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Les livres en Lorraine - Page 5

  • Lettre à une trop jeune morte

    Foulques, le puissant comte d’Anjou, l’un des hommes les plus cruels du royaume de France, rentre de son troisième pèlerinage à Jérusalem. À Metz, sentant sa fin venir, il dicte à un jeune scribe ses mémoires en forme de lettre à sa première épouse, morte toute jeune dans l’incendie de leur château. Il y confie ses crimes lors des guerres incessantes qu’il a menées contre la Touraine, Saumur et Blois et le pardon qu’il a cru obtenir en édifiant moult châteaux, églises et abbayes et en prenant le chemin de la Terre sainte en simple pénitent. Mais ce qu’il cherche à expier plus que toutes les horreurs commises, c’est sa conduite envers Elisabeth de Vendôme, la seule femme qu’il ait aimée et qu’il a sacrifiée à une soif de vengeance irrépressible.

    Dans cet étonnant portrait d’un grand féodal déchiré entre ses pulsions guerrières, sa foi en Dieu et la passion amoureuse, le Lorrain Roger Bichelberger évoque autant les affres du guerrier médiéval que les paradoxes d’un homme entre obscurité et lumière que seul l’amour peut racheter.

     

    ‡ Lettre à une trop jeune morte, Roger Bichelberger, éditions Albin Michel, 2018, 144 p., 14 €.

  • Une nouvelle biographie de Marie Marvingt à paraître en 2018

    Rosalie Maggio est écrivain américain, auteur de plus de vingt ouvrages. En 1991 elle a co-écrit une biographie de Marie Marvingt avec le Lorrain Marcel Cordier. Une seconde biographie complétée sera diffusée en 2018.

    > Marie Marvingt est la française la plus décorée en France. Quel fut son parcours durant la Grande Guerre ?
    Pour comprendre ce parcours, il faut d’abord évoquer la personnalité de Marie Marvignt. Licenciée ès lettres, parlant 7 langues, elle suivit des cours de médecine et se passionna pour l’art. Mais c’est surtout sa carrière « sportive » qui est exceptionnelle. Elle a cumulé les exploits dans la première décennie du 20e siècle. Elle est la première femme à gravir les sommets des Alpes françaises et suisses entre 1903 et 1910, elle réalise la première traversée de Paris à la nage (12,5km), elle est la première femme au monde à obtenir les quatre brevets de pilote (avion, hydravion, ballon, hélicoptère) en 1901. Elle boucle le Tour de France en 1908. Elle fut la détentrice de 17 records mondiaux. Son nom est connu du monde entier lorsque la guerre éclate. A défaut de pouvoir être recrutée comme pilote, elle s’engage comme « correspondante de guerre » et comme infirmière. Face au refus de l’armée de l’incorporer, elle se déguise afin de se battre dans les tranchées avec le 42e bataillon. Elle réussit même à s’imposer comme pilote et à participer au bombardement de bases ennemies.
    Si ces faits sont encore contestés par certains historiens, j’apporte la preuve de leur véracité. A la fin de sa vie, elle était titulaire de 34 distinctions dont la Croix de guerre, la médaille de la Reconnaissance française, les palmes académiques…

    > Comment expliquez-vous l’oubli dans lequel est tombée cette héroïne ?
    La première raison est sa longévité. Elle décède à 88 ans, en 1963, à une époque où la Grande Guerre est occultée au profit de la Seconde Guerre mondiale et où l’opinion publique est totalement tournée vers l’avenir ("les Trente Glorieuses") et non vers le passé. La deuxième raison est liée à la dispersion des centres d’intérêt qui ont été les siens. Elle s’est illustrée dans un trop grand nombre de domaines pour qu’une mémoire ciblée ait pu être sauvegardée. La troisième raison est son sexe. Elle était une femme au moment où les femmes ne comptaient guère dans l’espace public. Rappelons-nous que les femmes n’obtiennent le droit de vote qu’en 1944 et qu’elles voteront pour la première fois en 1945. La quatrième raison est à rechercher dans sa vie personnelle. Elle termina sa vie totalement isolée, sans familles, sans amis. Personne ne porta sa mémoire.

    > Comment avez-vous découvert Marie Marvignt et pourquoi avez-vous décidé de lui consacrer une biographie ?
    D’abord, je suis américaine et paradoxalement, Marie Marvignt est moins oubliée de l’autre côté de l’Atlantique qu’en France. Au moment de son décès, le Chicago Tribune présenta la défunte comme « la femme la plus extraordinaire depuis Jeanne d’Arc ». En France, en revanche, le doute et l’oubli s’installèrent très tôt. C’est cet oubli qui m’a passionné. Je suis l’auteure de plus de 20 livres, j’ai donc décidé de co-écrire avec Marcel Cordier une biographie qui a été diffusée en 1991 et que je complète dans une seconde version qui paraîtra cette année 2018. La France du centenaire de la Grande Guerre a ardemment besoin de redécouvrir celle que l’on appelait « la Fiancée du danger ».

    [sources : La Lettre du Souvenir français n° 26]

  • Passé inaperçu

    Fahd devait faire des repérages en Lorraine pour un film consacré aux chibanis, les retraités maghrébins venus travailler en France dans les années 1960.

