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bénédictins

  • Claude Faltrauer, la passion de l'histoire de la Lorraine

  • Bénédictins en Lorraine

    A la fin du XVIe siècle, le concile de Trente instaure des congrégations destinées à regrouper les abbayes des ordres anciens. La Lorraine, terre de catholicité, se trouve à la pointe du renouvellement des pratiques religieuses. C'est tout naturellement que s'y créent les premières congrégations dont celle des bénédictins. Fondée par Dom Didier de La Cour, condisciple de Pierre Fourier, et Servais de Lairuelz à l'université de Pont-à-Mousson, la congrégation de Saint-Vanne et Saint-Hydulphe naît en 1604. Pour la première fois, l'histoire de cette congrégation - qui donnera naissance en France à celle de Saint-Maur - est publiée.

    Erudits, les bénédictins de Lorraine enrichissent les sciences et les arts sans négliger pour autant leurs devoirs religieux. Si quelques personnalités dominent, à l'instar de Dom Augustin Calmet, le plus grand nombre de ces bénédictins demeurent dans l'ombre des cloîtres. C'est à leur rencontre que Claude Faltrauer, vous emmène, en parcourant les nombreux bâtiments abbatiaux qu'ils ont fait construire.

    Pour la première fois également, dix-neuf fondations monastiques sont replacées dans leur contexte historique comme une invitation à sillonner la Lorraine, de Saint-Avold à Moyenmoutier, de Munster à Saint-Mihiel, et du Saint-Mont et Morizécourt à Bouzonville, sans oublier Toul et Nancy !

     

    > Bénédictins en Lorraine, Claude Faltrauer, éditions Gérard Louis, 2018, 213 p., ill., 20 €.

  • Froville (54) : de la Lorraine à New York

    A l’origine du désormais célèbre Festival de musique sacrée et baroque qui chaque année accueille dans ce village meurthe-et-mosellan de 120 habitants, des pointures du monde entier, l’Association des Amis du patrimoine de Froville fête cette année ses 20 ans.

    Pour marquer d’une pierre blanche cet anniversaire, elle a choisi de réserver une aventure unique à cinq jeunes actuellement en brevet professionnel tailleur de pierre sur monuments historiques au lycée Camille-Claudel de Remiremont. Récemment, dans le cadre d’un partenariat avec le musée des cloîtres de New York qui abrite trois fenêtres à ogives du cloître de Froville, datant du XVe siècle, les jeunes gens vont s’envoler pour une semaine aux Etats-Unis. Avec leur professeur de taille de pierre Nicolas Lemé. Ils participeront à la Journée internationale de la sculpture de New York. Ils seront accueillis au Compleat Sculptor, à Manhattan, où durant les deux journées suivantes ils travailleront à la reproduction (au tiers de leur dimension) des trois fenêtres à ogives de Froville, « afin de montrer aux visiteurs leur savoir-faire, et comment ces fenêtres ont pu être taillées en leur temps ». Leur réalisation sera ensuite exposée au musée des cloîtres de New York.

    L’expérience est exceptionnelle pour les cinq élèves tailleurs de pierre des Vosges. Désigner les heureux élus s’est avéré cornélien : « Nous avons opté pour un choix réalisé par les enseignants de toutes les matières et pris en compte l’investissement des élèves dans nos différents projets », explique Nicolas Lemé.

    Pour l’Association des Amis du patrimoine de Froville, l’espoir, au travers de cette aventure rare, est de « redynamiser » un autre projet qui lui tient très à cœur : « Faire de Froville un site de chantier école pour des jeunes en formation en métiers d’art ». Ce chantier école consisterait en la restauration d’une aile du cloître de Froville : « Un cloître, ce serait juste magique et grandiose pour nous », reconnaît Nicolas Lemé.

