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  • Vosges et Vosgiens dans la tourmente

    vosges,grande guerre,senones,saint dié,raon l'étape,allemagneA la veille de la Première Guerre mondiale, la "ligne bleue" des Vosges, depuis le traité de Francfort du 10 mai 1871, devient une frontière d'Etat protectrice contre une éventuelle agression allemande. La population de ces cantons frontaliers demeure encore rurale, attachée depuis des générations à une terre qui la nourrit. En ce début de siècle, la révolution industrielle a déjà marqué ces vallées de son empreinte, les villes abritent des industries textiles, les cours d'eau des scieries et des féculeries.

    La percée allemande d'août 1914 puis le recul lié à la défaite allemande de la première bataille de la Marne, démembrent ces vallées. Un véritable "rideau de fer, de feu et de sang" sépare les communes envahies brièvement, puis libérées, des vingt-six communes vosgiennes conquises puis occupées durant plus de quatre années longues et difficiles.

    Le front n'est pas éloigné, comme les poilus de cette Grande Guerre, les civils, éternels ignorés, vivent au contact du conflit, de ses dangers, de ses privations, des fausses espérances... Ce sont eux aussi des victimes de la guerre totale.

    L'auteur dédie cet ouvrage au souvenir de ses grands-parents, enfants de la Grande Guerre, et à tous ces anonymes sans uniformes, victimes en tous lieux et à toutes les époques, de ces boucheries héroïques.

     

    ‡ Vosges et Vosgiens dans la tourmente. Confrontation avec l'ennemi, rationnements, survie, déportations, vie quotidienne, Dominique Michel, éditions Gérard Louis, 2014, 315 p., ill. (25 €).

  • Le Brésilien, un Allemand au Bois-le-Prêtre

    bresilien.jpg"c'est donc vous le Brésilien ?", "Je suis Allemand, mon capitaine !". S'en suit une réponse ponctuée d'éclats de rire : "Et apparemment un très bon, qui n'a pas eu peur de faire un long voyage pour servir sa patrie... !". A eux seuls, ces quelques mots échangés au fond d'un abri dans le secteur du Bois-le-Prêtre résument l'histoire de ce sous-officier allemand qui vient d'arriver quelques jours plus tôt à Thiaucourt.

    Ses notes retrouvées par hasard constituent un témoignage émouvant exceptionnel. Un récit truffé d'anecdotes tantôt drôles et émouvantes, mais aussi parfois tragiques. La vie de tous les jours au front et à l'arrière, les séjours à Vilcey-sur-Trey, Thiaucourt, Pagny-sur-Moselle, Prény..., la peur au ventre sous les bombardements devant Regnéville, la résignation dans les tranchées du Bois-le-Prêtre.

    Mais l'histoire de ce germano-américain né à New-York ne va pas s'arrêter là. A partir de 1917, son régiment va faire un long périple qui passe par les Vosges, l'Artois, la Lettonie, l'Estonie et la Lituanie pour finalement revenir, à la fin de la guerre, à une vingtaine de kilomètres de son point de départ. Le 11 novembre 1918, le lieutenant Georges Boysen est dans les tranchées devant Marchéville-en-Woëvre, il fait face aux troupes américaines... Deux jours plus tard, sa compagnie prend à pied la direction de l'Allemagne.

     

    ‡ Le Brésilien. Un Allemand au Bois-le-Prêtre, Joël Huret, éditions du Quotidien, 2014, 213 p., ill., cartes (20 €).

  • 1200ème anniversaire de la mort de Charlemagne

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    Buste-reliquaire de Charlemagne.

     

    Né en 742, l’empereur Charlemagne est mort le 28 janvier 814 à Aix-la-Chapelle (Allemagne).

    Aix-la-Chapelle commémore le 1200e anniversaire de la disparition de Charlemagne :

    > le 26 Janvier 2014 : messe pontificale en la cathédrale d’Aix-la-Chapelle

    > « Pouvoir Art Trésors » : trois expositions à Aix-la-Chapelle en 2014

  • Les Alsaciens-Lorrains dans la Grande Guerre

    lorraine,alsace,grande guerre,allemagne,france,jean noel grandhomme,francis grandhommeUn siècle après le début de la Première Guerre mondiale, Jean-Noël et Francis Grandhomme, en historiens de la Grande Guerre dans l'Est de la France, analysent le destin particulier de l'Alsace et de la Lorraine mosellane annexées.

    Dénicheurs d'archives rares et de témoignages précieux, ils nous restituent avec une grande clarté quatre longues années de deuils, de privations, de désarroi. Ils évoquent l'Alsace et la Lorraine champs de batailles ; le destin souvent tragique, parfois romanesque, des jeunes gens combattant dans les armées du IIe Reich ou dans les rangs des régiments de la République ; la vie quotidienne des civils sous un régime de dictature militaire ; le retour festif des "provinces perdues" à la France en 1918 ; les désillusions de l'entre-deux-guerres ; enfin le lent travail de mémoire et de réappropriation de la parole alors que les derniers survivants de cette guerre ont désormais disparu.

    Comme le souligne le président du Conseil régional d'Alsace dans sa préface, "Pour la première fois un ouvrage présente l'état complet des connaissances sur la Première Guerre mondiale dans notre région, tout en accordant une place de choix aux témoignages et à la mémoire des Alsaciens-Mosellans qui la vécurent."

    Ce fort ouvrage est enrichi de plus de 250 photographies inédites extraites des albums de famille de ces soldats alsaciens et lorrains incorporés dans les armées françaises et allemandes.

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    ‡ Les Alsaciens-Lorrains dans la Grande Guerre, Jean-Noël et Francis Grandhomme, éditions La Nuée Bleue, 2013, 509 p., ill. (22 €).

  • Le carnet de guerre d'un soldat lorrain

    pénin.jpgIl y a un siècle, des millions de jeunes hommes en pleine force de l'âge participèrent au plus terrible conflit que l'Histoire de l'humanité ait connu. Enterrés dans leurs tranchées, luttant au corps à corps avec leurs baïonnettes, ils vécurent entre 1914 et 1918 un véritable enfer.

