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1914 1918

  • 36 000 cicatrices : les monuments aux morts de la Grande Guerre

    Afin de perpétuer la mémoire de ceux qui sont tombés pour la France, le Parlement adopte, au lendemain de la guerre de 1914-1918, une loi qui prévoit le financement de monuments aux morts. Dès la fin de 1922, chaque commune - ou presque - a achevé et même inauguré le sien.

    Ce phénomène, typiquement français, a donné naissance à un gigantesque patrimoine commémoratif, hommage vibrant à tous les soldats qui se sont sacrifiés pour la patrie. Entrepris en 2014, le recensement de ces monuments du souvenir ne cesse de s'enrichir grâce à la participation de photographes professionnels ou amateurs à travers la France entière.

    Cet ouvrage témoigne de l'intérêt et de la diversité de ces monuments - dont quelques-uns sont issus de communes lorraines -, cicatrices de pierre et de bronze omniprésentes dans nos villes et nos villages.

     

    ‡ 36 000 cicatrices. Les monuments aux morts de la Grande Guerre, collectif, éditions du Patrimoine - Centre des Monuments nationaux, 2016, 97 p., ill. (19 €).

  • Verdun (55) : des bornes de la Voie Sacrée vandalisées

    Cinq bornes de cette route mythique ont été vandalisées dans la nuit du 19 au 20 mai. Et quatre casques les surmontant ont été volés.

    borne verdun.jpgUn massacre. C’est au sacré que l’on vient d’attenter. C’est presqu’une profanation, tant ces bornes sont symboliques. Surtout l’année du Centenaire de la Grande Guerre. Derrière ces blocs de béton rouge et blanc surmontés d’un casque orné d’une couronne de laurier se cache toute la souffrance des soldats de la Bataille de Verdun. Par-delà l’asphalte et la circulation routière, on sent encore la poudre des combats, la sueur des soldats montant au front et le sang de ceux qui revenaient de l’enfer. On entend encore le bruit des moteurs des camions amenant hommes, munitions et matériels. C’est grâce à ce cordon ombilical tendu entre l’arrière et l’enfer que Verdun a tenu. Tout un symbole !

    lorraine,verdun,voie sacrée,casque,adrian,poilus,grande guerre,1914 1918,bar le ducOn attribue à Maurice Barrès, la création du nom « Voie sacrée ». Mais si c’est en 1923 que le terme est finalement entériné, c’est le président Poincaré, un Meusien, qui inaugura le 22 août 1922 la borne « 0 » de cette route. La cérémonie eut lieu à Bar-le-Duc.

    Le casque à l’origine en bronze a été remplacé depuis longtemps par des casques en laiton dont la patine rappelle l’original. Des bornes qui avaient été restaurées l’an passé par le conseil général de la Meuse. Centenaire oblige. Mais des bornes qui avaient toutes été vandalisées au cours des décennies. La dernière fois, c’était il y a une dizaine d’années. Les casques avaient également été dérobés.

    Pourtant, le système de fixation du casque à la borne avait été sécurisé afin, justement, d’éviter ce genre de méfait. Mais le ou les malfaiteurs se sont acharnés et sept bornes ont subi ces outrages entre les communes des Souhesmes et de Heippes, en passant par Lemmes et Souilly. Aucun autre fait de ce type n’a été signalé sur le Sud meusien.

    casque voie sacrée.jpgCe sont donc des casques en laiton, sans grande valeur marchande, que le ou les vandales ont dérobés, sans doute dans la nuit de lundi à mardi. En tout cas, pas avant lundi en fin d’après-midi, puisque les services du Département qui étaient en train de faucher les accotements de la Voie sacrée, n’ont pas remarqué ces dégradations.

    Ces malfaiteurs ont sans doute agi en employant une masse ou un objet lourd et contondant. En témoignent les traces profondes qui ont marqué le métal sur un casque qui a subi ces chocs sans pouvoir être arraché. Cette borne est située à quelques kilomètres de Souilly en direction de Bar-le-Duc au niveau d’une aire de stationnement. Deux autres casques ont subi les mêmes dégradations. Sinon, quatre autres bornes ont été attaquées à la masse et le casque y a été dérobé. Ne subsistent sur ces monuments que le béton pulvérisé et des éclats aux alentours.

