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éditions du cerf

  • La gloire des Grecs

    Quel fut le rôle de l’empire byzantin dans l’essor culturel de l’Europe latine à l’époque de l’art roman ?

    C’est à Byzance, en effet, que fut recopiée la quasi-intégralité des œuvres de l’Antiquité grecque. Et c’est dans la cité impériale que la culture antique continua pendant des siècles à servir de socle à l’enseignement scolaire.

    Ce bagage byzantin fut transmis aux cours royales et aux abbayes de l’Europe à l’époque romane. On rencontre ainsi les influences artistiques byzantines à travers toute l’Europe des xe-xiie siècles, dans les vallées de la Meuse ou du Rhône, en Allemagne, jusque dans les royaumes scandinaves. De nombreux textes antiques furent alors traduits en latin puis commentés.

    Les routes et les intermédiaires humains par lesquels cette transmission s’est effectuée montrent un couloir de circulation reliant la Sicile, l’Italie du Sud, la vallée du Rhône, la cour de Champagne, les abbayes d’Île-de-France et de Normandie, le monde rhénan…

    C’est toute l’influence byzantine sur le monde latin, visible dans les fresques et les enluminures, dans la transmission d’ouvrages, d’abord religieux, puis savants que retrace dans cet essai magistral Sylvain Gouguenheim.

    Sylvain Gouguenheim, agrégé d’Histoire, membre de l’université de Lorraine, enseigne l’histoire médiévale à l’ENS de Lyon. Il est l’auteur d’une œuvre considérable dont Frédéric II. Un empereur de légendes (2015).

     

    ‡ La gloire des Grecs.  Sur certains apports culturels de Byzance à l'Europe romane (Xe-XIIIe s.), Sylvain Gouguenheim, éditions du Cerf, 2017, 407 p., ill. (29 €).

  • Henri Lacordaire

    Le Frère Henri Lacordaire (1802-1861) est, avec l’abbé Félicité de Lamennais et Jean-Marie Vianney, le saint curé d’Ars, le prêtre catholique français le plus célèbre du XIXe siècle. Il est le prédicateur qui a attiré des foules innombrables, mêlant croyants et incroyants. Il a eu le courage d’assumer la destinée de son pays et a montré à ses contemporains l’importance de la séparation de l’Église catholique et de l’État, puis comment concilier l’ordre politique issu de la Révolution de 1789 et les ordres religieux, enfin comment combler le fossé entre les possédants et les démunis.

    Fondée sur des lettres souvent inédites, cette biographie magistrale nous restitue Lacordaire tel qu’en lui-même : croyant et homme public, patriote et partisan de la papauté, homme d’action et visionnaire. De ses lectures de Rousseau à sa vocation sacerdotale, de son engagement politique à son action pour la refondation de l’Ordre des frères prêcheurs en France, de ses amitiés à la direction de l’école de Sorèze, c’est bel et bien un héros du grand roman de la France que dessine Anne Philibert.

    Alors qu’on célèbre le 800e anniversaire de la fondation de l’Ordre des Dominicains, voici un ouvrage sur un de ses membres qui, toute sa vie, en a suivi la devise : "Vérité". Et qui, au nom de cette vérité, a affirmé : « C’est l’Évangile qui a déclaré les hommes égaux devant Dieu, qui a prêché les idées et les œuvres de fraternité. »

    Lacordaire a aussi marqué de son passage la Lorraine en restaurant à Nancy, en 1843, le premier couvent des Dominicains sur le territoire français. L'auteur revient, dans le cadre d'un long chapitre, sur cet épisode important de la vie de Lacordaire.

     

    ‡ Henri Lacordaire, Anne Philibert, éditions du Cerf, 2016, 912 p. (39 €).

  • Retrouver l'histoire

    histoire.jpgEt si, à force de renier le passé, nous avions renoncé à tout avenir ? Et si, à force d'exalter l'individualité, nous étions devenus incapables de communauté ? Et si, à force de vanter la diversité, nous avions oublié l'unité ?

    Refusant la fatalité, récusant les mythes dorés comme les légendes noires, ce livre montre que l'exception française tient à l'histoire de France.

