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éditions des paraiges

  • La déesse du Nonnenfels

    À Klang, près de Thionville, dans le nord de la Lorraine se trouve, perdu au fond d'une forêt profonde, un étrange rocher. Connu sous le nom de Nonnenfels, il est orné d'une sculpture représentant une déesse de la fertilité et de l'abondance et qui pourrait dater de l'époque celtique…

    Une déesse qui, depuis deux mille ans, contemple le spectacle que lui offre l'humanité. Qu'il s'agisse des cérémonies druidiques ou des fabuleuses chasses du roi Lothaire, de la cruelle famine de 1316 ou de quelques sordides bûchers, des amours du comte d'Hunolstein ou des études archéologiques menées par Charles Abel, la déesse du Nonnenfels a mille anecdotes à raconter. Mille secrets à livrer… Et presque autant de rêves à tisser.

    Convaincu que les vieilles pierres peuvent parler pourvu qu'on sache leur prêter l'oreille, Kévin Gœuriot signe ici un roman pétri de simple philosophie. Une sorte de flânerie poétique dans les méandres de l'histoire lorraine, ainsi qu'un un plaidoyer en faveur du patrimoine local.

    Originaire du Jarnisy, Kévin Gœuriot enseigne l'histoire-géographie en collège. Spécialiste de l'histoire de la Lorraine, il a déjà publié une série d'articles et d'ouvrages sur le sujet, dont L'année lorraine, une petite histoire des fêtes, coutumes et traditions populaires en Lorraine et Quand la Lorraine sera française. Il est également un acteur engagé dans la promotion du patrimoine et de l'identité régionale.

     

    ‡ La déesse du Nonnenfels, Kévin Goeuriot, éditions des Paraiges, 2018, 268 p., 18 €.

  • Ducs de Lorraine : biographies plurielles de René II à Stanislas

    La dynastie ducale qui se met en place à compter de René II et qui s'éteint, pour le trône lorrain, avec François-Étienne, les Habsbourg-Lorraine et l'avènement du roi de Pologne Stanislas comme duc de Lorraine et de Bar, est une histoire familiale et politique tumultueuse à l'époque moderne.

    Le présent ouvrage a pour volonté de répondre à un double objectif : offrir au lecteur une vision de l'histoire ducale où les individus constituent des acteurs d'importance, et en donner une autre lecture, davantage politique, pour mieux appréhender l'histoire de l'État ducal, de son existence en regard de la France, mais aussi son positionnement envers l'Empire et les Habsbourg.

    Derrière de courtes biographies se décrypte l'histoire d'un État lorrain qui intéresse de plus en plus les chercheurs. Des archives jusque-là peu exploitées ont ainsi été travaillées et d'autres, parfois plus connues, ont été soumises à un questionnement actualisé au gré des nouvelles tendances de la recherche. C'est cet état actuel qui est livré ici au travers du fil de l'histoire de ces règnes pour beaucoup méconnus, illustrés par les collections du Musée lorrain.

    Un ouvrage d'universitaires qui ont réussi à mettre à la portée du grand public l'histoire de nos derniers ducs qui ont dessiné la Lorraine indépendante.

     

    ‡ Ducs de Lorraine. Biographies plurielles de René II à Stanislas, Laurent Jalabert (dir.), éditions des Paraiges, 2017, 220 p., ill., 20 €.

  • Metz 1940-1950, de la tourmente au renouveau

    Après le succès de C'était hier en Pays messin (1840-1920) et de La vie à Metz. Les Années Bonheur (1950-1980), publié avec son complice Maxime Bucciarelli, Christian Fauvel récidive et fait rejaillir des souvenirs à ceux qui ont connu cette époque difficile et entretient ainsi le devoir de mémoire autour de la ville de Metz qui connut des heures difficiles mais aussi des moments glorieux en cette fin du premier XXe siècle.

