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luthiers

  • Cinq musées vosgiens au coeur de la Grande Guerre

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    [Vosges Matin]

  • Mirecourt (88) : la relève des luthiers en question

    Six luthiers quinquagénaires et plus ont pignon sur rue à Mirecourt. Héritière d’une tradition séculaire dans la fabrication du quatuor à cordes, la cité a observé le départ en semi-retraite de Jean-Jacques Pagès, un symbole du renouveau de la lutherie en 1977.

    en-semi-retraite-jean-jacques-pages-cree-des-instruments-baroques-tout-en-preparant-un-livre-sur-le-savoir-faire-de-la-lutherie.jpgEn semi-retraite, Jean-Jacques Pagès crée des instruments baroques, tout en préparant un livre sur le savoir-faire de la lutherie.

    Le métier de luthiers se trouvait littéralement au creux de la vague dans les années 1960, avec seulement une cinquantaine de fabricants dans l’Hexagone. La cité mirecurtienne n’échappait pas à la règle avec seulement deux « survivants » créateurs d’instruments du quatuor à cordes (deux violons, un alto et un violoncelle) : Jean Eulry et René Morizot.

    L’installation d’un jeune luthier en 1977, Jean-Jacques Pagès, formé notamment à l’école nationale de lutherie de Mirecourt et chef d’atelier pendant sept ans chez le célèbre Etienne à Paris, coïncidait avec une nouvelle vague de luthiers. Sa retraite effective en septembre 2013, annonce la fin d’un cycle pour cet homme passionné.

    Depuis l’annonce de votre retraite, que faites-vous ?

    « Je me fais avant tout plaisir. C’est l’occasion pour moi de fabriquer des instruments baroques, un alto ou un violon piccolo par exemple, qui n’existent plus et j’éprouve énormément de joie à entendre les sons. Je considère la musique baroque comme exceptionnelle ; j’en écoute volontiers chez moi. D’autre part, je vais adopter un statut d’auto-entrepreneur ces jours-ci qui me permettra d’entretenir les instruments que j’ai fabriqués tout au long de ma carrière. »

    Êtes-vous déçu de ne pas avoir de successeur ?

    « Bien évidemment. Je n’ai pas trouvé de repreneur pour mon atelier ainsi que l’école de lutherie que j’avais créée en 2000, qui formait trois luthiers par an après un apprentissage de trois ans. Aucun d’entre eux n’a souhaité venir s’installer à Mirecourt. C’est même inquiétant pour la profession qui subit la crise économique actuelle. J’ai donc quitté mon atelier pour installer tout mon matériel juste en dessous de mon logement. En revanche, je conserve l’espoir d’un rebond. Lorsque je suis venu m’installer ici, en 1977, il ne restait plus que deux luthiers, René Morizot et Jean Eulry, ainsi que les frères Jérôme pour la fabrication de guitares. Étienne Vatelot, créateur de l’école de l’école nationale de lutherie en 1970, chez qui je travaillais à Paris, considérait que mon pari était audacieux, voire risqué. D’autres ont suivi ensuite le mouvement et la lutherie a survécu à Mirecourt. »

    Comment analysez-vous cette situation ?

    « Le manque d’attrait de la ville est incontestable. A cela, il convient d’y ajouter un contexte économique. Beaucoup d’élèves abandonnent en cours de route. Je suis inquiet pour l’avenir des luthiers à Mirecourt. L’implantation d’un grand musée, qui a failli voir le jour en 2001, aurait pu redonner du lustre à ce métier. Sachant qu’au XIXe siècle, Mirecourt était la référence mondiale du quatuor à cordes avec plus de 650 luthiers qui se sont succédé dans la cité. »

    La transmission du savoir-faire reste-t-elle d’actualité ?

    « N’ayant plus de contrainte de rentabilité, je vais profiter de mon nouveau statut pour écrire un livre dans lequel je rassemble toutes les techniques et l’expérience acquises au cours de ma carrière. Le luthier fabrique des violons mais il transmet en même temps ses connaissances aux jeunes générations. C’est grâce à ce rituel que la profession existe depuis des siècles. »

    [d’après Vosges Matin]

  • Luthiers, de la main à la main

    lorraine,vosges,mirecourt,lutherie,luthiers,main,archèterie,musée de la lutherie et de l'archèterie françaisesDans le contexte artisanal, le terme "main" ne désigne pas le seul organe préhensile par lequel se concrétise l'activité, mais sert à qualifier, par métonymie, un luthier : un bon luthier est une bonne main. Or, ce qui circule entre des individus fait l'objet aussi bien de persistances que de transformations : les connaissances, les idées, les pratiques ne se transmettent pas sans modifications.

    En restituant chacune à leur manière un versant de l'expression "de la main à la main", les contributions réunies dans cet ouvrage - qui constitue un extraordinaire catalogue de l'exposition présentée cet été au musée de la lutherie et de l'archèterie françaises à Mirecourt (Vosges) - participent de ce processus de médiation : elles proposent au lecteur d'emprunter diverses voies menant à une meilleures compréhension de cet univers où les hommes et les objets forment une seule et même entité.

    Les auteurs, aux parcours contrastés (chercheurs, historiens, luthiers), proposent ainsi une multiplicité d'approches susceptibles chacune d'offrir un regard singulier sur la transmission. Les textes ont été regroupés en deux parties : les premiers étudient des artefacts (les instruments eux-mêmes et les archives) pour éclairer d'anciens traits d'une profession et certaines de ses évolutions ; les seconds considèrent les activités et les paroles artisanes et musiciennes pour mieux comprendre l'objet lui-même.

    Bref, dans ce magnifique catalogue, le lecteur découvrira la grande histoire de la lutherie à Mirecourt qui passe aussi par les grandes familles de luthiers et fabricants de guitares, celles qui ont fait la réputation de la cité vosgienne et lui ont donné ses lettres de noblesse.

     

    ‡ Luthiers. De la main à la main, Valérie Klein et Baptiste Buob (dir.), éditions Actes Sud / Musée de Mirecourt, 2012, 187 p., (39 €).