    Parmi eux, un jeune mosellan, Pierre Pénin, originaire de Moyenvic, notera au jour le jour ses déplacements, ses impressions de soldat lorrain enrôlé dans l'armée allemande. Rassemblés dans un carnet retrouvé par son petit-fils, ses souvenirs constituent un formidable et émouvant témoignage sur cette période dramatique. Dans un récit court, sans grandes envolées lyriques, le soldat Pénin nous conte une traversée effroyable, dans une Europe en guerre, qui le mène des casernes prussiennes du Saulnois jusqu'en Biélorussie puis en Europe centrale, sur les rives et les îles de la mer Baltique pour finir, blessé, sur un champ de bataille du Nord de la France.

    Afin d'accompagner ce récit, l'auteur a inséré de nombreuses illustrations d'époque provenant essentiellement du livre de marche du 17ème régiment d'infanterie allemand dans lequel était affecté le soldat Pénin.

     

    ‡ Le carnet de guerre d'un soldat lorrain, Pierre Pénin, association Chemin faisant, 2013, 153 p., ill., cartes (15 € + 4 € de port). A commander à : Association Chemin faisant, chez Bruno Rondeau, résidence de l'étang, rue des peupliers, 57170 CHATEAU-VOUE.

  • Schuman - Adenauer, deux artisans de la réconciliation franco-allemande

    schuman.jpg"C'est vous qui avez commencé. Et nous avons poursuivi votre oeuvre". C'est sans ambiguïté que le Général de Gaulle reconnaissait, d'une phrase aujourd'hui quelque peu oubliée, le rôle précurseur de Robert Schuman dans la réconciliation franco-allemande scellée il y a un demi-siècle par le traité de l'Elysée (22 janvier 1963).

    Cette voie nouvelle dans les relations internationales tracée par l'homme d'Etat mosellan est tout à la fois le fruit des circonstances, l'expression du lien singulier entretenu par un Lorrain des frontières avec une nation qui a contribué de manière significative à sa formation culturelle, intellectuelle et spirituelle et enfin le témoignage de la confiance accordée au chancelier Konrad Adenauer au nom d'une communauté d'idée et d'intérêts convergents.

    Le catalogue, support de l'exposition Schuman-Adenauer, deux artisans de la réconciliation franco-allemande présentée jusqu'au 15 septembre dans la maison de Robert Schuman à Scy-Chazelles, insiste particulièrement sur les engagements partagés entre Schuman et Adenauer et, notamment, leur foi comme moteur de leur engagement associatif puis politique au service de la construction européenne. Konrad Adenauer, né à Cologne, adhère aux cercles et associations catholiques qui développent une sociabilité nourrie par les valeurs chrétiennes d'entraide et de charité. Quant à Robert Schuman, né à Luxembourg d'une mère luxembourgeoise et d'un père lorrain, ses attaches culturelles et religieuses s'enracinent profondemment dans l'espace lotharingien.

    Un ouvrage à lire pour mieux connaître ces hommes "de bonne volonté" qui sont à l'origine de la réconciliation de deux peuples jadis ennemis, ainsi que de la construction européenne... Même si cette dernière renie désormais les fondements chrétiens de ses "pères fondateurs".

     

    ‡ Schuman - Adenauer, deux artisans de la réconciliation franco-allemande, collectif, éditions Silvana Editoriale, 2013, 80 p., ill. (14 €).

  • En passant par la Lorraine de ma mémoire

    schmitt_0001.jpgPendant que les armées coalisées contre Napoléon Ier envahissent la France, un soldat du contingent royal bavarois s'éprend d'une jeune Lorraine à l'occasion d'une halte de sa troupe dans un village mosellan. Il reviendra s'y marier en 1820.

    Quelques décennies plus tard, en 1871, l'annexion de l'Alsace-Lorraine par la Prusse change la nationalité des Mosellans. Puis arrive la Grande Guerre qui envoie le père de l'auteur, Jean-Marie Schmitt, dans les services de santé de l'armée allemande. Evacuée en Charente en 1939, sa famille retrouve le pays natal sous domination nazie en septembre 1940. Mais le descendant du soldat bavarois ne tarde pas à se rebeller.

    Réfractaire à l'ordre nouveau imposé par l'occupant, il entend conserver la nationalité française. Jean-Marie Schmitt, à son tour, va connaître les bouleversements des années noires de l'Occupation. La guerre d'Algérie, la Protection civile et la francophonie lui imposeront ensuite d'ardents combats.

    L'auteur nous livre ici une épopée familiale sincère et captivante qui illustre d'une façon symptomatique les déchirures vécues par les Lorrains - et les Mosellans tout particulièrement - au cours des XIXe et XXe siècles.

    Jean-Marie Schmitt est né en 1936 à Forbach. Songeant un temps à devenir prêtre, il y renonce pour une carrière d'enseignant qui le conduit jusqu'à l'Université.

     

    ‡ En passant par la Lorraine de ma mémoire, Jean-Marie Schmitt, éditions De Borée, 2013, 480 p., ill. (26 €).

  • Le dernier siège de Metz

    Metz.jpgLe siège de Metz de 1870 : un événement essentiel de la guerre franco-prussienne de 1870-1871. A la suite des trois batailles de Borny, Rezonville-Mars-la-Tour et Gravelotte-Saint-Privat, les unités prusso-allemandes enferment dans la place de Metz l'armée du Rhin, soit 170000 combattants commandés par le maréchal Bazaine. Les assiégeants ne disposent pas de l'artillerie nécessaire pour attaquer la place ; ils décident donc de la bloquer. Ils espèrent obtenir sa capitulation par l'épuisement des vivres, l'isolement et la démoralisation des assiégés. Après le désastre de Sedan, l'armée française dont les unités campent sous les murs de la forteresse ne peut respérer aucun secours de l'extérieur. Sa neutralisation puis sa mise hors de combat sont vitales pour les armées d'invasion.