    En attendant, cap sur New York. Un autre enseignant est du voyage : Nicolas Thomas, professeur d’histoire au lycée Malraux de Remiremont, grand amateur de patrimoine et bénévole au sein de l’Association des Amis du Patrimoine de Froville. Sa mission sera « d’enquêter » pour tenter d’en savoir un peu plus, peut-être, sur quatre autres fenêtres à ogives du cloître de Froville dont on ignore ce qu’elles sont devenues. Ont-elles été détruites ? Ont-elles été revendues ?

    Froville constitue un site unique en Lorraine : avec son église, édifiée au XIe siècle par les moines de l’ordre de Cluny, une des plus ancienne église romane de Lorraine avec l'abbatiale bénédictine de Bleurville, dans les Vosges - monastères dont les histoires sont étroitement liées d'ailleurs. Et son cloître datant du XVe siècle.

    Découvrir le cloître de Froville, c’est découvrir l’histoire de ses fenêtres à triple ogive achetées par George Blumenthal, un richissime banquier américain, en 1922. A l’époque, ce collectionneur, mécène important de l’art français, qui possède de nombreuses autres pièces architecturales acquises à travers l’Europe, installe les fenêtres de Froville dans sa propriété parisienne. Elles relient son manoir à ce qu’il appelle sa salle de musique. Il possède aussi une fondation qui a longtemps soutenu les jeunes artistes français. En 1930, à la mort de son épouse Florence, ses biens partent pour New York. Une partie des fenêtres du cloître de Froville sont exposées au musée des cloîtres qui ouvre en 1938. On ignore ce que sont devenues les autres.

  • Moyenmoutier (88) : inauguration des jardins de l'abbaye

    Après des travaux de longue haleine, les traces des bâtiments industriels ont disparu, les jardins de l’abbaye bénédictine de Moyenmoutier peuvent enfin ouvrir leurs parterres.

    L’abbaye de Moyenmoutier s’étend sur près de 6 hectares, le jardin est limité par le Rabodeau et le coteau du Bois des moines, plus un brin d’herbe ne dépasse ou presque… Samedi 9 juillet, l’heure était à l’ouverture pour ces jardins qui ont retrouvé leur faste d’antan, bien antérieur à l’arrivée des industries.

    Dans le hall de l’abbaye, les visiteurs pouvaient observer des photos d’archives retraçant les travaux et pour les plus curieux des visites guidées des jardins organisées par l’Office de tourisme du Pays des abbayes ont eu lieu jusqu’à 16 h. Fondée en 671, l’abbaye fut reconstruite plusieurs fois. « En 1767, dom Barrois fait déplacer et reconstruire le bâtiment sur le site actuel » , précise Stéphanie Masset, directrice de l’Office de tourisme. À la Révolution, les bâtiments sont vendus comme biens nationaux. « Vers 1806, l’ancienne abbaye devient une annexe de la filature de Senones. En 1985, Peaudouce investit les lieux. L’occupation industrielle prend fin en 2003, mais il a fallu attendre 2010 pour que la façade se révèle de nouveau au regard. »

    En 1989, la commune de Moyenmoutier acquiert les bâtiment de l’abbaye. La ville sollicite l’Établissement public foncier de Lorraine (EPFL) dès 1994 au titre de la politique régionale de traitement des friches industrielles pour imaginer la reconversion du site. Un vaste chantier de démolition et de désamiantage est entrepris entre 2008 et 2010. En 2012, l’abbaye est dégagée des constructions industrielles et l'aménagement des jardins peut commencer.

    Jeu de symétrie et simplicité caractérisent le jardin divisé en différents espaces avec la cour d’honneur, l’ancien potager où un jeu entre gazon et prairie donne du relief à l’ensemble, l’allée des tilleuls, le Bois des moines sans oublier les plantes médicinales et le verger, ou encore un théâtre de verdure et le Rabodeau.

    Habitat senior, actifs jeunes ou professionnels de santé, un espace de l’autre côté des tilleuls sera dédié a des constructions d’habitation.

    Les promeneurs apprécient. « Je peux vous dire qu’ils ont beaucoup travaillé ! » , glisse Gérard Bechtold, 83 ans, originaire de la commune.

