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malgré nous

  • Kriegsmarine... Sang d'ancre

    kriegsmarine.jpgQui sait que de nombreux Malgré-Nous mosellans ont disparu en mer, sur des navires ou dans des sous-marins allemands, durant la Seconde Guerre mondiale ? Laurent Kleinhentz a souhaité relater le vécu incroyable de certains rescapés enrôlés dans la Kriegsmarine en s'appuyant sur des récits recueillis au cours de rencontres avec d'anciens incorporés de force.

    Affectés sur des U-Boote, manoeuvrant parfois sur un simple cargo hérissé de ses pièces de flak, voguant du Polarkreis aux plages crétoises ou dirigés vers le Tirpitz, les Malgré-Nous lorrains ont connu, durant leur service en mer, de dramatiques attaques aériennes, des torpillages mortels ou encore des naufrages miraculeux.

    Contrairement à une opinion largement répandue prétendant que seuls des volontaires ayant signé pour l'arme sous-marine fussent engagés à bord d'U-Boote, il s'avère que de jeunes Lorrains issus des centres de formation de la Kriegsmarine ont été impliqués dans cette arme sans y avoir contracté d'engagement...

    S'immergeant avec quatre d'entre eux dans le ventre de leur sous-marin respectif, l'auteur s'est laissé imprégner par cette atmosphère particulière que ressentaient les chevaliers des profondeurs. Dans les Unterseeboote, ou torpilleurs intermittents subaquatiques, la survie de l'équipage dépendait de la capacité d'énergie emmagasinée dans les accumulateurs lors des poursuites engagées par l'ennemi.

    Bloqués dans leurs cercueils d'acier, les Malgré-Nous mosellans ont souvent vécu avec la peur au ventre. Cet ouvrage leur rend hommage et cultive la mémoire de ces hommes disparus sous le drapeau allemand loin de leur patrie lorraine.

     

    ‡ Kriegsmarine. Sang d'ancre, Laurent Kleinhentz, éditions Serpenoise, 2013, 570 p., ill. (29 €).

  • En passant par la Lorraine de ma mémoire

    schmitt_0001.jpgPendant que les armées coalisées contre Napoléon Ier envahissent la France, un soldat du contingent royal bavarois s'éprend d'une jeune Lorraine à l'occasion d'une halte de sa troupe dans un village mosellan. Il reviendra s'y marier en 1820.

    Quelques décennies plus tard, en 1871, l'annexion de l'Alsace-Lorraine par la Prusse change la nationalité des Mosellans. Puis arrive la Grande Guerre qui envoie le père de l'auteur, Jean-Marie Schmitt, dans les services de santé de l'armée allemande. Evacuée en Charente en 1939, sa famille retrouve le pays natal sous domination nazie en septembre 1940. Mais le descendant du soldat bavarois ne tarde pas à se rebeller.

    Réfractaire à l'ordre nouveau imposé par l'occupant, il entend conserver la nationalité française. Jean-Marie Schmitt, à son tour, va connaître les bouleversements des années noires de l'Occupation. La guerre d'Algérie, la Protection civile et la francophonie lui imposeront ensuite d'ardents combats.

    L'auteur nous livre ici une épopée familiale sincère et captivante qui illustre d'une façon symptomatique les déchirures vécues par les Lorrains - et les Mosellans tout particulièrement - au cours des XIXe et XXe siècles.

    Jean-Marie Schmitt est né en 1936 à Forbach. Songeant un temps à devenir prêtre, il y renonce pour une carrière d'enseignant qui le conduit jusqu'à l'Université.

     

    ‡ En passant par la Lorraine de ma mémoire, Jean-Marie Schmitt, éditions De Borée, 2013, 480 p., ill. (26 €).

  • Lettres de Malgré-Nous

    lettres malgré-nous.jpgCet ouvrage est exemplaire et constitue une véritable "première". C'est en effet la première fois qu'un recueil de lettres écrites par des incorporés de force Alsaciens-Mosellans durant la Seconde Guerre mondiale est édité. Ceux qui avaient vécu la Première Guerre mondiale durent, vingt ans seulement après l'Armistice, en affronter une seconde. Ces Alsaciens et Lorrains connurent l'exode, l'annexion de fait et l'incorporation de force dans la Wehrmarcht... Dépossédés de leur nationalité, contraints de porter un uniforme qui n'était pas le leur, ils durent combattre sur les fronts de l'Est, loin de la France, leur seule Patrie.