    Il est à noter que les bornes situées à proximité des villages ou sur le territoire de ceux-ci, n’ont pas été touchées. Le bruit de la vandalisation aurait sans doute éveillé la suspicion des riverains.

    Hier, c’était donc la stupeur et l’incompréhension dans le département pour les acteurs de la mémoire.

    Dans quel but ces casques ont-ils été dérobés ? Pour la valeur du métal ? Ou pour la valeur symbolique liée à 14-18 ? Seule l’enquête pourra le déterminer.

    Une enquête qui a été ouverte hier, elle concerne ces vols avec dégradations et est confiée à la communauté de brigades de gendarmerie de Verdun. Les constatations d’usage ont bien sûr été réalisées. Une plainte sera déposée en gendarmerie aujourd’hui par le Conseil général de la Meuse.

    [d’après ER | 20.05.2014]

  • L'agonie d'une monarchie : Autriche-Hongrie, 1914-1920

    autriche.jpgBâti sur les décombres de l'Europe napoléonienne, réformé en 1867 pour donner un rôle accru à la Hongrie, l'Empire austro-hongrois pouvait sembler, en 1914, l'une des puissances les plus solides du continent. C'était un empire à l'ancienne, c'est-à-dire qu'il avait l'ambition de fédérer de nombreux peuples hétérogènes. Dans les faits, une majorité d'Allemands et de Hongrois régissaient les destinées de Slaves, de Roumains et d'Italiens, lesquels cohabitaient d'ailleurs plutôt mal entre eux.

    C'est à la suite de l'assassinat de son prince héritier François-Ferdinand que le vieil empereur François-Joseph, descendant de notre dernier duc de Lorraine François III, s'est laissé entraîner dans la guerre, aux côtés de l'Allemagne. Déchiré entre des nationalités différentes, des religions antagonistes, véritable tour de Babel linguistique, l'empire n'a pas supporté le choc. Cinq ans après Sarajevo, ce sont cinq états nouveaux, fondés sur le principe des nationalités, qui remplacent la Double Monarchie. En Autriche même, le jeune empereur Charles Ier de Habsbourg-Lorraine, successeur de François-Joseph, dut renoncer.

    Jean-Paul Bled, spécialiste de l'Autriche-Hongrie, retrace avec minutie l'agonie d'une monarchie qui n'a pas su s'adapter aux temps nouveaux en dépit des atouts non négligeables qu'elle détenait.

     

    ‡ L'agonie d'une monarchie. Autriche-Hongrie 1914-1920, Jean-Paul Bled,  éditions Tallandier, 2014, 464 p. (25,90 €).

  • Les Vosges 14-18 bientôt inscrites à l’Unesco ?

    Les Vosges devraient rejoindre les douze autres départements français de la ligne de front qui militent pour un classement à l’Unesco. Une démarche en bonne voie.

    Fontenelle.jpgPouvaient-ils imaginer, les soldats des deux camps qui ont combattu entre 1914 et 1918, que les lieux de leurs souffrances, sur 750 km de front, seraient un jour protégés et mis en valeur, cent ans plus tard. Car le dossier déposé à l’Unesco conjointement par la France et la Belgique, le 9 janvier dernier, vise exactement à cela.