    Or il s'est soudainement volatilisé. Disparu sans laisser d'adresse. Tout en préparant le tournage, la narratrice se lance à sa recherche dans cette Lorraine désindustrialisée, en se saisissant des quelques traces disponibles : des photos, des films de famille, des témoignages de proches. Ce faisant, elle réveille l'histoire de ses propres grands-parents Malgré-nous, ces Alsaciens-Mosellans incorporés de force dans l'armée allemande pendant la Seconde Guerre mondiale.

    Qu’est-ce qui nous définit ? Quelle place pour ceux qui apparaissent comme des doubles perdants ? Et qui était réellement Fahd ?

    Gabrielle Schaff est née en 1982 à Nancy. Passé inaperçu est son premier roman.

     

    ‡ Passé inaperçu, Gabrielle Schaff, éditions du Seuil, 2018, 256 p., 18 €.

  • Les Mémoires de Jean-Marie Le Pen, "le fils de la nation"

    Elles étaient attendues. Des pressions ont été exercées afin qu'elles ne paraissent pas. Les Mémoires de Jean-Marie Le Pen sont sorties en librairie.

    Fidèle à son image, l'homme s'y exprime librement. C'est le roman d'une vie dédiée à la France. A "sa" France.

    «  Mes grands-parents ne savaient pas lire mais surent donner une vie décente à leurs enfants. Ma paysanne de mère était élégante et fière, mon père, patron pêcheur taciturne, avait navigué pendant la Grande guerre, à treize ans, mousse sur un cap-hornier, ces cathédrales de toile et de bois qui affrontaient les quarantièmes rugissants. A la maison, il n’y avait pas l’eau courante mais on aimait sa famille, son pays et Dieu – et la Bretagne aussi, avec ses îles, ses navires. L’instituteur et le curé nous apprenaient à les chanter ensemble. En somme, j’étais un petit Breton heureux dans la grande France."

    Puis vint la Seconde guerre mondiale. Le père est mort, la France était blessée, il s'éloigne de la religion. C’est alors qu'il découvre la folie des hommes, Paris, l’université, l’Indochine, l’Assemblée nationale, l’Algérie. Sa famille. Le petit Breton avait grandi, la France rapetissé. Pour la relever, il a choisi le combat politique.

    le second tome sera consacré à la fondation du FN et les "tribulations" politiques du président Le Pen.

    Qu'on aime ou non l'homme Le Pen, ses Mémoires surprendront le lecteur.

     

    ‡ Jean-Marie Le Pen. Fils de la nation. Mémoires, Jean-Marie Le Pen, éditions Muller, 2018, 450 p., ill., 22,90 €.

  • Beaux villages lorrains

    L'association Beaux villages lorrains fédère une dizaine de communes rurales des quatre départements lorrains qui oeuvrent en faveur de la valorisation de leur patrimoine vernaculaire, architectural et historique. Elle ne demande qu'à accueillir de nouveaux villages...

    L'ouvrage présente chacune des localités concernées avec de belles images qui donnent envie d'y vivre. Et qui révèle l'âme du bâti qui a su être conservé et valorisé.

    Valoriser un village n'est pas chose insurmontable : il suffit d'insuffler un esprit, celui de l'amour de sa "petite patrie" et le reste suivra... Un bel exemple à suivre, car nos villages lorrains le méritent bien. Et la ruralité aussi.

     

    ‡ Beaux villages lorrains, collectif, Association Beaux villages lorrains, 2017, 101 p., ill., 15 €.

  • Une tendre et constante amitié : les lettres d'Anne Charlotte de Lorraine à Gabrielle de Bouzey

    « Je vous réitère ma tendre et constante amitié », « je vous assure d’une amitié éternelle », « je vous aime de tout mon cœur, passionnément ». C’est par ces tendres aveux qu’Anne Charlotte, abbesse de Remiremont et de Mons, princesse lorraine, fille du duc Léopold, conclut ses lettres à Gabrielle de Bouzey, son ancienne demoiselle d’honneur.

    Au fil de cette correspondance rédigée de 1761 à 1773, Anne Charlotte nous invite au cœur de la société aristocratique lorraine et impériale. Elle nous associe à ses plaisirs futiles, à la chasse, aux jeux de cartes, aux jours heureux. Mais il n’est pas que du bon temps dans ce siècle de fer... La peste et la petite vérole frappent jeunes et vieux, pauvres et riches, jusque dans les familles princières. Anne Charlotte en souffre directement. Elle n’en est pas moins attentive à la misère du petit peuple, à « ces pauvres qui sont de chair et d’os comme nous ». Elle s’inquiète de ce monde ébranlé par les guerres et les révoltes, et dont elle pressent la fin : « Nous vivons dans un temps où l’on fait des choses sans exemples et je ne suis pas étonnée que l’on devienne fou. Je crois que le monde finira bientôt, car j’y vois bien des phénomènes ».

    Abbesse, Anne Charlotte s’acquitte sincèrement de ses dévotions dans son abbaye de Mons pendant les temps de l’Avent et de Pâques, mais elle avoue sortir « extrêmement fatiguée de la Semaine sainte », et nous assure qu’elle « n’est pas dévote ». Princesse, elle vit davantage à la cour de son frère, gouverneur des Pays-Bas, que dans son abbaye. Elle n’en garde pas moins assez d’indépendance pour regretter ouvertement l’expulsion des Pères de la Compagnie de Jésus.

