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musée des beaux arts

  • Emile Friant, le dernier naturaliste ?

    Émile Friant (1863-1932) est un inclassable génie. Cet élève de Cabanel, avec lequel il s’entendra assez mal, en aura acquis la virtuosité et le métier étourdissant. Mais il saura s’éloigner très vite de ce maître trop dogmatique pour révéler toute sa sensibilité, très proche souvent des impressionnistes auxquels on ne peut cependant pas le rattacher.

    Serait-il alors un peintre naturaliste, comme pourraient le faire penser ses choix de scènes de la vie quotidienne ? Ou un réaliste, aux portraits quasi photographiques ?

    Finalement, il s’avère impossible de le réduire à une école, à un courant. Il se révèle un peintre profondément original, capable d’allier la plus grande précision dans le rendu sans se départir d’une poésie et d’une verve narrative qui aujourd’hui encore font notre admiration.

    On redécouvre toutes les facettes de son talent si multiple et profond dans cet ouvrage qui accompagne la grande exposition rétrospective que lui consacre le Musée des Beaux-Arts de Nancy jusqu'au 27 février 2017.

     

    ‡ Emile Friant 1863-1932. Le dernier des naturalistes ?, Charles Villeneuve de Janti (dir.), Somogy éditions d'art, 2016, 208 p., ill. (28 €).

  • Etienne Cournault (1891-1948), la part du rêve

    Ce catalogue est publié à l’occasion de l’exposition « Étienne Cournault (1891-1948) : la part du rêve », présentée du 26 février au 23 mai 2016 au musée des Beaux-Arts de Nancy.

    Né à Malzéville, Étienne Cournault (1891-1948) a grandi dans un milieu aisé et cultivé, fasciné par l’Orient et « l’ailleurs ». Décorateur « occasionnel » après avoir été remarqué par le collectionneur Jacques Doucet lors de l’exposition organisée par Max Berger à la galerie Vavin-Raspail en 1928, il commence une carrière parisienne ponctuée par des commandes, explorant avec poésie et ironie la frontière entre les beaux-arts et les arts décoratifs. Se nouent alors collaborations et amitiés avec d’autres proches de Doucet : Pierre Legrain et Rose Adler tandis qu’en 1929 il est l’un des artistes fondateurs de l’Union des artistes modernes.

    Très indépendant, « peintre avant tout et par-dessus tout », il fait bientôt de l’atelier de la Douëra le siège d’une œuvre aussi troublante que confidentielle. Il la nourrit par des recherches constantes sur les matériaux et expérimente avec bonheur de nombreuses techniques : peintures et objets sous verre avec miroir argenté, peintures au sable (dès 1923), pastels, gravures, et la fresque qu’il ne cesse de réinventer. Amoureux du visage humain, curieux des graffiti dès 1927 et de formes hybrides évoquant le surréalisme, voyageur parmi des constellations abstraites, Cournault invente sa propre modernité. « L’inutile, l’étrange, le mystère » habitent son monde.

    Cette « part du rêve » identifiée par André Chastel en 1951 est au cœur de l’exposition organisée par les musées des Beaux-Arts de Nancy.

     

    ‡ Etienne Cournault (1891-1948). La part du rêve, Blandine Chavanne et Charles Villeneuve de Janti (dir.), éditions Snoeck, 2016, 160 p., ill. (22 €).

  • Emile Gallé et le Club de l'Art social

  • Nancy : coup de jeune pour "Les crimes de la guerre"

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    [ER]

  • "Chefs-d'oeuvre de la tapisserie des XVIIe et XVIIIe siècles" à Nancy

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    L'exposition du Musée des Beaux-Arts de Nancy rassemble 17 tapisseries des XVIIe et XVIIIe siècles provenant du Petit Palais (Paris).

    Rarement présentées, en raison de leur format exceptionnel et de leur fragilité, ces oeuvres sont issues de grandes manufactures européennes et tissées dans des matériaux précieux.

    Elles ont été réalisées d'après les cartons ou modèles de peintres majeurs, tels que Le Brun, Champaigne, Boucher...