    Convoquant les hommes et les femmes qui l'ont bâtie, les penseurs qui l'ont méditée, appelant aux discours de Jaurès, Clemenceau, de Gaulle, entrant en dialogue avec Charles Péguy et Simone Weil, Pierre Nora et Régis Debray, Louis Manaranche déroule ici les actes fondateurs de la nation française, de l'avènement de Louis XIII à l'assassinat des Girondins par les Jacobins, des Trente Glorieuses à la construction européenne, et interroge jusqu'au récent projet de réforme de la carte territoriale ou l'état présent de la laïcité.

    Voulant "raison garder", selon le maître mot de la monarchie comme de la république, cet essai vif et flamboyant constitue un antidote à la crise morale ambiante.

     

    ‡ Retrouver l'histoire, Louis Manaranche, éditions du Cerf, 2015, 128 p. (12 €).

  • Pourquoi nous battons-nous ?

    guerre.jpgComment survivre à l'enfer, sous un déluge de feu et de fer ? Comment s'expliquer philosophiquement, politiquement, spirituellement, la boucherie de 1914-1918 ? Et comment demeurer un homme au sein du chaos ?

    Le vertige de la Grande Guerre nous est devenu insaisissable. Le livre d'Emmanuel Godo rend la parole à ceux qui l'ont vécu. Ce sont eux qui nous racontent leur départ au front, au nom des idéaux patriotiques ; leur épreuve du feu, du fond des tranchées ; leur quête de signification face à l'abîme entre les doctrines et les faits. Français, Allemands, Américains, Anglais, Tchèques..., se sont tous des écrivains, des intellectuels, des militants. Chacun essaie, à sa façon, de donner sens à l'insensé. Pour le socialiste Barbusse, il s'agit de faire la guerre à la guerre. Pour l'agnostique Jünger, de construire un homme nouveau. Pour les catholiques Teilhard de Chardin et Barrès, de redécouvrir le prix de la foi. Pour eux, comme pour tous les autres témoins convoqués dans cet ouvrage, il faut humaniser l'inhumanité.

    Nourri d'une riche documentation, porté par un vrai souffle, cet essai original, complet et novateur répond aux questions que nous ne cessons de nous poser un siècle après 1914.

     

    ‡ Pourquoi nous battons-nous ? 1914-1918 : les écrivains face à leur guerre, Emmanuel Godo, éditions du Cerf, 2014, 384 p. (24 €).

  • 1914-1915. Quand Dieu se tait...

    grande guerre,1914 1918,catholique,christianisme,éditions du cerf,benoit xv,raymond poincaréDu 22 au 26 juillet 1914, un Congrès eucharistique international rassemble à Lourdes des pèlerins catholiques du monde entier. Devant la grotte des miracles, Français et Allemands proclament leur foi commune. Quinze jours plus tard la mobilisation les transforme en soldats prêts à s'entretuer... Comment ? Pourquoi ?

    Comment des nations enracinées dans le christianisme ont-elles été capables du carnage de 1914-1918 ? En quoi la guerre civile européenne fut-elle aussi une guerre religieuses fratricide ? Pourquoi les catholiques préférèrent-ils répondre à l'appel du président de la République laïque Raymond Poincaré, qui invitait tous les citoyens à l'Union sacrée devant l'ennemi, plutôt qu'aux appels à la paix du pape Benoît XV ? Mystère insondable ou affreux scandale ?

    Des personnages chrétiens connus - Paul Claudel, Benoît XV, Charles de Gaulle, Roland Dorgelès, Mgr Baudrillart, Hubert Lyautey, Louis Pergaud, Guillaume Appolinaire... - ou inconnus, issus de carnets ou de lettres de combattants, les témoignages convoqués dans cet ouvrage font revivre "en direct" et au quotidien les deux premières années de la Grande Guerre. Ils apportent surtout les propres réponses des acteurs engagés dans le conflit de ces questions.

     

    ‡ 1914-1915, quand Dieu se tait. Une barbarie racontée jour après jour, Paul Christophe, éditions du Cerf, 2014, 247 p. (19 €).

  • La ville charitable au XIXe siècle

    ville charitable.jpgLe très populaire Abbé Pierre, fondateur du mouvement Emmaüs, est souvent présenté comme un franc-tireur, et l'organisation qu'il a créée comme tout autre chose qu'une oeuvre de charité. Vision de journalistes "christianophobe". Pourtant, ses origines et ses objectifs inscrivent bien Emmaüs dans la tradition chrétienne de la caritas. Ce livre revient opportunément sur ces oeuvres que le XIXe siècle ne craignait pas de nommer "de charité".