    La lecture de ces 183 lettres inédites nous plonge dans l’univers de cette personnalité complexe, entre profondeur et futilité, entre espoir et inquiétude, entre violence et douceur de vivre, à l’image de ce XVIIIe siècle à la fois si proche et si différent du nôtre.

     

    ‡ Lettres d'Anne Charlotte de Lorraine à Gabrielle de Bouzey. Une tendre et constante amitié, Pierre Heili et Alain Petiot (prés.), FSSV, collection Mémoires et documents sur l'histoire des Vosges, 2017, 272 p., ill., 20 €.

  • Architecture du XXe siècle dans le Grand Est

    Ce beau livre illustré regroupe une sélection de bâtiments qui, en région Grand Est, ont obtenu le label « Patrimoine du XXe siècle », devenu depuis le 7 juillet 2016 le label « architecture contemporaine remarquable ». 

    Dus à des architectes de renom international (Renzo Piano, Jean Nouvel), à des maîtres d’œuvre plus modestes ou à des ingénieurs, les exemples proposés - dont de nombreux en Lorraine (églises, bâtiments publics civils et industriels) sont soit exceptionnels dans leur programme (l’attraction « Anaconda » du parc Walygator, près de Metz) soit parfaitement représentatifs d’une typologie singulière à certains moments du siècle (comme la Reconstruction post-conflits, la construction de grands sièges sociaux d’entreprises dans les années 1970 ou les piscines Tournesol) et font appel à des matériaux et des techniques de mise en œuvre variés.

    Chacun des 11 chapitres correspond à un thème : apprendre/reconstruire/prier/travailler/se divertir/produire… Chaque création architecturale est replacée dans son contexte et commentée par un spécialiste, tandis que les photographies parfois spectaculaires dévoilent des angles de vue moins connus du grand public. L’ensemble met en exergue la richesse du XXe siècle en matière d’architecture et la vitesse avec laquelle elle prend forme et se transforme sous le coup des conflits qui ont traversé ce territoire, des booms et crises économiques, de la démocratisation de la cité notamment en matière d’instruction et de culture, mais aussi de production et consommation.

     

    ‡ L'architecture du XXe siècle Grand Est, collectif, éditions Lieux-Dits, 2018, 288 p., ill., 40 €.

  • L'architecture du XXe siècle dans le Grand Est

    Ce beau livre illustré regroupe une sélection de bâtiments qui, en région Grand Est - dont de nombreux en Lorraine (églises, bâtiments publics, civils et industriels), ont obtenu le label « Patrimoine du XXe siècle », devenu depuis le 7 juillet 2016 le label « Architecture contemporaine remarquable ».

    Dus à des architectes de renom international (Renzo Piano, Jean Nouvel), à des maîtres d’œuvre plus modestes ou à des ingénieurs, les exemples proposés sont soit exceptionnels dans leur programme (l’attraction « Anaconda » du parc Walygator, près de Metz) soit parfaitement représentatifs d’une typologie singulière à certains moments du siècle (comme la Reconstruction post-conflits, la construction de grands sièges sociaux d’entreprises dans les années 1970 ou les piscines Tournesol) et font appel à des matériaux et des techniques de mise en œuvre variés.

    Chacun des 11 chapitres correspond à un thème : apprendre/reconstruire/prier/travailler/se divertir/produire… Chaque création architecturale est replacée dans son contexte et commentée par un spécialiste, tandis que les photographies parfois spectaculaires dévoilent des angles de vue moins connus du grand public. L’ensemble met en exergue la richesse du XXe siècle en matière d’architecture et la vitesse avec laquelle elle prend forme et se transforme sous le coup des conflits qui ont traversé ce territoire, des booms et crises économiques, de la démocratisation de la cité notamment en matière d’instruction et de culture, mais aussi de production et consommation.

     

    ‡ L'architecture du XXe siècle Grand Est, collectif, éditions Lieux-Dits, 2018, 288 p., ill., 40 €.

  • La république en chaire protestante (XVIIIe-XIXe siècles)

    Loin d’être un discours seulement religieux, le sermon permet aux orateurs protestants de délivrer un message sur la res publica, c’est-à-dire l’intérêt général, les fondements et principes de l’organisation de l’État, la souveraineté et enfin le bien public.

    Cet ouvrage examine la place de la prédication dans les protestantismes et cerne les moyens dont disposent les pasteurs pour acquérir l’éloquence nécessaire à cette prise de parole, dans la clandestinité comme dans la légitimité acquise avec la Révolution française, jusqu’à la décennie 1840-1850.

     

    ‡ La république en chaire protestante XVIIIe-XIXe siècles, Céline Borello, PUR, 2018, 336 p., ill., 25 €.

  • Les prisonniers de guerre (XVe-XIXe siècle)

    La thématique des prisonniers de guerre reste peu connue pour l’époque moderne, au moment où les armées connaissent massification et nationalisation de leurs effectifs.