  • L'Automne de la Renaissance d'Arcimboldo à Caravage

    renaissance.jpgLe Musée des Beaux-Arts de Nancy présente jusqu'au 4 oût prochain une exposition exceptionnelle sur une époque charnière fondamentale dans la construction de l'imaginaire européen. Et lorrain.

    L'Automne de la Renaissance d'Arcimboldo à Caravage rassemble environ cent cinquante chefs-d'oeuvre, prêtés par les grands musées européens ou empruntés à de prestigieuses collections privées.

    Cette rétrospective unique traite de la période 1570-1610 et invite le visiteur à pénétrer dans les grandes cours princières de l'époque, dont celle de Lorraine, et à découvrir leur raffinement extrême.

    L'exposition met en lumière le grand mouvement européen du maniérisme tardif, marqué par la sophistication, l'érotisme, la spiritualité mais aussi par un goût pour la merveille et la curiosité et une observation aiguë de la nature.

    Des artistes majeurs de la scène européenne et lorraine sont présents au sein de cette exposition, comme Giuseppe Arcimboldo, Bartholomäus Spranger, Pierre Paul Rubens, Annibal Carrache, Baroche, Greco, Hans von Aachen, Caravage ou encore Jacques Bellange et Jacques Callot.

    Nancy, au coeur de l'Europe, bénéficie de ce foisonnement artistique et culturel grâce à l'écho particulier qu'en donne la cour de Lorraine, alors en plein apogée.

     

    ‡ L'Automne de la Renaissance d'Arcimboldo à Caravage, Claire Stoullig (dir.), édition d'art Somogy, 2013, 283 p., ill. (39 €).

  • Renaissance Nancy 2013 : inaugurations en mode rafale

    Ce jeudi 2 mai était consacré à l'inauguration officielle des expositions présentées dans le cadre de l'événement Renaissance Nancy 2013. Au-delà des discours - où trop souvent nos élus s'autocongratulent -, il faut souligner la réelle qualité des rétrospectives autour du thème de la Renaissance en Lorraine et l'impressionnant travail des conservateurs des musées, des historiens et des équipes techniques.

    Si Nancy, et l'ancienne capitale ducale, est bien au coeur de l'événement, les quatre départements lorrains ne sont pas oubliés et sont également présents dans les thématiques présentées, notamment au Musée Lorrain avec l'exposition Un nouveau monde : naissance de la Lorraine moderne.

    Tous les aspects de cette riche période du XVIe et du début du XVIIe siècle - l'âge d'or de la Lorraine ducale - sont mis en valeur : l'architecture, les modes de vie quotidienne, la vie religieuse, la vie culturelle et intellectuelle, la vie politique...

    Des expositions à voir - et à revoir - jusqu'au 4 août prochain.

    Quelques images de l'inauguration de l'expo' au Musée Lorrain...

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    Pluie de discours... et pluie céleste.

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    Le Transi, par Ligier Richier, moulage.

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    Vierge de Pitié, église de Briey (54).

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    La Vierge au manteau protégeant la famille ducale.

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    Saint Nicolas et les trois enfants.

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    Gisant de la duchesse Philippe de Gueldre.

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    Lit ducal.

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    Statue équestre du duc Charles III.

    [clichés ©H&PB]

  • Exposition "Jean Prouvé" à Nancy : la face caché de son oeuvre

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    [La Semaine de Nancy]

  • "L'Annonciation" du Caravage

    annonciation.jpgUn ange descend du ciel en un éclair, le visage caché. Dans son mouvement tendu, il domine une Vierge Marie plus soumise que surprise. La lumière, fondée sur des contrastes violents, se substitue à l'anatomie pour rendre compte du volume et de la densité du corps. Le bras de l'ange Gabriel dirigé vers la Vierge, la main qui se relève, l'index tendu vers le mobilier modeste de la chambre : voici le moment capital où Marie accepte le mystère divin qui s'accomplit en elle. Cet art du raccourci, conforme aux prescriptions d'une époque qui préfère le réalisme des images sacrées aux allégories obscures, est prodigué par le plus révolutionnaire des créateurs artistiques en ce tout début du XVIIe siècle : Michelangelo Merisi da Caravaggio.