    Les nombreuses lettres et photographies publiées constituent un témoignage irremplaçable sur cette époque tragique. De nombreuses familles alsaciennes et mosellanes ont confié ces documents provenant de leurs grand-père, père, époux, frère ou oncle, afin de conserver la mémoire de ces Malgré-Nous.

    Un collectif d'historiens a apporté son expertise dans le choix des lettres éditées et surtout dans la mise en perspective historique de ces récits parfois dramatiques mais toujours émouvants. Elle aide à mieux comprendre le drame intérieur vécu par les incorporés de force, le mutisme dans lequel la plupart se sont enfermés sur ce sujet durant les années qui ont suivi leur retour, face à l'incompréhension dont ils se sentaient l'objet.

    L'ouvrage évoque enfin le fonctionnement de la Feldpost, la poste militaire allemande, outil au moins aussi indispensable au moral des troupes que l'alimentation.

    En ce 70ème anniversaire du décret d'août 1942 qui officialisait l'incorporation de force des Alsaciens-Mosellans, ce livre est un hommage à tous ces jeunes hommes et femmes qui ont dû subir la dure loi de l'incorporation de force parfois au prix de leur vie et dans la peine de ceux qui les chérissaient. Il constitue une stèle pour ceux qui ne sont pas revenus et permettra aux générations à venir de ne pas oublier.

     

    ‡ Lettres de Malgré-Nous, collectif, éditions La Nuée Bleue, 2012, 269 p., ill. (25 €).

  • Aloyse Stauder, un Lorrain dans la tourmente 1914-1918

    lorrain.jpgAloyse Stauder est mosellan né en 1891. Il commence son noviciat chez les jésuites et est encore étudiant lorsqu'il est incorporé dans l'armée allemande en 1917. Il est envoyé sur les fronts russe et français.

    L'ouvrage met en lumière le destin d'un homme qui incarne l'état d'esprit d'une partie de la Lorraine annexée, mais aussi l'histoire d'une génération, la première des Malgré-Nous. Les carnets d'Aloyse Stauder, présentés par Pauline Guidemann et préfacés par Jean-Noël Grandhomme, constituent une source inédite importante pour la compréhension du phénomène des Malgré-Nous qui se manifeste dès la Première Guerre mondiale en Alsace-Lorraine. Cette expression, inventée en 1920, désigne les soldats incorporés sous l'uniforme allemand alors qu'ils étaient de souche française et - pour beaucoup - de coeur français.

    En effet, en 1914, du fait du traité de Francfort de 1871 et de l'annexion de l'Alsace-Moselle par le Reich, ces descendants d'"anciens français" sont contraints de se battre contre leurs anciens compatriotes. Ils sont ainsi plus de 380 000 à subir cette situation.

    Tout au long de son récit, Aloyse Stauder proclame sa francophilie en opposant sa foi catholique et son amour de la France au protestantisme prussien. Il finit par déserter en 1918 et s'engage dans la Marine française avant d'être démobilisé en 1919.

     

    ‡ Aloyse Stauder. Un Lorrain dans la tourmente 1914-1918, Pauline Guidemann (présenté par), éditions du Belvédère, 2012, 287 p. (18 €).

  • Une statue pour les Malgré-Nous en Russie

    « On peut le dire Français, Alsacien d’origine, Lorrain d’adoption et universel par son talent ». Ces mots sont signés de l’ambassadeur russe en France, Alexandre Orlov, devenu en quelques années « un grand ami » de Paul Flickinger.

     

    paul-flickinger_malgré nous_tambov.jpgLe sculpteur installé à Marly, et dont les œuvres sont aujourd’hui présentes dans une vingtaine de pays européens, n’est sans doute pas étranger au « réchauffement » des relations franco-russes, et sa proximité avec certains piliers de la Nomenklatura lui ont sans doute ouvert des (grandes) portes.

     

    À l’invitation de l’un de ces personnages, Zourab Tsereteli, artiste « officiel », Paul Flickinger a passé une dizaine de jours à Moscou, puis à Tambov.

    Dans la capitale russe, ses toiles sont exposées à l’Académie russe des Arts, sur 400 m², sous le titre « Émotions non contrôlées, condensé de ans de création ». « Au côté d’un Picasso et d’autres œuvres de renom ». Un « formidable honneur » dans un pays qui « s’ouvre doucement mais sûrement à l’art contemporain », et grâce aux moyens des nouveaux nababs russes.