    En 600 photos rares ou inédites, cet album exceptionnel fait revivre la vie quotidienne à Metz de 1940 à 1950. Période tourmentée, les années de guerre sont marquées par l'occupation, les expulsions, la nazification et la répression ainsi que par les destructions de la Libération. L'après-guerre ouvre pour les Messins une ère d'espérance et de renouveau avec le retour de la paix, la reconstruction et les prémices des Trente Glorieuses.

    De belles pages animées pour se souvenir de ce qui fait l'histoire d'une ville.

     

    ‡ Metz 1940-1950. De la tourmente au renouveau, Christian Fauvel, éditions des Paraiges, 2017, 288 p., ill. (35 €).

  • Audun-le-Tiche mérovingien

    Les fouilles archéologiques entreprises à Audun-le-Tiche, en Moselle, de 1968 à 1985 ont permis de mettre au jour deux cent une sépultures mérovingiennes, ainsi que les bases d'un temple gallo-romain. Elles n'ont fait qu'affirmer l'importance d'Audun dans l'Antiquité en apportant la preuve d'une occupation ininterrompue du site d'Aqueductus jusqu'au Moyen Âge.

    La numérisation d'une série d'anciens clichés couleur, la plupart inédits et de grand format, a permis cette redécouverte de la nécropole mérovingienne d'Audun-le-Tiche.

    L'emploi généralisé de la pierre dans l'élaboration des sépultures et des rites funéraires originaux en font un site absolument unique, un véritable fossile de l'époque mérovingienne.

    Un passionnant retour vers le haut Moyen Âge, mais également à l'époque gallo-romaine qui a laissé de multiples vestiges au sein de ce site du VIIe siècle.

    Une plongée dans une archéologie de terrain authentique et originale afin de mieux connaître le passé d'Audun-le-Tiche et de ses environs.

     

    ‡ Audun-le-Tiche mérovingien, Alain Simmer, éditions des Paraiges, 2017, 64 p., ill. (18 €).

  • Histoire de passeurs au pays des deux Sarres 1940-1945

    Pendant la Seconde Guerre mondiale, les vallées de la Sarre rouge et de la Sarre blanche, situées sur la frontière entre l'Alsace-Lorraine annexée au Reich et les départements de Meurthe-et-Moselle et des Vosges en France occupée, ont vu passer des milliers de personnes évadées des camps de prisonniers ou fuyant le régime nazi.

    Des filières de "passeurs" se constituèrent spontanément pour venir en aide à ces personnes ; ces passeurs risquaient leur vie et celle de leurs familles pour venir en aide à des inconnus qui pouvaient être des "mouchards".

    L'histoire de ces réseaux a déjà été écrite. L'auteur a pour seule ambition de se limiter à rapporter des témoignages, à écouter certains acteurs de ces tragédies, à apporter quelques compléments d'information. Une fois passés en France, qu'ont fait ceux qui avaient profité de l'aide bénévole des passeurs ? Que sont devenus les passeurs condamnés ou déportés ? Chaque témoin apporte une contribution unique et parfois jamais exposée. D'autres restent totalement anonymes.

    L'ouvrage est préfacé par Oscar Gérard, maire et conseiller général de Phalsbourg, qui refusa de servir le Reich, s'évada et rejoignit le maquis de Viombois puis la 2e DB du général Leclerc.

     

    ‡ Histoire de passeurs au pays des deux Sarres 1940-1945, Michel-F. Henry, éditions des Paraiges, 2017, 153 p., ill. (15 €).

  • 1944. Un môme dans la tourmente

    6 juin 1944. Le Débarquement de Normandie coïncide avec l'annonce à un petit Lorrain de six ans du retour imminent de son père prisonnier de guerre en Allemagne depuis quatre ans. Il ne le connaît pas. Seules quelques photographies prises avant la "drôle de guerre" conserve le souvenir d'un visage...

    Dans ce récit authentique, l'auteur nous fait partager son impatience croissante durant douze longs mois, ponctués d'événements extraordinaires : la déroute allemande, les bombardements, la Libération, les Américains qui, arrivées en Lorraine, mettrons trois mois pour libérer Metz, la ville-forteresse... Et, en filigrane, l'attente insoutenable du retour du père. Qui franchira la porte de la maison... en juin 1945.

