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  • Nancy : le programme du Centenaire de l'Armistice 1918

  • L'affaire de Nancy, août 1790

     

    L’affaire de Nancy, revisité par l'auteur, est avant tout l'histoire d'une mutinerie de la garnison de la ville ducale, qui eut lieu du 5 au 31 août 1790.

    Depuis 1789 une insubordination plus ou moins larvée affecte l'ensemble de l'armée française : royalistes et jacobins s'affrontent parmi les officiers. A partir du 5 aout 1790, la garnison de Nancy connait à son tour une rébellion. Composée de trois régiments (régiment du Roi, régiment de Mestre-de-Camp Général et régiment suisse de Châteauvieux), elle réclamait sa solde et avait emprisonné ses officiers dont le général de Malseigne, envoyé depuis Besançon par La Fayette pour rétablir l'ordre.

    Le 16 août 1790, La Tour du Pin fait voter par l'Assemblée un décret qui « règle les mesures à prendre pour la punition des instigateurs et fauteurs des excès commis par les régimens en garnison à Nancy ». Le 18, La Fayette donne l'ordre de réprimer la révolte pour faire un exemple. Le marquis de Bouillé, gouverneur des Trois-Évêchés, la soumet après un combat de rues de quelques heures le 31 août 1790.

    Près de la porte Stainville – devenue depuis porte Désilles -, l'officier André Désilles s'interpose entre ses soldats mutinés et les troupes de Bouillé, tentant d'éviter la mise à feu des canons. Il mourra deux mois plus tard de ses blessures.

    Un conseil militaire est formé afin d'instruire l'accusation de vol et de rebellions armée contre 138 gardes suisses. Dans un premier temps, tous sont condamnés à mort mais la sentence est revue.

    Ces évènements eurent un écho important à Paris. L'épisode de Nancy renforça le prestige de Bouillé sur les royalistes et convainquit Louis XVI de la nécessité de quitter Paris, ce qui aboutira à la fuite à Varennes. Après cet épisode, l'opinion bascula en faveur des insurgés.

    Un ouvrage passionnant qui renouvelle l'historiographie de cette affaire qui marqua durablement Nancy.

    Cette affaire n'est pas seulement une révolte locale de soldats en mal de solde de quelques régiments et d'une partie du peuple. L'analyse de cette révolte ouvre un champ de réflexion sur les premières années de la Révolution.  Alors que l'Assemblée constituante tente de reconstruire l'édifice constitutionnel, administratif et financier sur des bases plus justes et après avoir détruit toute référence à l'ancienne monarchie, l'auteur analyse les raisons qui pousse une large fraction du peuple à entrer en dissidence.

    Cette affaire de Nancy constitue aussi un prétexte pour abattre la Constitution de 1791 alors qu'elle entre à peine en application. Lorsque des citoyens se soulèvent contre la révolution en tenant un discours révolutionnaire, il est légitime de s'interroger. C'est ce que fait Jean Theveny dans son ouvrage qui dépasse le strict cadre nancéien.

     

    ‡ L'affaire de Nancy - Août 1790, Jean Theveny, éditions Edilivre, 2015, 437 p. (34,50 €).