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edmond louyot

  • Un chouan lorrain

    Un neveu et son oncle. Français de l'étranger. Émigré de l'intérieur. C'est ainsi que chacun d'eux se qualifie. Tout les séparerait s'il n'y avait les liens familiaux. Lorsque l'oncle décède, c'est le neveu, à savoir le narrateur, qui est chargé de régler la succession. Une occasion unique pour le Français de l'étranger de tenter de comprendre les ressorts secrets de la destinée de l'émigré de l'intérieur. "Il y avait quelque chose d'à la fois touchant et amusant de voir cet homme de la terre chercher ses mots pour qualifier ses attachements, il parlait de son appartenance, de sa retirance."

    Ce récit bref mais dense est un cri. Cri sourd d'un Français ordinaire, d'un vieil homme qui sent le sol s'effondrer sous ses pieds, d'un arbre meurtri par le temps qui dans un ultime élan s'en va quérir dans "les fonçailles" de l'Histoire les signes de sa singularité.

    Michel Louyot est né en Lorraine le jour des accords de Munich (30 septembre 1938). Ce diplomate a vécu plus de vingt ans en Europe centrale, orientale et en Russie avant la chute du Mur de Berlin, puis a enseigné la littérature française à l'université de Kurume, au sud du Japon. Écrivain de la frontière, Michel Louyot cherche au moyen de l'écriture un enracinement dans ce que Simone Weil - la philosophe chrétienne - appelle "la partie muette" et qu'il désigne comme "la mitoyenneté" vécue comme valeur. Ce nouveau territoire invisible et extensible à l'infini, il le nomme Lorraine et il en fait de manière évidente ou latente le véritable personnage de ses livres.

     

    ‡ Un chouan lorrain, Michel Louyot, éditions des Paraiges, 2016, 115 p. (13 €).

  • Le mouton à la porte rouge

    Dans sons récit plein de poésie, Michel Louyot conduit une quête menant le lecteur dans les pas de son grand-oncle, le peintre Edmond Louyot. Tous deux, des Lorrains « transfrontières » à la recherche perpétuelle des traces de leurs ancêtres. « Il y a les collines aux lignes délicates. Il y a les coiffes blanches des femmes au bord de la rivière. Il y a les parfums et les couleurs, mais bien avant les couleurs, il y a les lueurs dans le jardin nocturne. Il y a la douce souvenance accompagnée par le maître sur son violon et chantée à mi-voix dans l'école en bois. »

    Loin de s'engluer dans les souvenirs, Michel Louyot, dans ce livre écrit d'une plume légère, se joue du temps et convertit le passé en futur. A l'image de son grand-oncle, l'écrivain est en partance tout en restant attaché à sa Lorraine intérieure. Ni repli, ni fuite, mais basculement, renversement, métamorphose. La porte rouge s'ouvre sur une autre porte... Clin d'oeil à son ancêtre artiste dont le tableau éponyme est aujourd'hui exposé au musée Georges de La Tour à Vic-sur-Seille.

     

    ‡ Le mouton à la porte rouge, Michel Louyot, éditions Gérard Louis, 2012, 212 p. (19 €).