    Histoire émouvante commune à tous ces enfants nés à la veille de la Seconde Guerre mondiale et qui ne connurent leur père qu'au retour des PG... ou qui, pour certains, ne les connurent jamais...

     

    ‡ 1944. Un môme dans la tourmente, Jean-Marie Pesch, éditions des Paraiges, 2017, 245 p. (18 €).

  • Entre deux patries

    Martin, Aloyse, Altfrid, Éric, Elsa, Aurore… Lorrains et Allemands du Reichsland, sont arrivés à l'âge d'homme au tournant des années 1910. Loin des postures chauvines qui empoisonnent les relations entre le coq gaulois et l'aigle germanique, ces garçons et ces filles composent une nouvelle partition placée sous le signe d'une fragile synthèse germano-latine.

    Leur destin bascule avec celui de l'Europe au cours de l'été 1914. Prise en étau dans une conflagration qui s'étend aux dimensions du monde, la terre d'Empire est soumise aux redoutables épreuves d'un état de guerre où les simplismes l'emportent sur le subtil équilibre entre France et Allemagne.

    Un siècle après les événements, un hommage, sous la forme d'un récit à la croisée entre l'histoire et la fiction, rendu à une génération dont les espérances ont été brisées par un conflit mondial aux allures d'apocalypse et emportées dans un après-guerre où la loi d'airain des vainqueurs s'imposa sans vergogne aux populations d'un empire disparu.

    Bel hommage, dans ce roman historique rédigé sous la forme d'un journal, à une génération d'Alsaciens-Lorrains brisée par un destin contraire à leurs aspirations... et pour en finir avec les mensonges de l'historiographie républicaine.

    Né en 1977 à Metz, historien de formation, auteur de plusieurs articles dans des revues d'histoire, Jean-François Thull consacre ses travaux à l'histoire contemporaine de l'Europe et de sa petite patrie lorraine.

     

    ‡ Entre deux patries, Jean-François Thull, éditions des Paraiges, 2017, 125 p. (13 €).

  • Le pasteur David Ancillon (1617-1692) : de Metz à Berlin, de la France au Refuge

    La révocation de l'édit de Nantes en 1685 touche l'Église réformée de Metz de plein fouet après une longue histoire originale débutée dès les années 1520. Au XVIe siècle, la communauté traverse déjà bien des difficultés, malgré des institutions ecclésiastiques efficaces et, surtout, un encadrement pastoral de haut niveau. Les ministres, par leurs diverses missions, sont en première ligne de la défense de leur Église contre diverses menées catholiques, qu'elles soient lancées par les autorités publiques ou par le clergé.

    Parmi les quatre derniers pasteurs de l'Église de Metz figure David Ancillon (1617-1692), qui en est le plus célèbre et le guide officieux après la mort de Paul Ferry en 1669. Grâce à une source exceptionnelle, le récit de sa vie par son fils Charles, la biographie d'Ancillon permet de suivre au plus près le sort des réformés qui vivent d'abord sous le régime, toujours menacé, de l'édit de Nantes (1598-1685), puis qui choisissent l'option du « Refuge huguenot ».

    On voit alors comment le pasteur travaille, vit et tente de conduire son troupeau dans la tourmente. Confrontées aux archives institutionnelles, ces données nous révèlent aussi ce que les pasteurs essaient d'être pour donner le bon exemple, pour se conformer à ce que l'on attend d'eux.

    Surtout, David Ancillon est peut-être directement à l'origine du choix aussi massif qu'étonnant des réformés messins exilés pour le Refuge berlinois. Transplantée en partie en Prusse et placée au milieu d'un nouveau terreau, l'Église de Metz renaît, même si son dernier grand pasteur n'y vit que quelques années, et même si c'est dans un contexte radicalement différent.