    Un projet international unique par son ampleur, initié il y a trois ans par le Conseil général de la Meuse et celui de l’Aisne et qui fédèrent aujourd’hui autour d’eux douze départements français et deux régions belges de l’ancienne ligne de front (sauf le Haut-Rhin et la Marne, qui défend un autre dossier), réunis dans l’association « Paysages et sites de mémoire de la Grande guerre. » Avec un objectif : préserver les sites, poursuivre le devoir de mémoire et surtout fédérer les initiatives à l’approche du centenaire du début du conflit. Un plan prévu sur quatre ans au départ pour une labellisation dès cette année. Et un budget annuel de 10 000 € qui a refroidi le Conseil général des Vosges et son chargé de culture Jean-François Wollbrett. Dès le mois de décembre 2011, le département était l’un des premiers à avoir remis son dossier à l’association. Mais l’ampleur du projet et ses maigres chances de succès ont ralenti la marche. « Quand l’association nous a contactés, nous avons dit oui tout de suite. D’autant que nous étions déjà prêts depuis le PER (Pôle d’excellence rural, des appels à projets pour mettre en valeur les territoires ruraux). Mais les délais nous paraissaient extrêmement justes et surtout, nous pensions que le dossier, en l’état, était trop vague et avait peu de chances de passer. » L’association avait tenté un pari osé : faire classer des sites militaires par un organisme prônant la paix. Jusque-là, les seuls endroits se rapportant à des conflits choisis par l’Unesco ont été Auschwitz et Hiroshima. Des lieux empreints de la folie des hommes certes, mais qui ne sont pas pour autant des champs de bataille.

    L’initiative a été « retoquée », la labellisation repoussée et un nouveau plan est à l’étude : il s’agira cette fois de classer les cimetières et les sites de mémoire.

    Une orientation qui satisfait davantage le Conseil général, prêt à mettre la main à la poche et à prêter « tout son concours » au dossier. « La labellisation vaut la peine que l’on s’investisse mais nous ne voulions pas le faire à perte. Désormais, on sait que la démarche de ‘’Paysages et sites de mémoire de la Grande guerre’’ a des chances d’aboutir. Nous la soutiendrons pleinement. » Dans les semaines qui viennent, le dossier sera discuté au Conseil général et les Vosges devraient être le 13ème département français à se joindre à la manœuvre. La labellisation, elle, pourrait intervenir dès 2016 ou au plus tard, en 2018.

    [d’après Vosges Matin]

  • 1914-1915. Quand Dieu se tait...

    grande guerre,1914 1918,catholique,christianisme,éditions du cerf,benoit xv,raymond poincaréDu 22 au 26 juillet 1914, un Congrès eucharistique international rassemble à Lourdes des pèlerins catholiques du monde entier. Devant la grotte des miracles, Français et Allemands proclament leur foi commune. Quinze jours plus tard la mobilisation les transforme en soldats prêts à s'entretuer... Comment ? Pourquoi ?

    Comment des nations enracinées dans le christianisme ont-elles été capables du carnage de 1914-1918 ? En quoi la guerre civile européenne fut-elle aussi une guerre religieuses fratricide ? Pourquoi les catholiques préférèrent-ils répondre à l'appel du président de la République laïque Raymond Poincaré, qui invitait tous les citoyens à l'Union sacrée devant l'ennemi, plutôt qu'aux appels à la paix du pape Benoît XV ? Mystère insondable ou affreux scandale ?

    Des personnages chrétiens connus - Paul Claudel, Benoît XV, Charles de Gaulle, Roland Dorgelès, Mgr Baudrillart, Hubert Lyautey, Louis Pergaud, Guillaume Appolinaire... - ou inconnus, issus de carnets ou de lettres de combattants, les témoignages convoqués dans cet ouvrage font revivre "en direct" et au quotidien les deux premières années de la Grande Guerre. Ils apportent surtout les propres réponses des acteurs engagés dans le conflit de ces questions.

     

    ‡ 1914-1915, quand Dieu se tait. Une barbarie racontée jour après jour, Paul Christophe, éditions du Cerf, 2014, 247 p. (19 €).

  • Préparation du Centenaire : Les Vosges et la guerre de 14-18

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    [Vosges Matin]

  • Laneuvelotte (54) : des universitaires au côté des érudits du Cercle d'histoire

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    [Est Républicain]

  • Le colonel Adrien Henry, un Meusien au coeur des deux guerres

    lorraine,meuse,lacroix sur meuse,colonel,adrien henry,gendarmerie,de gaulle,pétain,1914 1918, 1939 1945Qui est le colonel Adrien Henry, un simple cultivateur de Lacroix-sur-Meuse né en 1888, devenu l'un des militaires le plus décorés de France ?