    Les oeuvres des villes françaises - et notamment Nancy qui fait l'objet de longs développements - et allemandes au XIXe siècle, examinées de manière inédite par l'auteur, encadrent alors étroitement la population catholique. Elles sont plus le produit de leur temps que des survivances de l'Ancien Régime. Leurs fondateurs sont issus d'un milieu d'élites laïques, de prêtres diocésains (ce fut le cas à Nancy avec l'abbé Jean-Sébastien Girard [1841-1907], fondateur d'une oeuvre ouvrière) et de religieux congréganistes où les femmes tiennent une place décisive. Leur grande plasticité répond aussi bien à l'héritage chrétien qu'aux besoins nés de la révolution industrielle. Émerge alors un véritable secteur "privé" face à l'affirmation de l'intervention publique.

    Au coeur de cet ouvrage est posé la question fondamentale du rapport des catholiques à la modernité. Les oeuvres reprennent-elles sans distanciation l'image catholique de la société moderne comme un "corps malade" ? Leurs pratiques témoignent-elles d'un refus persistant de cette modernité sociale à laquelle le discours dominant de l'Eglise invitait ses fidèles à tourner le dos ? Autant d'interrogations autour d'un continent qui n'est pas tout à fait englouti, mais qui survit aujourd'hui au sein des mouvements caritatifs et humanitaires confessionnels ou laïques.

    L'auteur, Catherine Maurer, est professeur d'histoire contemporaine à l'Université de Strasbourg et membre honoraire de l'Institut universitaire de France.

     

    ‡ La ville charitable. Les oeuvres sociales catholiques en France et en Allemagne au XIXe siècle, Catherine Maurer, éditions du Cerf, 2012, 411 p. (24 €).

  • Le Couvent de la Reine

    lorraine,couvent,reine,marie leszczynska,stanislas,louis XV,versailles,compiègne,pierre fourier,alix le clerc,marie claire tihon,éditions du cerf,congrégation notre damePour diriger la maison d'éducation qu'elle désire fonder à Versailles, la reine Marie Leszczynska - épouse de Louis XV et fille du roi Stanislas, duc de lorraine et de Bar - choisit les soeurs de la congrégation de Notre-Dame du monastère de Compiègne. Et ce couvent développa de nombreux liens avec la Lorraine.

    La disparition de la reine en 1768 n'interrompt pas le projet que les princesses, ses filles, Adélaïde en particulier, ont à coeur de mener à bien. Six religieuses viennent de Lorraine rénover la communauté de Compiègne, de telle sorte qu'arrivent à Versailles, en octobre 1772, vingt-huit religieuses qui ont toutes opté pour la forme la plus stricte de la règle de leur fondateur, le Lorrain Pierre Fourier (1565-1640).

    Dans des bâtiments séduisants de beauté, construits pour elles par un autre Lorrain, Richard Mique, elles s'adonnent pendant 20 ans à l'éducation d'une soixantaine de pensionnaires et de centaines de petites Versaillaises.

    Quand, en octobre 1792, les lois implacables de la Révolution dispersent les communautés religieuses, ces soeurs restent unies et, la tourmente passée, créent à Versailles une nouvelle école, Notre-Dame du Grandchamp, d'où naîtront, après l'exil de 1904, d'autres écoles qui sont en quelque sorte les "filles" du Couvent de la Reine.

    Aujourd'hui, le prestigieux lycée Hoche occupent l'ancien couvent. Il redonne aux bâtiments, magnifiquement restaurés, leur destination première faisant ainsi perdurer l'oeuvre éducatrice de Marie Leszcynska.

    L'auteur, soeur Marie-Claire Tihon, membre de la congrégation des chanoinesses de Saint-Augustin, est l'auteur des biographies des deux cofondateurs de cette congrégation née en Lorraine : Saint Pierre Fourier (1997) et La Bienheureuse Alix Le Clerc (2004).

     

    ‡ Le Couvent de la Reine de Compiègne à Versailles, Marie-Claire Tihon, éditions du Cerf, 2012, 179 p., ill. (14 €).