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Notre histoire - Page 39

  • A la table des moines

    A en croire notre imaginaire, bière et vin coulaient à flots dans les monastères de jadis et on y dégustait les meilleurs fromages. Mais les disciples de l'austère saint Benoît ou de saint Bernard passaient-ils vraiment leur temps à faire ripailles ?

    Les clichés - colportés par les anticléricaux et l'école de la IIIe République - ont la vie dure, et il aura fallu l'étude précise de la Lorraine Fabienne Henryot pour mettre au jour, pour la première fois, les usages de la table chez les religieux. Son livre nous ouvre les portes des réfectoires, cuisines et jardins des innombrables couvents, prieurés et abbayes qui parsèment la France de l'Ancien Régime, de Sénanque à Cluny, de Saint-Mihiel à la Grande-Chartreuse, de la Trappe à Nancy.

    L'auteur nous fait voir avec quel soin les moines organisaient leur alimentation et cultivaient leurs terroirs, mais aussi tous les accommodements consentis au sein des cloîtres pour satisfaire l'appétit sans tomber dans le mortel péché de gourmandise : par-delà les doctrines et les rituels, Fabienne Henryot écrit là une nouvelle page de l'histoire du corps.

    Une remarquable synthèse sur la vie quotidienne des moines et des moniales... vue à travers le contenu de leur écuelle !

     

    ‡ A la table des moines. Ascèse et gourmandise de la Renaissance à la Révolution, Fabienne Henryot, Librairie Vuibert, 2015, 285 p. (19,90 €).

  • A la gloire et à la mémoire des ânes de 1914-1918

    Après plusieurs années de réflexions et de travail sur le projet "Monument à la mémoire des ânes morts au cours de la Première Guerre Mondiale", la commune de Neuville-les-Vaucouleurs et la Fondation du Patrimoine de Lorraine ont conclu un partenariat et lancé une souscription publique pour l'édification de cette statue.

    En 1916, la commune de Neuville-les-Vaucouleurs a été choisie par l'état-major de la 2ème armée pour y installer un hôpital destiné à soigner les ânes blessés au cours des combats. Compagnons des Poilus, venus tout droit du Maroc, ces petits équidés se faufilaient beaucoup plus facilement que les chevaux dans les tranchées. Ils pouvaient endurer de lourdes charges et s’avéraient le meilleur moyen pour transporter, en première ligne, les denrées, les armes ou bien encore les munitions.

    En ces années de commémoration du centenaire de la Première Guerre Mondiale, la municipalité a émis la volonté d'ériger une statue à la gloire de ces héros oubliés, sur la stèle installée au cœur du village à la fin des années 90 par Raymond Boissy, rappelant l'existence d'un « hôpital animalier » durant la bataille de Verdun.

    La statue représentera un âne et un poilu. Elle sera sculptée par un artiste meusien reconnu, Denis Mellinger.

     

    ‡ Don défiscalisé possible sur https://www.fondation-patrimoine.org/fr/lorraine

  • Jeanne d'Arc, chef de guerre

    L'association universelle des Amis de Jeanne d'Arc publie dans un numéro spécial dans sa revue Jeanne d'Arc consacré à Jeanne d'Arc chef de guerre. Ce texte était resté dans les archives de l'association depuis la mort, en 2010, de son auteur, René Olivier.

    Le caractère inédit de ce texte en fait un document au plein sens historique du terme. Il s'agit d'une expression de la conviction de son auteur, né l'année même de la canonisation de Jeanne et de l'institution par la République de la fête nationale de Jeanne d'Arc. Ce document, reflet des positions de l'auteur, est à mettre en lien avec ceux de la génération des années 1920-1930 qui a connu le traumatisme de la "défaite" de 1940.

    René Olivier nous livre un récit passionné, fruit de son engagement au service de la France, lorsqu'à moins de 20 ans il est engagé volontaire dans l'armée française. Homme de la France traditionnelle, catholique, loyale, l'auteur nous livre un récit d'une Jeanne chef de guerre qui transmet l'enthousiasme, le sens du sacrifice et le souci de la vérité.

    Cependant, si ce récit fait la part belle à l'action militaire de Jeanne, les fondements politiques et religieux justifiant cette action ne sont pas occultés.