    Le drame de Metz est moins celui de la place que le sort de l'armée. Pourquoi Bazaine est-il resté passif ? Pourquoi-a-t-il négocié en vain avec Bismarck ? Pourquoi, après plus de trois mois de blocus, a-t-il été acculé à une capitulation désastreuse ? Autant de questions auxquelles François Roth apporte un éclairage renouvelé appuyé sur les meilleures sources.

    La capitulation de Metz suivie du départ en captivité de l'armée du Rhin sont de deux ordres : d'abord, elle prolonge la guerre sans empêcher la défaite finale de la France ; ensuite, elle conduit à l'annexion de Metz par l'Empire allemand dans le cadre de l'Alsace-Lorraine. Après la guerre, le siège de Metz a fait l'objet d'une double lecture, militaire et politique. La première est la lecture allemande, celle des vainqueurs, des immigrés qui s'installent dans la ville, redéfinissent sa fonction militaire et s'efforcent progressivement de la germaniser. La seconde est celle des Français et des vieux Messins, des indigènes comme on disait alors. Le blocus a été une épreuve terrible à l'issue inattendue. Il a marqué toute une génération. Metz est devenue la "rançon de la France". Les vieux Messins maudissent Bazaine, refusent les faits accomplis et vivent dans l'attente du retour à la France.

     

    ‡ Le dernier siège de Metz (20 août 1870 - 27 octobre 1870), François Roth, éditions Serpenoise, 2013, 158 p., ill. (20 €).

  • Metz 1900-1939 : un quartier impérial pour une nouvelle ville

    metz quartier imperial.jpgLes quatre premières décennies du XXe siècle furent pour Metz une période d'intenses transformations urbaines. En abattant ses fortifications et en investissant un immense terrain militaire situé au sud, la ville augmente considérablement sa superficie et accueille les idées nouvelles d'un urbanisme importé d'outre-Rhin.

    Ce gigantesque chantier, qui voit s'ériger une gare monumentale, une poste et de nombreux équipements permet aussi la floraison d'une multitude de styles architecturaux. Les maîtres d'oeuvre donnent libre cours à leurs goûts, bâtissant des maisons et des immeubles néoromans, néogothiques, haussmanniens, Jugendstil, Art nouveau, qui se côtoient sans se heurter.

    Ce guide convie à une promenade singulière, où l'on pourra lire, dans les pierres des édifices qui la jalonnent, l'histoire d'une ville à la croisée des cultures.

     

    ‡ Metz 1900-1939. Un quartier impérial pour une nouvelle ville, Christiane Pignon-Feller, éditions du Patrimoine, 2013, 65 p., ill., plan (7 €).

  • Longwy. Les hommes, la guerre, le fer

    longwy.jpgLongwy, ville frontière. Entre le Pays-Haut, la Belgique et le Luxembourg, la cité occupe dans l'imaginaire lorrain un statut à part. Après avoir été longtemps une terre de conflits entre Bar et Luxembourg, entre France et Lorraine, entre France et Allemagne, elle s'impose aujourd'hui comme un espace d'échanges européens.

    Longwy, ville étoile. A la fin du XVIIe siècle, Vauban a imprimé durablement sa marque dans l'urbanisme, en créant une des plus belles places fortes de la ceinture de fer. Portes monumentales, vaste place et rues rectilignes sont au centre d'un dispositif bastionné entré désormais dans le Patrimoine de l'Humanité. Non loin de la ville, d'autres infrastructures militaires, celles de la Ligne Maginot, rappellent que le passé militaire de la région n'est pas si ancien.

    Longwy, ville du feu. Dès la Révolution, Longwy perfectionne la technique de la faïence puis des émaux qui ont fait sa renommée internationale. Après la guerre de 1870, l'essor de la sidérurgie profite à la ville pour transformer le minerai du Pays-Haut. Son visage s'en trouve transformé, au bénéfice de Longwy-Bas qui se développe à proximité des installations industrielles. La cité n'échappe pas aux restructurations industrielles de la fin du XXe siècle.

    Cette promenade dans le passé de Longwy rassemble les contributions des Ve Journées d'études meurthe-et-mosellanes d'octobre 2010 organisées à Longwy par l'Université de Lorraine.

     

    ‡ Longwy. Les hommes, la guerre, le fer, collectif, éditions Gérard Louis, 2013, 254 p., ill. (23 €).

  • L'ouvrage du Bois-du-Four

    bois du four.jpgSitué au coeur du secteur fortifié de la Crusnes, face au Luxembourg, le Bois-du-Four A5 est l'un des rares ouvrages monolithes de la ligne Maginot.

    Coulés à partir de 1932, ses 6000 mètres cubes de béton armé abritent des observatoires d'artillerie, des cuirassements de défense rapprochée, trois canons antichars de 47 mm, cinq jumelages de mitrailleuses, une tourelle tournante à éclipse de 96 tonnes et deux mortiers de 81 mm.

    En septembre 1939, l'ouvrage entre en guerre fort d'un équipage de 137 hommes du 139e régiment d'infanterie de forteresse, du 152e régiment d'artillerie de position et d'unitiés spécialisées du génie. Harcelé quotidiennement par l'artillerie allemande à partir du 13 mai 1940, le Bois-du-Four conserve jusqu'à l'Armistice le morceau de terre lorraine confiée à sa garde. Invaincu, l'équipage tient ses positions jusqu'au 27 juin 1940 avant de connaître une captivité imméritée en Allemagne.

    Entièrement ferraillé sous l'Occupation, abandonné au pillage pendant plus de 50 ans, saccagé et incendié, l'ouvrage A5 du Bois-du-Four renaît aujourd'hui de ses cendres grâce à la ténacité de l'association de préservation du patrimoine de Villers-la-Montagne.

     

    ‡ L'ouvrage du Bois-du-Four ou l'histoire du phénix de la ligne Maginot 1932-2012, Michaël Séramour, éditions des Paraiges, 2012, 127 p., ill. (20 €).