    À 16 h, place aux discours sous un soleil de plomb. « C’est un privilège pour nous tous de pouvoir à nouveau fouler ce sol, un sol verdoyant comme il le fut il y a 240 ans » , précise Pascal Guy, maire de la ville. Une fois le ruban coupé, les cloches carillonnent, place aux conférences.

    À 23 h, la journée s’achève par un embrasement durant lequel les moines bénédictins (faux, malheureusement...) rejoignent l’abbaye depuis le fond du jardin symbolisant leur réappropriation des lieux.

    [d'après Vosges Matin]

  • Nancy : des bénédictins américains à la chapelle du Sacré-Cœur

    Deux bénédictins américains, le Père Cyprien, prieur du monastère Notre-Dame de Guadalupe, et un jeune confrère, ont célébré récemment la messe à la chapelle du Sacré-Cœur de Nancy.

    Ils ont profité de leur passage en Lorraine pour effectuer notamment un pèlerinage dans les pas de Jeanne d’Arc. Leur périple les a conduit à Domremy, l’ermitage de Bermont à Greux, Art-sur-Meurthe, Lunéville, Saint-Nicolas-de-Port, Compiègne et Rouen.

    Leur monastère est installé aux Etats-Unis, dans l'Etat du Nouveau Mexique, entre le Texas et l'Arizona, à 200 km du Mexique, dans les montagnes Rocheuses, à 2500 m d'altitude.

    Le Père Cyprien a fondé le monastère il y a 24 ans et doit encore l'agrandir pour héberger ses 35 moines. Comme toute communauté bénédictine, ce monastère américain développe une spécialité : la torréfaction et la vente par correspondance de café.

    [texte et cliché : courtoisie de Ph. Marietti]

  • Actualités bleurvilloises

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    [L'Abeille | 22 janvier 2015]

  • Ordination de deux Vosgiens à l'abbaye Saint-Joseph de Clairval

    clairval.jpgSamedi 22 novembre 2014, Frère Elie Marie a été ordonné prêtre et Frère David, diacre, à l’abbaye Saint-Joseph de Clairval de Flavigny-sur-Ozerain (Côte d'Or), par Mgr Roland Minnerath, archevêque de Dijon.

    Ces deux religieux bénédictins sont des anciens scouts de la troupe 1ère Epinal – Scouts et Guides Notre-Dame.

    Mgr Paul-Marie Guillaume, évêque émérite de Saint-Dié, était présent lors de cette ordination.

  • Opération destockage "Vin de l'abbaye" par les bénédictins du Barroux

    Les bénédictins de l'abbaye Sainte-Madeleine du Barroux (Vaucluse) se proposent d'écouler leur production monastique de vin au profit d'œuvres catholiques dans le besoin.

    Avant de démarcher les professionnels du vin, l'abbaye préfère donner la priorité à des œuvres caritatives et associatives. Il s'agit d'organiser des ventes sur stock avant Noël dans les écoles privées, paroisses, groupes scouts, etc. Le vin est vendu au tarif professionnel et les associations ou écoles pourraient le revendre à notre prix caveau.

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    Ce qui donnerait au niveau tarifaire :

    - Rouge : vendu à l'école ou à la paroisse par l'Abbaye 5,15 € ht (= 6,18 € ttc) revendu par l'école ou la paroisse comme au caveau à 8,00 € ttc
    - Blanc : vendu à l'école ou à la paroisse par l'Abbaye 4,50 € ht (= 5,40 € ttc) revendu  par l'école ou la paroisse comme au caveau à 7,00 € ttc
    - Rosé : vendu à l'école ou à la paroisse par l'Abbaye 3,85 € ht (= 4,62 € ttc) revendu  par l'école ou la paroisse comme au caveau à 6,00 € ttc

    Tarifs franco de port à partir de 144 bouteilles. Livraison à l'adresse de votre choix quelques jours avant la vente. Possibilité de regrouper des envois par département pour de plus petites commandes.

