[Vosges Matin]
Notre patrimoine - Page 60
-
Sud-Ouest vosgien : le parc naturel régional en travaux
-
Journée d'étude « Évangile selon saint Marc » à la BMI Epinal-Golbey
La BMI Epinal-Golbey conserve un manuscrit précieux, classé au titre des Monuments historiques, l’Évangile selon saint Marc. Une journée d'étude lui est consacrée le 13 septembre.
Provenant du chapitre Saint Goëry d’Épinal, ce manuscrit a été donné à la Ville au milieu du XIXe siècle par le marquis de Ludres. Il est remarquable par la richesse des matériaux qui le composent : parchemin pourpré écrit en lettres d’or et d’argent, ivoire gothique, métal argenté et doré.
Manuscrit d’apparat, l’Évangile selon saint Marc était également un réceptacle pour des reliques qui étaient conservées dans les quatre godets supportant les symboles des évangélistes. Ce manuscrit a connu de nombreuses modifications au cours des siècles. Les feuillets de vélin pourpré datant du IXe siècle ont été protégés au cours du XIVe ou XVe siècle par une reliure précieuse dont le plat supérieur porte un volet de diptyque de la seconde moitié du XIVe siècle. Deux miniatures datant du XVe siècle sont venues s’insérer au début de l’ouvrage.
Dénommé couramment « Évangéliaire pourpre », le volume contient en fait l’Évangile selon saint Marc. Durant l’année 2012 ce manuscrit a fait l’objet d’une importante campagne de restauration et d’étude faisant intervenir des restaurateurs aux compétences variées.
La présente journée d’étude permettra de faire le point des connaissances sur ce manuscrit et de présenter l’ensemble des travaux de restauration menés sur ce manuscrit précieux.
L’ensemble du manuscrit précieux ainsi que le programme détaillé de la journée d'étude du jeudi 13 septembre 2012 et le formulaire d'inscription sont consultables sur le site de la BMI : www.bmi-epinalgolbey.fr
-
Jeanne d'Arc s'affiche à Chinon
[Vosges Matin]
-
Vandoeuvre-les-Nancy (54) : espoir pour Saint-François d'Assise
[Est Républicain]
-
JDP 2012 : ouverture exceptionnelle du moulin à huile de Bleurville (88)
-
Les Cahiers de La Mothe n° 4 sont parus
C'est devenu un rendez-vous attendu. Chaque été, à l'occasion de la fête de la cité de La Mothe, l'association éponyme sort ses Cahiers annuels.
Faut-il pleurer sur les ruines de cette antique cité fortifiée lorraine ? Sûrement pas. Tous les historiens, archéologues, érudits, passionnés qui contribuent à ces Cahiers nous prouvent que La Mothe vit toujours ; elle vit à travers ses pierres enfouies sous la végétation et ses archives, mémoire de cette cité martyre conservée pieusement pour que son souvenir ne s'estompe point.
Au sommaire de ce 4ème opus :
- "Il faut raser La Mothe" : la génèse de la décision
- Le dénombrement de Louis de Saint-Loup pour Outremécourt du 1er octobre 1574
- La construction de la boucherie de La Mothe et l'organisation de la profession
- Le bastion Saint-Nicolas
- La Mothe en 3D
- Autour du siège de 1645 : Les Lavaulx et leur alliance Montarby
- Elégie sur la ruine de La Mothe
- Un curieux procès à La Mothe en 1606 : les filles "débordées"
Et la chronique mothoise 2011.
Avec ces Cahiers, malgré les ruines, malgré l'oubli et la végétation envahissante, la vie de la vieille cité du Bassigny lorrain continue. Ces contributions permettent de mieux connaître - et faire connaître - l'histoire de La Mothe. Ce qui prouve que même les ruines peuvent renaître !
‡ Les Cahiers de La Mothe, n° 4, 2012, Association Pour La Mothe, 95 p. (10 €).