  • Des Lorrains publient

    Deux auteurs lorrains, deux ouvrages sur des thématiques bien différentes. 

    meletta.jpgCédric Meletta, nancéien né en 1973, docteur ès lettres, publie chez Perrin la première biographie de Jean Luchaire, membre de la "gauche bobo" des années Trente rallié à la collaboration active avec l'Allemagne nazie. "Il était veule, faible, corrompu, beau, généreux" selon Simone Signoret qui fut l'amie de la fille de Luchaire, Corinne. Né en 1901 à Sienne (Italie), dans un milieu universitaire et artistique de haut vol, il avait tout pour réussir. A 20 ans, il tâte de la diplomatie sous l'aile d'Aristide Briand. A 26, il fonde le mensuel Notre Temps où collaborent Mendès France et Brossolette. Cet enfant chéri de l'entre-deux-guerres est adulé du Tout-Paris des arts, du spectacle et de la politique. En 1930, ce militant prosémite et antifasciste rencontre Otto Abetz. Commence alors une lente dérive vers l'Allemagne qui le conduira, par conviction pacifiste et par intérêt bassement matériel, à toutes les complaisances. En 1940, Luchaire fonde Les Nouveaux Temps, organe phare de la presse collaborationniste, et devient le patron de la presse sous l'Occupation. Titulaire à Sigmaringen d'un fantomatique commissariat à l'Information, Luchaire est fusillé en février 1946 à 45 ans.

    Cédric Meletta nous offre une biographie limpide abreuvée aux meilleures sources (les sources archivistiques et la bibliographie représentent un tiers de l'ouvrage !). Pour découvrir une époque trouble où les collaborateurs n'étaient pas toujours ceux que l'Histoire, revue par les médias contemporains, veut bien nous présenter...

    ‡ Jean Luchaire. L'enfant perdu des années sombres, Cédric Meletta, éditions Perrin, 2013, 450 p. (24,90 €).

     

    lentz.jpgThierry Lentz, universitaire messin, ancien professeur à l'Université de Nancy-2 et à la faculté de droit de Metz, aujourd'hui directeur de la Fondation Napoléon, est "le" spécialiste de l'épopée napoléonienne.

    Son dernier ouvrage est consacré au Congrès de Vienne. De novembre 1814 à juin 1815, entre Restauration et Cent-Jours, se tient dans la capitale autrichienne la plus grande réunion diplomatique de l'histoire, destinée à réorganiser une Europe bouleversée par vingt-deux ans de guerres. Dans cette machinerie de 300 délégations, le Français Talleyrand, représentant des vaincus, su manoeuvrer avec maestria. Mais le congrès reste, pour la France, un mauvais souvenir. Thierry Lentz raconte l'événement avec ses fêtes et ses spectacles, mais évalue aussi l'importance de ses rebondissements, analyse ses décisions et leurs conséquences. C'est le premier livre qui embrasse le Congrès de Vienne dans toutes ses dimensions.

    ‡ Le Congrès de Vienne. Une refondation de l'Europe, Thierry Lentz, éditions Perrin, 2013, 385 p., ill. (24 €).

     

     

  • La ville charitable au XIXe siècle

    ville charitable.jpgLe très populaire Abbé Pierre, fondateur du mouvement Emmaüs, est souvent présenté comme un franc-tireur, et l'organisation qu'il a créée comme tout autre chose qu'une oeuvre de charité. Vision de journalistes "christianophobe". Pourtant, ses origines et ses objectifs inscrivent bien Emmaüs dans la tradition chrétienne de la caritas. Ce livre revient opportunément sur ces oeuvres que le XIXe siècle ne craignait pas de nommer "de charité".

    Les oeuvres des villes françaises - et notamment Nancy qui fait l'objet de longs développements - et allemandes au XIXe siècle, examinées de manière inédite par l'auteur, encadrent alors étroitement la population catholique. Elles sont plus le produit de leur temps que des survivances de l'Ancien Régime. Leurs fondateurs sont issus d'un milieu d'élites laïques, de prêtres diocésains (ce fut le cas à Nancy avec l'abbé Jean-Sébastien Girard [1841-1907], fondateur d'une oeuvre ouvrière) et de religieux congréganistes où les femmes tiennent une place décisive. Leur grande plasticité répond aussi bien à l'héritage chrétien qu'aux besoins nés de la révolution industrielle. Émerge alors un véritable secteur "privé" face à l'affirmation de l'intervention publique.

    Au coeur de cet ouvrage est posé la question fondamentale du rapport des catholiques à la modernité. Les oeuvres reprennent-elles sans distanciation l'image catholique de la société moderne comme un "corps malade" ? Leurs pratiques témoignent-elles d'un refus persistant de cette modernité sociale à laquelle le discours dominant de l'Eglise invitait ses fidèles à tourner le dos ? Autant d'interrogations autour d'un continent qui n'est pas tout à fait englouti, mais qui survit aujourd'hui au sein des mouvements caritatifs et humanitaires confessionnels ou laïques.

    L'auteur, Catherine Maurer, est professeur d'histoire contemporaine à l'Université de Strasbourg et membre honoraire de l'Institut universitaire de France.

     

    ‡ La ville charitable. Les oeuvres sociales catholiques en France et en Allemagne au XIXe siècle, Catherine Maurer, éditions du Cerf, 2012, 411 p. (24 €).

  • Lettres de Malgré-Nous

    lettres malgré-nous.jpgCet ouvrage est exemplaire et constitue une véritable "première". C'est en effet la première fois qu'un recueil de lettres écrites par des incorporés de force Alsaciens-Mosellans durant la Seconde Guerre mondiale est édité. Ceux qui avaient vécu la Première Guerre mondiale durent, vingt ans seulement après l'Armistice, en affronter une seconde. Ces Alsaciens et Lorrains connurent l'exode, l'annexion de fait et l'incorporation de force dans la Wehrmarcht... Dépossédés de leur nationalité, contraints de porter un uniforme qui n'était pas le leur, ils durent combattre sur les fronts de l'Est, loin de la France, leur seule Patrie.