     

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    ‡ Pour cette opération, merci de contacter : pere.odon@barroux.org

    ‡ Cette opération restera valable au cours de l'année 2015 et pour les particuliers qui veulent grouper des commandes à partir de 250 bouteilles.

  • Fête de sainte Jeanne d'Arc

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  • Fête de saint Maur, patron secondaire de Bleurville

    Ce 15 janvier, l'Eglise fait mémoire de saint Maur, abbé de l'ordre bénédictin et disciple de saint Benoît.

    Il fut choisi comme patron secondaire de la paroisse de Bleurville en souvenir de l'abbatiale bénédictine du village (XIe s.) qui lui était dédiée.


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    Saint Maur, pierre polychrome, XVIIe s., église de Bleurville (classée MH).

     

    Intercéssio nos, quǽsumus, Dómine, beáti Mauris Abbátis comméndet : ut, quod nostris méritis non valémus, eius patrocínio assequámur. 

    [Collecte pour la messe du commun des abbés, mémoire de saint Maur, Missel de 1962]

     

    Que l’intercession du bienheureux Abbé Maur, nous recommande, s’il vous plaît, auprès de vous, Seigneur, afin que nous obtenions, par son patronage, ce que nous ne pouvons attendre de nos mérites.


  • Bleurville : "La Lettre des Amis de Saint-Maur" de 2012

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    Ancienne abbatiale Saint-Maur de Bleurville, XIe-XVIe s. [cliché © H&PB]

     

    L'Association des Amis de Saint-Maur vous propose ci-dessous sa Lettre annuelle dans laquelle elle fait le bilan de la saison 2012 à l'ancienne abbaye bénédictine de Bleurville.

    Elle fêtera en 2014 le quarantième anniversaire des débuts du sauvetage de l'ancienne abbaye devenue prieuré puis ferme agricole.

     

    ‡ Vous pouvez adhérer à l'association qui, rappelons-le, anime et entretien ce site classé MH, en envoyant votre règlement (10 € membre actif, 20 € et plus membre honoraire) à : Association des Amis de Saint-Maur, c/o Lucienne Thomas, 18 rue des Cailloux, 88410 BLEURVILLE.

     

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  • Pays d'abbayes en Lorraine : Senones, Moyenmoutier, Etival

    Pays-d-abbayes.jpgAu VII siècle, entre Meurthe et Donon, cinq abbayes bénédictines naissent dans la même période à quelques kilomètres de distance. Leur localisation trace que l'on appellera la "Sainte Croix des Vosges".

    Seules trois d'entre elles, Senones, Moyenmoutier et Etival, se maintiendront pendant plus de onze siècles, défendront farouchement leur indépendance avec des fortunes diverses, mais trouveront une destinée commune avec l'avènement de la Révolution. Leurs territoires voisins vivront successivement l'histoire du Saint-Empire germanique, de la Lorraine puis de la France, et Senones deviendra la capitale de la principauté de Salm.

    Dirigées par des abbés d'exception, elles atteignent leur apogée au XVIIIe siècle. Leur vocation spirituelle ne les empêche pas de devenir des centres reconnus du savoir et des pôles d'activités importants. Eglises, bâtiments abbatiaux, bibliothèques en témoignent et constituent aujourd'hui un patrimoine immense, finalement assez peu connu.

    L'ouvrage retrace les principales et captivantes péripéties de l'épopée de ces grandes abbayes vosgiennes, en élargissant autant que possible le cadre strictement local et temporel de leur déroulement. Les textes sont abondamment illustrés avec des clichés de qualité.

     

    ‡ Senones, Moyenmoutier, Etival. Pays d'abbayes en Lorraine, André Petitdemange (dir.), éditions Dominique Guéniot, 2012, 125 p., ill., cartes (22 €).

