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  • Mirecourt (88) : novembre au musée de la lutherie et de l'archèterie

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  • Le musée de la lutherie de Mirecourt

    Le musée de Mirecourt reste ouvert tout l’été aux amateurs d’instruments à cordes de belle facture, prêts à voyager dans un monde musical enrichi de culture locale.

    cette-serie-de-sept-violons-a-ete-testee-et-eprouvee-par-un-grand-soliste-et-par-un-luthier-de-mirecourt-(photos-jean-charles-ole).jpgOn pense souvent, à tort, que Mirecourt rime avec violon. « Non, ce qui fait la réputation de la ville, au plan international, auprès des musiciens professionnels, ce sont avant tout les archers, l’archèterie », tranche la conservatrice du musée de la lutherie et de l’archèterie de Mirecourt, Valérie Klein.

    Alors forcément, dans ce musée, il y a des archers. Mais ce n’est pourtant pas ce qui retient le regard du visiteur en pénétrant dans le large hall du bâtiment. Ce qui impressionne, c’est avant tout l’énorme violoncelle, haut de 7 mètres et 44 centimètres, à l’intérieur duquel ont peut entrer.

    Il faut passer derrière ce mastodonte pour découvrir, dans une vitrine, alignés en rang d’oignon, sept violons, posé les uns à côté des autres sur des socles de hauteur différente.

    « Ils sont classés par leur date d’entrée dans les collections du musée », expliquent Valérie Klein et Émilie Vaquette, chargée du service des publics. Bien sûr, tous ces instruments ont été réalisés par des luthiers formés à Mirecourt. Et tous sont jouables. Pas par les visiteurs qui n’auront cependant que quelques pas à faire pour s’exercer sur plusieurs instruments mis librement à la disposition du public.

    « Nous avons monté un projet avec un grand violoniste, Svetlin Roussev, qui est soliste au sein de l’orchestre philharmonique de Radio France, raconte Valérie Klein. On cherchait d’une part à entendre ces instruments et d’autre part, à avoir l’avis du musicien sur ces violons ». Le soliste est venu à Mirecourt. Il a donné un concert au musée, a animé des masterclasses avec les élèves de l’école de musiques, a rencontré les luthiers. « Les violons ont été préparés au jeu plusieurs semaines durant par un professeur de l’école de musique de Mirecourt. »

    Puis le soliste a joué de chacun de ces sept violons. Tour à tour. Pour un enregistrement unique. C’était à Nancy, au lycée Daunot. « Le soliste a joué deux morceaux sur chaque violon : un de Bach et un de Paganini ». Et à la fin de ce test réalisé en aveugle, Svetlin Roussev a finalement déclaré que l’instrument réalisé par Jean Bauer était celui qui lui plaisait le plus.

    « On a ensuite réalisé ce test avec un luthier de Mirecourt, Roland Terrier. Mais là, ce n’était pas vraiment en aveugle puisque le luthier a rapidement reconnu la facture des instruments », racontent Valérie Klein et Émilie Vaquette. Et le luthier a lui aussi porté son choix sur l’instrument de Jean Bauer.

    Pour tenter de comprendre pourquoi ces deux professionnels, experts en la matière, ont choisi ce violon plutôt qu’un autre, le musée a décidé de les présenter dans une vitrine qui laisse au visiteur le soin de faire le tour complet des instruments, d’en détailler chaque contour. De plus, les enregistrements des morceaux interprétés par le talentueux soliste sont proposés à l’écoute. Alors et vous, lequel préférerez-vous ?

    Le rôle du musée de la lutherie et de l’archèterie de Mirecourt ne se limite pas à exposer des instruments de musique. « Nous devons aussi présenter le patrimoine immatériel : les musiques, les danses, les gestes des luthiers et des archetiers, etc. », explique la conservatrice du musée, Valérie Klein. C’est pourquoi à Mirecourt, on trouve régulièrement des expositions qui permettent aux visiteurs d’aller plus loin dans leur démarche. Par exemple, avec l’exposition Danses et sabots, le public peut voyager à travers le temps et les modes pour redécouvrir les toutes danses, traditionnelles ou populaires, du ballet de cour au bal.

    Et justement, une vitrine complète est dédiée à ces bals qui animaient dans les années 50 et 60, les week-ends. Au cœur de celle-ci trône une mobylette. Une vraie. Avec sa peinture bleuasse d’origine. Étrange dans un musée de la lutherie ? Sans doute. Mais la mob’y a toute sa place selon la conservatrice du musée : « On a fait cette vitrine autour d’une guitare électrique. Or, la fille du musicien qui jouait de cette guitare nous a expliqué qu’il était peintre décorateur de profession et que les week-ends, il partait sur sa mobylette, sa guitare dans le dos et son accordéon sur le ventre, pour jouer dans les bals ».

    Le musée de la lutherie et de l’archèterie dispose, dans ses collections, de plusieurs guitares réalisées au XIXe siècle par des luthiers locaux, en pleine période romantique.

    [d'après Vosges Matin]


    ‡ Dans le cadre du festival Pince cordes, qui se tient à Mirecourt du 19 au 21 juillet, un trio de musiciens lorrains donnera justement un concert de guitares romantiques, le samedi 20 juillet, à 11 h.

    ‡ Le musée est ouvert du lundi au samedi de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h et le dimanche de 14 h à 18 h. Parking à proximité. Parking et rampe d’accès pour les personnes à mobilité réduite à l’arrière du musée.

    ‡ Musée de la lutherie et de l’archèterie françaises, cours Stanislas à Mirecourt. Tél. : 03 29 37 81 59. Courriel : contactmusee@mirecourt.fr

     

  • Luthiers, de la main à la main

    lorraine,vosges,mirecourt,lutherie,luthiers,main,archèterie,musée de la lutherie et de l'archèterie françaisesDans le contexte artisanal, le terme "main" ne désigne pas le seul organe préhensile par lequel se concrétise l'activité, mais sert à qualifier, par métonymie, un luthier : un bon luthier est une bonne main. Or, ce qui circule entre des individus fait l'objet aussi bien de persistances que de transformations : les connaissances, les idées, les pratiques ne se transmettent pas sans modifications.

    En restituant chacune à leur manière un versant de l'expression "de la main à la main", les contributions réunies dans cet ouvrage - qui constitue un extraordinaire catalogue de l'exposition présentée cet été au musée de la lutherie et de l'archèterie françaises à Mirecourt (Vosges) - participent de ce processus de médiation : elles proposent au lecteur d'emprunter diverses voies menant à une meilleures compréhension de cet univers où les hommes et les objets forment une seule et même entité.

    Les auteurs, aux parcours contrastés (chercheurs, historiens, luthiers), proposent ainsi une multiplicité d'approches susceptibles chacune d'offrir un regard singulier sur la transmission. Les textes ont été regroupés en deux parties : les premiers étudient des artefacts (les instruments eux-mêmes et les archives) pour éclairer d'anciens traits d'une profession et certaines de ses évolutions ; les seconds considèrent les activités et les paroles artisanes et musiciennes pour mieux comprendre l'objet lui-même.

    Bref, dans ce magnifique catalogue, le lecteur découvrira la grande histoire de la lutherie à Mirecourt qui passe aussi par les grandes familles de luthiers et fabricants de guitares, celles qui ont fait la réputation de la cité vosgienne et lui ont donné ses lettres de noblesse.

     

    ‡ Luthiers. De la main à la main, Valérie Klein et Baptiste Buob (dir.), éditions Actes Sud / Musée de Mirecourt, 2012, 187 p., (39 €).