent l'ambulance des blessés sur le front.
En 2012, les Soeurs de la Providence fêtent leur 250e anniversaire en Lorraine mais également partout où elles sont implantées.
[cliché : le père Jean-Martin Moÿe]
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Des Cosaques en Lorraine
Les Cosaques sur l'hippodrome de Nancy-Brabois [cliché ER]
Le 2 octobre 2012, les Nancéens ont eu la surprise d’entendre le trot des sabots de la sérieuse escouade des cavaliers de la randonnée Moscou-Paris. Elle commémore la poursuite de Napoléon et des lambeaux de ses armées de retour de la campagne de Russie en 1812, par les cosaques du tzar de Russie.
Tout au long de la journée ces chevaux de course au long cours sont arrivés sur le champ de course de l’hippodrome de Nancy-Brabois. Les cosaques ont été accueillis par des représentants de l'association Les Vosges Napoléoniennes.
Afin de parcourir l’intégralité de la distance Moscou-Paris dans un temps raisonnable (2 mois et demi) et de ménager leurs jeunes étalons capturés sauvages il y a quelques mois, les cosaques se relaient en 3 groupes de cavaliers et de chevaux.
Ainsi chaque cavalier et chaque cheval parcourt environ 30 km par jour depuis 2 mois.
Les cosaques ont effectué quelques représentations équestres en costumes d'époque.
Carte du parcours effectué par les Cosaques.
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Laneuvelotte (54) : des universitaires au côté des érudits du Cercle d'histoire
[Est Républicain]