    Fruit du colloque organisé à Nancy par l'Université de Lorraine, le présent livre aborde divers aspects de cette question et le cheminement jusqu’au moment où se développent et s’institutionnalisent droits et statuts des prisonniers de guerre, du XVe au XIXe siècle. L'ouvrage aborde les thèmes de la capture et les conditions de la captivité au cours de différents conflits qui marquèrent la période.

     

    ‡ Les prisonniers de guerre (XVe-XIXe siècle). Entre marginalisation et reconnaissance, Laurent Jalabert (dir.), PUR, 2018, 296 p., 29 €.

  • Mirecourt et son histoire par les Amis du Vieux Mirecourt-Regain

  • Un livre pour les "Beaux villages lorrains"

  • "Le Roum", le spahi du général de Gaulle

    Le XXe siècle recèle encore des personnages extraordinaires à découvrir, des héros au sens propre auxquels l’Histoire n’a pas rendu justice.

    Le « Roum », illustre spahi et spécialiste de la reconnaissance militaire, fait assurément partie des plus étonnants.

    Compagnon de guerre du général de Gaulle, officier hors pair et personnalité hors norme, le général-comte Nicolas Alexandre Roumiantzoff, a vécu tous les embrasements du XXe siècle, avec une fougue, une liberté d’esprit et un humour peu communs, qui sont sa signature. Ce fils d’un général du tsar Nicolas II tué au champ d’honneur durant la deuxième guerre des Balkans et immigré en France lors de la révolution russe de 1917, a joué un rôle de premier plan dans la victoire des Alliés et a toujours été présent aux rendez-vous de l’Histoire. Ce guerrier, que le général de Gaulle appelait amicalement « le Roum », a connu les fastes du Paris des années 30, la Légion étrangère, les geôles espagnoles de Ceuta, dont il s’évade spectaculairement pour rallier la France Libre, la bataille d’El-Alamein, pour arriver le premier en août 1944 au pied de l’Arc de triomphe, avec le 1er régiment de marche de spahis marocains de la 2e DB. Il contribua également, à la tête de ses spahis, à la libération du sud-ouest des Vosges lors de la bataille de Dompaire les 13 et 14 septembre 1944 ; Darney, Contrexéville et Vittel lui doivent leur libération.

    Son fils, Nicolas Pierre Roumiantzoff, rend toute sa grandeur à ce héros méconnu de la Libération, personnage inouï d’un siècle tourmenté, dans lequel il n’a cherché, au-delà de la gloire et des honneurs, qu’à accomplir en soldat ce que l’Histoire attendait de lui.

     

    ‡ "Le Roum". Le spahi du général de Gaulle, Nicolas Pierre Roumiantzoff, Le Cherche Midi éditeur, 2018, 271 p., ill., cartes, 19,50 €.

     

  • Georges Chenet, itinéraire d'un archéologue lorrain

    Un ouvrage de Colette Méchin en souscription consacré à la biographie de "Georges Chenet, de l'Argonne à la Syrie, itinéraire d'un archéologue"...

  • La Nouvelle revue lorraine n° 48 : les oeuvres statuaires à Pont-à-Mousson

    Nouveau numéro et nouvelle périodicité pour La Nouvelle revue lorraine à compter de ce début d'année : désormais, votre revue préférée paraîtra tous les trimestres (au lieu d'une périodicité bimestrielle), à chaque nouvelle saison : le 25 janvier, le 25 avril, le 25 juillet et le 25 octobre. Et avec plus de pages en couleurs !

    Dans le dernier opus, vous découvrirez un riche sommaire (la revue passe à 66 pages en couleurs !) : vous y lirez notamment des articles et anecdotes sur les œuvres statuaires à Pont-à-Mousson, quand le presbytère ferme ses volets, la commanderie Saint-Jean-du-Vieil-Aître à la fin de l'Ancien Régime, le faubourg Saint-Pierre de Nancy, la canicule du Léon, mort d'un prêtre en déportation, le général Antoine Drouot, des contes pour la veillée, René II le duc qui défia le puissant duc de Bourgogne...

     

    ‡ Commande et abonnement sur www.nouvelle-revue-lorraine.fr

  • Ce feu qui me dévore

    Bernard pourra-t-il un jour dire toute la vérité ? Sur l'incendie criminel qui a dévasté sa famille et sa vie en Lorraine. Sur le secret qu'il est le seul à connaître vraiment, qui mêle à la fois la folie, l'amour, la jalousie et, à l'origine, la souffrance muette d'un enfant malaimé.
     
    A tout juste dix-huit ans, Bernard Bertin est désigné coupable de l'incendie criminel qui a tué sa mère et laissé pour mort son père. Depuis toujours, un feu contenu brûle en lui : une sensibilité à fleur de peau, une posture solitaire et secrète ont fait de lui un enfant incompris. Après sa peine de prison, il revient vivre sur les lieux du drame, à Metz. Il est devenu écrivain et n'a jamais levé le voile sur son histoire. La vraie et insoupçonnée. Celle qui se tramait derrière la façade bourgeoise de la maison familiale. A la faveur de ses retrouvailles avec Alexandra, son amour de jeunesse, Bernard est poussé dans ses derniers retranchements.
     
    Parviendra-t-il, enfin, à panser les plaies du passé, à révéler les souvenirs douloureux d'une enfance qui n'en fut jamais une ?
     
    ‡ Ce feu qui me dévore, Paul Couturiau, éditions Presses de la Cité, 2018, 380 p., 20 €.