    Les nombreuses lettres et photographies publiées constituent un témoignage irremplaçable sur cette époque tragique. De nombreuses familles alsaciennes et mosellanes ont confié ces documents provenant de leurs grand-père, père, époux, frère ou oncle, afin de conserver la mémoire de ces Malgré-Nous.

    Un collectif d'historiens a apporté son expertise dans le choix des lettres éditées et surtout dans la mise en perspective historique de ces récits parfois dramatiques mais toujours émouvants. Elle aide à mieux comprendre le drame intérieur vécu par les incorporés de force, le mutisme dans lequel la plupart se sont enfermés sur ce sujet durant les années qui ont suivi leur retour, face à l'incompréhension dont ils se sentaient l'objet.

    L'ouvrage évoque enfin le fonctionnement de la Feldpost, la poste militaire allemande, outil au moins aussi indispensable au moral des troupes que l'alimentation.

    En ce 70ème anniversaire du décret d'août 1942 qui officialisait l'incorporation de force des Alsaciens-Mosellans, ce livre est un hommage à tous ces jeunes hommes et femmes qui ont dû subir la dure loi de l'incorporation de force parfois au prix de leur vie et dans la peine de ceux qui les chérissaient. Il constitue une stèle pour ceux qui ne sont pas revenus et permettra aux générations à venir de ne pas oublier.

     

    ‡ Lettres de Malgré-Nous, collectif, éditions La Nuée Bleue, 2012, 269 p., ill. (25 €).

  • "Notes de campagne 1914-1916" par Jean Duclos, sous-lieutenant au 153e RI

    lorraine,jean duclos,grande guerre,bataille de nancy,grand couronné,morhange,champagne,artois,allemagne,153e riLes notes de campagne de Jean Duclos furent rédigées en 1917 pendant les loisirs auxquels le contraignait sa situation de grand blessé interné en Suisse, après sept mois de captivité en Allemagne où il fut, selon ce qu'il en rapporte, correctement soigné. Elles décrivent en détail et dans un style impeccable, l'expérience d'un jeune homme de "bonne famille" qu'a priori, sauf un vibrant amour de la Patrie, rien ne prédisposait à se jeter corps et âme dans une guerre épouvantable.

    Loin de renvoyer le lecteur à un système de valeurs périmé, le texte de Jean Duclos est l'illustration de qualités d'autant plus recommandables que la société post-moderne d'aujourd'hui tend à leur faire écran. Que ce soit en Lorraine lors de la bataille de Morhange ou au Grand-Couronné, ou en Picardie (1914) où il fut une première fois blessé, en Artois ou en Champagne où il fut à nouveau blessé (1915) ou encore durant les épreuves de la captivité (1916) qui s'ensuivit, ce passionnant récit est celui d'un tout jeune officier de troupe engagé avec un parfait oubli de soi et un esprit de sacrifice absolu dans l'exercice d'un devoir qu'il estimait sans limite au sein d'une fraternité d'armes pudique et chaleureuse.

    Jean Duclos est né en 1891 à Rouen. Affecté en avril 1914 comme sous-lieutenant au 153e régiment d'infanterie au cours de son service militaire, il prit part aux batailles de cette unité en 1914 et 1915. Resté dans l'armée d'active après l'Armistice, il fut tué au Maroc en 1925.

     

    ‡ Jean Duclos, sous-lieutenant au 153e RI. Notes de campagne 1914-1916, Louis-Jean Duclos (présenté par), éditions L'Harmattan, 2012, 225 p., ill. (23 €).

  • Aloyse Stauder, un Lorrain dans la tourmente 1914-1918

    lorrain.jpgAloyse Stauder est mosellan né en 1891. Il commence son noviciat chez les jésuites et est encore étudiant lorsqu'il est incorporé dans l'armée allemande en 1917. Il est envoyé sur les fronts russe et français.

    L'ouvrage met en lumière le destin d'un homme qui incarne l'état d'esprit d'une partie de la Lorraine annexée, mais aussi l'histoire d'une génération, la première des Malgré-Nous. Les carnets d'Aloyse Stauder, présentés par Pauline Guidemann et préfacés par Jean-Noël Grandhomme, constituent une source inédite importante pour la compréhension du phénomène des Malgré-Nous qui se manifeste dès la Première Guerre mondiale en Alsace-Lorraine. Cette expression, inventée en 1920, désigne les soldats incorporés sous l'uniforme allemand alors qu'ils étaient de souche française et - pour beaucoup - de coeur français.

    En effet, en 1914, du fait du traité de Francfort de 1871 et de l'annexion de l'Alsace-Moselle par le Reich, ces descendants d'"anciens français" sont contraints de se battre contre leurs anciens compatriotes. Ils sont ainsi plus de 380 000 à subir cette situation.

    Tout au long de son récit, Aloyse Stauder proclame sa francophilie en opposant sa foi catholique et son amour de la France au protestantisme prussien. Il finit par déserter en 1918 et s'engage dans la Marine française avant d'être démobilisé en 1919.

     

    ‡ Aloyse Stauder. Un Lorrain dans la tourmente 1914-1918, Pauline Guidemann (présenté par), éditions du Belvédère, 2012, 287 p. (18 €).

  • La demoiselle des tic-tac

    demoiselle.jpgRosy et sa mère ont quitté Ludwigshafen, en Allemagne, en 1937 pour une vie meilleure en France, dans un petit village de Moselle. Or, personne n'a oublié l'annexion de 1871 et rares sont ceux qui leur tendent la main. Il est vrai que la mère - Mutti - admire Adolphe Hitler, méprise les curés, les juifs et les fonctionnaires, et que Mein Kampf est son livre de chevet... Pour Rosy, dix ans, la vie n'est pas drôle tous les jours.