    L'ouvrage a le grand mérite de mettre en relief cet aspect militaire essentiel de la mission de Jeanne d'Arc, trop souvent négligé ou effacé, étant considéré comme secondaire par rapport aux enjeux politiques et religieux de l'époque.

     

    ‡ Jeanne d'Arc, chef de guerre in Revue Jeanne d'Arc, n° 5, mai 2015, association universelle des Amis de Jeanne d'Arc, 264 p. (sur abonnement : 10 €). Disponible auprès de l'Association universelle des Amis de Jeanne d'Arc, 85 rue Petit, 75019 Paris.

  • Faïences, verreries et gourmandises à Saint-Clément (54)

  • Serécourt (88) : à la découverte du bâti traditionnel avec Maisons paysannes des Vosges

  • Fête de Sainte Anne

    Sainte Anne et la Vierge, pierre polychrome, XVIIe s., musée d'Epinal.

     

    Nous fêtons ce 26 juillet Sainte Anne, mère de la Vierge Marie.

    Bonne fête à toutes les Anne !

  • Mattaincourt (88) : le jubilé des 450 ans de Saint Pierre Fourier célébré à la basilique

  • La pierre d'Euville, histoire d'un mythe

    Longtemps, la pierre du pays de Commercy a servi aux besoins locaux. L'éloignement des centres urbains et le coût des transports bloquaient le développement des carrières dont l'activité restait saisonnière. On ne parlait pas encore de pierre d'Euville ou de Lérouville... La pierre était désignée selon ses caractéristiques techniques, pierre dure ou pierre tendre. Si Héré fit venir de la pierre d'Euville à Nancy pour ses chantiers de la place royale, c'est uniquement parce que la carrière, propriété du domaine ducal, était la plus proche de Nancy.

    Jusqu'au milieu du XIXe siècle, la possession des carrières ne représentait aucun enjeu économique. Propriétaires ou locataires, les maîtres carriers ne tiraient que des revenus d'appoint de leur exploitation.

    Deux faits vont transformer radicalement le bassin carrier de Commercy : le canal de la Marne au Rhin et la ligne de chemin de fer Paris-Strasbourg. Après avoir fait travailler les carrières pour alimenter les chantiers de construction, ces grands travaux offrirent aux maîtres carriers les moyens de transport qui leur ouvrirent le marché parisien. Au même moment, Napoléon III et son préfet de Paris, le baron Haussmann, lançaient un vaste programme destiné à faire de Paris, la ville la plus moderne d'Europe.

    Un homme va tirer parti de cette conjoncture exceptionnelle : Félix Civet. Il expédie sn premier bloc d'Euville à Paris en 1853. Vingt ans plus tard, il a construit un véritable empire industriel autour de l'exploitation des carrières et de la commercialisation de la pierre. Il est l'inventeur d'une marque : la pierre d'Euville, à l'origine d'une véritable épopée. L'Exposition Universelle de 1889 est son apothéose.

    Le succès de la pierre d'Euville pousse ses concurrents à la surenchère alors que les besoins du marché parisien baissent et que l'emploi du béton commence à se généraliser.

    Cette épopée de la pierre a sombré dans l'oubli au lendemain de la Première Guerre mondiale. Et alors est né un mythe : celui de la pierre d'Euville, magnifiquement raconté dans cet ouvrage richement illustré et parfaitement mis en page, comme il est de tradition dans les publications de La Gazette lorraine !

     

    ‡ La pierre d'Euville. Histoire d'un mythe, Pierre Briot et Laetitia Nori, éditions La Gazette Lorraine, 2015, 111 p., ill. (18 €).

  • Les Amis de Morimond à Droiteval

    Lors du concert d'orgue donné en l'ancienne abbatiale de Droiteval [cl. DOP].

    L'association des Amis de Morimond, dont le but est la sauvegarde et la valorisation de l'ancienne abbaye cistercienne de Morimond, située sur la commune de Fresnoy-en-Bassigny, était reçue récemment à Droiteval. Des liens historiques existent depuis près de 900 ans entre les deux abbayes ; Droiteval, abbaye cistercienne de femmes, était sous la tutelle de Morimond, quatrième fille de Cîteaux, avec plus de 200 abbayes diséminées dans toute l'Europe.