  • Le théâtre de Bussang au temps de Pierre Richard-Willm

    De 1911 à 1975, un acteur lia sa vie au Théâtre du Peuple de Bussang, théâtre familial bâti dans les Vosges et qui, sous l'impulsion de Maurice Pottecher, connut un essor prodigieux. Cet acteur, c'est Pierre Richard-Willm, un artiste complet au destin prodigieux.

    Devenu dans les années 1930 une immense vedette du cinéma, il renonça complètement au 7ème art pour succéder à Maurice Pottecher. Cet ouvrage met en lumière la part de l'acteur, metteur en scène, décorateur et costumier dans l'évolution de ce théâtre unique qui ouvrit la voie au TNP de Jean Vilar. L'auteur restitue cet étonnant parcours artistique à partir des archives mêmes du Théâtre du Peuple.

     

    ‡ Le théâtre de Bussang au temps de Pierre Richard-Willm. Itinéraire d'un enfant du Théâtre du Peuple, Claire Strohm, éditions L'Harmattan, 2018, 282 p., 28 €.

  • Verdun 1917, la reconquête

    Les combats d’octobre et décembre1916 ont permis de reprendre les forts de Douaumont et de Vaux, mais sur la rive gauche de la Meuse, les Allemands disposent encore des excellents observatoires que constituent la cote 304 et le Mort-Homme.

    Lorsque le général Pétain, devenu commandant en chef des armées françaises en mai1917, s’efforce de redresser le moral de l’armée française, il prépare des offensives à objectifs limités qui doivent permettre d’offrir des victoires symboliques. Quoi de plus symbolique que de remporter une victoire éclatante sur le champ de bataille de Verdun? Psychologiquement, il s’agira d’une double victoire: un succès destiné à restaurer le moral de la troupe, qui verra qu’avec des attaques méticuleusement préparées, elle peur renouer avec des victoires qui, pour la première fois depuis le début de la guerre, seront peu coûteuses en vies humaines; et aussi, un succès humiliant pour l’armée allemande, qui perdra ainsi les derniers gains si chèrement obtenus en 1916.

    L’offensive française est lancée le 20 août 1917, de part et d’autre de la Meuse, avec quatre corps d’armée soutenus par une très puissante artillerie. Dès le premier jour, presque tous les objectifs sont conquis, même si le succès est parfois coûteux. Seule la cote 304 résiste, mais elle tombe dès le 24août. Il s’agit de la première grande victoire française depuis les échecs du Chemin des Dames et son retentissement est énorme, aussi bien pour la population française que pour l’armée, qui reprend confiance en sa valeur, en son armement, en ses chefs.

    Au sommaire :

    • Verdun 1917, la reconquête
    • Les attaques préventives allemandes, 28juin – 16août 1917
    • La veillée et la préparation d’artillerie
    • À l’assaut de la cote 304
    • La conquête des tunnels du Mort-Homme, 20août 1917
    • Le 16e corps à l’assaut de Cumières
    • Le 15e corps, de Beaumont à Samogneux
    • L’aile droite attaque
    • Prise de la cote 304 et fin de l’offensive

     

    ‡ Tranchées, Hors-série 13, Verdun 1917. La reconquête. A commander sur http://www.tranchees.fr 

  • La bataille de Metz - 1944

    La bataille de Metz, qui se déroule de septembre à début décembre 1944, reste relativement méconnue du grand public. Pourtant, pendant trois mois, des forces allemandes très inférieures en nombre et en armement retiennent le XXe US Army Corps.

    Souvent éclipsée dans les livres 
par la bataille de Dompaire ou la prise de Nancy, la libération de Metz a pourtant eu un grand impact sur l’histoire militaire américaine. En témoignent les études faites sur le franchissement de la Moselle et la reconquête du fort Driant, durant lesquels l’armée américaine a particulièrement souffert et dont les enseignements ont été longtemps transmis aux élèves officiers américains, en particulier à West Point.

    À travers des cartes et de nombreuses photos d'époque, cet ouvrage retrace la progression américaine depuis la traversée de la Moselle jusqu’à la capitulation du dernier fort, en s’attachant principalement au déroulement des événements, mais aussi aux erreurs et succès de chaque camp.

     

    ‡ La Bataille de Metz 1944, Yoann Marlière, Ysec éditions, 2017, 166 p., ill. et cartes, 24,50 €.

  • Le prochain ouvrage de Jean-François Michel : l'histoire de Jean-Baptiste Tournay (1720-1768)

  • La Grande Guerre

    Le conflit mondial de 1914-1918 ouvre tragiquement le XXe siècle.

    Sondant les mentalités, l'action des chefs comme des humbles, des civils comme des militaires, interrogeant les attitudes de ceux qui décident, autant que de ceux qui vivent la guerre dans le froid des usines ou dans la boue des tranchées, François Cochet, professeur d'histoire contemporaine à l'Université de Lorraine, englobe toutes les dimensions de ce conflit total.

    Synthèse d'ampleur refusant de céder à une lecture partisane et exclusivement hexagonale, l'ouvrage répond ainsi à toutes les questions sur cet affrontement dantesque.

