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déchristianisation

  • Noces révolutionnaires : le mariages des prêtres en France - 1789-1815

    « Je fus au séminaire d’une tristesse qui, à 16 ans, a bien peu d’exemples. » Le célèbre aveu de Charles Maurice de Talleyrand-Périgord, revenant sur les années où sa famille le contraignit à entrer dans les ordres, prend une résonnance particulière à la lecture des milliers de lettres retrouvées dans les archives du légat du pape Pie VII, le cardinal Caprara, envoyé en France sous le Consulat pour y négocier la « réconciliation » des prêtres mariés pendant la Révolution.

    Qui étaient ces hommes, révolutionnaires convaincus ou, au contraire, victimes de la « terreur religieuse », qui à partir de 1791 choisirent de célébrer leurs noces et de renoncer à leurs voeux ? Qui étaient leurs épouses ? Comment et de quoi ont-ils vécu, une fois leur union officialisée ? Pourquoi, surtout, une fois la paix civile revenue, la majorité d’entre eux a-t-elle refusé de rentrer dans le sein de l’Église ?

    L'auteur, fin connaisseur de cette période, dresse une analyse psychologique, politique et sociale saisissante, sur l’un des phénomènes les plus méconnus de l’histoire culturelle de la Révolution française.

    Xavier Maréchaux présente de nombreux cas de prêtres du Grand Est qui se sont mariés durant cette période troublée. Il est l'auteur d'un mémoire de maîtrise sur la déchristianisation dans le nord-est et propose, dans cet ouvrage, une synthèse de sa thèse de doctorat sur les prêtres mariés sous la Révolution.

    Ni réquisitoire, ni plaidoyer, l'étude cherche à expliquer les causes et les conséquences de ce choix de vie effectué par plus de 10 % du clergé séculier de 1789. Un chiffre qui interroge notamment sur la réalité de la foi et de la formation de ces clercs en cette fin du XVIIIe siècle.

     

    ‡ Noces révolutionnaires. Le mariage des prêtres en France, 1789-1815, Xavier Maréchaux, éditions Vendémiaire, 2017, 189 p. (19,50 €).

  • Vagney (88) : requiem pour l’église Sainte-Cécile

    L’église Sainte-Cécile de Vagney-Zainvillers, construite au XIXe siècle et intégrée à une maison de retraite, est en cours de démolition.

    Zainvillers,_Chapelle_de_l'hôpital.jpgLa démolition de cette chapelle permettra l’extension de l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendante.

    Quand on commence à démolir les églises, c’est aussi l'Homme que l'on détruit. C'en est fini du respect de l’être humain. Dans l’histoire de l’humanité, les périodes qui ont connu des destructions d’édifices religieux ont toutes été suivies par des épisodes de révolutions ou des répressions sanglantes. Il en fut ainsi au moment des grandes invasions et, surtout, au moment de la Terreur en France, mais aussi avec le communisme ou le national-socialisme dans tous les pays asservis par ces idéologies de mort. Il en est encore aujourd'hui ainsi avec l'islam fondamentaliste qui s'attaque aux chrétiens en Afrique et au Moyen Orient...

    Et quel scandale sur le plan de la protection de notre patrimoine historique et architectural ! Que léguerons-nous à nos enfants ? Des supermarchés ? Des "Center parc" ? Des maisons de retraite ?...

     

    le-procede-de-demolition-semble-s-etre-attarde-sur-la-premiere-croix.jpg

    jacques-mougin-reste-attentif-a-ce-qui-est-encore-a-preserver-et-notamment-le-fronton-de-la-porte-d-entree.jpg

    [clichés VM]

     

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    [clichés Remiremont Infos]

     

     

  • Champigneulles (54) : une habitante pétitionne contre les cloches

    Réveillée tous les matins à 7 h 03 par l’angélus, une habitante a récolté une soixantaine de signatures sur sa pétition destinée à faire décaler l’heure de l'angélus. Mais le maire ne l’entend pas de cette oreille...

    clocher_champigneulles.jpgOriginaire de cette commune, elle est revenue y vivre il y a maintenant trois mois. Et elle assure vivre un "enfer". « Quand sonne l’angélus, à 7 h, midi et 19 h, j’ai 62 décibels chez moi. Les autres sonneries, les sonneries civiles, toutes les heures ou les demi-heures, on ne les entend pas beaucoup. Juste un ‘’ding’’… C’est surtout celle de 7 h, les week-ends, qui est très dérangeante. Quand je me suis installée ici, je me suis renseignée. La police municipale m’a dit que le week-end, les cloches ne sonnaient qu’au moment de la messe ».

    Cette habitante est partie en quête d’autres témoignages et a lancé une pétition. Elle ne demande pas l’arrêt complet des cloches mais un aménagement des horaires (décaler un peu plus tard l’angélus de 7 h). Le premier édile a déjà fait connaître sa réponse. « La tradition, c’est la tradition : rien ne bougera », explique Claude Hartmann. « Quand elle s’est installée, cette jeune femme a bien vu qu’il y avait une église en face, non ? C’est ce que j’appelle la jurisprudence de l’aéroport. Vous achetez une maison, on vous met un aéroport à côté, vous pouvez demander une indemnisation. S’il existait déjà, non ».