    Chaque année les Amis de Morimond, présidés par le professeur Georges Viard, organisent un déplacement estival et le site de Droiteval a été choisi en 2015. Plus de cinquante adhérents avaient fait le déplacement de Haute-Marne vers les Vosges pour partager le repas pris dans la salle des fêtes de Claudon, puis profiter des conférences prévues et visiter l'ancienne abbaye vosgienne.

    Alain Roussel, maire de la commune et vice-président du Conseil départemental, a souhaité la bienvenue aux participants, et en a profité pour présenter Claudon auquel est rattaché Droiteval ; il exposa notamment les difficultés du monde rural tout en rappelant que le sud-ouest vosgien travaille à la création d'un projet du parc naturel régional à la frontière des départements de Haute-Marne, de Haute-Saône et des Vosges... dans lequel est aussi intégré le site de Morimond !

    Hubert Flammarion, vice-président des Amis de Morimond, fit le point sur ses recherches concernant l'histoire cistercienne de Droiteval. Jean-Pierre Huguet, président de Droiteval-Ourche-Patrimoine, compléta ses propos par la présentation de l'épopée industrielle de Droiteval, et Jean-François Michel, président de Saône Lorraine, rappela les nombreuses actions de son association dans la vallée de l'Ourche. Les participants se rendirent à l'ancienne abbatiale de Droiteval afin d'entendre quelques pièces d'orgue interprétées par le propriétaire, Patrice Pisterman, puis visitèrent les lieux et en particulier le Centre d'art contemporain.

    Nos amis Champenois furent enchantés par l'endroit et ont déjà prévu de revenir en complétant leur visite par un parcours plus complet dans la vallée de l'Ourche.

     

    ‡ Prochaine fête de l'Ourche organisée par Droiteval-Ourche-Patrimoine le 9 août au départ de Gruey-lès-Surance. Contactez le 06.45.04.87.19.

  • Fête Renaissance à Châtillon-sur-Saône le 2 août

  • Le vin bleu de La Neuveville-sous-Montfort (88)

  • Quand l’US Army « occupait » la Lorraine

    Les caravanes américaines dans lesquelles logeaient les militaires, à Toul-Rosières dans les années 50.

    Trois passionnés se sont lancés dans la rédaction de cahiers historiques retraçant l’histoire de la Communication Zone, flux logistique de l’US Army en France, entre 1950 et 1967, dans le cadre de l’OTAN.

    « J’avais depuis longtemps le désir d’évoquer ce sujet dans un livre. Peu de gens se souviennent qu’entre 1950 et 1967, pas moins de 100.000 Américains vivaient en France (dont 12.000 dans la région Nancy-Toul) du fait deux événements politiques internationaux importants : la signature le 4 avril 1949 du Traité, d’une part, et la reconnaissance de l’Allemagne de l’Ouest, d’autre part, en tant qu’état souverain faisant partie du dispositif allié en Europe. »

    Le colonel Pierre-Alain Antoine, totalisant 30 années de carrière comme pilote de chasse dans l’armée de l’air, 6.200 heures de vol, déjà auteur de sept ouvrages consacrés à l’aviation, s’est lancé dans un nouveau projet : retracer l’histoire de la COM-Z (Communication Zone) de l’US Army entre 1950 et 1967 en France. L’ancien commandant de la base aérienne 136 de Toul-Rosières et ancien directeur de la Patrouille de France, a sollicité le professeur nancéien Pierre Labrude, docteur en pharmacie, ancien président des pharmaciens de réserve des armées, et auteur d’études sur les hôpitaux construits en France pour l’US Army, ainsi que le Messin Fabrice Loubette, auteur de l’ouvrage « Les forces aériennes de l’OTAN en Lorraine », afin de rédiger ensemble une dizaine de cahiers, d’une centaine de pages chacun, consacrés à la COM-Z. « La zone de communication, dite COM-Z ou LOC (Line of communication) était commandée depuis Orléans », explique Pierre-Alain Antoine, colonel honoraire de l’armée de l’air. « Née d’un accord passé entre les États-Unis et la France dans le cadre de l’OTAN, elle était chargée d’assurer le soutien logistique de la 7ème armée américaine, forte de 400.000 hommes, postée en Allemagne de l’Ouest. Au départ ce soutien logistique devait arriver par la mer Baltique et le port de Brême, mais les Américains se sont rendu compte que ce port n’était qu’à 100 km du Rideau de fer. Il a donc été conclu que le flux logistique arriverait par les ports de l’Ouest de la France dont Saint-Nazaire et Bordeaux et qu’il se déploierait dans l’axe diagonal jusqu’à Metz. Le commandement de la COM-Z disposait d’une section avancée (Advanced Section) établie à Verdun et qui couvrait la région Est ».