    Ce livre demeure la meilleure synthèse disponible sur ce qui fut la première hyperguerre. Menée selon une démarche d'historien, elle permet de comprendre cette période charnière.

     

    ‡ La Grande Guerre, François Cochet, éditions Perrin, coll. Tempus, 2018, 576 p., 11 €.

  • Le Pays Lorrain : souscription pour la lance d'apparat de Cutry (Ve s.)

    Le dernier numéro du Pays Lorrain pour 2017 présente un riche sommaire autour de l'histoire de la Lorraine et de son patrimoine :

    - la lance d'apparat de Cutry, future œuvre-phare du Musée lorrain ?

    - jean de Vouthon, l'oncle de Jeanne d'Arc

    - le château de Saint-Baslemont au XVIIIe siècle : entre sommeil et mutations

    - l'académie de Lunéville, miroir des relations diplomatiques entre la Lorraine et la Grande-Bretagne (1715-1737)

    - commerce et commerçants à Toul à la veille de la Révolution

    - d'une châsse à l'autre, les tribulations de saint Sigisbert, patron de la ville de Nancy

    - la constitution de la première liste de monuments historiques (1840) dans les départements de la Meuse, de la Moselle et des Vosges

    - à Nancy, legs et héritages des hydro systèmes de défense et actuels projets de ville

     

    Le Pays Lorrain est disponible sur abonnement (43 €, 4 numéros) en adressant son règlement à : Le Pays Lorrain, Palais des Ducs de Lorraine - Musée lorrain, 64 Grande-Rue, 54000 Nancy.

  • La dernière Division : sacrifiée à Soissons pour sauver Paris (27 mai - 5 juin 1918)

    Émergeant de la brume, des silhouettes casquées et grisâtres franchissent l'Ailette et s'emparent des crêtes du Chemin des Dames, sévèrement bombardées les heures précédentes. Trois jours plus tard, les Allemands atteignent la Marne et menacent Paris, comme à l'été 1914.

    Surpris, le commandement français doit improviser pour endiguer coûte que coûte la déferlante que personne n'attendait sur cette portion du front. La bataille se raidit sur l'aile droite de l'offensive allemande et Soissons devient rapidement une charnière pouvant ouvrir la route vers Paris. Stationnée à Saint-Dié dans les Vosges, la 170e division d'infanterie est en manœuvre dans la forêt de Compiègne lors de ces événements. La « p'tite dernière » de l'armée française est aussitôt jetée dans la fournaise à Soissons…

    Avec "La dernière division", l'auteur, s'appuyant sur les archives officielles et les écrits inédits laissés par les protagonistes dont il a retrouvé les familles à l'issue de longues recherches, vous fait revivre heure par heure un épisode méconnu de l'histoire qui aurait pu modifier le cours de la guerre, à un moment où les Allemands bénéficiaient de la supériorité numérique, juste avant que les Américains n'entrent en lice. Vous découvrirez comment l'un des secteurs les plus emblématiques du Chemin des Dames a si facilement été reconquis, puis vous suivrez la 170e division dans la Cité du vase et sur les rives de l'Aisne, tout en faisant connaissance avec des hommes dont l'histoire avait déjà retenu les noms, comme l'aspirant Louis Jaurès, fils du parlementaire socialiste Jean Jaurès assassiné le 31 juillet 1914, ou le lieutenant Léon Forzinetti dont le père fut le tout premier défenseur du capitaine Dreyfus.

    « Sacrifiée », la 170e division a payé le prix fort avec la perte de plus du tiers de ses effectifs et une ingratitude du commandement qui releva ses chefs parce qu'elle avait été contrainte de reculer sans pour autant concéder la victoire à l'adversaire. Or, cette résistance opposée jour et nuit durant une semaine a sans doute permis au général Foch de s'organiser et de rassembler les forces nécessaires pour lancer une contre-attaque victorieuse, celle qui débouchera sur l'armistice quelques semaines plus tard…

     

    ‡ La dernière Division. Sacrifiée à Soissons pour sauver Paris (27 mai - 5 juin 1918), Patrick-Charles Renaud, éditions Grancher, 2018, 250 p., ill., 20 €.

  • Le Bon Coeur

    Pour le Meusien Michel Bernard, dans Le Bon Cœur, l'histoire de Jeanne d'Arc commence par une gifle ; celle que le sire de Baudricourt, excédé, qui tient encore un minuscule territoire en bord de Meuse dans une France presque entièrement occupée par les Anglais, donne à la jeune paysanne... Elle vient pour la deuxième fois lui demander des soldats afin de rétablir le roi sur le trône. Jeanne n'est pas folle, ce serait trop simple et le sire de Baudricourt le sait. Mais il sait aussi que cette époque de troubles est propice aux illuminés et aux faux prophètes. Pourtant, il finira par céder, comme  tant d'autres après lui, à la volonté de cette étrange jeune fille "grande, carrée d'épaules, bien campée sur ses jambes, le visage ouvert, les yeux vifs, le regard profond".

    Michel Bernard, en Barisien, avait quelques raisons de s'intéresser à la figure la plus célèbre des personnages historiques français. Jeanne concentre les grands thèmes de son œuvre littéraire, elle incarne "le corps de la France", un corps que l'on croit détruit qui ressuscite sans cesse.

