Nos contemporains doivent le savoir : peu de catégories socio-professionnelles en France ont eu à payer le prix fort au cours de la Seconde Guerre mondiale que celle des employés des chemins de fer. Des figures d'hommes et de femmes aux vies trop brèves, engagés ou non, frappés par l'iniquité et l'arbitraire de l'occupant et de ses collaborateurs nous sont rappelées dans ce mémorial.
Ce volumineux ouvrage présente les cheminots victimes de la répression menée par les autorités allemandes et le régime de Vichy entre 1940 et 1945. Leur mort ne relève pas du hasard. Ces femmes et ces hommes - 2 672 précisément -, en majorité des résistants et des victimes des rafles de représailles, furent assassinés, fusillés, abattus, ils disparurent en prison, en déportation. Dont de nombreux cheminots du Grand Est. Ce mémorial de papier n'inclut pas les cheminots victimes des bombardements ou des mitraillages des installations ferroviaires, ni les cheminots militaires morts sous les drapeaux en 1939-1940. Outre les cheminots résistants fusillés ou morts en déportation, ce mémorial recense toutes les victimes cheminotes des combats de la Libération.
Cette recherche scientifique d'envergure, conduite par un comité composé d'historiens, d'archivistes et d'acteurs du paysage associatif et mémoriel, a été souhaitée par la SNCF pour être un mémorial, hommage des vivants aux disparus, et pour servir la connaissance historique.
Ce livre s'inscrit dans le travail de mémoire, de transparence, d'histoire et d'éducation, mené depuis plus de vingt ans par l'entreprise pour mieux connaître et comprendre ces années noires.
‡ Cheminots victimes de la répression 1940-1945, Thomas Fontaine (dir.), éditions Perrin/SNCF, 2017, 1764 p., ill. (25 €).