     

    À Tambov (350 000 habitants) en Russie centrale, dans un tout autre décor, au milieu de barres en construction, c’est une tout autre sculpture « symbolisant l’amitié franco-russe » qui a été inaugurée récemment, en sa présence et celles de représentants du Conseil général de Moselle. Voilà la version officielle. Car ce qui peut apparaître aux yeux des « locaux » comme un rapprochement entre deux êtres (un Français et un Russe) peut s’interpréter autrement, assure Paul Flickinger.

     

    « Ce monument dédié aux Malgré-Nous peut aussi bien représenter un Français et un Allemand, on peut le prendre de différentes façons ». Fondue chez Huguenin à Vézelise, la sculpture a effectué un véritable parcours du combattant de quinze jours (avec blocage en Pologne pour des papiers) avant d’être scellée à Tambov. « En vingt jours, tout a été parfaitement préparé par les Russes pour l’accueillir, elle trône dans ce qu’ils appellent le ‘quartier français’».

     

    Si l’accueil a été chaleureux, il a fallu, reconnaît-il à demi-mot, adapter le discours officiel. Pas question d’utiliser le terme « revanche ». De trop s’étendre sur le camp d’extermination de Rada-Tambov, de triste mémoire. Et même si des tour-bus alsaciens font le déplacement sur les traces d’un père, d’un frère, enrôlé de force par les nazis à partir du 25 août 1942, « les Russes culpabilisent un peu » et préfèrent regarder devant que derrière. « Ils sont pragmatiques », note Paul Flickinger, lui aussi fils de Malgré-Nous, qui aurait même tendance à leur donner raison, « bien sûr, il ne faut rien gommer de sa mémoire, mais il ne faut pas rester focalisé sur le passé même douloureux, il faut avancer. Tous ensemble. »

     

    L’homme « nouveau » de Paul Flickinger – qui sourit lorsqu’on lui dit qu’il devient lui aussi « un artiste officiel lorrain » – est avant tout « un homme en devenir ». Comme l’intitulé de ses œuvres exposées au château de Lunéville. Et même à soixante-dix printemps.

     

    [Vosges Matin]

  • Les "Malgré Nous" de la Kriegsmarine

    lorraine,alsace,allemagne,kriegsmarine,malgré nous,jean noel grandhommeA partir de l'été 1942, des milliers de jeunes Français des départements d'Alsace et de Lorraine annexés de fait par l'Allemagne nazie, mais aussi des jeunes filles, furent incorporés de force - au côté d'engagés volontaires - dans les unités combattantes et les services auxiliaires de la marine de guerre allemande, la Kriegsmarine, cette arme puissante fière de son histoire et des ses traditions.

    De la Scandinavie à la Crète, de la rade de Brest aux côtes soviétiques, sur d'imposants bâtiments de guerre ou dans les redoutables U-Boote, ce sont d'étonnants parcours accomplis sous l'uniforme allemand honni. Ils ont connu la routine épuisante des entraînements à la prussienne, la violence des combats sur tous les fronts, les horreurs apocalyptiques de la fin de la guerre sur la Baltique, mais aussi les moments de détente et la camaraderie, la résistance passive et les désertions malgré la suspicion pesant souvent sur les Malgré Nous, le passage par les camps de prisonniers russes ou britanniques avant des retours parfois tardifs. Telle est la trame de ces destins inscrits dans une histoire qui les dépassait tous et en a broyé beaucoup.

    Alors que la mer et la marine ont toujours fasciné et attiré les jeunes Lorrains et Alsaciens, cette page d'histoire pleine d'aventures n'avait jamais été racontée jusque-là, car l'ombre maudite de la croix gammée la recouvrait et empêchait d'en faire un récit serein. C'est le travail qu'a entrepris l'historien Jean-Noël Grandhomme, enrichissant son importante documentation par de nombreux témoignages d'anciens de la Kriegsmarine. Il restitue ainsi, sans tabou ni complaisance, une tragique et passionnante saga collective.

    L'auteur, Jean-Noël Grandhomme, est maître de conférences en histoire contemporaine à l'université de Strasbourg et spécialiste des deux derniers conflits mondiaux.

     

    ‡ Les Malgré Nous de la Kriegsmarine, Jean-Noël Grandhomme, éditions La Nuée Bleue, 2011, 430 p., ill. (25 €).

  • René Darbois, pilote de la liberté

    pilote.jpgRené Darbois aura eu un destin hors normes. Son histoire est celle d'un jeune homme, un Lorrain, un Malgré-Nous, pris dans la tourmente de l'histoire, durant la Seconde Guerre mondiale. Elle est aussi celle d'une amitié indéfectible avec Oscar Gérard, qui lui rend hommage dans cet ouvrage.

