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marie marvingt

  • Femmes de Lorraine dans l'Histoire

    Pendant des siècles, les femmes se sont battues pour obtenir des libertés parfois infimes, ou pour être reconnues en tant qu'écrivains, scientifiques, résistantes, politiciennes, sportives, aventurières... Elles ont marqué l'Histoire ou sont restées peu connues, voire ignorées. Certaines pionnières ont bousculé les préjugés, provoqué les bien-pensants, conquis des domaines réservés aux hommes...

    Évoquer l'histoire des femmes, forcément, c'est faire de belles rencontres. Leur point commun ? L'énergie qu'elles ont dû déployer pour exister dans un monde gouverné par les hommes ! De la reine Brunehaut à Virginie Despentes en passant par Jeanne d'Arc et Marthe Richard, l'auteur nous propose un bout de chemin avec de belles - ou fortes - figures de femmes de Lorraine.

     

    ‡ Femme dans l'Histoire. Lorraine, Jérôme Estrada de Tourniel, éditions Sutton, 2018, 176 p., ill., 20 €.

  • Une nouvelle biographie de Marie Marvingt à paraître en 2018

    Rosalie Maggio est écrivain américain, auteur de plus de vingt ouvrages. En 1991 elle a co-écrit une biographie de Marie Marvingt avec le Lorrain Marcel Cordier. Une seconde biographie complétée sera diffusée en 2018.

    > Marie Marvingt est la française la plus décorée en France. Quel fut son parcours durant la Grande Guerre ?
    Pour comprendre ce parcours, il faut d’abord évoquer la personnalité de Marie Marvignt. Licenciée ès lettres, parlant 7 langues, elle suivit des cours de médecine et se passionna pour l’art. Mais c’est surtout sa carrière « sportive » qui est exceptionnelle. Elle a cumulé les exploits dans la première décennie du 20e siècle. Elle est la première femme à gravir les sommets des Alpes françaises et suisses entre 1903 et 1910, elle réalise la première traversée de Paris à la nage (12,5km), elle est la première femme au monde à obtenir les quatre brevets de pilote (avion, hydravion, ballon, hélicoptère) en 1901. Elle boucle le Tour de France en 1908. Elle fut la détentrice de 17 records mondiaux. Son nom est connu du monde entier lorsque la guerre éclate. A défaut de pouvoir être recrutée comme pilote, elle s’engage comme « correspondante de guerre » et comme infirmière. Face au refus de l’armée de l’incorporer, elle se déguise afin de se battre dans les tranchées avec le 42e bataillon. Elle réussit même à s’imposer comme pilote et à participer au bombardement de bases ennemies.
    Si ces faits sont encore contestés par certains historiens, j’apporte la preuve de leur véracité. A la fin de sa vie, elle était titulaire de 34 distinctions dont la Croix de guerre, la médaille de la Reconnaissance française, les palmes académiques…

    > Comment expliquez-vous l’oubli dans lequel est tombée cette héroïne ?
    La première raison est sa longévité. Elle décède à 88 ans, en 1963, à une époque où la Grande Guerre est occultée au profit de la Seconde Guerre mondiale et où l’opinion publique est totalement tournée vers l’avenir ("les Trente Glorieuses") et non vers le passé. La deuxième raison est liée à la dispersion des centres d’intérêt qui ont été les siens. Elle s’est illustrée dans un trop grand nombre de domaines pour qu’une mémoire ciblée ait pu être sauvegardée. La troisième raison est son sexe. Elle était une femme au moment où les femmes ne comptaient guère dans l’espace public. Rappelons-nous que les femmes n’obtiennent le droit de vote qu’en 1944 et qu’elles voteront pour la première fois en 1945. La quatrième raison est à rechercher dans sa vie personnelle. Elle termina sa vie totalement isolée, sans familles, sans amis. Personne ne porta sa mémoire.

