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Journal du camp de Vittel

Le 14 août 1942, Hannah, l’épouse d’Yitzhak Katzenelson, l’un des plus grands poètes juifs du XXe siècle, et leurs deux plus jeunes garçons sont convoyés vers Treblinka depuis le ghetto de Varsovie. Katzenelson et son fils aîné, Zvi, en réchappent et travaillent quelques mois dans un atelier allemand situé dans les décombres du ghetto. Sans illusion sur le sort réservé à sa femme et ses enfants, Katzenelson cesse alors d’écrire. 

Grâce à la Résistance juive qui cherche à le protéger, il obtient des faux papiers du Honduras qui lui permettent de quitter la Pologne. Le 22 mai 1943, Katzenelson et son fils sont envoyés au camp de Vittel, dans les Vosges ; un camp installé dans l'hôtel Providence pour ressortissants civils de pays ennemis (essentiellement anglo-saxons) détenus par les Allemands comme éventuelle monnaie d’échange.

Miné par une terrible dépression, Katzenelson écrit quelques lignes dans son Journal puis se mure dans le silence. Ce n’est qu’à la veille de l’anniversaire de la liquidation du ghetto de Varsovie, en juillet 1943, qu’il commence à véritablement tenir son Journal qui, bien qu’il ne court que sur deux mois, constitue un document d’une rare intensité. Voici le témoignage d’un homme brisé qui survit dans un entre-deux de la mort.

En septembre 1943, les 173 derniers détenus du camp de Vittel sont dirigés vers Drancy puis, le 29 avril 1944, à Auschwitz. Dont Katzenelson et son fils. Son Journal de Vittel sera sorti clandestinement du camp et c'est ainsi qu'il est parvenu jusqu'à nous. Reflet de la lutte d'une victime de la barbarie nationale-socialiste, le Journal est aussi un témoignage poignant de la vie dans le camp vosgien et sur la Shoah en Pologne.

 

‡ Journal du camp de Vittel, Yitzhak Katzenelson, éditions Calmann-Lévy, 2016, 234 p. (20 €).

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