    Quand, en 1940, Hitler s'empare de la Moselle, leurs conditions de vie s'améliorent. Pas pour longtemps. Entre novembre 1944 et mars 1945, alors que les Alliés pilonnent la région, Rosy et sa mère se terrent à la cave. Pour tenir, Rosy se raccroche à ses souvenirs, avec de maigres provisions et pour toute compagnie une petite poule et de drôles d'araignées aux pattes fines, que son oncle Edy, qu'elle aime comme un père, surnommait les "tic-tac"...

    Un roman surprenant qui replonge le lecteur dans ces années noires de l'occupation dans l'Est de la France.

     

    ‡ La demoiselle des tic-tac, Nathalie Hug, éditions Calmann-Lévy, 2012, 201 p. (15 €).

  • Papa prisonnier de guerre (1939-1945)

    papa prisonnier.jpgCe livre est avant tout l'histoire d'une famille vosgienne dans la tourmente de la deuxième guerre mondiale. Si le sujet semble n'avoir pas l'intensité dramatique des mémoires de poilus dans les tranchées ou des survivants des camps de concentration, il témoigne pourtant d'un passé commun à nombre de foyers français. Car ce récit atteste des difficultés, des souffrances physiques et morales d'une famille écartelée pendant six années de guerre, mais aussi de leur perception par un enfant. Il révèle l'histoire oubliée de ces temps en voie d'effacement des mémoires avant la disparition des derniers combattants de 1940.

    Cet ouvrage est aussi un véritable outil, une démonstration du fait que la chronique intime d'une famille - qu'elle soit vosgienne ou française - concourt à l'histoire sociale d'une nation en guerre. Car le vécu d'Henri et de Madeleine est celui de nombre de familles contemporaines à la seconde guerre mondiale. Leur fils, Daniel Maurice, alors enfant, ballotté dans la tourmente de l'occupation, a su catalyser cette mémoire familiale, composée de centaines de lettres et de cahiers d'Henri, soldat et prisonnier en Allemagne, et de Madeleine, jeune mère de famille vosgienne confrontée à l'interminable absence du mari et du père.

    Faisant oeuvre d'historien, l'auteur a hissé l'histoire familiale et intime en représentativité de la mémoire collective. Alors que les derniers témoins de ces temps troublés disparaissent, ce livre est aussi un modèle de publication de la mémoire des familles dans la guerre. Le livre est illustré par des nombreuses photos sorties de l'album de famille et par des documents d'époque.

    Un ouvrage pour comprendre et se souvenir.

     

    ‡ Papa prisonnier de guerre. Une famille dans la tourmente - 1939-1945, Daniel Maurice, éditions Edhisto, 2011, 347 p., ill. (21 €).

  • La Lorraine et les pays de la rive gauche du Rhin du 18ème siècle à nos jours

    sarre.jpgIl s'agit de la publication des Actes du colloque qui s'est tenu, à l'initiative du Comité d'Histoire régionale, en novembre 2010 à l'abbaye des Prémontrés à Pont-à-Mousson.

    L'espace lorrain a entretenu au fil des siècles des relations complexes avec le monde germanique à la fois d'ordre culturel et linguistique puis politique. Les objectifs du colloque étaient limités à l'étude des relations durant la période moderne. On y appréhende toute la place tenue par les Lorrains dans cet espace germanique mais également l'influence des Rhénans, des Sarrois et des Bavarois du Palatinat en Lorraine depuis le XVIIIe siècle.

    Les communications traduisent aussi les phénomènes de longue durée qui cheminent dans les sociétés au fil des générations et qui éclairent les perceptions des Lorrains sur le monde rhénan et celles des Allemands des différentes époques sur la Lorraine et les Lorrains. Ainsi, sont abordés les questions religieuses et les relations entre les évêchés lorrains et allemands ou, encore, l'action de la République sous le Consulat en direction des protestants. Diplomatie et frontières sont abordées par le biais de la question de la Winterhauch, forêt des confins des duchés de Lorraine objet d'un conflit entre la France et l'Electorat de Trèves en 1766-1768. Histoire de frontières encore avec la problématique des relations transfrontalières entre la Moselle et les départements rhénans sous la Révolution et l'Empire ou durant l'annexion entre 1871 et 1918. La période contemporaine est envisagée sous l'angle des évacuations dans l'espace frontalier franco-allemand pendant la Seconde Guerre mondiale.

     

    ‡ La Lorraine et les pays de la rive gauche du Rhin (Sarre, Palatinat, pays de Trèves) du XVIIIe siècle à nos jours, François Roth (dir.), Edhisto, 2011, 139 p. (20 €).

  • La Moselle, une rivière européenne

    moselle,bussang,coblence,lorraine,vosges,luxembourg,allemagneLa Moselle est une rivière chargée d'histoire. Elle a traversé sur 550 km, de Bussang à Coblence, des sites historiques, des comtés carolingiens, des duchés ottoniens, le Saint Empire romain germanique, le royaume de France, des évêchés... Et aujourd'hui, elle irrigue trois nations de l'Union européenne.

    Dans cet ouvrage, l'auteur s'efforce de suivre, non pas le fil du cours d'eau, mais le fil de l'histoire d'une vallée française, luxembourgeoise, allemande et à présent avant tout, européenne. Cette Moselle-là possède une identité forte, un charme indéniable, un exceptionnel patrimoine urbain et naturel. Ses intérêts communs sont multiples : économiques, agricoles, industriels, artisanaux, culturels, spirituels, touristiques...

    Les visiteurs peuvent découvrir les richesses de cette vallée qui a fasciné tant de peuples, tant d'immigrés venus s'y installer pour contribuer à sa prospérité. Ils seront peut-être subjugués par ces riverains mosellans qui ont su garder par-dessus tout le sens de l'accueil et de l'humain.

    "Ô Moselle ! (...) La nature a donné à tes enfants des moeurs douces et un esprit enjoué sous un front sévère" écrivait le poète romain Ausone, il y a seize siècles.