    > Comment avez-vous découvert Marie Marvignt et pourquoi avez-vous décidé de lui consacrer une biographie ?
    D’abord, je suis américaine et paradoxalement, Marie Marvignt est moins oubliée de l’autre côté de l’Atlantique qu’en France. Au moment de son décès, le Chicago Tribune présenta la défunte comme « la femme la plus extraordinaire depuis Jeanne d’Arc ». En France, en revanche, le doute et l’oubli s’installèrent très tôt. C’est cet oubli qui m’a passionné. Je suis l’auteure de plus de 20 livres, j’ai donc décidé de co-écrire avec Marcel Cordier une biographie qui a été diffusée en 1991 et que je complète dans une seconde version qui paraîtra cette année 2018. La France du centenaire de la Grande Guerre a ardemment besoin de redécouvrir celle que l’on appelait « la Fiancée du danger ».

    [sources : La Lettre du Souvenir français n° 26]

  • Le dernier vélo de Marie Marvingt s'exposera en l'Allemagne

    Ce vélo est l’un des rarissimes objets conservés de la Nancéienne Marie Marvingt, emblématique pionnière de l’aviation et aventurière de tous les horizons. Sauvé par miracle, il prend la route pour… l’Allemagne !

    Il ne ressemble à rien si ce n’est à un vieux biclou hors d’âge.

    Mais une plaque encore déchiffrable sous le guidon en révèle toute la valeur historique. Il y est mentionné « 8 place Carrière », lieu de résidence de sa propriétaire. Dont le nom figure lui aussi en lettres gravées : Marie Marvingt.

    L’objet qu’abrite Serge Claude dans son domicile de Dombasle n’est ni plus ni moins que le dernier vélo de la célèbre Lorraine dont on ne sait plus comment la qualifier tant ses prouesses défient l’entendement : pionnière de l’aéronautique, détentrice de 4 brevets de pilote (avion, ballon, hydravion, hélicoptère), férue d’alpinisme pour lequel elle a d’ailleurs inventé la jupe-culotte, détentrice de pas moins de 17 records sportifs et 34 décorations…

    N’en jetez plus. Ah, si, il faut lui ajouter ses périples à vélo ! « Dont elle a toujours dit qu’il était sa plus grande passion », souligne Serge Claude, membre de l’association internationale des Amis de Marie Marvingt qui en défend âprement la mémoire. En 1908, malgré l’interdiction qui lui était faite d’y participer, La Marie (comme le public a fini par l’appeler affectueusement en bord de route) a pris la roue des coureurs du tour de France. « La première femme à le boucler. Ils n’ont été que 36 sur 114 (plus une !) à l’achever cette année, dont Marie la Nancéienne. »

    Marie posséda 4 vélos dans sa vie, dont ce petit dernier, baptisé "Reine", cadeau de ses amis à une époque où elle était réduite à la misère. C’est avec lui qu’en 1961, à l’âge de 86 ans, elle a fait le voyage Nancy-Paris où elle a pu tester le premier hélico à turbine. Et c’est lui encore qui figure parmi les très rares objets rescapés pouvant témoigner de sa vie. « À sa mort, comme elle ne payait plus le loyer depuis longtemps, ses maigres biens ont été jetés sur le trottoir. Excepté ce vélo oublié dans un garage rue des Ecuries. » Où il a été récupéré, pour être gardé au lycée Marvingt de Tomblaine, avant, en grand nomade, d’atterrir au musée d’Amnéville qui, en 2015, à sa fermeture, a un peu renâclé à le rendre à l’association des amis.

    Mais c’est chose faite, et le vélo peut prendre le départ pour de nouvelles aventures. Dont la prochaine aura lieu… en Allemagne, à Dresde, au musée de l’histoire militaire, dont la future exposition s’intéressera aux femmes combattantes. « Or, Marie, infirmière, est montée au front de la Grande Guerre déguisée en homme, y a vu l’horreur incommensurable. Et participé au développement de l’aviation sanitaire. » Dans des conditions évidemment rocambolesques. Nul ne s’étonnera donc de la savoir entrée dans la postérité sous le titre de « la fiancée du danger » !

    [d'après ER]