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révolution - Page 2

  • Vendée, du génocide au mémoricide

    vendée.jpgVingt-cinq ans après la publication de son livre Le Génocide franco-français : la Vendée-Vengé, Reynald Secher, grâce à la découverte aux Archives nationales de documents totalement inédits, démontre, preuves à l'appui, que le génocide de la Vendée a bien été conçu, voté et mis en oeuvre personnellement par les membres du Comité de salut public et par la Convention, et que l'armée et l'administration n'ont fait qu'exécuter les ordres.

    Afin d'échapper à leurs responsabilités et de masquer la logique idéologique et politique qui menait inéluctablement la République jacobine au génocide, ces criminels et leurs héritiers politiques (communistes, nazis) ont nié les faits, imposé à la nation leur auto-amnistie et une impunité générale. Ils ont ainsi perpétré un second crime, celui de mémoricide, qui, par un renversement pervers, a désigné les victimes vendéennes comme bourreaux et transformé les bourreaux jacobins en victimes.

    A ce premier scandale s'en est ajouté un second. ces bourreaux ont bénéficié de toutes les faveurs et des honneurs de l'Etat, tandis que les victimes et leurs descendants, traumatisés, ont été réduits au silence et en permanence persécutés, se retrouvant ainsi exclus d'une citoyenneté qui leur revenait de droit.

    Raynald Secher, docteur ès Lettres, écrivain, scénariste, est l'auteur du concept de mémoricide, quatrième crime de génocide.

     

    ‡ Vendée, du génocide au mémoricide, Reynald Secher, éditions du Cerf, 2011, 444 p., ill. (24 €).

  • Nancy : les fouilles du cimetière des Trois-Maisons au rapport

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    [Est Républicain]

  • Dictionnaire de la Contre-Révolution

    révolution,contre-révolution,dictionnaire,jean clément martinHors des polémiques et des prises de positions partisanes, ce Dictionnaire de la Contre-Révolution est un ouvrage ambitieux qui analyse d'un oeil neuf un mouvement peu étudié et mal connu, mais décisif dans l'histoire politique et des idées depuis 1789.

    La Révolution française a été considérée immédiatement comme une rupture dans l'histoire de l'humanité. Contre elle, des hommes politiques, des penseurs, des théologiens, puis des masses populaires ont manifesté des refus vite qualifiés de "contre-révolutionnaires". La Contre-Révolution s'identifie alors à l'attachement aux valeurs dynastiques, aux valeurs de la monarchie, au respect des hiérarchies traditionnelles, à la défense de la catholicité ainsi qu'au maintien des pratiques régionales, si bien que, dès la fin du XVIIIe siècle, un combat européen puis mondial s'instaure entre les principes de la Révolution et ceux de ses adversaires. Dans les décennies suivantes, les carlistes espagnols, les miguélistes portugais, les insorgenti italiens, les zouaves pontificaux, mais aussi les "positivistes" d'Amérique latine deviennent les propagandistes d'une idéologie aux multiples facettes, avant que les régimes communistes retournent la situation en utilisant la Contre-Révolution comme un épouvantail pour éliminer leurs opposants.

    Ce dictionnaire, réalisé par une quarantaine de spécialites, est la première synthèse d'un phénomène qui a joué un rôle considérable dans de nombreux domaines : social, politique, philosophique, religieux et littéraire.

    L'auteur, Jean-Clément Martin, est professeur émérite de l'université Paris 1-Panthéon-Sorbonne, spécialiste de la Révolution française.

     

    ‡ Dictionnaire de la Contre-Révolution, Jean-Clément Martin (sous la dir.), éditions Perrin, 2011, 551 p. (27 €).

  • Le chevalier de Pange

    chevalier de pange.jpgIls étaient six frères. Ils aimaient la poésie, le théâtre, la musique. Ils rêvaient de liberté et de justice. La Révolution les a séparé.

    Alors que Louis de Pange se fait tuer pour Dieu et le Roi en Vendée, François de Pange soutient la République. Quand André Chénier monte à l'échafaud, Marie-Joseph Chénier siège avec Robespierre à la Convention. Avec eux, nous revivons les derniers éclats de la monarchie et les fureurs de l'enfantement d'une nouvelle France.