  • Abbayes des Vosges, quinze siècles d'histoire

    lorraine,alsace,franche comté,couvents,abbayes,vosges,monastères,église catholique,dom calmet,bénédictins,cisterciens,prémontrés,dominicains,damien parmentierEn 590, le moine irlandais Colomban a fondé le premier monastère des Vosges, à Luxeuil. Dans son sillage, et tout au long du Moyen Âge, le massif vosgien s'est couvert d'un "blanc manteau d'abbayes, de couvents et de monastères", constituant un véritable mont Athos d'Occident.

    A la fois centres spirituels et lieux du pouvoir seigneurial, les abbayes vosgiennes régnaient sur de vastes territoires, possédant des villages entiers et dirigeant la vie de milliers de personnes. Les moines et les moniales défrichaient et géraient la forêt, cultivaient les champs et les vignes, élevaient des troupeaux, exploitaient des mines et commerçaient avec toute l'Europe. Il y avait les bénédictins, les dominicains, les prémontrés et les cisterciens, de langue germanique ou romane, composant un réseau actif et complexe, en essor presque constant malgré les vicissitudes de l'histoire, jusqu'à l'arrêt brutal provoqué par la Révolution.

    Lieux de prière immergés au coeur de la montagne, les abbayes des Vosges furent aussi des centres d'érudition et d'art rayonnants, produisant dans leurs scriptoria des manuscrits liturgiques de toute beauté, conservant dans leurs immenses bibliothèques les savoirs du monde entier et créant des trésors d'architecture, de sculpture et de peinture.

    Après les destructions de la funeste Révolution et la dispersion des moines, nombre de bâtiments servirent au XIXe siècle de carrières de pierre ou furent utilisés par l'industrie textile naissante, comme à Munster ou Senones. Plus lentement, après un déclin généralisé, plusieurs centres spirituels réapparurent (Mont Saint-Odile, Lepuix-Gy, Trois-Epis). D'autres sites servent aujourd'hui de support culturel de renom, comme les dominicains de Guebwiller ou les trois abbayes de Senones, Moyenmoutier et Etival, en valorisant le patrimoine culturel et touristique d'un massif placé aux marges des trois régions Alsace, Lorraine et Franche-Comté.

    Grâce au remarquable travail de synthèse de Damien Parmentier, cet ouvrage rend aux trente-huit monastères du massif vosgien l'incomparable éclat qui les a fait briller pendant plus d'un millénaire.

     

    ‡ Abbayes des Vosges. Quinze siècles d'histoire, Damien Parmentier, La Nuée Bleue - Editions Serpenoise, 2012, 255 p., ill. (25 €).

  • Bleurville : préoccupations temporelles au prieuré Saint-Maur au début du 18ème siècle

    Si le 15 janvier est la fête du second patron de la paroisse - saint Maur -, celui-ci n’est plus aujourd’hui célébré par le clergé et les fidèles.

     

    St Maur2 août 08.jpgCependant, les bénédictins de Saint-Nicolas-de-Port, propriétaires du prieuré de Bleurville, célébrèrent solennellement saint Maur jusqu’à la Révolution. Mais les religieux étaient aussi accaparés par des préoccupations matérielles car ils ne résidaient plus sur place. Derniers feux d’une splendeur qui disparaîtra en 1790.

     

    Si les archives conservent peu de traces de la vie spirituelle des bénédictins à Bleurville, en revanche les « relations d’affaires » entre ces derniers et les villageois nous sont mieux connues. Ainsi, les bâtiments du prieuré non affectés au culte étaient loués à un fermier. En 1707, le moulin Saint-Maur est loué à Adrien Roussel. En 1720, il est de nouveau loué pour 3 ans à Louis Pegnier. En 1721, le prieur Dom Hyacinthe Gillot afferme pour 9 ans à Jean Gueniot, marchand à Bleurville, « les maisons seigneuriales, granges, écuries, cens, rentes, revenus, terres, prés, maix, chenevières, droit de pêche et de colombier appartenant au prieuré ». Pour en bénéficier, Jean Gueniot s’engage à payer annuellement 75 livres au prêtre desservant le prieuré et prend également en charge l’entretien des bâtiments du prieuré, y compris l’église, en fournissant « chaux, sable, pierres, tuiles, esselins, lattes, chevrons et autres bois ». Par ailleurs, les revenus provenant des « offrandes et oblations » reviendront aux religieux qui officieront en l’église paroissiale à Pâques, Toussaint et Noël. Enfin, Gueniot s’engage à « peupler le colombier et fournir la nourriture par moitié aux pigeons ». Il assure également le gîte et le couvert du prieur et des religieux de Saint-Nicolas lorsqu’ils viendront à Bleurville célébrer les offices ou visiter leurs biens !