    Le Bon Cœur n'apportera pas de révélations scandaleuses ou d'hypothèses hasardeuses sur Jeanne d'Arc. L'ambition romanesque de l'auteur est ailleurs : tout son talent est de nous faire revivre cette histoire que l'on connaît ou que l'on croit connaître, tel un chroniqueur du XVe siècle. Il chante à merveille les paysages traversés avec un lyrisme discret et les batailles gagnées ou perdues avec une manière d'étonnement calme pour que Jeanne nous apparaisse comme elle est apparue à ses contemporains : évidente et insaisissable.

    Le Bon Cœur est un roman d'une voix, celle d'une paysanne du Barrois de 17 ans qui retint le royaume de France sur le bord de l'abîme, le sauva et en mourut. Elle changea le cours de l'histoire en réveillant dans le cœur usé des hommes la force de croire et d'aimer.

     

    ‡ Le Bon Cœur, Michel Bernard, éditions La Table Ronde, 2018, 240 p., cartes, 20 €.

  • Les chroniques de Nicolas Blandin

    Nicolas Blandin est journaliste dans un quotidien parisien. Sa direction l’envoie en Meuse au début de septembre 1915. Il doit rédiger des chroniques hebdomadaires sur les combats qui se déroulent dans ce département et sur la situation des populations qui subissent les affres de la guerre. A cet effet, Nicolas Blandin parcourra la Meuse non occupée pendant plus d’un an, interrogera des militaires, gradés et soldats, des responsables civils… Il découvrira parfois des personnalités étonnantes, des dévouements émouvants mais aussi, le plus souvent, des hommes et des femmes sublimes dans la simplicité de leur quotidien. Le stoïcisme de ceux-ci doublé d’une abnégation hors du commun ressemble à de l’héroïsme. Les Meusiens rencontrés en ville et à la campagne et les soldats rencontrés au front ou à l’arrière attirent l’admiration du journaliste. Il ne cessera durant ces cinquante et une chroniques de leur rendre un vibrant hommage.

    Multipliant recherches et documentation, l’auteur s’est passionné pour le personnage fictif de Nicolas Blandin, né de son imagination et de la volonté du Conseil départemental de la Meuse commémorant les années du centenaire de la Grande Guerre.

     

    ‡ Les Chroniques de Nicolas Blandin, Xavier Pierson, Dacres éditions, 2017, 170 p., 12 €.

  • Carnets d'un fantassin (7 août 1914 - 16 août 1916)

    La Collection Mémorial de Verdun présente une nouvelle édition des "Carnets d'un fantassin" permettant de découvrir un carnet supplémentaire inédit à ce jour, couvrant une période de convalescence d’une année et offrant un regard, en contrepoint des combats, sur la vie à l’arrière.
    Cette édition est préfacée par François Cochet, spécialiste de l'histoire militaire à l'Université de Lorraine.

    Les carnets de combattant qui sont présentés vont du vendredi 7 août 1914 au mercredi 16 août 1916. Le texte se divise en quatre grandes parties. La première partie a trait au combat de couverture dans les Hauts-de-Meuse, à la bataille des frontières, à la retraite, à la Marne, et au début de la course à la mer. Gravement blessé, Charles Delvert interrompt la rédaction de ses carnets à partir du 26 septembre 1914.

    La deuxième partie présente le texte d’un carnet inédit, l’auteur ayant repris la plume au début de novembre 1914 pour relater une période de convalescence passée principalement dans un Paris vivant à l’arrière des combats.

    La troisième est l’histoire de la 8e compagnie du 101e régiment d’infanterie, reconstitué après l’attaque du 25 septembre 1915 en Champagne, et qui mourut au cours de la défense du fort de Vaux (1er au 15 juin 1916).

    La quatrième partie nous fait vivre dans les tranchées de Maisons-de-Champagne, lesquelles furent un secteur estimé calme en cet été 1916.

     

    ‡ Carnets d'un fantassin 7 août 1914 - 16 août 1916, Charles Delvert, Dacres éditions, 2017, 468 p., 18 €.

  • Le Charme(s) de nos rues et leur histoire

    Le centre de la cité de Charmes, dans la plaine vosgienne, fut détruit en septembre 1944 et reconstruit en un temps record. Le "nouveau" Charmes a retrouvé la plus grande partie de ses rues de jadis, certaines à d'autres endroits ou avec un tracé différent, et quelques noms ont disparu...

    Henriette Méline, amoureuse de sa ville, nous relate l'histoire des nom des rues, ruelles et places de sa cité natale qui sont autant de chapitres de son histoire. Les générations passées les ont choisis afin de conserver la mémoire d'un personnage local illustre ou d'un événement, afin que les suivantes se souviennent ; c'est ce qu'on appelle le devoir de mémoire.

    Un ouvrage, appuyé sur les meilleures sources historiques, qui nous fait connaître et partager la petite et la grande histoire de la cité carpinienne.

     

    ‡ Le Charme(s) de nos rues et leur histoire, Henriette Méline, UBC édition, 2017, 202 p., ill., cartes, 20 € (+ 5 € de port). Disponible chez l'auteur, 1bis rue Didierjean, 88130 Charmes.