-
Bassigny lorrain : fouilles archéologiques à l'abbaye de Morimond
[Vosges Matin]
-
Renaissance 2013 avec le patrimoine lorrain
[Est Républicain]
-
Marsal (57) : des fouilles salées
[Est Républicain]
-
Un inventaire des cloches de Nancy
[Est Républicain]
-
Pour aider à la restauration de la chapelle de Libdeau
-
Bruley, au coeur du Toulois
[Est Républicain]
-
Les Journées du Patrimoine 2012 au Pays d'Epinal Coeur des Vosges
Le Pays d'Epinal Coeur des Vosges, qui s'étend de Rambervillers à Châtillon-sur-Saône en passant par Charmes et Xertigny, propose un riche programme de découvertes du patrimoine historique, architectural et traditionnel.
Etablissez vite votre programme et partez à la découverte de ces patrimoines durant le week-end des 15-16 septembre !
[cliché : église Saint-Pierre-aux-Liens, Bleurville | © H&PB]
‡ Consultez le programme des Journées du Patrimoine au Pays d'Epinal Coeur des Vosges ici : Merveilleuses-JDP-2012.pdf
-
VMF valorise les belles pierres lorraines
Vieilles maisons françaises (VMF) a choisi le château de Girecourt-sur-Durbion, une demeure seigneuriale vosgienne, pour son premier prix régional de la restauration.
« Nous nous battons pour défendre, mettre en valeur les belles pierres de Lorraine ! » Jean-François Michel est, depuis 2000, le délégué régional et président de Vieilles maisons françaises en Lorraine. Ancien professeur d’histoire au lycée messin Georges-de-La-Tour, tout comme son épouse Marie-Françoise, l’homme milite au sein de cette association nationale, créée en 1958 et reconnue d’utilité publique, pour faire connaître le très riche patrimoine lorrain. « Et il n’est pas seulement concentré sur le sillon mosellan. On néglige trop souvent la Lorraine profonde et son tissu rural qui cache de magnifiques monuments. Je pourrais vous citer des presbytères, de chapelles ou d’anciennes églises monastiques, de vieux lavoirs, d’anciennes mairies, de vieilles maisons paysannes qu’il faut absolument préserver et qui sont malheureusement menacés », répète ce connaisseur.
Il s’appuie sur VMF pour faire du lobbying auprès des pouvoirs publics afin de permettre, outre la préservation, la restauration d’un patrimoine par trop méconnu. Et ça tombe bien cette année. En septembre, il sera question, lors d’un week-end entier, d’une journée du patrimoine caché.
A cet effet, VMF en Lorraine organise, depuis douze ans, son concours régional de restauration doté d’un premier prix de 10 000 €. Il est allé cette année à la demeure seigneuriale de Girecourt-sur-Durbion, dans les Vosges, propriété d’un couple de médecins, les Courtalon, qui ont acquis la demeure en 1994. Un couple tombé sous le charme de ce château construit en 1580 par Pierre d’Haraucourt et que l’on peut apercevoir en empruntant l’axe Epinal-Bruyères. Le couple n’a pas cessé d’investir dans des travaux remarquables qui ont permis de mettre en évidence des plafonds à caisson considérés comme les plus beaux plafonds de Lorraine.
La demeure seigneuriale était en lice parmi une douzaine de candidats (sept pour les Vosges) dont deux en Moselle : le château de Freistroff, près de Bouzonville, et celui d’Aubigny, à Coincy, lieu historique de la fameuse bataille de Borny le 14 août 1870.
Les Vosges abritent, selon Jean-François Michel, parmi les plus belles pierres de notre région. « Notamment dans la partie ouest, du côté de la Saône Lorraine avec ce village magnifiquement restauré qu’est Châtillon-sur-Saône. » Sans oublier Les Thons et ses trois églises, ou Bleurville avec son ancienne abbaye bénédictine du XIe siècle !
