À chaque anniversaire de la victoire de 1918, documentaires, articles et autres livres mettent en avant le rôle capital joué par l’armée américaine dans la défaite de l’Allemagne. Les films d’époque sont rediffusés : arrivée massive des troupes américaines dans les ports français, entraînements à l’arrière du front, défilés impeccables... Ces images qui avaient été tournées pour démontrer que le nouvel allié américain était très puissant ont parfaitement rempli leur rôle : remonter le moral des civils et des soldats qui combattaient depuis 1914. Mais cette propagande a eu une conséquence inattendue : convaincre les générations suivantes que la victoire de 1918 était d’abord une victoire américaine !
Or, les faits démontrent le contraire : l’armée américaine est principalement transportée par la marine britannique, elle est équipée par les industriels européens et entraînée par l’armée française ! Et elle n’est évidemment pas la plus représentée sur le front : en mars 1918, alors que 110 divisions françaises, 56 britanniques, 12 belges, 2 portugaises luttent sur le front occidental contre 192 divisions allemandes, seules 2 divisions américaines sont présentes !
Pour la première fois, cet essai passionnant ose remettre en cause le mythe du « sauveur américain » qui nous fait croire, depuis près d’un siècle, que la victoire de 1918 est américaine alors qu’il s’agit avant tout d’un remarquable succès français, britannique et italien. Pour en finir avec la propagande pro-américaine.
‡ Le mythe du sauveur américain 1917-1918. Essai sur une imposture historique, Dominique Lormier, éditions Pierre de Taillac, 2017, 116 p., ill. (14,90 €).