    Le maire assure qu’il a habité pendant 25 ans « rue Anatole-France, en face de certains pétitionnaires. Je peux vous dire que je n’ai jamais été dérangé. Les sonneries d’une église rythment la vie d’une commune. Et la principale nuisance de Champigneulles est ailleurs : c’est l’A31 ! ».

    Une contre-pétition, intitulée « Touche pas à mes cloches ! », a été lancée par Séverin Lamotte, conseiller municipal. Elle a déjà recueilli plus de 500 signatures. « Cette habitante essaie de faire aménager le rythme des cloches pour un confort personnel. Nous, nous voulons sauvegarder le patrimoine et la culture des cloches. L’objectif de notre pétition est de recueillir mille signatures avant de la déposer en mairie ».

    De son côté, la réclamante insiste : « je ne veux pas la suppression de cloches mais un aménagement, au moins pour le week-end ou le dimanche matin. Je ne pense pas que cela changerait grand-chose à la vie des gens, non ? »…

    [d’après ER]

     

    Notre avis :

    Entre nous, nous avons là un bel exemple de « déculturation religieuse » : la vie religieuse – et chrétienne - est rythmée depuis des siècles par les sonneries cultuelles des cloches (angélus, offices…) en plus des sonneries civiles (tocsin, heures). Or, la déchristianisation et la sécularisation - qui sévissent durement en France depuis la Révolution - contribuent à déconnecter totalement les habitants de nos villes et villages de ces traditions multiséculaires qui étaient encore, jusqu’à fort peu, vécues naturellement.

    A Bleurville, l’angélus du matin sonne à 6h45 et personne ne s’en plaint. Pour l’instant. Pour la petite histoire, les curés de la paroisse - dont le presbytère était situé au pied du clocher - les ont entendues pendant des lustres sans jamais s'en plaindre ! Ce qui nous manque le plus désormais, ce sont bien les sonneries en volée des messes dominicales qui se font entendre de plus en plus rarement par manque de prêtres... Et pour ce genre de problème, pétitionner ne réglera pas grand'chose !... Par contre, les cloches sont bien une invitation à la prière et, là, nous en avons cruellement besoin pour les temps que nous vivons.

  • Bleurville : découverte d'un crucifix contre-révolutionnaire de la fin du 18ème siècle

    Nos vieilles maisons réservent parfois de bien belles surprises. Surtout lorsqu’elles nous replongent dans l’histoire du village d’il y a quelque 220 ans…

    croix bleurville.jpgIl était une fois une vieille maison sur la place du Prince… C’est ainsi que débute cette étonnant découverte que firent les descendants des propriétaires de cette ferme du centre du village. Voici quelques années, à la faveur d’un grand nettoyage entrepris dans la vieille demeure, quelle ne fut pas la surprise des propriétaires de découvrir, caché dans le fond d’un placard sombre, un crucifix en bois. De tels objets de culte, me direz-vous, on en trouvait jadis en nombre dans toutes les maisons. Mais celui-ci à quelque chose de particulier.

    Après un examen minutieux, il s’avère que ce crucifix haut d’une cinquantaine de centimètres, est réalisé tout en bois, croix et Christ compris. Il s’agit d’une œuvre artisanale unique, mais avec une belle recherche artistique notamment dans la représentation sculptée de l’anatomie du Crucifié. Notre sculpteur a également donné une tonalité politique à son objet de dévotion : trois fleurs de lys - symbole de la royauté - étaient fichées aux extrémités du patibulum (la barre transversale de la croix) et au-dessus du titulus (panneau où était mentionnée l’inscription « Jésus le Nazaréen, roi des Juifs » imposée par Pilate), la seule subsistant aujourd’hui.

    Quand a été fabriqué ce crucifix sur pied ? « Il semblerait qu’il faille y voir une réalisation de l’époque révolutionnaire et, plus précisément, des années 1792 à 1794, époque où sévissait en France – et dans nos villages vosgiens – la Terreur, triste période durant laquelle ses nervis sans-culottes menaient une politique violente de déchristianisation », précise Alain Beaugrand, président des Amis de Saint-Maur qui effectue des recherches sur l’histoire de Bleurville. Au village, le curé François Ricard, prêtre insermenté qui avait refusé la Constitution civile du clergé, et l’abbé Sulpice Roussel, son remplaçant à partir de 1791, prêtre jureur, avaient été chassés de la paroisse. Grâce aux archives, nous savons que des prêtres (notamment le capucin Eugène Fourcault, né au moulin de la Voivre, un écart de Bleurville, qui fut obligé de quitter son couvent de Bar-le-Duc), au péril de leur vie, continuaient à distribuer les sacrements aux croyants restés fidèles à l’Eglise de Rome. Certains ecclésiastiques célébraient même clandestinement la messe dans des caves chez des particuliers du village. Ce crucifix a pu servir à orner l’autel de fortune aménagé à cette occasion ou, encore, à quelques fidèles qui priaient dans la clandestinité durant cette sombre période…

    Les propriétaires de cet objet de grande valeur historique pour la mémoire de notre village en ont fait don à l’association des Amis de Saint-Maur. Il viendra enrichir les collections du musée de la Piété populaire de l’abbaye Saint-Maur.

    [cliché : ©H&PB]