‡ Information sur l'action de VMF : www.vmfpatrimoine.org
[Le Républicain Lorrain]
-
Autour de l'exposition "Eglises de Meurthe-et-Moselle en quête de modernité 1945-1975"
[Est Républicain]
-
Le patrimoine historique au coeur des préoccupations de la Saône Lorraine
Sauver le couvent des Thons
L’association présidée par Jean-François Michel ouvre un second chantier à un jet de pierre de Châtillon.
C’est l’ensemble monastique franciscain le plus intact de Lorraine » assure Jean-François Michel. Mieux, selon l’expert, que celui des Récollets à Metz ou celui des Cordeliers à Nancy. Sauf que le couvent des Thons, près de Châtillon-sur-Saône, est en piteux état. C’est d’ailleurs là qu’est née en 1980 l’association Saône-Lorraine. Laquelle l’acquiert, pour sa partie mise en vente, en 2006.
Elle est ainsi devenue propriétaire de l’église gothique érigée en 1451 et du tiers du monument monastique dont le reste est occupé par une auberge.
Un autre cap devrait être franchi sous peu avec le coup d’envoi des travaux d’une vaste restauration. État et collectivités ont prévu d’injecter 300 000 € dans une première tranche de réfection. Les travaux concerneront prioritairement l’ancien cloître, dont la toiture menace de s’effondrer. Après des années à se battre pour conserver des pans de l’histoire locale, Jean-François Michel croit toujours en ses rêves : « Ici, dans quelques années, pourquoi ne pas envisager la constitution d’un musée d’art sacré ? »
Le chantier d’une vie à Chatillon-sur-Saône
Après avoir fait, il y a six mois, l’acquisition d’un ancien hôtel particulier, Fernand et Franck se retrouvent au pied du mur.
Pour Franck et Fernand, le chantier de rénovation de leur home sweet home ressemble fort à celui d’une vie tout entière. Cette belle demeure Renaissance, aux allures d’hôtel particulier italien – pompeusement dénommé « l’hôtel du faune » -, les deux Nancéiens l’ont acquise il y a six mois et s’y sont installés dans la foulée. « On a toujours aimé les vieilles pierres », confirme le premier. Une condition qui, vu l’ampleur de la tâche, s’avère en effet indispensable. Plus qu’un sérieux lifting, les 477 m² sur deux niveaux de la bâtisse imposent un complet remodelage. En six mois, les deux compagnons ont déjà « dégringolé » une partie de la demeure et s’apprêtent à repaver l’une des deux cours intérieures.
Mais l’avancée du chantier est conditionnée par les agréments de subventionnement des Monuments historiques. Franck et Fernand doivent donc composer avec une administration forcément tatillonne dès lors que la maison fait l’objet d’un classement au titre des Monuments historiques depuis 1985. Pourtant, les précédents occupants ont laissé quelques traces disgracieuses de leur passage : murs intérieurs recouverts de béton, volets roulants métalliques… Autant d’anomalies dont l’élimination freine la réhabilitation.
Au-delà de l’investissement financier, le coût des travaux devrait tripler le montant d’acquisition de la maison, les nouveaux propriétaires admettent qu’un tel enjeu constitue un projet de vie : « C’est un énorme boulot qui modifie profondément les habitudes et pour longtemps », confirme Fernand. Lequel se console grâce à son nouveau cadre de vie, loin du stress urbain. « Et puis, conclut-il, les habitants nous ont accueillis à bras ouverts ».
[textes et clichés : © Le Républicain Lorrain]
-
Contes de Lorraine
Les éditions Ouest-France proposent dans sa collection "Les grandes collectes" de rassembler les oeuvres des folkloristes de nos régions.
Emmanuel Cosquin, folkloriste lorrain du dernier quart du XIXe siècle, a donné une oeuvre exceptionnelle par sa qualité, sa rigueur et son ampleur : il ne s'est pas contenté d'offrir l'une des plus belles collectes de contes de France, il s'est appliqué à recueillir avec le plus grand soin le patrimoine oral d'un unique village - Montiers-sur-Saulx, dans le sud-ouest meusien - et à le mettre en relation avec des milliers de contes du monde entier. Les Contes de Lorraine de Cosquin peuvent être répartis selon une typologie spécifique ; contes merveilleux, contes d'animaux, contes-nouvelles, contes facétieux, randonnées et légendes.