    L'auteur, Julien Léonard, est agrégé d'histoire et docteur de l'université Jean Moulin – Lyon 3. Il est actuellement maître de conférences à l'université de Lorraine et mène ses recherches au Centre de recherche universitaire lorrain d'histoire (CRULH). Elles portent principalement sur l'exercice du ministère pastoral réformé dans le monde francophone et sur l'histoire religieuse de Metz au XVIIe siècle. Il est par ailleurs secrétaire adjoint de la Société d'histoire et d'archéologie de la Lorraine et membre de l'association Historia Metensis.

     

    ‡ Le pasteur David Ancillon (1617-1692). De Metz à Berlin, de la France au Refuge, Julien Léonard, éditions des Paraiges, 2017, 360 p., ill. (20 €).

  • Charles de Villers : de Boulay à Göttingen, itinéraire d'un médiateur franco-allemand

    La vie de Charles de Villers présente tous les caractères d'un roman d'aventures : longs voyages, coups du sort, providentielles rencontres, amitiés et trahisons, joies et déceptions, sans oublier l'amour. Durant ses cinquante ans d'existence (Boulay, 1765 - Göttingen, 1815), il  fut le témoin engagé de bouleversements titanesques, assista à la fin de la monarchie en France et à l'émergence d'une conscience nationale en Allemagne, vite la naissance d'un Empire, sa rapide extension de l'Atlantique à l'Oural, puis son effondrement dans le cliquetis des armes et le grondement des canons.

    Doté d'un physique avantageux, il savait plaire. Germaine de Staël tomba sous son charme et tenta l'impossible pour l'arracher à l'affection de Dorothea Rodde, avec qui il avait uni son destin. Mais ce héros de roman était aussi un penseur, un intellectuel qui atteignit au début du XIXe siècle un niveau de notoriété qu'on a peine à imaginer. Tout ce qui compte de savants en France et en Allemagne connaissait Charles de Villers ; car il était alors le Français le mieux informé sur ce qui s'écrivait et se discutait de l'autre côté du Rhin, dans les domaines de la littérature, de l'histoire, de la philosophie ou des sciences. Sa Philosophie de Kant fut le premier ouvrage de vulgarisation de la doctrine kantienne. On lui doit encore l'invention de la littérature comparée qu'il enseigna à Göttingen. Nombreux sont les domaines où, en aventurier du savoir, il s'est porté à l'avant-garde de la pensée.

     

    ‡ Charles de Villers. De Boulay à Göttingen, itinéraire d'un médiateur franco-allemand, Monique Bernard, éditions des Paraiges, 2016, 366 p. (20 €).

  • Mademoiselle de Jessincourt

    Sur fond de fête impériale puis de désastre de la guerre de 1870, Mademoiselle de Jessincourt se déroule dans le petit monde d'une sous-préfecture nommée Amermont (en fait Briey), à l'ombre de la "grande cité" de Metz. Cernée par les anciens remparts, la ville haute de Briey abrite l'église, l'hôtel de ville, le tribunal et la sous-préfecture, ainsi que les vieilles familles de la société briotine. Metz, quant à elle, brille des ors du Second Empire et du prestige de son École d'application du Génie et de l'Artillerie, respirant une insouciante quiétude d'avant-guerre.

    1859. L'héroïne, la quarantaine au début du livre, perd sa mère despotique. Désormais, elle va partager son existence entre sa grande passion pour l'impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, et sa tendresse pour sa nièce, qu'elle aime comme sa propre fille. Pour cette dernière, elle se résigne à tous les sacrifices qui ne sont payés finalement que d'ingratitude. Les malheurs s'abattent sur Louise de Jessincourt : deuils, chagrins domestiques, abandons. C'est ensuite la guerre et l'invasion, puis la solitude grandissante, où elle s'enfonce avec une farouche obstination. Sa vie misérable de recluse s'achève après la plus triste et la plus navrante agonie, aux accents balzacien et flaubertien.

    Voici une réédition bienvenue du célèbre roman du meusien Louis Bertrand, après celles de Saint Augustin puis de Sainte Thérèse d'Avila (chez éditions Via Romana).

