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correspondance

  • Lettres à Vauchoux l'ami de Stanislas

    Le chevalier de Vauchoux, Claude François Noirot, d'origine franc-comtoise, fut sans doute l'ami le plus intime de l'ex-roi de Pologne et duc de Lorraine et de Bar Stanislas Leszczynski.

    Ignorée ou mésestimée par les historiens, cette amitié était pourtant connue de leur vivant ; Stanislas traitait de "grands coquins" les gens qui médisaient de leur "noble passion italienne" et de cet "amy déclaré et recognu comme telle de tout le monde"...

    L'amitié du roi et du chevalier, ami, confident, agent et même ambassadeur matrimonial, a duré une soixantaine d'années, de la première guerre de Pologne à leur décès en 1766. Stanislas, assiégé dans Dantzig, écrivait à Vauchoux : "J'espère cependant un jour dans le temps plus tranquille qu'yl n'est présentement ici que si nous n'avons pas peu vivre ensemble nous nous rejoindrons pour mourir l'un avec l'autre".

    Cet ouvrage fait sortir pour la première fois de l'ombre le chevalier de Vauchoux à l'aide de près de quatre-vingt lettres inédites que Stanislas lui a écrites. C'est l'occasion aussi de révéler une image inhabituelle et peu flatteuse de l'ex-roi de Pologne : roi pleurnichard et quémandeur bien loin du monarque idéalisé par ceux qui veulent en faire un parangon du philosophe des Lumières. Enfin, l'intense activité que Vauchoux mena dans les démarches matrimoniales du roi de Pologne déchu éclaire d'un jour nouveau les intrigues qui ont abouti au véritable "hold-up" matrimonial que constitua le mariage de Marie Leszczynska avec Louis XV.

    Un ouvrage bienvenu qui vient fort opportunément compléter le portrait de Stanislas - trop souvent laudatif - alors que la Lorraine vient de célébrer le 250ème anniversaire de sa mort... et l'annexion de la Lorraine par la France !

     

    ‡ Lettres à Vauchoux l'ami de Stanislas, Serge Husson, éditions Gérard Louis, 2016, 203 p., ill. (20 €).

  • Paroles de Verdun

    L'auteur a réuni un florilège de lettres de poilus toutes écrites au moment de la bataille de Verdun par des soldats de conditions sociales et d'opinions politiques, philosophiques ou religieuses extrêmement diverses.

    Du 21 février au 18 décembre 1916, ce fut "l'enfer de Verdun". Au jour le jour, durant ces dix longs mois, les combattants ont écrit à leur famille ou à leurs proches, et leurs lettres révèlent en direct la tragédie de cet événement. Jean-Pierre Guéno en a réuni un florilège, qui témoigne de l'endurance de ces hommes à la boue des tranchées, à la faim, à la soif, au désespoir, et à l'incompétence des élites militaires, celle de Joffre par exemple, qui fit désarmer les forts de la ville six mois avant la ruée allemande.

    "Verdun" est une bataille à somme nulle : 301 jours d'affrontements sévères pour, au final, raccompagner les Allemands à la case départ, laissant la Meuse tel un immense champ voué au carnage jusqu'en novembre 1918. Restent l'humanisme, la formidable bravoure des poilus, à la fois victimes et héros.

    La sensibilité et la finesse du travail précédent de l'auteur dans Paroles de poilus se retrouvent dans ce recueil de lettres qui rend hommage à leurs auteurs - poilus célèbres ou inconnus - et les immortalise.

     

    ‡ Paroles de Verdun, Jean-Pierre Guéno, éditions Perrin, coll. Tempus, 2016, 402 p. (9 €).

  • Emile et Henriette Gallé, correspondance (1875-1904)

    gallé.jpgSi les "Ecrits pour l'art" réunissant bon nombre de textes de Gallé que son épouse Henriette avait publiés en 1908, quatre ans après la mort de son mari, disent beaucoup de notre artiste lorrain membre fondateur de l'Ecole de Nancy, ils ne disent pas tout. Seule son abondante correspondance permet en réalité de saisir sa personnalité complexe d'homme et d'artiste.

    Ce qui est révélé dans cet ouvrage est certainement la part inaccessible, la plus intime également, de la correspondance de notre artiste qui doit être considérée comme inédite : celle, croisée entre les deux époux, pieusement conservée par leurs descendants.

    Ces lettres inédites couvrent à la fois la période qui précède le mariage des futurs époux Gallé, celle du succès de l'entreprise et de l'homme devenu une personnalité en vue, ainsi que celle du temps des difficultés et de la maladie.

    Ces courriers inédits constituent donc un témoignage de tout premier ordre sur les composantes de la personnalité de l'homme et de l'artiste, sur ses brillantes relations, mais aussi sur ses angoisses de créateur, d'industriel, de citoyen - notamment sur l'affaire Dreyfus - et de croyant - partageant avec son épouse la foi réformée. De plus, ces lettres révèlent la femme et l'épouse exceptionnelle que fut Henriette.

     

    ‡ Emile et Henriette Gallé, Philippe Thiébaut et Jacqueline Amphoux, éditions La Bibliothèque des Arts, 2014, 352 p., ill. (29 €).