Ainsi, ses Contes de Lorraine parus en 1886 restent-ils un monument du conte français ouvrant sur des recherches passionnantes.
Les Contes de Cosquin sont présentés par Nicole Belmont, anthropologue et directrice d'études à l'Ecoles des hautes études en sciences sociales, et par Françoise Morvan, directrice de la collection "Les grandes collectes".
‡ Contes de Lorraine d'Emmanuel Cosquin, Nicole Belmont et Françoise Morvan (présenté par), éditions Ouest-France, 2012, 352 p. (17,50 €).
-
Tous les chemins lorrains mènent à Saint-Jacques-de-Compostelle
Pour faciliter la tâche du pèlerin, l’association des Amis de Saint-Jacques-de-Compostelle Lorraine a balisé le chemin allant de Schengen à Langres, en passant par les Vosges.
Depuis les Journées mondiales de la jeunesse voulues par Sa Sainteté le pape Jean-Paul II en 1989, le nombre de pèlerins n’a cessé de croître (plus de 180 000 personnes de toutes nationalités en 2011). Bâton et sac à dos orné de la fameuse coquille, ils s’élancent à pied jusqu’à Saint-Jacques-de-Compostelle, considérée comme l’une des trois villes saintes de la chrétienté (après Jérusalem et Rome).
Pour y parvenir, quatre voies antiques existent en France : celles du Puy-en-Velay (la plus connue et fréquentée), de Vézelay, d’Arles et de Tours qui se rejoignent à Puenta la Reina, en Espagne. Lorsqu’on décide de tenter l’aventure depuis son domicile, il faut emprunter des chemins secondaires avant de retrouver ces chemins dits historiques. Depuis le renouveau récent du pèlerinage, des associations balisent certains itinéraires. A l’image de l’association des Amis de Saint-Jacques-de-Compostelle Lorraine qui s’est chargée du chemin reliant Schengen à Langres, en passant par la Lorraine et les Vosges. Ce qui facilite la tâche des nombreux pèlerins du Nord, notamment Allemands, qui n’ont plus à établir, de A à Z, leur propre itinéraire jusqu’aux trajets antiques, véritables « autoroutes ». « Il y avait un vide, un manque de balisage et d’hébergements propices à accueillir le pèlerin », explique Jean Courivaud, membre de l’association depuis quelques mois. Un projet qui était aussi une manière « de canaliser les gens sur un trajet ».
314 km ont été balisés avec le logo officiel du Conseil de l’Europe (coquille stylisée jaune sur fond bleu). L’itinéraire passe durant plus de 75 km dans les communes des Vosges par le GR7 et le GR714. A partir de Greux, 12 dont Domremy-la-Pucelle, Rouvres-la-Chétive, Contrexéville ou encore Aureil-Maison. L’itinéraire passe également à proximité de Neufchâteau, Châtenois ou encore Martigny-les-Bains. Outre la carte, le guide précise les points remarquables mais pointe aussi les hôtels-restaurants et hébergements présents ainsi que les accueils jacquaires, des particuliers qui se proposent d’héberger durant une nuit le pèlerin. Sans toutefois donner des listes de noms. Charge au marcheur de contacter les offices de tourisme servant de relais ou l’association pour les obtenir. En sachant que les accueils jacquaires, très peu nombreux dans les Vosges, ne sont pas toujours disponibles.