    Le roman est précédé d'une rapide biographie de Louis Bertrand.

     

    ‡ Mademoiselle de Jessincourt, Louis Bertrand, éditions des Paraiges, 2015, 297 p., ill. (20 €).

  • Metz et le Pays messin sous la Révolution

    revolution metz.jpgDans cet ouvrage, Sébastien Wagner, directeur des éditions des Paraiges, nous propose les actes du colloque organisé à Woippy le 18 novembre 2011 par le Comité d'histoire du Pays messin. Créé en 2009, le Comité d'histoire du Pays messin fédère près d'une vingtaine d'associations afin de constituer une large et solide entité culturelle qui se calque sur le territoire historique de l'ancien pagus metensis, le Pays messin.

    L'histoire de la Révolution à Metz et en Moselle reste mal connue sur bien des points. Il y a 25 ans, l'universitaire messin Yves Le Moigne regrettait qu'on ne puisse apprécier l'ampleur exacte de la secousse révolutionnaire qui substitua à l'Ancien un Nouveau Régime, ni comment Metz s'agrégea à la Nation française. A l'aune de ce constat, onze communications proposent de mieux connaître ce qui s'est passé à Metz et dans le Pays messin au cours de cette Révolution.

    Cette radicale remise en cause du passé, débutée par la rédaction des Cahiers de doléances, a bouleversé la vie quotidienne du peuple, les destins individuels et le cadre de vie, tant à la ville qu'à la campagne, où vente des biens nationaux et volonté de déchristianiser le pays ont provoqué des situations confuses à Gorze, Pange ou Plappeville, symbolisées par la "guillotine sèche" (déportation ou relégation à vie), dont fut victime le curé de Moulins-lès-Metz.

     

    ‡ Metz et le Pays messin sous la Révolution, Pierre Brasme (dir.), éditions des Paraiges, 2012, 103 p. (12 €).

  • "Eloge de Metz" par Sigebert de Gembloux

    sigebert gembloux.jpgL'Eloge de la ville de Metz est une oeuvres en latin composée entre 1065 et 1070 par Sigebert de Gembloux, alors moine à l'abbaye Saint-Vincent de Metz. Né vers 1026 dans la principauté de Liège, Sigebert fut formé dans l'abbaye de Gembloux dont l'école était alors une des plus brillante de l'Occident latin. Vers 1045, Sigebert vient à Metz pour être écolâtre de Saint-Vincent, c'est-à-dire pour enseigner à l'école abbatiale et la diriger.

    Au milieu d'une vaste et brillante production, l'Eloge de la ville de Metz est un adieu solennel qu'il adresse, en la quittant, à la ville où il avait vécu plus de vingt ans et où il avait déjà acquis une réputation de lettré. Il meurt à Gembloux le 5 octobre 1112.

    A travers ce texte, une image de la cité messine du XIe siècle nous parvient : une ancienne cité romaine, bien située sur une éminence entre deux rivières, bien protégée par une imposante muraille, devenue une cité épiscopale puissante, abritant un nombre important de riches et grandes abbayes ; on devine que s'y amorce le développement qui lui permettra plus tard d'éclipser les autres villes de l'ancienne Lotharingie.

    Le texte de Sigebert est suivi d'un Eloge de Metz en vers, longtemps considéré comme anonyme, désormais attribué à Richer, abbé de Saint-Martin-devant-Metz, et daté des années 1120-1124.

    Le site exceptionnel de Metz est admiré dans ces deux poèmes. Cette impression se retrouve dans l'épître en vers adressée, cinq siècles auparavant, à l'évêque de Metz Villicus par un autre talentueux poète, le saint évêque de Poitiers, Venance Fortunat, dont est reproduite la strophe qu'il a consacrée à ce sujet.

    Le dernier poète latin qui ait célébré les charmes de Metz, le bénédictin dom Pierron, qui publia en 1779 le Templum Metensibus sacrum, mérite aussi de voir quelques-uns de ses vers placés à la suite de ceux de Venance Fortunat.