    Cette fresque romanesque et tragique s'attache particulièrement au destin du plus jeune. Issu d'une vieille famille lorraine, François de Pange passe son enfance et sa jeunesse au sein de la haute société parisienne. A vingt-quatre ans, engagé dans les événements révolutionnaires, il affirme avec force la souveraineté de la Nation avant de dénoncer les abus commis en son nom.

    Le poète André Chénier et Germaine de Staël ont aimé le chevalier de Pange qui, malgré les désillusions et les épreuves, conservera jusqu'au bout l'amour de la justice, le courage et la générosité.

     

    ‡ Le chevalier de Pange ou la tragédie des frères, Edith de Pange, éditions Serpenoise, 2011, 369 p., ill. ( 27 €).

  • Dix années d'épreuves pendant la Révolution

    révolution,lorraine,charles de lacretelle,monarchieEtonnantes ces Mémoires de Charles de Lacretelle. Lorrain né en 1766, fils d'un avocat installé à Metz puis à Nancy, Charles de Lacretelle est le benjamin d'un fratrie de sept enfants. Après des études classiques, reçu avocat, il pense s'engager dans une carrière juridique dans le sillage de son père et de son frère aîné. Attiré par les idées nouvelles, il publie des poèmes dans Le Journal de Nancy. En 1787, Charles rejoint son frère avocat à Paris ; il suivra avec passion les événements qui préparent la Révolution. Favorable à une monarchie constitutionnelle, il sera bien vite dégoûté par les excès révolutionnaires.

    Lacretelle est le seul historien de cette période à avoir pris part aux événements, à s'être battu pour ses idées et à en subir douloureusement les conséquences. Il nous raconte son histoire de la Révolution vécue de l'intérieur et son histoire personnelle pendant la Révolution, en particulier ses deux ans d'emprisonnement pour sympathie royaliste. Il s'y montre modeste, sympathique, mais également volontaire et toujours anti-révolutionnaire.

    Un récit vivant, enlevé, dans lequel on suit le protagoniste à travers la France entière, essayant d'échapper aux persécutions. Un vrai roman d'aventures, politiquement incorrect mais historiquement passionnant.

     

    >> Dix années d'épreuves pendant la Révolution, Charles de Lacretelle, éditions Tallandier, 2011, 296 p. (19,80 €).

  • Henri IV a retrouvé sa tête

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    [Le Figaro | 17.12.2010]

  • L’histoire du service militaire

    service militaire.jpgLe service militaire n’existe plus, définitivement rayé de nos grandes institutions nationales depuis la fin du XXe siècle. Avec lui a disparu tout un pan de nos traditions, de notre folklore et de nos mythes nationaux.

     

    Souvent critiqué et combattu, encore plus souvent subi, mais ô combien profondément enraciné dans les fibres de la Nation, puisque fruit de la Révolution, le service militaire a connu au cours de son histoire maints remaniements et maints visages.

     

    Pour des générations de jeunes hommes, il symbolise le rite initiatique qui accompagne la transition de l’adolescence à l’âge adulte.

     

    De ses origines avec les milices royales, en passant par les levées en masse des guerres de la République et la conscription impériale puis de la IIIe République, cet ouvrage évoque les différents aspects et évolutions du service militaire de sa création à sa suppression sous la Ve République au travers de plus de deux cents documents et photos qui illustrent près de trois siècles de notre histoire nationale.

     

    Et la Lorraine y tient toute sa place : elle fut une terre de régiments et des générations d’appelés du contingent y passèrent une partie de leur jeunesse. A lire par tous ceux qui ont eu l’honneur de servir sous les drapeaux… et par ceux (et celles) qui n’ont pas eu ce privilège !

     

     

     

    >> Service Militaire – Histoire et souvenirs, Jean-Claude Demory, éditions ETAI, 144 p., ill. couleurs et N&B (42 €).

  • Patrimoine bleurvillois : restauration de la tombe de l'abbé Ferry

    Jusqu'en 1894, le cimetière de Bleurville entourait l'église paroissiale. Depuis, toutes les anciennes tombes ont été déposées ; seule demeure, accollée au vieux sanctuaire, le monument funéraire d'un ancien curé de Bleurville, l'abbé Jean-Joseph Ferry.