    Tous deux fréquentent la Oberschule de Pfalzburg, en ces temps de Lorraine annexée. Début 1942, sur la petite place derrière l'hôtel de ville, le maire de Phalsbourg reconverti dans l'Allemagne nazie, annonce à tous les élèves du primaire et du secondaire que "plus jamais un soldat français ne mettrait les pieds sur cette place". René Darbois et Oscar Gérard se promettent alors de rejoindre les Alliés.

    Pour éviter l'incorporation dans la Wehrmarcht, ils tentent de s'engager dans la Luftwaffe, l'armée de l'air allemande. Seul René Darbois est retenu. Après de folles souffrances, celui-ci devient pilote de chasse puis s'évadera à bord de son Messerschmidt, sur le front italien. Un incroyable exploit !

    Darbois finira la guerre derrière les lignes alliées, sur un Spitfire quand Oscar Gérard sera pilote de char de la 2ème DB.

    Le drame de René Darbois sera consommé en Indochine où il sauvera 561 blessés, mais le paiera de sa vie... Une vie héroïque au service de la France.

     

    ‡ René Darbois pilote de la liberté, Oscar Gérard, éditions Serpenoise, 2011, 210 p., ill. (19 €).

  • Le gauleiter Wagner, le bourreau de l'Alsace

    alsace,gauleiter,robert wagner,nazi,hitler,malgré nousLe gauleiter Robert Wagner s'était engagé auprès de Hitler à "germaniser l'Alsace en moins de cinq ans". De 1940 à 1945, "le bourreau de l'Alsace" a réalisé l'annexion de fait de la province au IIIe Reich, ordonné l'incorporation de force de cent mille Malgré Nous alsaciens, décidé l'exécution des évadés de Ballersdorf et des résistants de la Main Noire, orchestré l'embrigadement des jeunes garçons et filles dans les organisations paramilitaires du RAD... Un effrayant bilan !

    Nazi de la première heure et serviteur zélé de Hitler, le gauleiter Wagner exerça un pouvoir sans partage, cumulant les fonctions de chef de l'administration civile et du représentant du gouvernement de Berlin, avec un raffinement cruel et un soin méticuleux, poussant l'idéologie nationale-socialiste à son paroxysme.

    Au printemps 1946, son procès et celui de ses complices mirent en émoi toute l'Alsace. Jamais Wagner n'émit le moindre regret. Au moment de son exécution, il s'écria même "Vive Hitler ! Vive l'Alsace allemande !".

    Grâce à un remarquable travail d'enquête dans les archives françaises et allemandes, mené en grande partie avec les dossiers du procès, Jean-Laurent Vonau dresse le portrait d'un nazi fanatique, véritable incarnation du Mal.

    L'auteur, Jean-Laurent Vonau, est professeur émérite à l'Université de Strasbourg et vice-président du Conseil général du Bas-Rhin.

     

    ‡ Le Gauleiter Wagner. Le bourreau de l'Alsace, Jean-Laurent Vonau, éditions La Nuée Bleue, 2011, 255 p., ill. (22 €).

  • Tambov, les "Malgré Nous" Lorrains et Alsaciens prisonniers des Russes

    tambov.jpgGrâce à l'ouverture récente des archives russes, de nombreuses informations inédites commencent à éclairer les réalités contrastées de ces quinze mille Malgré Nous mosellans et alsaciens incorporés de force dans l'armée allemande durant la Seconde Guerre mondiale puis prisonniers des soviétiques.

    Les meilleurs spécialistes et des témoins restituent le camp d'internement de Tambov, la difficile survie au camp, les retours, la recherche des disparus... Ils analysent aussi l'évolution du contexte géopolitique et idéologique, depuis les silences et les ambiguïtés des autorités soviétiques et françaises dans l'après-guerre jusqu'aux récentes initiatives de coopération qui ont conduit à l'ouverture des archives comme à l'organisation de pèlerinages et de commémorations.

    Le temps de la reconnaissance et celui du travail historique sont venus. Cet ouvrage y contribue avec compétence.

    Ce livre accompagne l'exposition "Que s'est-il passé au camp de Tambov ?" présenté au Mémorial de l'Alsace-Moselle à Schirmeck d'octobre 2010 à novembre 2011.

     

    >> Tambov. Les révélations des archives soviétiques, collectif, éditions La Nuée Bleue, 2010, 143 p., ill. (25 €).