    Selon le colonel Antoine, cette zone de communication, opérationnelle dès 1951, représente une part importante de la contribution américaine à l’OTAN et s’accompagne de la création sur le territoire français d’une trentaine de dépôts logistiques, de 14 hôpitaux comme celui de Dommartin-lès-Toul, et de bases aériennes sur le territoire français, ceci pour contrer l’influence soviétique.

    « La France mettait à disposition les terrains et avait l’entière responsabilité des constructions, en tenant compte des plans et des spécificités de l’OTAN et des Américains », précise l’ancien directeur du Polygone de guerre électronique. « La construction des bases aériennes de l’OTAN s’est échelonnée de 1950 à 1955 mais le premier avion américain s’est posé en France en 1952, sur la base de Toul-Rosières, avec, à son bord, le général Eisenhower. Les Américains, dans l’éventualité d’un conflit avec le bloc communiste, avaient prévu des hôpitaux dits de 1.000 lits, comme l’hôpital Jeanne D’Arc à Dommartin-lès-Toul, pouvant accueillir des blessés avant évacuation par bateaux hôpitaux depuis le port de La Rochelle. Ces établissements pouvaient être transformés en lieux de casernement. Les bases aériennes disposaient également d’un petit hôpital avec maternité et d’une clinique dentaire. Il faut savoir que sur la base de Toul Rosières, durant cette période, environ 5.000 enfants américains sont nés ! A Croix-Chapeau, dans le Sud-Ouest de la France, les Américains disposaient également d’un dépôt de 15.000 m² où ils stockaient le matériel médical pour toute l’US Army et l’US Air Force, c’est dire l’ampleur de leur logistique. Ce qui est frappant, aussi, c’est qu’ils ont pensé à installer un réseau de pipelines pour approvisionner en carburant leurs moyens militaires. Celui passant en France acheminait le carburant raffiné à Donges, dans l’Ouest de la France, jusqu’à Zweibrucken. Il traverse toujours la France d’Ouest en Est, du port de Saint-Nazaire à Saint-Baussant ».

    Le colonel Pierre-Alain Antoine espère que le premier fascicule retraçant l’histoire de la COM-Z pourra être édité pour la fin de l’année. En attendant, il lance un appel à toute personne souhaitant apporter un témoignage ou des anecdotes sur la présence des Américains en France entre 1950 et 1967. Ces apports feront l’objet d’un numéro spécial.

    [source : Est Républicain]

     

    ‡ Les personnes souhaitant apporter un témoignage ou des anecdotes sur la présence américaine en Lorraine, dans le cadre de l’OTAN, peuvent contacter le colonel Pierre-Alain Antoine au 06.85.41.27.27 ou 03.83.62.48.75 ou par courriel : pierrealainantoine@yahoo.fr

     

  • La chapelle Saint-Basle de Lignéville distinguée par la Société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France

    [VM]

  • François Guillaume : "Pas d'églises transformées en mosquées !"

    Le Lorrain François Guillaume, paysan retraité, ancien ministre de l'Agriculture de 1986 à 1988 et député de Meurthe-et-Moselle de 1993 à 2007, a écrit une lettre ouverte à Mgr Dubost, évêque d’Evry, qui a déclaré récemment qu'il préférait que "les églises deviennent des mosquées plutôt que des restaurants" :

    " Monseigneur,

    J’ai lu dans le Figaro de ce jour que vous déclarez « préférer que les églises deviennent des mosquées plutôt que des restaurants ». A tout prendre, je préfèrerais l’inverse parce que c’est moins dangereux. Mais comment peut-on envisager une telle reconversion de nos édifices religieux construits par des chrétiens pour témoigner de leur foi en un Christ d’Amour quand les dignitaires musulmans se refusent à condamner clairement le massacre des chrétiens d’Orient ? Veut-on faire de la France la fille aînée de l’Islam ? Entre la tolérance et la naïveté, il n’y a qu’un pas que d’aucuns ont déjà franchi. Je pense à ce que disait Einstein : « Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal mais par ceux qui les laissent faire sans rien dire ». La légitime défense n’interdit pas la charité, elle la permet.

