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Lacordaire : le prédicateur, le religieux

Quelle place pour la religion dans la société ? Cette question, c'est le christianisme qui l'a posée pour la première fois par la distinction qu'il impose entre la cité de Dieu et la cité des hommes. La Révolution de 1789 fut un fracture essentiellement religieuse et qui a dominé tout le XIXe siècle. Dans la recherche d'un nouvel équilibre, quelques personnalités illustrent magnifiquement le renouveau catholique dans la France post-révolutionnaire. Ce renouveau est fait de la redécouverte romantique du "génie du christianisme", de son intelligence, de son art, de sa tradition. Il s'accompagne aussi d'une réflexion nouvelle sur la nécessité que ce christianisme soit libre vis-à-vis des pouvoirs politiques. Il est enfin marqué par une ouverture sincère à la question de la justice sociale.

Ces trois lignes d'inspiration sont admirablement conjuguées et illustrées par l'immense figure du père Lacordaire. Âme sensible et très grand orateur, il redonnera au christianisme ses lettres de noblesse dans une époque où le talent littéraire exerçait à juste titre une influence intellectuelle et sociale certaine. Soucieux de justice, il mettra son rayonnement personnel au service d'une générosité sociale incontestable et d'un sens très perspicace des exigences de la liberté. Emerveillé par l'Eglise à laquelle il sera fidèle au-delà de son amitié avec La Mennais, il sera un défenseur de sa liberté et de sa tradition. En restaurant en France l'Ordre des Dominicains - et en refondant le premier couvent à Nancy en 1843 -, il entreprendra une œuvre d'une incontestable fécondité et ce, jusqu'à nous jours.

C'est avec bonheur que l'on suit cette vie pour réfléchir avec Lacordaire à la grande question de savoir comment servir d'un seul élan Dieu et la liberté.

 

‡ Lacordaire. Le prédicateur, le religieux, Aimé Richardt, éditions François-Xavier de Guibert, 2015, 240 p. (18 €).

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