Voici un essai décisif, peu consensuel, fruit d'une intuition tenace : les chrétiens vont devoir prendre de fermes résolutions, intérieures et pratiques, pour résister aux fléaux de la modernité.
En effet, comment vivre sa foi dans un monde sécularisé devenu de plus en plus hostile à l'Evangile ? Ceux qui minimisent le phénomène participent à son accélération, affirme Rod Dreher avec lucidité, sans regrets ni résignation.
Depuis son poste d'observation, ce père de famille américain, chrétien fervent et journaliste renommé, scrute et enquête : quelle sont les racines de la fragmentation de nos sociétés occidentales ? En quoi la sexualité et la technologie déstabilisent l'Eglise ? Pourquoi la liturgie et la prière constituent les clés d'un réveil de la foi ?
Rod Dreher perçoit l'urgence, non pas d'une nouvelle croisade, mais de la conversion des âmes, pour le bien de tous. Avec Jacques Maritain, il invite à être "l'armée des étoiles jetée dans le ciel".
C'est vers 2014 qu'il commence à développer l'idée de "la voie de saint Benoît". Le sujet a fait couler beaucoup d'encre dans les milieux chrétiens outre-Atlantique. Pour l'auteur, l'avenir de la chrétienté réside dans la constitution d'ilots de foi autour de monastères bénédictins, à l'image des premières communautés constituées par saint Benoît, après la chute de Rome, à l'origine du développement du christianisme en Occident.
Un ouvrage à lire absolument pour mieux comprendre les enjeux de l'avenir du christianisme en Occident.
‡ Comment être chrétien dans un monde qui ne l'est plus. Le pari bénédictin, Rod Dreher, éditions Artège, 2017, 365 p. (20,90 €).















Les cellules défraîchies ont été débarrassées de leurs literies. Les murs sont couverts de graffitis. Tout a été vidé ou presque. Les coursives et les couloirs ne résonnent plus des bruits et des discussions des détenus qui s'y entassaient jusqu'à six par cellule. Depuis le transfert des prisonniers en juin au nouveau centre pénitentiaire de Nancy-Maxéville, la vieille prison Charles III, en plein cœur de Nancy, a tout d'une prison fantôme. Rachetée par la Communauté urbaine du Grand Nancy, l'ancienne Maison d'arrêt devrait être très rapidement rasée. Elle pourrait même, si les procédures administratives sont rapidement bouclées, être détruite avant l'été 2010. Sur l'espace libéré se développera une partie du projet Nancy Grand Cœur qui prévoit une reconfiguration des rues, la création de logements, de locaux tertiaires... Avec cette destruction, c'est un volet de l'histoire de Nancy, de la justice, de la vie pénitentiaire avec ses violences, ses solitudes, ses existences brisées, ses "vedettes" du chapitre « fait divers » qui se referme.
Mais la disparition de cette prison, un lourd symbole de drames, implique assurément un "devoir de mémoire". Car au cours de son histoire, cet établissement qui a vu passer des milliers de condamnés, a aussi connu les souffrances de victimes d'injustices et de la barbarie. C'est d'ailleurs devant la prison, sur les murs d'enceinte de laquelle avait été apposée une plaque inaugurée en 2002, que se déroulait chaque année la cérémonie