    Certes en milieu rural, beaucoup de nos églises ne sont plus ou peu fréquentées. Elles sont une lourde charge pour nos petites communes. Pourtant député durant 14 ans d’une circonscription rurale, je n’ai connu et ne connais aucun maire qu’il soit catholique, indifférent ou athée, qui ait renoncé à entretenir la Maison de Dieu ou, pire, qui ait envisagé de l’abattre. Pour tout habitant l’église est un symbole ; elle est identité du terroir ; elle est un appel fut-il inconscient à la solidarité et à l’indulgence envers autrui. Dans mon premier ouvrage « Le pain de la liberté », je le traduisais ainsi : « Le clocher, pour nous, c’est la durée ; c’est la concrétion des siècles ; c’est l’unité des vivants et des morts ; c’est la beauté et c’est la fragilité confiée au goût et à la force des hommes. Il suffit de pousser la porte pour que le silence du lieu saint vous invite à la méditation et vous pénètre de sa paix ».

    Si l’en est ainsi, comment ne pas alors, quand le culte n’est plus pratiqué, rechercher une autre destination de l’édifice qui ne porte pas préjudice à son caractère sacré ? Je crois y être parvenu dans une commune de Lorraine dont l’église romane datant de la fin du XIème siècle menaçait ruine. Sa restauration exigeait des fonds que j’ai obtenus sous l’engagement par la municipalité d’une activité à la fois culturelle et cultuelle qui, à la belle saison, invite les mélomanes de la grande région à un festival de quinze concerts de musique sacrée baroque interprétée par d’éminents artistes (Jordi Savall) et par des contre-ténors réputés (Jarouski, Andreas Scholl, …). « Chanter, c’est prier deux fois » m’a-t-on dit dans mon enfance. A Froville la Romane, on met en application cette recommandation et sa centaine d’habitants est heureuse et fière d’avoir sauvé son église bâtie par des moines défricheurs.

    Monseigneur, je ne me prévaux pas d’une très grande piété et je me garde bien de juger mon prochain mais je ne souffre pas qu’on décrète l’Evangile et le Coran compatibles. Sans pour autant que je mette en cause la sincérité d’une majorité de musulmans, je redoute cependant qu’elle ne se laisse embrigader, volens nolens, par des imams pour qui leur confier nos églises désaffectées serait un moyen inespéré de propager leur prosélytisme.

    Veuillez croire, Monseigneur, à ma très respectueuse considération. "

  • Jeanne d'Arc "la Pucelle"

    La nouvelle collection des éditions Honoré Champion, Champion l'Histoire, propose de revisiter une date ou un personnage ayant marqué l'Histoire et la mémoire collective. Parmi ses premiers ouvrages publiés, la collection propose un voyage dans le temps à la rencontre de Jeanne d'Arc.

    Les auteurs nous font revivre notre héroïne nationale à travers les dictionnaires, les journaux, les écrits, les témoignages laissés autour de Jeanne au cours des siècles. C'est une véritable enquête dans le passé pour comprendre comment cette jeune fille extraordinaire "venue des marches de Lorraine" a pu traverser le temps, comment elle a influencé l'histoire de France et ses grands hommes et comment elle marque encore notre pays et le monde d'aujourd'hui.

    Dans ce petit ouvrage, Jeanne se raconte et tous ceux qui l'ont connu disent son histoire. Original.

     

    ‡ Jeanne d'Arc "la Pucelle", Anne Delchiaro et François Pernot, éditions Honoré Champion, 2015, 140 p., ill. (9,90 €).

  • Droiteval (88) : fête de l'Ourche le 9 août à Gruey-les-Surance

  • Driant - Danrit

    Parmi les figures admirées de longue date auxquelles Jean Mabire redonna vie le temps d'un livre, avec tout l'enthousiasme communicatif qui le caractérisait, il manquait un nom. Un nom, ou plutôt deux : Emile Driant, aussi connu sous le pseudonyme anagramme de Capitaine Danrit. Officier - il fut tué au combat aux premières heures de la bataille de Verdun, le 22 février 1916 - et romancier visionnaire, surnommé "le Jules Verne militaire" de son vivant, Driant était un homme taillé sur mesure pour la plume de Jean Mabire. Gendre du général Boulanger, il se lança en politique en devenant député de Nancy.