« Après sa journée de marche, le principal souci du pèlerin est de savoir où il dormira le soir », note Jean Courivaud. Outre les particuliers, plusieurs possibilités existent : les gîtes associatifs tenus par des bénévoles issus d’associations jacquaires et les hébergements classiques comme les gîtes privés (à l’image de celui de Châtenois), les chambres d’hôtes, les hôtels… Certains effectuant un geste commercial. La tâche est facilitée à partir des grands carrefours (Puy-en-Velay, Vézelay…) où le pèlerin trouve sans la moindre difficulté de nombreux gîtes d’étape, hébergement peu cher privilégié par les marcheurs.
Lorsqu’il s’est lancé dans son périple, Jean Courivaud a pu compter sur l’aide de membres d’associations jacquaires. Ce qui l’a incité à devenir adhérent de l’association. « J’ai été marqué par l’accueil des bénévoles tout au long du chemin, des membres d’associations comme nous ou d’anciens pèlerins. Les aider aujourd’hui est devenu une motivation », note Jean Courivaud, de Jeanménil, qui s’est proposé d’assurer la maintenance des chemins balisés vosgiens jusqu’à Langres.
Si le guide ne prétend pas régler tous les soucis du marcheur, il lui facilite la vie. Et incitera peut-être des gens, qui craignaient de se lancer dans l’inconnu, à franchir le pas. Une fois le chemin matérialisé, « il faut le faire vivre et le faire évoluer », ajoute Jean Courivaud, notamment en étoffant les hébergements. L’association est ainsi en contact avec l’office de tourisme de Neufchâteau qui listera les chambres d’hôtes prêtes à recevoir les pèlerins. Jean Courivaud a le projet également de baliser d’autres chemins dans les Vosges, d’est en ouest cette fois, en partant de Saint-Dié ou Baccarat jusqu’à Bourbonne-les-Bains où le chemin est désormais tout tracé…
Bien que de nombreux pèlerins partent des villes connues comme Le Puy-en-Velay ou Vézelay, la version traditionnelle du pèlerinage se fait à pied depuis chez soi. Ce fut le choix de Jean Courivaud et Jean-Pierre Quirin, de Dommartin-lès-Remiremont. Mais chacun a opté pour une organisation différente. Le premier l’a effectué en trois étapes : les deux premières en 2011, d’Housseras (son village natal) à Vézelay, puis quelques mois plus tard, de Vézelay à Roncevaux. Et la dernière, en mars dernier, de Roncevaux à Compostelle. Soit 2 200 km en 88 jours. A cause d’une fracture au pied due à la fatigue, Jean-Pierre Quirin a été contraint de faire son pèlerinage en deux étapes : la première en 2009, de Dommartin à Cahors en passant par le Puy-en-Velay ; la deuxième en 2010, de Cahors à Saint-Jacques. Soit 2 055 km en 91 journées de marche et 100 jours de voyage.
Les hébergements étant difficiles à dénicher le temps de retrouver des voies historiques (après c’est « l’autoroute » comme ils disent), Jean Courivaud a établi un planning précis de ses étapes. 350 km d’Housseras à Vézelay bien préparés où les logements étaient réservés. Si Jean-Pierre Quirin a également établi précisément les chemins à emprunter jusqu’au Puy en évitant les routes trop fréquentées, il n’avait réservé aucun hébergement. Il cherchait le jour même où pouvoir poser le pied le soir. « Très rapidement, on se rend compte qu’on sort de toutes les situations. » Pour lui, « tant que les jambes et la tête suivaient, tout allait bien ». Il n’a pu compter que sur soi-même et la bonne volonté des gens en toquant chez des particuliers, en faisant appel aux mairies, aux paroisses, ou en allant dans des gîtes privés ou associatifs. Résultat : il a dormi dans des salles polyvalentes, dans un local technique, des monastères ou encore une salle de catéchisme. Sur les 22 étapes, il n’a eu qu’un refus et a dû dormir une fois sous sa tente. « Le fait d’avoir une coquille sur son sac, ça ouvre des portes », reconnaît Jean-Pierre Quirin, qui présentait toujours sa crédentiale (le carnet du pèlerin). Cette période reste son meilleur souvenir sur le plan relationnel.