     

    tombe abbé ferry juin 09 006.jpgL'abbé Ferry est nommé à la paroisse de Bleurville en 1820. Le presbytère ayant été vendu à la Révolution, il est obligé de se loger dans une maison au pied du grand escalier qui monte à l'église. En 1823, la commune rachète l'ancien presbytère et y fait réaliser des travaux de réhabilitation. C'est la maison de cure que l'on peut toujours voir aujourd'hui.

     

    L'abbé Ferry exercera son ministère pastoral à Bleurville jusqu'en 1862. Il y est décédé et attend la tombe abbé ferry juin 09 002.jpgrésurrection des morts à l'ombre de l'édifice qui l'a vu célébrer le service divin pendant 42 ans. Ce prêtre a profondément marqué les esprits locaux par son dévouement, sa piété et son humanité, au point que les paroissiens l'avaient surnommé "le Père de Bleurville", ainsi qu'en témoigne encore la plaque funéraire. Et pourtant, l'homme dut subir de nombreuses vexations de la part de l'architecte responsable de la reconstruction de la cure... De même, il travailla avec intelligence avec plusieurs municipalités et au gré des changements de régimes politiques tels qu'en connu le XIXe siècle : la Restauration, la Monarchie de Juillet, la IIe République et le Second Empire.

     

    tombe abbé ferry juin 09 003.jpgOr, au fil des ans, le monument avait subi les assauts du temps ; depuis de nombreuses années le croisillon était cassé. La municipalité a fait procéder dernièrement à sa réparation. Désormais, le sobre monument du "Père de Bleurville" a retrouvé toute sa dignité. En souvenir de celui qui fit beaucoup de bien aux paroissiens de son époque.

     

    Félicitations aux élus locaux qui ont le souci de la préservation du patrimoine de la commune. C'est un début, il faut continuer !

  • Le testament politique de Louis XVI enfin retrouvé

    Avant de fuir en juin 1791, le roi de France avait rédigé un texte pour se justifier. Le manuscrit, qui avait disparu, a été découvert aux États-Unis.

     

    Il avait disparu depuis la Révolution française. Il se cachait dans une collection américaine où il vient d'être acquis par un Français, collectionneur de manuscrits anciens. Le testament politique de Louis XVI est une œuvre politique majeure, datant de la fuite à Varennes, dans la nuit du 20 juin au 21 juin 1791. Avant de partir, Louis XVI a probablement quelques scrupules. Il pense enfin pouvoir échapper à l'Assemblée constituante mais il ne veut pas quitter Paris sans laisser un document expliquant les raisons de sa fuite. Il entend s'adresser à son peuple. Aussi rédige-t-il cette Déclaration à tous les Français, un manuscrit de seize pages in quarto, qui deviendra, selon la tradition historique, son «testament politique» (à ne pas confondre avec le testament qu'il rédigera dans la prison du Temple avant de monter sur l'échafaud et qui est plus personnel et moral). Le roi demandera à La Porte, son intendant, de déposer le lendemain de sa fuite cette Déclaration sur le bureau du président de l'Assemblée, qui est alors Alexandre de Beauharnais. L'histoire se télescope : celui qui recueille le testament du dernier roi de l'Ancien Régime n'est autre que le premier époux de Joséphine, la future impératrice des Français ! Le monde est petit.

    louis XVI.jpgDans ce texte long et parfois assez mal structuré, Louis XVI entend exprimer sa conception politique la plus profonde. Au moment de le rédiger, il se sent libéré des contraintes, des faux-semblants et des réserves qu'il a toujours dû s'imposer depuis le début de la Révolution. Il déclare même, au moment de partir, qu'«une fois le cul sur la selle, il serait tout autre». Se voyant déjà loin de Paris et de l'Assemblée, il livre sa véritable conception des événements révolutionnaires, depuis la réunion des États généraux, et exprime son idéal politique, une monarchie constitutionnelle avec un monarque puissant.