     

    En 1722, Jean Gueniot sous-loue les bâtiments du prieuré à Nicolas Thomas, maréchal-ferrant au village, qui s’engage à verser les dîmes de Dombasle-devant-Darney – autre village propriété du prieur de Saint-Maur – et de Bleurville aux bénédictins ainsi qu’une redevance de 490 livres et un chapon à Gueniot.

     

    ADV signature dom h mittard 1727.jpgLes bénédictins, seigneurs ecclésiastiques de Bleurville, ont toujours essayé de faciliter l’activité agricole des villageois. Ainsi, en août 1727, la communauté de Bleurville représentée par son maire Louis Pegnier, conclut un accord avec Dom Hyacinthe Mittard, nouveau prieur de Saint-Nicolas-de-Port, afin de régler un échange de terrains : les religieux abandonnent un chemin de 30 pieds de large à la Corvée de Beudimont afin de permettre aux paysans de sortir leurs foins de leur prairie. Un jardin potager situé derrière le prieuré est cédé aux habitants contre l’abandon du droit de vaine pâture qu’ils exerçaient dans un pré situé au Petit Breuil que les bénédictins pourront désormais clôturer.

     

    En ce début du 18ème siècle, la vie religieuse au prieuré avait largement cédé le pas aux arrangements matériels et fonciers imposés par les activités rurales d’une société en pleine reconstruction après la guerre de Trente Ans. Sur le plan spirituel, les paroissiens privilégiaient désormais l’église paroissiale où ils se faisaient inhumer et où ils fondaient des messes et dotaient de nouvelles confréries.

     

    [texte et clichés : © Association des Amis de Saint-Maur de Bleurville]

  • Les boiseries de l’abbaye de Moyenmoutier installées à la nouvelle bibliothèque d’Epinal

    Les livres des bénédictins ont retrouvé les boiseries de l'abbaye de Moyenmoutier à la bibliothèque multimédia d'Épinal.

     

    boiseries moyenmoutier.jpgTout est neuf ici, mais en parcourant la salle des livres anciens, on se croirait revenu au XVIIIe. Les portes, le mobilier, la disposition même des ouvrages sont les mêmes qu'en 1750. L'architecte a calculé la hauteur des plafonds en fonction de celle des boiseries. La salle épouse la forme d'un trapèze : un effet de trompe-l'œil accentue l'impression de grandeur, sourit Jacques Grasser. L'adjoint à la culture de la Ville d'Épinal est l'un des principaux artisans de la reconstruction de l'ex-bibliothèque municipale, devenue bibliothèque multimédia de la communauté de communes Golbey-Epinal. Une condition posée d'emblée par les élus a été la prise en compte des boiseries dans les études de projet.

     

    Regroupés en U, ces épis de chêne chargés de livres entouraient les religieux comme dans un cabinet de travail. En 1825, la bibliothèque publique d'Épinal a hérité de ces trésors du patrimoine. Pas de problème pour abriter les meubles d'origine dans ce bâtiment quadrangulaire. Mais l'affaire a tourné au casse-tête quand il a fallu déménager et caser les quarante mille volumes du fonds patrimonial dans l'espace exigu et allongé de la Maison Romaine. Ce bâtiment pittoresque, orné de colonnades, recouvrait pêle-mêle fonds ancien, livres contemporains, fichiers et administration. Un capharnaüm non dépourvu de charme, mais peu hospitalier pour le personnel et les visiteurs. La création d'une mezzanine en 1982 a procuré une bouffée d'oxygène. Mais le préfet ayant rejeté un projet d'agrandissement trop bétonné à son goût, la bibliothèque a continué de lutter contre l'asphyxie. La voici enfin à son aise dans un vaste espace de 5000 m².