Si on ne se lance pas dans un tel périple par hasard, chacun a aussi sa façon de vivre les choses. La démarche étant bien souvent spirituelle. A l’image de celle de Jean Courivaud, catholique pratiquant, qui ressentait le besoin de « se retrouver face à soi-même et d’être en contact avec la nature ». Pour Jean-Pierre Quirin, la démarche était d’abord culturelle avec l’objectif de découvrir le patrimoine architectural de l’art roman et gothique sur ce chemin particulièrement riche en la matière.
En vingt ans, Francis et Marguerite Jacquot ont accueilli chez eux une petite dizaine de pèlerins qu’ils retrouvaient bien souvent épuisés à Neufchâteau.
Alors lorsqu’ils ont créé leur gîte à Châtenois (ouvert depuis seulement un mois), c’est tout naturellement qu’ils ont décidé de leur offrir leur hospitalité. Leur nouveau gîte se situant à 15 km du nouveau chemin balisé, ils se proposent même d’aller les récupérer et de les remettre le lendemain sur la bonne route !
Si pour les touristes, le gîte est tarifé, « l’accueil du pèlerin est libre », explique Marguerite Jacquot. Rares sont ceux toutefois à repartir sans donner un « petit quelque chose », ajoute Marguerite Jacquot qui rêve comme son mari de pouvoir un jour faire le pèlerinage.
Très éloignée de l’itinéraire Schengen-Langres, la ferme de Bon Jacques, proche de Darney, a toujours aussi ouvert ses portes aux pèlerins. Elevant des chevaux depuis 1986, Brigitte Laurent offre le gîte et le couvert aux marcheurs et à leur équidé. Son credo ? « Les accueillir dans la simplicité et l’authenticité ». Un état d’esprit qui règne tout au long de l’année au sein de sa ferme.
[d'après Vosges Matin]
‡ Guide « Vers Saint-Jacques-de-Compostelle en passant par la Lorraine ». Tarif : 10 euros. L’association des Amis de Saint-Jacques-de-Compostelle Lorraine (www.st-jacques-lorraine.fr) tient une permanence le premier jeudi de chaque mois à la maison paroissiale de Custines. Renseignements au 06 79 68 89 49. Contact Jean-Pierre Courivaud : jean.courivaud88@orange.fr
-
Saint Martin fêté à la chapelle du Void d'Escles (88)
[Vosges Matin]
-
Souscrivez à la restauration de la basilique Sainte-Jeanne d'Arc de Domremy !
-
Bleurville (88) : fraîcheur musicale à l'abbaye Saint-Maur avec le trio Molto Vivo
Le trio bélarusse et géorgien « Molto Vivo » était l’invité, pour la deuxième année consécutive, des Amis de Saint-Maur. Des airs venus de froid pour après-midi caniculaire…
Si cette formation musicale est installée à Remiremont, il n’en reste pas moins vrai que leur accent trahis des attaches situées beaucoup plus à l’est de l’Europe : la violoniste Nelly Matchabeli, native de Tbilisi, en Géorgie, co-soliste à l’opéra de Géorgie, est soliste à l’orchestre symphonique de Saint-Dié-des-Vosges. La pianiste Natalia Hurava, originaire de Biélorussie, est soliste dans plusieurs formations de musique de chambre, et Pilip Hurau, au basson, nous vient de Brest, en Biélorussie.
Le sympathique et talentueux trio « Molto Vivo » a encore su séduire les mélomanes qui avaient bravé l’atmosphère caniculaire pour rejoindre la fraîcheur – toute relative – de la nef de l’abbatiale romane. La charmante Natalia Hurava avait concocté un programme enlevé avec des sonorités venues à la fois de Russie mais aussi d’Amérique du Sud, faisant souffler le chaud et le froid pour le plus grand plaisir du public. Mais les grands classiques ne furent pas oubliés : la Cantate de Bach et la Danse hongroise de Brahms ouvrirent avec splendeur les deux parties du concert. Le trio, alternant la composition instrumentale autour du piano, a magnifiquement restitué les œuvres des compositeurs russes tels que Rêverie de Tchaïkovsky ou la Fantasia ou le Concertino en ré mineur de Portnoff ainsi qu’une Chanson lyrique pour basson et piano de Pojlakov.