    Commandé du vivant du Caravage par Henri II, duc de Lorraine, le chef-d'oeuvre n'a jamais quitté Nancy depuis sa réalisation, en 1608. Transposé au XIXe siècle sur une nouvelle toile, ce tableau fragile, de 2,05 m sur 1,85 m, a bénéficié de plusieurs campagnes de restauration, dont la dernière en date, en 1910, menée conjointement par les équipes de l'Instituto Superiore per la Conservazione ed il Restauro de Rome et du Centre de recherche et de restauration des musées de France.

    Le catalogue, édité à l'occasion de l'exposition de l'Annonciation du Caravage au Musée des Beaux-Arts de Nancy, croise les investigations de la nouvelle imagerie scientifique menées par les restaurateurs et le regard des historiens. Il met à l'honneur une oeuvre picturale restaurée et permet d'approfondir la connaissance de l'extraordinaire maître lombard et son empreinte laissée en Lorraine.

     

    >> L'Annonciation du Caravage. La restauration d'un chef-d'oeuvre du musée des beaux-arts de Nancy, Claire Stoullig (sous la dir.), éditions Kubik, 2010, 95 p., ill. (19,90 €).

  • Nancy : la résurrection de "L'Annonciation" du Caravage

    Ce Caravage est un illustre inconnu, dans tous les sens du terme. « Plus de 95 % de nos visiteurs ignorent tout de son existence dans nos murs ». Un anonymat inexplicable lorsqu’on connaît la réputation aussi brillante que sulfureuse de ce génie de la peinture italienne. Le retour de « L’Annonciation » dans les murs du musée des Beaux-Arts à Nancy servira peut-être, enfin, à sa révélation.

    annonciation.jpg« En tout cas, qu’on ne me dise pas que c’est un Caravage vite fait », tempête le conservateur Claire Stoulig. Et de désigner cette lumière posée sur l’ange, la liberté des drapés, de la nuée, la grande audace qu’il y avait à l’époque à ne pas montrer le visage de Gabriel...

    « La France ne possède que cinq tableaux de ce grand maître du clair-obscur, dont trois se trouvent au Louvre. Or celui de Nancy est le seul à avoir été réclamé par Rome pour la grande exposition du printemps dernier pour les 400 ans de la mort du peintre ».

    Le désir de Rome était si pressant qu’elle a consenti à se charger de la restauration intégrale de la toile. Une superbe opération pour le musée lorrain. Car l’œuvre a souffert plus souvent qu’à son tour. D’ailleurs les dégradations ont beaucoup joué contre sa réputation, « comme si on avait des scrupules à la montrer dans cet état...». Alors qu’elle est là depuis plus de 400 ans déjà.

    En fait, « L’Annonciation » est passée directement du pinceau du peintre aux cimaises nancéiennes. Sur une commande du duc Henri II. Saisi à la Révolution, il est entré au musée des Beaux-Arts tout juste naissant. Dans la discrétion la plus complète.

    « D’emblée un mystère », remarque Claire Stoulig. « On ignore la date exacte de sa réalisation, probablement autour de 1608, on n’a de témoignage de sa présence que cinquante ans plus tard. Et dans un premier temps, on l’a attribué... à Michel-Ange ». Puis à Guido Reni ! Ce n’est qu’en 1952 qu’il a été authentifié comme étant du pinceau du Caravage.

    Presque 60 ans plus tard, on fait de son retour, après restauration, enfin un événement à la mesure du chef-d'œuvre. La restauration s’est essentiellement concentrée sur un nettoyage d’une extrême minutie. Pour faire toute la lumière sur ce cas d’espèce.

    La révélation 2010, c’est la flagrance du vert des rideaux, du rouge de l’édredon quand on ne voyait autrefois qu’obscurité. La main de l’ange apparaît qui tient le lys, la nuée sous ses pieds révèle toute sa complexité. Autant de détails mis en valeur dans un accrochage théâtralisé avec abondance d’informations, sur l’œuvre et les diverses techniques de restauration. Une pièce entière lui est consacrée. L’Annonciation trône, enfin. Plus claire qu’obscure !

     

    >> L'exposition-dossier autour du tableau L'Annonciation est visible au Musée des Beaux-Arts de Nancy jusqu'au 3 janvier 2011.