    Mobilisé comme sergent au 161e régiment d'infanterie de Saint-Mihiel, en Meuse, il est de toutes les grandes batailles de 1914-1918. Blessé à quatorze reprises, devenu capitaine à la fin de la Grande Guerre, il participe alors aux engagements de l'armée française en Pologne et en Rhénanie où il côtoie le colonel De Gaulle.

    Passé dans la gendarmerie, il commande la compagnie de l'Indre à la veille de la Seconde Guerre mondiale et au moment de la débâcle, avec ses gendarmes, il fait face à l'ennemi. Bien que connaissant personnellement le maréchal Pétain depuis Verdun, il est mis à la retraite car il n'a voulu lui accorder sa confiance. Il va alors entrer activement dans la résistance dans la région de Châteauroux et lutter contre l'activisme communiste. Pourchassé par les Allemands et la Milice de Darnand, il renseigne les Alliés permettant la reddition d'une colonne SS de 1800 hommes.

    Grand officier de la Légion d'honneur, cité à l'ordre de l'armée, il est titulaire de plus d'une trentaine de décorations. Venu prendre sa retraite en Lorraine, il décède à Commercy en 1963.

    Le lecteur suivra le parcours étonnant d'un sous-officier devenu rapidement officier d'infanterie puis de gendarmerie lors de périodes particulièrement violentes.

    Ses fils et petit-fils ont réalisé un remarquable travail de collecte et de synthèse des Mémoires rédigées par le colonel Henry afin de restituer les étapes d'une vie dévouée totalement à sa patrie.

     

    ‡ Un Meusien au coeur des deux guerres. Mémoires du colonel Adrien Henry - 1914-1918 et 1939-1945, Michel et Frédéric Henry (présenté par), éditions Ysec, 2012, 263 p., ill. (18 €).

  • 11-Novembre : hommage aux Poilus de 1914-1918

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    Bleurville, cérémonie devant le Monument aux Morts (Archives H&PB).

     

    Chaque commune française, ville ou village, honore en ce 11 novembre 2011 les combattants tombés au champ d'honneur durant la Première Guerre mondiale.

    A Bleurville, la municipalité honorera les soldats de 1914-1918 originaires du village vendredi 11 novembre à 9 h 00 au cimetière communal en présence de la fanfare cantonale.

    Montée des couleurs, dépôt de gerbe, discours du maire et du représentant des associations patriotiques locales.

    A l'issue de la cérémonie, vin d'honneur servi en mairie.

  • Baron rouge et Cigogne blanche

    richthofen fonck.jpgIssu de l'aristocratie prussienne, Manfred von Richthofen commence une formation militaire dès l'âge de onze ans. Apprenant très vite à piloter, il excelle dans le combat aérien. Mort sur le front en 1918, à 26 ans, il laisse un nom - et un surnom, "le Baron rouge" - à la postérité. Contrairement à son homologue français, le Vosgien René Fonck, qui a été injustement maintenu dans l'oubli.

    Fils d'ouvrier et apprenti mécanicien avant d'être breveté pilote en 1915 à l'école Caudron, René Fonck fut un technicien de l'aviation de combat hors pair. Il ne fut jamais touché par le feu ennemi. Entre les deux guerres, il devient député des Vosges puis émissaire personnel du maréchal Pétain tout en établissant des liens avec la Résistance. Mort en 1953, il est honoré "du bout des lèvres" d'obsèques solennelles aux Invalides.

    De leur naissance à leur jeunesse, de leur passion naissante des airs à leurs victoires respectives à bord de leur avion mythique, le triplan rouge et la blanche cigogne, l'auteur, Patrick de Gmeline, retrace dans cet ouvrage deux destins extraordinaires presque parallèles, ceux de Manfred von Richthofen et de René Fonck, à la lumière de leur engagement militaire et de leur parcours privé, et analyse tout ce qu'ils ont légué à l'Histoire civile et militaire.

    Patrick de Gmeline est un historien militaire reconnu auteur d'une trentaine de livres.

     

    ‡ Baron rouge et Cigogne blanche, Patrick de Gmeline, éditions Presses de la Cité, 2011, 510 p., ill. (24 €).