  • Le crime d'Anthoine : enquête sur la mort d'une jeune femme dans les Vosges au XVIIe siècle

    Le 21 septembre 1617, une jeune mère est retrouvée morte dans la maison des Petermann dans le val de Lièpvre, terre relevant  du duché de Lorraine. On la dit suicidée, mais l'expertise médicale conclut au meurtre. L'affaire Petermann va accuser Anthoine, le pater familias - beau-père de la victime - qui règne sur la famille et qui n'avait jamais attiré l'attention.

    Au terme de l'instruction judiciaire, Anthoine sera condamné à mort. Le crime d'Anthoine commis il y a 400 ans aurait pu avoir été perpétré de nos jours pour les mêmes raisons profondes et se retrouver dans la presse et devant le tribunal.

    L'auteur décortique et analyse les différentes étapes de cette affaire et en décrypte tous les ressorts psychologiques, sociologiques et judiciaires ; autant d'aspects qui donnent corps et âme à cette époque qui, somme toute, n'était pas plus violente que la nôtre...

     

    ‡ Le crime d'Anthoine. Enquête sur la mort d'une jeune femme dans les Vosges au XVIIe siècle, Antoine Follain, éditions L'Harmattan, 2017, 234 p., ill., 22,80 €.

  • Ducs de Lorraine : biographies plurielles de René II à Stanislas

    La dynastie ducale qui se met en place à compter de René II et qui s'éteint, pour le trône lorrain, avec François-Étienne, les Habsbourg-Lorraine et l'avènement du roi de Pologne Stanislas comme duc de Lorraine et de Bar, est une histoire familiale et politique tumultueuse à l'époque moderne.

    Le présent ouvrage a pour volonté de répondre à un double objectif : offrir au lecteur une vision de l'histoire ducale où les individus constituent des acteurs d'importance, et en donner une autre lecture, davantage politique, pour mieux appréhender l'histoire de l'État ducal, de son existence en regard de la France, mais aussi son positionnement envers l'Empire et les Habsbourg.

    Derrière de courtes biographies se décrypte l'histoire d'un État lorrain qui intéresse de plus en plus les chercheurs. Des archives jusque-là peu exploitées ont ainsi été travaillées et d'autres, parfois plus connues, ont été soumises à un questionnement actualisé au gré des nouvelles tendances de la recherche. C'est cet état actuel qui est livré ici au travers du fil de l'histoire de ces règnes pour beaucoup méconnus, illustrés par les collections du Musée lorrain.

    Un ouvrage d'universitaires qui ont réussi à mettre à la portée du grand public l'histoire de nos derniers ducs qui ont dessiné la Lorraine indépendante.

     

    ‡ Ducs de Lorraine. Biographies plurielles de René II à Stanislas, Laurent Jalabert (dir.), éditions des Paraiges, 2017, 220 p., ill., 20 €.

  • Les lettres d'Anne Charlotte de Lorraine à Gabrielle de Bouzey

    « Je vous réitère ma tendre et constante amitié », « je vous assure d’une amitié éternelle », « je vous aime de tout mon cœur, passionnément ». C’est par ces tendres aveux qu’Anne Charlotte, abbesse de Remiremont et de Mons, princesse lorraine, conclut ses lettres à Gabrielle de Bouzey, son ancienne demoiselle d’honneur.

    Au fil de cette correspondance rédigée de 1761 à 1773, Anne Charlotte nous invite au cœur de la société aristocratique lorraine et impériale. Elle nous assoc...ie à ses plaisirs futiles, à la chasse, aux jeux de cartes, aux jours heureux. Mais il n’est pas que du bon temps dans ce siècle de fer... La peste et la petite vérole frappent jeunes et vieux, pauvres et riches, jusque dans les familles princières. Anne Charlotte en souffre directement. Elle n’en est pas moins attentive à la misère du petit peuple, à « ces pauvres qui sont de chair et d’os comme nous ». Elle s’inquiète de ce monde ébranlé par les guerres et les révoltes, et dont elle pressent la fin : « Nous vivons dans un temps où l’on fait des choses sans exemples et je ne suis pas étonnée que l’on devienne fou. Je crois que le monde finira bientôt, car j’y vois bien des phénomènes ».

    Abbesse, Anne Charlotte s’acquitte sincèrement de ses dévotions dans son abbaye de Mons pendant les temps de l’Avent et de Pâques, mais elle avoue sortir « extrêmement fatiguée de la Semaine sainte », et nous assure qu’elle « n’est pas dévote ». Princesse, elle vit davantage à la cour de son frère, gouverneur des Pays-Bas, que dans son abbaye. Elle n’en garde pas moins assez d’indépendance pour regretter ouvertement l’expulsion des Pères de la Compagnie de Jésus.

    La lecture de ces 183 lettres inédites nous plonge dans l’univers de cette personnalité complexe, entre profondeur et futilité, entre espoir et inquiétude, entre violence et douceur de vivre, à l’image de ce XVIIIe siècle à la fois si proche et si différent du nôtre.

     

    ‡ Une tendre et constante amitié. Lettres d'Anne Charlotte de Lorraine à Gabrielle de Bouzey, Pierre Heili et Alain Petiot (prés.), FSSV, coll. Mémoires et documents sur l'histoire des Vosges, 2017, 272 p., ill. couleurs, 20 €. A commander sur http://www.fssv.fr/