    C'est donc un texte d'une portée considérable. Dans sa biographie de Louis XVI, Jean-Christian Petitfils, insiste à juste titre sur son caractère essentiel pour bien comprendre l'évolution de la pensée du monarque : «La plupart des historiens, écrit Petitfils à propos de la déclaration royale, ne lui ont pas donné l'importance qu'elle mérite. Ils l'ont soit négligée, soit hâtivement lue et commentée» (1). Son contenu n'était en effet pas ignoré des savants, dans la mesure où le texte a été reproduit dans de nombreux documents parlementaires, notamment les Archives parlementaires (publiées sous le Second Empire), mais l'original avait disparu. C'est lui qui vient enfin d'être retrouvé. Il ne fait aucun doute qu'il s'agit du document authentique. Son acquéreur, Gérard Lhéritier, président de la société Aristophil, une société qui achète des manuscrits anciens et propose ensuite à des collectionneurs de devenir en partie propriétaires de ces documents (tout en les conservant dans son Musée des lettres et manuscrits), insiste sur son caractère unique. «C'est une pièce exceptionnelle, vibrante d'histoire, que nos experts ont pu retrouver aux États-Unis.» Cette certitude est confirmée par des spécialistes de grand renom, comme Thierry Bodin, expert en autographes près la cour d'appel de Paris. Pour ce dernier, la paternité du document est évidente. «C'est la signature du roi et, surtout, il a été paraphé et signé par le président de l'Assemblée nationale, Alexandre de Beauharnais.» D'autant que la prise de Gérard Lhéritier est double. Il y a non seulement le document en lui-même mais un autre manuscrit de huit pages rédigées par le propre frère de Louis XVI, le comte de Provence, futur Louis XVIII. Ce texte avait été demandé par le roi à son frère peu de temps avant son départ, afin que celui-ci retrace les injustices subies par la famille royale depuis 1789. C'était une manière d'impliquer le comte de Provence dans le projet de fuite et le contraindre, par la même occasion, de quitter Paris le même jour (le roi craignait que son frère, qui n'avait pas toujours été tendre avec le couple royal, ne cherche à profiter de son départ pour se hisser sur le trône). Jugées trop agressives à l'égard de l'Assemblée, les remarques du comte de Provence ne furent pas toutes reprises par Louis XVI, qui commentera puis écartera ces huit pages.

    Pièce à charge lors du procès du roi

    testament politique de Louis XVI.jpgComment un tel trésor a-t-il pu s'évanouir dans la nature ? La plupart des historiens et des spécialistes avouent leur ignorance sur les circonstances de la disparition de ces documents capitaux. Jean-Christian Petitfils rappelle que ce n'est pas le seul document officiel qui ait disparu sous la Révolution. Il suffit de songer, dans un autre registre, au vol des diamants de la Couronne. Selon Thierry Bodin, le document devait probablement avoir été conservé jusqu'au procès de Louis XVI qui s'ouvre en décembre 1792. «Il disparaît ensuite, sans laisser de trace.» Certains pensent qu'il aurait pu, au milieu du XIXe siècle, faire partie du fonds d'un collectionneur fameux, Étienne Charavay, mais il ne figure pas dans la vente des manuscrits de ce dernier. D'autres évoquent la possibilité qu'il ait été dans le fonds de Feuillet de Conches, autre collectionneur célèbre du XIXe siècle, qui a publié des Lettres et documents inédits de Louis XVI (1864-1873), mais où les documents les plus authentiques côtoient les faux les plus étonnants. Il faut se rendre à l'évidence : on ne sait pas comment le manuscrit a pu disparaître pour ensuite quitter le territoire. Son existence est signalée dans les années 1950, à l'occasion d'une vente Hennessy, mais le document original n'y figure pas. Puis on perd définitivement sa trace jusqu'à son acquisition aujourd'hui par la société Aristophil. Un mystère surprenant, alors même que ce texte a eu, dans la vie du monarque, un rôle on ne peut plus funeste.

    Car la Déclaration fut en effet une des pièces à charge lors du procès du roi sous la Terreur. Ainsi, le rapport d'accusation, lu par Lindet le 10 décembre 1792, à la Convention, le cite précisément et l'utilise pour prouver la duplicité du roi et ses mauvaises intentions. «C'était sans doute le Manifeste destiné à plonger la France dans les horreurs de la guerre civile, écrit Lindet. (…) Son Manifeste du 20 juin atteste ses intentions hostiles ; il voulait le renversement de l'État, puisqu'il ne voulait ni les lois, ni la Constitution qu'il avait juré de maintenir» (2). Indéniablement, cette Déclaration a contribué à poser Louis XVI en ennemi de la Révolution. Mais que dit précisément le texte ? En réalité, le roi est loin d'avoir rédigé un brûlot contre-révolutionnaire. Il ne se résout certes pas à l'abaissement de la monarchie. Il juge que les réformes de l'Assemblée et l'attitude des clubs, «calomniateurs et incendiaires», ont porté atteinte à «la dignité de la Couronne de France». Il s'en prend notamment au refus, par l'Assemblée, de lui accorder un droit de veto absolu (il n'est que «relatif»), au poids excessif des comités de la Constituante, notamment le Comité des recherches qui exerce, selon le roi, «un véritable despotisme plus barbare et plus insupportable qu'aucun de ceux dont l'histoire ait jamais fait mention».