    Ce recueil se clôt par le Discours à la cité de Metz du pasteur messin du XVIIe siècle Paul Ferry qui désigne la cité des Médiomatriques comme une "douce patrie"...

     

    ‡ Eloge de Metz par Sigebert de Gembloux, Mireille Chazan (présenté par), éditions des Paraiges, 2012, 79 p. (10 €).

  • Les contes de la Mutte : nouvelles médiévales en pays messin

    mutte.jpgVoilà près d'un siècle que la Mutte, l'énorme bourdon de la cathédrale Saint-Etienne de Metz, n'a pas sonnée. Pourtant, sur les flancs de cette vieille dame d'airain, on peut lire les mots "Je suis là pour sonner justice au peuple messin".

    Est-ce pour prendre le relais de la cloche médiévale que chacun des contes présentés dans cet ouvrage s'achève sur une note de morale et parfois d'humour ? Peut-être...

    En vérité, c'est surtout pour rendre hommage à Metz, à son histoire et à son patrimoine médiéval exceptionnel que Les Contes de la Mutte ont été écrits. Sept contes, sept nouvelles inédites qui plongent le lecteur dans un Moyen Âge parfois violent, mais aussi mystique et joyeux, peuplé de clercs, de chevaliers, de jolies jouvencelles et de paysans rusés, à l'époque où Metz était la capitale d'une république prospère.

    Contes allégoriques et moraux, récits historiques emplis de poésie, Les Contes de la Mutte sont surtout une preuve que les vieilles pierres et les antiques parchemins peuvent parler. Pourvu seulement que l'on sache leur prêter l'oreille...

    L'auteur, Kévin Goeuriot, originaire du Jarnisy, est professeur d'histoire-géographie.

     

    ‡ Les Contes de la Mutte, Kévin Goeuriot, éditions des Paraiges, 2012, 145 p., ill. (15 €).

  • Les éditions des Paraiges, le dernier-né des éditeurs lorrains

    Fondées en mars 2011 et basées à Metz, les « Éditions des Paraiges » ambitionnent une envergure régionale avec la publication d’ouvrages locaux consacrés aux domaines historique et patrimonial ou à la littérature. A sa tête, Sébastien Wagner, historien de formation, concrétise un projet longuement pensé depuis une décennie alors que l'activité commerciale du secteur s'avère assez risquée pour une petite structure. A l’ère du numérique, le jeune homme sort son épingle du jeu.

     

    paraiges.jpgDe nos jours, l’ambition ou les moyens financiers ne suffisent plus pour fonder sa propre maison d’édition, a fortiori régionale. Pour se lancer dans l’aventure, il faut ajouter une bonne dose de passion et un réel esprit de sacerdoce. Il n’y a qu’à constater les difficultés rencontrées par les éditeurs voire pour certains d’entre eux la disparition totale de leur activité.Car l’industrie du livre évolue dans un contexte économique morose, et le marché de la culture se porte assez mal depuis quelques années. Pourtant en mars dernier Sébastien Wagner a décidé de fonder les « Éditions des Paraiges ». « La position de monopole de certains éditeurs n’est pas bonne. Il faut diversifier l’offre et l’enrichir », explique l’intéressé qui précise que, si l’édition se trouve avec l'émergence du numérique à un tournant de son histoire, le livre n’a rien à craindre de la nouvelle technologie. « Quelqu’un qui aime la matière du support-papier, ne le délaissera pas pour un iPod », renchérit l'éditeur.