    Considérable à tous les points de vue, l'œuvre de Driant jalonne la longue carrière d'écrivain de Jean Mabire.

    Driant-Danrit avait, sinon tout prévu (La Guerre fatale entre la France et l'Angleterre n'eut jamais lieu), tout imaginé, des guerres modernes du XXe siècle (les trois tomes de La Guerre de demain : La guerre de forteresse, La guerre en rase campagne, La guerre en ballons) aux luttes des races et des religions (L'Invasion noire, L'Invasion jaune). Ni la montée en puissance des Etats-Unis, ni la modernisation à marche forcée du Japon n'échappèrent à sa sagacité.

    L'auteur démêle l'écheveau d'une bibliographie prolifique,  rendue confuse par la propension de Driant à écrire des romans fleuve, comprenant plusieurs tomes, eux-mêmes scindés en autant de volumes que de sous-parties. Une clarification bienvenue pour les collectionneurs des romans d'anticipation - avant la date - de Driant.

     

    ‡ Driant Danrit, Jean Mabire, éditions Le Polémarque, 2015, 95 p. (12 €).

  • 'Le Pays Lorrain' été 2015 : les portes monumentales du Lunévillois

    Le numéro 2/2015 du Pays Lorrain est paru ! Comme à son habitude, la prestigieuse revue de la Société d'histoire de la Lorrain et du Musée Lorrain de Nancy nous offre un copieux et riche sommaire avec un article dossier sur les portes monumentales du Lunévillois.


    A lire aussi :
    - une curiosité lapidaire à l'église de Schorbach (57)
    - Robert de Sarrebrück, un seigneur lorrain au service du roi Charles VII
    - le voyage lorrain de dom Etienne Galland, supérieur des Antonins
    - une page inédite d'Emile Erckmann
    - l'école professionnelle de l'Est, de Loritz à l'Ecole de Nancy (1844-1935)
    - Raymond Poincaré, du portrait à la caricature
    - le centenaire de la célèbre canne "anglaise", brevetée à Nancy
    - entre "terre d'accueil" et "mère patrie", les Polonais de Meurthe-et-Moselle confrontés à la Guerre froide (1950)
    - les contributions de la Journée doctorale de la Société d'histoire de la Lorraine et du Musée Lorrain

     

    Le Pays Lorrain est disponible sur abonnement (ou achat au numéro : 10 €) en adressant ses coordonnées postales et le règlement par chèque (39 €, 4 numéros) à : Le Pays Lorrain, Palais ducal, 64 Grande-Rue, 54000 Nancy.

  • Bleurville (88) : c'était la fête patronale de la Saint Pierre aux Liens

    Bénédiction du pain bénit par le curé de la paroisse [cl. H&PB].

    C'était la fête patronale ce week-end. Bleurville a fêté saint Pierre aux Liens.

    Cette tradition, liée à la pratique religieuse ancestrale de nos paroisses, tend à disparaître chaque année un peu plus : sur le plan religieux, la messe dominicale n'est plus fréquentée que par une poignée de fidèles, la plupart venus des autres villages de la grande paroisse. Sur le plan profane, la fête se prolonge désormais avec un vide-grenier qui s'est progressivement substitué à la fête foraine, négligée par la jeunesse.

    Autre temps, autres mœurs... En tout cas, on ne peut plus parler de transmission intégrale puisque, notamment sur le plan de la pratique religieuse, celle-ci a quasiment disparu chez les familles du village. Nos village ruraux sont devenus de nouveaux foyers de paganisme. Un défit pour la nouvelle évangélisation !

     

  • Bleurville (88) : conférence sur les châteaux des Vosges en 2015 à l'abbaye Saint-Maur

  • Vers la fin de la Musique militaire à Metz ?