    Le monarque n'avait jamais été aussi conciliant

    Le roi critique aussi l'excessive décentralisation, la suppression de son droit de grâce, etc. Mais, sur le plan social, il se rallie pourtant à la révolution juridique de l'été 1789 ; il ne rejette plus l'abolition des ordres, comme dans sa Déclaration du 23 juin 1789. Il admet l'égalité civile et insiste même sur les réformes qu'il avait cherché à faire, notamment en 1787, en matière fiscale, afin que les privilégiés ne bénéficient plus d'exemptions indues. Il conclut, sur le ton de l'époque : « Français, et vous surtout Parisiens (…), revenez à votre roi ; il sera toujours votre père, votre meilleur ami. »

    La rédaction du texte lui a pris à peu près quatre ou cinq mois de réflexion. Il y a travaillé seul, à l'insu de ses ministres, et il n'y associera son frère qu'à la dernière minute, le samedi 18 juin, comme en témoigne ce dernier. On sait comment tout cela finira. Son arrestation à Varennes va se révéler fatale pour la monarchie (3). La déclaration du roi se montrera bien incapable de lui sauver la mise. Bien au contraire. Le prestige de la monarchie sera pour jamais terni par cette équipée malheureuse. Pourtant, comme le remarque à juste titre Jean-Christian Petitfils, ce testament politique de Louis XVI prouve que le roi n'avait jamais été aussi conciliant. C'est ce triste paradoxe que met en évidence le document laissé à l'Assemblée : «Jamais Louis XVI n'avait été aussi proche de la Révolution qu'en fuyant la capitale. Sur la route de Varennes, il était devenu un souverain constitutionnel, à la recherche, hélas, d'une impossible Constitution» (4). De toute cette histoire tragique, il ne reste plus aujourd'hui qu'un seul témoignage, ce manuscrit oublié.

    Le roi, dans la conclusion, rappelle :

     

    "Français, et vous surtout Parisiens, vous habitants d'une ville que les ancêtres de Sa Majesté se plaisaient à appeler la bonne ville de Paris, méfiez-vous des suggestions et des mensonges de vos faux amis, revenez à votre Roi, il sera toujours votre père, votre meilleur ami. Quel plaisir n'aura-t-il pas d'oublier toutes ses injures personnelles, et de se revoir au milieu de vous lorsqu'une Constitution qu'il aura acceptée librement fera que notre sainte religion sera respectée, que le gouvernement sera établi sur un pied stable et utile par son action, que les biens et l'état de chacun ne seront plus troublés, que les lois ne seront plus enfreintes impunément, et qu'enfin la liberté sera posée sur des bases fermes et inébranlables. A Paris, le 20 juin 1791, Louis."

     

    ______

    (1) « Louis XVI », Perrin, 2005, p. 810.

    (2) « Moniteur », tome XV, p. 715.

    (3) « Varennes, la mort de la royauté (21 juin 1791) », Mona Ozouf, Gallimard, 2008.

    (4) « Louis XVI », op. cit., p. 815.

     

     

     

    [Le Figaro | 19.05.09]

  • Im memoriam, Louis XVI

    louis XVI.jpg21 janvier 1793, à 10 h 20, sur la place de la Révolution à Paris (actuelle place de la Concorde), le roi Louis XVI, 39 ans, est guillotiné. Emprisonné aux Tuileries avec sa famille depuis le mois d'août 1792, il est condamné à la peine de mort par le tribunal révolutionnaire. La Convention l'accuse d'être un traître envers la Nation.

     

    Ses dernières paroles adressées au peuple de France : "Français, je meurs innocent ; je pardonne à mes ennemis ; je désire que ma mort soit..." Mais la fin de ses mots sera occultée par la roulement de tambour annonçant son exécution.

     

    Le 16 octobre 1793, sa femme, Marie-Antoinette de Habsbourg-Lorraine, sera à son tour guillotinée en place publique.

     

    RIP.