  • Correspondance de Valentin Jamerey-Duval, bibliothécaire des ducs de Lorraine

    lorraine,duc,jamerey duval,correspondance,andré courbetJeune paysan originaire d'un village aux confins de la Champagne et de la Bourgogne, aujourd'hui dans l'Yonne, Valentin Jamerey devient une célébrité au XVIIIe siècle. D'extraction fort modeste, après avoir été serviteur de quelques religieux lorrains, il devient bibliothécaire des ducs de Lorraine, puis directeur du Cabinet impérial des monnaies à Vienne lorsqu'il suivit, en 1737, le duc François III partit prendre pour épouse l'héritière des Habsbourg, Marie-Thérèse d'Autriche.

    La quarantaine passée, Jamerey-Duval est célèbre au-delà du cercle lorrain, après deux rencontres décisives à la Cour de Lunéville, durant la régence de la duchesse douairière Elisabeth-Charlotte d'Orléans, mère du duc François III. En mai-juin 1731, il fait la connaissance de Johann-George Keyssler, un voyageur d'origine bavaroise qui publie en 1740 un récit de sa vie. Il rencontre également à Lunéville, Voltaire, venu se réfugier en 1735 à la Cour de Lorraine. Madame Du Châtelet connaissait et appréciait Jamerey-Duval.

    Les Mémoires de Valentin Jamerey-Duval, récemment rééditées, ont beaucoup contribué à sa célébrité de son vivant : il devient l'incarnation du philosophe autodidacte. Et démontre, par son exemple, que même une personne d'extraction populaire peut atteindre les sphères du pouvoir à force de travail et d'obstination. Tout en restant humble et modeste sur son parcours intellectuel et humain !

    La correspondance de Jamerey-Duval bénéficie d'une annotation précise et soignée de l'auteur, qui la restitue exactement dans le contexte historique de la Lorraine de la première moitié du XVIIIe siècle.

    André Courbet, historien et érudit, collaborateur au Pays Lorrain, a consacré de nombreux travaux à l'histoire de la Lorraine.

     

    ‡ Correspondance de Valentin Jamerey-Duval, bibliothécaire des ducs de Lorraine. Tome 1 - 4 novembre 1722-21 décembre 1745, André Courbet, éditions Honoré Champion, 2011, 652 p., ill. (150 €).

  • Charles de Foucauld. Lettres à son ami Henry de Castries

    lorraine,charles de foucauld,henry de castries,correspondanceLa correspondance de Charles de Foucauld avec Henry de Castries s'étend sur quinze ans, depuis l'ordination sacerdotale du Père de Foucauld (1901) jusqu'à la mort de celui-ci (1916) ; années sahariennes de Beni Abbès et de Tamanrasset, années spirituellement les plus épanouies et les plus créatrices du Bienheureux.

    Cette correspondance s'ouvre avec le plus précis, le plus beau récit que Charles de Foucauld a donné de sa conversion, récit qu'il confie à un ami très cher et très estimé. Elle révèle les conditions concrètes de la vie qu'il a menée au désert, non pas en ermite, mais en être relationnel ouvert à de multiples rencontres et en savant linguiste et ethnologue.

    Si nous n'avons pas les lettres d'Henry de Castries, la personnalité et la stature scientifique de celui-ci se découvrent à travers ces liens épistolaires : un explorateur, historien, spécialiste de l'islam. Charles de Foucauld a trouvé, dans son ami de Castries, un interlocuteur avec qui l'échange est d'emblée de haute volée.

    Cette correspondance s'achève par la publication d'une longue lettre écrite par Charles de Foucauld à René Bazin quatre mois avant sa mort, lettre où il est tout particulièrement question de son attitude envers l'islam et d'autre part de son désir intense de faire naître des vocations de "défricheurs évangéliques".

    Loin des images d'Epinal colportées sur la vie du Père de Foucauld, cette correspondance restituée donne de découvrir ce "lorrain du désert" dans son authenticité.

     

    ‡ Charles de Foucauld. Lettres à son ami Henry de Castries 1901-1916, Brigitte Cuisinier et Père Jean-François Six (présentation par), éditions Nouvelle Cité, 2011, 309 p. (21 €).

  • La correspondance entre la comtesse de Sabran et le chevalier de Boufflers

    le lit bleu.jpgStanislas Jean, marquis de Boufflers, plus souvent appelé « le chevalier de Boufflers », né à Nancy le 31 mai 1738 et mort à Paris le 18 janvier 1815, est un poète lorrain. Il était le fils de Louis François marquis de Boufflers et de la marquise, la belle et spirituelle Marie Françoise Catherine de Beauvau-Craon. Il grandit à la cour de Lunéville où il eut pour parrain le roi Stanislas, dont sa mère était la maîtresse en titre.

     

    Dans son ouvrage, Sue Carrell présente une partie de la correspondance que s’échangèrent le chevalier de Boufflers et la comtesse de Sabran, sa future épouse. Boufflers tomba passionnément amoureux de la charmante jeune veuve en 1777. Pendant quatre ans, ils bavarderont avec délicatesse, avec tendresse. Et le 2 mai 1781, ils se donnent enfin l’un à l’autre dans un grand lit bleu et, au printemps de 1797, vingt ans après leur première rencontre, ils s’épousent.

     

    Cette nouvelle édition de leur correspondance, établie à partir de nombreux textes inédits, par une spécialiste américaine de la langue française, révèle une des plus belles histoire d’amour du XVIIIe siècle.

     

     

    >> La comtesse de Sabran et le chevalier de Boufflers. Le lit bleu, correspondance 1777-1785, Sue Carrell, éditions Tallandier, 2009, 366 p. (22 €)