La seconde partie était dédiée à des compositeurs contemporains apportant fraîcheur et rythme dans la torpeur de cet après-midi d’été. La Cumparsita, air de tango uruguayen-argentin, de Gerardo Matos Rodríguez donna des envies de pas de danse au public. Le programme se déroulait ensuite avec une pièce de comédie musicale de l’américain Jérôme Kern, disciple de George Gershwin, et deux œuvres de ragtime du pianiste afro-américain Scott Joplin ; la musicalité, le talent et son importance dans l’histoire du ragtime et de la musique américaine font que Scott Joplin demeure le plus connu des compositeurs de ragtime.
Le concert s’est achevé sous un tonnerre d’applaudissement. Après le rappel de la salle, notre trio interpréta un extrait de l’Heure exquise de l’opérette la Veuve joyeuse de Franz Lehar. « Molto Vivo », une formation talentueuse qui a transmis avec chaleur et passion la profondeur et la richesse de ces créations musicales largement appréciées par l’assistance. Et pour le renom de Saint-Maur qui n’a pas a rougir de sa programmation estivale !
‡ L'abbaye Saint-Maur est ouverte jusqu’au 31 août, du jeudi au dimanche de 14h00 à 18h00. Prochaine animation : concert de la chorale « Les voix de Sagona » dimanche 16 septembre à 16h00.
-
Escapades historiques dans la plaine vosgienne
[Vosges Matin]
-
Rambervillers (88) : dans les pas du veilleur de nuit
[Vosges Matin]
-
L'abbaye de Senones : une histoire abracadabrante
[Vosges Matin]
-
La basilique Saint-Maurice d’Epinal
Sa fondation est étroitement liée à la naissance de la ville qui l’abrite : la basilique Saint-Maurice d’Epinal est atypique à plus d’un titre, ayant subi des influences architecturales et politiques diverses.
Massive et belle, la basilique Saint-Maurice d’Epinal est en même temps particulière. Cela sans doute parce qu’elle a subi différentes influences architecturales. Et d’aussi nombreux « aménagements » comme les voûtes de sa nef au XIIIe siècle. Ses amoureux disent d’elle qu’elle a du style du fait de mélanger différents styles.
Style rhénan, style champenois, style bourguignon… La basilique Saint-Maurice n’est pas un mélange, elle est éventuellement une accumulation. Due sans aucun doute à sa longue histoire et à celle de la région. Car la vieille dame ne date pas d’hier. Sa fondation est datée du Xe siècle et est étroitement liée à la naissance de la ville d’Epinal.
Laquelle doit tout ou presque à l’évêque de Metz, Thierry de Hamelant. Pour qu’une ville naisse, il fallait à l’époque un château, un monastère, un marché monétaire et… une paroisse. Pas de paroisse sans église, celle de Saint-Maurice est construite. Une première église, car une seconde l’est à son tour au même endroit avant d’être consacrée solennellement par le pape Léon IX en 1050. La première église était devenue trop petite en raison des nombreux pèlerins venant prier saint Goëry.
L’église du XIe siècle ne devait pas rester en l’état bien longtemps, elle sera entièrement remaniée à la fin du XIIe siècle puis au début du siècle suivant. Mais c’est surtout la Révolution qui devait apporter de grands changements. Jusqu’en 1797, les accès à l’église (élevée au rang de basilique bien plus tard et classée monument historique des années après encore) étaient au nombre de deux : il y avait le portail des Bourgeois pour les paroissiens et la porte des Dames pour les chanoinesses pouvant y accéder directement de leurs résidences du chapitre en passant par le cloître. Ce n’est qu’en 1843 que ce qui est pour nous l’entrée principale et naturelle de la basilique a été ouverte dans la tour-beffroi d’un édifice religieux qui a plus d’une surprise à offrir à ses visiteurs.