    [ER]

  • Portieux (88) : trois statues en mémoire des verriers de la cristallerie

    [L'Abeille]

  • La noblesse de Bar-le-Duc au XVIIIe siècle : une élite urbaine

    Si l'on peut parler de Bar-le-Duc comme d'une ville embellie lors de la Renaissance lorraine, le patrimoine de la ville meusienne doit beaucoup également au XVIIIe siècle et à la noblesse barisienne qui l'a conservé et enrichi.

    Ces nobles sont, pour l'essentiel, des magistrats de la Chambre des comptes qui était installée au Neuf-Chastel, occupé aujourd'hui par le Musée barrois. Il font appliquer les décisions ducales, vérifient la comptabilité du duché et répartissent l'impôt pour le compte du duc de Bar. Mais, surtout, avec leurs familles et leurs alliés, ces magistrats "tiennent" la ville.

    Dans cette étude fort documentée, l'auteur met en évidence les réseaux qui permettent à cette noblesse de robe d'asseoir et d'étendre l'influence de leur lignage. Il présente aussi les sources de revenus qui leur confèrent une réelle aisance et leur permettent d'embellir leurs hôtels particuliers. Il dévoile les liens qui les unissent et les querelles qui les divisent... Et il invite le lecteur à visiter leurs demeures et à découvrir maints aspects méconnus de leur vie quotidienne.

    Cette étude révèle également la volonté de ces magistrats de verrouiller l'accès à la noblesse, et de rejeter ainsi des roturiers de valeur, tel Pierre-François Gossin, futur député du Tiers-Etat aux états généraux en 1789 et fondateur du département de la Meuse.

    Ce volume propose la synthèse du thème de la noblesse à Bar-le-Duc à partir de ses deux thèses soutenues à l'université de Franche-Comté et celle de Lorraine : Les magistrats de la Chambre du conseil et des comptes du duché de Bar (1698-1791) dirigée en 1984 par Maurice Gresset et Guy Cabourdin, et Espaces, réseaux et société urbaine, Bar-le-Duc et Commercy (1750-1820) dirigée en 2005 par François Roth. Jean-Paul Streff y montre l'importance de la noblesse durant la période étudiée et notamment comprendre la Révolution en apprécier le rôle et la place dans la société d'Ancien Régime de l'aristocratie. A Bar-le-Duc, l'héritage aristocratique est partout présent : dans l'urbanisme du XVIIIe siècle qui marque encore profondément la cité, par les façades des hôtels particuliers et des bâtiments plus anciens - de la Renaissance en particulier - que les nobles ont su préserver.

     

    ‡ La noblesse de Bar-le-Duc au XVIIIe siècle : une élite urbaine, Jean-Paul Streff, Dossiers Documentaires Meusiens, 2014, 216 p., ill. (20 €). Commande à adresser à : M. André Trouslard, 3 route de la Vallée, 55110 Regnéville-sur-Meuse (ajouter 5 € pour les frais de port - Règlement à l'ordre de "Dossiers Documentaires Meusiens").

  • Remoncourt (88) : le Christ est tombé sous les coups des christianophobes

    Ce dimanche 5 juillet, les habitants de Remoncourt, commune située entre Vittel et Mirecourt, ont découvert un bien triste spectacle. La croix de bois qui se dressait au bord de la rue principale gisait au sol, son Christ reposant face contre terre. Elle a été sciée au cours de la nuit du 4 au 5 juillet, « avant 2 h du matin selon un témoin qui a constaté les dégâts en rentrant chez lui », pouvait même préciser le maire, Bernard Tacquard. « Le ou les auteurs s’y sont repris à plusieurs fois, se désole l’édile, une empreinte de départ de sciage est visible un peu au-dessus de la coupe. Cela a été probablement fait avec une scie manuelle, les copeaux retrouvés sur place sont tout fins ».

    La solide poutre centrale, haute de plusieurs mètres, est de la taille d’une traverse de chemin de fer, « cela a dû prendre un peu de temps pour la faire tomber ». La brigade de proximité de la gendarmerie de Vittel s’est déplacée sur les lieux afin de procéder aux constations d’usage. Une plainte a été déposée par la municipalité dans la journée.