     

    Les boiseries disposent d'un espace spécifique. On peut venir consulter en groupe les ouvrages anciens, sauvés par miracle des pillages de la Révolution. On y trouve des manuscrits datant du début des abbayes de Senones, Etival et Moyenmoutier. Le plus ancien remonte au VIIIe. Mais ce qui pique le plus la curiosité, ce sont les collections du XVIIIe. Interdit ou à l'Index, comme l'Encyclopédie, plus d'un ouvrage témoigne de l'ouverture des bénédictins sur leur temps - celui de la philosophie dite « des Lumières ». Ces religieux, à l'instar de Dom Calmet qui correspondait avec tous les esprits pensants de l’époque, disposaient de la bibliothèque de « l'honnête homme du XVIIIe siècle.»

     

    Epinal est en pleine résurrection. Alors, ami lecteur et amateur de patrimoine, ne te prive pas d'une promenade au berceau des abbayes savantes du XVIIIe en Lorraine en visitant la nouvelle bibliothèque spinalienne !

     

     

    [Est Républicain | 24.05.09]

  • Faverney 1608 - 2008, quatre siècles d'histoire

    Numériser.jpgUne petite incursion chez nos voisins - et amis - Francs-Comtois, pour vous présenter une monographie sur "Faverney 1608 - 2008, quatre siècles d'histoire". La "petite cité de caractère" de Faverney est bien connue pour être le lieu du miracle des saintes hosties qui s'est produit en 1608. De plus, cette commune a des liens historiques avec la Vôge - le sud-ouest de l'actuel département des Vosges -. Entre voisins, il convient donc de mieux se connaître.

    Les auteurs ont voulu combler une lacune éditoriale : depuis la publication du dernier ouvrage de référence sur Faverney (en 1864 !), aucune étude n'avait fait le point sur l'état des recherches historiques sur la commune. Avec la présente monographie, les auteurs offrent au public un travail solide, tant dans ses références historiques que dans son iconographie (souvent inédite).

    Le lancement des manifestations du 4ème centenaire du Miracle des saintes hosties a constitué l'événement de départ de cette grande fresque historique ; les quatre siècles qui nous séparent de cette année 1608 sont passées en revue dans cette édition. Elle bénéficie d'une chronologie, d'une bibliographie complète et d'une galerie biographique que ne devraient pas manquer d'utiliser les futurs chercheurs... et qu'apprécieront grandement les amoureux de l'histoire de ce coin de la Vôge saônoise.

    • Faverney 1608 - 2008, quatre siècles d'histoire, Pascal Collot, Guy Curien, Jean-Claude Grandhay, éditions Association Pierre Percée, 2007, 182 p., ill. (30 €). A commander à : Association Pierre Percée - BP 56361 - 25018 BESANCON CEDEX 6
  • Le blason de Bleurville

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    "De gueules à une couronne de chêne d’or, fruitée de glands de sinople, et tortillée en couronne d’épines ; au chef cousu d’azur chargé d’une crosse abbatiale et d’une hache d’or mise en sautoir, à la croix pattée de gueules brochant sur le sautoir"

    Les attributs du chêne symbolisent le "Chêne des Saints" arbre multiséculaire (fin XVIe s.), planté sur le territoire de Bleurville sur l'ancienne voie romaine menant à Darney. La crosse abbatiale et la croix rappellent l’abbaye bénédictine Saint-Maur fondée par un comte de Toul vers 1030. Enfin, la hache symbolise le travail du bois ; cette dernière activité est encore essentielle aujourd’hui dans la commune puisqu'elle possède un vaste patrimoine forestier.

    Ce blason est utilisé officiellement par la commune depuis 1997.