[d’après Vosges Matin]
-
L'abbaye d'Autrey ressuscitée
[Vosges Matin]
-
Bleurville (88) : le patrimoine dévoilé lors des Journées du Patrimoine
-
Charmes (88) : une reliques de saint Nicolas en cours d'authentification
[Vosges Matin]
-
A l’abbaye Saint-Maur de Bleurville : des roches et des hommes
« Les mystères de la montagne vosgienne », un film de Roger Lachaize, a animé la nef de l’abbatiale Saint-Maur l’espace d’un après-midi. Pour un grand voyage dans le temps.
« Bleurvillois de cœur », c’est ainsi que se définit Roger Lachaize. Ce Déodatien, qui a des attaches familiales (Roussel-Petitjean) à Bleurville et qui a bien connu l’abbé Pierrat, le sauveteur de Saint-Maur, a fait partager à la cinquantaine de spectateurs présents sa passion pour les roches gravées du massif vosgien lors de la projection d’un reportage réalisé avec son compère Jean-Marie Cuny, d’Anould. Une soixantaine de sites préhistoriques a été abordée, objets souvent de conflits d’interprétation entre historiens et archéologues. « Albert Ronsin, l’historien de Saint-Dié, voyait dans les pierres à cupules le simple effet de l’érosion naturelle, alors que nous autres archéologues y voyons l’action de la main de l’homme » déclare amusé Roger Lachaize. Ce marcheur, avec ses amis du Club Vosgien, a parcouru le massif du nord au sud afin de recenser les nombreuses roches à bassins et autres pierres à empreintes, roches gravées, polissoirs à outils et armes, et mégalithes. Toutes sont des vestiges de l’occupation humaine datant pour la plupart du Néolithique (6000 ans avant JC). Ces sites de hauteur ont été progressivement christianisés au cours du Haut Moyen-Âge (VIe-VIIe s.) : signes de ces exorcismes pratiqués par les prêtres de la religion chrétienne, une multitudes de croix pattées gravées à côté des empreintes préhistoriques.
Les pierres à cupules ou à bassins creusés dans le grès se rencontrent des Vosges jusqu’au Palatinat, en Allemagne. Leur usage n’est pas bien défini : servaient-elle à recueillir l’eau de pluie afin de se purifier, ou de mortier, ou encore de réceptacle à sacrifice animal ou humain ? Remplis d’eau, ces bassins pouvaient aussi être des miroirs du firmament puisque nos ancêtres du Néolithique adoraient la nature, les astres et le soleil. Certaines cupules étaient utilisées comme lanternes sur les parois des falaises dans la vallée de la Meurthe.
Le massif vosgien recèle également plusieurs abris sous roche aménagés à l’époque préhistorique ainsi que des mégalithes. Certaines de ces pierres dressées (menhirs) servirent au Moyen-Âge de bornes pour les propriétés ecclésiastiques. Le massif du Fossard est le seul site vosgien connu qui possède un dolmen qui servit probablement de sépulture à un chef de tribut.
Roger Lachaize fit une incursion dans l’ouest vosgien afin de présenter les roches du Mulot, dans la vallée du Gras, en forêt de Bleurville. Pierres à empreintes, elles sont une remarquable synthèse de ces roches gravées du Néolithique : elles présentent des cupules, des traces de pieds humains, de sabots d’équidés, un symbole du culte du soleil et des marques de christianisation avec de nombreuses petites croix sculptées. Toutes ces roches furent tardivement utilisées par les populations locales pour y pratiquer des rites traditionnels venus du fond des âges.
[clichés © H&PB]
-
La chapelle de la Vierge-des-Grâces à Etival-Clairefontaine (88)
[L'Echo des Vosges]