    Bernard Tacquard a dénoncé un acte qu’il juge consternant. « Je n’ose penser qu’il s’agit d’une attaque religieuse mais plutôt de vandalisme stupide. Il faut attendre d’éventuelles remontées d’événements semblables. L’atteinte à un symbole religieux, qui fait partie de la mémoire collective du village, a profondément choqué la population. D’autant que le cimetière a déjà été vandalisé il y quelque temps ». La croix devrait être rapidement remise en état, « et sera même renforcée avec des fers plats pour éviter une récidive ».

    La gendarmerie ont lancé un appel à témoin et invitent toute personne pouvant apporter des éléments dans le cadre de l’enquête en appelant le 03 29 08 15 17.

    [sources : Vosges Matin]

  • Fastes de cour au XVIIe siècle : costumes de Bellange et de Berain

     

    Coauteur avec Jérôme de La Gorce d’un superbe ouvrage, abondamment illustré, sur les « Fastes de cour au XVIIe siècle », l’universitaire nancéienne Paulette Choné est allée de découverte en découverte, au cours de son travail.

    A l’origine de la collaboration entre les deux auteurs, la commande, par l’Institut de France, d’un livre, dans la collection « Les Inédits de Chantilly » ; le château et ses collections étant la propriété de l’Institut. Jérôme de La Gorce, spécialiste du meusien Jean Berain, avait été contacté pour étudier les estampes de l’artiste des fêtes du Roi Soleil contenues dans un portefeuille acquis par le duc d’Aumale en 1854. Dans ce portfolio étaient également réunis 23 dessins d’un autre artiste. L’historien de l’art a estimé que ces œuvres émanaient d’un artiste de l’Ecole lorraine du XVIIe siècle et a aussitôt fait appel à la spécialiste du sujet, Paulette Choné. Au premier coup d’œil, Paulette Choné a attribué la paternité des dessins à Jacques Bellange.

    Radiographiés, les supports en papier ont laissé apparaître un filigrane avec double C (le chiffre du duc Charles III) et la croix de Lorraine. Le doute n’était plus permis. Vive émotion car on ne conservait, jusqu’à présent, que peu de dessins de cet artiste de la cour de Charles III de Lorraine, né vers 1575 et dont on a très peu d’éléments biographiques. D’un coup, le corpus de dessins de cet artiste maniériste doublait. Restait à savoir pour quelle occasion ces dessins de costumes avaient été réalisés et comment cet ensemble avait terminé son périple dans les collections du duc d’Aumale. L’enquête commençait. Pour la pérégrination des dessins et estampes, Internet a été d’un grand secours. En tapant « Berain » et « Bellange », est apparue la référence d’une vente à Londres, au début du XIXe siècle, de ce même ensemble de dessins et estampes.

    Pistant le tout en remontant le temps, l’universitaire est arrivée à un drapier de Sedan, Paygnon-Dijonval. Progressant dans ses investigations, Paulette Choné a acquis la conviction que les estampes de Bérain avaient été commandées au XVIIe siècle par un certain Pioche pour répondre au goût d’une clientèle avide des « people » de l’époque et de leurs fêtes. Quant aux dessins de Bellange, ils ont peut-être appartenu à Berain, né à Saint-Mihiel en 1640, donc beaucoup plus jeune que Bellange et qui admirait son travail. L’ensemble a transité par la collection de la marquise de Pompadour, puis de Marigny. Un beau « pedigree » !

    Quant aux fêtes évoquées par Bellange, c’est en effectuant un travail de rat de bibliothèque aux Archives départementales de Meurthe-et-Moselle, précisément dans les liasses de la Chambre des comptes des ducs de Lorraine, où figure, dans le menu, la relation de la moindre dépense, ainsi que dans les archives de Mantoue, que Paulette Choné est arrivé à la conclusion que ces dessins avaient été produits à l’occasion du mariage du duc de Bar, fils de Charles III, avec Marguerite de Gonzague, en 1606. On sait, par ailleurs que Bellange, grand ordonnateur des festivités y avait participé. Il faisait aussi office de chorégraphe à la cour.

    Au travers de ces dessins et estampes, c’est tout le faste des fêtes à la cour de Lorraine, sur tout le Grand Siècle, qui revit sous la plume des deux auteurs.

     

    Fastes de cour au XVIIe siècle. Costumes de Bellange et de Berain, Paulette Choné et Jérôme de La Gorce, éditions Monelle Hayot, 2015, 264 p., ill. (39 €).

     

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