     

    >> La Moselle, une rivière européenne, Jean-Marie Says, éditions Serpenoise, 2010, 179 p., ill. (27 €).

  • Papa, prisonnier de guerre 1939-1945

    papa-prisonnier-de-guerre-une-famille-dans-la-tourmente-1939-1945.jpgPartez à la découverte de lʼhistoire dʼune famille dans la tourmente de la deuxième guerre mondiale. L'épisode des prisonniers de guerre du conflit 39-45 nʼa pas lʼintensité dramatique des mémoires de poilus dans les tranchées ou des survivants des camps de la mort, mais il témoigne pourtant dʼun passé commun à nombre de foyers français. Et vosgiens !

    Daniel Maurice publie un ouvrage inédit sur la correspondance échangée entre Henri, son père détenu en stalag durant la Seconde Guerre mondiale, et son épouse Madeleine, habitant Saulxures-sur-Moselotte avec ses deux enfants. L'ouvrage s'appuie sur les lettres que se sont envoyées les époux entre la France et l'Allemagne et les diaires intimes, exhumés récemment, qu'ils ont tenus chacun de leur côté pour témoigner de leur vécu en l'absence de l'autre.

    Le livre est complété par des clichés, des anecdotes et des souvenirs qui viennent renforcer la qualité et la profondeur de cette chronique quotidienne. Ces documents familiaux permettent de pénétrer dans le secret de la vie du prisonnier et le quotidien de la vie de sa femme et de ses enfants dans les Vosges occupées. C'est la guerre vue autrement qu'avec l'oeil de l'historien ou du militaire. Les difficultés matérielles de la vie au stalag ou dans la France occupée côtoient le travail incroyable de la jeune mère de famille et les souffrances morales de la séparation...

    L'ouvrage a valeur d'exemple pour les enfants d'anciens PG mais aussi pour toute la jeune génération qui découvrira avec intérêt - et sûrement étonnement - la vie de Français séparés par la guerre.

     

    ‡ Papa, prisonnier de guerre. Une famille dans la tourmente 1939-1945, Daniel Maurice, éditions Edhisto, 2011, 352 p., ill. (21 €).

  • Les coulisses de la guerre de 1870 en Lorraine

    guerre 70.jpgLa fin de la guerre franco-prussienne de 1870-1871 s'achève de manière désastreuse et se traduit par l'annexion de la Moselle à l'Empire allemand. La Moselle devient alors la Lorraine.

    Cet ouvrage ne raconte pas une fois de plus, ce pan de notre histoire commune avec ses champs de bataille, ses stratèges et le déroulement de combats, mais au contraire il propose un éclairage novateur sur ce conflit raconté tel un vaste reportage où l'humain tient une place prépondérante. Grâce à des témoignages d'époque, souvent inconnus, comme ceux de l'entourage de Napoléon III et du prince impérial alors à Metz, de journalistes français et étrangers, de médecins, de photographes, de simples citoyens, l'auteur restitue avec précision l'atmosphère de ces jours et ces mois qui changèrent le cours de l'histoire et la vie des Lorrains durant près d'un demi-siècle.

    De nombreuses illustrations et gravures inédites viennent soutenir et éclairer ce récit original et néanmois rigoureusement historique.

    L'auteur, Jeanne Vincler, est professeur de lettres modernes en Moselle et préside l'association Du Chaussy à Courcelles ayant pour centres d'intérêt l'annexion et le protestantisme en Pays messin.

     

    ‡ Les coulisses de la guerre de 1870 en Lorraine, Jeanne Vincler, éditions Serpenoise, 199 p., ill. (30 €).

  • Les "Malgré Nous" de la Kriegsmarine

    lorraine,alsace,allemagne,kriegsmarine,malgré nous,jean noel grandhommeA partir de l'été 1942, des milliers de jeunes Français des départements d'Alsace et de Lorraine annexés de fait par l'Allemagne nazie, mais aussi des jeunes filles, furent incorporés de force - au côté d'engagés volontaires - dans les unités combattantes et les services auxiliaires de la marine de guerre allemande, la Kriegsmarine, cette arme puissante fière de son histoire et des ses traditions.

    De la Scandinavie à la Crète, de la rade de Brest aux côtes soviétiques, sur d'imposants bâtiments de guerre ou dans les redoutables U-Boote, ce sont d'étonnants parcours accomplis sous l'uniforme allemand honni. Ils ont connu la routine épuisante des entraînements à la prussienne, la violence des combats sur tous les fronts, les horreurs apocalyptiques de la fin de la guerre sur la Baltique, mais aussi les moments de détente et la camaraderie, la résistance passive et les désertions malgré la suspicion pesant souvent sur les Malgré Nous, le passage par les camps de prisonniers russes ou britanniques avant des retours parfois tardifs. Telle est la trame de ces destins inscrits dans une histoire qui les dépassait tous et en a broyé beaucoup.

    Alors que la mer et la marine ont toujours fasciné et attiré les jeunes Lorrains et Alsaciens, cette page d'histoire pleine d'aventures n'avait jamais été racontée jusque-là, car l'ombre maudite de la croix gammée la recouvrait et empêchait d'en faire un récit serein. C'est le travail qu'a entrepris l'historien Jean-Noël Grandhomme, enrichissant son importante documentation par de nombreux témoignages d'anciens de la Kriegsmarine. Il restitue ainsi, sans tabou ni complaisance, une tragique et passionnante saga collective.

    L'auteur, Jean-Noël Grandhomme, est maître de conférences en histoire contemporaine à l'université de Strasbourg et spécialiste des deux derniers conflits mondiaux.

     

    ‡ Les Malgré Nous de la Kriegsmarine, Jean-Noël Grandhomme, éditions La Nuée Bleue, 2011, 430 p., ill. (25 €).

  • L'Hôtel des Postes de Metz : 100 ans d'histoire

    metz.jpgLa présence de la Poste à Metz remonte à l'Antiquité et elle s'est considérablement développée au fil des siècles au gré des innovations qui ont marqué l'acheminement et la distribution du courrier.