     

    Il faudra dix années pour que le projet mûrisse dans la tête de Sébastien Wagner, durant lesquelles il accumulera de l’expérience professionnelle. En l’an 2000, il travaille sur des productions messines pour les « Éditions Économica » situées à Paris. Puis en 2009, le jeune historien de formation publie « Le Dictionnaire historique des rues de Metz ». Pourtant, ce ne sera qu'en 2010 que surviendra le déclic, l’étincelle qui mettra le feu aux poudres. « Je me suis rendu compte que les ouvrages de référence en histoire locale n’existaient pas », déclare le jeune patron. Il se saisit alors d'un livre posé sur la table basse. « Vous en avez déjà vu d'aussi volumineux, 360 pages, édités par une maison régionale ? », demande-t-il en manipulant le premier ouvrage de son catalogue, « Histoire du royaume mérovingien d'Austrasie » d’Alexandre Huguenin. « Nous sommes les premiers à le proposer. Comme les attentes des lecteurs ou des auteurs n’étaient pas comblées dans notre région, j’ai voulu créer quelque chose qui n’existait pas encore. »

    « Je souhaite en littérature aborder l’aspect contemporain,
    et mettre en valeur le patrimoine lorrain avec l’Histoire »

     

    Doté d'un statut d’auto-entrepreneur, afin de limiter les frais, et fort d'un capital d’environ 5 000 euros, Sébastien Wagner a l’ambition d’imprimer six ouvrages d'ici la fin de l'année et pratiquement une dizaine pour 2012. D'ores et déjà disponibles auprès des libraires lorrains, l'ouvrage historique sus-cité « Histoire du royaume mérovingien d'Austrasie » d’Alexandre Huguenin, et un polard d’Alain Thon « Mort suspecte d'un franc-maçon », édités chacun à 700 exemplaires et presque épuisés à ce jour. La jeune société s'est donné trois axes d'édition bien précis, l’histoire, le patrimoine et la littérature. Mais également la réédition d’auteurs locaux tombés dans l’oubli. « Je souhaite en littérature aborder l’aspect contemporain et mettre en valeur le patrimoine lorrain avec l’histoire », affirme Sébastien Wagner qui s'est aperçu grâce à son métier, consultant auprès du musée de Gravelotte, que les Lorrains ne connaissaient pas vraiment leur passé.

     

    Aucun doute, Sébastien Wagner affectionne tout autant la littérature que l’histoire. Alors, lorsqu’il a la possibilité de nommer sa maison d’édition en faisant référence aux six grandes familles qui dirigeaient la ville de Metz, et formaient une oligarchie urbaine du Moyen Âge jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, il s’en donne à cœur joie. C'est ainsi que naissent les « Éditions des Paraiges ». Le contenu, l’esthétique et la mise en page des ouvrages revêtent pour ce jeune entrepreneur une importance particulière. De la réception des tapuscrits à la rencontre des auteurs, de la relecture à la conception des ouvrages, de l’impression à la distribution des livres, rien ne lui échappe. « Dans les structures locales, le directeur d’édition est multi-casquettes. Il doit maîtriser l’intégralité de la chaîne du livre », signale-t-il, avant de préciser : « A Paris, il y a un poste par personne, et le contact avec les auteurs n’est pas le même, c’est regrettable. » Le temps est précieux et le jeune homme n’ignore pas que son travail sera jugé sur la qualité et le nombre d’ouvrages figurant à son catalogue. Ainsi, il annonce déjà la prochaine parution d’un livre sur la visite des chefs d’État français à Metz, et d’un roman historique sur le siège de Metz en 1552. 

     

    Si la passion et l’envie de proposer des ouvrages de qualité sur des thématiques bien précises donnent des ailes et de l’ambition à Sébastien Wagner, celui-ci n’est pas pour autant dépourvu de réflexion, reconnaissant que le secteur du livre vit une période de lourdes difficultés économiques. Aussi édite-t-il de petites quantités sous la barre des 1 000 exemplaires, et il lance régulièrement des souscriptions avant la mise sous presse de certains de ces titres. Seuls les lecteurs et l’avenir donneront raison ou non au projet de ce jeune entrepreneur qui n’aura pas eu froid aux yeux. Et nous savons tous qu’il faut, surtout en ce moment,  un courage sans faille pour se lancer.

     

    [source : www.laplumeculturelle.com]

     

     

    ‡ Renseignements et catalogue : www.editions-des-paraiges.eu