    A la fin du XIXe siècle, l'accroissement considérable du trafic postal rend le bâtiment de la Poste principale inadapté. Un édifice fonctionnel, aux allures de forteresse est alors construit par l'administation de la Poste allemande au coeur du quartier impérial, dans le cadre du projet d'extension de la ville.

    Lorsque l'Hôtel des Postes de Metz ouvre ses portes en 1911, il accueille à la fois les services postaux, télégraphiques et téléphoniques. Un siècle s'est écoulé depuis cette époque durant laquelle il a été le témoin de son temps.

    Cet sympathique petit ouvrage invite le lecteur à partir à la découverte de l'histoire de ce vaste bâtiment au travers des principaux événements qui l'ont marquée. Et qui ont marqué Metz également.

     

    ‡ L'Hôtel des Postes de Metz. 100 ans d'histoire, Maryline Simler, éditions du Républicain Lorrain, collection Les Patrimoines, 2011, 51 p., ill. (7,90 €).

  • Le bal des âmes perdues

    roman,le bal des âmes perdues,daniel cario,guerre 14 18,gueules cassées,lorraineGuerre 14-18. Les tranchées, le sang, les rats et la mort omniprésente. Joseph Titouenne subit toute l'horreur du conflit avec ses compagnons d'infortune. Par flashs, il se souvient : sa fiancée Lisbeth, son village lorrain de Klucksheim au milieu des vignes, la paix, Hans, l'ami allemand à qui il ressemble tel un jumeau.

    Hans et Joseph se retrouvent par hasard sur le front. Les anciens amis sont devenus ennemis. Sans plus d'illusions sur leur sort, ils reprennent le jeu de leur enfance : ils échangent leurs identité, leurs uniformes.

    Joseph rentre en Allemagne chez les Lunfeld, la gueule cassée, accueilli en héros sans savoir que Hans, survivant lui aussi, a pris sa place auprès des siens, auprès de Lisbeth.

    D'une belle ambition littéraire, angoissant, dérangeant, Le bal des âmes perdues dénonce l'absurdité de la guerre à travers le discours halluciné de ses partisans et témoigne de l'infinie douleur des survivants, des "gueules cassées", face à la compassion impuissante des leurs.

     

    >> Le bal des âmes perdues, Daniel Cario, éditions Presses de la Cité, 2011, 380 p. (21 €).

  • La Lorraine annexée (1871-1918)

    lorraine annexée.jpgFrançois Roth publie avec cet ouvrage la 3ème édition sur la Lorraine dans l'Empire allemand entre 1870 et 1918.

    Dans son avant-propos, l'auteur, professeur émérite d'histoire contemporaine à l'Université de Nancy 2, note, pour appuyer la nouvelle édition de son ouvrage majeur, que "depuis la disparition des derniers témoins qui avaient vécu le début du vingtième siècle et la Grande Guerre et dont j'avais eu la chance d'interroger certains, s'ouvre le temps de l'histoire. La fin de l'antagonisme franco-allemand permet maintenant de se pencher sur cette période avec plus de sérénité. Une nouvelle génération de Messins et Mosellans la redécouvre avec un regard neuf ; elle regarde maintenant avec fierté le patrimoine urbain et architectural légué par l'époque allemande. Cet héritage est désormais intégré dans sa culture (...)".

    "Depuis sa [première] rédaction, de nombreux travaux de valeur ont été publiés par les historiens lorrains, alsacien, luxembourgeois et sarrois (...). Du côté allemand les perspectives historiographiques se sont modifiées avec l'importance croissante prise par l'histoire sociale, l'histoire des villes, l'histoire culturelle. (...)". François Roth a pris le parti d'actualiser son ouvrage en se fixant trois orientations : réécrire les passages vieillis ou insuffisants, rééquilibrer l'ensemble en allégeant les développements politiques et économiques au bénéfice du culturel, mettre en perspective l'originalité du destin de cette Lorraine mosellane par comparaison avec ses voisins Alsaciens, Palatins, Sarrois et Luxembourgeois.

    Une somme de connaissances qui renouvelle la vision d'une période qui a marqué toute la Lorraine.

    François Roth a publié plusieurs ouvrages sur l'histoire de la Lorraine et des régions voisines, les relations franco-allemandes, la guerre de 1870-1871 et celle de 1914-1918, et la construction de l'Europe. Il participe activement à la diffusion du savoir et à la réflexion sur l'histoire de la Région Lorraine.

     

    >> La Lorraine annexée (1871-1918), François Roth, éditions Serpenoise, 2011, 751 p. (40 €).

  • Tambov, les "Malgré Nous" Lorrains et Alsaciens prisonniers des Russes

    tambov.jpgGrâce à l'ouverture récente des archives russes, de nombreuses informations inédites commencent à éclairer les réalités contrastées de ces quinze mille Malgré Nous mosellans et alsaciens incorporés de force dans l'armée allemande durant la Seconde Guerre mondiale puis prisonniers des soviétiques.

    Les meilleurs spécialistes et des témoins restituent le camp d'internement de Tambov, la difficile survie au camp, les retours, la recherche des disparus... Ils analysent aussi l'évolution du contexte géopolitique et idéologique, depuis les silences et les ambiguïtés des autorités soviétiques et françaises dans l'après-guerre jusqu'aux récentes initiatives de coopération qui ont conduit à l'ouverture des archives comme à l'organisation de pèlerinages et de commémorations.

    Le temps de la reconnaissance et celui du travail historique sont venus. Cet ouvrage y contribue avec compétence.

    Ce livre accompagne l'exposition "Que s'est-il passé au camp de Tambov ?" présenté au Mémorial de l'Alsace-Moselle à Schirmeck d'octobre 2010 à novembre 2011.

     

    >> Tambov. Les révélations des archives soviétiques, collectif, éditions La Nuée Bleue, 2010, 143 p., ill. (25 €).